D'année en année

"On y est les gars. Notre dernière année", dit James en entrant dans le dortoir qu'il partageait avec ses amis.

"Ça me déprime un peu honnêtement", répondit Remus en ouvrant sa valise.

"Moi aussi", ajouta Peter.

"Mais non les gars, ça veut dire que cette année on doit marquer le coup", dit Sirius en posant ses mains sur ses hanches.

"Tu parles de farces ?"

"Évidemment, quoi d'autre ? On doit faire mieux que toutes les années précédentes, histoire que cette école ne nous oublie jamais."

"Tu as raison", répondit James, un sourire malicieux apparaissant sur ses lèvres. "J'ai déjà quelques petites idées en tête, je peux vous dire qu'on va bien faire courir Rusard."

"J'ai hâte de voir ça, mais on va devoir être extrêmement prudent cette année", ajouta Peter en rangeant ses affaires.

"Pourquoi ça ?", demanda Sirius.

"Parce que j'aimerais qu'on gagne la coupe des quatre maisons cette année. Sérieusement, on a gagné qu'une seule fois depuis qu'on est là et c'était pendant notre première année, on doit absolument la remporter cette année."

"Je suis d'accord, d'autant plus que c'est de notre faute si on a perdu pendant ces cinq années."

"Notre faute ?", demanda Sirius une nouvelle fois.

"Oui avec toutes ses farces. Et j'ai dit 'notre' pour ne pas dire 'votre' ", dit Remus en pointant James et Sirius avec son doigt.

Le quatuor avait discuté de leurs vacances pendant un moment , puis ils avaient dîné en compagnie de Regulus. Le lendemain, les cours avaient repris et leurs petites habitudes à Poudlard de même. Sirius et James s'étaient assis à côté en cours de sortilège et avaient été séparés en moins d'une demi-heure, car ils n'arrêtaient pas de jacasser et ça ennuyait beaucoup leur professeur et Sirius avait passé le reste du cours à bouder en regardant ce qu'il se passait par la fenêtre.

Une semaine s'était écoulée et le calme de la rentrée ainsi que les joies des retrouvailles avec les amis laissaient maintenant place à l'ennui pendant les cours et le déplaisir de devoir faire des devoirs presque tous les soirs et même les week-ends.

James avait laissé ses amis paresser sous le soleil de ce samedi de septembre pour aller rejoindre Regulus rendre visite aux animaux de leur professeur de soin aux créatures magiques. Regulus allaient y faire un tour régulièrement depuis sa première année et James aimait l'y accompagner quelques fois. Ils avaient aidé leur professeur à prendre soin des niffleurs, Regulus semblait apprécier ces petits diables mais James, sous leurs apparences mignonnes, trouvait qu'ils n'étaient que des sales petits voleurs fourbes. Les premières fois qu'il venait ici, il repartait toujours dépouillé de quelque chose, ses galions, généralement, disparaissaient toujours mystérieusement, alors au bout d'un moment il avait appris de ses erreurs et ne portait aucun artifice, ni sur lui, ni dans ses poches. Heureusement Regulus parvenait toujours à récupérer son argent et le lui rendait, enfin sauf une fois où Regulus s'était énervé qu'il se fasse toujours avoir et avec gardé ses galions pour lui, comme "punition". C'est cette fois là où James a fini par comprendre qu'il ne devait plus mettre quoi que ce soit dans ses poches quand il venait voir les niffleurs. Regulus avait d'ailleurs dit qu'il était lent d'esprit.

Après avoir terminé de s'occuper des petits diables, Regulus et lui s'étaient dirigés tranquillement vers le château en discutant.

"Pourquoi tu m'accompagnes toujours si tu les détestes tant ?"

"Je ne les déteste pas", répondit James.

"Hum. Toujours est-il que tu es toujours aussi nul pour t'occuper d'eux."

"Je préfère les boursoufs, ils sont beaucoup plus mignons et plus calmes."

"Surtout quand ils se laissent jeter comme des ballons ?", demanda Regulus avec amertume.

"Par Merlin, Reggie ! C'était il y a 3 ans, tu peux arrêter de me le reprocher à chaque fois ?" Il y a trois ans, James avait apprit que les boursoufs ne voyaient aucun problème à se faire lancer dans les airs comme une balle, alors James, voulant amusé Regulus, avait lancé l'une des créatures sur Regulus, qui l'avait attrapé de justesse, les yeux écarquillés. Puis il s'était mis à insulter James de tous les noms, le brun ne l'avait jamais vu parler aussi longtemps que cette fois-là. "Et puis je te signale qu'il a eu l'air d'apprécier, depuis il vient me voir en courant à chaque fois que je vais la bas."

"Peu importe."

"Aww, ne soit pas jaloux Reggie", dit James en passant son bras sur ses épaules. "Tu seras toujours mon préféré." Regulus pesta et retira le bras de James.

"Je ne suis pas jaloux de ce boursouf, et arrête de m'appeler comme ça", dit Regulus en se postant devant James en croisant les bras.

Il fronçait les sourcils légèrement en colère et ses yeux plissés regardaient James avec intensité. James contempla ses yeux gris qu'il trouvait toujours autant magnifiques durant un moment, puis ses yeux dérivèrent vers son nez qu'il avait maintes fois eu envie de retracer sa courbe du bout de son doigt pour finir leur course sur ses lèvres.

"Arrête de me regarder comme ça Potter."

James sortit de sa contemplation pour rencontrer les yeux du Serpentard. Il avait perdu son air coléreux pour laisser place à un visage neutre.

"Je ne peux pas j'en ai bien peur."

"Quoi ?", demanda Regulus d'une petite voix. "On en a déjà parlé, il me semble, Potter."

"Je sais", répondit James avec un sourire sans joie. "Mais tu me plais Regulus", James vit Regulus devenir stupéfait. "Non, c'est plus que ça", commença-t-il. "Je suis amoureux de toi, tu hantes toutes mes pensées, quand je te vois je deviens automatiquement heureux et ensuite j'ai cet air que tu qualifies d'idiot. Je n'y peux rien", termina-t-il avec un sourire légèrement triste.

James avait dévoilé ses sentiments. Il se sentait plus léger mais en même temps angoissé par la possible mauvaise réaction de Regulus. Il n'avait absolument pas prévu de lui dire ce qu'il ressentait, ces mots étaient sortis tous seuls de sa bouche. James prit les mains de Regulus dans les siennes et caressa leur dos avec ses pousses. Les joues du Serpentard avaient pris une jolie teinte rose et ses grands yeux clairs regardaient James avec une pointe de tristesse.

"James..."

"Non, ne t'en fais pas. Je sais que ce n'est pas réciproque et je ne demande rien. À part de ne pas agir différemment avec moi maintenant que tu es au courant. Tu es un précieux ami Regulus." Regulus n'avait pas bougé d'un pouce et se contentait simplement de regarder James intensément. "Dis quelque chose, je t'en prie."

"N-non, t'en fais pas ça ne change rien."

"J'en suis content." Regulus hocha la tête puis se racla la gorge.

"Je dois aller voir Barty. Il m'a demandé de l'aide pour un devoir et je vais être en retard si je ne pars pas tout de suite."

"Bien sûr, vas-y. On se revoit au dîner." James lâcha les mains de Regulus après qu'il ait acquiescé et le regarda s'éloigner avec mélancolie, jusqu'à ce qu'il disparaisse derrière les murs de l'enceinte de Poudlard. Il prit une profonde inspiration tout en fixant l'endroit où avait disparu le Serpentard, espérant le voir revenir en courant vers lui, lui disant que lui aussi l'aimait mais rien ne se passa.

