Quand l'un entraîne l'autre inévitablement

Harry Potter - J. K. Rowling
Other
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Quand l'un entraîne l'autre inévitablement
Summary
NON SLASH DarkFic DarkHarry DumbledoreBashingAprès le tome 6, Harry apprend des choses surprenantes sur ses parents à Godric's Hollow. Là-bas, Bellatrix Lestrange l'attendait. Ce qui se passera marquera à jamais Harry.Il fait donc la connaissance d'Abelforth Dumbledore qui lui propose une opportunité: remonter le temps dans les années 40 quand Tom Jedusor entrait en septième année à Poudlard pour le tuer ou faire en sorte qu'il ne devienne pas le futur Seigneur des Ténèbres. Harry accepte avec l'intention de se venger et de sauver le monde. Il devient Harry Cleeford, un Sang-Pur de l'obscurité et est réparti à Serpentard.Mais rien n'est comme il le pensait. Il y a des intrigues dans cette époque, des choses enchevêtrées sous des couches de secrets. Même Tom Jedusor n'est pas du tout comme Albus lui avait dit. Et soudain, les choses sont beaucoup plus compliquées. Harry pourra-t-il résister au côté manipulateur de Tom? Et que veut Albus Dumbledore de l'Héritier Harry Cleeford?Mensonges, vérités, secrets, voyage temporel, manipulations...
Note
Bonjour,d'habitude j'étais sur Fanfiction.net, mais j'ai découvert ce site depuis un an et je me suis dit que ce serait bête de ne pas partager mes fanfictions avec vous. Surtout qu'il y en a vraiment des belles ici.Je ne vais mettre que les deux fanfictions sur lesquelles je poste des chapitres en ce moment. (Si vous êtes curieux allez voir mes autres fanfic sur Fanfiction.net Dark Viki)Les premiers chapitres ont été écrits il y a 10 ans. On est dans fanfic dark. Oui, il y aura de l'idéologie nauséabonde de Sang-Pur, il y aura de la magie noire... Il n'y aura de romance ou alors pas entre Harry et Tom. Si vous n'aimez pas le dark, passez votre chemin.
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Force du Mal 1/2

Quand Harry ouvrit les yeux, il aperçut de l’émeraude flou. Confortablement lové dans sa couette, il remua, endormit, sourire aux lèvres. Quelques secondes plus tard, il se redressa brusquement. De lourds rideaux en velours verts, une couverture de la même nuance et ces broderies argentées… Ce n’était pas un rêve, mais plutôt un cauchemar. Il était bien dans le passé, au milieu des années quarante pour tuer Voldemort, ou plus exactement Tom Jedusor, comme il l’était ici. Il soupira douloureusement. Dans le nid des serpents…

Ce sera la première fois qu’il vivait comme un Serpentard, alors même que le Choixpeau l’avait répartit dans cette maison en premier lieu, changeant d’avis au dernier moment sous les demandes d’Harry. A bien y penser, ça pourrait être un avantage. Non, pas que ça sa vie de Gryffondor ne lui correspondait pas, mais il avait toujours été curieux sur ce qu’aurait pu être sa vie à Serpentard. Secrètement, Harry, s’était même surpris à en rêver, avant de reléguer cette pensée au fin fond de son esprit. Mais oui, il avait adoré sa petite incursion, lors de sa deuxième année, dans la Salle Commune de Serpentard. Elle lui avait laissé ce goût amer d’inachevé.

Non, il devait bien reconnaitre qu’il était quand même excité par cette nouvelle vie. Le seul problème résidait en Tom Jedusor. Il était venu là pour le tuer et n’avait aucune idée de comment procéder. Il devait mettre sur pied un plan. Quant à l’autre option, rendre Tom Jedusor moins maléfique, ça lui paraissait impossible. D’autant plus, qu’Abelforth semblait avoir oublié quelques détails. Il lui avait même carrément mentit. «Tom Jedusor n’a jamais affronté Grindelwald», faux. Il venait de le voir la veille, ça faisait la une de la Gazette du Sorcier, et tout le monde en parlait. Sans oublier la conversation dans le Poudlard Express qui montrait clairement qu’il y avait d’autres gangs ou associations de sorciers noirs dans le jeu. Monter un plan sans avoir toute les données du problème, ça semblait bancal. Pour le tuer, il faudrait qu’Harry soit suffisamment puissant, à moins qu’il essaye le poison…Il se donnait jusqu’à Noël, où il essayerait de devenir plus fort. Il devait devenir plus fort. Apprendre plus de sorts, savoir se défendre, attaquer. Pendant ce temps, il se tiendrait loin de Jedusor en essayant d’avoir une vie insouciante de Serpentard comme il n’avait jamais eu. Il eut un léger sourire. Ca semblait pas mal.

Il chercha à tâtons ses lunettes sur sa table de nuit et se leva.

Les Serpentards étaient vraiment privilégiés. Il n’était que quatre dans cette petite pièce. Tom s’était vanté d’avoir sa propre chambre en tant que préfet-en-chef de Serpentard, et de ramener les filles les plus "sages" avec lui. Elles bavaient toutes devant lui. Elles étaient en compétition pour savoir laquelle aurait ses grâces. Il n’aurait jamais pensé que Tom s’abaisserait à ce genre de choses. D’après Dumbledore ce n’était pas le cas. Encore un mensonge, pensa Harry amèrement. Mais quelque chose collait quand même au portrait. Un casanova sans morale pouvait lui correspondre d’une certaine façon. Ce n’était cependant vraiment pas l’image que le mage noir lui avait renvoyé jusque-là. Il avait du pouvoir sur toutes ses filles, et ça lui plaisait. Ça se voyait. Il était là, comme un prince qui choisissait la fille avec qui il voulait passer la nuit. Un prince de Serpentard. C’était bien ce qu’il était.

Balayant, la pièce d’un œil scrutateur, il remarqua que les trois autres lits étaient vides. Harry se dirigea vers la petite salle de bain exigüe, certes, mais qui avait le mérite d’être là. Une nouveauté par rapport à Gryffondor. C’était une simple pièce avec un lavabo, un miroir et une douche. Dans un autre endroit de la pièce, il y avait le cabinet de toilettes aménagé dans un vieux placard encastré dans le mur. A Gryffondor c’était toilettes et salles de bains communes, non, Serpentard abritait une bonne partie des descendants des plus riches familles de Sang-Pur prônant la pureté du sang. Ils étaient forcément avantagés. Mais, il en faisait partit maintenant, pensa-t-il en regardant sa chevalière Cleeford.

