
Au revoir
Le visage d'Harry se durcit en reconnaissant la voix et la personne en face de lui. Une femme avec de longs cheveux bruns bouclés épais, des paupières lourdes, un visage émacié qui semblait avoir récupéré des forces, oui Harry la connaissait, même trop bien.
_ Bellatrix, se contenta-t-il de dire d'un ton plein de ressentiment. J'aurais dut m'en douter.
Mais en réalité, il était soulagé que ce ne soit pas Voldemort. D'ailleurs pourquoi avait-il envoyé Bellatrix?
_ Tu aurais dut. Qu'est-ce que tu croyais? Que le Seigneur des Ténèbres n'aurait pas laissé un endroit aussi évident sans surveillance? Il savait que tu viendrais ici Potter, il connaissait exactement tes intentions. Il peut lire en toi comme un livre ouvert, il sait exactement qui tu es et ce que tu veux.
_ C'est faux, Voldemort ne me connait pas, douta-t-il soudain.
_ Ne prononce pas son nom, beugla-t-elle en pointant sa baguette sur lui. Pourtant, tu es ici Potter, exactement comme il l'avait prédit. Tout comme il savait que tu viendrais au ministère pour récupérer la prophétie. Tu aurais pu faire un bon mangemort si tu étais de son côté tu sais.
_ Qu'est-ce tu veux? s'énerva-t-il.
Harry pointa sa baguette sur elle. Il voulait se venger. Cette femme avait tuée son parrain. Son bras trembla. La dernière fois qu'il avait lancé le Doloris, ça ne s'était pas très bien passé. Il devait le faire pour se venger, pour Sirius.
_ Vas-y Potter, lances ce Doloris, je sais que tu en as envie, mais tu as peur.
_ Je n'ai pas peur, répliqua-t-il vivement.
_ Alors prouves-le Potter. Rappelles-toi de ce que je t'ai dit la première fois.
Harry s'en rappelait maintenant. Elle lui avait dit qu'il fallait vraiment vouloir la souffrance de l'autre et y prendre plaisir.
_Endoloris, lança-t-il sur Bellatrix.
Celle-ci se contenta de s'écarter pour laisser passer le pâle éclair de lumière rose. Harry avait ressenti, faiblement, quelque chose de froid au fond de lui. Il ne pouvait pas expliquer de quoi il s'agissait.
_ Bien mieux que la dernière fois, minauda-t-elle, mais encore faible. Je savais que tu l'avais en toi Potter, il faut juste le vouloir, or tu ne le veux pas. Ceci-dit, un côté sombre très intéressant, pensa-t-elle à voix haute.
_ Je n'ai pas de côté sombre, répliqua-t-il, Stupefix.
_Protego, se protégea-t-elle en retour. Bien plus que tu ne le crois Potter. Dommage que tu ne l'exploites pas d'avantage.
Elle fut tellement rapide qu'Harry eut du mal à éviter le jais rouge qui fonçait droit sur lui.
_ Trêve de bavardage, je vais te tuer, comme j'ai tué mon cher cousin.
_ Ne parles pas de Sirius, cria-t-il. Impedimenta.
_Protego, tu n'as pas encore comprit Potter que la magie bénigne n'a aucun effet sur moi. Regardes, je vais te montrer. Empediem.
Le sort projeta Harry en arrière contre une pierre tombale. Il se redressa douloureusement et brandit sa baguette d'une main tremblante. Elle va me tuer, pensa-t-il. Il était clair que Bellatrix était plus forte que lui. Il se sentait tellement faible, comme lors de sa quatrième année. Les prunelles d'Harry s'assombrirent, et un sentiment glacial montait en lui. Il voulait se venger de Bellatrix, il souhaitait la voir à terre plus que tout au monde.
_Sectumsempra, s'éleva sa voix froide et beaucoup top calme alors qu'il ne pouvait toujours pas se relever.
Bellatrix para facilement le sortilège avec une sorte de fumée noire. Harry avait la vue brouillée, même avec ses lunettes cassées, mais il continua en enchaînant avec le premier sort qui lui vint à l'esprit.
_ Voilà ton côté sombre, triompha-t-elle, je le savais, je le sa…
_Diffindo, contre-attaqua-t-il alors qu'il avait réussi à s'assoir.
Bellatrix surprise, fit un geste maladroit de baguette qui dévia le sort sur sa jambe. Elle poussa un hurlement. Une entaille venait de se former sur son genou, le tulle noir de sa robe fuchsia, commençait à s'imbiber de sang qui dégoulinait le long de son mollet. Harry n'aurait jamais pensé, qu'un simple Diffindo sur une personne pouvait faire ça. Jusqu'à présent il n'avait lancé ce sort que sur des objets. Les mots étaient venus tout seul, comme s'il n'avait pas pu les retenir. Sa victoire temporaire lui redonna assez de force pour qu'il puisse se relever, mais il souffrait énormément de la cheville. Il savait que c'était le moment de réattaquer, mais il n'avait jamais vu Bellatrix blessée auparavant. Elle était échevelée, portait une robe à bretelle rose fuchsia excessivement chargée en dentelle et en tulle noir. Harry se surprit à penser qu'elle paraissait beaucoup plus jeune que son âge. Elle semblait avoir rajeunit depuis qu'il l'avait rencontré au ministère...Peut-être, était-ce Azkaban? Sirius aussi paraissait avoir prit dix ans de plus. Il ne savait pas quoi penser en la voyant dans cet état-là. Il ne ressentait aucune culpabilité, après tout ce qu'elle lui avait fait, ce n'était que justice. Il voulait la faire souffrir autant que lui avait souffert avec la mort de Sirius. Ce qui dérangeait le plus Harry, c'était qu'il aimait la voir comme ça. Il sentit une intense satisfaction l'envahir. Les paroles que lui avait dites Bellatrix sur le Doloris au ministère prenaient maintenant tous leurs sens. Il pensait comme elle. Il se dit qu'il avait le temps d'y réfléchir plus tard, dans l'immédiat il devait la détruire. Avant même qu'il ait pu faire quoique ce soit, Bellatrix éclata de rire en agitant frénétiquement sa baguette dans sa main.
_ Regardez qui a grandi, signifia-t-elle avec un grand sourire. Le petit Potter qui lance un Diffindo sur une personne. Ce sortilège est proscrit sur les sorciers parce qu'il est proche de certains sorts de magie noire et peut faire beaucoup de mal.
_ C'est interdit, resta-t-il bouche-bée.
_ Je vois, le petit Potter ne le savait pas. Je trouve ça noble de ta part de vouloir te venger. Finalement, tu ressembles plus à nous qu'à ton père.
_ Je ne suis pas comme vous, répliqua-t-il.
_ Les gens changent Potter, répondit-elle avant d'avoir une grimace de douleur. Tu vas me le payer. C'est à moi de te montrer ce que je vaux réellement. Finit de jouer, ajouta-t-elle d'un air très sombre. Endoloris!
