La vérité est plus étrange

Harry Potter - J. K. Rowling
F/M
G
La vérité est plus étrange
Summary
Note de traduction: il ne s’agit pas de mon histoire mais d’une traduction de The truth is stranger que Lunalive m’a gentiment laissé publier.Résumé: La petite soeur de Pansy est née Cracmol, et c’est à partir de là que tout part en vrille.Dans ce livre, Pansy devient espionne, Harry gagne une informatrice, et leurs vies sont changées à jamais.Harry Potter et le Prince de sang-mélé & Harry Potter et les Reliques de la Mort, Univers alternatif et sa suite.
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danger

Chapitre 8: danger

Incapable de s'en empêcher, elle lui demande ce qui s'est passé, et il lui répond, la voix tremblante :

Il lui raconte comment le professeur Rogue était déjà là quand Dumbledore et lui étaient arrivés en balai et comment ils ont commencé à parler. Dumbledore avait dit que Rogue allait devoir faire quelque chose de terrible et qu'il savait que Harry ne le comprendrait pas, mais qu'il devait lui faire confiance et qu'un jour, il comprendrait pourquoi c'était nécessaire.

Il lui décrit comment Dumbledore l’avait forcé à se cacher quand Drago était arrivé et l'avait amadoué pour qu'il dévoile ses secrets. Drago avait dit qu'il avait essayé d'utiliser l'Armoire à Disparaître pour faire entrer les Mangemorts dans l'école. Puis Drago avait dit qu'il devait tuer Dumbledore, mais il était resté là, incapable de le faire.

Il lui explique comment Dumbledore avait supplié, supplié pour quelque chose et ensuite…

Ensuite Rogue avait levé sa baguette.

Il lui détaille comment son corps s'était libéré, et comment il avait su. Il avait simplement su. Il avait essayé de se battre contre Rogue et Drago, mais Rogue l'avait assommé et il s'était fait stupéfixé. Quand Harry était revenu à lui, il était descendu chercher Dumbledore et avait trouvé son corps.

Même quand il lui dit, avec tous les mots dans le bon ordre, elle comprend chacun d'entre eux séparément, mais ensemble...

Ensemnle, ils n’ont aucun sens.

Elle entend le cri d'une chouette au loin, et c’est ce qui la fait sortir de sa torpeur. Il s'est arrêté de parler et ils regardent Dumbledore en silence. Elle se secoue et touche son bras.

« Tu dois en parler à quelqu'un. Allez, on doit se lever. »

Pendant un moment, elle pense qu'il va s’y opposer, mais il la laisse le relever et le mener au chateau.

***

Les cours et les examens sont annulés. Pour une fois, même Granger ne proteste pas. Une atmosphère tendue s'installe dans le château et la plupart des élèves parlent à voix basse, comme si parler trop fort était un manque de respect envers Dumbledore. Au petit-déjeuner, deux jours plus tard, deux Serdaigles qui ricanent d'une blague s'attirent des regards et des commentaires sifflés par la table des Gryffondor.

Elle jette un regard à l’endroit où il est assis, entouré des Weasley et de Granger. Il fixe son jus de citrouille, et elle voit Granger marmonner quelque chose puis lui tendre une assiette.

« Pansy. Il faut que tu manges quelque chose, chuchote Daphné à sa gauche.

–Je suis en train de manger. Arrête de me materner, grogne Pansy avant de se forcer à prendre une bouchée de toast. »

Elle veut qu'il lève les yeux.

« Tu vas bien? chuchote Tracey à sa droite.

–Ça va. »

Un disque rayé.

Les élèves ont déjà commencé à disparaître de l'école. Au moins un quart des Serpentards est maintenant absent, et Zacharias Smith et Eloïse Midgen partent tous deux escortés par leurs parents à l'heure du déjeuner. Père et mère écrivent à Pansy et lui disent qu'elle peut rentrer à la maison si elle le souhaite.

Elle ressent une sourde et profonde douleur quand elle pense à Drago. Des rumeurs circulent dans le château sur l'endroit où il est parti, et ce soir-là, elle entend deux jeunes Serpentards chuchoter sur ce qu'ils pensent qu'il a fait. Normalement, elle se serait mise en colère et les aurait réprimandés, mais à présent, elle ne fait que se détourner en pleurant.

Si tu m’aimes, alors tu me laisseras partir.

Cette nuit-là, allongée dans son lit, elle se torture en pensant à ce qu'ils auraient pu faire différemment. Elle aurait pu trouver le collier plus tôt, ils auraient pu aller voir quelqu'un d'autre que Dumbledore, elle aurait pu ne pas prévenir Rogue…

Mais peu importe ce qu'elle change, elle se heurte toujours à la supplique de Dumbledore pour être tué par Rogue. Elle n'arrive pas à aller plus loin, et ses pensées tournent en rond, revenant toujours à ces mots, « Severus, s’il vous plaît… ».

Les ronflements de ses camarades de dortoir semblent la narguer, et elle finit par rejeter ses couvertures et descendre du lit. Après s'être changée, elle se glisse hors des cachots. Elle marche dans les couloirs, sans vraiment savoir où elle va, jusqu'à ce qu'elle lève les yeux et se rende compte qu'elle est à la tour d'astronomie.

Son instinct lui fait monter les escaliers. Elle débouche en haut, surprise qu'il n'y ait pas de panneau ou de barrière pour empêcher les gens d’y monter. La pièce, ouverte à l'air libre d'un côté, est parfaitement ronde. Les étoiles scintillent dans le ciel depuis le côté ouvert.

Rogue et Drago devaient se tenir par ici, près des escaliers, pense-t-elle. Elle ne sait pas où Potter se tenait, mais d'après ses descriptions, il devait être sur le côté. Et Dumbledore devait être ici, là où les remparts sont plus bas. Elle peut voir quelques pierres détachées à un endroit.

Elle traverse la tour pour regarder. Une envie pressante la pousse à se pencher pour essayer de voir où Dumbledore a dû tomber. Le vent de la nuit est froid sur son visage et fouette les mèches de ses cheveux...

« Qu’est-ce que… non ! hurle une voix. »

Elle tourne la tête pour voir Potter émergeant des escaliers.

Avant qu'elle ne puisse répondre, il se dirige vers l'endroit où elle se trouve et l'entraîne loin des remparts.

« Mais qu'est-ce que tu faisais ? demande-t-il, une expression sauvage sur le visage, en resserrant sa prise sur son bras. »

Elle est tellement surprise qu'elle ne pense même pas à dire quelque chose de sarcastique ou de méprisant.

« Je regardais juste. Je voulais voir où ça s'est passé. »

Son visage est étrange et différent à la lumière de la lune.

« Je pensais... je pensais que... »

Il se coupe, apparemment incapable de terminer.

« Tu pensais à Dumbledore qui tombait, réalise-t-elle. J'allais bien, je m'accrochais au bord. »

Il la regarde fixement.

« Qu'est-ce que tu fais ici, en fait ? demande-t-il après un moment.

–Je n’arrive pas à dormir. Et toi, qu’est-ce que tu fais ?

–Je suppose que je n’arrive pas à dormir non plus. »

Il hésite un instant, puis reprend :

« Chaque fois que je ferme les yeux, je me rappelle ce que j'ai ressenti en voyant Dumbledore tomber des remparts. Et je me dis que si j'avais réagi plus vite quand Drago a commencé à monter les escaliers, si j'avais fait quelque chose de différent...". »

Il y a quelque chose de brut dans sa voix quand elle devient plus basse. Ça devrait l'effrayer, mais ça la soulage.

« Je n'arrête pas de repenser au moment où Drago est sorti de la salle commune. »

Les mots se déversent d'elle.

« Si seulement j'avais été plus intelligente ou plus rapide, j'aurais pu faire quelque chose... j'aurais pu l'arrêter...

–Ouais, dit-il très brutalement. »

La façon dont il la regarde lui donne l'impression qu'il peut voir en elle ou quelque chose du même genre. Peut-être qu'elle est un peu brisée, mais peut-être l'est-il aussi.

« Je sais ce que tu ressens. »

Elle peut sentir, à travers le tissu de sa robe, la chaleur de sa main qui entoure son bras.

« Parfois, j'aimerais pouvoir oublier, murmure-t-elle. »

Elle ne sait pas pourquoi elle lui dit toutes ces choses, seulement qu'elle ne semble pas pouvoir s'arrêter.

« Tout ça, toutes les choses qu'on a essayé de faire toute cette année. »

Elle peut le voir déglutir.

« Ouais, répond-il. Moi aussi.

–Peut-être qu’il y a quelque chose qui ne va pas chez nous.

–Peut-être, dit-il à voix basse. »

Durant quelques instants, le temps se fige et ils se regardent simplement l’un l’autre.

Elle ne sait pas qui bouge en premier, elle sait seulement qu'elle se penche vers lui, et qu’il se penche aussi, et qu’elle tend la main pour toucher sa mâchoire...

Et puis, ses lèvres sont sur les siennes.

Quand elle avait imaginé ce moment avant (car à qui croit-elle mentir, bien sûr qu'elle l'avait imaginé), elle n'avait jamais imaginé que ce serait si... eh bien… si désespéré. Quelques battements plus tard ils trébuchent jusqu'à ce que son dos heurte le mur de pierre et qu'elle se redresse et enfonce ses doigts dans ses cheveux et qu'il presse son corps contre le sien. Elle a déjà embrassé des gens pour se distraire, mais jamais comme ça, et il se pourrait qu'elle comprenne maintenant ce que les gens veulent dire quand ils parlent de se perdre dans quelqu'un, parce que c'est ce qu'elle veut vraiment en ce moment, se perdre.

Ce moment pourrait avoir duré des secondes ou des minutes, elle n’en sait rien. Elle peut sentir l'endroit où sa chemise s'est détachée de sa jupe, parce que son pouce effleure sa peau nue, et elle frissonne, et...

Un hibou hulule au loin, et d'une certaine manière, c’était comme si ce son pénètrait son cerveau pour la ramener sur terre.

Elle redescend ses mains, et pousse sur son torse.

Il se recule, et elle remarque ses yeux ébouriffés et ses yeux sombres.

« Quoi ?

–On ne devrait pas, on ne peut pas… se force-t-elle à dire. »

Il la regarde fixement. Elle peut voir le moment où il réalise ce qu’il se passe dans ses yeux.

« Oui. Ouais, dit-il finalement. Putain. »

Son cœur bat la chamade dans ses oreilles. Elle ne sait pas quoi dire. La seule chose qu'elle sait, c'est que s'il continue à la regarder comme ça, avec ses cheveux sauvagement ébouriffés et éclairé par le clair de lune, elle pourrait bien changer d'avis et le ramener vers elle. Alors elle dit, comme une bouée de sauvetage :

« Je pense que je devrais retourner à mon dortoir.

–Ok, dit-il après un instant.

–Je vais y aller maintenant, assure-t-elle, plus pour elle que pour lui, comme si le fait de le dire tout haut allait le rendre vrai. »

Elle parcourt le très long chemin du retour vers les cachots avec le fantôme de la chaleur de ses lèvres sur les siennes, son coeur battant la chamade dans ses oreilles:

Danger danger danger.

***

« Qu’est-ce qui va se passer l’année prochaine à ton avis ? »

Pansy relève les yeux à la question de Daphné. Elles sont en train de faire leurs bagages pour rentrer chez elles après l'enterrement qui a lieu demain matin. Elle a mis ses affaires dans sa malle à la main, dans l'espoir que cela éloigne son esprit d'autres pensées interdites.

« Je ne veux pas penser à ça, dit Tracey en agitant sa baguette pour faire flotter ses soutiens-gorge jusqu’à sa mâle.

–Mon père dit que ce n'est peut-être pas si mal, déclare Millicent. »

Elle essaie d'attraper quelque chose qui a roulé sous son lit.

« Ouais, ton père est un traditionaliste qui aime le Seigneur des Ténèbres, se moque Tracey. Bien sûr qu'il pense ça, putain.

–Hey ! »

Millicent émerge de sous son lit, une chaussette à la main.

« Ne parle pas comme ça de mon père.

–C’est vrai !

–Mon père ne l'aime pas. Il pense juste que certains changements pourraient être bons. Tu n'as pas besoin d'avoir l'air si... »

Millicent s’arrête.

« Si quoi ? demande Tracey en donnant un coup de baguette rageur pour faire sortir ses pulls de sa commode. Qu’est-ce que tu veux que je pense ? Mon père est un moldu. Je ne vais pas édulcorer ce que ton père est.

–Ce n’est pas ça. Ma mère est née moldue, tu le sais, dit Millicent avec obstination. »

Pansy les regarde tour à tour. Normalement, Tracey et Millicent s'entendent si bien - en fait, ce sont surtout Tracey et Millicent qui sont trèsproches l'une de l'autre, tandis que Daphné et Pansy sont plus proches l'une de l'autre.

« Ouais, dit Tracey avant de murmurer quelque chose.

–Quoi ?

–Rien.

–Quoi ?

–J'ai dit, commence Tracey en se levant pour prendre ses livres, que ta mère est une née-moldue qui se déteste et prétend être une sang-pur. Tu m'as dit qu'elle ne parle à personne du monde moldu, même pas à ses propres parents et frères et sœurs. C'est le seul genre de née-Moldue que ton père pourrait épouser. »

Pansy espère que le choc ne se lit pas sur son visage. Elle a toujours su que Millicent et Tracey étaient des sang-mélées, ce qui est plus fréquent à Serpentard, mais elle n'avait jamais entendu parler de cela auparavant. Elle se demande soudain si c'est le genre de choses dont elles parlent quand Daphné et elle ne sont pas là.

« Je t'ai dit que je le pensais, pas ça. Tu ne peux pas me renvoyer ça en pleine figure ! »

Millicent a l'air furieuse.

« Je ne peux pas croire qu'elle fasse ça, poursuit Tracey, comme si Millicent n'avait pas parlé. Comment peut-elle faire ça à sa propre famille ? Tu imagines, dit-elle furieusement, si je faisais ça à ma propre grand-mère, mes tantes et mes cousins, et que je ne leur parlais plus jamais parce qu'ils sont Moldus ? A mon propre père ? Ils auraient le cœur brisé. C'est tellement cruel.

 

–Ne dis pas ça sur ma mère !

–C’est vrai !

–Elle n'est pas cruelle ! C'est juste que leurs vies sont si différentes maintenant.

–Oh, je vois, dit Tracey avec méchanceté, et il semble à Pansy qu’elle ne l'a jamais vue aussi en colère. Donc l'amour s'arrête juste parce que leurs vies sont différentes ? Je suis sûre que c'est très réconfortant pour eux. »

Elles se regardent fixement au-dessus de leurs lits, et l'air vibre de la tension qui émane des deux filles.

« Qu’est-ce que tu en penses, Pansy ? dit soudainement Daphné.

–De quoi ? demande Pansy. »

Elle ne veut pas être entraînée dans cette dispute entre Tracey et Millicent.

« À propos de ce qui va se passer l’année prochaine. Qu’est-ce que tu en penses ? »

Le regard de Pansy passe de Daphné à Millicent puis à Tracey, qui baissent les yeux sur leurs affaires avec une expression furieuse. Millicent fourre rageusement ses robes dans sa malle et Tracey range rageusement ses livres un par un.

« Je pense, dit-elle finalement, qu'aucune de nous ne sait ce qui va vraiment se passer. »

***

Il lui envoie un message sur le galion pour qu'elle le retrouve au bord du lac après les funérailles. Elle pense à ne pas y aller - danger, se dit-elle -, mais après le dernier discours, elle se surprend à s'éclipser, à se désillusionner, et à descendre jusqu'à l'arbre en question.

Elle s'arrête à une bonne distance de lui, et il lève les yeux.

Elle sait immédiatement à l'expression de son visage que ce sera quelque chose qu'elle ne va pas aimer.

« Je voulais te dire, dit-il, très déterminé, que je ne reviendrai pas l'année prochaine". »

Il lui faut un moment pour assimiler ses paroles.

« De quoi tu parles ?

–Je ne vais pas revenir à Poudlard l’année prochaine, je vais chercher les Horcruxes. C'est ce que je dois faire pour vaincre Voldemort.