En traversant la Salle Commune, il vit Tom assit sur un luxueux canapé noir entouré d’au moins une quarantaine de personnes. Il n’en croyait pas ses yeux. Il y avait un mélange de plusieurs années dans le lot, et le survivant voyait avec un pincement au cœur qu’il y avait même des premières ou deuxièmes années ne devant pas avoir plus que onze ou douze ans. Il semblerait que, très tôt, il embrigadait les foules, si seulement ils savaient, pensa-t-il avec tristesse. Seulement trois sorciers étaient assis à côté de lui, une à sa droite, deux à sa gauche, les autres étaient par terre en tailleur. Il savait capter son auditoire et Harry se força à ne pas écouter les sonorités de sa voix douce et mielleuse qui était très agréable à entendre. Il se tenait avec grâce, jambes croisées, les surplombant, les regardant de plus haut. Son expression hilare et moqueuse de la veille avait complétement disparu, laissant place à un air beaucoup plus sérieux. Celui qu’Harry lui connaissait des souvenirs de la pensine de Dumbledore ou celui de la Chambre des Secrets. Qu’est-ce qu’il foutait? se demanda le survivant. Se souvenant de sa nouvelle résolution de se tenir loin de Jedusor, il passa discrètement derrière le groupe agglutiné. Tom, absorbé par sa conversation, ne lui adressa pas un regard. C’était mieux comme ça. Ils n’étaient quand même pas tous des mangemorts, n’est-ce pas? s’interrogea-t-il une angoisse le saisissant soudain.

Il commença à marcher nerveusement dans les cachots, lorsqu’il tomba sur le fantôme du Baron Sanglant. Il flottait assez négligemment, sa hache et sa cape maculé de sang.

_ Bonjour Baron, salua Harry.
_ C’est Sir pour toi, répondit le fantôme d’un ton acide. Je ne te connais pas encore assez.

Le survivant poursuivit son chemin, mais le fantôme vola à ses côtés.

_ Je voudrais avoir une conversation avec toi, jeune héritier Cleeford.

Harry soupira et s’arrêta à contrecœur. Le fantôme se tenait maintenant devant lui, lui barrant le passage.

_ Je suis désolé pour tes parents, dit-il un air de tristesse passant sur son visage.

Harry soupira de nouveau. Combien de fois avait-il entendu ça en étant Harry Potter? Et voilà que maintenant en étant Harry Cleeford c’était la même rengaine. Il n’avait pas besoin de la pitié des gens.

_ Oui eh bien, j’étais encore très petit, se contenta-t-il de répondre en pensant à ses propres parents.
_ Ça n’a pas dût être facile. Surtout quand on sait qu’ils ont été probablement assassinés. La situation de l’Irlande magique est un véritable désastre pour les Sang-Pur en ce moment. Tu as l’intention de perpétuer nos traditions de Sang-Pur?

Intéressant, se dit Harry. Ainsi il n’était pas dans le corps de n’importe quel garçon. Il avait une histoire. Il regrettait de ne pas avoir écouté les cours d’Histoire de la Magie. Il ne connaissait strictement rien sur la situation de l’Irlande sorcière. Il lui manquait indéniablement des informations. Le survivant devait faire des recherches.

_ Je n’en connais pas grand-chose, fini par dire Harry sans mentir.
_ Tu as été élevé par un elfe de maison, c’est vrai. Mais ce n’est pas un hasard si un descendant Cleeford est à Poudlard pour la première fois depuis des décennies et encore moins s’il est à Serpentard. C’est grâce à ton Sang-Pur, Cleeford.

Sang-Pur, Sang-Pur, il n’avait que ce mot-là à la bouche. Il était vrai qu’il s’agissait de Sir Baron Sanglant, fantôme de Serpentard depuis des lustres. Harry soupira, il ne voyait vraiment pas où cette conversation voulait en venir.

_ A Serpentard, c’est la loi du plus fort, reprit-il. Et en ce moment c’est le roi qui domine.
_ Le roi? réagit Harry au quart de tour. Soudain, il se souvint de cette conversation avec Kris la veille. Tu veux dire, Tom, dit-il doucement d’un air de compréhension.

Voilà où il voulait en venir. Harry n’avait jamais entendu parler d’un soutient du Baron Sanglant. Ce n’était pas impossible cependant. Tom pouvait charmer n’importe qui et d’après Dumbledore, il entretenait de très bonnes relations avec les fantômes de Poudlard dont la Dame Grise.

_ Tu apprends vite, gamin. Tu sais il est…
_ Hum, hum…

Tom Jedusor se tenait au milieu du couloir dans une posture droite et fière. Il se tourna vers Harry en adoptant un sourire charmant.

_ Cleeford, pardonne les divagations du Baron, dit-il d’une voix mièvre. Il est temps que tu ailles dans la Grande Salle.

Ce n’était pas vraiment une demande, mais un ordre. Le survivant n’avait de toute façon aucune intention de rester ici, il partit volontiers, le fantôme lui cédant le passage.

Tom attendit que le bruit de ses pas disparaissent. Il se tourna ensuite vers le fantôme.

_ Qu’est-ce que tu pensais faire? interrogea-t-il d’un ton glacial, fronçant les sourcils.
_ Lui faire comprendre qu’il doit vous servir, mon Seigneur, répondit le Baron Sanglant en s’inclinant très bas.
_ Arrête avec cette appellation ridicule, gronda Tom.
_ Vous êtes le descendant de Salazar Serpentard, ce titre et cette place vous revient de droit.
_ Ça pourrait bien me monter à la tête alors s’il te plait, arrête.

Le fantôme eut un sourire satisfait.

_ Ce serait une bonne chose, car vous êtes le Seigneur Serpentard. Je n’arrêterai pas tant que vous n’aurez pas entièrement accepté votre rôle.