Bellatrix semblait ne plus rire du tout. Elle s'était redressé, des mèches sombres tombant sur son visage, des yeux brillant, sa baguette dirigée vers lui. Harry ne l'avait jamais vu comme ça. Elle semblait prise d'une fureur sans nom, et les ténèbres semblèrent s'abattre sur le cimetière. Une atmosphère lourde s'était soudain installé et Harry sentait la noirceur qui émanait de Bellatrix. Il avala difficilement. Il évita le premier Doloris, puis le deuxième, puis le neuvième, mais pas le dixième, par fatigue. Harry tomba une nouvelle fois à terre en se cognant violemment la tête sur une pierre tombale et se tortilla de douleur. La souffrance semblait passer dans tout son corps comme un poison. Même si ce sortilège était moins puissant que celui de Voldemort, Harry n'arrivait pas à s'y habituer.
_ Infâme sang-mêlé, hurla-t-elle, regardes-toi Potter tu n'es même pas capable de te défendre. Tu es tellement faible que je pourrais te tuer sur le champ. Tu ne sais vraiment pas à qui tu as faire. Tu m'as peut-être touché avec ton Diffindo, mais ce que je te réserve est pire que la mort. On va voir si tu es capable d'exploiter le côté sombre qui est en toi Potter pour me repousser.
Elle cessa le sortilège et Harry reprit ses esprits. Bellatrix dirigea sa baguette vers la pierre tombale de ses parents. Elle murmura une longue litanie de mots et une poudre compacte noire en sortit pour s'introduire dans la tombe. Qu'est-ce que Bellatrix faisait, se demanda-t-il. Il se releva une seconde fois avec la tête qui lui tournait. Le ciel, le sol, le cimetière tout entier tournait. Il avait déjà eu cette sensation-là dans la Chambre des Secrets. Il avait toujours horriblement mal au crâne. Il essaya de se rattraper comme il put aux tombes pour ne pas s'effondrer. Puis, tout d'un coup il entendit du bruit, le caveau de la famille Potter s'était ouvert. Il vit d'abord les os d'une main avec une alliance, puis deux squelettes un roux et un autre avec les cheveux brun. Ses parents. Qu'est-ce que Bellatrix avait fait? Ensorceler leurs squelettes. Des Inferis?
_ Tuez-le, ordonna-t-elle.
Les deux squelettes se rapprochèrent de lui, il essaya de prendre la fuite, mais il perdit l'équilibre. Il fut pétrifié d'horreur devant ses parents qui essayaient de tuer, ou plutôt les squelettes. Il se sentait pétrifié sur place et n'avait jamais ressenti une aussi grande peur. Il aperçut soudain un homme qui était apparu de nulle part qui braqua sa baguette magique. Une sorte de voile bleu foncé métallique apparu entre lui et les squelettes ce qui bloqua leur progression.
_ Bella, j'ignorais que tu étais capable d'un tel acte de magie noire.
_ Tout le monde ignore tout sur moi, Abelforth. Ne te mêles pas de mes affaires, c'est une histoire entre Potter et moi.
_ Tu as tort, je suis ton seul problème maintenant. A nous deux.
Il vit des éclairs de lumière floue qui semblait illuminer le cimetière et déchirer les ténèbres, puis plus rien. Le trou noir.
Harry se réveilla quelques heures plus tard dans un lit très confortable. Que faisait-il ici? Il regardait fixement les poutres en bois au plafond, ne se souvenant plus rien. Il remarqua que son corps était endolori, qu'il avait mal au crâne et qu'il avait un bandage autour de la tête. Puis, comme une vision d'horreur, tout ce qui s'était passé avec Bellatrix lui revint en mémoire. Y compris la partie avec les squelettes de ses parents essayant de le tuer. Des larmes roulèrent sur ses joues. Encore une fois Bellatrix avait réussi à le briser. Encore une fois, il n'était pas assez fort pour pouvoir l'affronter. Elle avait fait preuve d'un très haut niveau de magie. Comme si ce n'était pas suffisant qu'elle lui vole Sirius, il fallait aussi qu'elle lui vole le cadavre de ses parents. Pourquoi lui? Il ne pensait pas que Bellatrix serait capable de se venger de façon aussi vicieuse parce qu'il l'avait réussi à la blesser avec un Diffindo. Après tout c'est vrai, elle aurait pu le tuer après le Doloris, elle l'a dit elle-même, mais non elle avait voulu voir la peur dans ses yeux, le torturer psychiquement en plus de physiquement. En plus de ça, elle l'avait incité à se servir de la magie noire et à utiliser le Doloris. Pourquoi? C'était comme si elle avait voulu le pervertir avant de le tuer. Ça avait très bien marché. Elle avait réussi. Harry s'était laissé avoir, mais le pire dans tout ça, c'est qu'il ne regrettait rien. Il n'était pas sûr qu'il en aurait été capable si elle ne l'avait pas provoqué. Elle lui avait parlé de son côté sombre, et Harry avait ressenti une grande noirceur dans sa magie. Il n'en voulait pas, et il n'était pas comme Voldemort. Il avait beau se convaincre, il avait vu une facette de lui qu'il n'avait pas aimée. C'était comme s'il ne s'était pas reconnu. Comment s'était-il sortit de là? Et qui était cet homme pour pouvoir lui tenir tête et le sauver? Il avait arrêté les squelettes avec une simple voile. Une voile impénétrable et puissant. Qui était capable d'une telle magie? Dumbledore n'était plus là. Il lui devait la vie, sans lui il serait mort. Il aurait tellement aimé que ce soit juste un horrible cauchemar.
Harry prit la décision de changer. La vérité sur ses parents n'était pas toutes roses, mais au final c'était toujours Voldemort qui les avait tués. Le Seigneur des Ténèbres, Harry trouvait qu'il était vraiment intelligent. Ceci dit il avait tué ses parents, il se vengerait. Il détruirait Lord Voldemort et ses mangemorts, pas parce que tout le monde attend qu'il le fasse, mais par pur revanche. Sa mère lui avait bien dit de ne pas tomber là-dedans, mais Harry était déterminé. Ce que lui avait fait subir Bellatrix l'avait définitivement changé. Il ne voyait plus les choses de la même façon désormais. Utiliserait-il la magie noire comme sa mère? Même si elle l'avait encouragé à le faire, c'était une des raison pour laquelle elle s'était sacrifiée pour lui sauver la vie. Elle lui avait bien répété c'était une magie néfaste et Harry avait déjà lancé le Doloris et le Sectumsempra, c'était suffisant. Il repensa à son Doloris avec Bellatrix. Il était tellement proche de le réussir. De plus, il pourrait avoir besoin de ce Doloris dans sa vendetta contre Voldemort. C'était tentant, mais Harry avait peur de devenir comme lui. Il se mit en position assise, mais ça tournait encore.
_ Monsieur Potter, vous feriez mieux de vous recouchez, dit un homme.
Harry sembla reconnaître le sorcier qui lui avait sauvé la vie.