"Mais ma parole, t'es vraiment stupide Potter !" James sursauta en voyant Evan arriver vers lui en furie.

"Quoi ?"

"Tu n'as pas vu qu'il voulait que tu l'embrasses ?"

"Quoi ?", répéta-t-il en fronçant les sourcils cette fois. "Mais qu'est-ce que tu racontes ?"

"Je ne savais pas qu'il y avait quelque chose entre vous, j'ai toujours pensé que c'était à sens unique."

"Attends, t'as entendu ce qu'on disait ?"

"Non, j'étais trop loin. Mais ça avait l'air intense, j'ai cru que vous alliez vous envoyer en l'air dans la minute. Enfin toujours est-il qu'il voulait clairement que tu l'embrasses."

"Mais de quoi tu parles ?" Evan souffla d'agacement.

"Tu n'as pas vu ses grands yeux qui te fixaient intensément ? Ils criaient 'embrasse-moi maintenant ou je vais défaillir'."

"Tu dis n'importe quoi."

"Ha oui ? Et ses mains alors ? Tu les as tenues pendant quoi, presque deux minutes ? Tu as déjà vu Regulus laisser quelqu'un le toucher plus de cinq secondes ?" James repensa à la scène précédente en se mettant à douter. "Il fera jamais le premier pas, tu peux en être sûr. Il est beaucoup trop fier, alors il envoie des signaux."

"Tu crois vraiment qu'il voulait que... ?"

"Mais oui ! Cela dit ça m'énerve un peu, ça veut dire que je dois 10 galions à Barty", dit pensivement Evan en s'éloignant.

James resta pantois un instant avant de se mettre à courir dans la direction de Regulus. Il devait le rattraper et en avoir le cœur net.

"Regulus !", cria-t-il en voyant la silhouette du Serpentard. Celui-ci se retourna, surpris. Soudain, un léger doute s'installa en James. Evan était un Serpentard. Et s'il lui avait fait une blague ? Ou s'il s'était tout simplement fourvoyé ? Il savait qu'il s'entendait bien avec Regulus mais est-ce ça signifiait quoi que ce soit ?

"Qu'est-ce qu'il y a ?", demanda-t-il inquiet. James arriva à son niveau légèrement essoufflé par sa course.

"Euh, et bien..."

Regulus fronça les sourcils d'incompréhension. James inspira profondément pour se donner du courage et s'approcha du Serpentard. Il posa délicatement ses mains sur ses joues et vit Regulus écarquiller les yeux mais ne se recula pas, alors James se pencha doucement, puis déposa un baiser sur les lèvres de Regulus en fermant les yeux. Les lèvres de Regulus étaient aussi douces qu'il les avaient imaginées, il resta appuyé contre elles quelques secondes, puis se recula légèrement pour pouvoir regarder Regulus, qui rouvrait ses yeux au même instant et se mit à regarder James en retour. Ils restèrent un instant à simplement s'admirer sous les rayons du soleil qui frappaient leurs visages, puis James, déjà avide du contact des lèvres de Regulus sur les siennes, fondit de nouveau sur la bouche de Regulus, qui lui rendit son baiser un peu maladroitement. Il sentit le Serpentard posé timidement ses mains sur ses hanches et James soupira. Ils s'embrassaient depuis à peine quelques secondes mais il était déjà accroc à cette sensation. James mouvait ses lèvres lentement contre celles du Serpentard, faisant attention à la moindre de ses réactions, puis quand il le sentit soupirer et s'enfoncer un peu plus dans le baiser, aspira sa lèvre inférieur entre les siennes tout en passant un de ses mains derrière sa tête pour mieux le maintenir contre lui. Ils restèrent quelques instants à s'embrasser tendrement, puis se reculèrent à bout de souffle. James eu du mal à retenir un rire en voyant le visage rouge de Regulus, il n'avait jamais vu quelqu'un devenir aussi rouge, même son cou avait pris des couleurs et son expression étourdie le rendait à croquer. James posa son front contre le sien et ferma les yeux le temps de reprendre son souffle, et ses esprits, puis il s'éloigna d'un pas. Regulus avait retrouvé une couleur de peau à peu près normale.

"Tu voulais vraiment que je t'embrasse tout à l'heure ?", Regulus détourna les yeux et ses joues se mirent à rougir de nouveau.

"N'importe quoi", dit Regulus en levant les yeux au ciel. "Qui voudrait t'embrasser." Sa voix tremblante indiqua à James qu'il était encore tout émoustillé. Il était trop mignon.

"C'est dommage. J'ai encore envie de t'embrasser moi." Regulus leva de nouveau les yeux au ciel. "Est-ce qu'on peut en parler ?", reprit sérieusement James. "Tu sais ce que je ressens. Mais toi ? Est-ce que tu ressens.. la même chose ?", demanda-t-il avec espoir. Le plus petit se râcla la gorge.

"Disons", Regulus hésita, "j'en suis venu à penser que, peut-être, tu n'étais pas aussi idiot que je l'avait imaginer." James sourit.

"Ce qui veut dire ?"

"Ne m'oblige pas à le dire", répondit Regulus en regardant ses mains un peu mal à l'aise. "Je suis désolé, je ne suis pas doué pour ces choses-là."

"C'est pas grave. Je le suis assez pour deux", reprit James, attendri par l'expression gênée du plus jeune.

Il le prit dans ses bras et posa sa joue sur la tête de Regulus qui reposa une nouvelle fois timidement ses mains sur les hanches de James. Ils restèrent ainsi un petit instant, profitant de la présence de l'autre avant que James ne s'éloigne. Il aurait aimé rester à câliner Regulus plus longtemps, mais il connaissait son intolérance aux contacts humains et préférait écourter leur câlin pour ne pas trop le brusquer.

"Ne parle de ça à personne pour le moment, d'accord ?"

"Bien sûr. Je ne voudrais pas que Sirius l'apprenne", dit James en grimaçant. Il y eut ensuite un instant de silence durant lequel James en profita pour admirer Regulus.

"Arrête de me regarder avec cet air stupide."

"Désolé mais maintenant tu vas y avoir le droit tous les jours."

Regulus pesta mais James pouvait voir qu'il était légèrement amusé de par son sourire. James posa une main droite sur la joue du Serpentard et l'autre derrière son dos puis le rapprocha de lui pour l'embrasser. Regulus répondit à son baiser et posa ses mains sur ses épaules. Ils s'embrassèrent un moment, découvrant les lèvres de l'autre pour la deuxième fois, puis Regulus s'éloigna légèrement.

"Je dois y aller", dit le Serpentard d'une petite voix. James hocha la tête puis fondit sur ses lèvres. Regulus l'embrassa puis recula de nouveau. "Barty va vraiment m'attendre."

"Oui oui", répondit James en déposant sa bouche la sienne. Comment pouvait-il le laisser partir, il n'avait pas encore eu sa dose, et à bien y réfléchir, il se sera probablement jamais rassasié de Regulus. Il finit par se détacher à contrecœur et Regulus tenta de se recoiffer, un air distrait se dessinant sur son doux visage. "On se revoit au dîner ?"

"Bien sûr", répondit Regulus avec un sourire discret.

