
Obscures tractations
La calèche avançait à vive allure, sous une petite pluie glaciale et insidieuse, tirée par une sorte de cheval noir qui hennissait en émettant des sons strident dans la nuit ténébreuse. Si ce n’était pas le chemin entre Pré-au-Lard et Poudlard, on aurait presque crût à une parade mortuaire venant d’un autre monde. Les Sombrals, en rapport avec tout ce qui concernait la mort, ne jouissaient pas d’une très bonne réputation. Ils étaient souvent rattachés aux Sinistros, bien qu’ils restaient invisibles pour la plupart des personnes.
Harry était seul, à grelotter sous le crachin, perdu dans ses pensées. Il ne comprenait rien au Tom Jedusor de cette époque. Il était tellement différent de Lord Voldemort…Dumbledore avait dit une fois, que même les meilleurs sorciers s’étaient laissés manipuler par Tom Jedusor. Il n’avait pas compris sur le moment. Comment pouvait-on se laisser manipuler sciemment? Mais il le comprenait désormais. Le descendant de Serpentard se débrouillait pour faire croire que l’autre avait toujours le contrôle. Ce qui n’était pas le cas. C’était un peu comme si, sans magie, il avait du pouvoir sur les gens. Pour ce qu’il en avait vu, tout y était. Sentiments, incitation à lui faire confiance, pression exercé, tout en paraissant tout à fait décontracté. Non, Harry détestait penser cela, mais ce Tom Jedusor était bien plus fort que le Voldemort de chez lui. Il soupira de lassitude. Ce ne sera pas si simple de comploter contre lui et de le tuer. Mais surtout, pourrait-il éviter de tomber dans ses filets? S’il se rapprochait de lui, il s’exposait à ce risque. Il avait lamentablement échoué, rien qu’avec le premier contact. Il avait laissé le mage noir entrer dans sa tête. Oui, parce qu’il était très fort en psychologie. Ce qu’Harry ne saisissait toujours pas, c’est l’assurance avec laquelle il avait parlé quand il lui avait dit qu’ils se reverraient à Serpentard. Comment pouvait-il le savoir? Puis que c’était comme cela, Harry prit une décision. Il était peut-être tombé bien bas, il se noyait sans doute, mais il allait se débattre. Il refusait de se laisser sombrer. Maintenant qu’il y pensait, c’était un peu comme si Tom Jedusor l’avait réveillé…A quoi était-il en train de songer, là? Cela n’allait pas du tout, à coup sûr il tombait dans des méandres obscurs. Comment pouvait-il se protéger de ses propres pensées? Peu importe.
Le bruissement du feuillage humide, indiqua à Harry que la calèche arrivait près de Poudlard. Il observa une rangée d’arbre alignée. Puis, le Sombral traversa le portail du parc du château. Le regard du survivant fut happé par ses lumières qui trônaient au milieu de l’obscurité. Un fin rideau de pluie, elles flottaient. Il esquissa un sourire. C’était son premier depuis bien longtemps. Ca y est, pensa-t-il, je suis revenu à Poudlard. Il ne s’était pas douté un instant du bien que cela pourrait lui faire. Ses soucis s’envolèrent l’espace d’un instant, lui rappelant que Poudlard était sa maison. Il déchanta très vite lors que la carriole s’immobilisa et qu’il vit une certaine personne entourée de filles riant aux éclats. Harry descendit et se dirigea droit vers lui, bien décidé à avoir des explications. La conversation s’interrompit brusquement, quand ils l’aperçurent. Une ride agacée passa fugacement sur le visage de Tom avant d’échapper de ces fines lèvres, un rictus amusé.
_ Voyons, veuillez accueillir comme il se doit notre hôte de marque, rompit-il le silence, le nouvel élève Harry Cleeford.
_ J’avais entendu la rumeur, il parait que c’est vrai, chuchota la fille à sa camarade.
_ Bonjour Tom, comment vas-tu? dit une nouvelle arrivante en lui faisant quatre bises.
_ Très bien, répondit-il, ça fait combien? Une semaine?
_ Oui, c’est ça, approuva-t-elle gênée devant les autres filles qui murmuraient avant de remarquer la présence du survivant. Tu ne serais pas Harry Cleeford, le nouveau? interrogea-t-elle comme si de rien était.
Harry la regarda incrédule. Elle jouait à quoi là? Se questionna-t-il. Elle faisait comme s’ils ne s’étaient pas rencontrés et qu’il n’y avait jamais eu de conversation entre eux. Comme si c’était quelque chose qui devait rester secret à tout prix. C’était vraiment à ce point? Dans quoi s’était-il encore fourré?
_ Effectivement, je vais commencer ma septième année, entra-t-il dans son jeu.
_ C’est ce que j’ai entendu, continua-t-elle. Tom, je suis venue pour te rappeler tes devoirs de préfet. Ethan est en train de faire tout ton boulot et ça ne lui plait pas vraiment.
_ C’est chiant, soupira-t-il, j’en ai rien à foutre d’être préfet moi, démerdez-vous. J’ai des occupations autrement plus intéressantes à faire que ce genre de choses.
_ La classe, scandèrent les filles aux propos du mage noir.
_ Typique de Tom Jédusor, commenta-t-elle. Tu es pourtant bien content de pouvoir faire "ce genre de choses" quand tu donnes tes cours en tant que préfet, et de profiter de tous les avantages, mais tu n’assumes pas tes devoirs.
_ C’est toi qui n’est pas normal, un Serpentard n’est pas fait pour être préfet, c’est tout. Ça correspond bien mieux aux courageux Gryffondors, aux loyaux Poufsouffles, et aux sérieux Serdaigles. Et en plus, je ne sais pas comment tu as fait, il y a très peu de filles qui sont préfète.
_ Cette année, il y a aussi Madeline qui est préfète de Serpentard, le renseigna-t-elle. Mais tu devrais le savoir, puis que tu étais à la réunion.
_ Contrairement à toi, insinua-t-il avec un grand sourire. Dis à Ethan que j’arrive, je dois juste dire un truc à Harry. En privé, précisa-t-il pour la faire partir.
Elle allait ouvrir sa bouche mais il la fit taire d’un simple regard. "En privé" sonnait tel un ordre. Il bougea tout de même pour prendre Harry à part, sans dire quoi que ce soit aux autres filles. Le survivant se demandait vraiment pourquoi cette Cristal était venue. Peut-être était-ce simplement pour s’assurer qu’il ne parlerait pas. Il n’y avait pas que Tom Jedusor dont il devait se méfier, il semblait y avoir toutes sortes de gens aussi fourbes que lui. Il ne se serait pas attendu à cela. Le comportement du mage noir ne cessait de l’étonner. Réagir comme cela à propos des fonctions de préfet, il ne l’aurait jamais crût.
_ Vous ne pouvez pas me berner, déclara-t-il en s’arrêtant brusquement.
_ Quoi? dit Harry sans comprendre alors qu’il était encore plongé dans ses pensées.
_ J’ai très ben comprit votre petite comédie, expliqua-t-il. Ce n’était pas la première fois que tu voyais Cristal, n’est-ce pas?
_ Euh…, hésita Harry confus ne sachant pas quoi répondre.