_ Vous êtes celui…, commença-t-il.
_ Oui, Abelforth Dumbledore. Buvez cette potion.
Harry hocha la tête en toute confiance et but le liquide verdâtre et pâteux. Il se sentit beaucoup mieux au bout de quelques minutes.
_ Cette potion est d'une grande efficacité, avoua Harry.
_ Oui, je suis excellent dans ce domaine.
_ Dumbledore, vous êtes de la même famille qu'Albus?
_ Albus était mon frère. J'ai hérité de la place de directeur de l'Ordre du Phénix.
_ Où sommes-nous, considéra Harry en remarquant des murs et un plafond entièrement en bois clair, ainsi que son lit très confortable.
_ Dans une des résidences d'été de la famille Dumbledore, le cottage des Trois Signes.
_ Qu'est-ce qui s'est passé avec Bellatrix?
_ J'ai mis une barrière de protection ténébreuse pour te protéger des squelettes et des sortilèges et ensuite je me suis battu avec Bellatrix.
_ Merci, remercia Harry, je n'aurais pas pu le faire tout seul. Qu'est devenu Bellatrix, elle est morte?
_ Non, je suis moins bon qu'elle et moins bon que mon frère. On s'est battu gentiment et j'ai fui avec toi. Bellatrix est folle, mais elle a de très grandes capacités magiques.
Harry remarqua que le frère de Dumbledore utilisait d'office le tutoiement. Bien que cet homme lui ai sauvé la vie, il se demandait s'il pouvait réellement lui faire confiance.
_ Maintenant Potter, peux-tu me dire pourquoi tu es allé à Godrics'Hollow?
_ Pour trouver des réponses, reconnu Harry. Votre frère ne m'avait pas dit toute la vérité sur mes parents.
_ C'est vrai qu'Albus faisait des choses comme ça, déclara-t-il morose. Je ne suis pas lui. Je suis un tout nouveau directeur de l'Ordre, affirma-t-il avec les mêmes yeux bleus d'Albus. J'ai décidé que nous allions jouer au même jeu que le Seigneur des Ténèbres, pour avoir le pouvoir à sa place.
_ Quoi? s'alarma Harry. Ça n'a jamais été une question de pouvoir, mais une question de le combattre.
_ Je sais Potter, seulement notre petit Seigneur des Ténèbres veut à tout prix avoir la main mise sur le ministère. Nous devons à tout prix l'en empêcher, si non c'est la fin de nous tous. J'ai convaincu le ministre de fermer Poudlard et d'enseigner au ministère.
_ C'était vous.
_ Une de mes meilleur idée, mais ils se sont débrouillés pour trafiquer certains points comme l'âge d'éducation et les examens. Quelqu'un du côté du Seigneur des Ténèbres a essayé de tourner cette réforme à son avantage. Tu viendras dans mon bureau, j'aurais quelque chose à te montrer.
_ D'accord, approuva Harry.
_ Bellatrix t'a bien amoché. Fracture du crâne, foulure de la cheville et quelques vertèbres et côtes fêlées, plus un Doloris. Ta cheville et tes vertèbres sont guéris, mais tu pourrais encore avoir des maux de tête.
Abelforth déroula le bandage de la tête d'Harry. Il était maculé de sang à l'arrière. Harry grimaça, oui Bellatrix l'avait bien amoché, encore. Il devait agir, faire quelque chose. Mais plus que tout, il voulait se venger. Bellatrix avait raison, les gens changent. Elle avait dit qu'il était plus comme eux maintenant, mais ce n'était pas vrai, n'est-ce pas? Il était sûr d'une chose, il devait devenir plus fort pour pouvoir battre Voldemort, pour pouvoir en finir avec tout ça.
_ Je veux intégrer l'Ordre, déclara finalement Harry.
_ Pour faire ce qui est juste ou par vengeance? interrogea-t-il avec des yeux pétillant.
_ Un peu des deux, j'avoue.
_ J'aurais une mission à te confier Potter. On verra ça demain. Au fait, tes amis sont ici et sont très inquiets pour toi. Je vais leur dire que tu es réveillé et tu viendras dîner avec nous ce soir.
_ Je suis encore fatigué, dit Harry inquiet de voir Ron et Hermione.
Abelforth fronça les sourcils et sourit.
_ Je comprends, je vais simplement leur dire que tu n'es pas encore réveillé.
_ Merci, approuva Harry avec reconnaissance.
Abelforth traversa la pièce et claqua la porte derrière lui. Harry soupira. Il n'avait pas envie d'affronter Ron et Hermione maintenant. Ils n'avaient pas pris de ses nouvelles de tout l'été, ils avaient même oublié son anniversaire. Alors oui, Harry avait pris la décision de partir seul à Godric's Hollow, parce que c'était quelque chose qu'il devait faire lui-même, sans avoir un comité derrière lui. D'ailleurs, s'il ne l'avait pas fait, il n'aurait peut-être pas découvert la vérité. Le souvenir de sa mère ne serait pas montré. Il avait pris de gros risques, il avait même failli mourir, mais il connaissait désormais la vérité et ça, ça n'avait pas de prix. Une vérité troublante, qui dérangeait, mais Harry était fixé. Avec la mère qu'il avait, il aurait finalement eut sa place à Serpentard, et Dumbledore n'avait fait que révéler ce qui lui avait été utile. Il avait l'impression d'avoir gâché sa vie. Il s'était bien fait manipuler par Albus Dumbledore, il se rendait compte maintenant que c'était comme si quelque chose, lui avait manqué jusque-là. Un côté sombre qu'il avait expérimenté pendant sa cinquième année qui n'avait pas pu s'exprimer. L'Harry Potter qu'il avait été jusqu'à présent, n'était tout simplement pas réellement lui. Il avait peur de ce qu'il était, de ce qu'il ferait, mais cela ne le rapprochait pas Voldemort, comme Albus Dumbledore lui avait répété, mais de sa mère. Il n'utiliserait pas la magie noire, qui finalement avait eu raison de sa mère, mais il détruirait le Seigneur des Ténèbres. Il deviendrait plus fort, étudierait de nouveaux sortilèges, tout serait bon pour voir la dernière lueur de vie dans ses prunelles rouge carmin. Il ferait seul, Harry n'avait pas l'intention d'embarquer Ron et Hermione là-dedans, s'ils étaient toujours ses amis. Il n'avait pas l'intention d'accorder sa confiance au frère d'Albus.