Il amorça un mouvement pour s'éloigner mais James attrapa son poignet et le tira à lui, faisant presque trébucher le Serpentard qui se retrouva avachi contre son torse. James lui donna un baiser sonore sur la joue et le laissa enfin s'en aller, en lançant un regard noir à James, mais ses joues rouges et ses lèvres gonflés par le baiser les décrédibilisaient.
James s'en alla à son tour pour retrouver ses amis, un air d'imbécile heureux sur le visage. Il inspira profondément en arrivant au niveau de ses amis, tentant de retrouver son calme et de chasser l'expression de pur bonheur qui avait du mal à le quitter.

Il passa les jours suivants la tête dans la lune, à penser à Regulus et aux baisers qu'il lui volaient au détour d'un couloir vide, ou quand ils étaient seuls tous les deux. Il avait vraisemblablement réussi à cacher à ses amis ce qu'il s'était passé quelque chose entre lui et le Serpentard et il devait avouer qu'il ne savait pas trop comment il avait réussi à faire ça.

À la sortie de son dernier cours de la journée, il avait prétexté avoir demandé de l'aide avec un devoir à Regulus et était parti précipitamment le retrouver dans une des cours du château. Il avait prévu de demander à Regulus de mettre un nom sur leur relation. Il ne l'avait pas fait jusque-là parce qu'il savait que ce n'était pas évident pour le Serpentard d'accepter cette nouveauté, mais ça faisait plus de deux semaines maintenant qu'ils se retrouvaient et s'embrassaient comme deux fous ivres d'amour et il avait besoin de réponses.

"Salut", dit James en embrassant la joue de Regulus qui l'attendait déjà. "T'es déjà là ? T'as couru ou quoi ? T'es pressé à ce point de me revoir ?" Regulus lui asséna un coup-de-poing à l'épaule et s'assit sur un banc. James le suivit et reprit son sérieux.

"Écoute Reggie, je voulais qu'on parle."

"Qu'on parle ?"

"Oui. J'aimerais savoir ce qu'on est. Est-ce qu'on est ensemble ?", Regulus lui lança un regard furibond et James se demanda durant un instant ce qu'il avait dit de mal.

"T'es sérieux là ?"

"Bah quoi ?", demanda-t-il pantois.

"Tu crois que j'embrasse des gens pour le fun ?"

"Non. Ça veut dire qu'on est ensemble ?", reprit James avec un sourire qui lui arrivait presque aux oreilles.

"Bien sûr."

"Donc tu es mon petit ami." Il vit Regulus rougir et détourner les yeux et James ne put se retenir de lui embrasser la joue. "Mon petit ami", dit-il en passant ses bras autour du Serpentard. Regulus grogna et ses joues devinrent encore plus rouges. Puis il posa sa tête sur l'épaule de James en soupirant.

"Oh encore une chose", reprit sérieusement Regulus en regardant James. Il attrapa le visage de James d'une main pour appuyer sur ses joues, faisant ressortir les lèvres du Gryffondor. "Cette bouche est à moi. Je t'interdis de la poser sur les lèvres de qui que ce soit d'autre, c'est clair ? J'ai entendu parler de vos soirées dans la salle commune de Gryffondor. Même pendant ce stupide jeu, la bouteille je crois, interdiction d'embrasser qui que ce soit." James hocha la tête et Regulus retira sa main. Le Gryffondor la saisit aussitôt. Il était amusé par la possessivité dont venait de faire preuve Regulus, qu'il trouvait attendrissante.

"Si ça peut te rassurer, je n'ai joué qu'une seule fois au jeu de la bouteille."

"Et tu as embrassé qui ?", Regulus avait essayé de prendre un air détaché mais James voyait bien qu'il était impatient de connaître la réponse. James pouffa et Regulus lui donna un coup de coude.

"Une fille de quatrième année, celle qui a les cheveux bouclés et qui traîne toujours avec le Serdaigle avec des lunettes." Regulus hocha la tête. "Et une fille qui était en sixième année, qui venait du Japon."

"Ha oui. Elle était vraiment belle", dit Regulus en cherchant dans ses souvenirs. "Et c'est tout ?"

"Oui. On a très vite trouvé ça stupide, et Sirius a faillit arracher les cheveux d'une fille qui devait embrasser Remus, on a dû arrêter avant que ça ne dégénère. "

"Je ne comprends pas qu'on puisse participer à ce genre de chose. Ça n'a aucun intérêt."

"Certains trouvent ça sympa", dit James en hochant les épaules.

"En quoi c'est sympa de mélanger sa salive à celle de plein d'autres gens ?" James chercha une réponse mais n'en trouva pas.

"Je n'embrasserais personne d'autre, ça je suis d'accord. Mais si quelqu'un à besoin qu'on lui fasse du bouche à bouche ?", demanda-t-il amusé.

"Laisse le crever." James éclata de rire.

"Même si c'est Sirius ?"

"Surtout Sirius. Il est hors de question que tu poses ta bouche sur moi si elle a touché celle de Sirius." James pouffa. "Et encore une chose, arrête de m'appeler Reggie."

"Mais c'est mignon, j'aime bien Reggie."

"Ce n'est pas mignon c'est stupide."

"Très bien. J'accepte mais à une condition."

"Laquelle ?", demanda Regulus avec un brin d'inquiétude.

"Tu arrêtes de m'appeler Potter. Tu m'appelles James. Ou alors tu me donnes un surnom."

"Je vais m'en tenir à James."

"Cool !" James avait envie de sauter de joie, puis trouva cela trop facile. "Attends une minute. C'est louche." Regulus leva les yeux au ciel puis se leva en le tirant derrière lui.

Ils se dirigèrent vers la grande salle quelques heures plus tard pour retrouver Remus, Peter et Sirius. James trouvait toujours que son temps avec Regulus était bien trop court et surtout insuffisant. Il était toujours un peu malheureux lorsqu'il retournait à sa salle commune et que Regulus rentrait dans la sienne. Il n'aimait pas le savoir seul dans les cachots de Serpentard. Regulus l'avait rassuré en disant qu'il aimait être seul et que de toute façon Barty et Evan venaient souvent le "déranger" depuis l'année où il les avait surpris ensemble.

Ils avaient réussi à cacher leur relation pendant environ deux mois, jusqu'à un événement de mi-novembre...

James, Sirius, Remus et Peter étaient assis dans les escaliers du hall, discutant joyeusement, quand un Severus Snape à l'air ennuyé s'approcha d'eux.

"Qu'est-ce que tu veux ?", demanda Sirius agressivement en voyant le Serpentard s'arrêter devant eux. Il avait l'air d'être essoufflé. Snape lui jeta un regard méprisant.

"J'ai entendu des garçons de Serpentard insulter Regulus". James fronça les sourcils. "Ils disaient qu'ils n'aimaient pas son comportement et qu'il faisait honte aux sangs purs, et que c'était une véritable déchéance de le voir finir comme son frère." Il regarda Sirius en prononçant ses derniers mots. "Ensuite ils ont dit qu'ils devraient se débarrasser de lui pour laver leur honneur." Le quatuor se regarda avec incompréhension. "Ils prévoyaient de lui lancer le sortilège de l'impérarium et de le faire se suicider." James se leva précipitamment, suivit de ses amis.

"C'était quand ?", s'écria-t-il avec panique.

"Environ 20 minutes. Vous êtes les premiers que je vois, je n'ai croisé ni Regulus ni aucun professeur."

"Qu'est-ce qu'ils prévoyaient de faire ?", demanda Remus.

