
Chapitre 3
Deux semaines s'étaient écoulées depuis la rentrée à Poudlard. Les cours se passaient comme d'habitude, même si Hermione partageait son temps entre ses obligations envers l'Ordre, Harry, Ron ainsi que les jumeaux qu'elle aidait dans leurs inventions, et son temps à la bibliothèque. Une choix avait cependant changé : au lieu d'être seule chaque jour, elle était accompagnée par Viktor.
Rapidement, la jeune femme s'était rendu compte que discuter et avec étudier lui était vraiment facile et plaisant, à l'inverse de ses deux meilleurs amis qui refusaient la plupart du temps de mettre un pied à la bibliothèque. Viktor, lui, exigeait d'être avec elle et n'hésitait pas à travailler à ses côtés. Ce qu'elle aimait particulièrement était le calme du garçon. Il lui avait beaucoup parlé de son pays et de son école, ainsi que des cours qu'il avait suivis, ce qu'elle avait trouvé fort intéressant. Parfois, il lui apprenait même des sortes de son école ou l'aidait à améliorer son apprentissage d'une sorte ou d'une potion.
Plus le temps passait avec le Bulgare, plus Hermione se rendait compte qu'elle adorait passer du temps avec lui. Elle se sentait à l'aise, calme, reposée, et n'hésitait pas à lui parler de tout. Cependant, elle se refusait à répondre à ses questions sur son passé ou ses parents, préférant changer de sujet rapidement, laissant Viktor assez perplexe, se demandant toujours pourquoi la jeune femme esquivait le sujet.
Viktor avait bien remarqué qu'il avait réussi à se rapprocher de la jeune fille. Ils passaient beaucoup de temps ensemble, riaient ensemble. Il avait partagé son enfance avec elle et lui avait beaucoup parlé de son pays. Surtout, ils travaillaient bien ensemble sur leur projet scolaire. Ce qu'il aimait beaucoup, c'était de voir ses jolis yeux noisette briller lorsqu'elle lui parlait de quelque chose qu'elle aimait ou lorsqu'elle lui posait des questions. Rien que pour ce beau regard, il adorait lui répondre. Cependant, quand il essayait de parler de son propre passé ou de ses parents, il voyait directement la jeune fille se référer et esquiver le sujet. Bien qu'il sache que le maître de potion lui avait dit d'être patient, le garçon avait de plus en plus de mal à se retenir de chercher des réponses.
Il remarque que chaque fois qu'il évoquait sa mère, son père ou sa vie avant Poudlard, Hermione avait son joli regard qui se voilait de douleur. Il ne savait pas ce qu'elle avait vécu, mais à en juger par son regard, le garçon savait qu'il n'aimerait pas que la brune ait souffert. Cependant, il ne savait pas qu'il allait bientôt avoir les réponses à ses questions.
Lorsqu’elle ouvrit les yeux ce matin-là, la brune eut un sentiment de mal-être, comme si quelque chose allait mal tourner dans cette journée qui était censée être une bonne journée pour elle. Après tout, nous étions le dix-neuf septembre, et la jeune femme avait dix-sept ans. Aux yeux du monde magique, elle était enfin majeure et pouvait pratiquer la magie sans la trace. Alors qu’elle se préparait comme tous les jours, elle essaya d’oublier cette étrange sensation et fit naître un sourire sur ses lèvres. Elle descendit dans sa salle commune et remarqua qu’il n’y avait personne, alors elle prit la direction de la grande salle, impatiente de voir ses meilleurs amis.
Lorsqu’elle entra dans la grande salle, un silence se fit entendre, tous les regards furent sur elle, et des chuchotements commencèrent. Hermione sentit son estomac se nouer, et son regard tomba sur Harry, qui s’était levé en courant vers elle. Il lui prit la main et essaya de la tirer en arrière pour sortir de la grande salle.
"Mia, joyeux anniversaire. Viens, allons pique-niquer au bord du lac, il fait si beau."
Il parlait tellement vite en essayant de la tirer qu’Hermione faillit trébucher et ne comprenait plus rien. D’un coup, Ron, Ginny ainsi que les jumeaux étaient à ses côtés. Fred, comme à son habitude, passa son bras autour de ses épaules et lui sourit.
"Joyeux anniversaire, mon amour. Tu viens ?"
Cette fois-ci, Hermione s’arrêta, faisant stopper tout le groupe, et fixa tout le monde. Elle vit la grande salle lui jeter des regards, et son attention tomba sur son père, qui la fixait avec des yeux noirs, mais emplis de tristesse. La jeune fille comprit qu’il se passait quelque chose et se sépara de tout le monde en croisant les bras sur sa poitrine, la tête haute.
"D’accord, que se passe-t-il ?"
Alors que son groupe d’amis détournait le regard et que le silence s’installait, une voix qu’elle détestait se fit entendre fortement.
"Alors comme ça, la grande Hermione Granger est un monstre pour ses parents moldus ? Je comprends pourquoi, après tout, ils te considèrent comme morte," dit la voix de Pansy Parkinson.