_ Vous vous êtes rencontrés dans Poudlard Express, affirma Tom avec un rictus en coin devant l’air déconfit de son camarade.
_ C’est que…, balbutia-t-il extrêmement embarrassé.
_ Oses dire que ce n’est pas vrai, coupa le mage noir en le dévisageant d’un regard perçant.
Harry avait l’impression d’être passé au crible, même s’il ne sentait aucune intrusion dans son esprit. Une sensation très désagréable. Il détourna ses pupilles vertes de ceux de son interlocuteur. Mais les deux orbes de Tom Jedusor semblaient exercés une pression insupportable sur sa tête. Il n’en pouvait plus.
_ C’est vrai, craqua-t-il, on s’est rencontré dans le Poudlard Express.
A son grand étonnement le menaçant Tom Jedusor éclata d’un rire franc.
_ Détends-toi enfin, lui tapota-t-il l’épaule, je ne suis pas idiot et j’aime bien comprendre les choses, c’est tout.
Le survivant ne comprenait pas vraiment pourquoi, mais il se sentait soulagé. Il l’avait un peu torturé avec son regard, sa voix impérieuse et menaçante, il avait eu peur qu’il s’énerve, au lieu de cela, il avait éclaté de rire. Il constatait une fois de plus que le Tom Jedusor de cette époque était bien plus mystérieux que ce qu’avait dit Dumbledore.
_ Tu as la réponse à ma question? interrogea le préfet-en-chef un sourire séducteur et confiant aux lèvres.
_ Quelle question, s’étonna Harry n’étant pas du tout branché sur la même longueur d’onde.
_ Celle où je t’ai demandé si tu étais prêt à faire confiance à un préfet-en-chef, reprit-il exaspéré.
_ Oui, à toi en d’autres mots, fit remarquer judicieusement Harry qui comprit la manœuvre.
Tom l’observa. Cet Harry Cleeford n’était pas mauvais. Il avait beaucoup de potentiel, mais en était-il conscient?
Harry n’aimait pas trop cela. Il le vit sourire une fois de plus, comme s’il attendait cette réponse.
_ A moi, effectivement, ne chercha-t-il pas à démentir. Un des meilleurs élèves de Poudlard, qui est un préfet à l’écoute de ses élèves, qui sait les écouter, les conseiller, leur faire prendre conscience de leurs propres capacités. Alors Harry Cleeford, que feras-tu? Décideras-tu de faire de nouveau confiance à quelqu’un? Ou décideras-tu de ne pas me faire confiance? Cette décision t’appartient à toi seul. Je ne peux pas la prendre à ta place. Je suis le seul préfet de Poudlard qui est aussi consciencieux, même si parfois, je n’ai pas trop envie de jouer les baby-sitters. Certaines personnes ont besoin de temps, c’est pourquoi elles sont défectueuses et doivent faire un travail sur elles.
_ Donc si je refuse, c’est que je suis défectueux, raisonna Harry.
_ Pas du tout. Il faut que ça vienne de toi. Le libre arbitre est important. Une décision est une décision. Mais les gens qui ont du mal à faire confiance ont un véritable problème mental. Ne me réponds pas maintenant. Réfléchis. Si ce n’était pas pour ça, qu’est-ce que tu voulais?
_ Je voulais savoir comment tu pouvais être si sûr que j’irai à Serpentard.
_ Je le sais, c’est tout. Je le sens, continua-t-il mystérieusement.
_ Pourquoi pas Gryffondor ou…
_ Tu n’es pas fait pour Gryffondor, coupa-t-il catégoriquement.
_ Comment tu peux le savoir?
_ Trop sombre pour Gryffondor, trop intelligent pour Poufsouffle, trop ambitieux pour Serdaigle, égal Serpentard.
Harry resta bouche-bée devant les paroles du mage noir. Etait-il aussi transparent que cela? Mais il espérait au moins être à Serdaigle. Etait-il vraiment ambitieux? Un peu. Il l’avait toujours été, cependant…
_ Quand je vois ton air, ça me dis que j’ai raison, conclu Tom avec un clin d’œil, n’est-ce pas? Si tu étais persuadé que j’avais tort, tu m’aurais ignoré. Tu verras bien ce que te dis le Choixpeaux, mais ça serait du gâchis que tu ailles dans une autre maison. Viens, je vais t’accompagner avec les premières années pour la répartition.
Il le suivit parmi la foule d’élèves.
_ C’est bon Ethan, dit Tom une fois arrivé, je prends le relais.
Il lui lança un regard glacial.
_ Je n’aime pas recevoir des ordres Tom, répliqua Ethan, et surtout pas de quelqu’un comme toi. Tu me dois le respect, je suis également préfet, et c’est moi qui te remplace.
_ Excuse-moi, je vais m’occuper des élèves maintenant.
_ Tom, tu devrais faire un peu plus attention à ta position.
_ Ma position? Questionna-t-il curieux. Qu'est-ce que tu veux dire?
Celui qui se nommait Ethan ricana. Puis de ses pupilles bleues claires, il scruta Harry.
Pourquoi cela tombe sur moi? se demanda le survivant. Il y avait quelque chose avec ce type, qui ne lui inspirait pas confiance. Simplement...Il ne l'avait connu que dans le train et il ne l’aimait pas. La conversation avec Cristal était tout de même suspecte. Non vraiment, cette époque paraissait très compliquée. Ce qui était encore plus étrange, c'est le comportement de Jedusor. Il s'était excusé, et semblait le respecter un minimum. Y avait-il des gens qui pouvaient lui tenir tête? Cela était bien mystérieux.
_ Je vois que tu essayes déjà d’influencer le nouveau, commenta-t-il en dévisageant Harry d’un ton sarcastique.
_ Pas du tout, répliqua Tom sur la défensive, nous avons juste parlé.
Il eut un autre ricanement qui ne plut pas du tout au mage noir.
_ Très cher Harry, s’adressa-t-il au Potter, cet individu est fourbe et ne manque pas d’audace, plus que tu ne sembles le penser, appuya-t-il sur le dernier mot.
_ Je te remercie pour ces compliments élogieux Ethan, ironisa le mage d’un ton sardonique, c’était très aimable de ta part.
Les yeux du Serdaigle se rétrécirent. Ils semblaient chercher quelque chose.
_ Ne crois pas que Cristal est dupe pour autant, ajouta-t-il.
Le préfet de Serdaigle mit sa main sur l'épaule de Tom et chuchota quelques mots intelligibles à son oreille, puis partit. Le Serpentard se crispa pendant une seconde et Harry aurait juré voir un éclair rouge fugace passer dans ses prunelles. Peut-être une impression? Peut-être l'avait-il imaginé après l'avoir vu tant de fois dans la Pensine.
Que venait-il de se passer, se demanda Harry. Une conversation tendue entre Ethan et Tom. Et cette phrase, un avertissement sur Tom? Et puis: " plus que tu ne sembles le penser", comment le savait-il? La Légilimancie? Il soupira intérieurement, sa première impression avait été la bonne. Cet individu Ethan semblait tout aussi dangereux que Tom Jedusor tout compte fait. A la différence que, dans le futur, on n’avait jamais entendu parler de lui…
_ Pourquoi Ethan le préfet n'est plus là? demanda innocemment une nouvelle élève.
