
Force du Mal 2/2
La Grande salle était magnifique. Un faux ciel bleu, parsemé de petits nuages blanc, s’étalait au-dessus des tables de Gryffondor, Serpentard, Serdaigle et Poufsouffle. Des bougies éteintes flottaient dans les airs. Des puits de lumière émergeaient des nuages irradiant la Grande Salle à certains endroits. Les fantômes naviguaient joyeusement et s’amusaient avec les élèves. Il régnait une joie de vivre et un vacarme bon enfant.
Après le départ de Tom, une partie de la Grande Salle était devenue silencieuse à la vue de Cristal lui tenant la main. Harry continua de manger regardant désespérément sa montre. Il fut surprit lorsque deux personnes se glissèrent sur le banc prenant la place de Tom et de Cristal, en face de lui. Le survivant les détailla alors qu’un sort de lévitation faisait se poser délicatement leurs verres de jus de citrouille et leurs bols. Le jeune homme était brun avec des yeux bleus clair. Il riait vivement aux plaisanteries de son amie tout en mangeant des quantités de nourriture impressionnante. Harry repensa à Ron, avec une vague de tristesse. La jeune fille avait un visage fin, un mince sourire ornait ses lèvres se mêlant à un air sérieux et une posture droite et fière. La grâce même d’une Sang-Pur. Toujours perdu dans ses souvenirs d’un autre temps, Harry songea à Cho lors de sa cinquième année. Tirée à quatre épingles, elle avait ces cheveux noirs de jais impeccablement coiffé en un chignon. Elle esquissa un sourire espiègle en l’apercevant.
_ Bonjour, je suis Ayumi Hashimoto de la très noble et très ancienne famille Hashimoto, lui tendit-elle la main. Et là c’est mon ami Erwan.
_ Erwan Rosier de la très noble et très ancienne famille Rosier. Je ne me définirai pas exactement comme un ami d’Hashimoto, plutôt comme un camarade de septième année, dit-il lui lançant un regard noir.
Harry leurs serra la main se présentant à la manière d’un Sang-Pur, un peu dégoûté par lui-même pour cette nouvelle habitude. Erwan Rosier? pensa-t-il. Peut-être le père d’Evan Rosier qui était au Département des Mystères. Donc son père était déjà dans les petits papiers de Tom.
_ Donc on sera dans la même classe, constata Harry.
_ C’est ça, répondit Rosier. On t’a vu parler avec Tom tout à l’heure du Quidditch. Tu ne sais pas si tu vas rejoindre l’équipe?
Harry lui lança un regard étrange. Il avait la désagréable impression d’avoir été espionné.
_ Ce n’est pas bien d’écouter les conversations, cingla-t-il d’une voix qui ne lui ressemblait pas.
_ C’est un sport national à Serpentard, il faut juste éviter de se faire prendre, explique Erwan un mince sourire étirant ses lèvres. Tu n’imagines pas le nombre de choses qu’on peut apprendre en laissant traîner ses oreilles.
C’était tout à fait le genre de chose qu’aurait dit Fred et George.
_ Je tâcherai de m’en souvenir, répondit Harry fronçant légèrement les sourcils.
_ Tu vas rejoindre l’équipe?
_ Eh bien je ne pense pas, dit le survivant. Je suis en septième année et je n’ai pas eu l’impression que Tom…
_ Jedusor, corrigea Ayumi avec un grand sourire. La règle Serpentard dit qu’on n’a pas le droit d’appeler quelqu’un par son prénom avant que celui-ci ait donné son aval.
Harry fronça les sourcils, agacé. L’influence de Tom allait jusque-là. Même quand il était absent, il y avait des gens qui faisaient respecter ses règles en son nom. C’était terrifiant, mais en même temps il ne put s’empêcher d’admirer cette ferveur dans les yeux noisette d’Ayumi.
_ Comme je le disais je n’ai pas eu l’impression que Jedusor m’encourage à rejoindre l’équipe, reprit Harry comme si de rien n’était se tournant vers Erwan.
_ Eh bien, Tom n’aime pas le Quidditch, répondit Erwan, ce qui ne l’empêche pas d’être prodigieux sur un balai.
_ Vraiment? s’étonna Harry.
Il n’avait jamais entendu parler de ce détail.
_ Oh oui, tu le verrais, il est incroyable. Un véritable génie comme dans tout d’ailleurs, raconta Rosier avec une lueur d’admiration dans les yeux. En tout cas notre capitaine recherche des nouveaux talents. Si un joueur est meilleur que celui qui occupe le poste, eh bien tant pis pour lui. Du coup, les nouveaux ont leurs chances, tu devrais aller aux essais.
_ Je vais y réfléchir, dit finalement Harry.
_ Ça vous dirait de faire une promenade dans le parc avant les cours? interrogea Ayumi.
_ Je suis partant, assura Rosier, mais il faudra repasser par le dortoir pour prendre nos livres.
_ Pas de problème. Tu viens Cleeford?
_ Euh, murmura Harry prit au dépourvu. Oui, d’accord.
Le survivant ne savait pas si c’était une bonne idée. Il avait ce sentiment que ça n’en était pas une. Pourtant, il n’arrivait pas à voir où était le piège si y en avait un.
La matinée était un peu fraîche pour un début septembre. Ils marchèrent près du lac en s’emmitouflant dans leurs capes. Le vent s’était levé en bordure de l’eau et bientôt ils arrivèrent au grand chêne. Ils restèrent là, un moment, à discuter de tout et de rien. Harry fut étonné de la facilité avec laquelle il arrivait à leur parler. L’espace d’un instant, il avait vraiment l’impression d’être avec Ron et Hermione. Il chassa ses pensées nostalgiques de sa tête. Erwan racontait d’un air assez pompeux des anecdotes sur la grande et noble famille de Sang-Pur Rosier et de son manoir ne révélant que des détails frivoles. Ayumi restait très secrète et intervenait parfois disant une blague qui faisait éclater de rire les deux garçons. Soudain, Rosier s’arrêta de rire, releva la tête, un air très sérieux arborant ses traits aristocratiques.
_ Alors Cleeford, on croyait vraiment que tu étais mort, lâcha-t-il brusquement. Le seul et unique héritier était censé avoir disparu.
_ Eh bien, je suis là, se contenta de répondre Harry.
_ Ta lignée ne vaut pas grand-chose en Angleterre, dit Ayumi sèchement, elle est irlandaise à cent pour cent. Mais tout de même, même si tu n’es pas une célébrité ici, certains Sang-Pur de l’obscurité connaissaient ta famille. C’est plus pour le symbole que ça représente, tes parents ont été pratiquement les seuls à se lever contre l’anarchie et l’oppression des Sang-Pur en Irlande. Sans parler du fait que c’est une lignée qui n’a rien à envier aux Malefoy, extrêmement ancienne et qui a acquis un savoir extraordinaire pendant tous ces siècles.
