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Harry Potter - J. K. Rowling Katekyou Hitman Reborn!
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Summary
Il ne fallait aucun courage pour mourir.Il en fallait tant pour continuer à vivre.Suite de "Je vous déteste"
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Chapter 4

Il me suivait depuis trois jours sans jamais réellement se montrer.
Si je me retournais pour le regarder il ne détournait pas le regard, il se contentait de me défier avec ses yeux acier. Il n'avait pas peur de moi, il ne faisait que m'évaluer, curieux.
Peut-être que ses parents avaient parlés de moi après notre « entrevue ».

Je continuais à l'ignorer, rejoignant le petit temple un peu à l'écart dans la forêt où je m'étais installé il y a si longtemps. Contrairement aux jours précédents il me suivit, et alors que je m'installais sur les marches pour continuer à regarder le ciel, il se positionna face à moi.

-Herbivore.

Je haussais un sourcil. Vu comme il avait grogné le mot celui-ci devait être une insulte, mais je ne voyais pas en quoi. Que ce passait-il dans sa tête de minuscule Nuage ?
Je vis son visage se contracter dans une moue agacée, ses petits poings se resserrer.
Puis, il claqua la langue contre son palet, avant de faire demi-tour, comme si je ne valais pas tout le temps qu'il avait perdu à me suivre.

Je pu sentir son départ dans la toile. Ses Flammes bourdonner de mécontentement.

-Pourquoi Herbivore ?

Ma question le stoppa alors qu'il allait disparaître de ma vue. J'aurai pu le laisser partir et continuer à vivre en paix. Mais c'était la première fois qu'une Flamme venait à moi pour ne me lâcher qu'un simple mot, visiblement fâchée.

-Mes parents disent que tu as dû perdre ton Ciel pour être si triste. Que je dois te comprendre et être heureux que tu nous laisses vivre sur ton territoire, en sécurité. Que je dois être respectueux.
Mais moi je ne resterais pas tout seul à pleurer, je les mordrai tous à mort, et après je deviendrai plus fort pour que ça n'arrive plus.
Tu n'es qu'un Herbivore.

Logique imparable d'un enfant, qui m'abandonna là sans plus un mot.
Je n'avais pas perdu de Ciel, je n'en avais jamais eu, mais j'avais perdu tout le reste. Il ne me restait que ce corps qui refusait de vieillir, de mourir, de me laisser les rejoindre.
Tous ceux qui m'entourent… je les perdrai aussi car ils vieilliront, me laisseront seuls. Pourquoi me faire mal à parler avec eux ? Je pouvais rester dans mon coin, juste attendre.

Une larme coula le long de ma joue, elle trembla au bout de mon menton, pour finir sur le bois. Je posais une main pour sentir l'humidité de ma joue. D'autres larmes suivirent, silencieuses.
Combien de temps j'allais rester seul à me morfondre ?
Combien d'année étaient passées ?

J'avais entendu parler des Arcobalenos, on leur avait volé leur vie, ils étaient revenu enfant.
Ils étaient les meilleurs, mais à quel prix ?
Avaient-ils abandonnés ?
Non.

Un Ciel se trouvait en ce moment même sur mon territoire.
Si loin de la surface, si étiolé. L'enfant trébuchait, il ne pouvait suivre le rythme des autres.
Je sentais les autres enfants le suivre, se moquer, et le petit Nuage intervenir.
Ce Ciel que l'on avait coupé sur mon propre territoire.
Ce Ciel amputé qui continuait à se battre bravement sans lâcher une seule larme.

Moi, j'avais perdu mon Monde.
Mais qui étais-je pour me plaindre alors que l'on m'avait offert une nouvelle chance ?
J'avais peur. Bien sûr que j'avais peur. Mais était-ce une excuse ?
Je pouvais trembler de tout mon corps, je tremblais de tout mon corps.
Je pouvais avoir peur, j''étais terrifié.
Je sentais un vide au plus profond de moi, et il restera toujours.
N'avais-je pourtant pas trouvé un endroit où on m'acceptait ? A quoi cela servait si on me le reprenait ? Deux Cieux étaient entrés sur mon territoire et je n'avais pas levé le petit doigt.
Un petit Ciel se faisait harcelé et je n'intervenais pas.

Je n'étais pas mieux que Dumbledore, que Potter.
Tom ne m'adresserait même pas un regard, les Créatures ne se seraient même pas arrêtées.

-Gam… Kyoya.

Appelais-je. Je le discernais dans ma toile. Hors de vu, s'éloignant, mais toujours à porter de voix. Il s'arrêta, j'étais persuadé qu'il tourna son regard froid dans ma direction.

-Que Fon se présente dans les plus brefs délais.

Il repartit, d'un pas plus alerte, ses Flammes interrogatives, mais aussi satisfaites.
Je retirai ma main, observant les larmes s'y trouvant. Mon poing se serra.
Il fallait que j'avance, petits pas après petits pas.
Peut-être que je ne mourrai pas, peut-être que je serai à nouveau seul.
Mais, je ne l'étais pas actuellement.
Pas encore.