Tom Jedusor se tourna vers elle avec un grand sourire, presque...chaleureux? Impossible. Il était hypocrite en fait, mais très convaincant.
_ Ethan m'a remplacé pendant que j'étais occupé. Je suis Tom Jedusor, Préfet-en-Chef à Serpentard. Je vous explique, à Poudlard il y a deux préfets-en-chef choisis en septième année, prit-il une voix professorale. Cette année il s'agit d'Audus Bartow de Poufsouffle. Sachez que si vous avez la moindre question ou que vous avez besoin de vous confiez, je suis là. Même si vous êtes à Gryffondor, je vous écouterai. Je n'ai pas pour habitude de laisser un élève de Poudlard sur le côté. Est-ce que quelqu'un parmi vous, souhaiterai devenir préfet?
Les élèves se regardèrent confus.
_ On ne peut pas être préfet encore, remarqua la même fille.
_ Evidemment, confirma-t-il, mais il est important d'avoir de l'ambition. Alors qui? Ne soyez pas timide. Exprimez-vous.
Quelques mains se levèrent. Harry était éberlué. Le mage noir avait obtenu leur confiance tellement rapidement.
_ Voilà, c'est bien, encouragea-t-il comme il savait bien le faire. N'oubliez pas ce sentiment. Comment tu t'appelles? Désigna-t-il la fille qui avait parlé.
_ Amalia Peyton, répondit-elle de sa petite taille avec des couettes châtain.
_ Tu es bien curieuse et tu ne veux pas devenir préfète, conclut-il avec un mince sourire.
_ Mais…, commença-t-elle mal à l’aise.
_ Amalia, je te souhaite la bienvenue à Poudlard, lui sera-t-il la main.
Tom Jedusor sera la main de tous les élèves en leurs demandant leurs noms sous prétexte qu’il voulait mieux les connaitre. Puis il arriva à Harry…
_ Tu aurais voulu devenir préfet, n’est-ce pas Harry Cleeford? interrogea le sombre sorcier.
Celui qui avait survécu réfléchit. Cette idée lui avait effectivement traversé l’esprit. Il se souvenait de ce qu’il avait ressenti quand il avait appris qu’Hermione et même Ron étaient devenus préfets, mais pas lui. Bien sûr, il avait été content pour son meilleur ami, ceci dit il n’était certainement pas le mieux placé pour occuper ce poste. A cette époque-là Dumbledore avait dit qu’il ne voulait pas lui donner plus de responsabilités, en réalité c’était parce qu’il avait peur de lui. Dans ce cas, pourquoi ne pas l’avoir nommé préfet en sixième année? A ce moment-là, il s’était senti lésé et trahi. Alors oui, il avait eu envie de devenir préfet plus d’une fois.
_ Tu n’as pas besoin de le dire, rajouta-t-il d’un ton flagorneur, tu as toujours été jaloux de ce que les autres ont eu.
Jaloux? Lui jaloux? Etais-ce vraiment de la jalousie? Il ne c’était jamais posé la question, mais il était bien plus ambitieux que ce qu’il paraissait. Oui, Harry Potter avait réprimé ce genre de sentiment. Les pensées négatives n’étaient pas pour lui, s’était-il dit. Il ne pouvait pas se permettre d’en avoir trop avec ses amis. Il avait bien vu ce qu’il s’était passé en quatrième année avec Ron, sans parler de la cinquième année. Mais, avec sa cicatrice et le lien de Voldemort, est-ce que ça avait été bien lui? Contrairement à ce que disait Dumbledore, il savait que c’était effectivement lui. La jalousie? Peut-être. Ça ne faisait pas très joli à entendre.
_ Non, je n’étais pas jaloux, démentit soudain Harry venant de se rendre compte trop tard qu’il venait d’entrer dans son jeu sans s’en apercevoir.
_ Mais tu n’aurais pas dit non, si tu avais été préfet cette année, conclu le mage noir avec une sorte de sourire insolent.
Et voilà: il était piégé. Qu’est-ce que disaient les moldus déjà? Le "diable", c’était exactement ça. Il était le diable en personne. Il comprenait un peu mieux l’avertissement d’Ethan. Et Harry s’enfonçais de plus en plus profondément dans une eau noire. Comment pourrait-il tuer quelqu’un qui joue avec les gens aussi facilement?
_ C’est vrai que j’aurai bien voulu devenir préfet, admit-il par dépit.
_ Bienvenue à Poudlard Harry Cleeford, lui broya la main Tom, et ce n’est vraiment pas une honte de vouloir un peu de pouvoir, il faut se libérer.
Il reprit sa place à la tête du groupe de première année et dirige maintenant vers le château. Ils marchèrent longuement dans la poussière et le gravier de nuit. Se libérer, hein? Est-ce que cela voudrait dire qu’il s’était toujours bridé et qu’il n’avait jamais été vraiment lui-même. S’il avait été lui-même ça aurait donné quelqu’un d’égoïste, d’ambitieux, bref un sorcier détestable. Un pur Serpentard! Cette fois, il souffla réellement. Pourquoi faisait-il attention à ce que disait Tom Jedusor de toute façon? Depuis quand ce qu’il disait le touchait? Il savait parfaitement qu’il était un Gryffondor, et c’était tout, tenta-t-il de se convaincre. Et si finalement, tout n’était pas aussi simple…
Il fut tiré de ses réflexions par des cris d’admiration. Il observa avec stupeur ce qui avait suscité tant d’émois. Au-dessus du lac se trouvait un grand pont blanc qui semblait briller d’une lueur légèrement bleuté.
_ C’est l’énorme pont de glace de plusieurs kilomètres, que notre professeur de Sortilèges, madame Elviria a construit entièrement avec des sortilèges. A seulement vingt-trois ans, elle est réputée comme étant un prodige en la matière, elle a même eut un diplôme avec mention au Ministère, mais elle est enseignante à Poudlard. La renommée de notre école à travers le monde est d’être un endroit où se rassemblent les meilleurs sorciers du monde et les génies, informa Tom qui semblait fasciné lui aussi. C’est une école de prestige. Faites attention, c’est un peu glissant.
La petite foule des premières années s’engagea sur le pont. Poudlard était aussi prestigieux à cette époque? Et dire que maintenant…Ca avait énormément baissé en terme prestige. Il glissa, il se rattrapa au bord, et sa main devint glacée. Pas de doute, c’était de la glace à l’état pure. Il avait la vue sur les eaux noires et tumultueuses du lac. A cette époque, il ne devait pas y avoir des calamars géants ou autres créatures. Mais l’eau était très agitée pour un simple lac. Il rejoignit en vitesse le groupe. Qui aurait pensé qu’au lieu de prendre une barque en bois, il traverserait un magnifique pont de glace? Il n’avait jamais entendu parler de cette madame Elviria, pourtant elle semblait très puissante…
Cette traversée d’émerveillement sur le pont sembla durer des heures, puis ils arrivèrent sur le côté du château. Ils ne tardèrent pas à le rejoindre et à entrer dans le grand hall. Ce fut, une fois de plus, la grande surprise. Harry n’avait jamais vu Poudlard aussi agité. Des centaines de fantômes traversaient la pièce comme si de rien n’était, d’autres se couraient après, Sans parler des chevaux transparent qui galopaient librement et montaient les escaliers. Il y avait aussi cette lumière tamisée. Pas de grands lustres poussiéreux comme à son époque, mais des myriades de lanternes mouvantes, en cristal, en fer forgé, en verre, qui lançaient des rayons de lumineux plus ou moins égales faisant miroiter le sol, le sable des sabliers des maisons. Dans ce monde, il semblait que la magie était omniprésente et que l’on s’en servait pour tout. Soudain, un fantôme se mit à faire tournoyer sa hache transparente qui lui échappa des mains et atterrit juste devant un élève qui poussa un cri de stupeur.