"Ils ont émis plusieurs hypothèses. Le faire se noyer dans le lac noir, le faire sauter du haut de la tour d'astronomie ou encore d'aller se couper les veines avec un couteau de cuisine." James sentit la peur monter en lui à tel point qu'il avait l'impression qu'il allait s'évanouir.

"Snivellus, je te jure que si tu nous mens je-"

"Je ne mens pas", répondit-il avec fureur à Sirius. Puis il s'éloigna.

"James va à la tour d'astronomie, Sirius va prendre un balai au terrain de Quidditch et fonce au lac noir. Peter, tu vas chercher un professeur et moi je fonce aux cuisines."

James se mit à courir en direction de la tour d'astronomie comme si sa propre vie en dépendait. Tout un tas de questions traversèrent la tête de James à ce moment-là. Et si j'arrivais trop tard ? Et s'il était déjà mort ? Et s'il était dans le lac noir et que Sirius ne le trouvait pas ? Après tout le lac noir est immense. Et si ces élèves avaient trouvé un autre moyen de le tuer et que Regulus n'était pas à un des endroits prévus ?
James arriva à bout de souffle en bas de la tour d'astronomie. Il avait choisi de se rendre au seuil de la tour plutôt que de monter les escaliers qui risqueraient de lui faire perdre trop de temps.
Il regarda aux alentours, aucune trace de corps. Il se recula un peu pour regarder en haut de la tour mais ne distingua rien. Il faisait nuit et la tour était beaucoup trop haute de toute façon. James inspecta les environs en faisant les cent pas. Où était Regulus ? Est-ce qu'il allait bien ? Il releva la tête pour de nouveau regarder en haut de la tour et distingua cette fois une silhouette.

"Non", dit James en écarquillant les yeux.

Puis, la silhouette tomba, se rapprochant du sol à une vitesse faramineuse. James dégaina sa baguette les mains tremblantes, la panique montant à chaque instant et les larmes commencèrent à couler sous le tremplin d'émotions qui le parcouraient.

"Arresto momentum", entendit-il dire une voix derrière lui.

Il vit la chute de Regulus ralentir et rangea sa baguette maladroitement. Une fois Regulus à sa portée, il l'attrapa dans ses bras et l'assit par terre. Regulus était livide et semblait s'être évanoui, mais il avait l'air d'aller bien. Son cœur se calma légèrement même si ses mains tremblaient toujours. Il le serra contre lui et se tourna ensuite dans la direction de la sauveuse de Regulus, et vit McGonagall arriver vers eux précipitamment.
Elle l'inspecta puis ordonna à James de l'emmener à l'infirmerie à laquelle elle l'accompagna. James lui expliqua alors la situation et une expression de fureur naquis sur le visage de McGonagall. James ne l'avait jamais vu autant en colère.
Dumbledore était arrivé à l'infirmerie quelques minutes plus tard pour prendre des nouvelles de Regulus et rassurer James, qui ne quitta pas son Serpentard, tenant sa main ardemment depuis qu'il avait été allongé dans le lit. Pomfresh l'avait examiné un peu plus tôt et avait assuré qu'il n'était pas en danger.
Sirius était arrivé en panique avec Remus et Peter derrière lui et il s'était précipité au chevet de son frère. Il avait l'air abattu, épuisé et transi de froid. Dumbledore lui avait alors expliqué la situation puis était parti avec McGonagall chercher les coupables. Pomfresh avait fait amener quatre tasses de chocolat chaud aux garçons pour les aider à se remettre de leurs émotions, puis avaient dû les chasser vers 19h. Sirius avait demandé à rester plus longtemps et Pomfresh avait accepté puisqu'il était le frère de Regulus. James avait insisté pour rester également, disant que Sirius avait besoin de soutien et elle avait accepté après quelques supplications. Remus et Peter étaient allés manger, laissant les deux garçons au chevet du Serpentard.

Regulus s'était réveillé sous l'œil attentif de James et Sirius et leur avait lancé un regard interrogateur.

"Hé", dit James en posant sa main qui ne tenait pas celle de Regulus sur son épaule, "comment tu te sens ?"

"Déboussolé ? Qu'est-ce qui s'est passé ?"

"Tu ne t'en souviens pas ?"

"Je me souviens que trois abrutis sont venus m'insulter dans le hall du château et puis... Ils m'ont jeté un sort ?", demanda-t-il avec inquiétude.

"Oui. L'imperium. Ils t'ont obligé à sauter de la tour d'astronomie. Heureusement McGonagall est arrivé à temps."

Regulus hocha la tête en fixant un point invisible devant lui. Il avait l'air perdu et apeuré. Il s'assit après avoir inspiré profondément et James le prit dans ses bras. Tant pis si Sirius trouvait cela suspect, James avait besoin de sentir Regulus contre lui. Il le serra fort durant un moment durant lequel le Serpentard avait posé sa main derrière son dos, puis James s'éloigna en reprenant la main du plus jeune dans la sienne. Il jeta un regard à Sirius qui semblait avoir trouvé étrange que Regulus ne le repousse pas et pire, lui rende son étreinte, mais il resta silencieux. James l'avait trouvé étrange depuis qu'il était arrivé. Il n'avait pas dit un mot et s'était contenté de rester là les yeux dans le vague, ce n'était pas dans ses habitudes de rester silencieux, même dans ce genre de moments. James s'était attendu à le voir crier des insultes à l'égard des trois garçons qui avaient failli tuer son frère et hurler qu'il allait leur régler leur compte personnellement. Mais non, Sirius n'avait pas décroché un mot.
James vit son ami regarder son frère avec hésitation puis le prendre dans ses bras à son tour. Regulus parut surpris puis passa son bras dans le dos de son frère. James comprit que c'était probablement la première étreinte des deux frères depuis plusieurs années et se trouvait très ému par cette scène. Sirius s'éloigna de son frère les larmes aux yeux.

"Les garçons", appela Madame Pomfresh, "vous devez aller manger maintenant. Monsieur Black va rester ici cette nuit, j'ai demandé à ce qu'on lui apporte son repas à l'infirmerie. Vous le verrez dès demain matin, ne vous en faites pas."

James et Sirius quittèrent l'infirmerie à contre-cœur pour se rendre dans la grande salle. Ils n'avaient pas très faim et le repas fut vite terminé. Ils allèrent ensuite dans leur salle commune où ils retrouvèrent Remus, Peter et les autres qui avaient appris ce qui s'était passé et qui leur avaient posé quelques questions.
Le quatuor est ensuite parti se coucher, et James, après s'être assuré que personne ne l'entendit, se leva pour prendre sa cape d'invisibilité et quitta la salle commune pour se rendre à l'infirmerie.
Il ouvrit la porte sans faire de bruit et la referma aussitôt, puis inspecta la pièce. Pomfresh devait déjà avoir rejoint ses quartiers. James se dirigea alors vers le lit du fond où Regulus se trouvait tout à l'heure, tira les rideaux entourant le lit et vit Regulus relever la tête pour regarder dans sa direction.

"C'est moi", dit James en enlevant sa cape pour que Regulus puisse le voir.

"James ? Qu'est-ce que tu fais là ?"

"Je ne pouvais pas te laisser seul cette nuit", répondit James en s'asseyant dans le lit aux côtés de Regulus. Celui-ci se décala pour lui faire un peu de place et James passa ses jambes sous la couverture chaude, puis fit glisser son bras dans le dos de Regulus pour l'attirer contre lui. Il vit Regulus se tendre et hésiter un instant avant de poser sa tête contre son torse et d'inspirer profondément. "Comment tu te sens ?" Regulus haussa les épaules en fixant un endroit devant lui.