Donc voilà, c’était peut-être la véritable raison de leurs rapprochements. On nouait des liens parce qu’il était Harry Potter dans le futur, et maintenant on nouait des liens parce qu’il était Harry Cleeford. Encore une fois, il était spécial. Lui qui aurait voulu être normal. Pourquoi avait-il été si malchanceux? Abelforth ne lui avait pas parlé de ce détail. Il était ironique de voir que cette fois il était l’Héritier d’une famille de l’obscurité d’après ce qu’il avait compris. Les attentes ne seraient pas les mêmes que lorsqu’il était Harry Potter. Ça lui donnait plus de liberté, mais il y aurait quand même des attentes. Il n’avait jamais entendu parler dans l’histoire d’un Harry Cleeford. Les choses étaient différentes ici et il semblerait que dans le futur beaucoup de choses aient été occultés ou oubliés. Et si, dans le futur, certains auraient été choqué que le survivant de la lumière tue Voldemort, ce ne serait pas le cas ici. Il accomplirait sa mission, même s’il savait que cela pouvait prendre du temps.
_ Alors la question qui se pose Cleeford, reprit-elle comme pour le tourmenter, c’est de savoir si tu seras l’Héritier digne de ta lignée.
_ Eh bien, je ne connais pas grand-chose de mon Héritage, répondit prudemment Harry, et j’en ai rien à foutre d’être l’Héritier Cleeford. Je trouverai mon propre chemin.
Je n’en ai rien à foutre non plus, d’être l’Héritier Potter ou d’être Harry Potter, pensa-t-il avec rage. Tous ses trucs d’héritage, de Sang-Pur, ça faisait une soirée et le début d’une matinée qu’il était là et il en avait ras-le-bol. Même s’il aurait dût y mettre les formes Serpentard, là il avait donné une réponse très Gryffondor. Mais Tom avait raison. Il pouvait devenir ce qu’il voulait dans cette nouvelle vie, même si avec son passé ça ne semblait pas simple. Ca ne le serait jamais, n’est-ce pas?
Il y eut un moment de tension où Ayumi et Erwan dévisagèrent Harry avec un regard dangereux. Ils tenaient tous les deux leurs baguettes dans leurs poches et se demandaient qui allait céder en premier. Harry n’aimait pas ça. Il y avait une telle froideur dans leurs yeux. Puis tout d’un coup, Erwan rompit la glace, en éclatant d’un rire aigre et amer.
_ Bien parlé, remarqua Rosier d’une voix polaire, je t’aime bien Cleeford. Mais n’oublie tout de même où doit aller ta loyauté. Tu es un Sang-Pur de l’obscurité que tu le veuilles ou non. Un jour ou l’autre tu devras faire les bons choix et nous y veillerons.
Harry eut un léger frisson en entendant ces paroles. C’était une menace. Comme s’il n’avait pas le choix ou si non… Ils l’avaient emmené loin de tous au bord du lac pour parler du sujet. En réalité ils auraient pu faire exactement ce qu’ils voulaient sans que personne ne s’en doute. Ils avaient été à un cheveu de lui lancer un sort. Concrètement, Harry avait peur ce que pouvait vouloir dire les paroles d’Erwan Rosier et espérait qu’il serait revenu dans le futur avant de faire les bons choix. C’était l’accueil un peu spécial de Serpentard. Une sorte de bizutage. Il se rendait compte qu’il avait peut-être jugé Drago et les fils de mangemort un peu trop rapidement. S’ils avaient reçu des menaces de ce genre et qu’ils étaient surveillés, ce n’était pas évident d’aller contre. Serpentard n’allait pas être aussi tranquille qu’il l’espérait. Tout était une question d’honneur et de pouvoir dans cette maison et ça voulait aussi dire qu’il fallait rentrer dans le rang, si non, on était mort. Harry eut la désagréable sensation qu’ils n’allaient pas le lâcher comme ça.
_ Par Morgause! s’écria Ayumi rompant le silence pesant. Vous avez vu l’heure? On va être en retard en métamorphose.
_ Qu’est-ce qu’on fait? interrogea Erwan.
_ Eh bien, Harry ne connait pas le chemin donc tu vas avec lui en cours et moi je passe par les dortoirs pour prendre nos livres.
Rosier se contenta d’hocher la tête et prit la direction du château avec Harry sur ses talons.
Le survivant remarqua que la métamorphose était au deuxième étage dans une salle de classe qui était abandonnée dans son futur. Il se souvenait très bien d’avoir surpris Fred et George en train de comploter en troisième année et plus récemment en sixième Drago embrassant Pansy. A son époque la pièce avait été laissé tel quel tableau, tables, chaises avec une bonne dose de poussière. Dans le couloir, il y avait déjà des élèves de Serpentards et quelques Gryffondors. Tom était là aussi pratiquement collé à Cristal, il fronça les sourcils en les apercevant et s’approcha d’eux.
_ Vous êtes en retard, lâcha-t-il froidement.
_ Et on en est désolé Tom, s’empressa de répondre Erwan.
_ Quand je dis que tous les Serpentards doivent arriver dix minutes avant le premier cours de la journée, on arrive dix minutes avant. C’est la règle, tu le sais Rosier.
Tom s’était approché davantage n’étant qu’à quelques centimètres du visage d’ Erwan. Ses yeux luisaient de colère.
_ Oui, chuchota presque Rosier baissant la tête, abattue.
Brusquement Tom éclata de rire. Comme la veille, ce n’était pas un rire cruel ou froid, mais plutôt un rire chaud. Harry fronça les sourcils. Cet aspect inconnu de la personnalité de Jedusor était vraiment étrange. Pourtant, il avait pu reconnaitre le Seigneur des Ténèbres, il y a quelques instants, mais cette personne-là avait disparu en une fraction de secondes. Le survivant se doutait bien que ce n’était qu’une façade.
La cloche sonna. Tom mit une main rassurante sur l’épaule de Rosier comme il l’avait déjà fait.
_ Tu verrais ta tête Rosier, dit-il en continuant de glousser. Relaxe.
Erwan commença à se détendre et même à sourire.
_ Je les ai, haleta Ayumi avec une pile de livres dans les bras, essoufflée.
Harry prit ses ouvrages de la journée en la remerciant, lançant un puissant sort de Reducto et mit les petits cubes dans sa poche. Les deux sorciers le regardaient bouche-bée.
_ Impressionnant, commenta Tom avec des yeux intéressé.
_ Quoi? demanda Harry sans comprendre.
Il n’avait fait qu’un simple Reducto, qu’est-ce qui était impressionnant? Jedusor resta avec son fin sourire énigmatique sans répondre et se tourna vers Ayumi.
_ C’est valable pour toi Hashimoto et pour toi Cleeford, reprit-il la précédente conversation comme s’il n’y avait eu aucune interruption. Dix minutes avant le début des cours…
Il laissa planer ses paroles et retourna avec Cristal.
_ Harry Cleeford, je me présente. Je suis Minerva McGonagall de la très noble et très ancienne maison McGonagall et préfète de Gryffondor.
Le survivant n’arrivait pas à le croire. Il avait son futur professeur devant lui. C’était une adolescente très mince avec de longs cheveux noirs et des petites lunettes rondes cerclé de rouge. Elle portait sa cape d’école et les couleurs de Gryffondor, à part pour son écharpe qui était verte dans un tissu écossais. Il semblerait que tout le monde connaissait les uses et coutumes des Sang-Pur à l’époque et qu’il y en avait probablement beaucoup plus que dans le futur.
_ Bonjour, répondit-il ne sachant pas quoi dire.
_ Ton sortilège Reducto était très puissant.
_ Euh, merci, sourit-il à l’éloge.