_ Sir Baron Sanglant, salua le préfet de Serpentard.
_ Ne m’appelle pas Sir voyons Tom, protesta le fantôme tandis qu’il récupérait son arme maculé de sang à moitié effacé. Ça fait combien d’années déjà?
_ Juste deux mois Baron, répondit-t-il.
_ Les vacances, ça ne t’arrives pas souvent de partir du château pendant les vacances.
Le Baron Sanglant ici? Harry pensait qu’il hantait les cachots et qu’il ne voulait pas en sortir. Le Baron Sanglant…décidément, il n’y avait des choses qui ne changeaient pas…Bienvenue à Poudlard! songea-t-il le cœur rempli d’allégresse.
_ Les enfants, s’adressa-t-il à l’assistance, je suis un des fantômes de Serpentard. Vous me trouverez souvent dans les cachots. J’espère que parmi vous beaucoup iront dans cette maison. Il faut perpétuer la puissance de la magie et…, s’interrompit-il brusquement alors qu’il venait de se revoir une plume derrière la tête. Peeves, hurla-t-il en allant à la poursuite du fantôme qui hantait, autrefois, le deuxième étage et qui poussait des petits "hihihi".
Les élèves durent se baisser pour éviter des jets de plumes lancées par Peeves avec force sur eux. Décidément, il y avait des choses qui ne changeaient jamais.
_ Vous l’aurez compris, c’était le Baron Sanglant, meubla Tom qui s’amusait de la situation. Vous apprendrez que Poudlard ne dort jamais. Il y a toujours quelque chose qui se passe dans les couloirs de Poudlard. La Dame Grise me disait justement, que c’était comme si Rowena Serdaigle avait donné une âme au château…
Visiblement, l’école de sorcellerie semblait être différente. C’était un monde coupé de tout, et où la magie était omniprésente et donc les fantômes, songea Harry. Le petit groupe de premières années se dirigea ensuite vers les monumentales portes de bois donnant sur la Grande Salle. Tom Elvis Jedusor, avança d’un pas lent et régulier en s’arrêtant devant. Il retourna vers l’assistance et obtint immédiatement le calme avec un regard sévère avant de sourire largement.
_ Une fois que nous serons rentrés, je vous appellerai un à un par votre nom et votre prénom. Le Directeur Armando Dippet vous demandera quelques petits renseignements et vous enfilerez le Choixpeaux pour la répartition. Comprit?
Certains se contentèrent de hocher la tête, d’autres ne prirent même pas la peine de répondre.
_ Répondez "oui", dit le préfet agacé. Il faut respecter l’autorité. A l’avenir vous aurez des points en moins si vous ne faites pas, menaça-t-il.
Le résultat ne fit pas attendre. Une cacophonie de "oui" s’éleva soudain de la foule d’élève. Ce n’était pas le cas d’Harry. Perdu une fois de plus dans les méandres de ces pensées, il n’avait même pas remarqué que le mage noir lui avait jeté un regard méprisant quant à l’absence de sa réponse. "Des renseignements", se triturait-il l’esprit. Quel genre d’informations pourrait-il demander, et que pourrait-il répondre. Le survivant se disait qu’il n’avait peut-être pas assez étudié son mensonge. En fait pas du tout. C’est à ce moment-là que Tom choisit d’ouvrir la grande porte.
Les élèves pénétrèrent dans la Grande Salle et furent emportés par la lumière tout aussi particulière et tamisé que dans le hall. Le ciel enchanté au-dessus des tables, était d’un magnifique bleu nuit avec des étoiles à perte de vue. A la hauteur de leur tête, se trouvait une multitude de bougies flottantes. Une deuxième, puis une troisième rangée continuaient de voler. Et plus que dans le hall, il y avait toute sorte de lanterne illuminée. Fer forgé, verre et même bois découpé qui projetait des fromes de balais ou vif d’or sur les murs. Harry n’avait jamais vu la salle à manger de Poudlard aussi belle. Non, en réalité il n’avait jamais vu l’école aussi magnifique et majestueuse. Les élèves qui pensaient déjà que Dumbledore en faisait trop avec le ciel, mais ce n’était rien à côté. Que s’était-il passé?
Les rumeurs des conversations avaient bon train. La nourriture était sur toutes les tables, poulet, rôti de porc, légumes, gratins…Certains adolescents avaient leurs chapeaux pointus. Des elfes de maison renouvelaient la nourriture et les carafes de jus de citrouille ou autres boissons, richement sculpté et gravé dans le verre. Non, le Poudlard du temps de Tom Jedusor, n’était pas le même qu’à son époque. Il en était déjà accro.
Un monsieur corpulent tapa brusquement du poing sur la table des professeurs en se levant, ce qui eut le bénéfice de rétablir le silence.
_ Bienvenue à tous à Poudlard, déclara-t-il. Je suis Armando Dippet, le directeur. Je ne vais pas présenter les professeurs parce qu’ils le feront très bien en cours, mais cette année nous avons la talentueuse lady Elviria qui sera une fois de plus votre professeur de Sortilège.
Une jeune blonde avec des cheveux tout frisés, se leva et s’inclina. Elle avait des yeux bleu sombres et glacials.
_ Cette année, nous allons aussi accueillir un élève, reprit le directeur, transféré de Rowena Collège directement en septième année. Harry Cleeford, veuillez applaudir.
Un tonnerre d’applaudissement se fit entendre, ce qui agita le survivant qui n’arrêtait pas de regarder à droite, à gauche. Il soupira. Lui qui voulait passer inaperçu.
_ Sur ce, nous allons commencer la répartition directement par ce nouvel élève.
Quoi? Là, maintenant, tout de suite? Stressa Harry Potter.
_ Présentes-toi, ordonna le directeur.
Brusquement tous les regards s’étaient dirigés vers lui. Son cœur battait à tout rompre, et la chaleur lui montait aux joues. Un silence de mort s’était abattu, et ils attendaient tous sa réponse. Ces yeux si variés rivés sur sa personne, ne faisaient que faire augmenter la pression. Qu’allait-il dire? Qu’allait-il faire? Et si on se rendait compte que c’était un imposteur? Il essaya d’ouvrir la bouche une première fois, mais aucun son n’en sorti. Il recommença, mais ce fut de même.
_ Donc c’est Harry Cleeford, claironna soudain la voix de Tom Jedusor qui l’avait observé à la dérobée jusque-là. Tu as quel âge?
_ Seize ans, répondit-il du tac au tac.
Il s’est passé quoi? J’ai répondu tout à fait normalement. Ne me dis pas que c’est cet enfoiré de Tom qui…
_ Que comptes-tu faire après Poudlard? Continua le directeur inflexible.