"Dumbledore est passé me voir. Il a dit que les trois élèves avaient été renvoyés et que celui qui m'a lancé le sort aurait des comptes à rendre au ministère de la magie."

"C'est bien normal. Ils mériteraient de tous finir à Azkaban", répondit James, toujours furieux en pensant que quelqu'un avait voulu faire du mal à son petit ami.

Regulus ne répondit pas et ils restèrent un moment en silence, essayant de trouver le sommeil. James ferma les yeux après avoir ramené la couverture sur eux et tenta de s'endormir. Il admit sa défaite face au sommeil qui n'était pas décidé à pointer le bout de son nez et ouvrit les yeux au bout de ce qui lui semblait être au moins une heure pour distinguer que le croissant de lune n'était même plus visible par la fenêtre se situant à sa gauche. Il tenta de trouver une position un peu plus confortable sans toutefois déranger Regulus puis se contenta de fixer le plafond. Ses yeux dérivèrent au bout d'un moment sur le visage de Regulus et James fut surpris de voir ses yeux ouverts.

"Tu dors pas ?", murmura-t-il.

"Non." James pensa qu'il devait être encore perturbé par ce qui c'était passé plus tôt et embrassa son front dans une maigre tentative de le rassurer.

"Dis-moi Reggie, je me posais une question."

"Laquelle ?"

"Qu'est-ce qui t'as fait changer d'avis à propos de moi ?"

"Tu veux dire pourquoi j'ai accepté d'être avec toi ?"

"Oui. Tu ne semblais pas en avoir très envie il y a à peine quelques mois. Pourquoi ce changement ?" James vit Regulus soupirer et réfléchir un instant.

"Tu sais", commença-t-il, "à mon arrivée à Poudlard je te détestais. Je ne faisais pas spécialement semblant d'être désagréable avec toi au début."

"Quoi ? Pourquoi ? Qu'est-ce que j'ai fait ?", demanda James avec entrain, surpris des révélations de Regulus. Le Serpentard sembla hésiter.

"Et bien, Sirius, lors des vacances de sa première année ici, n'arrêtait pas de parler de toi. C'est aussi à ce moment-là qu'il a vraiment commencé à être en désaccord avec nos parents. On n'était déjà pas très proche lui et moi à cette époque, mais ça m'énervais de l'entendre t'appeler son frère et de parler de toi tout le temps, de dire à quel point t'étais géniale et toutes ces conneries. J'étais jaloux qu'il me remplace", confessa Regulus et James le serra plus fort contre lui. "Et je me suis dit que vu les bêtises que vous faisiez et connaissant mon frère, tu ne pouvais qu'être un idiot. Alors quand je suis arrivé ici et que je t'ai vu-"

"Tu es tombé amoureux de moi", le coupa James avec amusement.

"Non pas du tout", répondit Regulus comme si James venait de dire la chose la plus stupide qu'il n'avait jamais entendu. "J'ai vu que tu étais mal coiffé et presque débraillé." James repensa à sa rencontre avec le Serpentard et n'avait pas le souvenir d'avoir eu mauvais aspect. "Et quand je te croisais, généralement avec toute ta clique, tu étais bruyant, on ne pouvait pas être à moins de cinquante mètres et ne pas vous entendre, c'était insupportable. Quand tu as été accepté dans l'équipe de Quidditch, j'ai entendu que ça pendant plus d'une semaine, t'étais toujours en train de t'en vanter et pourtant je faisais ce que je pouvais pour vous éviter un maximum. Insupportable. Et tu avais toujours un sourire idiot collé au visage, ça m'a toujours exaspéré ça. C'est vrai quoi, on ne sourit pas sans raison à moins d'être simplet. Et je ne parle même pas de toutes les farces grotesques que vous mettiez en place. Et surtout, j'avais l'impression d'être le seul à voir que tu étais un idiot, tout le monde semblait t'apprécier, tout le monde vantait tes mérites et disais à quel point tu étais gentil et serviable, sans parler de ton agilité au Quidditch. Moi, je trouvais que tu étais borné, entêté et arrogant. Et puis avec le temps, j'ai vu que tu aidais très souvent les gens dans le besoin, que tu défendais les élèves victimes d'intimidations et que tu étais un bon joueur de Quidditch et j'ai dû admettre à moi-même que tu n'étais peut-être pas si terrible que ça, même si ça m'a beaucoup coûté. Et c'est à ce moment-là que tu as commencé à me parler, j'avais beau te chasser, tu revenais toujours." James rit.

"Mon entêtement n'est plus un défaut n'est-ce pas ?", demanda-t-il en déposant de nouveau un baiser sur le front du plus jeune.

"Hum, ça, ça dépend des jours."

"Et ensuite ?"

"Ensuite, j'ai réalisé que je... je t'appréciais, ça me faisait mal de l'admettre. Mais ça me faisait peur et je n'étais pas sûr de ce que je ressentais, et puis il y avait Sirius. J'ai préféré fuir", termina-t-il d'une petite voix.

"Je ne savais pas tout ça", répondit James en repensant à tout ce que lui avait confié Regulus en le serrant fort contre lui.

"Et toi ?"

"Je crois que je suis tombé amoureux de toi quand j'étais en quatrième année."

"Si loin que ça ? Mais on se parlait à peine", affirma Regulus, surpris.

"Je sais. Je l'ai réalisé qu'à la fin de la cinquième année cela dit." Regulus fronça les sourcils.

"C'est pour ça que tu as rompu avec Lily ?", demanda-t-il en relevant la tête pour pouvoir regarder James.

"Oui." James vit une once de culpabilité traverser le visage de Regulus alors il caressa sa joue pour le rassurer. "Tu n'y es pour rien rassure toi. Mais pour que tu comprennes bien il va falloir que je te raconte toute l'histoire depuis le début et je crois que ça ne va pas te plaire", termina le Gryffondor en grimaçant.

"Qu'est-ce que tu veux dire ?"

"Et bien, durant la quatrième année, Sirius n'arrêtait pas d'être la victime de mauvaises blagues. Rien de forcément très méchant mais ça devenait pénible au fil du temps, surtout que les professeurs pensaient que Sirius faisait ça pour attirer l'attention et ils le punissaient souvent. On en est venu à penser que c'était toi et-"

"Sérieusement ? Vous pensiez vraiment que j'avais que ça à faire ?"

"Bah, comme vous ne vous entendiez pas très bien, on a eu un doute. Un soir, on t'a vu sur la carte dans un couloir et on a décidé avec Sirius de venir te confronter. On a pris la cape d'invisibilité et en arrivant on t'a trouvé en train de te battre avec Barty."

"Oh alors tu m'as espionné une fois de plus", s'exclama Regulus en lui tapant le bras, légèrement énervé par la confession de James.

"Oui désolé", répondit James en sachant que ce n'était pas terminé. "Enfin bref, ta bagarre avec Barty nous a tellement perturbé qu'on est parti sans rien te dire. J'ai remarqué que tu n'essayais pas vraiment de lui faire du mal et qu'en plus le fait qu'il te demande de lui arranger un coup avec un mec n'avait pas l'air de te déranger. J'ai trouvé ça un peu étrange mais je n'y ai pas spécialement prêté plus attention. L'année d'après je suis tombé sur toi dans la cuisine. Tu discutais paisiblement avec les elfes de maison, tu connaissais tous leurs noms, c'était assez inhabituel pour un sang pur. Et puis surtout, tu étais tellement... beau. Ça m'a vraiment perturbé à l'époque mais je refusais de le voir. Ensuite il y a eu cette petite Serdaigle, tu te souviens ?" Regulus hocha la tête. "Tu t'es interposé courageusement, sans te poser de question. J'ai vraiment été impressionné et je te le redis encore, ce que tu as fait était fantastique. Et après ça, je t'ai vu te diriger vers la forêt interdite et je t'ai vu avec des centaures."

