Vivre

Harry Potter - J. K. Rowling Katekyou Hitman Reborn!
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Vivre
Summary
Il ne fallait aucun courage pour mourir.Il en fallait tant pour continuer à vivre.Suite de "Je vous déteste"
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Chapter 1

Je pense…
Je pense que j'ai vécu ma vie sans jamais empiéter sur celle des autres.

Je l'ai vécu tel que je l'entendais, sans pour autant imposer mon point de vu…
Non, c'est peut-être faux.
Ou peut-être ai-je raison ?

Je n'ai jamais su garder ce que je pensais pour moi.
Je n'ai pas imposé mon point de vu, mais je ne l'ai jamais gardé au fond de moi.
Ce serait comme me demander de rester sans respirer plus de quelques secondes.
Impossible.
J'admire ou j'ai un profond respect pour les personnes capables de tout garder pour eux…
Faux.
Je les déteste, tout comme je déteste ceux qui ne peuvent accepter que le monde ne tourne pas tel qu'ils l'entendent.

Je veux dire, en quoi ça regarde quelqu'un ma façon de mener ma vie ?
Ma vie…

Un si petit mot qui regroupe tant de chose.
Une si courte durée qui fut si intense.
Un voyage qui fut à la fois éblouissant mais aussi abominable.

Je ne sais plus trop.
J'aime le Monde.
Je hais ceux qui le peuple.

Ce ne fut pas toujours ainsi.
Avant, … Avant j'étais idéaliste…
Non, pas vraiment, jamais.
J'ai toujours su que tous ne savaient voir qu'en noir ou blanc.
J'ai tenté de voir en gris
De toujours voir en gris, peu importe ce qui se passait.

Je le regrette…
Oui ?
Peut-être…
Peut-être pas.

Pourtant, j'ai aimé vivre.
Qui n'aime pas la vie ?
Je la déteste à présent, mais je l'ai aimé.
Quand ai-je commencé à la détester ?
Non, pas la vie… les gens qui utilisent son souffle afin d'empiéter sur mon existence.
Depuis quand me suis-je mis à détester les Humains ?

Le jour où ils décidèrent de se mettre à notre poursuite ?
Non, juste une épine dans mon pied.
Le jour où ils tuèrent bon nombre de civil alors que j'étais en pleine négociation pour leur libération ?
Non, je les ai maudits, j'ai pleuré pour ces pertes, mais je n'ai pas haï.
Le jour où ils lancèrent à nos trousses les Moldus en nous faisant passer pour des terroristes ?
Non, j'étais choqué, mais je n'eux même pas une pensée méchante pour eux.
Le jour où ils sabotèrent totalement mon identité, où ils nous dévoilèrent au grand public et où nous dûment commencer à nous cacher ?
Non… Oui, j'ai commencé à sentir quelque chose, de la rage peut-être ?
Plus.
Le jour où ma famille fut anéantie par des bienpensant ?
Mes parents qui s'en étaient toujours voulu de ce qui m'était arrivé. Qui n'en parlèrent plus jamais, mais qui se souvinrent que ce qu'ils pensaient être le mieux ne l'était pas forcément.
Oui, ce fut ce jour. Après des heures à pleurer dans les bras de Tom, des heures de lamentations entourés par les Créatures. J'ai perdu pied, mais j'ai tenté de me persuader que tout pouvait encore s'arranger.

Idiot.
Naif.

Le monde n'est pas tout beau, tout joli, tout blanc.
Il n'est pas non plus tout moche, tout terrifiant, tout noir.
Le monde est gris, et je l'avais oublié un court instant dans ma douleur.
Une situation peut toujours s'arranger, comme elle peut toujours empirer.
Tout cela dépend des êtres humains peuplant la Terre.
Tout cela dépend de ce qu'ils pensent être « juste ».

« Juste » pour l'un, n'est pas « Juste » pour un l'autre.
Encore moins quand vous ne voulez pas vous ranger aux idées du plus grand nombre.
Aux idées des fanatiques, de ceux qui ont oubliés que pour faire un monde il faut de tout.
Pour ceux qui ont perdu leur objectif premier.
Ceux qui considèrent leur Voie comme la seule et unique à suivre.

Alors.