C’était une trop bonne question. Il n’était pas venu à Poudlard en traversant le temps, pour faire des projets d’avenir.
_ Je crois que je veux devenir Auror, avoua-t-il. J’ai l’intention de travailler pendant cette septième année.
Ca y est. Il était débloqué. Et même si ça lui faisait mal de l’avouer, c’était grâce à Tom.
_ J’espère bien, répliqua sèchement le directeur en fronçant des sourcils, cette année il y a les A.S.P.I.C. pour les septième années et c’est très important. Tu as toute une année pour être sûr de ce que tu vas faire. Cleeford, c’est issue d’une famille de Sang-Pur, tu peux nous montrer ton blason?
Blason? Il n’avait jamais entendu parler de blason. C’est vrai que les Black avaient des armoiries…Respire Harry, respire, se raisonna-t-il alors qu’il avait l’impression d’étouffer. C’est alors que son regard tomba sur sa main. Mais oui, c’est ça. Comment c’était arrivé là? Il leva lentement le bras et montra une chevalière qui était à son doigt. Elle était en or et représentait dans un Cf superposé en haut à gauche, et au centre un aigle qui tenait une baguette magique dans ses serres. Depuis quand avait-il une chevalière? Abelforth n’avait pas dit qu’il aurait ce bijou une fois arrivé ici.
_ Il est temps d’aller enfiler le Choixpeaux, conclu le directeur.
Harry soupira intérieurement de soulagement. Il avait réussi. Maintenant, il fallait qu’il n’aille pas à Serpentard. Les jambes flageolantes, il s’avança doucement vers le tabouret. Il marqua quelques secondes d’arrêt, prit le Choixpeaux, s’assit et le mit sur la tête. Maintenant, il suffit juste d’attendre, tenta-t-il de se rassurer.
_ Harry Cleeford, s’éleva dans sa tête la voix du Choixpeaux, tu as seize ans et tu es très intelligent.
_ Effectivement, pensa-t-il surpris et flatté oubliant complètement la modestie.
_ Cette réponse me met sur la voie, reprit l’artéfact magique. Tu as subit beaucoup de choses en très peu de temps, non mon garçon n’essaye pas de démentir, et après cette épreuve tu ne seras plus jamais le même. J’élimine d’office Gryffondor et Poufsouffle.
_ Quoi, protesta-t-il, mon Gryffondor, gémit-il intérieurement.
_ Inutile, répliqua-t-il violemment, tu as peut-être été un Gryffondor dans une vie antérieure, mais tu ne peux pas l’être dans cette vie.
_ Alors à Serdaigle, mettez-moi à Serdaigle, supplia-t-il dans sa tête.
_ Humm, je ne suis pas sûr que ce soit le bon choix.
_ C’est le bon choix.
_ Tu as du talent, et tu as besoin qu’on le reconnaisse. Tu as besoin qu’on le mette en valeur, tu as besoin d’un endroit où tu pourras progresser et où on t’encouragera à cela.
_ Exactement, c’est pour ça que je veux aller à Serdaigle, approuva Harry qui s’était reconnu dans cette description.
_ Non, tu vois mon garçon, les Serdaigles sont seuls, ils n’ont pas besoin qu’ont les reconnaissent. Tout homme s’enrichit quand abonde l’esprit. Tel est une de leur devise.
_ Mais…
_ SERPENTARD, hurla à haute voix le Choixpeaux.
Harry eut l’impression qu’il allait avoir la nausée. Abasourdit, il se leva presque mécaniquement, posa le Choixpeaux et commença à marcher. Peut-être qu’en fin de compte, il ne croyait plus à Gryffondor, mais il aurait voulu croire qu’il serait à Serdaigle. " Trop sombre pour Gryffondor, trop intelligent pour Poufsouffle, trop ambitieux pour Serdaigle, égale Serpentard." Les mots de Tom résonnaient dans son esprit, comme un écho. C’était exactement ce que le Choixpeaux lui avait dit en substance. Il n’avait pas parlé d’ambition, mais vouloir de la reconnaissance était-ce aussi une caractéristique de Serpentard. Harry ne savait plus. Dans un état second ses yeux balayèrent les deux tables du fond. A la dernière sur sa droite qui était près du mur, des élèves se mirent à siffler, à frapper sur la table et à lui faire des grands signes. Alors c’était là qu’était les Serpentards. Ça pourrait être pire songea-t-il.
_ Très bien, claironna le directeur qui s’était relevé, le premier élève de l’année est à Serpentard. Tom.
_ Aurora Rising, appela le Préfet-en-Chef.
_ Oui, s’éleva une petite voix enrouée.
La jeune fille avec des traits encore enfantin et des longs cheveux en bataille s’avança, tandis qu’Harry était finalement arrivé à la table des Serpentard.
_ Présentes-toi, demanda de nouveau le directeur.
_ Je m’appelle Aurora Rising, j’ai onze ans. J’adore la magie et j’ai hâte d’étudier à Poudlard.
_ Tu sais déjà ce que tu veux faire après Poudlard, continua-t-il inflexible.
_ Non, pas encore.
_ Oui c’est tout à fait normal, tu as le temps d’apprendre ici. Rising…, pensa-t-il à voix haute, ça ne me dis rien, tu as des armoiries, un blason?
_ Je suis une née-moldue, avoua-t-elle devant tout le monde.
_ Ah, je m’en serais douté, remarqua avec mépris le directeur avant d’arborer son sourire le plus chaleureux, bienvenue à Poudlard Aurora.
_ Merci monsieur le directeur, répondit-elle avant d’aller s’assoir sur le tabouret.
_ GRYFFONDOR, hurla-t-il au bout de quelques secondes.
Harry s’était assis à côté de quelqu’un qui lui avait fait signe, par manque de place. Ce garçon blond se mit à huer comme beaucoup de Serpentards.
_ Cette fille au sang moldu ne devrait même pas être là, commenta-t-il.
Oui, non seulement Harry avait été répartit à Serpentard, mais en plus il devait subir toute leur idéologie. Après tout, sa mère avait montré que les sorciers nés-moldus pouvaient faire de grandes choses. Il n’était plus le courageux Gryffondor qui la défendrait bec et oncle au risque de s’attirer les foudres des autres. Mais ce n’était pas pour autant qu’il était d’accord. Pourtant, il se taisait. Certains diraient c’était une attitude lâche digne de Serpentard, mais lui ne s’en rendait même pas compte.
_ Après que Phineas Nigellus Black les a bannit de l’enceinte du château, le ministère a imposé à Poudlard d’accepter les sorciers nés de parents moldus.
_ Je croyais que Poudlard faisait ce qu’il voulait, intervient Harry.
_ Ça c’est ce que crois, en réalité le ministère n’a pas trop apprécié le directorat de Phineas Nigellus au château, continua-t-il. Excuses-moi, c’est juste que, ça me révolte. Kris Towen, tendit-il la main à Harry qui la serra.
_ Enchanté, moi c’est Harry P…
_ Cleeford, coupa-t-il, je sais. Tu es le premier nouveau Serpentard cette année.
Ça avait été juste. Il avait encore faillit dire Potter. Tom appela le prochain élève sur la liste et les élèves de Serpentard commencèrent à manger. Harry en fit de même. Il mangea du rôti de porc avec des haricots blancs et fut étonné de voir de la bièraubeurre.