Abelforth Dumbledore, nouveau directeur de l'Ordre lui paraissait plus indulgent. Il ne l'avait pas particulièrement invectivé, alors qu'il avait dut lui sauver la vie, et Harry lui en était reconnaissant. Il avait un côté léger, ce qui n'était pas forcément une bonne chose, puisque c'était lui qui avait fait fermer Poudlard. Ce qui avait étonné Harry, c'était qu'il semblait vouloir utiliser les mêmes méthodes que Voldemort pour l'anéantir. Ils jouaient à un jeu d'échec en se faisant chacun des coups-bas. Les pièces blanches devenaient grises pour battre les noirs. Il lui avait semblé complètement différent de son frère, mais il lui avait parlé avec tellement d'habilité, qu'Harry se méfiait de lui. Il pouvait être manipulateur pour avoir ce qu'il voulait. Visiblement, il ne semblait pas trop aimer son frère. Harry se demanda comment il avait fait pour dresser cette barrière? Il avait senti quelque chose de sombre avant de perdre connaissance. Cela ne pouvait pas être de la magie noire, n'est-ce pas? N'empêche que Rita Skeeter avait bien dit que les frère Dumbledore connaissaient Grindelwald… Il resserra sa prise sur son oreiller, et il s'endormit.
Quand il se réveilla, la lumière avait décliné, il faisait nuit. Il se leva, sortit de sa chambre et descendit l'escalier en bois de sapin. Il se retrouva dans un petit hall et regarda par une fenêtre. De ce qu'il voyait dans l'obscurité, le cottage était au bord d'un grand lac. De toute évidence, il ne se trouvait plus à Godric's Hollow.
_ En Écosse, dit une voix derrière lui qui n'était que celle d'Abelforth. Différent de Godrics'Hollow qui se trouve dans le Hampshire.
_ Dans le Hampshire, je ne savais pas, répondit Harry.
Visiblement, Abelforth semblait être un expert en Legilimancie et il en abusait.
_ C'est un endroit discret, perdu et bien protégé. J'ai décidé de faire les réunions de l'Ordre dans la forêt aux alentours. Tu as l'air d'aller mieux Potter, tu nous rejoins pour le dîner?
_ Bien sûr, et comment avez-vous sut que j'étais à Godric's Hollow?
_ J'habite là-bas, ici ce n'est qu'une résidence secondaire qui sert pour loger quelques membres de l'Ordre. Le manoir Dumbledore est sur les hauteurs, quand j'ai vu les corbeaux au-dessus du cimetière, j'ai sus qu'il y avait de la magie, la lumière verte de l'Avada Kedavra a ensuite confirmé mes soupçons.
_ Vous avez utilisé la magie noire pour me sortir de là, n'est-ce pas? interrogea Harry.
_ Comme tu l'as sans doute apprit c'est une magie puissante Potter, un Protego ou de la magie blanche n'aurait pas suffi. Si tu pouvais éviter d'en parler aux autres, la version officiel est que je t'ai sauvé de façon héroïque.
_ D'accord, approuva Harry.
Harry suivit Abelforth dans une pièce d'où s'élevait des éclats de conversation. Les voix cessèrent quand il entra. Il fut étonné par le spectacle qu'il vit. Il n'y avait pas
vraiment de salle à manger. Tonks, Hermione, Ginny et Ron étaient assis sur des poufs et mangeaient des frites avec une chope de bieraubeure. Avant qu'Harry ait pu réaliser, il vit une épaisse chevelure brune de mèches bouclées devant ses yeux.
_ Harry, hurla Hermione en le serrant fort dans ses bras, on a eu tellement peur.
Grâce à Merlin tu t'es réveillé.
Harry rompit l'étreinte.
_ Tu nous as fait une belle frayeur, avoua Ron.
_ Pourtant vous ne m'avez pas écrit de tout l'été, répliqua-t-il amère.
_ Oui à propos de ça, dit Hermione gênée, Ron et moi on fait partit de l'Ordre et on a étés très occupés.
_ Plus occupé que de m'écrire, ronchonna-t-il.
Abelforth regardait la scène attentivement. Il fronça les sourcils.
_ Ça suffit Potter, intervient-il alors qu'il voyait que ça allait dégénérer. Calmez-vous et mangez comme tout le monde.
Le ton infantilisant d'Abelforth l'énerva encore plus. Pourquoi se mêlait-il de ses affaires? Peut-être parce qu'il y avait Tonks? Harry voulait lui répondre, mais il paraissait tellement autoritaire qu'il n'osa pas. Abelforth eut un léger rictus. Sans un mot de plus, il s'assit sur un pouf libre et mangea, les frites.
Le dîner était devenu silencieux et Tonks chercha les desserts qui s'avéraient être de la tarte à la rhubarbe. Personne n'avait pensé à son anniversaire, rumina-t-il amèrement. Harry était assis à côté de Ginny, et celle-ci lui lançait régulièrement des regards en coin. Elle était simplement vêtu que d'un pantalon et d'un petit haut d'été, qui lui allait très bien. Harry l'admira un moment. Il ne savait pas vraiment ce qu'il pourrait lui dire, ils avaient rompus. Seulement, il l'avait fait uniquement pour la protéger.
Une fois avoir pris une tasse de thé, il remonta sans un mot de plus au premier étage. Il remarqua qu'il y avait un petit salon, sept chambres et une porte avec l'inscription en lettres d'or bureau d'Abelforth. Il retourna dans sa chambre.
Quelques minutes plus tard, quelqu'un frappa à la porte. Une fille absolument magnifique referma la porte derrière elle. Harry resta subjugué par sa beauté. Grande, long cheveux roux jusqu'au milieu du dos et vêtue d'une courte robe noire ample, retenue par une ceinture blanche très serré à la taille. Ginny, sa Ginny se tenait là en face de lui.
_ Je voulais te souhaiter un bon anniversaire Harry, se contenta-t-elle de dire en
s'approchant de lui.
_ Ginny, répondit-il froidement, tu sais que nous avons rompus.
Elle l'embrassa avec passion. Il la repoussa. Elle colla son corps au sien, passa un bras derrière la nuque et l'embrassa de nouveau. Harry n'y tint plus, il répondit à son tour longuement au baiser, il laissa ses mains se balader sur ses formes et sous sa robe. Il la déshabilla et l'allongea sur le lit, tandis qu'elle gémissait. C'étaient la première fois qu'ils faisaient l'amour. Le temps paraissait suspendu. Plus rien ne comptait à part leur amour. C'était intense et ils eurent l'impression d'être au sommet du bonheur. Elle l'embrassa une dernière fois et retourna dans sa chambre. Harry aurait bien voulu lui dire de rester, mais ils avaient rompus, ce n'était pas quelque chose qui devait se reproduire. Il s'endormit plusieurs minutes plus tard.
Le lendemain, il se réveilla à onze heures. Il descendit et trouva toute la petite troupe en train de manger des viennoiseries et des pancakes. Harry se servit généreusement après avoir salué tout le monde dans la salle des poufs. Il fut surpris de constater la présence d'Abelforth.
_ Vous n'êtes pas chez vous? dit Harry avec curiosité.
_ J'évite de retourner à Godric's Hollow à cause des événements d'hier, expliqua-t-il. Tout le monde sait où j'habite là-bas, ce n'est un secret pour personne, c'est donc un endroit vulnérable. Ça leur passera, dans deux semaines je pourrais revenir, mais pour l'instant je reste ici.
_ C'est de ma faute, murmura Harry d'un air désolé.
_ Ce n'est pas la première fois que ça arrive Potter, tenta de rassurer Abelforth.
Une alarme stridente et répétitive retenti soudain, dans tout le cottage. Abelforth se leva brusquement et Ginny saisit mécaniquement la main d'Harry.
_ Que se passe-t-il Abelforth? demanda Hermione qui paraissait brusquement pâle.
_ Nous ne sommes pas en danger, précisa-t-il, mais il se passe quelque chose dehors. J'ai mis en place cette alarme, elle surveille le Ministère, Ste Mangouste, l'Allée des Embrumes, leChemin de Traverse et Pré-au-Lard. Nous allons bientôt savoir ce qu'il se passe.
A cet instant, Slughorn transplana en sueur et essoufflé dans le salon.
_ Mon ami, que se passe-t-il? interrogea Abelforth.
_ Gringotts a été attaqué.
_ Quoi, rugit-il. C'est un bon système afin d'anéantir la société sorcière en s'attaquant aux finances.
_ Il y a un problème, continua-t-il.
_ Qu'est-ce qui peut y avoir de pire?
_ Ce n'est pas le Seigneur des Ténèbres qui est responsable de cette attaque, mais le Ministère de la Magie en envoyant les Aurors. Rufus Scrimgeour a proposé une coopération hier soir aux gobelins qui devaient dévoiler les coffres des mangemorts pour lutter contre le Seigneur des Ténèbres, ils ont refusés et maintenant c'est lui qui attaque.
_ C'est grave, ça va déclencher une nouvelle guerre entre sorciers et gobelins, hurla Abelforth excédé. Pourquoi nous n'avons pas été mis au courant?
_ Le ministre connait les membres de l'Ordre, il les a sans doute mit volontairement à l'écart.
_ Tu devrais vraiment entrer dans l'Ordre Slughorn.
_ Je vous donne des informations, mais je ne veux pas combattre un de mes anciens élèves. Bonjour Harry, Hermione, Ron, Ginny, prenait soin de vous, salua-t-il avant de disparaître dans un second crac sonore.
_ Je n'avais pas fini, cria Abelforth.
Il leva sa baguette, une faible lueur rose apparu et le vacarme de l'alarme cessa aussitôt.
_ Qu'est-ce qu'on fait? interrogea Hermione. On ne peut pas s'opposer au ministère. Il est contre Vous-Savez-Qui, non?
Harry fronça les sourcils en entendant sa meilleure amie ne plus prononcer le nom du mage noir. C'est vrai qu'elle avait mis du temps à s'y résoudre, mais pourquoi revenir en arrière? D'ailleurs, maintenant qu'il y pensait, ça ne lui ressemblait pas de parler comme ça. Que s'est-il passé?
_ Le Ministère est infiltré par le Seigneur des Ténèbres, qui gagne en pouvoir et en influence tous les jours. Ceci en est la preuve, Rufus se fait clairement manipuler par des mangemorts. Cette erreur va lui coûter sa place, et c'est comme ça qu'il va mettre quelqu'un qui est pour lui au pouvoir.
_ Alors, qu'est-ce qu'on fait, répéta Hermione, si on combat le Ministère ça veut dire qu'on combat nos alliés et qu'on se bat avec Vous-Savez-Qui.
_ Ne faisons rien, conclu finalement Abelforth calmement.
_ On ne peut pas, intervient Hermione, ce sont les gobelins qui souffrent et comme vous l'avez dit ça risque de déclencher une nouvelle guerre entre les sorciers et les gobelins.
Harry sourit. Ça, c'était la Hermione qu'il connaissait. Celle qui défendait les créatures magiques. Par contre, il ne lui connaissait pas ses connaissances en tactiques de guerre. Il semblerait qu'Abelforth soit son professeur…Elle avait l'air plus froide depuis juin…Il y avait quelque chose d'étrange chez Abelforth…C'était comme s'il avait une influence sur les gens…
_ Harry qu'en penses-tu? interrogea-il.
Pourquoi Abelforth lui demandait son avis, à lui? Il n'était pas aussi intelligent qu'Hermione. Harry savait que quelque chose n'allait pas dans cette demande. Qu'est-ce que le frère d'Albus essayait de faire? Il n'avait pas la réponse et il n'arrivait pas à mettre le doigt dessus. Affreux dilemme. S'opposer à Rufus Scrimgeour voulait dire rejoindre Voldemort. Laisser faire le ministère voulait dire ne pas valoir mieux que le Seigneur des Ténèbres. Mais si on le laissait faire, on encouragerait Voldemort à prendre le pouvoir. Dans tous les cas, on était perdant, alors autant ne pas détruire nos alliés.
_ Je pense qu'on devrait laisser faire le ministère, reconnu Harry ne sachant pas vraiment ce qui lui avait pris. On risque d'avoir de sérieux problèmes si on s'oppose au ministère.
_ Bien pensé Potter, approuva Abelforth avec un sourire désobligent. Je suis content de voir que tu es raisonnable.
_ Je ne comprends pas comment vous pouvez laisser des gobelins se faire tuer, protesta-t-elle.
_ Hermione, intervient Harry en lâchant la main de Ginny, on ne peut pas sauver tout le monde.
Il savait de quoi il parler. Sa mère n'avait pas pu sauver son père, ni elle, mais elle l'avait sauvé lui. Jusqu'à maintenant, il n'avait jamais réellement pris conscience que Lily s'était volontairement sacrifié. Pas seulement par courage et amour, comme lui avait dit Dumbledore, mais par nécessité. Alors oui, jusque-là Harry jouait au héro et voulait sauver tout le monde, mais cette époque était révolue. Il avait beaucoup apprit dans ce cimetière avec Bellatrix, et en était ressortit plus froid qu'avant. Il sentait quelque chose de différent en lui, sans savoir quoi. Hier soir, il n'avait ressenti de la même façon qu'avant ce qui s'était passé avec Ginny.
_ Je n'aurais jamais pensé que tu dirais ça un jour Harry, s'exclama Hermione. Où est passé le Gryffondor qui…
_ Le Gryffondor a changé Hermione, répliqua-t-il froidement. Les gens changent, répéta-t-il la phrase de Bellatrix sans même s'en apercevoir.
_ Harry je ne te reconnais pas et…
_ Si Hermione, je peux te dire que c'est toujours Harry, affirma Ginny sous le regard noir de Ron. Il ne s'agit plus de sauver des amis au ministère, on parle de nation, de créatures magiques, c'est différent.
_ C'est vrai, qui irait aider des gobelins? ajouta Ron. Malgré la trêve, les sorciers et gobelins ne se sont jamais entendus, c'est n'était qu'une question de temps.
_ Assez, hurla Abelforth. Potter a parfaitement raison. Tu vas rester là Granger.
_ Mais…Vous-Savez-Qui va…
_ Non, coupa-t-il, parce que dès que tout cela sera finit je passerais un savon au ministre et ferait en sorte de contenir le pouvoir du Seigneur des Ténèbres. Potter, j'ai besoin de te parler dans mon bureau. Viens avec moi.