Une rage sourde monta en lui. Parfois il se sentait piégé avec tout ce truc d’Héritier de Serpentard. Il avait l’impression que le jeu avait été biaisé dès le départ et qu’il n’avait pas eu le choix. Depuis la fin de sa quatrième année, tout s’était emballé très vite. Le Baron Sanglant lui avait révélé juste avant les grandes vacances qu’il était l’Héritier de Serpentard. En cinquième année, il avait harcelé Tom pour qu’il ouvre la Chambre des Secrets et qu’il découvre son «véritable héritage», comme il disait. Le fantôme était allé jusqu’à s’introduire dans ses rêves et s’infiltrer dans ses pensées pour faire de lui ce qu’il appelait «un bon héritier de Serpentard». C’était à ce moment-là qu’il avait appris l’Occlumancie pour se protéger du Baron, mais ça lui avait prit l’année, malheureusement. Il avait passé des nuits blanches pour éviter de lui faire face, mais finalement son désir de connaitre son héritage avait surpassé le reste. Il avait cédé et le fantôme avait gagné. Tom ne regrettait pas ce choix. Cela avait été une révélation de découvrir la Chambre et le Basilic et il avait enfin réalisé qui il était. Un sorcier qui pouvait mettre l’Angleterre à ses pieds juste en un claquement de doigt. Puis, à la fin de sa cinquième année, le Baron en avait informé les Serpentards qui voyaient maintenant tous en Tom leur nouveau «Seigneur». Quelqu’un qui serait capable de battre Grindelwald et de régner sur l’Angleterre pour les Sang-Pur. Ils avaient complètement changés de comportement avec lui, en l’encensant, en l’admirant, en le servant. Ils attendaient de lui qu’il soit un Seigneur et Jedusor essaya de résister au début, mais…Comment le pouvait-on quand on avait les descendants des plus riches familles de Sang-Pur capables de faire n’importe quoi si on leur demandaient? Qu’on était enfin considéré comme quelqu’un et plus comme un paria ou un Sang-de-Bourbe? Tom adorait ce pouvoir, il s’en délectait. Mais, il ne pouvait s’empêcher de penser qu’on lui avait volé le choix. Il avait encore du mal à accepter son rôle. Parfois, il avait envie d’envoyer valdinguer le grand plan, mais c’était impossible. Il n’avait pas la liberté de faire ce choix, parce qu’il était l’Héritier de Salazar Serpentard et qu’il n’avait pas le droit à l’erreur.

Tom donna un coup de pied rageur à une statue de serpent. Il continua de la frapper jusqu’à ce qu’il retrouve son calme et se constitue un masque froid.

_ Maîtrisez vos émotions, mon Seigneur, s’exclama le fantôme indigné. Vous êtes l’Héritier de Serpentard les émotions sont…
_ Une faiblesse, je sais.
_ Prenez-vous votre potion, mon Seigneur?
_ Et si je n’ai pas envie de la prendre?
_ Mais enfin elle vous aide à vous maîtrisez, mon seigneur.
_ Je n’ai pas besoin d’elle, répliqua-t-il d’une voix glaciale. Et ne m’appelle pas mon Seigneur.

Oh non, il n’avait pas besoin d’elle. Cette potion était un pur morceau de magie noire. C’est vrai qu’elle avait des effets utiles, mais il y avait un prix à payer quand on la prenait sur une base trop régulière. D’abord, comme toute magie noire, la potion libérait de fortes quantités de dopamines dans le cerveau ce qui induisait une dépendance. En plus, lorsqu’on la prenait trop souvent, elle s’attaquait lentement au cerveau rendant de plus en plus bête. Tom en avait prit pendant sa cinquième année de façon occasionnelle sur les conseils du Baron Sanglant. Ça avait été très efficace. Puis, au mois de janvier, lors de sa sixième année, le fantôme lui avait dit de prendre une dose tous les soirs. Se souvenant du bien que cela lui avait procuré, il avait suivi ses conseils. Tous les soirs, le Baron Sanglant venait dans ses appartements pour s’assurer qu’il prenait bien la potion. Tom était assez rétissant à cause du goût, mais avec des encouragements et de la sournoiserie serpentarde, il buvait toujours sa dose le soir. Au bout de trois mois, il commençait à se sentir nerveux l’après-midi, il ne pensait qu’à la fiole. Il en avait besoin. Quand Jedusor en était arrivé à un point où il se précipitait dans sa chambre pour boire la potion avec un grand sourire, soit quatre mois après le début de la prise régulière, il lui avait dit qu’il pouvait maintenant la prendre sans lui et qu’il était un grand héritier de Serpentard. Tom ne comprenait pas comment il avait pu être aussi naïf. Ca le dégoûtait. Peut-être à cause des effets de la potion? Il n’avait que seize ans, mais ce n’était pas une excuse. On ne pouvait avoir confiance en personne. Même pas en ses alliés. En effet, ce que le fantôme n’avait pas dit, c’était qu’au bout de trois mois de prise régulière, on commençait à développer une forte dépendance. Jedusor avait quand même fait des recherches, mais il n’avait rien lu sur l’accoutumance. Pourtant, Tom n’arrivait plus à s’en passer et petit à petit, il commençait déjà à observer des effets secondaires, seulement cinq mois plus tard. Ses résultats avaient beaucoup baissés, des fois quand il était interrogé par un professeur il ne comprenait pas la question et il avait des pertes de mémoire sur ses connaissances. En plus, il y avait eu comme un engourdissement dans son esprit. Les derniers mois passés à Poudlard étaient flous. Jedusor avait passé les deux mois d’été à se désintoxiquer de cette potion, parce que l’Héritier de Serpentard ne pouvait pas être dépendant de quelque chose, c’était une faiblesse. Il avait regagné son esprit vivace et avait soigné les effets secondaires avec un grimoire de Durmstrang. Il la reprendrait, à l’occasion, si vraiment il en avait besoin. Autre que sa dépendance, elle avait quand même une action très utile. En prise régulière la potion pourrait être bonne pour ses fidèles. S’il arrivait à leur faire prendre pendant trois mois, ils seraient dépendant non seulement de la potion, mais de lui. Ses échecs lui serviraient de leçon, il emploierait la même méthode que le Baron Sanglant. Quant aux effets secondaires ce seraient une très bonne chose. Il n’aimait pas avoir des fidèles trop intelligents à ses côtés. Devenant de plus en plus bête, ce serait plus facile de les contrôler. C’était un excellent moyen de s’assurer de leur obéissance. Il eu un sourire machiavélique.

_ Un jour, murmura-t-il d’une voix aigüe, un éclair rouge passant dans ses yeux, je te le ferai payer Baron. Je trouverai un moyen de torturer un fantôme. Ah et à propos de Cleeford, tu n’as pas intérêt à lui dire que je suis l’Héritier de Serpentard. Il n’a pas à le savoir, du moins pas pour le moment. Et si jamais un jour je lui révèle, ce sera moi qui le fera et qui décidera du moment. C’est bien clair?