Hermione ouvrit grand les yeux et se raidit à ces mots. Immédiatement, elle comprit le regard de son père adoptif. Cependant, elle s’approcha de la table des Serpentard, sous le regard de tous, et prit le premier journal qui traînait, sentant le lourd regard de Viktor et Drago sur elle, qu’elle ignora délibérément.
Lorsqu’elle ouvrit le journal, elle put voir en gros titre, avec sa photo, "Le monstre des Moldus. La vraie histoire de la princesse des Gryffondor." Elle serra la mâchoire alors que son regard devint glacial, écoutant les commentaires de la Serpentard qu’elle haïssait.
"Ça fait plaisir de voir que parfois même des idiots de Moldus arrivent à reconnaître des monstres à la naissance."
"Tu as fini ?"
Sa voix glaciale résonna dans la grande salle alors que son regard glacial se posa sur la brune Serpentard. Cependant, la verte et argent lui lança un regard narquois.
"Si tu veux mon avis, la discipline qu’on t’a donnée n’était pas assez forte si tu es encore ici."
Hermione serra les poings tellement fort que ses doigts devinrent blancs. Bien sûr, le journal aurait pu mentionner qu’elle avait reçu des coups, cependant, elle n’allait pas laisser cette fille la rabaisser ainsi. Elle prit une grande inspiration et redressa les épaules en la fixant méchamment.
"Je préfère être considérée comme morte pour mes parents moldus, comme tu dis, plutôt que d’avoir des parents Mangemorts dont tu sembles fière."
Tous ouvrirent grand la bouche en entendant sa phrase, choqués qu’elle aborde ce sujet. Cependant, la jeune femme n’avait pas l’esprit de réfléchir à cet instant. La douleur liée à ses parents biologiques et à son passé revenait en force dans sa tête. Alors qu’elle commença à retourner vers sa table, elle fut de nouveau interrompue par une voix qu’elle ne connaissait pas.
"Alors, c’est vrai, Granger ? Tu as vraiment vécu ce qui est écrit dans le journal ?"
Hermione prit une grande inspiration pour éviter que sa voix ne tremble, et sans croiser le regard de quiconque, elle répondit d’une voix calme et normale.
"Qu’est-ce que j’ai vécu ?"
"Elle dit que tes parents ne t’ont jamais voulue, que dès que tu as manifesté de la magie, ils ont commencé à te maltraiter, et que ton entrée à Poudlard a empiré les choses. Tu es appelée le monstre chez eux, entre autres choses."
Hermione sentit une boule se former dans sa gorge, mais elle retint ses larmes. Elle refusait de pleurer devant qui que ce soit. Elle attrapa son sac et le journal, puis se dirigea vers la sortie, ayant besoin de s’éloigner de tout le monde. Cependant, alors qu’elle s’apprêtait à sortir, elle tourna la tête en direction de tous et força un rictus amusé sur ses lèvres, malgré son regard vide.
"Au moins cette fois, je ne suis pas la 'pute' d’Harry Potter, hein ?"
"Mia !"
"Mione, attends."
"Amour, attends-nous !"
La jeune femme n’écouta personne et continua son chemin, son cœur battant douloureusement, les larmes lui montant aux yeux. Elle se força à prendre de longues inspirations pour ne pas les laisser tomber, marchant d’un pas rapide vers sa cachette en haut de la tour d’astronomie. Elle savait que personne ne pourrait la trouver là.
Arrivée rapidement en haut, elle se plaça contre le mur et laissa les larmes ainsi que les souvenirs prendre le dessus. Elle sortit le journal de sa cape et l’ouvrit pour tomber sur l’article qui venait de révéler sa vie.
Hermione s’arrêta de lire, les larmes coulant de ses yeux, laissant son cœur se briser encore plus qu’il ne l’était déjà. Peu lui importait, ce que les gens pensaient d’elle, mais elle refusait que l’on parle de ses parents biologiques. Elle se moquait d’avoir reçu des coups, car elle les méritait. Cependant, cela n’empêchait pas son cœur de saigner chaque fois qu’elle entendait comment ses parents l’appelaient. Peut-être que si elle était encore meilleure, ses parents l’auraient peut-être aimée. Peut-être que si elle n’avait pas eu de pouvoirs, ils l’auraient aimée.
Elle ramena ses genoux contre sa poitrine et ferma les yeux, les larmes coulant sur ses joues. Hermione ne fit même pas attention à quelqu’un qui l’avait trouvée jusqu’à ce qu’elle sente une présence près d’elle et sursauta. Lorsqu’elle releva son regard, rempli de larmes, sur la personne, elle écarquilla les yeux sous la surprise et rapidement s’essuya les yeux avec la manche de son pull et détourna le regard. Cependant, sa voix se fit hésitante, brisée par les longues minutes de pleurs.
''Comment m’as-tu trouvée ?''
''C’est le seul endroit qui m’est venu, je sais que tu aimes avoir un endroit où personne ne peut te trouver.''
''Drago, que viens-tu faire ici ?''
Drago prit place à terre à ses côtés et sans hésiter il passa son bras autour de ses épaules pour l’attirer contre lui. Il laissa passer une minute en silence, puis porta son regard sur la brune contre lui en lui souriant.