_ Il n’y en avait pas à Rowena Collège, interrogea Kris.
_ Pas vraiment, se contenta-t-il de répondre.
_ L’alcool est presque une tradition chez les sorciers. Prends-en autant que tu veux, les elfes de maison nous donnent de leur vin des elfes aussi, sans parler de l’hydromel.
C’était sûrement Dumbledore qui l’avait fait interdire, une fois devenu directeur. Harry s’en versa un verre avec la cruche, mais n’en boirait pas plus. L’appel des élèves, les questions du directeur et la répartition paraissait interminable. Une vingtaine de première année fut répartit à Serpentard au total et il fut étonné de voir qu’il y en avait plus que dans les autres maisons. Cette époque était à la fois similaire et différente. Il avait pensé que Kris Towen lui parlerait d’autre chose, mais ce n’était pas le cas, celui-ci était resté silencieux. Entre-temps Tom avait fini l’appel et s’était installé un peu plus loin à la table.
_ Tu en quel année? interrogea Harry pour faire la conversation.
_ En sixième année, répondit-il en tapotant le chiffre six sur son uniforme. Tu n’as pas remarqué? A droite il y a le blason qui est brodé sur la poitrine et à gauche au même niveau un chiffre qui indique l’année.
Maintenant qu’il le disait. Harry se souvenait d’avoir déjà remarqué ce détail sur la robe de sorcier de Tom dans la Chambre des Secrets. C’était d’ailleurs la seule différence avec leur uniforme du futur. Il regarda autours de lui. Tous les Serpentards avaient le blason de leur maison avec le serpent et le chiffre indiquant l’année. Harry ne savait pas trop s’il avait voulu parler pour oublier qu’il était à Serpentard, mais il n’aimait pas trop que le fameux Kris Towen qui l’avait invité à s’assoir et qui s’était présenté, ne lui adresse plus la parole. Au moins, il ne se faisait pas trop remarquer.
En désert, il mangea du flan aux raisins qui était très bon d’ailleurs. Pendant ce temps, il vit le groupe de première année se lever et suivre Tom comme un seul homme. Avec son petit discours de tout à l’heure, il les avait déjà au creux de sa main.
_ Tu ne devrais pas aller avec eux? fit remarquer Kris observateur par-dessus ses lunette à montures noires rectangulaire.
_ Je ne suis pas en première année, protesta Harry d’un ton prétentieux.
Son interlocuteur esquissa un sourire en coin.
_ Bien répondu, remarqua-t-il. Notre Préfet-en-chef Tom est suffisamment consciencieux pour qu’il vienne te chercher après.
_ Lui, murmura presque le survivant en se ratatinant inconsciemment sur sa chaise.
_ Oui lui, confirma-t-il ses pires craintes, si tu ne l’attends pas, tu risques de le mettre en colère, et il vaut mieux éviter de mettre en colère notre petit préfet.
_ Qu’est-ce que tu veux dire, pâlit brusquement Harry.
_ Rien d’important. (Il fit un geste de désinvolture avec la main comme tout cela n’avait pas d’importance.) C’est juste que…, sembla-t-il hésiter, on ne sait jamais comment il va réagir. Parfois il peut éclater de rire ou parfois il peut te le faire payer. (Ses yeux étaient devenus froids et son ton sérieux.) Enfin, du moment que tu n’énerves pas le roi, appuya-t-il sur ce mot, je suppose que tout ira bien. Tu devrais peut-être prendre ton café ou ton thé en attendant, il devrait en avoir pour un moment.
Alors qu’Harry pensait en avoir fini avec le dessert, des services à thé avec des tasses en porcelaine, des pots de lait et d’eau bouillante, ainsi que des cafetières fumantes venaient d’apparaitre sur l’immense table. Décidemment, il y avait encore tellement de choses que le sorcier ne connaissait pas. Des dizaines de bocaux en verre se dressaient devant lui, avec des feuilles à l’intérieur, portant des étiquettes indiquant la provenance et le type.
_ C’est le thé, répliqua Kris agacé devant son air effarouché. Après tout, c’est grâce aux sorciers que les moldus ont du thé.
Du thé en feuille, quel raffinement. Harry n’avait pratiquement vu que du thé en sachet jusque-là. Cependant, il fut étonné de voir qu’il n’y avait que du thé vert et noir. Il y avait du jasmin aussi. La plupart venait d’Inde, mais il y en avait aussi du Japon, de Chine avec son célèbre thé noir fumé, de Thaïlande, de Viêtnam…et de Poudlard, lu-t-il incrédule.
_ Ça veut dire quoi ça, s’adressa-t-il à Kris qui était de plus en plus exaspéré.
_ Tu es sûr que tu viens vraiment d’une grande famille? Cingla-t-il. Enfin bon, je comprends ton étonnement. (Il prit un des flacons contenant des feuilles noires aux reflets bleutés toutes sèches et pliés et le montra à Harry.) Ça, ça vient de Poudlard.
_ J’avais compris, bougonna le Potter, comment c’est possible?
_ C’est du thé magique.
_ Quoi!
_ Oui, c’est une des races de thés qui vient d’une plante magique qui est cultivé ici, dans une serre de botanique. Il y en a plein. Bah, tu finiras par t’y habituer. Peut-être que tu auras le temps de tout goûter, nargua-t-il.
_ Très marrant.
_ Et tu n’as encore rien vu. Là-bas, dit-il en montrant un peu plus loin sur sa gauche à la longue table, il y a tous les bocaux pour les infusions. Camomille, cynorhodon, tiges de gougères, orties…
_ Incroyable, s’émerveilla Harry plein d’étoiles dans ses yeux.
Il n’aurait jamais crût que la botanique puise être aussi formidable. On dirait presqu’ici c’était une sorte de traditions depuis des centaines d’années. Poudlard avait bien changé à son époque, l’école avait beaucoup perdu. Il comprenait mieux ce que Tom voulait dire au début par "école de prestige". Qu’était-il donc arrivé en même pas cent ans? A son époque, la botanique ne comptait pas. Dumbledore avait même envisagé de la supprimé. Lui, qui s’était imaginé une septième année ennuyeuse avec Tom qu’il devrait tuer, ça allait être beaucoup plus amusant que ça. Harry avait l’impression d’être à Poudlard, mais de ne pas être à Poudlard en même temps. Et ce concept lui plaisait totalement. Il voulait faire ses preuves dans cette nouvelle école.
_ Tu vois les petits flacons là-bas, montra-t-il cette fois à droite. Ce sont les épices et les arômes.
_ C’est à toi de trouver la bonne combinaison pour faire quelque chose qui te plait. Tu peux le mettre dans ton thé ou dans ta tisane. Tu trouveras de la cannelle, de l’hibiscus, du curry, des clous de girofles, mais aussi toute sorte de piments magiques cultivés également ici. C’est sûr que même le manoir des Black il n’y a sûrement pas une telle variété. Mais après tout, nous sommes des sorciers de Sang-Pur anglais, et en plus tu as les petits sablés à l’orange.
_ Je n’avais jamais vu ça, dit Harry.
_ Oui, ça fait ça au début. Tu n’as jamais été dans l’immense boutique de thé dans l’Allée des Embrumes?
