La vérité est plus étrange

Harry Potter - J. K. Rowling
F/M
G
La vérité est plus étrange
Summary
Note de traduction: il ne s’agit pas de mon histoire mais d’une traduction de The truth is stranger que Lunalive m’a gentiment laissé publier.Résumé: La petite soeur de Pansy est née Cracmol, et c’est à partir de là que tout part en vrille.Dans ce livre, Pansy devient espionne, Harry gagne une informatrice, et leurs vies sont changées à jamais.Harry Potter et le Prince de sang-mélé & Harry Potter et les Reliques de la Mort, Univers alternatif et sa suite.
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Toutes les éventualités possibles

Note de l'autrice:

Modifié en avril 2022.

Comme beaucoup d'auteurs et d'autrices, j'ai écrit cette histoire car je voulais la lire mais que je n'ai pu la trouver nul part. L'idée principale était celle-ci: je voulais un parallèle entre Rogue et un espion ou une espionne dans la génération de Harry, et je voulais précisément que ce personnage soit une femme, parce que j'aime les personnages féminins moralement complexes. JKR aime les arcs de rédemptions, mais ils sont essentiellement consacrés à des hommes.
Il y a deux principaux points de divergence. Premièrement, Pansy a une petite soeur cracmol qui, par conséquent, n'est jamais allée à Poudlard. Deuxièmement, comme ce n'est pas réaliste qu'une personne change du jour au lendemain, je l'imagine devenir une légèrement meilleure personne dans l'ordre du phénix. En d'autres termes, certains de ses pires commentaires n'existent pas dans cet univers, comme quand elle se moque des cheveux d'Angelina Johnson. Ça n'impacte pas l'intrigue, juste comment je l'écris en temps que personnage. En termes de genre, il s'agit à moitié d'une histoire de passage à l'âge adulte centrée sur Pansy et à moitié d'une romance. Elle suit les livres Harry Potter et le prince de sang-mélé et les reliques de la mort et est partiellement canon avec des moments de divergence.

Content Warnings: torture via le sortilège Doloris, violence typique du canon, morts des personnages du canon, vomissements, automutilation mentionnée très brièvement, sous-entendu de pensées suicidaires très brefs, discussion sur la stérilisation forcée. Toutes ces violences seront brèves et ne seront pas décrites graphiquement. J'espère que vous apprécierez l'histoire !

 

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Chapitre 1: Toutes les éventualités possibles

Mère attend que les elfes de maison aient débarrassé les dernières assiettes de dessert pour lui dire à propos de Prim, et c'est pour cela que Pansy sait à quel point c'est sérieux. Leurs elfes n'écoutent pas aux portes, mais mères préfère ne prendre aucun risque. Pansy pince la nappe entre le pouce et l'index, pliant et dépliant le bord à plusieurs reprises tandis que Mère annonce la nouvelle en regardant quelque part au-dessus de son oreille gauche. C'est une nouvelle nappe, achetée après que l'ancienne ait été tachée par cousin Dominick qui avait lancé un sort à cousin John au dernier repas de Noël. Même les meilleurs charmes anti-taches ne font pas le poid face à un sort de Crache-Limace particulièrement fort.

« Qu'est-ce que tu veux dire par elle ne va pas venir à la maison cette été ? demande-t-elle finalement quand mère a finit de parler. »

Mère pince les lèvres.

« Tu sais ce que j'ai dit, Pansy. Poser des questions auxquelles tu as déjà la réponse est une très vilaine habitude.

–Mais pourquoi ?

–Elle ne serait pas en sécurité.

–Mais... commence Pansy avant de voir l'expression sur le visage de mère et de réfléchir à la question. »

Mère et père avait envoyé Prim ailleurs quand il avait été clair qu'elle ne recevrait pas sa lettre pour Poudlard. Ils avaient payé une énorme somme d'argent pour la faire entrer dans un pensionnat américain à une date si proche de celle de la rentrée. Les souvenirs de ce dernier été sont gravés dans la mémoire de Pansy : elle se revoit nager avec sa soeur sans cesse dans l'étang jusqu'à ce que leur peau devienne fripées et que leurs cheveux s'emmêlent, avant d'aller se balader et se cacher des elfes de maison à l'heure du dîner puis réciter le plan exact des donjons de Poudlard chaque soir à l'heure du couché. Père et mère s'étaient disputés à voix basse dans toute la maison à l'approche de l'anniversaire de Prim, mais Pansy et Prim n'en avaient jamais parlé, comme si elles pouvaient faire exister leurs désirs par le silence :

Prim aura sa lettre de Poudlard, Prim aura des pouvoirs, Prim et Pansy seront ensemble pour toujours.

« Tu as dit que le Seigneur des Ténèbres ne se souciait pas de ce genre de choses, murmure finalement Pansy. »

Elle ne dit pas le mot Cracmol, personne ne le fait dans sa famille. Ses parents font référence à la condition de Prim, à son problème ou à ses capacités, mais elle sait que le mot "Cracmol" n'a jamais franchi les lèvres de sa mère, pas une seule fois.

Quand cela s'était produit quelques années plus tôt, mère avait dit plusieurs fois à Pansy que ça n'avait pas d'importance. Ils étaient toujours des Parkinson, toujours purs, toujours parfaits. Tout le monde sait que de telles choses ne sont pas de notre faute, avait-elle dit, mais une pensée avait traversé Pansy: pourquoi est-ce un secret si ça n'a pas d'importance ?

Mère réarrange ses couverts, et Pansy aimerait lui prendre les mains dans les siennes et hurler « regarde-moi ».

« Nous devons nous préparer à toutes les éventualités possibles.

–C'est vraiment si grave pour qu'elle ne puisse pas revenir ici, juste pour quelques semaines ? »

Pansy sait que le seigneur des ténèbres est en train de reprendre le pouvoir, quelque chose que tous ses proches les plus traditionnels avaient pensé impossible, mais elle a toujours cru, ou avait voulu croire, que le seigneur des ténèbres ne s'était jamais soucié de quelqu'un comme sa soeur.

« Notre décision est définitive, répond sèchement Mère. Primrose l'a déjà acceptée, et tu l'accepteras aussi. »

Mais Pansy ne peut pas l'accepter, elle ne peut pas. Sans Prim, l'été est interminable, vide. Daphné est en France, apparemment pour s'améliorer en français mais surtout pour flirter avec des français, Millicent prend des cours de rattrapage en potions et Tracey est forcée à travailler pour cette épouvantable entreprise Moldue que sa famille possède. Draco lui a écrit, mais elle n'est pas d'humeur à lui répondre après l'échec de leur relation intermittente. Elle n'aura personne. Pire encore, Prim et elle ne peuvent à peine se parler durant l'année scolaire, et l'été est le moment où elles font tenir en trois mois l'équivalent d'une année de conversations et de confessions. Les hiboux ne peuvent pas aller au pensionnat Moldu de Prim sans attirer l'attention, et elle ne peut pas utiliser la plupart des autres méthodes magiques de communication, et Merlin sait à quel point Prim et Pansy ont essayé au fil des années. L'année dernière, Pansy avait passé trois mois à faire des recherches sur les sortilèges protéiformes et avait même réussi à enchanter un parchemin avec l'un d'eux, mais Prim n'avait pas pu l'utiliser. La solution la plus pratique était que Prim envoie des lettres à Pansy par la poste Moldue, ce qui prenait une éternité.

Elle quitte la pièce sans un mot de plus et entend mère dire « Pansy! » sèchement au moment où la porte de la salle à manger se referme. Elle sait qu'elle se fera sermonner plus tard, mais pour l'heure elle s'en moque. Elle fait irruption dans sa chambre après avoir grimpé les escaliers deux par deux, jette tous les sortilèges de silence qu'elle connaît sur la porte, puis hurle dans son oreiller jusqu'à ce que sa voix soit enrouée.

***

Au cours des jours suivants, Pansy tourna et retourna tous ses arguments dans sa tête. Père et mère seraient-ils paranoïaques ? Tout le monde sait que les Cracmols ne peuvent pas empêcher leur absence de magie. Quand elle était petite, son arrière grand-mère Violet leur avait même raconté, à elle et à Prim, Comment des Moldus jaloux venaient voler la magie des enfants de bonnes familles magiques comme la leur, et que c'était pourquoi les Cracmols existaient. Elle y avait cru jusqu'à ses dix ans quand ses cousins, d'un ton moqueurs, lui avaient dit le contraire.