''Tu as vraiment pensé que je ne viendrais pas te voir après ça ?''
Hermione détourna son regard pour le baisser vers le sol, honteuse. À cet instant, elle aurait aimé juste disparaître. Cependant, Drago lui releva la tête et la fixa droit dans les yeux.
''Non, Mia. Je ne te laisserai pas seule face à tout ça. Tu ne le mérites pas ! Et tu étais là pour moi quand j’en avais besoin. Maintenant, c’est à mon tour d’être là pour ma sœur.''
Hermione laissa échapper une larme, puis une autre, jusqu’à ce qu’un torrent de larmes s’échappe d’elle, la faisant hoqueter dans les bras de ce garçon qui était devenu comme un frère pour elle. Drago la serra contre lui sans parler, la laissant échapper toute la souffrance qu’elle retenait en elle. Quelques minutes après, il se racla la gorge, gêné lorsqu’il remarqua le garçon qui l’accompagnait, mais qu’aucun des deux n’avait précisé à la jeune femme.
''Hermione.''
Drago sentit la jeune fille se raidir dans ses bras et releva rapidement la tête pour tomber dans un regard sombre, la fixant avec douceur. Le garçon s’approcha d’elle pour se mettre à genoux devant elle et posa avec douceur sa main sur le bras de la brune.
''Tu ne devrais pas être là, Viktor.''
Drago grimaça sous la voix froide de la brune, comprenant que celle-ci essayait de s’éloigner du garçon. Cependant, Drago avait été mis au courant de la situation des deux jeunes qui étaient à ses côtés, et il s’était promis de tout faire pour que sa sœur s’ouvre au Bulgare et soit heureuse dans le futur. Alors qu’il capta le regard empli de tristesse du garçon, il soupira doucement et fixa sa sœur.
"Il m’a accompagné, Mia. Il était tout aussi inquiet que moi. Ne fais pas ça, Mia. Ne repousse pas les personnes qui tiennent à toi et qui te veulent que du bien."
Viktor lança un regard de remerciement au blond avant de reporter son attention sur la brune. La voir aussi brisée le rendait malade. Ce qui venait de se passer le rendait furieux. Furieux de ne pas pouvoir attraper cette journaliste qui venait de rendre public quelque chose d’aussi privé. Furieux de ne pas pouvoir attaquer cette fille qui avait agressé Hermione dans la grande salle. Mais surtout furieux contre ses parents biologiques pour lui avoir fait vivre tout ce qu’il avait enduré. Il n’avait qu’une envie, pour la première fois de sa vie : tuer quelqu’un.
Doucement, il caressa la chevelure de la brune alors qu’elle détournait son regard de lui. Au cours des dernières semaines passées ensemble, Viktor avait vu leur amitié se construire. Et même s’il souhaitait plus, car chaque instant passé avec la brune le faisait encore plus tomber amoureux d’elle, il savait qu’elle faisait tout pour le repousser en ce moment. Par honte ? Dans l’optique de se protéger elle-même ? Il ne savait pas trop, mais il n’allait certainement pas laisser cela arriver.
"Regarde-moi, s’il te plaît", supplia pratiquement Viktor. Il donnerait tout pour qu’elle pose son magnifique regard sur lui.
Hermione releva son regard sur lui et se mordit la lèvre, se sentant trop exposée en ce moment. Elle adorait Viktor, mais elle ne voulait pas de sa pitié ni de la pitié de personne. Mais alors qu’elle regarda le regard du garçon, elle fut surprise de voir tout sauf de la pitié, ce qui la fit prendre un souffle de soulagement.
"Je n’ai aucune pitié pour toi, Hermione. Je ne sais pas si tout ce qui est écrit dans ce journal est vrai ou non, mais ce que je sais, c’est que tu es mon amie. Et si tu veux parler, je suis là. Je ne te laisserai pas derrière moi à cause d’un journal ou de ton passé."
La jeune fille le fixa et vit qu’il ne mentait pas. Sous une impulsion, elle se jeta dans ses bras, ses bras entourant le cou du jeune homme, laissant ses larmes couler. Viktor, d’abord surpris, tomba sur les fesses, mais rapidement il se reprit et la serra contre lui, lui caressant les cheveux, la laissant vider son chagrin. Son regard tomba sur Drago, et sans un mot, les deux se comprirent. Drago lança un dernier regard tendre à la forme de la jeune femme et partit en direction du château en silence, laissant les deux jeunes ensemble.
Viktor berça la jeune femme dans ses bras, la serrant contre lui tout en lui murmurant des paroles douces. Ils restèrent comme ça quelques minutes avant que la jeune femme ne recule son visage du cou du jeune Bulgare. Immédiatement, Viktor attrapa son visage en coupe et, de son pouce, lui enleva une larme solitaire.
"Ça va mieux ?"
"Je suis désolée, Viktor."
Viktor la fixa en lui souriant avec douceur et lui caressa la joue de son pouce. Elle avait les yeux rouges de pleurs, les joues rouges, le bout du nez rouge, ce qui donna envie au jeune homme de déposer ses lèvres dessus. Malgré son état, Viktor la trouvait magnifique. Et même encore aujourd’hui, il n’arrivait pas à comprendre comment une fille comme elle pouvait être faite pour lui. Il n’était pas spécialement beau alors qu’elle était magnifique.