"Ce n'est pas vrai ! Là aussi tu m'as suivi ?!"

"Oui désolé. Mais qu'est-ce que tu faisais avec eux ? Et depuis quand t'es pote avec des centaures ?"

"C'est un secret."

"Aller dit moi", supplia James. "Tu connais presque tous mes secrets et tu sais que tu peux me faire confiance non ?", Regulus céda.

"J'avais entendu parler d'un groupe de braconniers qui s'en prenaient à des créatures dans la forêt, alors croyant pouvoir les arrêter, j'y suis allé. J'ai réussi à libérer les créatures qu'ils avaient capturées, mais ils m'ont vu. Heureusement les centaures étaient là pour la même raison que moi et m'ont aidé. Au début ils n'étaient pas contents de me voir ici mais j'ai réussi à les convaincre que je pourrais leur apporter des produits de soin et on a convenu de rendez-vous trimestriels depuis."

"Ça aurait pu être dangereux Regulus ! Tu ne dois pas prendre de risques comme ça."

"Ça va, je m'en suis sortie."

"Oui parce que les centaures étaient là ! Sérieusement je ne veux pas que tu prennes d'autres risques comme ça d'accord ?"

"Oui, c'était la seule fois de toute façon. Ça m'a servi de leçon croit moi." James le serra de nouveau dans ses bras, terrifié à l'idée de ce qui aurait pu se passer si les centaures n'étaient pas intervenus.

"Tu m'es bien trop précieux pour que je te laisse risquer ta vie", dit James d'une petite voix en posant sa tête sur le haut de celle de Regulus. Regulus se laissa prendre dans l'étreinte du Gryffondor, déstabilisé par son affection. Ce n'était pas la première fois que ça lui arrivait, James était quelqu'un de très affectueux, très tactile, tout le contraire du Serpentard qui avait toujours été un peu mal à l'aise avec les émotions et les sentiments. Il n'était pas habitué à ce que quelqu'un exprime de l'inquiétude ou de l'affection pour lui et il ne savait jamais quoi dire dans ces moments-là, alors il laissait James le prendre dans ses bras en espérant que ça suffirait. "Il faut vraiment qu'on essaie de dormir un peu", reprit James au bout d'un moment.

"Hum", opina simplement Regulus en s'installant plus confortablement contre le torse de James. Il ne l'avait pas dit au Gryffondor, mais il était très heureux qu'il soit venu le voir cette nuit, sa présence le rassurait après ce qu'il lui était arrivé.


James se réveilla aux premières lueurs du soleil et se leva à contrecœur en entendant Pomfresh remuer dans ses quartiers situés juste à côté de l'infirmerie. James ramassa sa cape qu'il enfila et admira le doux visage de Regulus encore endormi. Ses traits n'étaient pas tirés quand il dormait, rendant son visage beaucoup plus doux, il avait presque l'air inoffensif mais James ne lui dira jamais. Il tenait un peu à sa vie.
Il se dirigea en bayant vers son dortoir, les yeux encore à moitié fermés. Il avait terriblement mal dormi cette nuit, il avait ressassé dans sa tête le moment où Regulus tombait de la tour encore et encore. Impossible pour lui d'oublier cette image, heureusement que le Serpentard avait été dans ses bras, sa présence lui assurait qu'il allait bien et qu'il n'avait plus à s'inquiéter.
En entrant dans le dortoir, il remarqua que tout le monde semblait encore dormir, alors il rangea sa cape et se dirigea vers le lit de Remus où Sirius dormait.

"Sirius", appela-t-il en secouant son ami, "réveille toi." Sirius grogna et se tourna pour enfoncer sa tête dans l'épaule de Remus. "Allez ! Tu ne veux pas voir Regulus ?" Sirius s'assit dans le lit en bayant. James vit qu'il avait des grands cernes sous les yeux et qu'il semblait vraiment fatigué. Lui aussi avait du mal dormir à cause de son inquiétude pour son frère.

Le quatuor s'habilla en silence puis se dirigea vers la grande salle où Regulus était déjà en train de les attendre. Ils s'assirent à un bout d'une des tables et déjeunèrent paisiblement.

"Comment tu te sens ?" demanda Sirius avec empressement.

"Bien", répondit nonchalamment Regulus en attrapant un fruit comme s'il n'avait pas manqué de se faire tuer la veille.

"Est-ce que tu es sûr que tu peux sortir de l'infirmerie si tôt ?" demanda Peter en fronçant les sourcils.

"C'est madame Pomfresh qui l'a dit et puis je n'allais pas rester coincé là haut pendant des jours."

"Repose-toi ce week-end, je ne veux pas te voir travailler ou gambader dans le château."

"Je fais ce que je veux Sirius. Et puis je ne 'gambade' pas dans le château. Tu dois confondre avec James."

"Hé ! Je ne-"

"James ?" demanda Sirius en arquant un sourcil en regardant son frère.

"Oui ? Tu sais ton idiot de meilleur ami ?", répondit Regulus avec mépris, ne comprenant pas pourquoi Sirius avait l'air troublé.

"Hé ! Je -"

"Je sais parfaitement qui il est !"

"Hé, tu es censé me défendre Sirius pas-"

"Ce que je ne comprends pas c'est pourquoi tu l'appelles James subitement." Regulus sembla enfin comprendre, de même que pour James qui tentèrent tous deux de garder une expression neutre.

"Je l'appelle James quand il ne me gonfle pas", tenta Regulus.

"Hé ! Mais vous me voyez ? Je suis invisible ?"

"À d'autres ! Et toi arrêtes de jouer les imbéciles", dit Sirius à James, "déjà hier tu l'a laissé te prendre la main sans rien dire, pareil quand il t'as pris dans ses bras."

"J'étais sous le choc."

"Est-ce que vous sortez ensemble ?"

"Quoi ? Mais ça ne va pas non ?"

"Sirius mon pote, tu divagues complètement là."

"Ouais c'est ça", dit-il en se levant tout en jetant des regards noirs à James et Regulus, "je finirais par le découvrir vous verrez." Il sortit de la grande salle d'un pas précipité sous les regards ahuris de ses amis. James et Regulus échangèrent un regard amusé.

"Il n'a même pas fini son assiette", reprit Regulus en fixant l'assiette encore à moitié pleine de son frère.

"Waoa ! Vous avez vraiment réussi à l'énerver cette fois", dit Peter amusé.

"C'est vrai que c'était marrant. On aurait dit un dingue", répondit James en riant. Sirius débarqua de nouveau dans la grande salle quelques minutes plus tard, ingurgita ce qu'il restait dans son assiette tout en regardant James et Regulus de travers puis parti sans dire un mot.

"Et c'est moi que les gens trouvent bizarre ?" dit Regulus, perplexe en regardant son frère partir.