Mais plus tard, à ses douze ans, elle recommença à se poser des questions. La deuxième année fut la première fois qu'elle se rendit à Poudlard en sachant que Prim, elle, ne pourrait jamais y aller. C'était atroce de regarder Granger, Justin Finch-Fletchley et tous les autres nés-Moldus, avec leurs yeux grands ouverts et leur stupidité. Ils ne méritaient pas leur magie. S'ils n'avaient jamais eu de magie, elle ne leur aurait jamais manqué, ils n'auraient jamais ressenti son absence comme un membre fantôme. Pas comme sa Prim, qui était née dans une famille qui jetait des sorts depuis plus de mille ans. Pourquoi la magie ne pouvait pas choisir des personnes qui la méritaient ? Bien sûr, Rusard, lui, était voué à être Cracmol: il était si affreux et laid. Mais les autres étaient des erreurs: pourquoi Finch-Fletchley, qui était déjà un stupide Poufsouffle, devait avoir de la magie ? Ou Granger, si ennuyeuse et désespérée? Parfois, Pansy avait voulu lui crier:

« arrête d'essayer de t'intégrer dans un endroit où tu n'as pas ta place et rentre chez toi. »

Si quelqu'un méritait la magie, c'était bien sa soeur. Comment pouvait-on lui faire du mal pour quelque chose qu'elle ne pouvait contrôler ?

***

Pansy parvint enfin à appeler Prim. Les téléphones portables Moldus ne marchaient qu'à la limite de leur domaine, juste à la fin du terrain, et même ici, les appels ne duraient que quatre ou cinq minutes avant de s'interrompre. C'étaient néanmoins mieux qu'à Poudlard, où les appels ne marchaient pas du tout. Cette année, Prim reste donc dans la résidence d'été de sa meilleure amie Jennifer. Pansy n'arrive pas à lui demander comment elle se sent à propos du fait qu'elle doive rester en Amérique, et Prim n'aborde pas le sujet non plus. Au lieu de cela, Prim lui raconte tout au sujet de son nouveau petit ami, Matthew, dont les parents lui ont offert une voiture nommée Maserati pour son anniversaire. Prim lui assure que c'est exactement le genre de voiture que le petit ami d'une fille Parkinson devrait conduire. Il conduit Prim partout où elle veut aller, et lui apprend même à conduire, un processus qui semble terrifiant et bien pire que le transplanage. Prim fait promettre à Pansy de ne pas parler à leurs parents de la partie sur l'apprentissage de la conduite.

En retour, Pansy fait promettre à Prim de la prévenir si Matthew lui fait du mal et déclare qu'elle lui jettera un sort très douloureux si jamais il le fait. Prim rit.

« Tu ne peux pas lancer un sort aux gens comme nous, Pansy, il ne comprendrait pas. »

Pansy essaie de ne pas penser à ce que « aux gens comme nous » est censé signifier. Prim n'est pas comme Matthew ou Jennifer.

« S'il me fait du tort, Jennifer, Ashley et les autres filles m'ont promis qu'elles feraient sauter les vitres de sa voiture (1).

–Qu'elles feraient quoi ? »

Prim se met à rire encore plus fort.

« C'est une chanson ! »

Elle se met à chanter une chanson moldue de manière horriblement fausse, et Pansy est obligée de tenir le téléphone loin de son oreille. Heureusement, l'appel est coupé à ce moment-là, et le temps que Pansy le récupère, Prim a fini de chanter.

« Prim, je t'aime, mais je ne veux plus jamais t'entendre chanter. »

Quand elle retourne dans la maison, Pansy est d'une meilleure humeur qu'elle ne l'a été depuis des jours. C'est toujours comme ça entre elles. Personne ne l'a fait plus rire que Prim, et personne ne comprend mieux qu'elle ses côtés rudes.

Elle se faufile dans le salon où mère et tante Rosemary discutent, sachant très bien que si elle se montre, elle devra écouter quelque chose d'affreusement ennuyeux, quand quelque chose attire son attention.