"Eh, arrête s’il te plaît. Je te l’ai dit, je suis là si tu veux pleurer. Je suis là si tu veux parler. Je suis là si tu veux rire. Je suis tout simplement là pour toi, Hermione, ne l’oublie jamais."
Hermione fixa Viktor complètement perplexe. Bien sûr, au cours de la dernière semaine, ils avaient tous les deux noué une relation amicale. Mais elle ne comprenait pas le garçon. Par moments, il était vraiment une énigme pour elle. Un coup, il se comportait comme un ami, alors que deux secondes après, il pouvait dire une phrase qui lui donnait l’impression qu’il flirtait. Tout cela la déconcertait. Elle n’avait pas l’habitude de jongler sur le fil du rasoir avec ses proches, surtout les garçons. Alors, la situation avec Viktor la rendait un peu anxieuse. Que voulait-il d’elle ? Et s’il voulait plus, qu’allait-elle faire alors qu’elle devait protéger Harry ? Avait-elle des sentiments pour le jeune bulgare ? Hermione n’était jamais tombée amoureuse, comment pouvait-elle le savoir ? De plus, cela faisait à peine trois semaines qu’ils se connaissaient. Tout allait trop vite.
Mais pourquoi son cœur battait-il si fort en sa présence ? Pourquoi ne pouvait-elle détourner son regard de ses beaux yeux noirs ? Elle se sentait bien trop à l’aise près de lui, même s’il était un étranger. Sa magie chantait littéralement en sa présence. Cependant, elle avait d’autres choses à penser qu’à un garçon cette année, peu importe si quelque chose dans son esprit lui hurlait qu’il y avait anguille sous roche.
Elle se racla la gorge, détourna son regard, et se recula des bras du jeune homme, ressentant un frisson du manque de ses bras autour d’elle. Elle s’appuya contre le mur. Alors qu’elle s’apprêtait à ouvrir la bouche, son estomac gronda, et elle rougit sous le rire du jeune homme. Rapidement, il sortit un muffin de sa cape et lui tendit en souriant, ce qui surprit la brune.
"Tu es partie tellement vite sans prendre quoi que ce soit à avaler, je me suis dit que tu aurais faim", dit-il en se frottant la nuque, légèrement rouge de gêne.
Hermione lui envoya un sourire et prit rapidement un bout de muffin, soupirant de bien-être tout en fixant le ciel au-dessus d’eux. Lorsqu’elle eut avalé son muffin, Viktor lui en tendit un autre, et c’est dans un silence qu’il lui offrit un petit-déjeuner pendant qu’elle se perdait dans ses pensées. Elle était tellement perdue dans ses pensées qu’elle sursauta lorsque le jeune homme lui toucha doucement le bras. Il lui fit un sourire contrit, gêné de lui avoir fait peur.
"Tu étais partie loin dans tes pensées. Puis-je demander à quoi tu pensais ?"
"Je me rappelais comment Severus est devenu comme un père pour moi, et Drago comme un frère, malgré le sang."
Immédiatement, Hermione se mordit la langue en voyant que le garçon avait tourné net la tête vers elle. C’est à ce moment-là qu’elle réalisa qu’elle venait de révéler une pensée personnelle sans s’en rendre compte. Cependant, bizarrement, elle sentait au fond d’elle qu’elle pouvait avoir confiance en ce garçon, et tout en fixant le paysage devant eux, elle partagea son histoire.
"Je n’étais pas un enfant désiré, cependant ils ne se sont pas dit qu’ils allaient se débarrasser de moi. Cependant, même petite, j’ai tout de suite senti que je devais faire mes preuves. Toujours obtenir les meilleurs résultats, toujours être bien présentable, toujours être polie. Mais peu importe ce que je faisais, ce n’était jamais assez." Elle ramena ses genoux contre son torse, les entoura de ses bras, puis posa son menton dessus, le regard vide d’émotion. "Puis un jour, ma magie accidentelle s’est manifestée, et tout est devenu différent. J’avais beau être meilleure, cela n’enlevait pas leur peur de moi, ou plutôt leur déception, car je n’étais pas normale. Plus ma magie se manifestait, plus les coups devenaient plus forts, les insultes plus choquantes les unes que les autres. Puis Dumbledore est venu pour m’annoncer que j’étais une sorcière, et là, ce fut la descente en enfer. Pendant 3 ans, les coups ont doublé à chaque vacance, et quand ils m’insultaient, ils ne se cachaient même plus. Quand je rentrais, je devais laisser ma baguette à Poudlard, sinon ils menaçaient de la casser en deux. Puis, l’été de ma troisième année, je me suis rebellée pour la première fois."
Viktor écouta attentivement, serrant les dents pour contenir sa haine envers les parents biologiques de la jeune fille. Il pouvait sentir sa douleur, sa peine, sa peur. Il attrapa sa main dans la sienne, la laissant parler sans l’interrompre, content qu’elle lui montre sa confiance, même si c’était difficile pour elle.
"Cet été-là, ils avaient décidé qu’ils voulaient que j’arrête Poudlard. J’avais beau supplier, pleurer, rien ne les faisait changer d’avis. Puis, il y a eu l’histoire du contrat de mariage. Mes parents sont médicomages pour Moldus, et ils avaient décidé qu’au lieu de continuer à être un monstre, je devais être comme tout le monde. Alors, ils m’ont fiancée à un homme plus âgé que moi. J’ai hurlé, pleuré, menacé, mais rien n’y faisait. Aux yeux de la loi moldue, je suis mineure jusqu’à mes dix-huit ans. Cependant, mon père avait quand même décidé que vu que je pouvais me rebeller, je devais avoir une correction. Ce qu’il avait oublié, c’est que j’étais épuisée, et que ses coups devenaient beaucoup trop forts…"
Viktor serra les dents et ferma les yeux, essayant de contenir sa haine envers les parents d’Hermione. Il ne se souvenait pas avoir ressenti une telle fureur auparavant. Il avait envie de les détruire, de les torturer, de leur faire subir mille fois ce qu’ils avaient infligé à la brune.
"Lorsque j’ai raté le Poudlard Express, Dumbledore a dû sentir qu’il se passait quelque chose, car Severus s’est présenté chez mes parents en demandant pour moi. Heureusement, il n’a pas reculé devant le refus de mes parents à me voir, car à peine m’a-t-il vue, qu’il a compris qu’il se passait quelque chose. Il a prévenu Dumbledore, qui est venu chez moi, et tous les deux ont remarqué les bleus et mon état en général. Immédiatement, le directeur de Poudlard a demandé des explications, mais quand mes parents n’ont rien voulu avouer, le directeur a lu dans leurs souvenirs, et il est entré dans une colère noire." Des larmes coulaient sur les joues de la jeune fille, mais Viktor ne l’interrompit pas avant qu’elle ait fini. "Il leur a demandé ma garde, vu que j’étais un monstre, ils n’auraient pas de mal à se débarrasser de moi. Ce qu’ils ont fait. Contre toute attente, c’est Severus qui m’a sauvée. Pendant des mois, il m’a remontée, m’a entraînée, m’a consolée pendant mes cauchemars. Il est devenu un père pour moi. Malheureusement, il ne peut pas m’adopter légalement, mais je l’aime. C’est mon père, comme il m’aime, je le sais. Si je survis à cette guerre, il m’adoptera légalement, et je serai fière et heureuse de porter son nom."
Viktor laissa le silence planer tout en réfléchissant. Il ne comprenait pas comment des parents pouvaient faire cela à une fille aussi courageuse et forte qu’Hermione. Cela le rendait malade, il avait envie de les déchirer, de les tuer de ses propres mains pour avoir fait souffrir la jeune fille. Sa prise sur la jeune femme se resserra sous sa colère, et il essaya de calmer sa haine aussi loin que possible. Cependant, à cet instant, son instinct prit le dessus, et il attrapa Hermione pour la tirer sur ses genoux, enroula ses bras autour de la taille de la jeune fille et posa sa tête dans le creux de son cou, inspirant le parfum de la brune en se calmant.
"Je ne peux pas comprendre ta douleur, cependant, je peux être là pour toi. Je suis heureux que tu aies ton père adoptif et tous tes amis autour de toi, Hermione. Tu n’as pas mérité tout ça. Ce sont eux qui ont un problème, pas toi. Crois-moi, Hermione, tu n’es rien d’autre que la sorcière la plus brillante de notre siècle."
Hermione, d’abord surprise de se retrouver sur les genoux de Viktor, était d’abord raidie sous la gêne, puis elle se détendit dans ses bras, l’écoutant lui parler. Elle sentait ses grandes mains chaudes sur sa taille, son souffle dans son cou, et quelque chose de chaud se propagea dans le cœur de la jeune fille. Elle releva son regard sur le visage de Viktor pour tomber dans son regard sombre qui la fixait avec tant de douceur qu’un nœud se forma dans sa gorge. Elle ne se rappelait pas qu’on l’ait déjà regardée comme ça un jour. Bien sûr, elle voyait le regard de Severus sur elle, un regard empli de fierté et d’amour. Mais le regard de Viktor sur elle était différent, il lui donnait un sentiment qu’elle n’arrivait pas à comprendre, comme si son monde se résumait à lui. Son regard tomba sur les lèvres du garçon, et la brune se mordit la lèvre quand son corps lui hurla de poser ses propres lèvres sur les siennes. Un sentiment qui l’effrayait grandement, car elle n’avait jamais ressenti ça pour quelqu’un, mais que ressentait-elle exactement ? À qui pouvait-elle expliquer tout ça et obtenir des conseils ? Elle ne se voyait pas demander à Harry, Ron, ou encore aux jumeaux, sans parler de son père ou de Drago. Cela la gênait plus qu’autre chose. Puis, d’un coup, elle se promit de parler à Ginny, elle pourrait l’aider à coup sûr.
Se rendant compte qu’elle fixait le jeune homme, elle rougit et détourna rapidement le regard, gênée. Elle voulait se retirer de ses genoux, mais Viktor resserra sa prise sur elle.
"Reste, s’il te plaît."
Hermione retourna son regard sur Viktor, quelque chose dans sa voix l’avait perturbée. Il lui avait demandé cela comme s’il la suppliait de ne pas le rejeter. La jeune femme se sentit encore une fois perturbée par ce garçon, son cœur battait vite, et elle ressentait une chaleur qui se propageait dans son corps.
Cependant, elle lui faisait confiance, bien qu’elle ne comprenne pas pourquoi tout son être lui hurlait de lui faire confiance. Comme cela, elle s’écouta et doucement, incertaine, elle passa ses bras autour du cou de Viktor, un peu tremblante par ce soudain rapprochement, et posa sa tête sur l’épaule du garçon, fermant les yeux. Elle sentit la main de Viktor lui caresser les cheveux et l’autre faire de doux cercles sur sa hanche, lui envoyant de nombreux frissons.
"Je sais que tu penses que tout ce que tu as vécu, tu le mérites. Mais je te promets que tu n’as pas du tout mérité cela, ce sont eux les monstres, Hermione. Tu n’étais qu’une enfant qui ne contrôlait pas ses pouvoirs magiques, tu es fière d’être une sorcière, ne les laisse pas t’enlever cela. Tu mérites le bonheur."
En l’écoutant, Hermione sentit son cœur se serrer. Jamais personne ne lui avait dit clairement qu’elle ne méritait pas les coups, les insultes, mais surtout qu’elle méritait le bonheur. Cependant, avait-elle vraiment le droit à ce bonheur ? Avait-elle vraiment le droit d’avoir ce qu’elle avait toujours souhaité ? Des larmes s’échappèrent de ses yeux noisette. Elle resserra sa prise autour du cou de Viktor, rapprochant son corps du sien, laissant libre cours à son chagrin.
Hermione ne s’était jamais sentie aussi faible et exposée qu’aujourd’hui. Elle qui avait l’habitude de porter tout le monde se retrouvait aujourd’hui en train de pleurer sur l’épaule d’un garçon qu’elle ne connaissait que peu de choses. Cependant, elle remarqua que cela ne la gênait pas plus que cela de se laisser aller contre lui. Rapidement, elle reprit le dessus sur ses sentiments et parla d’une voix rauque à cause des larmes.
"Comment sont tes parents, Viktor ?"
Viktor, profitant d’avoir la femme qu’il aimait, son âme sœur, sa moitié dans les bras, en profita longuement. Il remarqua que le corps de la jeune brune s’adaptait parfaitement au sien, comme s’ils avaient été faits l’un pour l’autre. Cela lui tira un frisson qu’il cacha rapidement. Il était étonné qu’elle entoure elle-même son cou et se rapproche de lui, cependant, ce n’était pas à lui de lui dire quoi que ce soit. Il était enfin heureux de l’avoir contre lui. Sa magie appelait la jeune femme de plus en plus chaque jour. Le seul moment où il se sentait entier était quand Hermione était près de lui, et il se demandait si cela resterait toujours le même, ou si le jour où il arriverait à l’épouser, ce sentiment de bien-être partirait. Au fond de lui, il espérait qu’il resterait, aimant tout ce qu’il ressentait près de la brune.
Il se retenait de toutes ses forces de ne pas l’embrasser afin de ne pas l’effrayer, ayant compris que déjà le fait qu’elle soit contre lui était nouveau pour la jeune femme. Il se demandait même si elle avait déjà été aussi proche d’un garçon auparavant, et à en juger par sa réaction, Viktor en doutait.
La première fois qu’il avait ressenti un lien avec Hermione, c’était lorsque leurs regards s’étaient croisés. Cependant, il l’avait vue partir rapidement et s’était dit que c’était simplement son imagination qui avait fait chanter sa magie en lui. Mais lors de l’attaque et quand elle l’avait sauvé et touché, Viktor avait immédiatement compris pourquoi sa magie chantait pour cette jolie brune aux yeux noisette doré. Même si la peur l’avait envahi, Viktor avait été élevé avec les vieilles légendes qui parlaient des âmes sœurs. Il savait que cette fille était tout pour lui et qu’il ne la laisserait jamais lui échapper.
Viktor savait que s’il n’avait pas Hermione dans sa vie, il ne serait jamais complet ni heureux comme ses parents l’étaient. Cependant, à la différence de ses parents, Viktor savait qu’il devait la séduire et faire en sorte que la jeune fille tombe amoureuse de lui afin de la garder près de lui. Il avait bien vu qu’elle ne croyait pas du tout en tout ce qui touchait à la divination et qu’elle vouait une haine totale à ces pratiques. Alors, il n’imaginait même pas si elle lui disait qu’elle était son âme sœur. Viktor était pratiquement sûr qu’elle lui rirait au nez et l’enverrait promener.
Heureusement pour lui, il avait beaucoup de monde derrière lui pour l’aider, derrière la brune. Bien qu’il ait cru que le grand Severus Rogue allait lui lancer un Avada quand il avait entendu qu’il était l’âme sœur de sa fille, l’homme l’aidait malgré tout, et Drago aussi l’aidait, bien qu’au début Viktor pensait qu’entre le blond et la brune il y avait une histoire d’amour. Il s’était vite rendu compte que c’était juste un lien fraternel entre eux. Drago lui-même était venu le menacer s’il faisait souffrir sa sœur et le tuerait lui-même. À cet instant, Viktor avait compris l’amour qui l’unissait à la brune et il leur était reconnaissant de l’aider.
Viktor avait passé plus d’une semaine à observer le trio et Drago interagir, espérant comprendre leurs liens, mais tout ce qu’il avait vu était des insultes dans les couloirs, puis les regards tendres qu’Hermione lançait au blond, cachés de tous, ou du blond à elle. Puis un jour, il avait compris le lien et avait compris que tout cela devait être un secret. Alors il avait choisi d’attendre qu’Hermione lui parle d’elle-même.
La voix de la brune le ramena au présent, le faisant sourire sous sa question. Comment étaient ses parents ? Il retira sa tête du cou de la brune et lui caressa doucement la joue tandis qu’il prit la parole avec douceur et amour.
''Máĭka et bashtá sont des âmes sœurs. Ils sont sang pur, mais m’ont élevé en respectant tout le monde. Bien sûr, máĭka voulait une fille, elle m’aime beaucoup, je suis son petit insecte, comme elle dit. Je pense même que je savais voler bien avant de marcher, tu sais.''
Viktor fixa la jeune femme qui lui souriait avec douceur alors qu’il parlait de ses parents bien-aimés. Cependant, il fut surpris de la voir pencher la tête légèrement comme en signe d’interrogation devant ce qu’il avait dit. Un espoir surgit en lui, peut-être qu’elle n’était pas fermée à l’idée des âmes sœurs si elle n’avait pas mal réagi à sa phrase sur ses parents.
''Âme sœur ? C’est quelque chose du monde magique ?''
Viktor la fixa, se demandant s’il devait tout lui dire. Cependant, il décida de ne pas révéler toute la vérité pour ne pas la faire fuir, mais de lui expliquer à sa manière. Peut-être, qu’ainsi, elle ne serait pas fermée à l’idée qu’il était fait pour elle, comme elle pour lui.
''Dans mon pays, un ancien texte de magie dit que chaque sorcier a une âme sœur, une personne faite pour lui. Leur amour est si pur que leur magie se partage. C’est bien sûr rare, mais pas impossible d’avoir une âme sœur. Chaque sorcier et sorcière qui a la chance d’avoir une âme sœur se doit d’être honoré, car cela signifie tout simplement qu’il a trouvé la personne qui est faite pour lui et qu’ils ont une harmonie unique.''
Le jeune bulgare vit que la jeune femme le fixait complètement perdue. Il fut soulagé qu’elle ne rigole pas ou refuse l’explication qu’il venait de lui donner, Viktor savait qu’il lui faudrait encore du temps avant de comprendre qui il était pour elle comme elle pour lui, mais à cet instant le jeune homme voulait profiter de leurs rapprochements.
''C’est beau, en fait.''
Viktor la fixa avec étonnement. Ne pensait-elle pas que c’était des conneries ? Il ne comprenait plus rien après tous, tous lui avaient dit de ne pas lui dire leur lien, car elle haïssait ce genre de chose.
''Tu ne trouves pas cela stupide ?''
Il vit la jeune femme se mordre la lèvre et il se retint de passer son pouce sur la lèvre de la jeune femme pour l’effleurer. Cette femme allait être sa perte ! Il mourrait d’envie de l’embrasser, mais il devait aussi la respecter.
''Tu m’aurais dit que cela venait d’un voyant, j’aurais pu trouver ça complètement stupide. Cependant si c’est écrit dans la magie, si c’est notre magie, on ne peut pas aller contre cela n’est-ce pas ? Après tout, on doit faire confiance à notre magie.''
Viktor sentit son souffle se couper. Était-elle en train d’infirmer sa crainte ? Lui laisserait-elle une chance de pouvoir lui montrer leur lien unique ?
''Cependant, j’imagine que cela doit être réservé au sang pur. Ce que je veux dire c’est par exemple une née-moldu comme moi ne peux pas avoir d’âme sœur. Après tout, si on suit le résonnement, il est plutôt rare d’avoir une âme sœur alors un né-moldu a encore moins de chance d’en avoir une.''
''N’en voudrais-tu pas une ?''
Viktor retint son souffle en voyant la jeune femme réfléchir. Dès lors, il sut qu’il n’allait pas aimer les prochaines paroles d’Hermione. Il serra la mâchoire en sentant déjà la peine l’envahir. Il détestait quand la jeune femme se refusait à la joie.
''Je n’ai pas d’âme sœur Viktor. Regarde-moi, penses-tu vraiment que la magie ferait en sorte de punir quelqu’un en le bloquant avec moi ? Cela serait risible et malheureux pour le pauvre sorcier, je ne pourrais pas lui offrir mon cœur ni mon amour en retour, car j’ai des obligations, je ne mériterais pas cette âme sœur. Je ne mérite pas l’amour.''
Viktor sentit toute son âme se geler devant les paroles de la sorcière, Severus avait eu raison ; Hermione craint le bonheur. Le sorcier sentit son cœur se briser devant la douleur de la brune. Comment pouvait-il faire pour qu’elle comprenne qu’elle mérite la joie ? Qu’il voulait être celui qui lui donnerait l’amour, la famille et la protection qu’elle méritait ! Parce que Merlin seul savait à quel point elle méritait tout l’amour du monde.
Le Bulgare la fixa. Il voulait une chose : la garder contre lui pour toujours, lui faire enfin comprendre que lui, il voulait d’elle et qu’il l’aimerait jusqu’à sa mort. Il voulait l’embrasser et ainsi réparer son coeur. Il pouvait presque percevoir sa muraille autour de son organe vital. Viktor aurait voulu le déconstruire et lui montrer la beauté que Hermione referme en elle. C’était illusoire, il le savait bien.
''Ne dis pas cela ! Tu mérites l’amour et le bonheur ! L’homme, qui t’est destiné, aura une chance inouïe. Ce que tu as vécu ne fait pas de toi quelqu’un qui ne mérite pas le bonheur, au contraire tu mérites le bonheur, moya lyubov. Quant à tes obligations, quand tout cela sera terminé, tu seras libre.''
Hermione le fixa en se mordillant la lèvre, sa magie rechanta dans ses veines devant les paroles du garçon et encore une fois son cœur s’emballa plus fort. Même si elle savait qu’elle ne méritait pas sa gentillesse et ses magnifiques paroles, la brune se sentit heureuse de les entendre. Puis d’un coup, elle baissa la tête en soupirant doucement.
''Viktor, je ne suis pas sûre de survivre à cette guerre. De toute façon, je n’ai pas d’âme sœur, mon seul rôle dans la vie est d’être près de mon meilleur ami.''
Viktor serra quelques instants les dents sous les paroles d’Hermione, comment pouvait-elle parler de sa vie ainsi ? Ne voyait-elle pas toutes les personnes qui tenaient à elle ? Le jeune homme aimait bien Harry Potter, mais il supportait de moins en moins que son âme sœur le fasse passer avant sa propre vie et l’entendre dire qu’elle ne survivrait pas à cette guerre le rendait malade. Sous une impulsion, il resserra la jeune femme dans ses bras et plongea sa tête dans son cou en inspirant son odeur de vanille, il sentit la brune se raidir avant de se détendre contre lui. Sa chaleur le percuta, leur magie chanta ensemble et pendant une seconde il se demanda si la sorcière le ressentait aussi.
''Obicham te, shtastliv sŭm, che si moĭ.''
Viktor avait murmuré et il espérait qu’elle ne l’avait pas entendu, il avait ressenti le besoin de le dire et il voulait tellement lui dire plus, mais le sorcier savait qu’il devait encore patienter.
Il sentit la brune poser sa tête sur son épaule et sentit les lèvres de la brune sur son cou. Pendant une seconde, il eut envie de laisser tomber les bonnes manières et d’embrasser Hermione. Lui insuffler une partie de son amour pour elle. Comment pouvait-elle se donner si peu de valeurs ? C’était inconcevable !
''Qu’est-ce que cela veut dire ? ''
Hermione se dégagea de son étreinte et Viktor se sentit vide. Il aurait voulu la garder éternellement contre lui. Cependant, son regard plongea dans celui de la jeune femme et il lui sourit.
''Je te le dirais un jour.''
''Veux-tu m’apprendre quelque chose ? ''
Viktor observa le regard brillant de la brune et sourit encore plus, bien sûr son âme sœur aimait apprendre et cela le fit réfléchir d’un coup. Il sourit encore — ça devenait une habitude qu’il aimait bien — et plongea son regard dans le sien.
''Répète après moi : Sŭzdaden sŭm za teb''
Il vit la jeune femme ouvrir la bouche puis la refermer. Hermione réfléchit en fronçant son joli nez sous la concentration puis sa voix se fit entendre.
''Sŭzdaden sŭm za teb. Qu’est-ce que cela veut dire ?''
Viktor réprima un frisson en l’écoutant parler sa langue maternelle ainsi que la phrase. Merlin ! il voulait tellement l’embrasser ! Il prit sur lui-même pour ne pas le faire. C’était tentant, mais il savait que Hermione n’était pas prête. À la place, il remit une mèche de ces cheveux derrière son oreille et lui sourit tendrement.
''Découvre-le et tu me le diras. Maintenant, que dirais-tu d’aller nous promener près du lac pour respirer de l’air frais ?''
Viktor se releva doucement et lui tendit la main en souriant. Il voulait tout faire pour changer les idées de son âme sœur et surtout passer du temps avec elle. Lorsqu’elle se releva en souriant et porta sa propre main dans la sienne, il sentit son cœur s’emballer et la serra tendrement.
''Tu es un bon ami Viktor, merci d’être la pour moi.''
''Tout ce que tu veux Moya lyubov.''