James était surveillé par Sirius, il le savait. Au début il avait trouvé ça un peu agaçant, mais Regulus avait eu l'idée de le faire tourner en bourrique et de s'amuser un peu à ses dépens et James devait dire qu'il était très amusé. Ils faisaient généralement croire à Sirius qu'ils allaient se retrouver quelque part en laissant traîner un papier où était écrit leur prochain lieu de rendez-vous par exemple, ensuite Sirius débarquait sur le dit lieu, bien éloigné de tout, pour lui faire perdre un maximum de temps, puis quand il comprenait que Regulus et James n'étaient pas là, devait rebrousser chemin. Parfois Regulus et James se cachaient quelque part non loin pour voir Sirius les chercher désespérément, s'énerver puis partir en tapant du pied.

"C'est dingue que ça fonctionne encore", dit Regulus en riant, il est vraiment bête.

"Tant mieux pour nous", répondit James en attrapant le visage du Serpentard pour coller sa bouche sur la sienne.

Regulus répondit à son baiser puis passa ses bras sur ses épaules et se rapprocha de James. Le Gryffondor passa en retour ses bras dans le dos de Regulus puis inspira l'une des lèvres de Regulus, la mordilla puis passa sa langue dessus avant de diriger sa langue dans la bouche du Serpentard qui se recula aussitôt. James rouvrit les yeux pour voir que Regulus avait posé le dos de sa main sur sa bouche et lui lançait un regard incertain, les yeux écarquillés.

"Qu'est-ce que tu fais ?"

"Euh, je t'embrasse ?"

"Avec ta langue ?" demanda-t-il en rougissant.

James resta un moment sans rien dire à simplement admirer ses joues rouges et son regard fuyant. Il était rare de voir Regulus embrassé, ce qui était un peu dommage car ça le rendait vraiment mignon. Il aimait l'idée d'être capable de faire s'empourprer les joues du plus petit et surtout, d'en être le seul à en avoir la capacité.

"Oui ? Ça te gêne ?"

"Oui, c-c'est dégoûtant Je ne veux pas faire ça."

"Si tu veux. Pardon, j'aurai dû te demander avant."

"Non non, ce n'est pas grave. Ne t'en fais pas James."

"J'aime bien quand tu dis mon prénom." Il vit Regulus sourire. "Pas de French Kiss alors", reprit James, "tu sais c'est comme ça que font les grandes personnes", dit-il, narquois.

"Arrête de te moquer de moi", répondit Regulus en le poussant légèrement. James rit puis déposa un baiser sonore sur la joue du Serpentard.

Ils se câlinèrent un moment tout en discutant puis rentrèrent dans leurs dortoirs respectifs. James trouva Sirius en train de lire sur le lit de Remus qui lui lança un regard circonspect que James ignora pour aller discuter avec Peter.
Plus tard dans l'après-midi, Sirius et Remus étaient sortis en amoureux et Peter était allé rejoindre Marlene, laissant James seul avec ses révisions qui commençaient à s'entasser. Entre son équipe de quidditch, Regulus et les farces il n'avait pas vraiment beaucoup de temps à consacrer à ses cours ces derniers temps.

Il révisa pour son devoir de potion puis révisa ses cours de défense contre les forces du mal avant de s'attaquer à son cours de sortilège. Il alla chercher sa baguette dans son sac et fut surpris de ne pas l'y trouver, alors il regarda dans ses autres affaires, sa valise, son armoire, son lit, dessous son lit, son bureau puis encore son sac mais ne la trouva toujours pas. Il regarda rapidement sous le lit de Sirius mais n'y vit que des bouts de papier et des vêtements sales alors il se dit qu'elle devait être tombée dans le sac de Regulus pendant leur rendez-vous. James soupira, pour une fois qu'il était motivé à travailler, l'univers était contre lui.
Il sortit la carte du maraudeur et constata que Regulus était dans les cachots de Serpentard et après une petite hésitation, reposa la carte, prit sa cape d'invisibilité et se dirigea vers les cachots.

Il n'eut pas longtemps à attendre devant la porte avant qu'un élève de Serpentard ne se présente et donne le mot de passe. James entra discrètement à sa suite et descendit les escaliers qui menaient à la salle commune et resta bouche bée devant le spectacle qui s'offrait à lui. Les trois grandes fenêtres situées tout au fond, éclairaient d'une lumière bleu pâle la pièce et laissaient voir les poissons qui nageaient dans le lac noir. James était venu une seule fois auparavant dans les quartiers des Serpentards durant sa quatrième année pour faire une blague à Snape et avait été impressionné par la splendeur de leur salle commune qui n'avait absolument rien à envier aux autres.

Il sortit de sa contemplation pour se diriger vers les chambres et trouva celle de Regulus assez rapidement et fut heureux de constater que Regulus était seul. James n'avait jamais vraiment compris pourquoi Regulus avait refusé une chambre à lui tout seul, en tant que préfet c'était un de ses avantages, mais il préférait rester dans les dortoirs qu'ils partageaient avec trois garçons à qui il parlait à peine. Enfin, ce n'était pas tout à fait exact, James comprenait que Regulus ne voulait pas se retrouver seul, mais James serait venu lui tenir compagnie sans aucun problème.
James s'avança vers le lit et constata que Regulus s'était endormi, la tête à moitié sur l'oreiller et un livre entrouvert dans sa main. Aw il est trop mignon. James l'admira un moment avant de chercher le sac de Regulus des yeux, puis se dit que ça ne serait pas très correct de fouiller dans ses affaires, même pour récupérer quelque chose qui lui appartenait. Il prit donc la dure décision de réveiller son petit ami pour lui expliquer la situation.

"Reg !" Il vit Regulus remuer dans son sommeil mais il ne se réveilla pas. "Reggie ! Hey !"

Il vit Regulus ouvrir les yeux, froncer les sourcils puis s'asseoir dans son lit.

"Reggie", appela James en sortant sa tête de sous la cape.

"Oh mais c'est pas vrai. Mais qu'est-ce que tu fais là ?"

"Je crois que j'ai fait tomber ma baguette dans ton sac tout à l'heure." Regulus passa une main dans ses cheveux pour se recoiffer en soupirant. "T'en fais pas mon Reggie, tu es toujours magnifique à mes yeux, même décoiffé." 

Regulus le poussa, un sourire ayant fait son apparition sur son visage, puis se leva pour aller fouiller dans son sac et tendit la baguette à James.

"Merci ! Et désolé de t'avoir réveillé."

"C'est pas grave. Comment tu as fait pour rentrer ?"

"J'ai juste eu à attendre qu'une élève ouvre la porte. Heureusement ça n'a pas été trop long."

"Tu es déjà venu ici ?" demanda Regulus, dubitatif.

"Une fois, en quatrième année. C'était pour faire une blague à Snape." Regulus secoua la tête de dépit.

"Il va bientôt être l'heure de dîner", dit Regulus en regardant l'horloge. "Attends-moi dehors et ne te fais pas prendre."

James lui embrassa la joue, il vit un sourire timide se dessiner sur les lèvres du plus jeune et eu une irrésistible envie de le prendre dans ses bras mais se retint et alla attendre son Serpentard devant la porte d'entrée puis se dirigèrent tous deux vers la grande salle où Sirius semblait les attendre de pied ferme.

"Qu'est-ce qui t'arrive encore ?" demanda Regulus d'un ton las en arrivant au niveau de son frère.

"Vous ne pouvez plus me mentir cette fois", répondit Sirius en les pointant du doigt de manière très théâtrale, "je vous ai vu sur...je sais que vous étiez ensemble dans les cachots", reprit-il. "Qu'est-ce que vous faisiez tous les deux là bas ?"