« Je suis désolée d'apprendre que Prim est malade. Je sais que tu as dit que tu faisais confiance aux guérisseurs des Etats-Unis, mais ne serait-il pas mieux de l'amener à St. Mangouste ? »

Elle se fige près de la porte.

Sa première pulsion est de courir et demander pourquoi Prim ne lui a rien dit, mais son esprit la rattrape et elle réalise qu'il est impossible que Prim lui mente à propos d'une telle chose. C'est sûrement un des stratagèmes de Mère.

Prim est malade Prim est malade Prim est malade

Elle se rend dans sa chambre, attendant et tournant en rond, les mots Prim est malade Prim est malade Prim est malade tournant en boucle dans son esprit. Quand elle entend enfin Rosemary quitter la maison, elle se précipite dans le salon un étage plus bas.

« Pourquoi tante Rosemary dit que Prim est malade? demande-t-elle sans préambule. »

Mère se redresse avec colère.

« Tu es trop vieille pour écouter aux portes, Pansy. »

Pansy ne la laissera pas changer le sujet, pas maintenant.

« Je te l'ai déjà expliqué, dit mère en redressant un coussin du canapé. Nous devons nous préparer à toutes les situations possibles.

–Oui, qu'elle reste en Amérique, qu'elle soit en sécurité, répond Pansy impatiemment. Mais pourquoi prétendre qu'elle est malade? »

Mère réarrange les fleurs dans un vase pendant un long moment, marmonnant dans sa barbe à propos de l'insuffisance des elfes de maison. Elle lève enfin les yeux vers Pansy.

« Il se peut qu'un moment vienne où certaines... déclarations devront être faites... et si cela arrive, il vaudrait mieux que tout le monde la pense déjà malade, pour que cela ne paraisse pas trop soudain.

–Certaines déclarations ? demande Pansy, et soudain, avec une réalisation qui pourrait la rendre malade, les pièces se mettent en place. Non-non ! »

Elle vacille.

« Tu ne peux pas comprendre maintenant, dit Mère, et Pansy la déteste, elle la déteste vraiment. Mais un jour, tu auras un enfant à toi, et tu comprendras pourquoi nous devons y réfléchir. Pourquoi nous devons la garder en sécurité.

–Je ne comprendrai jamais, crie Pansy. »

De retour dans sa chambre, elle pleure plus fort qu'elle ne l'a fait depuis des années. Ils ne peuvent pas faire ça. Elle ne peut pas faire ça. Elle a dit des millions de mensonges dans sa vie, déformé des centaines de vérités, surtout quand elle était en première année et qu'elle essayait d'établir sa domination parmi les autres filles de Serpentards, mais elle ne peut pas mentir à ce sujet.

Il y a une partie d'elle, une partie étrange et bien cachée, qui a toujours cru que toutes les choses qu'elle disait de sa sœur se réaliseraient. Lorsqu'elles avaient sept et huit ans, Pansy avait tellement était exaspérée par le fait que Prim la suive constamment, essaie de s'habiller exactement comme elle et la supplie de passer du temps avec elle et sa cousine Ellie qu'elle s'est retournée et avait dit : « Arrête de me suivre et de me copier ! Je déteste ça ! Parfois, j'aimerais que tu ne sois jamais née ! »

Prim avait éclaté en sanglots et Pansy était partie jouer seule avec ses poupées dans l'un des jardins plus bas. Le lendemain matin, elle s'était rendue dans la chambre de sa soeur, prête à faire comme si rien ne s'était passé, mais Prim était partie. Pansy avait pensé: je l'ai fait se réaliser.

Elle avait supplié les elfes de maison de lui donner des explications, mais tous avaient dit qu'ils ne savaient pas où Prim était allée, et que ses deux parents étaient sortis. Quelques heures plus tard, quand maman était enfin rentrée à la maison, Pansy était en larmes.

« C'est quoi ces pleurnicheries? avait sèchement demandé mère. Ton père a dû faire un voyage de dernière minute en France, et il a décidé d'emmener ta sœur puisqu'elle était réveillée si tôt. Si tu te comportes mieux, tu pourras y aller aussi la prochaine fois. »

La vive émotion qui l'avait saisi était restée en elle même des années plus tard.

