
Premières vacances à Poudlard
Les jumeaux, Héloïse Wang et Lee Jordan étaient déjà inséparables après un mois de cours ensemble. Les quatre Gryffondors n'étaient jamais vus seuls, et cette affirmation valait pour les jumeaux. Si l'un était vu, l'autre aussi, dans les secondes qui suivaient. Les enfants faisaient les quatre cents coups ensemble, faisaient tourner le concierge en bourrique et réussissaient même à tromper Miss Teigne. Alors que les jumeaux étaient bloqués avec Rusard dans son bureau, Héloïse vint demander au concierge de l'accompagner, parce que Peeves faisait encore des siennes. Les Weasley fouillèrent les tiroirs de son bureau et trouvèrent un vieux bout de parchemin vierge. Ils le gardèrent, au cas où, et Lee les fit sortir à toute hâte. Ils retrouvèrent la brune quelques minutes après et essayèrent de comprendre à quoi pouvait bien servir ce parchemin, si bien gardé.
- Je jure que c'est un truc pour faire des blagues! affirma Fred.
- Moi je suis sûre que c'est pour des gens mal intentionnés! lui répondit Héloïse.
Lee avait abandonné après quelques heures, et était retourné à la salle commune. Mais les jumeaux refusaient de laisser tomber, et Héloïse avait complètement cédé à la curiosité. Alors quand le parchemin réagit et que des mots apparurent dessus, ils poussèrent un cri de surprise.
- Vous y êtes presque, lut George, laissez-nous vous guider?
- Ce parchemin doit être déverrouillé par une phrase, déduisit la brune, comme un code ou un mot de passe !
- On a dit quoi? Je jure... Blague... Mal intentionné...
Le parchemin afficha une phrase à trous : Je jure _ _ _ intentions _ _ !
- Je jure que toutes mes intentions sont bonnes ?
« Je jure _ que mes intentions sont _ ! »
- Je jure vraiment, essaya Fred, franchement, profondément...
- Solennellement! s'écria Héloïse. Je jure solennellement que mes intentions sont mauvaises!
Le parchemin réagit à nouveau, et un message s'afficha en grand : « Messieurs Lunard, Queudver, Patmol et Cornedrue sont fiers de vous présenter, la carte du maraudeur ! ». Les jumeaux déplièrent le parchemin et poussèrent un cri de surprise. Il s'agissait d'une carte, une carte de Poudlard, mais ce n'était pas une carte ordinaire. En se penchant sur elle, Fred remarqua des empreintes de pas sur celle-ci, et les pointa pour les deux autres. Ils comprirent alors toute la puissance de cette carte, elle montrait chaque personne, à chaque instant. Ils s'extasièrent, jusqu'à ce que l'heure de retourner au château arrive. Il leur fallait dissimuler cette carte, mais comment ? Fred aperçut en bas de la carte de petites lettres, « Méfait Accompli! », il prit la carte et prononça ces mots, elle redevint un bout de parchemin vierge, aucune trace de carte magique extraordinaire. Les jumeaux et Héloïse se mirent d'accord pour ne parler à personne de cette carte, et George la garda pendant que les trois enfants se rendaient à la grande salle.
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Charlie était assis dans la salle commune, révisant, il soupira. Il venait une fois de plus de repousser trois filles, dont une qui lui demandait sans cesse pourquoi il était seul. Le roux lui avait rétorqué que c'était son choix et qu'il lui avait déjà dit non un nombre incalculable de fois, et qu'il allait finir par perdre patience. Ça l'épuisait de devoir sans cesse se cacher, d'être jaloux dès qu'il la voyait sourire à un autre mec, de repousser les filles qui le draguaient sans pouvoir leur dire ce qu'il pensait au fond, les faire dégager en leur disant que jamais elles ne pourraient remplacer la blonde dans son cœur ! Il sentait qu'une certaine tension s'installait doucement entre Athénaïs et lui. Aucun des deux ne parlait, mais les deux le savaient. Il savait qu'elle était sûrement jalouse elle aussi, mais il n'en pouvait plus de tout ça. Un matin, lorsqu'il se leva et rejoignit la salle commune, Iris vint se glisser à ses côtés et lui attrapa l'épaule, parlant Quidditch, et se rapprochant de plus en plus du roux. Complètement épuisé, il n'eut pas la force de la repousser, et poussa juste un grognement d'homme pas du matin. Elle profita de l'occasion et passa sa main sur le bras musclé de l'attrapeur, et lui parla plus près du visage. C'est quand elle déposa ses lèvres sur la commissure des lèvres de Charlie qu'il se réveilla. Il tourna la tête et vit le regard d'Athénaïs sur lui, il se leva, repoussa violemment la Poursuiveuse collée à lui et partit pour se poser à la bibliothèque. Il prit un parchemin froissé, glissa un mot dans le livre que sa blonde comptait lire et partit d'un pas rageur. Elle le retrouva une vingtaine de minutes plus tard, au bord du lac noir. Elle avait les bras croisés sur sa poitrine, le regard dur et douloureux, les lèvres rougies par le fait qu'elle avait probablement dû se les mordre pour ne pas pleurer.