"J'avais fait tomber ma baguette dans son sac alors je suis allé le voir pour la récupérer", répondit simplement James en sortant sa baguette.

"Et comment ta baguette s'est elle retrouvée dans son sac ?"

"T'es bouché ou quoi ? Il l'a fait tomber tout à l'heure."

"Et qu'est-ce que vous faisiez tous les deux tout à l'heure ? Hein ?"

"Sirius, on est ami, on a le droit de passer du temps ensemble", répondit James.

"Des amis qui se roulent des pelles", ajouta Peter d'une petite voix.

"Quoi ?" demandèrent James et Sirius en se tournant précipitamment vers le blond. "Désolé James, mais j'en ai marre de vous voir vous disputer. C'était drôle au début mais ça devient fatigant, et puis il aurait fini par être au courant."

"Alors c'était vrai ?" s'écria Sirius en posant ses mains sur sa tête d'incrédulité.

"Mais comment tu as su ?" demanda Regulus à Peter, ignorant son frère au bord de la crise de nerf.

"Je vous ai vu hier."

"Remus", appela Sirius, "Remus je vais m'évanouir", dit-il une fois qu'il eut attrapé le bras de Remus. "J'arrive plus à respirer", dit Sirius en se laissant tomber dans les bras du plus grand qui le rattrapa avec aisance.

"Oh la la, tu ne crois pas que tu en fais un peu trop ?" demanda Regulus en toisant son frère allongé par terre.

"Je vais mourir Remus", dit Sirius en tendant un bras en l'air.

"Sirius arrête, tout le monde nous regarde", chuchota Remus en croisant le regard d'un énième groupe d'élèves qui passait devant eux.

"Ça y est Remus. Je vois la lumière. Souviens-toi que c'est ce sale baiseur de frère qui m'a tué", ajouta-t-il d'une voix dure, avant de fermer les yeux. Regulus souffla.

"Bon, si on allait manger ?" Regulus entra dans la grande salle suivie de Peter. James hésita un instant puis se dirigea vers Sirius, lui attrapa le bras avec l'aide de Remus et le releva sur ses pieds.

"Arrête d'exagérer Sirius", dit James qui culpabilisait un peu.

"Je te parle pas encore toi", répondit Sirius en passant devant lui. Il alla s'asseoir à côté de son frère obligeant James et Remus à aller s'installer en face. Ils dînèrent dans la bonne humeur jusqu'à ce que Sirius ne reparte sur le sujet qui fâche. "Mais qu'est-ce que tu lui trouves à cet abruti ?" demanda-t-il en pointant James du doigt. James fronça les sourcils.

"Sirius arrête."

"Tu ne peux pas sortir avec quelqu'un Reg ! Tu es une sorte de, de masse informe et asexuée. Tu n'as rien à faire avec ce pervers. Il va te dévergonder !"

"Sirius. Notre relation ne te concerne pas pour commencer. Ensuite, sache pour ta gouverne que nous n'avons pas ce genre de relation. C'est du sérieux. On ne passe pas tout notre temps à nous grimper dessus contrairement à toi et Remus. Notre relation est beaucoup moins charnelle, c'est simplement chaste."

"Tu crois ça ? Demandons à James alors". James avala sa gorgée de jus de citrouille avec difficulté, pas très sûr de la suite. "Est-ce que tu t'es déjà branlé en pensant à lui ?" Remus recracha sa nourriture de choc.

"Sirius !" gronda Regulus.

"Laisse le répondre". Puis les regards de ses amis et de Regulus se tournèrent vers lui en attente de réponse. James se mit à paniquer. Que devait-il répondre ? Non ? Mais Regulus pourrait se vexer, n'est-ce pas ? Et puis ça serait un mensonge et tout le monde s'en rendrait compte. "Est-ce que tu t'es déjà branlé en pensant à Regulus ?" répéta Sirius. Cette situation avait comme un air de déjà vu mais en pire, puisque le sujet principal de cette discussion était là et entendait tout.

 "Euh, oui", admit-il d'une petite voix. Ses joues le brûlaient. Sirius serra son verre si fort dans sa main que James pensa durant un instant qu'il allait le briser. Il regardait son meilleur ami avec indignation et colère. James détourna les yeux pour reporter son attention sur Regulus, qui jouait avec des aliments dans son assiette, les joues légèrement rouges. Il espérait ne pas l'avoir trop secoué. 

"Tu vois Regulus, c'est ça un homme. Aucun d'entre eux ne te mérite, tu sais quoi tu devrais devenir moine."

"Je ne deviendrais pas moine. Et arrête de me traiter comme un enfant, j'ai seulement un an de moins que toi. Et je sais que quand tu avais mon âge, ça y allait fort avec Remus."

"C'était une erreur, ne fait pas comme moi."

"Quoi ?", s'offusqua Remus.

"Remus ! Chut !", dit Sirius agacé en se tournant vers lui. Puis il se retourna vers son frère.

 "Attends d'avoir au moins 30 ans. C'est l'âge minimum."

"Ça suffit", répondit Regulus en haussant le ton, "je refuse de continuer à parler de ça. Maintenant tu manges et tu la fermes."

Ils terminèrent leur repas dans le calme et Sirius n'avait plus décroché un mot.

"Mince, si on avait su qu'il suffisait de demander à Regulus pour le faire taire", dit James amusé en regardant son meilleur ami. Peter et Remus pouffèrent.

"On aurait fait ça depuis des années", reprit Peter.

"Depuis quand", dit Sirius. Tous les regards se tournèrent vers lui.

"Depuis quand quoi ?"

"Depuis quand vous êtes... enfin vous voyez."

"Ensemble ?", suggéra James. Sirius grimaça." Depuis le 9 septembre", dit-il joyeusement. Regulus paru étonné mais ne dit rien.

"Si longtemps ? Mais ça fait presque 6 mois !"

"5 mois", corrigea Regulus. "On est en janvier."

"Oui, c'est pareil", s'énerva Sirius. "Quand je pense que j'ai pas réussi à vous surprendre la main dans le sac même pendant les vacances de Noël !"

"Tu n'as jamais été très perspicace." Sirius grogna. "Et puis il n'y a rien à 'surprendre'."

"Et qui d'autre est au courant ?"

"Personne. Enfin si peut être Evan, je sais pas trop", répondit James.

"Quoi ? Evan Rosier ? Mais comment peut-il être au courant ?"

"Parce qu'il est perspicace lui."

"Rah la ferme toi !" Regulus se contenta de rire.

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James était vraiment fou amoureux de Regulus. Il le savait. Il passait son temps à penser à lui, à vouloir être avec lui, à vouloir le toucher et le prendre dans ses bras. Il n'était jamais rassasié de Regulus, et ce pour le plus grand malheur de Sirius qui passait son temps à grimacer et à regarder son meilleur ami de travers à chaque fois qu'il y avait le moindre contact physique entre James et Regulus. Comme en cet instant où James passa son écharpe autour du cou du plus jeune, parce qu'il n'avait pas pris la sienne pour assister au match de Quidditch entre Serdaigle et Poufsouffle qui s'éternisait. Le vent soufflait fort et la neige commençait même à tomber. James ne pouvait pas laisser son petit ami avoir froid non ?

"C'est mieux comme ça ?" demanda James tout sourire en terminant de nouer l'écharpe.

"Un peu", admit le Serpentard en enfonçant son nez dedans.

"Un Serpentard avec une écharpe de Gryffondor ? