Vivre

Harry Potter - J. K. Rowling Katekyou Hitman Reborn!
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Summary
Il ne fallait aucun courage pour mourir.Il en fallait tant pour continuer à vivre.Suite de "Je vous déteste"
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Chapter 3

J'étais seul.
Si seul.

Ce Monde, n'était pas le mien.
Ces règles, m'étaient inconnues.
Ces personnes, m'étaient indifférentes.

J'avais tout perdu.
Tout.
Mon Monde.
Mes Créatures.
Tom.

J'étais seul.
Ma seule compagnie était ses Flammes violette.
Flammes de la Volonté Mourante.
Propagation.
Un Nuage.

J'aurai dû chercher un Ciel afin de trouver un endroit où m'attacher.
J'aurai dû chercher un territoire afin d'avoir un lien tangible avec ce Monde.
Mais je me sentais si creux.

Je me redressais, me fichant des mouvements de reculs que je provoquais.
J'enjambais les corps sans vie, les gravats, je piétinais ceux qui faisaient semblant d'être mort.
Etait-ce normal que je sois sans émotions ?
Seules mes Flammes tremblaient de contentement en moi après le carnage qu'elles avaient provoqué.
Ne pouvaient-elles pas nous laisser dans cette cuve emplie d'eau encore un peu plus longtemps ?
Le silence était si reposant, les drogues si fortes, pas besoin de penser.

Je sortis du bâtiment, clignant à peine des yeux devant le soleil si brillant.
Où devais-je aller ?
Un pas après l'autre, je pris une direction quelconque.


J'ai marché longtemps.
J'ai fini par oublier le compte des jours.

J'ai rencontré par mal de Mafieux.
Des Gardiens qui tentaient de me recruter pour leur Ciel.
Des Ciels qui essayaient de former un lien avec moi.
Mais je les ai ignorés. Ils étaient si insistant, si sûr d'eux mais pourtant si terrifiaient quand je les regardais.

Que pouvaient-ils m'apporter ?
Ils avaient l'air si fades, si pitoyables.

Les Créatures n'avaient jamais peur près de moi.
Tom n'avait pas peur.
Même quand j'ai passé une semaine entière à pleurer dans ses bras la mort de mes parents. J'ai fomenté tant de plan pour me venger. J'ai décrit tant de façon de tuer différentes. Il n'avait fait que m'offrir son aide, sa colère. Alors même que je n'avais rien à lui donner en retour, pas même autre chose qu'une simple amitié.

Alors j'ai marché, traversé des océans.
J'ai cherché un coin tranquille où je pourrai oublier.
Finalement je suis tombé ici. Une petite ville paisible, un simple nom sur une carte.
Un environnement qui avait quelque chose de familier. Mon petit coin de tranquillité.
Il ne fallut que peu de temps pour jeter en dehors de la ville les dealeurs, les yakuzas, tout être peu recommandables qui auraient pu attirer les Mafiosos.

Je sentis mes Flammes s'étirer de contentement, un filet immense se propager dans toute la ville.
Des milliers de fils se superposer pour faire une toile infinie. Et je me sentis presque apaisé.
J'étais toujours seul, mais j'avais un endroit pour pleurer, enfin.


Des années se sont écoulées.
Trois peut-être, quatre, ou plus ? Cela ne m'a pas apaisé.
J'avais toujours au fond de moi cette rage. Pourtant, je passais mes journées entières installé dans un arbre à regarder le ciel, apathique. Je sentais la population de la ville se déplacer sur ma toile, mon territoire. Je savais que plus de Flamme s'étaient installées ici depuis mon arrivée. Elles n'avaient pas cherché à se cacher, elles s'étaient même brièvement allumée plus forte à leur entrée en ville, comme pour demander l'autorisation de résider là.
Cela m'importait peu, je les avais ignorés.
Pourtant, les Flammes flambaient continuellement comme pour s'assurer que j'allais bien. Pas intrusives, mais elles caressaient les miennes. Toujours, il y avait des bentos laissés sur ma route, sans un mot, sans que je ne les ai jamais rencontrés.

C'était comme avec les Créatures.
Mignonnes petites choses qui tentaient de prendre soin de moi quand je ne le faisais pas.

Enfin, je baissais mon regard sur mes visiteurs.
Ils étaient agenouillés là depuis longtemps. Avant mon arrivée. Et encore là, ils n'avaient pas essayé de me parler alors que je m'installais sur ma branche. Ils attendaient patiemment.
Une Tempête et une Brume. Je les avais sentis parcourir la ville, encore et encore, eux et leur enfant, un Nuage.

-Avez-vous décidé de rester là jusqu'à la fin du Monde ? Finis-je par demander.

-Nuage-S…

-Jessy, appelez-moi juste Jessy.

Je les vis se regarder, et enfin la femme reprit la parole.

-Jessy-Sama. Nous savons être sur votre Territoire, mais nou…

-Vous souhaitez savoir si je peux tolérer votre fils ici ?
Peu m'importe. Qu'il le fasse. Je sais qu'il terrorise déjà les enfants de son école.
Qu'il continue. Qu'il passe même au stade supérieur s'il le veut. Qu'il court où il le souhaite.
Peut-être pourrais-je me reposer alors.

-Mer…

-Qui serais-je si je vous jetais dehors juste à cause des Flames de votre enfant ?

-Nou…

-Vous me nourrissez déjà tous. C'est suffisant.