Harry le suivit au premier étage. Le bureau était lumineux. Les vitres laissaient vivement la lumière du jour. Des étagères recouvraient les murs contenant des fioles de potions laissant échapper les volutes de vapeurs colorés, ou encore des grimoires empilés dans des coins de la pièce n'importe comment. Un bureau en acajou trônait au milieu avec toutes sortes de parchemins jaunis, déchirés, ainsi que des plumes et des encriers un peu partout. Un objet dans la pièce attira l'attention d'Harry. Près de la fenêtre se trouvait un grand sablier en verre d'un mètre cinquante dans lequel il y avait de la poudre d'or dans la partie inférieur. Il reposait au sol sur un énorme engrenage en forme de cercle. Harry brûlait de curiosité sur la nature d'un tel objet qui ne pouvait être que magique. Alors qu'il pensait se méfier suffisamment d'Abelforth, il se sentit à son tour intimidé et n'osa pas poser de questions en se contentant de prendre place en face de lui.
_ Potter, je voulais te dire que je suis au courant de tout à propos de la prophétie et des Horcruxes, avoua-t-il, mon frère m'a tout raconté.
_ Il faut que je détruise les Horcruxes pour que pouvoir tuer Vol…
_ Ne prononces pas son nom Potter, coupa Abelforth. Ce que je veux savoir c'est jusqu'où tu es prêt à aller pour faire ça.
Harry soupira. Qu'est-ce que voulait dire Abelforth? Il devait protéger ses amis et venger ses parents, il devait aller loin pour ça.
_ Aussi loin que possible, répondit-il évasivement, mais en n'utilisant pas la magie noire pour ne pas devenir comme lui.
_ C'est ce que je voulais entendre, même si tu ne sais pas réellement si tu n'en aura pas besoin en fin de compte.
_ Ma mère avait laissé un souvenir d'elle dans la maison, elle m'a parlé, et c'est la magie noire qui l'a mené à se sacrifier. Elle m'a dit que ça l'avait changé et je n'ai pas envie de changer.
_ Mais tu as déjà changé Potter, depuis que tu as appris l'entière vérité tu n'es plus le même. Tu t'étais construit sur des mensonges.
_ C'est votre frère qui ne m'a pas raconté toute l'histoire, protesta Harry.
_ Albus était comme ça, pour atteindre son but il se servait des autres et les jetais ensuite. Je suis désolé pour le mal qu'il t'a fait Potter.
_ Il m'a manipulé pour que je combatte Vol…, s'interrompit-il alors qu'Abelforth venait de taper sur la table avec des yeux brillant de fureur, Vous-Savez-Qui.
Harry venait de se plier aux règles d'Abelforth. C'était étrange ce comportement à chaque fois qu'il prononçait son nom. Il comprenait mieux pourquoi Hermione ne le disait plus.
_ Je sais, pour ma part je considère que la prophétie n'a rien à voir avec toute cette histoire.
_ Elle commencé à se réaliser, non? fronça-il les sourcils.
_ Pas vraiment, en réalité, elle a de l'importance parce que le Seigneur des Ténèbres s'est basé dessus. Le fait que ta mère ai fait un sacrifice en servant de la magie noire pour te sauver change tout, parce que si le seigneur des Ténèbres avait choisi Neville il serait mort. Ce n'est que pur coïncidence que tu es survécut comme l'avait prédit la prophétie.
_ Je comprends, dans ce cas je ne suis pas l'Élu?
_ Il n'y a pas d'Élu Potter. Tu n'es pas obligé de combattre, même si le Seigneur des Ténèbres en a après toi.
_ Pourquoi Albus croyait à la prophétie?
_ Je ne sais pas, peut-être parce qu'il a vu Trelawney la débiter.
_ Ce n'est que votre avis en fait.
_ Albus n'a jamais compris les subtilités de la magie noire. Il est clair que si l'une des personnes est intervenue avec la magie pour précipiter le destin, la prophétie n'a plus lieu d'être.
_ En admettant que je ne sois pas l'Élu, il veut ma mort.
_ C'est à toi de voir si tu es prêt à aller jusqu'au bout pour le détruire ou pas. Tu as une vie Potter, tout le monde comprend ça. Si tu veux toujours faire partit de l'Ordre j'aurais une mission à te confier. Fais ton choix Potter, jusque-là tu ne l'a pas vraiment eu.
Harry réfléchit à toute vitesse. C'est vrai que maintenant qu'il n'y avait plus Albus Dumbledore, il avait le choix. Quelle ironie, c'était comme s'il avait été sous son influence durant toutes ses années. Mais, Harry avait un différend à régler avec Voldemort. Il ne pouvait pas laisser les autres se battre à sa place et ne rien faire, même s'il avait déjà beaucoup donné. Depuis sa première année, il s'agissait de Voldemort le poursuivant. Il fallait que cela cesse. Il ne pouvait laisser un tyran au monde sorcier.
_ Mes parents n'ont pas reculés pour le combattre, je ne vais pas le faire non plus, dit Harry avec une lueur de détermination dans le regard.
_ Bien Potter, c'est ta décision, sourit Abelforth en se levant. J'aurais une mission secrète à te confier Potter, j'aimerais que tu n'en parle à personne.
_ Ça concerne l'Ordre?
_ Évidemment. C'est un sujet que l'on pourrait qualifier de délicat.
Il se rapprocha précautionneusement du sablier avec une mine soucieuse.
_ Vous ne voulez pas que les autres membres l'apprennent, comprit Harry.
_ Il faut reconnaître que le Seigneur des Ténèbres est trop fort pour nous. Potter, est-ce tu sais ce que c'est? demanda-il en désignant le sablier à côté duquel il se trouvait.
_ Ca ressemble à un retourneur de temps.
_ Ça en est un qui est capable de remonter plusieurs années en arrière. Je veux t'envoyer en mission dans le passé pour combattre pendant sa septième année à Poudlard.
_ Quoi.
_ Tu ferais ta septième année à l'époque de Tom Jedusor. Tu pourrais faire en sorte qu'il ne devienne pas comme il est maintenant, ou alors le tuer. Tu es libre de faire ce que tu veux, mais réfléchit bien.
Harry était interloqué. Se retrouver dans le passé pour faire face à Tom Jedusor. Il était déjà puissant à cette époque-là et il ne gardait pas un très bon souvenir de la Chambre des Secrets. En fait, il évitait d'en parler, parce qu'il s'en voulait de s'être fait manipuler par Tom Jedusor. Ce n'est vraiment pas une bonne idée, pensa-t-il. Mais Abelforth avait raison, il était sûrement moins puissant à cette époque que maintenant. Pourquoi ça serait à lui de le faire?
_ Pourquoi moi, interrogea-t-il soupçonneux.
_ Parce que le Tom Jedusor de cette époque te ressemblait beaucoup.
_ Je ne serais jamais comme lui.