Maintenant qu’il y pensait, il avait fait rétrécir les étagères des prophéties au Département des Mystères de façon spectaculaire, à tel point que tout s’était effondré. Mais de là à dire que son sortilège était puissant…
_ Minerva, comment vas-tu? demanda Hashimoto. Tu as passé de bonnes vacances?
_ Oui pas mal, le manoir d’Ecosse était un peu froid cependant, répondit-elle avec une certaine tristesse. Et toi Ayumi?
_ Je suis retournée au Japon, se contenta-t-elle de dire tout aussi morose.
Comment une Serpentard et une Gryffondor pouvait parler amicalement? Il y avait un truc avec cette époque.
Le professeur Dumbledore sortit et vint chercher sa classe. Tom embrassa langoureusement Cristal juste devant ses yeux. Albus s’en amusa et se passa de commentaire. Une fois dans la salle, Harry s’assit au deuxième rang à côté de Minerva.
_ Excuses-moi Minerva, puis-je m’assoir à côté de Cleeford? demanda Tom d’un ton agréable en mettant un main sur son épaule.
Oh non, pensa Harry.
_ Oui, bien sûr Tom, prit-elle ses affaires avec un léger soupir avant de se mettre ailleurs.
Jedusor souriait. Minerva McGonagall était une gentille fille. L’étudiante connaissait sa place et avait un peu peur de lui. Elle avait les manières des Sang-Pur, puisqu’elle en était une, mais avait parfois l’esprit étriqué. Et pour cause, élevée dans une famille de la répugnante lumière. Ils travaillaient régulièrement ensembles en tant que préfets en organisant les rondes la nuit. C’était une des rares filles rouge et or qui l’admirait pour ses compétences académiques et non pour sa beauté. Minerva n’était pas une de ces greluches. Fascinée par la métamorphose, elle lui demandait souvent de corriger ses copies et de relire son travail avant de le donner au professeur. Déjà très douée pour cette matière, la jeune sorcière était devenue, sous sa tutelle, un véritable génie. Elle l’avait bien comprit et lui en était reconnaissante. Il était étonné de voir la finesse de ses raisonnements sur la transformation et il y avait, au fil des ans, un respect mutuel qui s’était instauré entre eux. Il l’avait toujours voulu parmi ses partisans. Tom avait essayé de l’intégrer à des études ou autres activités, mais quand il était passé aux choses sérieuses, elle s’était débinée. On aurait dit une vraie Serpentard, elle faisait juste ce qu’il fallait pour en tirer partie, mais elle ne s’impliquait pas trop. Elle n’arrivait tout simplement pas à se débarrasser de ses préjugés de la lumière. Pourtant, le potentiel était là et une certaine obscurité aussi. Tom n’abandonnait pas. Il avait besoin de partisans et d’alliés dans toutes les maisons.
_ Comme vous le savez, en raison des A.S.P.I.C, commença Dumbledore d’un ton professoral qui ne lui ressemblait pas, vous aurez un programme en Métamorphose qui sera chargé et difficile. Oui je sais, c’est un petit coefficient, rien à voir avec les Forces Du Mal, mais ceux qui veulent devenir Auror, jeta-t-il un regard appuyé sur Harry, ont intérêt à avoir un Optimal à l’écrit et à la partie pratique s’ils ne veulent pas être refusé au ministère. Pourquoi? Parce que nous allons apprendre les sortilèges d’apparition et pour la première fois les métamorphoses humaines. Entre autre, un sortilège très difficile parmi d’autre, le Sortilège de Désillusion et son contre sort. Cela nous demandera plusieurs semaines de pratique. Nous aborderons aussi…
Harry n’écoutait plus. Le professeur Dumbledore n’était pas du tout le même qu’à son époque. Il n’avait pas ces yeux pétillants qui le caractérisaient si bien. En réalité le regard qu’il lui avait lancé n’était pas bienveillant. Il y avait une légère trace de dégoût qu’il avait essayé de cacher, mais qui était là. C’était le même regard pour Tom. Jamais Dumbledore n’avait essayé de sauver le garçon en l’empêchant de devenir un sorcier noir. Pourtant, il était dans une position qui lui aurait permit.
Soudain, Harry chercha sa baguette dans tous les sens et ne la trouva pas. Il retourna son livre, ses parchemins, regarda par terre, rien. Puis, il eut une très mauvaise surprise. Une mauvaise surprise qui lui rappelait la Chambre des Secrets.
_ Rends-moi ma baguette Tom, dit-il d’une voix froide.
Jedusor la faisait passer délicatement entre ses longs doigts fins et blanchâtres. Il semblait l’examiner attentivement. Intéressant, se dit-il esquissant un mince sourire.
_ Jedusor pour toi. Tu n’as pas encore gagné le privilège de m’appeler Tom, fit-il remarquer d’un sourire arrogant.
Harry le regarda quelques instants, dégoûté. C’était une remarque typique de Lord Voldemort. Puis, Tom lui tendit sa baguette avant d’éclater de rire. Il la prit, incrédule, sentit cette douce chaleur familière et réconfortante se répandre dans tout son corps.
_ Tu as fait de la magie noire récemment? interrogea le futur Seigneur des Ténèbres ayant reprit tout son sérieux.
_ Quoi? répondit Harry avec horreur.
_ Je sens de l’énergie obscure venant de ta baguette. Je pense que ça remonte à quelques jours avant ton arrivée à Poudlard. Je dirai deux ou trois sorts.
Son duel avec Bellatrix. Il l’avait presque oublié. Il ne pouvait pas avouer à Tom qu’il avait tenté de lancer le Doloris. Il avait fait une grosse erreur et il ne recommencerait plus.
_ Je ne vois pas de quoi tu parles, nia finalement le survivant.
Il mentait. Tom Jedusor le sentait. Pourquoi le fameux Héritier Cleeford qui venait d’une famille de l’obscurité, mentirait sur son utilisation de la magie noire? En avait-il peur? Ou avait-il été contaminé par la lumière? Peu importait. Tom avait bien l’intention de changer ça, à un moment où à un autre.
_ Si hypothétiquement, tu l’avais utilisé, je ne te jugeai pas.
Harry sentit une vague de soulagement l’envahir bien malgré lui. Pour une fois on ne lui faisait pas la morale sur la magie noire. Il imaginait déjà comment Hermione, si elle était au courant, lui aurait remonté les bretelles.
_ Merci, chuchota Harry dans un murmure à peine audible.
Mais Tom l’avait entendu et il eut un sourire tordu.
_ C’est normal, mais la prochaine fois, ne me mens pas, répondit-il d’une voix glaciale. Tu n’as aucune raison de le faire. Je ne te jugerai jamais Cleeford, tu m’entends?
Le survivant hocha la tête mi-effrayé, mi-impressionné par les paroles du mage noir.
_ C’est toi qui as demandé à Hashimoto et Rosier de me parler? interrogea Harry.
Jedusor le regarda d’un air amusé.
_ Et si c’était le cas?
Il ne cherchait même pas à le nier. Harry était scandalisé.
_ Pourquoi avoir fait ça? Pour me tester?
_ Peut-être. Tu te souviens quand je t’ai dit plus tôt de ne pas refuser la main tendue des Serpentards?
_ Et alors?
_ Et alors tu devrais faire bien attention, parce que être seul dans notre maison c’est mauvais. Tu risques d’avoir Irwin McLaggan sur le dos, une sixième année pas commode du tout, ou encore Démétria Skeeter qui collecte les ragots pour la gazette de Serpentard et à l’occasion te ridiculiser devant toute l’école.