–Tu ne peux pas être sérieux. »

Il fronce les sourcils.

« Bien sûr que je suis sérieux. Qu’est-ce que tu pensais qu'il allait se passer l'année prochaine ? »

La réponse honnête est qu'elle n'a pas pensé à quelque chose d’aussi lointain. Auparavant, elle était tellement concentrée à découvrir ce que Drago faisait et à l'arrêter. Et ensuite, elle était dans le brouillard. Elle pensait ce qu'elle avait dit à Daphné : l'avenir semble inconnu pour le moment.

Elle change de sujet.

« Est-ce que tu en sais au moins assez sur eux pour les chercher ? »

Il lui a raconté de vagues choses sur les séances avec Dumbledore - elle avait trouvé très amusant qu'il décrive le Seigneur des Ténèbres comme très beau.

Quelque chose vacille dans son expression, mais il le cache.

« Dumbledore m'a montré tout ce qu'il savait. Je dois poursuivre cette mission maintenant qu'il est parti.

–Ça ne devrait pas être la mission de l'Ordre du Phénix ? »

Il lui avait parlé de l'Ordre une fois, quand elle avait voulu savoir qui pouvait aider Drago.

Il regarde au loin, au-dessus du lac. Elle l’observe fixer l'eau.

« Trop de gens se sont mis entre moi et Voldemort. Je ne peux plus laisser faire ça. »

Il se comporte comme un foutu héros.

« Ils ont choisi de le faire, non ? Dumbledore a choisi de s'opposer à Voldemort, avant même que tu ne sois né. »

Il secoue la tête puis regarde de nouveau vers elle.

« Il faut que ce soit moi. Je ne peux pas laisser quelqu'un d'autre être blessé en essayant de me protéger. »

Ça la rend un peu folle, la façon dont il a l’impression d’avoir une pression sur les épaules tout en se la mettant lui-même.

« Ce n’est pas vraiment une réponse.

–Je te l'ai déjà dit, rétorque-t-il. Je suis l'Élu, que ça me plaise ou non.

–Croire au destin est comme croire en un rêve, réplique-t-elle sèchement. »

Elle n'arrive pas à croire qu'il y a seulement deux jours, elle pensait qu'ils se comprenaient.

Je sais comment tu te sens, lui avait-il dit. Aujourd'hui, la nuit à la tour d'astronomie ressemble à un rêve lointain et étrange, une erreur commise par deux personnes totalement différentes.

Une étrange expression se dessine sur son visage.

« Pourquoi est-ce que tu voulais m'aider alors, si tu ne croyais pas que j’étais l'Élu ?

–Parce que je savais que tu voudrais arrêter Drago. Pas parce que je crois en une prophétie ridicule. »

Elle ne sait pas pourquoi elle se sent comme cela. Avec la mort de Dumbledore et le départ de Drago, il est évident que leur collaboration va prendre fin. Elle le sait. Ils ont échoué, et ils n'ont plus rien à faire ensemble.

Mais pour une raison quelconque, elle se sent presque trahie, comme s'il lui avait caché cette information. Elle a l'étrange envie de demander: pourquoi tu ne m'as pas dit ça plus tôt ?

Il donne un coup de pied dans un cailloux sur le sol.

« Je voulais juste te le dire, comme on travaille ensemble. »

Elle ne sait pas quoi répondre, alors elle déclare :

« Eh bien maintenant tu me l'as dit. »

Il semble irrité.

« Ouais. »

On dirait presque qu'il attend quelque chose.

« J'espère que tu n'attends pas mon approbation...

–Ce n’est pas le cas.

–…parce que je n’approuve pas. »

Il lui ance un regard furieux.

« Tu sais, ça ne te tuerait pas de soutenir quelque chose pour une fois. »

Ça la fait démarrer au quart de tour.

« A quoi tu t'attendais ? Je ne suis pas une putain de fangirl. Je ne vais pas te dire que tout ce que tu fais est parfait.

–Je ne sais pas ce que j’attendais, dit-il vivement. Peut-être que je pensais que tu comprendrais, puisque c'est toi qui est venue vers moi. Je pensais que tu voulais vraiment arrêter Voldemort.

–C’est ce que je veux. »

Il détourne à nouveau le regard. C'est une belle journée, le soleil scintille à la surface du lac, et elle a presque l'impression que le temps se moque d'eux.

« Je ne l'ai même pas encore dit à Ron et Hermione, tu sais, dit-il d’une voix basse après un long moment. »

Elle attend la suite de sa phrase, mais elle ne vient jamais, et elle doit le regarder serrer la mâchoire en fixant l'eau. Elle a l'envie soudaine de dire quelque chose comme: Je suis désolé d'avoir été dure ou Je suis contente que tu me l'aies dit en première mais les mots restent coincés dans sa gorge.

Le silence se prolonge trop longtemps. Au loin, elle entend les faibles bruits de la foule qui quitte les funérailles de Dumbledore. La brise fait bruisser les feuilles des arbres et on entend le clapotis rythmique de l'eau du lac.

Quand il se retourne enfin vers elle, son expression est fermée.

« Je devrais y aller. Ron et Hermione doivent se demander où je suis parti. Et j'ai besoin de leur parler. »

À contrecœur, elle dit :

« Je devrais y aller aussi. »

Il hésite un moment.

« Reste en sécurité, Parkinson. »

Tout se passe trop vite. Elle veut lui dire "attends" ou "arrête" ou autre chose, mais il n'y a aucune raison d’attendre ou d’arrêter. Ce n'est pas du tout un sentiment logique. La séparation est inévitable.

« Je vais essayer, dit-elle finalement. »

***

En rentrant dans le dortoir des filles, Pansy tente de passer rapidement devant le lit de Daphné, mais cette dernière lève les yeux et remarque immédiatement son visage.

« Tu vas bien ? demande-t-elle en posant sa bouteille de Lissenplis sur sa valise.

–Je vais bien. »

Une expression féroce se dessine sur le visage de Daphné.

« Ne me fais pas ça, Pansy. Le moins que tu puisses faire est de ne pas me mentir droit dans les yeux.

–Je ne ments pas. »

Daphné baisse les yeux sur ses affaires en tripotant une chemise. Après un moment, elle demande :

« Où est-ce que tu es allée après l'enterrement ? On pensait t'avoir perdue.

–Je suis juste bouleversée à cause de Drago. J'avais besoin d'un moment pour moi. »

Daphne se mordille la lèvre.

« Tu sais, je me suis réveillée l'autre nuit, après minuit, et tu n'étais pas dans ton lit. »

Pansy serre les dents.

« C'est une question ? J'étais juste dans la salle de bain. Pour l'amour de Salazar, Daphne.

– Très bien, dit Daphné et malgré son froncement de sourcils, elle ne dit rien d'autre et laisse Pansy la contourner. »

***

Quelques heures plus tard, lorsqu'elle retrouve enfin la chambre de son enfance, elle déballe toutes ses affaires avec soin et sans magie. Mère fronce les sourcils depuis le seuil de la porte, disant que les elfes de maison pourraient le faire beaucoup plus efficacement, mais Pansy l'ignore jusqu'à ce qu'elle abandonne et parte avec un soupir.

Pansy a plus besoin de distraction que de quoi que ce soit d’autre en ce moment. Mère ne peut pas comprendre cela.

Tout au fond de sa valise, elle trouve deux morceaux de parchemin. Elle les soulève à la lumière et réalise ce qu'ils sont : une de ses premières tentatives pour faciliter la communication entre elle et Prim.

Elle l'avait fait en cinquième année, et avait passé un mois entier à essayer d'apprendre les sortilègesprotéiformes à la bibliothèque, en disant à Daphne et Tracey que c'était un travail supplémentaire pour les sortilèges. Le charme avait fonctionné - on pouvait écrire sur le papier et les mots apparaissaient immédiatement sur l'autre papier - mais Prim n'avait finalement pas réussi à l'activer. Les parchemins avaient dû rester coincés au fond de sa mâle durant toute cette dernière année.

Une idée lui vient soudain à l'esprit. Avant qu'elle ne puisse y réfléchir trop profondément ou s'interroger sur ses motivations, elle descend chercher une de leurs chouettes.

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