Les choses que je dis sur ma soeur vont se réaliser.

Elle a 16 ans maintenant, un âge trop élevé pour croire à des superstitions, mais il y a toujours des choses qu'elle ne peut toujours pas dire à propos de sa soeur.

Prim est une Cracmol. Prim est malade. Prim est morte.

***

Les semaines estivales suivantes se passent dans le silence. Elle refuse de parler à l'un ou l'autre de ses parents, bien que cela n'ait pas vraiment d'importance - père est occupé par son travail et mère par l'organisation de son prochain déjeuner de charité pour St Mangouste. Elle n'a qu'une brève conversation avec son père, dans laquelle elle lui demande comment ils peuvent faire cela à Prim et elle, et père répond qu'ils ne font de mal à personne, qu'ils protègent juste leur famille. Elle ignore les invitations que ses cousins lui envoient par hibou. Elle ne supporte pas l'idée qu'ils lui demandent si Prim est malade. Mère l'a dit à tante Rosemary parce qu'elle est la plus grande commère de la famille et qu'elle ne manquera pas de répandre la rumeur.

Elle sait que certains de ces proches les plus intelligents suspectent que Prim soit une Cracmol. Ce n'est pas très compliqué à deviner, puisqu'elle n'a jamais fait de la magie accidentelle et n'est jamais allée à Poudlard, mais ses parents ont travaillé dur pour que leurs mensonges soient les plus réalistes possibles. Elle sait qu'ils ont payé une somme astronomique au directeur d'une petite école de sorcellerie américaine, pour qu'il dise à qui le demande que Prim y étudiait et pour falsifier les registres de présence. Ils obligèrent également Prim à mémoriser où elle devait en être dans le programme scolaire, Pansy étant en charge de la tester.

« Pourquoi dois-je faire ça ? demanda Prim la seule fois où elle osa remettre en question leur plan. Un jour, je serai majeure et oncle Charles attendra de moi que je sois capable de faire de la magie devant lui, et j'en serai incapable.

–C'est mieux comme ça. C'est plus facile pour tout le monde, avait sèchement dit mère, et avait refusé d'en dire plus. »

Il y avait pourtant des enfants sorciers qui se rendaient vraiment dans d'autres écoles. Pendant sa deuxième année, tout le monde avait commérer à propos d'Edmund, le cousin de Goyle, disant qu'il devait être un Cracmol puisqu'il allait à l'école en Allemagne. Pansy se souvenait d'avoir été assise à la table du petit déjeuner et d'avoir crié dans sa tête: Ne me regardez pas, ne demandez pas pour Prim, ne me regardez pas.

« C'est pathétique, s'était-elle forcée à dire. Certaines familles de sorciers se sont vraiment laissées aller.

Mais Edmund s'était présenté à la fête du nouvel an des Malefoy deux ans plus tard, et il s'était avéré qu'il pouvait vraiment faire de la magie, transformant son jus de pomme en champagne sous ses yeux en guise de preuve, et que ses parents avaient vraiment pensé que l'école en Allemagne était plus appropriée. Elle était tellement remplie d'une euphorie sans limite qu'elle l'avait embrassé à minuit - son tout premier baiser. Il avait l'air du plus beau garçon du monde, car tous les mensonges de ses parents semblaient maintenant vrais grâce à lui.

Quoi qu'ils soupçonnaient, ses proches ne diraient jamais le mot Cracmol. Tous étaient maintenant liés par leurs mensonges. Ses parents ne pouvaient admettre avoir donné naissance à un Cracmol, et ses proches ne pouvaient pas admettre qu'il y ait jamais eu un Cracmol dans leur famille, pas dans la parfaite famille Parkinson.

Pansy arpente les couloirs du domaine avec l'impression qu'elle va sortir de son corps. Elle ne peut pas vivre dans cette réalité où sa sœur pourrait ne jamais rentrer à la maison et où elle pourrait avoir à dire à tous ceux qu'elle connaît que sa sœur est morte. Alors qu'elle fait les cent pas, les portraits des ancêtres de sa famille morts depuis longtemps murmurent leur désapprobation face à son comportement peu distingué pour une dame, et elle canalise sa fureur en leur mettant des bandeaux sur les yeux. Cela ne calme sa colère que pendant quelques minutes.

Lorsqu'elle retourne dans sa chambre, ses yeux tombent sur la pile de lettres qui l'attend. Drago lui avait écrit à nouveau, même après qu'elle ait déclaré à la fin de l'année scolaire qu'elle en avait fini avec leur relation intermittente. Ses insultes étaient devenues trop ignobles, même pour elle maintenant qu'elle s'est un peu calmée, et son refus d'officialiser leur relation est un motif de rupture.

Dans son hibou, il ne fait aucune mention de leur relation, mais parle plutôt de se rapprocher de personnes importantes et même de se voir confier une mission spéciale, ce que Pansy sait être un code pour les affaires du Seigneur des Ténèbres et des Mangemorts.

En regardant la minuscule et étrange écriture de Drago sur la page, Pansy a une idée folle et soudaine.

***

Quand elle se réveille le lendemain matin, son idée lui semble complètement insensée. Se rapprocher de Drago, apprendre ses secrets de Mangemorts et le trahir pour l'autre camp ?

Aucun membre de sa famille n'a jamais été Mangemort, mais ils ne se sont jamais mis en travers de leur chemin non plus. Ce qui est important pour sa famille, c'est de s'assurer que les entreprises familiales réussissent, peu importe qui est au pouvoir. Cela signifie qu'il faut continuer à être en contact avec les autres familles de sang pur, dont ils savent qu'elles auront toujours le plus de galions à dépenser, même aux époques durant lesquelles les Moldus et les créatures sont tolérés. La loyauté est la vertu la plus importante dans sa famille.

Drago n'est pas de la famille, mais elle l'a connu presque toute sa vie. Malgré ses échecs en matière de romance, elle ne le déteste pas. Pourrait-elle vraiment se rapprocher de lui à nouveau, juste pour dévoiler ses secrets à quelqu'un d'autre ? La loyauté est également une qualité importante chez les Serpentards, et elle n'a aucune envie de trahir un membre de sa maison.

Mais alors que la journée passe et que les heures semblent s'étendre à l'infini, une voix s'insinue dans ses pensées. Elle est loyale envers sa famille, sa maison, son espèce, mais comment se sont-ils montrés loyaux envers elle ? Si ses parents étaient vraiment loyaux envers leurs enfants, ils ne les auraient jamais séparés par un océan. Si ses proches étaient vraiment loyaux envers leur sang, ils auraient insisté pour que Prim reste en Angleterre, au lieu de la laisser être envoyée en Amérique sans aucune protestation. Si Drago était vraiment loyal envers elle, il se serait soucié de ses opinions et de ses pensées, au lieu de l'interrompre constamment avec ses divagations sur le quidditch.

Tout en arpentant les jardins, sa colère se transforme en une chose sauvage et incontrôlée. Elle n'a pas besoin d'être loyale envers ces gens qui ne l'ont jamais été envers elle. Elle peut faire quelque chose sous leur nez, et ils ne le sauront jamais.

Pansy a toujours aimé jouer avec les attentes que les gens ont envers elle. C'est pour cette raison qu'elle fait semblant d'être idiote et frivole devant ses camarades de classe. Depuis toujours, elle aime faire des blagues qui n'en sont que pour elle. C'est pourquoi elle aime jeter des sorts en silence, contrairement à tous ces Gryffondors qui se sentent toujours obligés d'annoncer leur sorts juste après les avoir lancé. Si elle fait cela, elle aura le meilleur secret de tous, quelque chose qui lui permettra de tenir le coup pendant les longs dîners de famille ou devant les commentaires désobligeants de ses camarades de classe sur les Cracmols.

Elle n'est pas naïve au point de penser qu'espionner Drago donnera des résultats instantanés, ou que Prim pourra rentrer immédiatement à la maison si les Mangemorts perdent. Mais au moins, si elle fait ça, elle aura un endroit où diriger sa fureur et sa douleur. Elle ne sera pas inutile.

Avec cette idée en tête, elle prend une plume et commence à écrire.

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