Assis sur une branche j'écoutais distraitement mon petit Nuage me raconter les dernières nouvelles.
Bien sûr, il savait parfaitement que j'avais sentis l'arrivée du beau petit monde. Il m'était impossible de manquer ces Flammes si brillantes et surtout si nouvelles sur mon territoire. Mais il aimait me contait les nouveautés, parler de ses combats qui avaient fait vibrer ma toile. Grogner sur les Herbivores qui se pensaient Carnivore, mendiant avec peu de subtilité un combat avec moi.

Pourtant, je tournais brusquement la tête vers lui, les derniers mots prononcés attirèrent mon attention. Kyoya laissa le silence s'étendre sur nous, attendant que je prenne la parole.

-Tu dis que le Ciel de ce groupe enragé est déjà là ?

-Le faux bébé a parlé de lui comme Flamme de la Colère. Un Ciel avec un secondaire de Tempête.
Ne l'as-tu pas senti sur ta toile ?

Bien que j'avais laissé Kyoya mélanger ses Flammes avec les miennes dans l'immense toile, il était loin de pouvoir couvrir une telle surface sans perdre de la précision. Aussi, il savait que des personnes se trouvaient à certains endroits, il savait quand il y avait des étrangers, et il parvenait à saisir les étincelles volontaires des éléments de la ville. Cependant, pour ce qui était de la précision, savoir exactement qui se trouvait où, qui entraient ou sortaient de la ville, quelle Flamme parcourait mon territoire, il était une vraie buse.
Pas que cela le dérange réellement.

Mais en cet instant il semblait réellement perturbé que je n'ai pas détecté ce qu'on lui avait dit être présent dans la ville.

-Deux Tempêtes flamboyantes sont arrivées ce matin.
L'une d'elle était terriblement déchainée avec une touche de Ciel dérisoire.

-Personne ne le considère comme une Tempête Jessy.
Il dirige des éléments qu'il nomme Gardien. Il les protège.
Je l'ai vu cet après-midi lorsque le début des combats fut annoncé. Il veut le titre de Vongola, qui n'est donné qu'aux Cieux.

Je n'avais pas de raison de traiter Kyoya de menteur, pas quand je le voyais froncer ainsi les sourcils en découvrant que les informations qu'il me relayait étaient fausses.
Soudainement, la fureur que je sentais irradier de tous les pores de la Tempête me sembla normale.
Cet élément existait pour détruire, vaporiser tout ce qui menace un Ciel ou la personne qu'il considère comme son dirigeant. Les Tempêtes pouvaient naviguer seules, elles étaient plutôt stables quand elles réussissaient à trouver quelque chose sur quoi se centrer. Mais, on ne pouvait demander à une Tempête de ne pas se déchainer pour un oui ou un non en lui forçant des éléments dans son giron, sous prétexte qu'elle avait un minuscule Ciel pour secondaire.
Les Tempêtes éliminaient les menaces, elles ne savaient pas protéger quelque chose, ce n'était pas leur rôle.

Un Ciel harmonisait et de ce fait était censé permettre à tous les éléments de cohabiter. Il avait pour rôle de veiller à ce que les éléments aient ce dont ils avaient besoin. Ce qu'ils oubliaient en général une fois l'Harmony obtenu.
Un Nuage pouvait aussi protéger. En réalité nous étions les meilleurs à ce petit jeu.
Des bâtards sournois pour défendre ce que l'on considérait comme notre. Pas réellement sain d'esprit, possessifs. Les éléments aimaient ça, plaire à quelqu'un, s'inquiéter, mais aussi pouvoir être libre de faire ce qu'ils voulaient. Savoir que quoi qu'il arrive un Nuage fou débarquera afin de mettre la hola si cela dépassait ses lois.

-Cela fait longtemps que je n'ai pas vu tous les Hibari réunis.

Je savais qu'il me regardait. Sa soif de sang tripla de volume à la simple mention d'une réunion familiale. Ni une, ni deux, il disparut en direction du Manoir, manifestement enthousiaste dans l'idée de passer la moitié de la soirée à appeler chaque Hibari où qu'ils soient dans le monde, quoi qu'ils fassent.

Un sourire effleura mes lèvres quand je me réinstallais pour observer le ciel.

La vie est une chienne.
Quand tu penses en avoir terminé avec elle, elle te prouve le contraire.
Quand tu te convaincs que jamais plus tu ne sauras créer des liens, elle te balance à la face un nouveau monde caché empli de personne qui te demande juste d'exister.
Quand tu les ignores froidement, tu t'aperçois qu'ils respectent ta décision, eux-mêmes si abimés par cette pourriture qu'est la vie.

