Tome 1: Lumière et Ténêbres

Harry Potter - J. K. Rowling
Gen
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Tome 1: Lumière et Ténêbres
Summary
"Dieu dit : Que la lumière soit, et la lumière fut.Dieu vit que la lumière était bonne, et Dieu sépara la lumière et les ténèbres."Pourquoi la bonté est-elle associée à la lumière ? Pourquoi doit-elle être séparée des ténèbres ?Lorsque l'on recherche quelque chose de vrai, marcher sur la fine ligne entre les deux est la voie à suivre.
Note
Disclaimer: L'univers et les personnages de Harry Potter appartiennent à J.K. Rowling. Les personnages originaux m'apartiennent. Je ne fais aucun profit de cette oeuvre.Je souhaite un joyeux anniversaire à Harry Potter !
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La mort est si cruelle

Elle ne pouvait rien voir. 

La noirceur noyait ses sens, une immensité de vide sans lumière ni couleur, sans nuances dans l'obscurité. Elle força sur sa vue, écarquilla ses paupières, travailla sa cornée pour plus, plus que ce néant sans définition. Mais rien ne changea. Son corps faible ne lui répondant qu'à peine.

Sa faiblesse l'agaça, la blessa. Cela faisait longtemps qu'elle ne s'était pas sentie aussi impuissante à maîtriser son corps. Pourtant, en cet instant, elle ne pouvait que compter sur le plissement de ses yeux pour confirmer qu'ils étaient toujours là, dans ses orbites. Elle ne pouvait plus compter sur la lumière pour assurer leur bien-être.

Elle ferma fermement les paupières, tentée de se distraire en se concentrant sur ses autres sens. Son toucher fonctionnait toujours acceptablement. Elle sentait son corps et tout ce qui l'entourait. Elle se sentait enveloppée comme si elle était dans une sorte de sac, comme si sa peau touchait de la douceur légèrement humide. 

Son odorat et son goût quant à eux étaient assaillis par des effluves de carottes, irritant quelque peu ses perceptions. Elle n'appréciait pas le fait que l'odeur n'était pas dépendante de sa respiration comme lorsqu'elle inspirait plus fortement pour profiter de l'odeur du pain frais, mais plutôt constante, comme si elle l'avait tellement inhalé que cela avait imprégné ses poumons.

Pourtant, c'est son ouïe qui l'affecte le plus, un battement de cœur fort et calme emportant toujours sa concentration (Il est différent du mien, le mien est plus faible, plus rapide). Elle ne pouvait se focaliser totalement ni atténuer ce problème, son esprit dérivant invariablement. 

Enfin, après une période de temps non définie, quelque chose se produit au plus profond de son esprit, la distrayant de ce flou de sensation étrange. 

Des voix commencèrent à résonner dans sa tête comme si elles étaient autour d'elle, dans les ténèbres l'enveloppant, une force puissante les accompagnant... Cela sembla durer des heures, des jours même. Le choc de la souffrance ne se stoppant jamais, toujours aussi vif, toujours aussi fort.

Cela la fit s'interroger. Qu'avait-elle fait pour mériter cela ? Était-elle une mauvaise personne qui méritait cette torture ? Ses questions la firent remarquer leurs absences de réponse. Elle ne savait pas qui elle était. Bordel, elle ne connaissait pas son propre nom et pourtant elle se souvenait de l'odeur des carottes.

À qui appartenaient-elles ces voix, elle n'en était pas sûre. Tout ce qu'elle pouvait ressentir, tout ce qu'elle pouvait se rappeler, était la torture de ses voix, sans fin et brûlante, avec l'image de sang sur un trottoir. Pourquoi les voix étaient-elles si familières ? 

- Ça va aller. Ça va aller. (Ne regarde pas en bas, juste, ne regarde pas en bas).

- Ne regarde pas Eliana ! Elle est mauvaise, elle doit mourir !

Le son des cris résonnait autour d'elle tandis que le garçon criait de colère et la petite fille pleurait avec peur. 

- Maman ! J'ai peur. 

- Je sais, je sais, mais ça va aller. Je suis encore là. 

Ils semblaient en colère et tellement effrayés, mais la voix, ma voix persistait. Calme, persuasif, rassurant (Si tremblante). 

- Je te promets, vous... Vous irez bien. Tu dois croire en moi... 

La fille pleurait encore alors que ma voix s'affaiblissait, révélant un instant de vie et de mort, un ultime dialogue. Un cri, un halètement, des pleurs. 

- Je te hais ! Tu vas mourir !

- Je ne veux pas que tu partes maman ! Reste avec moi !

Elle trembla encore, son corps se crispant sous le déchirement mental qu'elle subissait, sachant enfin pourquoi la voix la plus éprouvée non seulement de la souffrance, mais également de la tristesse et un sentiment de trahison. Là où avant elle flottait dans le noir, cherchant à ressentir, à se concentrer, à penser, maintenant, elle souhaitait pouvoir éteindre son cerveau à présent... 

Elle avait été tuée, assassinée, trahie par son propre élève. Elle avait permis à sa mort d'être utilisée contre sa fille, son petit ange, qu'elle avait essayé d'éloigner de tout mal et de conserver son innocence la plus intacte possible, qui devait désormais être traumatisé à vie pour avoir vu celui qu'elle considérait comme un grand frère tuer sa mère sous ses yeux.

Son sens du toucher interrompt sa ligne de pensée, la distrayant de façon efficace, la poche qui l'étreignait commençant à se contracter follement, tordant son corps comme les voix le faisaient avec son esprit. Son raisonnement logique a totalement disparu, l'instinct la submergea. Elle se perd dans les sensations, les émotions et la douleur.

Mais alors une lumière s'imposa dans sa conscience, douce et mystérieuse, et, toujours les yeux fermés, elle pouvait tout de la discerner à travers des ténèbres. Un orbe opalescent devant elle brillait de cette lumière, éclairée par un éclat violacé qu'il pouvait voir à travers sa surface diaphane. 

Elle sentit son esprit s'avancer vers elle, vers la lumière, tirée inexorablement vers l'avant par une sorte de force qu'elle ne pouvait expliquer. La lumière l'entourait ! Elle fut tirée dans l'air froid et en haleta de surprise, et la force qui l'avait tirée vers l'avant stoppa. Des mains géantes la saisirent, meurtrissant en quelque sorte sa peau, et au-dessus d'elle, une voix retentit.

- C'est un garçon !

Elle sut dès ce moment qu'elle était foutue.

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