Le Baron Sanglant sourit en regardant Tom avec admiration.

_ Tu parles comme un Lord, remarqua-t-il. Il en sera fait selon tes désirs, bien sûr.
_ Que penses-tu de Cleeford? continua Tom en ignorant la remarque du fantôme.
_ En termes de connections sociales ou de puissance? Parce qu’en termes de connections sociales, je ne suis pas sûr que…
_ De puissance, évidemment, gronda-t-il avec mépris.
_ Légèrement plus puissant que la moyenne. Vraiment très légèrement. On aurait pu s’attendre à mieux venant d’un Sang-Pur d’une haute lignée irlandaise. Il ne sera pas un sorcier très puissant, mais avec les bons stimuli, un bon conditionnement et les bons encouragements il sera légèrement plus puissant que certains de tes fidèles.
_ Légèrement plus puissant, ce n’est pas suffisant, conclu Jedusor la mine sombre. Est-ce que ça en vaut le risque? Je ne suis pas sûr.
_ C’est à toi que reviendra la décision Tom, mais légèrement plus puissant que Rosier ou Abraxas par exemple. Ça pourrait avoir de l’importance. Tout est dans le «légèrement».
_ Hum, songea Tom à voix haute pas convaincu.
_ J’ai vu que tu lui avais fait ton numéro hier soir, c’est parce qu’il t’intéressait, non?
_ Non, pas du tout. Il était nouveau et j’étais curieux. Mais j’ai senti sa magie quand on était dans ce même couloir, effectivement, il n’est pas si puissant. J’ai senti un peu de puissance, mais vraiment rien d’exceptionnel. Je voulais avoir ton avis sur la question. Tu ressens ce genre de choses de façon différentes avec tes pouvoirs de fantôme.
_ Tom, tu n’aimes pas t’entourer de sorciers puissants. Il y en a quelques-uns que tu n’as pas prit dans ton groupe, parce qu’ils avaient trop de pouvoirs à ton goût.
_ C’est exacte. Ils risquent de me trahir. C’est trop dangereux. Je n’ai pas besoin de puissants sorciers, j’ai besoin de sorciers qui exécutent les ordres et qui ont des connections avec le pouvoir Sang-Pur. Je m’entoure de sorciers moyens parce qu’ils sont faciles à manipuler et plus loyaux. Ça me permet de leur montrer à quel point je suis supérieur à eux et ils sont attirés par cette puissance comme du miel.
_ Des paroles digne d’un Héritier de Serpentard, s’exclama le Baron Sanglant victorieux. Du coup Cleeford…
_ Oui, il faudra qu’il fasse ses preuves avant.

Le Baron Sanglant eu un rictus satisfait. Il était fier de son Seigneur.

_ Tom, il y avait une telle détresse dans ses yeux quand je lui ai parlé de ses parents. Il cherche désespérément une figure paternelle. C’est à exploiter.
_ Comme tu l’as fait avec moi, répliqua le mage noir d’un ton venimeux.
_ Par certains aspects vous vous ressemblez beaucoup.
_ Tais-toi, lança Tom exaspéré en s’éloignant.

Harry s’était assis à la table des Serpentards dans la Grande Salle. Ne connaissant personne pour le moment, il avait prit place à côté de Kris. Il n’avait pas trop aimé sa compagnie hier soir, mais c’était la seule personne avec qui il avait parlé. Soufflant, il prit des toast sur lesquels il mit de la mélasse. Il prit ensuite des œufs brouillés et se versa du thé d’une des théières. Ceci-dit il y avait un silence pesant entre eux deux. Agacé, Harry se décida d’intervenir.

_ Qu’est-ce qu’il y a? demanda-t-il un peu brusquement.
_ Rien, c’est que…Ce n’est pas un hasard si je t’ai parlé hier soir. Je suis aussi un Sang-Pur irlandais.

Soudain, il lui prit la main et la serra.

_ Kris Towen de la très noble et très ancienne maison Towen.
_ Harry Cleeford de la très noble et très ancienne maison Cleeford, répondit-il en imitant l’autre.

Kris avait alors retiré sa main et paraissait contrarié. Harry ne savait pourquoi il avait dit ça. Il se sentait vraiment comme un imposteur.

_ Je devais le faire correctement, je ne sais même pas pourquoi tu ne l’as pas fait en premier lieu.
_ J’avais perdu l’habitude, se contenta de dire Harry.
_ J’imagine. Ecoute, j’aurai dût le dire avant, et tu ne dois pas t’en souvenir, mais la famille Towen était ami avec tes parents. On s’est vu à de nombreuses soirées de Sang-Pur quand tu étais petit. Tes parents et les miens étaient traqués et en fuite pour avoir soutenue notre cause et notre sang. Puis, tes parents ont été assassinés, le Ministère de la Magie Irlandais a fait passer ça pour un incendie. Ton père avait tout prévu pour ce cas de figure et du jour au lendemain, tu étais enfermé dans un manoir irlandais sous des tonnes de sortilèges avec un elfe de maison. Personne n’a pu retrouver ta trace. Mes parents avaient trop d’ennuis pour te chercher et t’adopter. Et comme ils sont toujours recherchés par ce gouvernement de Sang-de-Bourbe, ils m’ont mis à Poudlard pour ma sécurité. Voilà comment la famille Towen et la famille Cleeford se sont perdus de vue.
_ Oh c’est une histoire à faire pleureur, commenta Jedusor d’une voix mièvre. Voici vos emplois du temps.

Le préfet-en-chef leur donna deux morceaux de parchemin parmi une pile qu’il avait dans les mains. Puis, ensuite, il passa à d’autres élèves. Harry jeta un coup d’œil à son emploi du temps et c’était vraiment différent de son époque. Déjà les cours commençaient à neuf heures et pouvaient se terminer tard le soir. Bizarre. Ensuite il y avait quatre options sélectionnées: potion, Histoire de la Magie, Runes Anciennes, Arithmancie. Le survivant n’avait jamais demandé de prendre ces options. Il était étrange qu’on ne considère pas potion ou Histoire de la Magie comme matière principale ici, mais en ce qui concernait Rune et Arithmancie c’était beaucoup trop compliqué. Il faudrait qu’il fasse changer ça. Un autre problème.