_ Non, mais vous avez des points en commun. Tu es celui qui peut le mieux le comprendre et tu es prêt à tout pour éviter toute cette tragédie.
_ Que se passe-t-i si je réussis?
_ Tout restera en l'état, mais le Seigneur des Ténèbres aura définitivement disparu. Soit tu fais en sorte qu'il ne devienne pas aussi maléfique, soit tu le tue. Tu ne reviendras à cette époque que si tu réussis.
_ Je ne suis pas sûr que ce soit une très bonne idée, dit finalement Harry. Il y a toujours un risque qu'il découvre tout et qu'il me tue en premier.
_ Je ne dis pas que ce sera une mission facile, mais à l'heure actuelle je ne crois pas qu'aucun d'entre nous soit capable de le battre. Contrairement à mon frère je suis réaliste, et tu ne peux pas rattraper le niveau du Seigneur des Ténèbres avant plusieurs années et pendant ce temps-là des gens continuerons à mourir, sans parler du fait qu'il aura sûrement prit le pouvoir. Tu as tout ce qu'il faut pour devenir puissant, mais pas assez rapidement dans cette époque. Si tu décides de le tuer après cette septième année à Poudlard, tu pourras t'y préparer.
_ J'ai besoin d'y réfléchir, déclara Harry ne sachant pas quoi faire.
_ Bien Potter, je ne t'obligerais pas à le faire. Quel que soit ta décision je l'accepterais.
_ Merci, sortit-il du bureau d'Abelforth pour s'engouffrer directement dans sa chambre.
Harry resta toute la matinée à réfléchir allongé sur son lit. Encore lui. C'était encore lui qui devait se charger de ça. Abelforth n'était pas comme son frère Albus, mais au final il voulait que ce soit encore lui qui fasse tout. Toujours lui. Si la prophétie n'avait pas d'importance à ses yeux pourquoi l'envoyer? Toute autre personne pourrait le tuer ou faire en sorte qu'il ne devienne pas maléfique, non? Il lui avait dit qu'ils se ressemblaient. Était-ce vrai? Était il si proche de lui que seul lui Harry Potter pouvait comprendre son ennemi? Ces doutes qu'il avait eut pendant sa deuxième année revenaient en force. Ils étaient tous les deux de Sang-Mêlé, orphelins, parlait le Fourchelang...Oui, Harry avait des points commun avec lui, mais au point de dire qu'il ressemblait à Lord Voldemort…Harry ne savait pas s'il pourrait le comprendre comme le disait Abelforth, mais ce qui était sûr c'était qu'il était à l'origine de tous ses malheurs. Il n'avait jamais eu de vie paisible à cause de lui, est-ce si compliqué de demander cela? Il ne savait vraiment pas quoi faire. Que voulait-il?
Il était clair qu'il voulait protéger ses amis, ils avaient beaucoup trop souffert à cause de Lord Voldemort. Il avait la possibilité de faire vraiment quelque chose, même si cela était dangereux et qu'il pouvait y laisser la vie. Il avait souffert de l'assassinat de ses parents, la famille de Neville avait souffert et qui sait combien d'autres avaient à cause d'un seul homme. C'était terminé, cela ne pouvait plus durer. Abelforth lui donner la chance de pouvoir le tuer ou de faire en sorte qu'il ne soit pas maléfique, ce serait absurde de l'ignorer. Il le ferait quoi que ça lui coûte. Il deviendra plus fort pour être son égal, il arrêtera de pleurer, et lorsqu'il sera prêt, il fera face à son ennemi, il n'y aura qu'un seul vainqueur, espérons juste que ce sera lui. Harry essayerait de faire en sorte qu'il ne soit plus maléfique, mais s'il n'y arrive pas, il le tuera sans pitié.
Il alla déjeuner sans un mot pour ses amis et remonta dans sa chambre. Il s'affaira pendant plusieurs heures à sa malle que Tonks lui avait ramené des Dursley. Il sortit sa chouette de sa cage.
_ Que dirais-tu d'aller dans le passé Hedwige? demanda-t-il en la caressant tandis qu'elle lui mordilla affectueusement de doigt.
Il avait pris sa décision, il irait. Mais, avant il faudrait qu'il dise au revoir à quelqu'un. Quelqu'un qui méritait qu'on s'y attarde. Il sortit dans le couloir et frappa à une autre porte.
_ Entrez, dit une petite voix timide.
Il le fit et referma la porte derrière lui.
_ Harry, prononça-t-elle. Je savais que tu viendrais me voir tôt ou tard. Nous devons parler de ce qu'il s'est passé hier soir.
_ Il n'y a rien à dire, répliqua-t-il froidement. Tu m'as embrassé pour mon anniversaire.
_ Arrêtes, tu ne vas pas me dire que tu n'en avais pas envie, affirma-t-elle avec un sourire insolent. Tu ne m'as pas vraiment repoussé.
_ Peut-être, mais nous avons rompu. Je dois m'occuper de lui.
_ Je sais ça, mais je suis prête à l'assumer.
_ Non, tu ne l'es pas. Trop de gens se sont fait tuer par ma faute à commencer par Sirius.
_ Réfléchis un peu, tu ne peux pas tout porter tout seul.
_ Ginny je t'aime, je t'aimerais toujours, avoua-t-il avec émotion en lui prenant les mains, mais il faut que je le fasse.
_ C'est de la folie, murmura-t-elle.
_ Ça n'a rien avoir avec la prophétie. Il a tué mes parents, fait souffrir beaucoup de monde, et je dois protéger mes amis. Ne t'inquiète pas Ginny, ce que tu as vécut dans la Chambre des Secrets ne sera qu'un mauvais souvenir. Je vais tuer Lord Voldemort. J'empêcherais que d'autres bébés sorciers subissent le même sort que moi, je ferais en sorte qu'il ne fasse plus de mal à personne et je protégerais tous ceux qui me sont chers. Quand je l'aurais écrasé Ginny, nous pourrons nous remettre ensemble et enfin profiter de la vie. C'est pourquoi je dois partir quelque temps et quand je reviendrais, ça voudra dire que j'aurais fini. Je t'en fais la promesse.
_ Harry, chuchota-t-elle en mettant sa tête sur son épaule en sanglotant.
Harry, pensa-t-elle, pourquoi faut-il que tu n'en fasses toujours qu'à ta tête? Ce n'est pas du courage, c'est de l'inconscience, tu veux te tuer ou quoi? Te jeter dans la gueule du loup comme ça…Tu veux continuer à jouer les héros et à assumer le poids du monde sur tes frêles épaules. Je suis inquiète, sais-tu au moins ce qui t'attend? Tu as tellement changé depuis juin, l'observa-t-elle de ses petits yeux humides, mais quelque part je retrouve le garçon qui m'a sauvé dans la Chambre des Secrets. Cet Harry Potter là, qui est partit au ministère pensant venir en aide à Sirius. Ta plus grande faiblesse, mais aussi ta plus grande force. Tu n'auras pas la conscience tranquille tant que tu n'auras pas éliminé Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom, n'est-ce pas Harry? C'est ton combat, il serait inutile d'essayer de te raisonner ou de t'aider, car tu sais qu'il y a une chance sur deux pour que tu meurs et pourtant tu le fais. Tes paroles sont dénuées de peur, tes yeux respirent le pouvoir. Oui, c'est possible, je comprends mieux pourquoi tu es l'Élu de la prophétie. C'est toute l'histoire de ta vie, vivre pour tuer un ennemis et l'issue est: qu'il n'en restera qu'un. Tu vas devenir plus fort, tellement fort que tu pourras le battre. Je crois en toi Harry, si tu m'en fais la promesse c'est que tu vas gagner.