La peur est toujours là, tapie en moi, elle n'attendait qu'un instant pour surgir.
Je le savais, mais je ne la laisserai pas faire.
Ni cette peur de créer des liens, ni cette pute de vie.

Je ne vivais pas réellement pour moi.
Je ne vivais pas non plus pour quelqu'un.
Je ne vivais que pour mon territoire.
Je me lèverais pour ce qui m'appartenait.
Car rester dans son coin n'apportait rien de bon, faisait paraître faible.
Je ne l'étais pas.

Mon Peuple méritait de continuer à venir se réfugier ici.
Ces jolies Flammes devaient savoir qu'à partir du moment où elles demandaient la protection du Nuage que j'étais elles l'obtiendraient. Qu'importe ce qui se passait, même si je devais les trouver à l'autre bout de l'océan. Même si cela concernait un héritage.
Je ferais face.

Je les anéantirai.

-Es-tu sûr que rester ici soit plus amusant que regarder Kyoya s'agacer au téléphone en se rendant compte que le trois quart des numéros qu'il a ne sont plus attribués ?

Pour toute réponse un petit rire sarcastique me répondit avant que le l'insaisissable Brume ne s'éloigne dans la même direction que Kyoya.

Je me redressai, m'étirai, descendit de l'arbre en un saut.
Une douleur fantôme me traversa toute la colonne vertébrale, ne m'arrachant qu'un sourire pensif.
Il fallait au moins une blessure de cet acabit pour faire taire Vongola.


Je le laissais servir le thé, ne faisant aucun commentaire sur ses mains qui tremblaient légèrement ou ses Flammes qui noyaient par intermittence ma toile de sa peur.

Il posa la théière avec un calme qu'il ne possédait pas, s'installant en face de moi, sa propre tasse en main. Le liquide manqua de se renverser plusieurs fois alors qu'il buvait une gorgée qu'il se força à avaler.

Peur et résignation suintait de tous ses pores, mais il n'avait pas fui quand je m'étais présenté à sa porte. Il m'avait senti arrivé, traversant les protections qu'il avait posé dans les minuscules interstices que mes Flammes lui avaient laissés.

-Le moment est donc venu ? La Famille Hibari vous a demandé rétribution pour ce que j'ai fait subir à l'un des leurs ?

Je quittais ma tasse des yeux, préférant observer mon interlocuteur. Si je ne m'étais pas trouvé sur mon territoire peut-être aurais-je pu croire que l'homme face à moi était sans défense. Il faisait la quarantaine, des cheveux d'un blond sale, une stature peu impressionnante.
Mais je l'avais senti arriver soudainement sur mon territoire quelques jours après moi. J'avais senti sa puissance, son hésitation en entrant sur les fils de ma toile, sa solitude quand il avait vu mes Flammes s'écartaient pour lui offrir de quoi poser ses protections.
Il était fort, et surtout il était encore plus ancien que moi.

Il avait cherché un lieu pour se reposer, pour se ressourcer alors qu'il devait continuellement sacrifier des êtres vivant pour faire tourner le Monde.
Checker Face, Kawahira, était une de ces personnes si mutilait par la vie qu'il ne savait plus rien espérer d'elle.
Ma relation avec les Hibari le terrifiait littéralement, mais jamais il ne quitta ma ville.

-Parlez-vous de Fon, Kawahira ?
Si tel est le cas, sachez que le Clan Hibari considère ce qui lui arriva comme une punition pour son arrogance. Nombreux sont les Hibari à lui avoir dit que c'était très certainement un piège.
Fon aura appris l'humilité pendant ces quarante ans sous forme d'un bambin.

Des questions brillèrent dans ses yeux, et bien que je paru moins le terrifier il n'osa me poser la question suivante.

-Cependant, je pense qu'il est temps d'arrêter ce petit massacre avec les Arcobaleno. Un jour viendra où ceux actuel deviendront comme le Vindice et vous devrez en prendre d'autre. Je n'aime pas savoir que mon Peuple risque d'être touché.
Je ne vais pas vous tuer Kawahira.
Verde travaille avec le Vindice depuis deux ans pour trouver une solution, si vous acceptez de coopérer le Vindice est tout à fait d'accord pour vous laisser la vie sauve.

Il ferma les yeux, sa tasse serait tombée au sol si la table n'avait pas été si proche.
Soulagement et espoir jouèrent dans ses Flammes.

-Que voulez-vous que je fasse, Sir ?

Je ne relevais pas le titre qu'il me donnait. Je savais depuis longtemps que les Eléments dans la ville m'appelaient par de nombreux noms, et « Sir » était le moins pompeux. Kyoya était l'un des rares à utiliser mon prénom, les autres se complaisaient à user du titre qu'ils préféraient.

Kyoya m'en avait apporté une longue liste, et continuait à le faire à l'entente d'un nouveau lors de ses tournées.

J'offris un sourire à Kawahira.

-Vous allez voir, c'est très simple.

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