Je descendis de l'arbre, comprenant que si je ne coupais pas court j'allais devoir sociabiliser encore longtemps. Je ne voulais pas les connaitre, pas me souvenir de leur visage, pas savoir leur nom. Voir les gens que l'on aime mourir était horrible. Je n'avais pas à faire le moindre lien.
Je n'avais pas peur de la mort comme Tom, mais je ne voulais plus voir le visage sans vie de mes proches. Et si pour cela je devais vivre seul alors je le ferai.

Je m'éloignais sans plus un mot, les ignorants alors qu'ils se relevaient et s'inclinaient sur mon passage.

Je ne souhaitais que dormir.
Dormir sans fin.
Jusqu'à ma mort.


Agenouillait dans l'eau, je regardais silencieusement le ciel nocturne, les étoiles.
Il pleuvait à torrent, il faisait froid, mais je restais là.
Je ne fis pas grand cas de l'adolescent qui s'arrêta près de moi, un parapluie me protégeant, m'enlevant le ciel de la vue.

Il me trouvait toujours, Hibari Kyoya, le Nuage sauvage qui prospérait sur mon territoire, qui s'était fait une mission de m'accorder le silence.
Il semblait avoir enregistré cette date, savoir que les jours avant je ne voulais que me rouler en boule dans un coin dans la solitude la plus totale. Le jour même il valait mieux me trouver et me ramener dans un lieu chaud, s'occuper de moi, s'il ne voulait pas me retrouver le lendemain dans un coin sombre.

Adorable petit Nuage.
Si prévenant.

-Jessy, allons-y à présent.
Tu vas inquiéter tout le monde si demain tu ne ramasses pas les bentos comme à ton habitude.

Sa voix était douce, si loin des grognements dont il gratifiait tout le monde.
Juste pour moi.
Je fermais les yeux, le laissais me redresser tout en réussissant à ne pas laisser tomber le parapluie.
Il fit mine de commencer à avancer, mais je restais mon nez dans son cou, refusant de bouger.

-Encore un peu. Juste un peu plus.

Sans mot dire il resta sur place, supportant ma présence, me laissant respirer son odeur, me réchauffer contre lui.

Il y avait quelque chose en lui qui me rappelait Tom. Une énergie à fleur de peau, de la puissance contenue mais fuitant juste assez pour impressionner. Kyoya n'avait pas peur de la mort, pas si Elle le fauchait en plein combat, il la défiait encore et encore. Mon Nuage aimait la vie, mais ne la détruirait jamais à tenter de devenir immortel.
Jamais je ne ferai l'erreur de dire que Kyoya était un Tom en devenir, car ce n'était pas le cas. Mais son assurance, sa force tranquille me rappelait ce que j'avais perdu, et surtout les erreurs à ne plus commettre.

Je n'étais plus seul.

-Il risque d'y avoir un peu de monde dans les prochains jours. Ainsi que du bruit.

Sa voix résonna dans sa poitrine, son souffle caressa mon oreille. Je haussais les épaules sans bouger de ma place.

-Je suppose que cela vient du Grand Soleil.
J'ai aussi sentit la Pluie Furieuse qui est passée brièvement.

-Un combat pour le futur Patron de la Vongola.
J'ai accepté de combattre afin qu'ils ne cherchent pas plus loin que moi en tant que Nuage. Je m'assurerai qu'ils ne viennent pas par ici.
Nous continuerons à brouiller les pistes jusqu'à toi.

-Il y aura d'autre Ciel que le Ciel bienheureux ?
Je n'aime pas les Cieux, je les déteste. Ils ne comprennent rien.

Il resserra l'étreinte de son bras autour de moi.
Il tenait toujours le parapluie au-dessus de notre tête, mais j'étais tellement trempé jusqu'aux os qu'il devait aussi commençait à avoir froid.
Il ne s'en plaignit pas.

Je pouvais pleurer des jours entiers devant lui, me montrer faible, lui parler d'une vie que j'avais vécu sans pouvoir lui prouver que c'est la vérité. Jamais il ne se détourera.
Jamais il ne le fera.
Je le sais, tout au fond de moi.
Il était à moi, il m'appartenait, tout comme cette ville, tout comme les Flammes s'y trouvant, tout comme les Eléments qui ne reviennent que périodiquement vérifier si je vais bien, se reposer.

-Personne ne te trouveras.
La Pluie Stupide ne s'est jamais aperçu que son père laissait souvent un bento sur le toit du restaurant.
L'Etranger est trop occupé a tenté d'attirer l'attention de son Ciel bien aimé pour remarquer la quantité anormale de Flamme dans la ville.
Le Ciel Bienheureux préfère rester loin de tout ce qui me concerne.
Seul le Grand Soleil sait qu'il manque quelque chose, mais il semble attendre.
Je pense qu'il devrait s'assurer que l'on reste loin de moi, donc de toi Jessy.

-Que ferais-je sans toi ?

-Tu inquiéterais tout le monde.
Allons-y à présent, ne sens-tu pas comme les éléments de la ville illuminent ta toile pour s'assurer que tu vas bien ?

Il n'avait pas tort.
Telle une toile d'araignée gorgée de rosée en plein soleil, des étincelles parcouraient tout mon territoire. Dans mon esprit, cela se traduisait par des caresses, des tapes sur l'épaule, des étreintes réconfortantes, mais aussi des propositions d'un endroit où aller me reposer.
Ils étaient devenus si nombreux au fils des années.

De persistantes petites étincelles.
Jamais envahissantes.
Toujours à l'écoute.

-Un thé me ferait plaisir.

Sans un mot, il se détacha, me gardant toujours étroitement contre lui, pour commencer à marcher vers le Manoir Hibari.

Je n'étais pas seul.
Plus jamais.
Personne ne pourra jamais m'enlever tout ça.

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