Il n’y avait pas d’endroit comme ça sur l’Allée des Embrumes… Enfin, en même temps, il n’avait jamais dépassé le magasin de Barjow et Beurk qui était tout au début. Elle était tellement longue qu’elle se perdait dans la brume, d’où son nom. Harry n’avait jamais mit les pieds là-bas. Comment quelque chose de si incroyable pouvait-il être dans la sinistre Allée des Embrumes? Ça n’avait aucun sens.
_ Non, avoua-t-il.
_ Aha, c’est dommage. Peut-être que c’est ton elfe de maison qui y allait. Beaucoup de sorcier respectable ne veulent pas y aller parce que c’est l’Allée des Embrumes, ils ne savent pas ce qu’ils ratent. Sans parler de leur salon de thé…
D’accord, là Harry avait vraiment envie d’y aller. D’habitude il n’aimait pas ce genre de truc, mais s’il y avait autant de variété qu’ici, ça devait être du même niveau qu’Honeyduke ! Il fut presque déçu quand il ne put pas faire son thé parce que Tom venait de revenir.
_ La prochaine fois, je t’expliquerais quel sorte de café il y a dans les boîtes transparentes, se moqua Kris en voyant son aîné.
_ Kris, toujours aussi moqueur à ce que je vois, débita Tom juste derrière lui.
Le sixième année se contenta de sourire.
_ J’ai un thé à prendre Tom, le défia-t-il. Celui que tu prends très fort et bien amère avec ta rondelle de citron.
_ Ce n’est pas parce que tu es préfet que tu es à égalité avec moi Kris, menaça-t-il. Tu te souviens que je peux te mettre des heures de retenue si tu ne me respectes pas. N’est-ce pas, Towen?
Il venait de dire tout cela d’une voix mielleuse, ce qui était quelque part encore plus terrifiant. Le masque d’arrogance de son cadet se brisa. Harry soupira, puis se leva. Kris Towen n’aurait rien dût dire.
_ Je rigole Kris, t’as vraiment crût que j’allais m’énerver pour si peu? C’est vrai, j’adore boire un thé amère pratiquement imbuvable et alors?
Il avait recommencé. Tom Jedusor venait de rire aux éclats devant toute la classe de Serpentard. Même si Kris semblait rassuré, le mage noir venait mine de rien, de faire la meilleure des attaques en le cassant complètement. Mais ce qu’Harry se demandait, c’était si cette phrase était un sous-entendu ou pas. Le Préfet-en-Chef, s’était donné beaucoup de mal pour la détruire…
Le jeune Potter suivit Tom qui traversa la Grande Salle et pénétra ensuite dans le hall.
_ Kris est un garçon très intéressant, il est digne d’une grande famille, ajouta Jedusor. Alors cette réponse?
_ Celle où tu m’as expliqué que j’étais un cinglé si je ne te faisais pas confiance, résuma Harry.
_ Je ne l’aurai pas dit comme ça, mais peut-être.
_ C’est non, Tom Jedusor, je ne te ferai pas confiance. Ton petit discours pour me faire flipper n’a pas fonctionné. Je ne fais confiance qu’à moi-même.
Il eut un grand sourire carnassier que le survivant n’aima pas du tout. Pourquoi avait-il l’impression qu’il s’était une fois de plus fait avoir?
_ Voilà, c’est bien, c’est bien. Il ne faut avoir confiance en personne à part en soi-même, tapota-t-il ses cheveux comme s’il était un animal. Je vois que je ne t’ai pas sous-estimé.
_ C’est pas vrai, tu m’as manipulé.
_ Je ne t’ai pas manipulé Harry Cleeford. Je t’ai demandé de faire un choix, tu l’as fait. C’est aussi simple que ça, répondit-il alors qu’ils étaient descendus dans les cachots.
_ Et à quoi ça te servais de savoir ma réponse?
Harry était vraiment énervé par ce Tom.
_ Tu vois, si tu m’avais fait confiance, ça aurait été ta plus grande force, mais aussi ta plus grande faiblesse. Si tu m’avais fait confiance, tu n’aurais pas été mieux que ces aguicheuses qui me courent après ou que ces flatteurs qui me font de la lèche parce que je suis puissant.
Le survivant se reconnaissait dans cette description. Ces derniers jours il s’était souvent demandé si on avait été ami avec lui, parce que c’est lui ou parce que c’était Harry Potter. Tom s’était arrêtait tout comme lui, et le regardait à présent droit dans les yeux.
_ Donc, qu’est-ce que tu essayes de dire, Tom?
_ Que tu es supérieur à tous ces sorciers. Que tu as énormément de potentiel et que tu peux atteindre des sommets avec ta magie. Empares-toi de ce que tu veux et tu n’imagines même pas ce que tu pourras faire.
Harry était un peu interloqué au fond de lui, il ne le montra pas bien-sûr. Il s’était attendu à tout sauf à ça. Il ne s’était pas attendu à entendre qu’il était spécial. Lui, supérieur? Il avait du mal à y croire. Fondamentalement, il n’avait aucune raison de le croire. Mais c’était agréable à entendre, extrêmement agréable. C’était probable qu’il essayait de l’amadouer, mais pourquoi?
_ Je ne sais pas pourquoi tu me dis ça, ni ce que tu complotes d’ailleurs. Tu es un grand manipulateur narcissique, prétentieux et je ne te fais absolument pas confiance, dit-il sèchement en colère.
_ Et tu as tout à fait raison de ne pas me faire confiance, approuva-t-il avec un grand sourire comme si rien ne pouvait le déstabiliser. On a tous des qualités et des défauts, ce sont les miens je le reconnais, tu m’as très bien cerné Cleeford. En ce qui te concerne, tu as raison de ne faire confiance à personne, mais encore faudrait-il que tu es confiance en toi. Babiole, pour le mot de passe.
Il venait de se faire royalement humilier comme Kris tout à l’heure. Mais que voulait-il dire par-là? Ils entrèrent tous deux dans la salle commune des Serpentards qui n’était pas comme dans ces souvenirs.
_ Voilà, c’est le chemin Cleeford, conclu-t-il. Le dortoir c’est l’escalier du bas pour les garçons. Attention, c’était des oubliettes avant, alors il y a plusieurs petites salles avec le nom des élèves écrit sur les portes. Tu veux que je t’accompagne?
_ Non merci, ça ira, coupa-t-il ne voulant pas rester une seconde de plus en sa compagnie.
_ Très bien, ne te perds pas dans les couloirs sinueux. Voici ta clef.
Il mit dans la main d’Harry une clef argenté avec un serpent enroulé autour de la boucle.
_ Une clef, demanda-t-il incrédule.
_ Oui, chaque membre de Serpentard en a une. C’est une spécifié de notre dortoir. Je crois que dans la pièce où vous êtes il n’y a que quatre personnes, toi comprit. Donc faites attention de bien fermer la porte quand il n’y a personne.
Harry hocha bêtement la tête. Il n’était pas au courent de ça. C’était vraiment une nouvelle école! Il se dirigea vers l’escalier en colimaçon qui descendait ne voulant pas traîner une seconde de plus avec ce psychopathe qui lui avait foutu une migraine…Pendant ce temps, Tom s’assit dans un fauteuil qui était encore et une meute de filles se placèrent à côté de lui.