_ Je ne dirais rien à Ron et à Hermione, déclara Ginny en arrêtant de pleurer, je sais que tu as besoin de le combattre toi-même sans l'aide des autres.
_ Tu as toujours su me comprendre Ginny.
_ Reviens pour que je n'aie plus à verser une seule larme. Reviens, parce que si je pleure à nouveau, ça veut dire que tu ne seras pas là et que tu auras perdu. Reviens, tu m'en as fait la promesse et c'est sacré chez les sorciers, tu dois la tenir Harry Potter.
Harry fut stupéfait. Ginny avait employé un ton glacial, elle serrait son épaule et elle avait la tête baissée appuyé sur son torse. Elle avait eu un tel phrasé, une voix impétueuse, il ne l'avait jamais entendu comme ça. C'était comme si toute sa colère, sa frustration et son désespoir étaient passés dans ces quelques mots. Il s'en voulait de ne pas pouvoir lui dire qu'il partait dans le passé. Il ne savait pas encore s'il allait tuer Voldemort ou s'il allait juste faire en sorte qu'il ne soit pas maléfique, seulement Harry était déterminé. Il allait peut-être se faire tuer, c'est pourquoi il avait pris la peine de dire au revoir à Ginny. Elle ne lui avait manqué plus qu'il n'avait bien voulut se l'avouer cet été. Ses amis n'auraient pas besoin d'adieux, c'était cruel, mais Harry ne voulait pas voir leurs visages défaits ou leurs remontrances comme dernier souvenirs. Il l'embrassa avec passion. Il aurait aimait que ce temps dure à l'infini. Hélas, plus vite qu'il ne l'aurait voulu, il rompit ce baiser.
_ Au revoir Ginny, prononça-t-il d'une voix engouée troublée par l'émotion mais aussi par la peur de l'avenir, je reviendrais.
Sans un mot de sa part il ouvrit la porte et la referma derrière lui aussitôt. Maintenant, il était seul dans ce couloir. Résolut, il retourna dans sa chambre. Il fit léviter sa malle, prit son balai et la cage d'Edwige avant de vérifier que personne ne se trouvait dans le couloir. Il alla cette fois vers la porte du bureau d'Abelforth. Pauvre Ginny, il ignorait s'il pourrait vraiment tenir cette promesse. Les choses étaient beaucoup plus compliquées qu'elles n'y paraissaient. Ne pleure pas, même si je devais ne pas revenir. Il donna deux petits coups réguliers et lorsqu'il eut la réponse et qu'il entra il fut soudain frappé par une évidence. Un homme d'une quarantaine d'année était confortablement installé dans un fauteuil en cuir, plongé dans des parchemins, ses yeux bleus regardant par-dessus ses lunettes. Il crut revoir un instant Albus, mais c'était des lunettes rectangulaire pas en demi-lune. Doucement, il releva sa tête et le fixa d'un regard étincelant.
_ Dois-je comprendre que tu as fait ton choix Potter? prit-il la peine de demander.
_ Je suis prêt, confia Harry, même si c'est dangereux je prends le risque.
_ Tu en es sûr, ce n'est pas une décision que tu dois prendre à la légère.
_ J'y ai réfléchit toute la journée, je sais ce que je veux.
Abelforth le scruta par-dessus ses lunettes avec des yeux inquiets. Faisait-il la bonne chose? Il l'envoyait dans le passé pour casser la prophétie, mais pourquoi les choses étaient-elles aussi simple? C'était beaucoup trop facile…
_ Bien, conclut-il, dans ce cas tu devrais savoir plusieurs choses avant.
_ Encore des surprises?
_ Quelque chose comme ça. Je dois t'annoncer que tu ne pourras plus parler Fourchelang. Tu pourras le comprendre, mais afin d'éviter qu'on te soupçonne, tu ne pourras plus la parler.
_ C'est plus une malédiction qu'un don. Quoi d'autre?
_ Tu porteras le nom d'Harry Cleeford et tu viendras d'Irlande. Tes parents sont morts dans un incendie et tu seras un Sang-Pur.
_ Quoi, mais je suis un Sang-Mêlé, protesta-t-il.
_ Il n'a pas besoin de le savoir, ce sera une opportunité pour toi de te rapprocher de lui. Tu crois que tu en es capable?
_ Évidemment.
_ Bien, approuva-t-il d'un air satisfait. Tu auras fait tes six premières années dans une école de sorcier d'Irlande nommé Rowena College. Cette école a été formée par Rowena Serdaigle. Lorsqu'elle a quitté Poudlard, après son désaccord avec Serpentard, elle a fondé cette école de sorcellerie. Elle n'avait pas de système de maisons comme Poudlard, elle se contentait d'accueillir tous les élèves. Mais n'oublie pas Potter, Rowena était celle qui s'entendait le mieux avec Serpentard. Il avait même envisagé de la rejoindre pour diriger cette école, mais il est mort avant.
_ C'est donc une école très proche des Serpentard, remarqua Harry, et pour la magie noire?
_ Très bonne question, elle n'est pas enseignée, mais pas dévalorisée non-plus. Le Ministère de la Magie a finalement réussit à faire fermer cette école, pour ne laisser que Poudlard. Autre chose, tu dois savoir que Grindelwald sévit à cette époque. Il n'est pas présent en Angleterre, mais influence fortement le pouvoir sorcier.
_ Grindelwald, les yeux d'Harry se remplirent d'appréhension. Dois-je m'inquiéter de lui?
_ Le Seigneur des Ténèbres ne l'a jamais apprécié, mais ne l'a pas combattu non-plus. Il n'y a aucune raison pour qu'il mette son nez en Angleterre, mais tu dois faire attention.
_ D'accord.
_ Je crois que je t'ai tout dit Potter.
Il s'approcha de l'énorme sablier en verre et fit signe à Harry d'approcher. Celui-ci concentré sur ses baguages, se mit juste en face. Abelforth sembla toucher quelque chose, et le sablier tourna à une vitesse vertigineuse. Une lumière rouge aveuglante se mit à en émaner et Harry s'effaça peu à peu, devint rapidement invisible, puis disparut.
Bon courage Harry Potter, pensa Abelforth Dumbledore, j'ignore si j'ai bien fait, mais tu en auras besoin pour ce qui t'attends.