- Je suppose que tu vas me dire que ce matin c'était un accident! Tu crois que j'ignore ce qui se dit? Que ça me plaît d'entendre toutes ces rumeurs sur votre salle commune? Des fois j'en viens à me demander si tu veux vraiment être avec moi Charlie! Bien sûr que je sais que c'était un accident, mais ça ne change pas ce que je ressens en voyant ça!
- Écoute, il essaya de garder son calme, je passe mes journées à repousser Iris, ce matin j'étais juste fatigué... Mais Athéna', évidemment que je veux être avec toi, je ne comprends même pas que tu puisses en douter. Et tu crois que cette situation ne m'énerve pas moi non plus ? Tu ne penses pas que si on assumait, on aurait plus ce genre de problèmes ?
- Charlie, tu sais ce que j'en pense... Je... Les gens vont jaser, s'en prendre à l'un de nous, critiquer, et je ne veux pas de ça...
- Mais tu crois que je vais les laisser nous briser? rétorqua-t-il en cédant à la colère. On est plus forts que ça non? Tu ne me fais pas confiance en fait?
- Non Charlie, je te fais confiance, répondit-elle sincèrement, tout en se battant contre les larmes qui s'agglutinaient dans ses yeux, entièrement confiance...
- Alors c'est quoi le problème? la coupa-t-il.
- C'est à moi, que je ne fais pas confiance, laissa-t-elle finalement échapper. Tes admiratrices trouveront ça ridicule, la nerd timide avec l'attrapeur le plus populaire, elles ne respecteront pas notre relation, et elles la critiqueront. Et moi... Je ne me sentirais plus légitime, je finirais par croire ce qu'elles diront, par croire que tu mérites mieux que moi! Charlie... Tu... Tu crois que ça ne me rend pas dingue de te voir entouré de ta basse-cour, de ne pas savoir ce qu'il se passe dans ta salle commune, d'entendre toutes ces rumeurs, de voir cette pimbêche poser ses mains sur toi, de voir comment elle te regarde? Charlie je suis morte de jalousie, mais je veux te faire confiance, donc je n'ose rien te dire! Tu n'es pas le seul à ne pas supporter cette situation!
- Alors assumons et soutenons nous! Même si tu as peur de céder, je te ferai comprendre que tu mérites le meilleur, même si je ne le suis pas, que je ne mérite pas mieux et que même si c'était le cas, c'est toi que je veux, pas une autre! Je te dirais qu'on s'en fout des autres et qu'on est fait pour être ensemble, quoi qu'ils en disent! On peut y arriver, mais là on se laisse bouffer par ce problème!
- Tu ne comprends rien Charlie! Ça n'est pas si simple!
- Alors on va rester comme ça? Frustrés? Sans avoir rien résolu?
- Apparemment. Maintenant si tu veux bien me laisser, je dois réviser.
- Bien, répondit-il d'un ton sec, je serai sur le terrain de Quidditch si tu changes d'avis. A la prochaine sinon.
Ils partirent chacun de leur côté, énervés, tristes, frustrés et tendus. Par la suite, Charlie fut imbuvable avec Iris lors des entraînements de Quidditch, et la Poursuiveuse se désintéressa définitivement de lui pour se concentrer sur ses Aspic. Le roux ne restait plus qu'avec Dubois, qui ne parlait que de Quidditch, ce qui le sortait un peu de sa dispute avec la blonde. Ils ne se parlèrent plus pendant plusieurs semaines, et ses frères le remarquèrent vite. Ils lui posèrent quelques questions, mais en voyant les réactions de Charlie, ils changèrent rapidement de sujet.