Quel est le jour qui fit tout basculer pour moi ?
Je le sais en réalité, tout au fond de moi.
C'était ce jour, ce jour où nous tombâmes dans un piège. Nous ne voulions qu'aider un enfant, je perdis Tom, je perdis celui qui, étrangement, m'avait gardé la tête hors de l'eau.
A cet instant, j'ai haï les Humains dans leur entièreté, je me suis accroché à ça pour continuer à avancer.
Pourquoi…
Pourquoi tant de folie ?
Pourquoi tant tuerie pour une seule idée ?
Pourquoi ?
Quand je regardais l'Arbre Source se faire mettre en pièce par des bienpensant, les Créatures s'effondrant en tentant de le protéger…
Pourquoi ?
Pourquoi ne pas savoir accepter que le monde ne peut tourner autour d'une seule et même idée ?

Au milieu de cette bataille perdu d'avance.
Brisé, telle une poupée à qui on avait demandé trop.
Je ne savais plus.

Le Serpent-Arc-En-Ciel rampa vers moi, il était si minuscule maintenant qu'il avait épuisé toute son énergie à nous garder cacher.
Pour ce résultat.
Il brillait toujours de mille feu comme l'arbre qu'il avait protégé depuis la toute première Graine. Même le sang qui coulait dans mes yeux, ma vue brouillait par la douleur, ne pouvaient voiler sa beauté.
Sa gueule finit par reposer devant mon visage, dans la boue mêlée au sang, l'un en face de l'autre, nous restâmes silencieux dans ce maigre îlot de réconfort. Nous avons ignoré un court instant le sang que nous perdions, les cris autour de nous, les morts…

Ma vue s'obscurcit un peu plus alors que mon souffle se fit plus erratique.
Je ne savais plus pourquoi je m'étais autant accroché.
Je ne savais plus pourquoi j'avais continué à vivre alors que cela me devenait insupportable.
Je n'avais plus envie de crier, de hurler leurs quatre vérités.
De faire ce qu'y avait poussé le plus terrible des Mage Noir à m'aimer.

Je regrettais de n'avoir jamais sus lui rendre cet amour.
Je regrettais de n'avoir jamais sus aimer quiconque, d'avoir toujours eu l'impression d'être seul alors que j'étais si bien entouré.

Encore maintenant alors que le Serpent-Arc-En-Ciel est venu à moi pour m'accompagner dans mon dernier voyage, je me sens… seul.
Ce n'était pas grave.
Juste encore quelques minutes et tout cela s'arrêterait.

Je sentis une larme traitresse couler le long de ma joue, tomber dans la boue.
Je vis le regard si intense du Gardien sur mon visage.
J'aurai souhaité lui parler, mais je ne le pouvais plus.
J'aurai aimé le caresser une dernière fois, mais j'en étais incapable.

Des feuilles de Crystal commencèrent à tomber autour de nous, se brisant au sol.
C'était la fin n'est-ce pas ?
Cette vie…

-S'il te plait…Jessy. Siffla avec lenteur le Grand Serpent. S'il te plait…vis.
Comme… tu ne l'as jamais pu…pour nous. Pouur…toi…

Si je l'avais pu j'aurai pleuré.
Peut-être même plus que le jour de la mort de Tom, mais je ne le saurais jamais car je n'en avais pas la force.
Je n'avais plus de larme, pour personne, même pas pour moi.
Sous mes yeux, le Serpent-Arc-En-Ciel, cet être mystique dont tous connaissaient la légende, s'effaça dans le vent en une myriade de points colorés. Ils voltigèrent autour de moi, m'offrant une dernière vision bien loin des horreurs que nous traversions avant que le Monde ne se dérobe à moi.

Oui…
Je pense que jamais je n'ai imposé ma vision de la vie.
Je me suis débattu afin d'aider les autres.
J'ai découvert tant de chose merveilleuse, j'ai vécu une belle vie si on oubli ces dernières années.

Jamais je n'ai eu la joie d'une scolarité magique épanouie car mon noyau magique fut presque brisé par les Créatures dans mes jeunes années.
Jamais je n'ai eu une vie de lycéen insouciant car j'avais connu la Guerre.
Jamais je ne connus un jour sans avoir peur de ne pas connaître le lendemain, négocier avec des terroristes, des personnes qui avaient tout perdu, était toujours éprouvant.

Pourtant, j'ai connu ces longues journées à regarder Tom décrypter d'anciennes Runes avec un bonheur enfantin.
J'ai connu ces petits instants avec les Créatures qui venaient de tous les horizons pour me voir.
J'ai connu cette douleur dans mon âme alors que les Créatures et Tom gravaient dans ma chair des runes oubliées pour me garder en vie, une excuse dissimulée de la part des Créature pour m'avoir enlevé ce que j'aurai pu être.
J'ai connu cette chaleur au plus profond de mon être quand Tom me serrait contre lui alors qu'il savait qu'il n'aurait jamais une chance avec moi. Savoir que j'avais quelqu'un qui m'aimait plus que tout, même si je ne pouvais lui retourner.