_ Je peux gérer.
_ Oh oui, bien sûr, tu peux gérer, dit la voix sarcastique de Tom. Si tu veux la jouer solitaire à Serpentard, eh bien, je te souhaite bon courage Cleeford.
_ Tes amis me sont tombés dessus tout à l’heure en me demandant si j’allais être un héritier digne de la famille Cleeford et tout ça. Je n’ai pas trop apprécié.
_ Je n’ai rien à voir là-dedans. Qu’as-tu répondu?
_ Que je m’en foutais.
_ L’es-tu?
_ Evidemment, répliqua vivement Harry sans comprendre. Je ne veux pas du tout avoir ce genre d’attention.
_ Hum, eh bien si c’était vrai tu n’aurais pas été répartit à Serpentard.
_ Je ne veux pas qu’on me désigne comme l’Héritier Cleeford, je veux me faire mon propre nom.
Harry le pensait. Il ne voulait pas de titre, Potter, Cleeford, il était juste Harry comme toujours. Ici, dans cette nouvelle réalité, même si cela ne durerait pas, il ne souhaitait pas se perdre dans quelque chose qui ne lui correspondait pas.
Voilà, pensa Tom en souriant, le besoin de se faire reconnaître par les autres, le côté avide de pouvoir. C’était des qualités bien Serpentard qu’il fallait exploiter chez le garçon. Mais malheureusement, Cleeford ne pourrait pas tout laisser tomber comme il le désirait. Il ne serait pas aisé pour lui de s’écarter du chemin tout tracé. Tom ne le savait que trop bien…
_ Intéressant, commenta Jedusor avec un mince sourire, et tu le feras Cleeford, ça ne fait aucun doute. Mais, tu ne peux pas rejeter ce que tu es. Tu es le dernier descendant d’une noble lignée de l’obscurité, c’est ancré en toi. Par contre, c’est à toi de savoir ce que tu en fais.
Le mage noir lui avait déjà dit quelque chose de similaire au petit-déjeuner, mais parfois, il fallait se répéter. Tom était plus qu’intrigué par l’Héritier Cleeford.
Ses paroles résonnèrent en boucle dans l’esprit d’Harry. C’est ancré en toi, c’est à toi de savoir ce que tu en fais. Sa voix se perdit alors que la cloche sonna.
_ Déjà la fin du cours, s’exclama Dumbledore avec surprise. Préparez un essai, quatre-vingt centimètres de parchemin au minimum sur le Sortilège de Désillusion.
Harry replia ses affaires en toute hâte.
_ Monsieur Cleeford, restez s’il-vous-plait, dit Dumbledore les yeux scintillants.
Tom fronça les sourcils et sortit de la salle de classe.
_ Vous vouliez me parler professeur? demanda Harry avec appréhension.
Le survivant avait la peur au ventre. Qu’est-ce que Dumbledore voulait bien savoir? S’était-il déjà fait démasquer? Devait-il lui avouer toute la vérité? Harry croisa le regard bleu électrique du professeur et eu la désagréable impression d’être passé au rayon X. Mal à l’aise, il détourna le regard. Le futur directeur n’avait pas utilisé sa Legilimancie visiblement et il n’avait pas envie de lui en donner l’occasion.
_ Comment se passe ce premier jour d’école monsieur Cleeford? interrogea-t-il d’un ton engageant. Vous vous intégrez bien à Serpentard?
Harry n’aima pas cette question. S’agissait-il d’un piège pour le jauger? Et soudain il se rappela tout ce qu’il avait lu dans l’article de Rita Skeeter. Les choses avec Dumbledore ne seraient plus jamais les mêmes.
_ Très bien professeur, répondit-il d’un sourire feint.
_ J’ai vu vos notes de Rowena Collège, la métamorphose n’était pas votre meilleure matière. Vous pourrez rattraper le niveau sans problème?
_ Bien sûr, affirma-t-il sur un ton pédant qu’il ne reconnut pas. Je me débrouillerai, essaya-t-il vainement de se rattraper.
Les pupilles de Dumbledore pétillèrent de malice.
_ L’arrogance d’un jeune héritier de Sang-Pur à Serpentard, j’imagine, répondit-il d’une voix froide. J’espère pour vous que ce ne sont pas que des mots, monsieur Cleeford, surtout si vous voulez devenir Auror. Si vous n’êtes pas du niveau vous pourrez toujours rattraper vos lacunes sur les notes de Minerva McGonagall, une de nos meilleurs élèves en métamorphose à Gryffondor.
_ Merci professeur, mais ce ne sera pas nécessaire.
_ Si vous avez le moindre souci, ma porte vous sera toujours ouverte.
Harry fit un rapide signe de tête, prit son sac et au moment de mettre sa main sur la poignée de porte il fut stoppé net par la voix de Dumbledore qui l’appelait.
_ Oui professeur, resta-t-il stoïque en jetant un regard inquiet à sa montre.
_ Méfiez-vous de Tom Jedusor.
Le survivant resta silencieux quelques instants, dos à Dumbledore. La vie pouvait être étrange parfois, songea Harry à regret. Il fut un moment où il aurait tout dit à son directeur, comme l’enfant naïf et intrépide qu’il avait été. Mais Harry se retourna doucement vers lui prenant soin d’afficher un air où la curiosité transperçait.
_ Pourquoi?
Le mage blanc le regarda d’un air grave comme s’il avait posé une question qu’il n’aurait pas dû.
_ Il n’est pas ce qu’il semble être. Vous savez, il y a parfois bien plus que ce l’on croit derrière les masques… Ne nous vous laissez pas séduire par le miroir aux alouettes monsieur Cleeford, termina-t-il énigmatiquement les yeux perdus dans le vague.
Ça ne risque pas, se dit intérieurement Harry. Il constatait à regret que le Dumbledore de son époque n’était pas si différent de celui-ci. Pendant le cours il n’avait trouvé aucune similitude avec le directeur qu’il connaissait, mais ses mots mystérieux lui correspondaient si bien. Il ne put s’empêcher de se demander si la deuxième phrase à propos des masques ne lui était pas aussi destiné.
_ Ce ne sont que les divagations d’un vieil homme, bien sûr, reprit-il avec un sourire radieux. Vous devriez aller en cours, je vous ai déjà trop retenu.
_ Au revoir professeur.
Cette fois Harry sortit réellement de la salle. Le soulagement l’envahissait. Il n’avait jamais été aussi nerveux en compagnie de l’ancien directeur. A sa grande surprise, Tom semblait l’attendre.
_ Qu’est-ce que tu fais ici? lança-t-il d’un ton acide.
Décidément, Tom était partout depuis ce matin. Harry avait pourtant envie d’être seul et de vivre la vie de Serpentard qu’il n’avait jamais eu.
_ Je suis préfet-en-chef et tu ne connais pas le chemin pour la salle de Forces du Mal, répondit Tom sur un ton prétentieux. En plus, j’imagine que Dumbledore ne t’a pas fait de mot.
_ Il aurait dû m’en faire un?
_ Pour t’excuser de ton retard. Ce n’est pas grave, suis-moi, je t’excuserai.