Il nota aussi que ces options n’avaient que trois heures, à l’exception de la potion qui en avait quatre, que la matière Forces du Mal sûrement l’équivalent de la Défense Contre les Forces du Mal était la matière avec le plus d’heures avec pas moins neuf heures de cours par semaine. Harry fut étonné de voir qu’il y avait autant d’heures de cours. Quand il avait regardé l’emploi du temps de septièmes années, ils n’en avaient jamais vu autant. La bonne nouvelle était tout de même l’après-midi libre.

Lundi
9h-10h Métamorphose
10h-13h Forces Du Mal
15h-17h Potion
17h-19h Sortilèges

Mardi
9h-12h Histoire de la Magie
12h-13h Runes Anciennes
15h-17h Rune Anciennes
17h-19h Métamorphose

Mercredi
9h-11h Forces du Mal
11h-13h Arithmancie
15h-18h Sortilèges

Jeudi
9h-12h Métamorphose
12h-13h Arithmancie
15h-17h Sortilèges
17h-19h Potion

Vendredi
9h-13h Forces du Mal

Harry froissa son parchemin sur la table, énervé.

_ Quelque chose ne va pas? interrogea une voix douce.

Le survivant releva la tête et vit Tom Jedusor, assit en face de lui. Il aurait juré que le siège avait été occupé avant. Celui-ci le regardait d’un air inquiet. Sûrement faussement inquiet. Que voulait-il? Pourquoi le mage noir était en face de lui? Evidemment, à ce moment-là le survivant aurait pu terminer son repas et se lever, mais il n’était que sept heures du matin et les cours ne commençaient pas avant neuf heures. Ca allait être long. Très long. Soupirant, il se servit du porridge, se versant une quantité généreuse de lait.

_ Non, c’est rien, éluda Harry prit d’une soudaine fascination pour sa cuillère collante qu’il remit dans son bol.
_ C’est à propos de ton emploi du temps? N’est-ce pas? questionna Jedusor.

Le survivant leva les yeux. Tom l’avait coincé. Il n’avait d’autre choix que de répondre. La prochaine fois il devrait maîtriser ses émotions pour éviter toutes questions gênantes.

_ Un problème avec mes options, reconnu Harry. Je n’ai jamais demandé Arithmancie et Runes Anciennes.
_ Je sais, avoua le mage noir.
_ Quoi, rugit le survivant.
_ Le professeur Slughorn m’a demandé de choisir tes options, dit-il en restant parfaitement calme. La plupart des élèves de Serpentard les ont choisis l’année dernière, certains même en cinquième année, mais ce n’était évidemment pas ton cas donc le professeur Slughorn m’a demandé de choisir pour toi.
_ Tu n’avais pas le droit de choisir à ma place sans me demander, cria-t-il devant tous les regards éberlués.
_ Cleeford, Cleeford, appela-t-il d’une voix plus ferme et sèche la deuxième fois. Regarde-moi.

Toute trace de gentillesse apparente avait disparue. C’était une commande froide. Voyant que tout le monde les observait, Harry obéit et plongea son regard dans celui de Tom. C’était des yeux marron foncés, sombre et profond. Ils dégageaient magie et pouvoir. On pouvait se perdre dans cet abîme. Un léger éclat rougeâtre était présent sur le côté des prunelles.

Tout d’un coup, Harry perçu quelque chose de froid dégouliner en lui. Il cligna des yeux un moment. La sensation étouffa sa colère. Il la sentait encore, mais il était beaucoup plus calme. Voilà, c’est bien, crût-il entendre la voix de Jedusor dans sa tête. Harry ne put s’empêcher de se sentir apaisé et encouragé par ses mots. Il comprenait sa colère, mais il avait agi comme un idiot. C’était sûr. Se laisser emporter comme un Gryffondor et montrer au mage noir que ça l’atteignait…Ca risquait de lui donner du pouvoir sur lui. Le survivant n’aimait pas ça.

_ Bien, tu t’es calmé, constata Tom avec une certaine satisfaction. Je voulais simplement te dire Cleeford, que si j’avais pensé un seul instant que tu n’en étais pas capable, je n’aurai jamais choisi les Runes Anciennes et l’Arithmancie.

Hein, quoi? pensa Harry. Il s’était attendu à tout sauf à ça. En lisant entre les lignes, Jedusor venait de lui dire qu’il en était capable. Le survivant savait qu’il devait faire attention, pourtant c’était très agréable à entendre. Harry fit un sourire triste.

_ Tu te trompes, lâcha le survivant. J’apprécie ta confiance en mes capacités, mais je ne pourrai jamais rattraper deux ans de cours et encore moins comprendre le niveau de septième année. Je vais rater mes A.S.P.I.C. de ses deux options, c’est tout.
_ Ça, ça ne dépend que de toi, dit le mage noir en le regardant les yeux étincelant.

Harry fronça les sourcils. Il ne comprenait pas.

_ Qu’est-ce que tu veux dire? interrogea le survivant confus.

Le sourire de Jedusor s’élargit comme s’il était attendu à cette question.

_ Je veux dire que tout est possible avec de la volonté et du talent. Tu as ce talent, mais as-tu la volonté de choisir ce que tu veux être?

Harry battit des paupières. Tom le prononçait d’un ton doucereux. Il y avait des intonations agréables à sa voix. Il était difficile de résister à l’éloge quand le grand Tom Jedusor, roi de Serpentard, Héritier de Serpentard, venait de reconnaître que vous aviez du talent. Mais le survivant n’avait pas le temps de s’attarder sur ces détails. La phrase cryptique du mage noir demandait réflexion. Il devait s’interroger lui-même, en lui en disant un peu, sans en dire beaucoup. Harry devait trouver une réponse qui serait appropriée et qui refléterai vaguement ses sentiments. Une réponse qui plairait à Tom et qui pourrait peut-être faire avorter cette discussion. C’était un jeu de l’esprit assez pervers et il fallait que, Harry joue.

_ J’ai toujours sut ce que je voulais être, dit-il enfin en sachant que c’était une réponse facile.
_ Ah et qui donc? demanda le seigneur noir très intéressé.
_ Quelqu’un qui se bat pour arriver en restant fidèle à ses valeurs.

Tom rit intérieurement. Il s’attendait à une réponse beaucoup plus intelligente que ça. Il était un peu déçu. Il lui en révélait beaucoup et ça voulait tout dire.

Harry savait que c’était une mauvaise réponse. Mais il ne voyait vraiment pas ce qu’il aurait pu dire. Il aurait peut-être pu trouver une porte de sortie ou esquiver la situation.

_ Intéressant, se contenta de répondre froidement Jedusor. Quelqu’un qui se bat pour arriver, alors tu te prends pour un combattant? Comme un héros? Un justicier? Ou un Auror?

Harry était vraiment mal à l’aise et avait du mal à ne pas le montrer. Il se tortillait sur sa chaise nerveusement. Il mélangea frénétiquement son porridge. Il s’était fait piéger. Complètement piégé. Le pire c’était qu’il n’avait rien vu venir. Jedusor avait deviné bien plus avec une simple phrase. Oui, c’était vrai, Harry s’était toujours battu tout au long de sa vie de sorcier. Il s’était battu contre Voldemort et à cause de Voldemort. Quand il y pensait, c’était presque la seule chose qui l’avait défini, le survivant, puis plus tard l’Elu. A tel point qu’il s’était perdu dans les définitions abstraites que les autres avaient faites de lui. Avait-il eu la volonté, comme disait Jedusor, d’être lui-même et pas la vision des autres? Jamais. Il comprenait cette question maintenant. Et Tom lui faisait réaliser que son désir d’être Auror venait aussi de là. Habitué à se battre, habitué à être un héros, la suite logique était de continuer à lutter contre le Mal en étant Auror. Mais lui, que voulait-il? Il hésita un instant.

_ Non, ce n’est pas ce que je voulais dire, avoua-t-il presque sa défaite.
_ Tu n’avais pas dit hier que tu voulais devenir Auror? continua Jedusor avec une moue amusée.

C’était une autre sorte de torture, mais c’était de la torture.

_ Eh bien, je l’ai crût pendant longtemps, reconnu-t-il honnêtement ce qui ne paraissait pas une bonne idée, mais je n’ai plus vraiment envie de faire ça.

Il y avait un sourire vainqueur qui s’était glissé sur le visage de Tom.

_ C’était ce que les autres voulaient de toi, mais pas ce que toi voulais.
_ Oui, chuchota Harry se rendant compte combien le mage noir avait raison.

Voilà, le gamin arrivait exactement là où il voulait l’emmener. Il aimait pratiquer la psychologie sur ses proies. Ça lui permettait de cibler les faiblesses et de mieux les manipuler. Il avait fait réaliser au garçon qu’il se trompait sur toute la ligne. Ceci dit ses arguments n’étaient pas faux. Il semblait qu’il avait effectivement un complexe du héros, un côté Gryffondor qu’il fallait annihiler.

Le survivant baissa les yeux sur son assiette, complètement désemparé. Il avait perdu au jeu. Tom avait lu en lui si facilement. Il l’avait percé à jour en clin d’œil. C’était très inquiétant, le mage noir était entré dans sa tête.

_ Cleeford, tu peux devenir ce que tu veux. Il y a une infinité de possibilités, tant que tu as la force, le pouvoir et la volonté, prononça-t-il d’une voix vibrante de passion.

Lui donner la sensation qu’il était libre et qu’il pouvait tout faire. Plus aucune barrière. Instiller doucement dans son esprit qu’il avait le contrôle.

Harry releva la tête vivement. Ce que disait Tom avait du sens. Oui, désormais, dans cette nouvelle vie, il pourrait devenir n’importe quoi sans les attentes des uns et des autres. Seulement, il y avait son but de tuer Tom Jedusor avant qu’il ne devienne Lord Voldemort. Peut-être l’était-il déjà, d’ailleurs. Mais pour pouvoir le tuer, il avait besoin de la force, du pouvoir et de la volonté. C’était tellement vrai.

_ Encore cette histoire de volonté, pesta Harry de mauvaise humeur.
_ Oui Cleeford, la volonté. As-tu déjà voulu quelque chose aussi fort, au point de te négliger toi-même? Une volonté ardente et brûlante qui détruit tout sur son passage?

Harry fronça les sourcils. Y avait-il du vrai dans les propos de Jedusor? Puis, il se rendit compte avec horreur qu’il n’avait jamais rien voulu par lui-même.

_ C’est bien ce qu’il me semblait, lâcha Tom avec un mince sourire en le regardant de nouveau droit dans les yeux. Alors, je vais te donner cette volonté. Prouve-moi que j’avais raison de mettre mes espoirs en toi. Prouve-moi que je ne m’étais pas trompé en pensant que tu serais capable d’étudier ces deux options. Fais tes preuves. Prouve ta valeur à Serpentard, Cleeford.

Tom savait qu’aucun Serpentard ne pourrait résister à une telle proposition. C’était un test. Allait-il relever le défi et prouver ce qu’il valait en faisant ce qu’on attendait de lui comme un bon petit Serpentard ou allait-il avoir une réponse audacieuse rejetant l’idée séduisante d’être reconnu, comme un Gryffondor?

Sa voix ferme et déterminée était pourtant tintée d’une douceur agréable. Harry se surprit à aimer cette voix. Donc cela avait été le but de leur échange. Retourner la situation à son avantage. Harry savait que c’était un autre de ses pièges, mais…Le Choixpeaux avait dit un fort désir de faire ses preuves, c’était ça. Jedusor le mettait au défi. Harry ne pouvait pas perdre. Il voulait gagner. Le survivant voulait montrer à Jedusor qu’il en était capable. Il le montrerait à tout le monde. Oh oui, il prouverait sa valeur à quiconque, il n’était plus le simple Harry Potter.

_ Très bien, s’exclama Harry avec orgueil. Je te prouverai de quoi je suis capable et je deviendrai le meilleur élève de Runes Anciennes et d’Arithmancie.

Tom Jedusor eut un rire aigre. Le côté Serpentard l’emportait largement sur le côté Gryffondor. Une très bonne chose. Il ne s’était pas trompé à ce sujet la veille. Ceci dit, le gamin était trop effronté, il fallait qu’il lui montre sa supériorité et où était sa place. Derrière lui. Toujours derrière lui.

_ Je n’en attendais pas moins de toi. Mais je suis le meilleur élève de tout Poudlard dans toutes les matières, se vanta-t-il froidement.

Ah Tom le mégalomane, pensa Harry. Mais c’était vrai qu’il était un véritable génie. La façon dont la conversation avait eu lieu avait fasciné le survivant. Ça avait été une manipulation habille. Très habille. Du grand art. Ce qui le rendait d’autant plus dangereux.

_ Le deuxième alors, rectifia Harry se sentant un peu obligé.
_ Le deuxième si tu as les bonnes notes…Cleeford?
_ Oui, répondit le survivant étonné que le ton doucereux soit de retour.
_ Je voulais te dire que je fais toujours ce qui est le mieux pour Serpentard. Alors, laisse-moi gérer la paperasse comme tes options à ta place. Laisse-moi m’occuper de ça, laisse-moi prendre les décisions qui te concerne au sein de la maison et concentre-toi sur tes études et sur ce que tu veux devenir. Parce qu’à n’en pas douter tu deviendras un grand sorcier Harry Cleeford de la très noble et très ancienne maison Cleeford.

L’Elu ne put s’empêcher de ressentir une certaine excitation en entendant tu deviendras un grand sorcier. Il était aussi très plaisant d’entendre son nouveau titre de Sang-Pur qui ronflait de gloire. Jedusor le disait d’une façon qui le rendait si spécial. Comme si ses mots avaient du pouvoir. La colère justifiée d’Harry avait complètement disparue, laissant place à la vanité.

Tom était assez content de lui. Jouer sur la fibre paternaliste, comme l’avait suggéré le Baron, lui faire comprendre qu’il devait se soumettre à lui et noyer le poisson avec de la flatterie. Tout y était, enrobé dans du miel. Le garçon était assez réceptif aux éloges, comme tous les Serpentards. Il avait perçu sa réticence et sa méfiance la veille, puis doucement, il avait cédé. Harry Cleeford n’était pas si facile que ça à manœuvrer. Il devait faire preuve de finesse et utiliser la Legillimancie pour jouer avec sa psychologie et ses sentiments. Mais Tom adorait ça, il n’appréciait pas quand c’était trop facile. Il aimait la difficulté et Cleeford était difficile. Ceci dit, il arrivait toujours à ses fins. Le maudit fantôme avait cependant raison, il faudrait le conditionner pour l’avoir sous son contrôle. Ce qui prendrait beaucoup de temps et il ne savait pas s’il avait ce temps. Il éprouva un sentiment de victoire lorsqu’il vit le garçon, les yeux rêveurs perdus dans l’orgueil, hocher bêtement la tête, sans se rendre compte de ce qu’il venait vraiment d’accepter. Tom eut un sourire machiavélique. Cleeford venait de lui donner du pouvoir sur lui, sans même s’en rendre compte. Mieux que ça: il venait de se soumettre comme tous les autres. Il nota mentalement que faire des éloges au garçon lui permettrait d’obtenir son obéissance. Mais ce n’était qu’un premier pas, Tom le savait. Il ignorait encore s’il allait en faire un de ses partisans. Il était en observation, et voyait ses réactions. S’il arrivait à bien le conditionner, il pourrait en faire un très bon fidèle fanatique, bien sage et obéissant. Mais ce serait très difficile parce qu’il faudrait remodeler le garçon entièrement et le briser. Bien que pour ça, il n’avait pas besoin de lui. Le garçon était déjà brisé, ce qui lui facilitait la tâche. Tom ne voulait pas prendre n’importe qui dans son groupe. Oui, il ne voulait pas de sorciers trop puissants ou intelligents, mais il était intéressé tout de même par le talent. Il était fasciné par les gens qui étaient des génies dans une matière propre et voulait exploiter leur talent au maximum. Si cet Harry ne se démarquait pas dans une matière, il abandonnerait l’idée de faire de lui un ses fidèles.

Cristal Hopwell arriva à la table des Serpentards. Tom se leva pour la saluer et l’embrassa passionnément. Harry fit des yeux ronds. Il ne s’attendait pas à voir le mage noir sous ce jour. Jedusor commençait à descendre une main sur ses fesses alors que l’autre lui caressait le dos.

_ Hum, hum, interrompit le professeur Slughorn qui s’était levé de la table des professeurs, je comprends l’attirance que vous pouvez avoir l’un pour l’autre, mais ce n’est pas lieu. Vous avez une chambre privée pour ça, Tom.

Tom Jedusor se sépara de sa petite amie et se tourna vers le professeur en se composant un visage gentil.

_ Pardonnez-nous professeur, dit-il d’une voix douce. Cristal et moi on est ensemble. C’est de l’amour.
_ De l’amour. C’est un bien grand mot Tom, répondit Slughorn. Ça m’étonne de vous. En tout cas, vous formez un très jolie couple.
_ Merci beaucoup professeur, répliqua Cristal avec un mince sourire.

Se jetant un regard complice et un léger sourire, ils allèrent s’assoir l’un à côté de l’autre.

_ Tu crois qu’il l’a acheté? interrogea Tom en regardant la table des professeurs.
_ Slughorn? répondit-elle d’une voix fluette. Oui, je pense. Mais Dumbledore…
_ Eh bien, nous avons l’année pour le convaincre, n’est-ce pas?

Harry les regardait toujours interloqué, des yeux ronds comme des soucoupes.

_ Quoi? intervient la voix glaciale de Jedusor. Parle.

Le survivant sentit comme un besoin dans son cerveau de répondre. Il essaya d’y résister, mais les yeux froids de Tom exerçaient une certaine pression sur lui.

_ Rien c’est juste que je ne t’aurai jamais imaginé avec une petite amie, déclara Harry ayant la désagréable impression que cette réponse lui avait été arrachée.

Tom eu un petit rire amère. D’autres personnes prêtaient l’oreille avec attention.

_ Cristal et moi on ne sort pas ensemble, lâcha-t-il dédaigneusement. C’est juste une couverture.
_ Une couverture? demanda-t-il. Pourquoi?
_ Tu es un peu trop curieux Cleeford. Au fait, il semblerait que ton Kris soit partit.

Harry regarda autour de lui. Effectivement la place était vide. Jedusor les avait interrompus juste au moment où le garçon lui avait raconté l’histoire de leurs deux familles. Etrange coïncidence. Mais Harry s’en foutait. Après ce qu’il avait entendu, il semblerait que Kris soit un puriste du sang comme ses parents dans ce monde-là, et il n’avait pas du tout envie de le côtoyer.

_ Tu ne devrais pas le fréquenter Cleeford. Son histoire émouvante comme quoi vos deux familles se connaissaient…Fais bien attention.

Cette fois c’était un ordre et une mise en garde dans la voix de Tom. Kris était tout à fait le genre de type que Jedusor aurait souhaité avoir, non? Il ne comprenait pas. Harry fronça les sourcils.

_ Pourquoi? interrogea-t-il énervé. Et puis tu n’as pas à me dire qui je dois fréquenter ou pas.
_ Eh bien justement si, répliqua-t-il d’un ton sans appel. As-tu oublié ton accord tout à l’heure, quand j’ai dit que je m’occupais de ça? C’est pour le bien de Serpentard et pour ton bien. Les amis vont et viennent Cleeford, si tu en veux je t’en fournirai.

Merde. Il avait effectivement donné son accord. Il était tellement en train de jubiler pour les éloges qu’il avait reçu qu’il n’avait pas saisit le sens de tout ça. Tom savait magner les mots. Il ouvrit la bouche et la referma. Que pouvait-il dire maintenant? Qu’il s’était trompé? Que ça ne comptait pas? Non, Jedusor ne se contenterai pas de cette réponse. Les amis vont et viennent Cleeford, si tu en veux je t’en fournirai. C’était donc ça, d’abord il avait choisi ses options, et maintenant il voulait choisir ses amis. Avant même que les cours aient commencés, il était déjà englué dans la toile de Tom. Ceci dit, ce n’était pas un serment inviolable, cela ne voulait rien dire. Harry ferait exactement ce qu’il voulait sans avoir besoin de l’assentiment de Tom. De toute façon, il y avait quelque chose d’étrange avec ce Kris et il n’avait aucune intention de traîner avec lui. Cela n’avait rien à voir avec le futur Seigneur des Ténèbres. Il était en difficulté une fois de plus, et il devait donner une réponse intelligente.

_ Je n’avais pas réalisé ce que cela pouvait impliquer, avoua Harry précautionneusement. Je ne sais pas ce que tu reproches à Kris, mais effectivement cela n’est peut-être pas une bonne idée.

Les lèvres de Tom se retroussèrent en un sourire tordu. Il y avait quelque chose de beau dans cette réponse. De la sournoiserie et de la ruse toute Serpentarde qui évitait habillement une partie de la conversation et du problème. Alors Cleeford avait ça en lui. Très intéressant. Il était beaucoup plus Serpentard que Gryffondor.

_ Je connais Towen depuis sa première année, répondit Jedusor, et son approche me parait assez suspecte. Il veut quelque chose de toi, ça ne fait aucun doute. Mais de toute façon, tu ne fais confiance à personne, n’est-ce pas Cleeford?

C’était une discrète allusion à la conversation d’hier. Harry ne s’était attendu à ce genre de chose. Il y avait aussi une mise en garde. Il était assez surpris.

_ Non, je préfère ne faire confiance qu’à moi-même, dit le survivant en souriant.

Les lèvres de Tom s’étirèrent en un sourire satisfait.

_ C’est bien ce qu’il me semblait. Ceci dit, Towen mis à part, tu ne devrais pas repousser la main tendue des Serpentards.

Le survivant hocha la tête simplement sans savoir quoi penser de ces mots.

_ Ah et Cleeford, ajouta Jedusor, en tant que Préfet-en-Chef de Serpentard, je dois te dire que les essais de Quidditch auront lieu vendredi après-midi à quatorze heures sur le terrain de Quidditch. Je t’inscris sur la liste ou pas?
_ C’est toi qui prends les inscriptions? s’étonna Harry.
_ Oui, répondit le mage noir en sortant un parchemin où il y avait déjà de nombreux noms ainsi qu’une magnifique plume blanche.
_ Je ne sais pas, lâcha Harry.
_ Comment ça, tu ne sais pas? J’aurai pourtant crût que tu aimais le Quidditch, j’en suis presque certain.
_ C’est le cas, mais c’est l’année des A.S.P.I.C.
_ Je vois. Eh bien, je t’approuve. Il vaut mieux se concentrer sur ses études que de jouer à un jeu où on vole après des balles. Si jamais tu changes d’avis, je mettrai le parchemin sur le panneau d’affichage de la Salle Commune jusqu’à vendredi matin, il te suffira d’écrire ton nom. Je ne le recommande pas, cependant.

Il y avait des choses qui ne changeaient pas. Cette fois, comme dans la pensine, Tom ne comprenait rien au Quidditch et n’y accordait aucun intérêt. Harry ne savait vraiment pas si allait jouer au Quidditch cette année. Déjà parce qu’il s’agissait de l’équipe de Serpentard et pas de Gryffondor, ce serait assez douloureux de repenser à son passé et aux bons moments passés avec ses amis. Ce ne serait pas pareil. Ensuite, le Quidditch avait toujours été le truc de son père. Harry était particulièrement doué, mais jouer le rapprochait de façon inconsciente vers son père. Et même si James Potter avait été le plus honnête dans le passé qu’il avait découvert, il avait tout de même surprit un aspect assez sombre de sa personnalité au cours de l’année dernière. Celui-ci martyrisait littéralement Rogue et l’avait poussé doucement vers la magie noire et Voldemort. Ce n’était pas très joli. Harry était le fils d’une mère qui avait pratiqué la magie noire et s’était lié d’amitié avec Regulus Black et qui avait même admiré un temps Voldemort et d’un père qui avait pris pour souffre-douleur sans aucune pitié un élève plus faible que lui et qui hébergeait un mangemort sous son toit.

Tom détaillait attentivement le garçon. Il y avait une intense tristesse dans ses yeux qui le trahissait et Jedusor savait que c’était en rapport avec ses parents et le Quidditch. Il n’avait pas besoin de le lire dans son esprit, il le sentait. Ce descendant de Cleeford était un véritable livre ouvert qui ne cachait rien de ses émotions. Il était aussi une épave émotionnelle. Tom adorait ça parce que ça lui donnait le champ libre pour transformer ça en espoir ou en désespoir.

_ Bien, dit soudain le mage noir en prenant la main de sa petite-amie, Cristal et moi allons à la bibliothèque. On se revoit en cours Cleeford.

Tom se leva soudain, sous les yeux de toute la tablée, tirant Cristal vers lui. Ils s’embrassèrent une dernière fois avant de quitter la Grande Salle. Harry soupira. La journée allait être longue. Très longue.

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