Puis, j'ai appris ce qu'était la douleur.
J'ai appris ce qu'était la haine.
J'ai appris que l'on pouvait tout perdre, même ce qu'on ne pensait pas posséder.

Tout cela, a rythmé mon voyage.
Tout cela me mène à cet instant.
Ce dernier instant.
Mon dernier instant.

Vivre ?
J'avais vécu.
J'avais vu, ressentis, touché.
J'avais appris ce qu'était l'espoir et le désespoir.
J'avais compris la différence entre être seul et la solitude.
J'avais assimilé qu'il valait mieux ne s'attacher à personne si on ne voulait pas souffrir.
Pourtant, prendre la peine de tendre la main vers autrui, découvrir l'autre quitte à être blessé était la plus belle preuve de courage en ce monde.

Vivre ?
J'ai déjà vécu.
Quelques années.
Certain dirait trop peu.
Moi je dis que ce fut trop.
Tout court.

Vivre ?
Je suis fatigué.
Si fatigué.
Je ne voulais que me reposer, me laisser glisser dans l'oublis.

Vivre ?
Ne m'étais-je pas déjà suffisamment battu ?
N'avais-je pas suffisant perdu ?
N'avais-je pas suffisamment souffert ?

Vivre ?
Pourquoi le souhaiterai-je ?
Je n'avais plus rien.
Je n'avais plus la volonté.
Mon corps même ne pouvait plus me porter.

Vivre ?
La vie est une torture.

Vivre ?

Vivre ?
Vivre…
Vivre.

Oui…vivre.
Il ne fallait aucun courage pour mourir.
Il en fallait tant pour continuer à vivre.

La vie était une longue route tortueuse pavée de danger, de douleur, mais aussi de rencontre.
La vie était une salope, toujours prête à vous achever quand vous étiez au sol, mais vous offrant toujours une mince lueur d'espoir, très loin devant vous.
De quoi vous faire ramper, vous écharper, vous mutiler pour tenter d'atteindre ces quelques instant de joie.
C'était comme se jeter dans un feu couvert d'huile.
Douloureux, intense, inoubliable.

Avais-je seulement envie de continuer ?
De faire face à tout ce que la vie pourrait encore me jeter à la figure ?
En avais-je encore la force ?
Le courage ?

Vivre.
J'en avais.
J'en ai.
Je voulais vivre.
Je veux vivre.

S'il vous plait.
Je hais l'Humanité tout entière.
Je n'ai ma place nulle part.
Mais je veux vivre.

Je détruirai certainement tout Homme se dressant sur ma route.
Peut-être même sans raison.
Je suis couvert de sang.
Je le serai certainement plus si on me laisse vivre.

Mais j'aime vivre.
J'aime cette chienne de vie.
J'aime ce foutu Monde.
Je me suis perdu.

Je ne me retrouverai certainement jamais.
Comment se reconstruire quand on a vu des mers de sang ?
Comment ne pas être un peu fou après avoir tout perdu ?

Mon corps ne me répond plus.
Mes sens sont depuis longtemps éteint.
Mon souffle ne tardera pas à s'arrêter.
Mais j'aime ma vie.

Quelle ironie.

Vivre pour moi ?
Je pensais l'avoir fait, mais finalement peut-être pas.
J'ai vécu en ignorant les conventions, en suivant ma voie.
Pourtant, je me sens amer soudainement.
Pourquoi ?
Ais-je été trop gourmand ?

Non, en y pensant.
J'ai vécu oui, mais j'ai également fuit.
Encore et encore, je me le suis caché en me lançant dans milles aventures.
Je me suis caché. Je n'ai pas voulu accepter que juste ignorer les Sorciers ne pouvait m'aider.
J'ai ignoré le fait que si moi je tournais le dos à ce peuple, lui ne le faisait pas.
Qu'aurais-je pu faire ?

Cela avait-il la moindre importance ?
Je les ai ignorés, je les ais fuis, et ils sont revenu.
Ils ont pris mon départ comme de l'insolence.
Mon silence comme un aveu.
Mes actions comme une injure.

Vivre pour quelqu'un.
Je fus incapable de vivre pour moi.
Je serai surement incapable de vivre en la mémoire de quelqu'un si jamais je survivais.
Je ne survivrais pas… n'est-ce pas ?

Vivre.
J'aime ce mot.
Si court, mais porteur de tant d'émotion.
Cinq lettres qui forment un Être.

Si je pouvais vivre…

La question ne se pose pas.
Je me sens mourir.

« Adieu ».

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