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Halloween était arrivé, et Poudlard avait été entièrement décoré dans le thème de la fête. Des citrouilles remplaçaient les bougies, des squelettes erraient dans les couloirs du château, et des bonbons étaient dissimulés un peu partout. Héloïse adorait les chercher avec ses amis, même pendant les cours. Le professeur Rogue leur avait déjà retiré de nombreux points à cause des jumeaux qui se retrouvaient avec des sucettes dans leur chaudron, causant une explosion de leur potion. Lee et Héloïse arrivaient toujours à leur empêcher la retenue en les aidant à nettoyer une fois leur potion finie, puis les quatre galopins partaient faire des farces dans tous le château en courant. Dès qu'ils tombaient sur Peeves, il essayait de s'en prendre aux garçons, mais dès qu'il entendait Héloïse, il arrêtait. Personne ne savait pourquoi, mais l'esprit frappeur avait développé une grande affection pour la brune. Affection qu'elle lui rendait, puisqu'il l'aidait à protéger ses amis en attirant Rusard loin d'eux à chaque fois. Leur cours de métamorphose fut très intéressant, source de rires, et le Professeur McGonagall avait choisi de faire un cours de transformation d'une citrouille et carosse miniature, ce que les nés moldus adorèrent tous, expliquant que cela venait d'un conte pour enfants moldus. La professeure expliqua qu'elle profitait d'Halloween pour faire ce cours, et que s'ils terminaient avant la fin du cours, ils pourraient sculpter les citrouilles restantes et que les plus belles serviraient à décorer la grande salle. Héloïse était avec Lee, comme toujours, et ils transformèrent leur citrouille après une heure et demie de cours, alors que, pour une fois, les jumeaux avaient fini les premiers, en une demi-heure, pour pouvoir passer le reste de l'heure à sculpter leurs citrouilles. La brune prit la plus grosse citrouille possible, et y sculpta de sa baguette les armoiries de Poudlard, tout en s'appliquant particulièrement sur le lion de Gryffondor. Lee sculpta à grande peine un balai, et les jumeaux sculptèrent des citrouilles jumelles et complémentaires, deux sorciers, baguette en main, se tournant le dos. Les nés-moldus sculptèrent tous les citrouilles de la même manière, en faisant des visages effrayants. La professeure récolta toutes nos citrouilles, les aligna, et demanda à la classe de voter pour les cinq plus belles. Celles des jumeaux gagnèrent haut la main, celle d'Angelina Johnson, l'une des camarades de chambre d'Héloïse avec laquelle elle s'entendait plutôt bien, fut troisième, avec un balai et une baguette croisés. Un né-moldu, Léo, prit la quatrième place avec sa citrouille effrayante, et celle de la jeune Wang fut sacrée cinquième, et dernière sélectionnée pour décorer la table des Gryffondors.
Le soir même, les élèves furent autorisés à descendre habillés comme ils le désiraient, et étaient même encouragés à revêtir des déguisements. Héloïse se précipita à la salle commune des Serdaigles, et échoua à répondre à l'énigme posée. Elle attendit alors, lorsqu'elle vit l'un des Poursuiveurs de Serdaigle sortir de la salle. Il lui lança un regard interrogateur, et elle lui demanda s'il pouvait la laisser voir sa sœur, ou sinon est-ce qu'il pouvait la prévenir que la jeune fille l'attendait. Il la laissa entrer avec un sourire, et elle se précipita à l'intérieur, et s'arrêta quelques secondes pour observer la salle commune. Elle ne ressemblait en rien à celle des Gryffondors, elle était calme, assez rustique, et pleine de livres, de bureaux pour travailler, et les élèves ne parlaient qu'en chuchotant. La brune se reprit en voyant les regards curieux posés sur elle et demanda où était le dortoir de sa sœur. L'une de ses amies l'y conduisit en souriant, et Athénaïs prit la jeune sorcière dans ses bras.
- Qu'est-ce que tu fais là Hélo'?
- J'ai besoin d'un déguisement! Mais j'ai rien, et toi tu es forte en sortilèges!
Elle sourit et invoqua de quoi fabriquer rapidement un costume à sa petite sœur. Héloïse se maquilla très vite, et se fit coiffer par l'amie de la blonde pendant que celle-ci arrangeait son costume. Une fois prête, la brune attendit et refusa de partir tant que sa sœur n'était pas déguisée elle aussi, et elles rejoignirent la grande salle ensemble. Charlie, déguisé en Godric Gryffondor, les regarda de loin, et Héloïse laissa sa sœur avec ses amies pour aller rejoindre Fred et George, non déguisés.
- Pourquoi vous n'êtes pas costumés vous deux ? Même Lee s'est déguisé en professeur Rogue !