Son ton ne laissait pas place à la discussion. Harry n’avait pas envie de se battre pour quelque chose d’aussi futile. Il suivit donc son compatriote dans les couloirs déserts. Puis ils arrivèrent devant une énorme cheminée de marbre encastrée dans le mur. L’Elu ne comprenait pas. Bien sûr, il avait déjà remarqué de son temps cette étrange cheminée, mais que cherchait à faire Ridle? Tom brandit sa baguette.
_ Incendio, murmura-t-il.
Aussitôt, des flammes bleues dansèrent dans l’âtre. Tom eu un mince sourire en observant le regard ahurit de Cleeford.
_ C’est un passage secret, expliqua Tom, qui permet de se rendre au cinquième étage beaucoup plus vite.
Le survivant était pourtant sûr que lui et les maraudeurs avaient tout exploré de Poudlard. Ce château était formidable.
Tom entra dans la cheminée et disparu dans les flammes bleues. Harry traversa le rideau de feu avec une certaine appréhension, mais ne ressentit tout compte fait qu’une agréable chaleur. Il déboucha dans un tunnel sombre avec des escaliers descendants. Etrange, n’était-il pas au deuxième étage?
_ Incroyable, ne pu s’empêcher de remarquer Harry en promenant ses yeux émerveillés.
_ N’est-ce pas? approuva Tom en dévalant les escalier, Harry à sa suite. Poudlard recèle de multiples secrets. J’ai passé beaucoup de temps à explorer le château et j’ai découverts des passages secrets de toutes sortes, des pièces magiques, des tableaux et même des secrets de la magie dont tu n’as même pas idée. Tu dois être la première personne à qui je montre cet endroit.
Harry savait que c’était probablement un mensonge. Pourtant, il ne put s’empêcher de se sentir flatté que Tom partageait son secret avec lui.
_ Vraiment? interrogea-t-il d’un ton un peu trop enthousiaste, se maudissant.
_ Bien sûr, approuva Tom avec un mince sourire faiblement éclairé par la lumière tremblotante des torches. Peut-être qu’un jour je pourrai te montrer certaines choses.
Des recoins inexplorés ou des pièces magiques.
_ J’aimerai ça, approuva Harry avec un grand sourire.
Il était vraiment impatient d’en apprendre plus sur le château. Poudlard le fascinait.
Tom ricanait intérieurement. C’était tellement facile. Il adorait le pouvoir qu’il avait sur les gens. Après tout, c’était une de ces spécialités, leur faire croire qu’ils étaient spéciaux en flattant leurs égaux.
_ Qu’est-ce que t’a dit Dumbledore? interrogea brusquement Tom d’une voix mielleuse.
_ Rien le truc habituel que je devrai rattraper mes cours, répondit Harry avec désinvolture. Il m’a dit de me méfier de toi.
Harry savait qu’il n’aurait pas dû mentionner ce détail, pourtant il n’avait pas pu se modérer. Il voulait voir la réaction de Tom.
_ Et qu’a-t-il dit exactement?
Tom s’était arrêté dans les escaliers et le regardait maintenant avec des yeux froids. Les prunelles marrons du préfet-en-chef le percèrent du regard. Harry se sentit mal à l’aise et une vague de froid coula en lui. Pourtant, l’expression du futur mage noir n’était pas menaçante, mais impressionnante. L’Elu n’avait pas le courage de s’imposer face à ce regard. Il n’allait pas se mettre à dos Jedusor dès le premier jour. Il lui relaya donc ce qu’avait déclarer Dumbledore dans les termes exacts.
Eh bien, sans aucun doute, Albus Dumbledore l’avait percé à jour, pensa le jeune Seigneur des Ténèbres reprenant sa descente dans des mouvements gracieux et agréables. Il en avait la certitude maintenant, même s’il ne l’avait pas dit ouvertement. Ceci dit, il n’était pas persuadé d’être le seul visé par la métaphore des masques…
_ N’écoute rien de ce que dit Dumbledore, déclara Jedusor d’un ton aigre. Il a toujours eu une dent contre moi et ce depuis ma première année.
Le survivant ne s’attendait pas à voir de la tristesse dans le regard de Tom. Un peu comme si, il aurait aimé que les choses soient différentes. Harry réalisa soudain que Tom avait toujours cherché l’approbation et la reconnaissance du vieil homme et qu’il ne l’avait jamais eu. Si le mage blanc lui avait donné et avait été son guide les choses auraient peut-être été différentes. Albus avait une part de responsabilité dans ce qu’était devenu Tom et il ne l’avait jamais reconnu.
_ Je suppose qu’il y a des gens avec qui on ne peut pas s’entendre, reprit-il à voix basse comme perdu dans ses pensées. C’est pour ça que j’ai monté ce plan avec Cristal. De toute façon, il a une aversion pour les Serpentards c’est bien connu. Information à confirmer, mais, je dirais qu’il est peut-être intéressé par le dernier Cleeford, songea Tom en regardant Harry d’un regard incisif. C’est plutôt à lui que tu devrais faire attention. C’est un manipulateur pour le plus grand bien.
Harry se figea.
_ Grindelwald?
Jedusor se contenta de sourire mystérieusement avant de tourner à droite.
C’était effectivement un manipulateur, même son frère Abelforth en avait parlé. Harry avait souffert de ses mensonges et s’était laissé manipuler dans sa chronologie. Il ne savait que trop bien comment pouvait être le défenseur du bien ou peut-être du plus grand bien. Dumbledore avait été un partisan de Grindelwald tout comme Abelforth jusqu’à ce qu’un drame familial coupe les ponts. Du moins, c’était la version officielle. Mais les choses n’étaient peut-être pas aussi simples, il n’était peut-être pas du tout exclu que le mage blanc soit du côté de Grindelwald. C’était en tout cas ce que laissait entendre Tom. Il était vrai que Grindelwald n’avait été battu que bien des années plus tard. Pourtant, il était possible qu’Albus ne soit déjà plus de son côté. Mais alors, pourquoi essayerait-il de le manipuler à nouveau? Harry ne pouvait pas faire confiance à Dumbledore. Il ne devait pas lui faire confiance.
Tom observait attentivement son comparse. Il ne voulait pas pratiquer la Legilimancie sur lui pour le moment, mais il sentait, malgré tout, que beaucoup d’idées se bousculaient dans la tête du jeune homme. Il n’avait pas menti. Dumbledore ne prêtait pas beaucoup d’attention à ses élèves autre que les Serdaigles et à la limite quelques Gryffondors de la lumière. Il y avait anguille sous roche et Jedusor comptait bien percer le mystère.
_ Nous sommes arrivés Cleeford, retentit la voix de Tom.
Devant eux il y avait un morceau de tissus qu’ils levèrent pour sortir. C’était en réalité une tapisserie représentant les quatre fondateurs de Poudlard qui recouvrait le trou dans le mur. Ils arrivèrent bien vite dans la salle de classe. En retard de quelques minutes à peine. Jedusor expliqua au professeur que qu’il était nouveau et que Dumbledore l’avait retenu.
La salle de classe était une immense pièce où les tables et chaise avaient été relégué dans un coin laissant l’endroit dégagé. Il y avait des poufs par terre sur lesquels les élèves étaient assis. Devant eux, des tapis marrons avaient été installés. Le professeur, une femme d’une quarantaine d’années, aux cheveux crépus blond foncé, les scrutait avec un regard sévère.
_ Bonjour à tous, je suis le professeur Xiména Alderburry. Je ne vais pas vous faire de longs discours, vous savez comment je fonctionne. Pour vous monsieur Cleeford, je vous explique rapidement. Je divise le cours en deux parties. Premièrement pratique et duels, où vous apprenez à pratiquer les sorts au programme pendant que j’appelle deux élèves pour faire un duel. Quand ce duel est terminé j’en appel deux autres. Vous êtes noté là-dessus sur vos progrès et vos compétences. En général je fais passer une dizaine d’élèves par semaine, donc en l’espace de trois semaines vous passerez tous. Puis je recommence. Ce sera le lundi et le vendredi. Si vous n’avez pas au minimum «efforts exceptionnels» vous êtes viré de mon cours jusqu’à l’atteindre. Deuxièmement c’est un cours théorique que nous aurons pendant deux heures le mercredi. Là, il n’y aura pas de magie, vous devez prendre des notes. Vous avez compris monsieur Cleeford?
_ Oui professeur, répondit-il de façon exhaustive.
_ Bien. Alors nous pouvons commencer. Pour vos A.S.P.I.C vous aurez pas mal de sortilèges à apprendre, des contre-sorts, des sortilèges pour vous protéger de la magie noire une grande nouveauté cette année et ce qui sera capital pour obtenir au minimum un Acceptable ce sera votre maîtrise des imprononcés. Vous avez déjà commencé à en apprendre quelques uns l’année dernière, mais nous continuerons sur cette voie cette année. Pour ce premier cours je vous demanderai de réviser tous les sortilèges de Force du Mal des années précédentes, histoire d’être sûr que vous avez les bases. S’il y en a un que vous maîtrisez mal, profitez de ce cous pour le travailler. Allez-y.
Harry soupira dans son coin. Ce n’était pas vraiment le genre de cours auquel il était habitué. On dirait que cette année il allait vraiment apprendre quelque chose. Il sortit sa baguette et pendant dix minutes il récita les sorts de l’Expelliarmus en passant par le Stupéfix et le Protego. Chaque fois ces sortilèges étaient réussis avec brio, il s’ennuyait.
_ Je vois que vous avez un bon niveau monsieur Cleeford.
Harry se retourna brusquement pour voir son professeur derrière lui.
_ Professeur, vous m’avez fait peur, s’exclama-t-il avec stupeur.
Elle le dominait de sa haute stature et esquissa un sourire narquois. Ses yeux bleus était froid comme de la glace.
_ Si nous étions sur un champ de bataille vous seriez mort, déclara-t-elle simplement.
Harry eu un frisson. Cette professeur lui faisait peur. Ne pouvait-il pas avoir un professeur de Défense Contre les Forces du Mal normal pour une fois?
_ Je vois que vous maîtrisez tous les sortilèges basiques. Les imprononcés?
_ Les imprononcés ne sont pas ma tasse de thé, avoua-t-il honteusement.
_ Eh bien essayez. Certains étaient au programme de l’année dernière, on ne vous a pas apprit ça à Rowena Collège?
Harry pointa sa baguette au hasard et pensa très fort à l’Expelliarmus. Le jet rose caractéristique sortit de sa baguette. Il recommença en pensant cette fois au Stupéfix imprononcé qu’il avait réussi une seule fois lorsqu’il poursuivait Rogue après la mort de Dumbledore. Cependant seul des étincelles rouges en sortirent.
_ Réessayez, lui dit son professeur impitoyable.
La même chose se produisit. Il ne comprenait pas. Pourtant, il y avait des sorts du Prince de Sang-Mêlé qu’il avait réussi à faire en imprononcé alors pourquoi n’y arrivait-il pas?
_ Bien, sur les deux imprononcés qui étaient au programme l’année dernière vous ne maîtrisez que l’Expelliarmus.
_ J’ai déjà réussi à lancer une fois le Stupéfix en imprononcé.
_ Mais vous n’arrivez pas à renouveler cet exploit, remarqua froidement son professeure. Vous manquez d’intensité magique. Monsieur Jedusor, vous avez tout vu?
Harry s’aperçu que Tom un peu plus loin avec un groupe d’ami observait la scène.
_ Oui, je n’aurai pas dû professeur? demanda-t-il d’une voix mielleuse avec un léger sourire insolent.
_ Si, si, vous faites bien, vous êtes ici pour apprendre, approuva le professeur dont le ton s’était radoucit. Pouvez-vous dire à votre camarade ce qui ne va pas avec ces imprononcés?
_ Eh bien, il n’y a tout simplement pas assez de volonté dans ces sorts. Si je puis me permettre professeur, vous parliez tout à l’heure d’intensité magique, eh bien c’est cela, non seulement il faut projeter sa magie dans sa baguette, mais il faut le vouloir.
Le froid professeur regardait Tom avec une lueur d’admiration. Le charme de Tom Riddle opérait. Harry devait l’admettre, le ton était plaisant à écouter, la légère flatterie du professeur était appropriée et sa remarque transperçait d’intelligence. Le futur mage noir le fixait. C’était un peu comme s’il avait donné ce conseil directement à Harry. Le survivant détourna le regard mal à l’aise. Jamais il n’avait apprit cette méthode pour les imprononcés en cours et pour cause, cela s’appliquait davantage à la magie noire. S’il appliquait ces conseils pour faire des imprononcés quelque chose changerait dans sa magie. Quelque chose de sombre…
_ Très bien, j’adore votre approche de la magie monsieur Jedusor, dix points pour Serpentard. Monsieur Cleeford vous savez ce qu’il vous reste à faire. Je vous interrogerai sur ces deux sortilèges en imprononcés vendredi. Pour l’heure j’aimerai savoir de quoi vous êtes capable en duel.
_ Un duel, répéta Harry inquiet.
_ Oui, un duel avec Abraxas Malefoy.
Noooooooon, pensa Harry désespérément. Pourquoi lui? Visiblement le professeure Alderburry semblait bien s’amusait. L’Elu se dirigea vers les tapis marrons au fond de la classe. Il se retrouva rapidement devant un jeune aux cheveux blonds bouclés et aux yeux gris acier. Alors qu’ils allaient commencer, le professeur les arrêta pour psalmodier des boucliers de protections pour éviter que les élèves soient blessés.
_ Bien, les règles sont simples. Pas d’Impardonnables, pas de sorts mortels, la magie noire est tolérée dans la mesure du raisonnable sans torture et sans blessures graves.
Harry fut choqué d’entendre que la magie noire était autorisée à Poudlard. Peut-être que leur professeur la pratiquait, cela pourrait expliquer pourquoi elle était d’accord avec la théorie de Riddle.
_ Commencez, cria-t-elle donnant le coup d’envoi.
Harry et Abraxas, qui n’avaient pas échangé un mot, s’inclinèrent l’un en face de l’autre, et se tournèrent le dos pour faire le nombre de pas réglementaire et prendre position.
Le survivant lança immédiatement le sortilège de désarment en imprononcé, mais Abraxas l’esquiva facilement.
_ Stupéfix, Serpensortia, Rictumsempra, hurla le sorcier blond.
L’Héritier Malefoy faisait pleuvoir les sorts sur Harry qui se retrouva à se contorsionner pour tous les esquiver ne lui laissant aucune ouverture pour attaquer.
_ Protego, lança Harry constatant avec joie que les prochains sortilèges étaient absorbés par son bouclier. Aguamenti, Stupéfix, enchaîna-t-il dans un combo formidable.
Toute la classe fut effaré de voir une bonne quantité d’eau apparaître du néant dégringolant sur Abraxas qui était maintenant trempé de la tête au pied sur un sol glissant, pourtant, il eut suffisamment de concentration pour lancer un Protego qui absorba son sortilège de stupéfaction. Le jeune Malefoy le regarda fier avec un sourire arrogant et narquois dans une imitation parfaite de son descendant. Cela énerva Harry. Il ne pouvait pas se permettre de perdre. Il ne devait pas perdre.
_ Pétrificus totalus !
_ Acus pluvia !
Son sort se heurta au sort d’Abraxas et tout d’un coup, une pluie d’aiguilles aiguisées s’abattit sur lui. Son Protego vola en éclat comme un bruit de verre brisé sous ce qui semblait être un sortilège de magie noire. Le survivant couru essayant d’éviter en vain des aiguilles qui le coupèrent à divers endroits tandis qu’il continuait de faire pleuvoir les sortilèges sur Abraxas qui s’en sortait très bien. La fureur monta en Harry. Il voulait gagner.
_ Immobulus, invoqua-t-il soudain ignorant si cela marcherait.
A sa grande surprise et à celle de la classe qui suivait de loin le duel au lieu de travailler, les aiguilles se figèrent dans les airs, gelées.
_ Evanesco, Relashio !
Les élèves eurent le souffle coupé quand ils virent les aiguilles disparaître brusquement. Les étincelles rouges et or brûlantes du Relashio atteignirent le sorcier blond qui glapit de douleur, son poignet brûlé.
_ Sectura, répliqua fiévreusement l’héritier Malefoy. Occulto, Confundo !
Harry plongea sur le côté pour éviter les éclaires rouge, jaune et rose des sortilèges. Il fallait qu’il gagne, ça ne pouvait plus continuer comme cela.
_ Galaceo, répliqua le survivant en pointant sa baguette sur l’eau qui restait au sol.
Aussitôt, une fine couche de glace se forma sur les tapis et Abraxas glissa piteusement. Il pointa sa baguette vers Harry et lança un Confringo dont l’Elu se protégea d’un très puissant Protego avant de lui lancer un Incarcerem. Le jeune Malefoy toujours au sol ne réussit pas à éviter assez rapidement les cordes qui l’emprisonnèrent.
_ Finite In…, commença Abraxas.
_ Vespertilio furorem, coupa Harry en balançant un sinistre éclair violet.
Harry regarda avec une fascination assez curieuse comment se comportait le Sortilège de Chauve-Furie que lui avait enseigné Ginny. Une nuée de chauves-souris s’attaquèrent au visage d’Abraxas qui poussa un cri de douleur en pointant sa baguette à l’aveugle pour répliquer. Le sortilège de sa petite Ginny était assez puissant et le survivant devait bien reconnaître que la vue était plaisante. Il esquissa un faible sourire amusé avant de finir le duel par un Expelliarmus informulé. A moitié aveugle, les yeux gonflés, Abraxas ne le vit pas arriver et sa baguette lui échappa des mains.
_ Bien, conclu le professeur Alderburry, le gagnant de ce duel est Harry Cleeford. Félicitation.
Le professeur s’approcha de l’Héritier Malefoy en pointant sa baguette sur lui, mit fin au Sortilège de Chauve-Furie et le soigna. Elle s’approcha ensuite d’Harry en murmurant un sortilège qu’Harry ne reconnut pas. C’était assez étrange, il eut la sensation d’être parcouru par des picotements chauds, ses plaies devinrent jaune brillantes avant de se refermer sans laisser de traces. Il fut saisi par un sentiment d’accablement venant de la baguette de son professeur, semblable à ce qu’il avait perçu dans la grotte lors de sa sixième année. Elle avait utilisé la magie noire pour annuler le sortilège Acus pluvia d’Abraxas. Le survivant n’aimait pas ça. Un professeur de Forces du Mal qui employait la magie noire ce qui dans le Poudlard des années quarante avait l’air tout à fait normal. Poudlard avait-il changé à ce point avec Dumbledore comme directeur?
_ Je vous mets à tous les deux un Optimal c’était un très beau duel, reprit-elle. Monsieur Malefoy vous avez fait beaucoup de progrès depuis l’année dernière, mais vous êtes trop impatient et vous ne faites pas assez attention aux détails. Si vous aviez séché l’eau qui restait au sol, monsieur Cleeford n’aurait pas pu vous prendre par surprise en gelant l’eau avec le Galaceo. Quant à vous monsieur Cleeford, vous n’avez pas envoyé assez de sortilèges offensifs à votre adversaire. Même si au final vous avez gagné en tirant parti d’un avantage tactique et je dois dire que ce Sortilège de Chauve-Furie est plutôt impressionnant, cependant vous ne tiendrez pas cinq minutes devant un sbire de Grindelwald, se rembrunit-elle. Vous avez une grosse marge de progression monsieur Cleeford et j’attends de vous que vous sachez maitriser le Stupéfix informulé pour vendredi.
_ Oui professeur, merci.
Harry soupira en revenant à sa place. Il était épuisé.
_ Cleeford, appela une voix.
Harry leva les yeux pour voir Abraxas, Tom, Erwan, Ayumi et tout un petit groupe de Serpentard qui le regardait curieusement. L’Héritier Malefoy lui tendit la main, qu’Harry serra perplexe.
_ C’était un très beau duel, expliqua le jeune homme blond, il n’y en a pas beaucoup qui sont capable de me battre à part Tom bien sûr et quelques membres de notre groupe. C’est un honneur d’avoir pu affronter l’Héritier de la grande famille Cleeford, laisse-moi me présenter convenablement je suis Abraxas Malefoy de la très noble et très ancienne maison Malefoy.
_ Enchanté, c’était un plaisir, dit-il d’une voix mielleuse qu’il ne reconnu pas.
_ Tu devrais faire la connaissance des autres membres de notre groupe, intervient Tom avec un mince sourire, n’est-ce pas?
Le regard insistant de Tom ne laissait pas vraiment la possibilité de dire non.
_ Bien sûr, approuva Harry se forçant à sourire.
_ Eh bien, notre groupe n’est pas complet bien sûr, expliqua le mage noir. Rosier et Hashimoto ne sont pas toujours avec nous, par contre Malefoy l’est. Là tu as Julius Avery, Amyas Lestrange, Iberis Travers, Tertius Mulciber, Alcandrus Nott, Killian Dolohov et Domasian Selwyn. Des fois il y a Azazel Prince qui se joint à nous, mais il préfère déprimer dans son coin en général, commenta-t-il en montrant un garçon aux cheveux noir, la mine sombre. Et de temps en temps certains autres élèves se joignent au groupe que ce soit de la classe ou d’autres années, mais je te les présenterai en temps et en heure.
Par merlin, pensa Harry, que des noms de mangemorts. Est-ce que Jedusor venait vraiment de lui présenter son cercle intime? Le survivant avait du mal à comprendre ce qu’il voulait faire. D’autant plus que la façon dont il avait présenté son groupe, donnait l’impression que les membres allaient et venaient en toute liberté. Ils le saluèrent rapidement avant de s’éloigner. Seul Tom restait en arrière. Evidemment.
_ Qu’as-tu ressenti pendant ton duel? demanda celui-ci avec son sourire niais insupportable.
_ Que veux-tu dire? interrogea Harry sans comprendre.
_ Eh bien, je ne sais pas, on aurait dit que tu aimes te battre en duel. Je me trompe?
L’Elu resta interdit. C’était vraiment l’impression qu’il donnait? Même si…Oui, il avait apprécié son duel avec Abraxas. Il avait eu peur de se prendre une malédiction noire toutes les secondes, mais c’était quand même beaucoup plus reposant et agréable que de se retrouver devant Bellatrix ou un autre mangemort où il se battait pour sa vie. Jedusor avait une capacité à lire les gens, c’était hallucinant. Il l’avait remarqué avant lui-même.
_ C’est vrai, j’ai aimé le duel, répliqua Harry d’une voix lasse fatigué de ces manigances, ce n’est pas un crime.
_ Je n’ai jamais dit que ça l’était, remarqua-t-il en lui jetant un regard curieux. Pourquoi cela en serait-il un?
Harry étai confus. Vraiment confus. Il avait peut-être laissé échapper trop de choses, il n’aurait pas dû réagir comme cala. Tom exploitait la moindre faiblesse pour lui retourner le cerveau et le survivant était effrayé de voir que cela marchait.
_ Arrête avec tes jeux d’esprit, rétorqua Harry. Je suis trop fatigué pour ça.
_ Je me disais simplement que tu avais fait preuve de passion pendant ce duel. Tu avais cette rage et cette envie de gagner à tout prix, continua-t-il sans se soucier de l’avis de son interlocuteur. Cette rage de vaincre.
_ Quoi, s’exclama Harry indigné, non pas du tout. Je ne vois pas de quoi tu parles.
Jedusor eu un sourire triomphal. Comme s’il savait qu’il avait remporter une victoire. Une peur sourde monta soudain en Harry. Même s’il ne voulait pas l’avouer c’était exactement ce qu’il avait ressentit et ce n’était pas une bonne chose. Cela pourrait-il être l’influence du Doloris qu’il avait essayer de lancer il y a quelques jours?
_ Bien sûr, quoique tu en dises. Mais tu sais Cleeford, je l’ai vu dans tes yeux. Cette colère débordante qui te poussait à vouloir complètement dominer ton adversaire.
_ Arrête, ce n’est pas ça du tout ça, intervient Harry d’une voix désespérée.
Il s’en voulait de se montrer aussi faible. Tom souriait comme un prédateur.
_ Vraiment? J’ai pourtant adoré le moment où tu as lancé ton Sortilège de Chauve-Furie sur Malefoy, alors que tu aurais pu t’en passer. J’ai crû te voir te délecter de…
_ Ça suffit, s’écria Harry blême.
Jedusor avait une façon de tout tordre et transformer chaque acte en quelque chose de mauvais. Le futur mage noir éclata de rire.
_ Oh, c’est dur d’entendre la vérité, n’est-ce pas? Tu n’as pas besoin de te braquer Cleeford. Je ne te juge pas, dit simplement Tom avec une voix agréable et étrangement douce. En fait, c’est peut-être ce qui a fait la différence entre toi et Malfoy, ce qui t’a permis de gagner. Tu devrais en être fier. Dans un duel, il n’y a pas de place pour les faibles. Félicitation.
Toute la culpabilité qu’Harry avait sur son comportement sur lequel Tom avait mit le doigt s’était envolé à l’éloge. Même s’il savait que c’était dangereux de le croire, il ne pu s’empêcher de ressentir un frétillement en lui à ces mots. Le survivant se reprit aussitôt, il aurait dû être alarmé par la dernière phrase.
Voilà, pensa Jedusor, il fallait noyer la culpabilité d’Harry dans les éloges et les compliments. Si on lui répétait assez souvent le jeune sorcier associerai inconsciemment ce comportement à quelque chose de bien, où il pourrait recevoir des éloges. Ça avait marché, mais le garçon n’était pas encore assez détendu en sa présence.
_ Merci, finit-il par dire tout de même dans un sourire franc.
_ Cleeford je voudrai faire l’honneur de t’inviter, reprit-il d’un ton doucereux.
_ Où? s’étonna-t-il.
_ Je donne des cours de Forces du Mal juste après ce cours de 13h à 15h avec l’accord du professeur Slughorn et d’Alderburry bien évidemment. Je donne ces cours depuis ma cinquième année. Une bonne partie de la classe y assiste. Si tu veux tu peux nous rejoindre, je suis sûr que ce serait bénéfique pour toi d’élargir tes connaissances et de gagner en puissance. Tu ne crois pas Cleeford?
Harry sentait le danger dans ses paroles. Il devait se rapprocher de lui pour trouver un moyen de le tuer, c’était ce qu’il s’était dit. Il devait aussi gagner en connaissance et cette invitation était une porte vers les mangemorts. Le fait que Tom lui propose dès les premiers jours, ça ne lui disait rien de bon.
_ Je suis honoré par l’offre, mais non merci, répondit le survivant. Je peux me débrouiller seul.
_ Ce n’est pas ce que j’ai vu lors de ton duel, Malefoy te dépassait largement. Pendant le cours d’aujourd’hui, si tu le souhaite, je pourrai déjà t’aider à maîtriser ton Stupéfix imprononcé.
Harry baissa les yeux, oui Abraxas l’avait bien plus blessé avec sa magie noire que lui-même ne l’avait fait avec ses connaissances basiques, mais il avait quand même gagné. C’était l’essentiel, non? L’Elu ne pu s’empêcher de penser que cela sonnait horriblement faux. Ceci dit, il n’arrivait pas à savoir ce que Tom cherchait à faire, mais sa proposition semblait être une pente glissante.
_ Ca ira, déclina Harry d’une voix plus froide qu’il ne l’aurait crû.
Jedusor le sonda du regard. Pendant une fraction de seconde, le survivant crû apercevoir une lueur rougeâtre dans ses yeux.
_ Très bien, si tel est ton souhait. Tu seras toujours le bienvenu dans mon cours si tu changes d’avis.
Harry hocha la tête et Tom retourna avec ses amis.
Tom avait été impressionné par le duel de son fidèle Abraxas contre Cleeford. Cleeford n’avait évidemment pas voulu se servir de la magie noire, mais il était puissant. Il avait su tier parti d’un avantage tactique pour gagner. D’ailleurs, à la façon dont il s’était battu, il lui paraissait clair qu’il était avide de pouvoir. Le Baron Sanglant avait raison, une fois de plus. Il n’était pas extraordinaire, mais il était plus puissant qu’Abraxas. Mais il n’irait pas loin sans magie noire. Il avait besoin d’être guidé, soutenu, dirigé. Le garçon avait une obscurité dont il n’avait pas l’air d’avoir conscience. Tom serait celui qui amplifierai son obscurité, qui le façonnerait comme les autres. Il avait déjà commencé ce travail. Harry Cleeford n’était pas quelqu’un de facile, peut-être aussi difficile que l’avait été Abraxas, ironiquement parlant, mais il l’aurait de son côté. Bientôt Harry ne pourrait plus prendre une décision sans lui, chercherait tout le temps son approbation et finirait par être dépendant de lui comme les autres. Et quand cela sera fait, il lui obéira. Tom avait prit sa décision, il le voulait parmi ses fidèles. Et quand Tom Jedusor veut quelque chose, il l’obtient.