_ C’est vrai Tom, toute la presse disait que tu avais vaincu Grindelwald?
_ Malheureusement ce n’est pas aussi simple que ça, répondit-il avec une moue déçu. Et je n’ai pas envie d’en parler.
_ Allez racontes-nous ton voyage en Europe de l’est…
_ Ça suffit, j’ai dit que je n’en parlerai pas, se leva-t-il brusquement.
Les filles se répandirent en excuses et s’accrochèrent même à la robe de Tom pour le supplier de ne pas partir ou de ne pas s’énerver. C’était pathétique, pensa Harry qui s’était arrêté au milieu de l’escalier et qui regardait la scène. Et lui, il était supérieur à ces gens-là avait dit Tom. Pff, il avait encore réussi à l’embrouiller. Encore…
A deux heures du matin dans la salle commune de Serpentard.
Tout le monde était allé se coucher, sauf deux personnes qui s’étaient fait des signes. Il s’agissait de Tom Elvis Jedusor et de Cristal Hopwell.
_ Alors Cristal, tu as réfléchit à ma proposition?
_ Parfaitement.
_ Et? Insista-t-il.
_ Après avoir longuement peser le pour et le contre, je vais m’allier avec toi. Je veux bien que tu me donnes des cours de magie. Je veux être plus forte. Je veux être en mesure de pouvoir me venger moi-même.
_ Je sais que tu fais partit du clan Hopwell, et que tu es une Sang-Pur. Je sais aussi pour les trois autres familles et votre rôle de régner sur ce que vous appelez la pègre sorcière.
_ Comment peux-tu savoir? Quand je t’ai rencontré l’autre fois, tu ne savais pas, remarqua-t-elle.
_ J’ai fait des recherches, qu’est-ce que tu crois.
_ Même en faisant des recherches c’est impossible de trouver quoique ce soit sur nous.
_ L’Informateur Cristal, l’Informateur.
_ Tu connais l’Informateur? Ce mec est un malade, qui n’a jamais été à Azkaban parce que les Aurors n’ont pas étés capables de l’arrêter.
_ Ils ne sont clairement pas de taille.
_ Tom, tu n’as pas intérêt à dire quoi que ce soit sur nous.
_ Evidemment. De toute façon on ne me croirait pas. Maintenant que je sais ça, j’aimerais savoir comment tu comptes te venger?
_ Je ne sais pas. Honnêtement, je ne sais pas. Il faut déjà que je retrouve le commanditaire qui ordonné à Grindelwald de tuer mon père, ma sœur et ma mère. Et puis, Grindelwald ne s’en sortira pas comme ça non plus.
_ Ça risque de prendre beaucoup plus de temps que tu ne le penses. Qu’est-ce que tu feras quand tu hériteras du clan? Tu arrêteras ta vengeance?
_ C’est toi qui as dit que je devais me venger et que tu m’y aideras. Si tu ne veux pas, c’est pas grave.
_ C’est avant de savoir tout ça. Je ne sais même pas dans quoi je mets les pieds et c’est quelque chose que je déteste.
_ Je m’en fous, j’ai été naïve de te croire. Dire qu’au départ je n’avais même pas l’intention de me venger…
Elle fit un mouvement pour s’en aller, mais il l’a rattrapa violemment par le poignet.
_ Je n’ai pas finit, tu restes là, ordonna-t-il. Je le pensais tu sais, tu n’utilises pas tes ressources. Puisque tu es d’accord, je vais t’enseigner ce que je sais. Tu resteras après mes cours et je t’apprendrais plein de sorts.
_ Il y a un mais, n’est-ce pas? Tu ne vas pas donner ses cours gratuitement.
_ Peut-être que je demanderais une petite faveur de temps en temps, mais n’oublie pas Cristal, si tu ne fais pas tout ce que je te dis, je ne te donnerai plus de cours.
_ Je pourrai peut-être m’en passer, le provoqua-t-elle.
_ Je l’espère pour toi, mais j’en doute. Et puis, il y a autre chose.
_ J’en étais sûr. Ça ne pouvait pas être aussi simple.
_ Il faut qu’on sorte ensemble, déclara-t-il du but en blanc.
_ Quoi, se dégagea-t-elle de sa poigne. Mais t’es malade où quoi. Je ne fais dans le sentimentalisme à la Gryffondor et je pensais que c’était aussi ton cas.
_ Evidemment, c’est uniquement en termes de tactique. Ces derniers temps, Dumbledore me surveille un peu trop.
_ Tu veux dire, depuis que tu as ouvert la Chambre des Secrets?
_ Je ne suis pas le seul à savoir des choses, répliqua-t-il d’une voix glaciale.
_ De toute façon, Poudlard ne devrait pas avoir confiance en Dumbledore, crois-moi.
_ Qu’est-ce que tu veux dire?
_ Quoi tu ne sais pas? Abelforth Dumbledore le frère d’Albus fait partit des sorciers de la pègre. Et je ne te parle même pas d’Aria qui a simulé sa propre mort ou d’Albus notre cher professeur qui serait en contact avec Grindelwald.
_ Vraiment? Il faudra que tu m’en dises plus.
_ Ce sont des informations confidentiels, souri-t-elle hypocritement.
_ Mais franchement, je ne l’aurais jamais crût.
_ En ce moment, on vit dans un monde tellement dangereux, que les gens ne sont jamais ce qu’ils ont l’air. Je suis étonné que ton Informateur ne te l’ai pas appris à coup de baguette magique.
_ En tout cas, pour distraire son attention, il faut qu’on fasse semblant de sortir ensemble. Pour lui, l’amour est important.
_ Je n’aime pas trop cette idée Tom, mais j’ai peut-être bien besoin qu’il ne soupçonne rien à mon sujet.
_ Tu es d’accord, évidemment je préviendrai les Serpentards, je n’ai aucune envie qu’on dise que je suis un amoureux transis. Cela nuirait à mon image.
_ Et à la mienne. Attends, réalisa-t-elle, tu parles de s’embrasser pendant toute la journée?
_ Oui, et de préférence pendant le cours de Dumbledore. On essaye? interrogea-t-il avec un petit sourire sadique.
Il la plaqua contre la palissade en bois près de la cheminée, et l’embrassa assez longuement. Ses lèvres restèrent clauses et ne répondit pas du tout au baiser.
_ C’est bon, tu as finit? Je ne t’aime absolument pas tu sais, tu me dégoûtes.
_ Et moi donc. Mais il va falloir que tu sois plus crédible à l’avenir ou si non je serais obligé de mettre quelque choses sur mes lèvres pour te rendre plus réceptive.
_ Ça s’appelle du viol Tom, je n’apprécie vraiment pas.
_ Mais on n’a pas vraiment le choix.
_ D’accord, je ferais un effort. Oooorrr, je n’arrive pas à croire que tu m’as embrassé. (Elle s’essuya la bouche avec sa manche et bâilla.) Je vais me coucher Tom. A demain pour ce cauchemar.
C’est pas gagné, pensa Tom qui lui fit un petit signe de tête. Dumbledore pensait qu’il avait un cœur de pierre, très bien, il allait lui faire croire qu’il était capable d’aimer. Il était sûr que le vieil homme réviserait son jugement.