- Tu es sûre que nous ne sommes pas déguisés Vamiprella ?
- Ben... Oui, là vous êtes Fred et George ! Fred et George, comme tous les jours !
- Nous ne sommes pas Fred et George, nous sommes George et Fred !
- C'est la même cho... BRILLANT ! C'est brillant comme idée !
Les quatre amis s'assirent autour de la citrouille de la brune, et se régalèrent lors du banquet. Des doigts de sorcières, de la citrouille, du potiron, des gâteaux, des os, des yeux en gelée, des araignées en sucre, et tant de friandises ! Les animaux de compagnies étaient tous présents, tous les chats, les crapauds, les chouettes, les hiboux, les rats, et même Crockdur, le chien de Hagrid profitait de la fête. Héloïse regarda les professeurs par moments, certains avaient fait des efforts, comme les professeurs Flitwick, Chourave, Trelawney, et surtout Dumbledore qui s'était habillé en moldu, ce qui ne lui allait carrément pas, mais ça arracha un fou rire à la brune. Du coin de l'œil elle vit que sa sœur et Charlie semblaient aller mieux, en tout cas ils se reparlaient pour la première fois depuis que la brune avait retrouvé sa sœur seule dans le parc du château, le regard vague. Elle se concentra sur sa discussion avec les jumeaux et Lee, ils remontèrent à leur salle commune assez tardivement et ils passèrent un peu de temps devant la cheminée avant de monter se coucher dans leurs dortoirs respectifs. Héloïse discuta un peu avec ses colocataires, et s'endormit très rapidement.
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La neige recouvrait le château, son manteau blanc se déposant lentement sur l'herbe du parc. Héloïse était collée à la fenêtre, les yeux brillants d'excitation. Les vacances approchaient, mais surtout Noël approchait. Athénaïs était venue prévenir sa sœur que les jeunes filles passeraient les vacances au château, leurs parents étant en déplacement à l'étranger, et elle avait regardé sa petite sœur avec un air attendri. Charlie avait alors proposé à la blonde de venir passer Noël au terrier, idée que les jumeaux avaient adorée, puisque cela leur permettait de passer les fêtes avec leur meilleure amie. Athénaïs avait hésité, et demandé l'avis d'Héloïse qui avait accepté en sautant de joie, alors elle avait accepté, espérant pouvoir apaiser les tensions entre elle et Charlie pendant ces vacances. Ils s'étaient parlé à l'occasion d'Halloween, ne supportant plus l'absence de l'autre, et avaient repris comme si cette dispute n'avait jamais eu lieu, mais la blonde sentait bien qu'ils étaient toujours tendus l'un envers l'autre. Alors qu'elle préparait sa valise tout en se demandant comment se passeraient les choses, Héloïse allait sûrement partager la chambre de Ginny, mais où irait elle, elle? Bill dormait avec Charlie, Fred avec George, Percy et Ron avaient chacun leur chambre... Il était possible qu'elle mette les deux ensemble pour lui laisser une chambre à elle. Ou bien Bill ne rentrait-il pas pour ces vacances? La tête pleine de questions elle bouclait nerveusement sa valise, et partit retrouver Charlie et Percy à la grande salle, en attendant l'arrivée des jumeaux tirés par Héloïse, bagages en main.
- Désolée, ils m'ont mise en retard!
- Hey! Lâcheuse!
Ils arrachèrent un sourire à la blonde qui ne se crispa pas quand Charlie lui attrapa la main avec un petit sourire. Ils montèrent dans le Poudlard Express, et les six enfants profitèrent du trajet pour spéculer sur le déroulement de ces vacances. Charlie caressait délicatement les cheveux de sa belle, et les jumeaux racontaient des histoires et des anecdotes toujours plus merveilleuses à Héloïse qui les écoutait avec des étoiles dans les yeux.
- Du coup maman fait toujours de super bons repas! Et pour le nouvel an, il y a Sélène qui nous rejoint chaque année! Avant, les Lovegood venaient, mais depuis l'an dernier ils s'isolent.
- Troooooop géant! répondit la plus jeune des Wang. Nous on se contente de le fêter entre nous, et parfois on va voir nos grands-parents. Une fois nos cousines sont venues, mais ça n'est plus arrivé! J'ai tellement hâte d'arriver chez vous!
- Faudra qu'on te montre notre chambre! Et nos balais! On pourra jouer au Quidditch avec Charlie! Hein? Steuplait!
Les jumeaux s'étaient jetés sur leur frère, et le suppliaient avec des yeux emplis de larmes factices. Il sourit et les fit lâcher prise avant d'accepter de jouer avec eux. Le trajet fut long, et la nuit tombait doucement sur Londres quand le train arriva en gare. Arthur les ramena donc en voiture, et ils arrivèrent, le ventre vide, fatigués, aux alentours de vingt heures. Molly les accueillit avec un repas dantesque, et un bon feu de cheminée. Héloïse rencontra Ginny, et malgré l'écart d'âge de trois ans, les deux jeunes filles s'entendirent immédiatement. La brune monta dans la chambre de la petite fille et s'y installa avant de redescendre dire bonne nuit à sa sœur. Athénaïs resta en bas avec Charlie, Bill, Molly et Arthur quelques temps avant de rejoindre la chambre de Percy dont elle avait hérité pendant que celui-ci partageait celle de son petit frère pour les vacances. Charlie la rejoignit, et lui demanda s'ils pouvaient parler, elle lui promit qu'ils parleraient pendant les vacances, mais qu'elle était fatiguée ce soir. Il l'embrassa et partit rejoindre sa chambre pour parler à son frère.
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Héloïse se réveilla, dans un lit inconnu, dans une chambre inconnue. Il lui fallut quelques secondes pour se rappeler où elle était et pourquoi. Elle sortit de la chambre de Ginny sans faire de bruit, alla se doucher et s'habiller, puis descendit pour manger avec Percy, Ron et leur mère. Cette-dernière lui demanda si elle avait bien dormi, si tout allait bien, si elle avait besoin de quelque chose, et Héloïse lui répondit avec un grand sourire. Elle dévora son petit-déjeuner, et Molly continua de lui poser des questions pour en apprendre plus sur elle.
- Et donc tu es toujours avec les jumeaux?
- Toujours, répondit la jeune fille avec un grand sourire, on est inséparables!
- C'est mignon! Merci de veiller sur eux, ils sont capables des pires bêtises!
- Moi j'ai très peur pour toi quand ils commenceront à draguer des filles!
- Et qui te dit qu'ils ne la dragueront pas elle, Percy?
- C'est aussi pour ça que j'ai peur pour elle!
- Tu penses qu'elle ne pourrait pas aimer l'un d'eux?
- Non! C'est mes meilleurs amis, ça serait trop bizarre!
Molly sourit, amusée, Percy confirma ses dires d'un hochement de tête, et Ron ne comprenait rien à la discussion. Quand les jumeaux descendirent, Percy leur posa la question, et ils eurent la même réponse que leur meilleure amie. La brune partit réveiller Ginny vers dix heures, et les jumeaux durent réveiller Bill et Charlie. Athénaïs se réveilla à peu près au même moment, et une fois que tout le monde fut levé, Molly prit les deux plus jeunes avec elle pour aller faire des courses au marché, et elle confia la maison à Bill, Charlie et Athénaïs. Percy s'enferma dans sa chambre pour travailler, Bill et Athénaïs s'assirent dans le jardin pour regarder le match de Quidditch entre Charlie, George, Fred et Héloïse. Les deux premiers l'emportèrent, mais Héloïse réussit à battre Charlie de vitesse une unique fois, ce qui suffit à la rendre heureuse pour la journée. Molly revint deux heures après, et prépara le repas très rapidement, et tous les enfants passèrent à table. Ils retournèrent jouer toute l'après-midi, et Charlie prit Héloïse à part en fin de journée.
- Héloïse, rassure-moi, tu comptes devenir attrapeuse?
- Ben, répondit-elle avec un demi-sourire, c'est ton rôle, mais oui j'aimerais bien.
- L'an prochain, tu postules, et je te prends en remplaçante! Je t'entraînerais toute l'année et tu seras prête pour prendre ma relève quand je partirais. Ça te va?
- OUI! Bien sûr que oui!
Il la laissa, et elle rejoignit les jumeaux avec un grand sourire. Ils lui montrèrent leur chambre, et elle sauta de joie en découvrant tous leurs jouets, objets pour les farces, et elle joua avec eux pour le reste de la soirée, jusqu'au repas. La semaine passa, et le réveillon arriva, Héloïse était triste parce qu'elle n'avait pas de cadeaux pour tout le monde. Malgré tout, elle ne pouvait nier son excitation, et elle se porta volontaire pour aider la mère des Weasley avec le repas. Athénaïs s'occupa de la décoration et de mettre la table avec Charlie, et la brune les entendit rire et se câliner comme avant. Elle supposa qu'ils étaient définitivement passés outre leur dispute. Le soir même elle les vit, dans les bras l'un de l'autre, et lorsque Arthur fut rentré, toute la famille passa à table et le repas fut très animé. Héloïse riait à une blague de Fred, Percy se laissa aller à de l'humour, Ron et Ginny parlaient avec des étoiles dans les yeux, Charlie et Athénaïs se parlaient amoureusement, Bill et son père débattaient du stage de l'aîné, George s'empiffrait comme un mort de faim et Molly regardait tendrement tous les enfants à sa table. A minuit, la mère des Weasley arriva avec un paquet pour chacun des enfants et leur demanda de les ouvrir devant le feu de cheminée. Héloïse regarda Ginny, Ron et George les déballer frénétiquement et impatiemment. Ils reçurent un pull chacun, un rouge avec un G noir pour Ginny, un marron avec un R violet pour Ron et un vert avec un G argenté pour George. Fred donna un coup de coude à son amie pour l'inciter à ouvrir son paquet et elle le déballa pour trouver un joli pull rouge avec un H doré brodé dessus. Elle l'enfila immédiatement pendant que Fred déballait son pull bleu marine avec un F argenté qu'il enfila à son tour. Charlie déballa son pull noir avec un C vert, celui de Bill était orange avec un W bleu, et celui d'Athénaïs était turquoise avec un A argenté. La sœur de la brune fit passer ses cadeaux à son tour, et Héloïse en profita pour offrir les siens au passage. Les deux sœurs avaient communément offert une boîte de chocolats aux parents Weasley, et Athénaïs avait offert à Bill un roman Moldu, La Malédiction des Pharaons, à Percy un rouleau de parchemin de bonne qualité, aux jumeaux d'énormes boîtes de farces et attrapes tout en les remerciant d'être là pour Héloïse, à Ron et Ginny des boîtes de Dragées Surprises, et elle offrit à sa petite sœur un album photo entièrement vide avant de lui remettre un petit paquet venant de leurs parents. Héloïse le déballa en vitesse sous le regard de tous les autres et en sortit un appareil-photo instantané, le Polarix 3, en tout point semblable aux Polaroïds moldus. Elle hurla de joie et essaya de se calmer pour voir ses amis ouvrir leurs cadeaux. Athénaïs sourit en voyant le joli bonnet nacré que la brune avait acheté pour elle au marché la veille, Fred et George écarquillèrent les yeux en déballant de vieilles battes d'occasion, néanmoins en meilleur état que les leurs, et ils vinrent sauter dans les bras de leur meilleure amie qui demanda à son appareil de prendre une photo. Ils regardèrent alors Bill et Charlie qui acquiescèrent et l'aîné attira un immense paquet qu'ils déposèrent aux pieds de la jeune fille.
- Cadeau de nous quatre!
Elle ouvrit le vieux carton et en sortit un long et vieux balai, un Brossdur 2, usé, poussiéreux, mais en très bon état néanmoins. Elle écarquilla les yeux et posa plein de questions en même temps, comment, pourquoi, mais, qui, vraiment, avant de se taire en serrant son balai contre elle.
- C'est mon vieux balai, commença Bill, il ne servait plus et Charlie veut te recruter, alors en attendant, on s'est dit que ça pouvait servir!
- Merci, mille fois merci! C'est... C'est trop, j'ai plus les mots!
- On a fait taire Héloïse? se moqua George.
- Une première, renchérit son frère avec le sourire, elle ne s'arrête jamais en temps normal!
La brune ne réagit même pas aux moqueries, beaucoup trop heureuse. Du coin de l'œil, elle vit Charlie et Athénaïs s'échanger leurs cadeaux, et elle demanda à son Polarix de prendre une photo du couple, et elle vit donc la gourmette de Charlie, et l'épingle à cheveux de sa sœur. Les frères et sœurs Weasley s'échangèrent ensuite leurs cadeaux, et tout le monde prit place devant le sapin pour une photo de groupe avant de s'installer devant la télé avec des chocolats chauds dans les mains. Molly, Arthur, Bill, Charlie, Athénaïs et Percy sur les divans, Ron et Ginny dans leurs chambres, trop fatigués, George, Fred et Héloïse adossés au divan, recouverts par une couverture douce, ils écoutaient tous ensemble les chants de Noël de Christina Moldubec. Et là, entre les jumeaux, dans son nouveau pull, prenant des dizaines de photos, un chocolat chaud dans les mains, Héloïse se disait qu'elle n'aurait pu rêver d'un meilleur Noël.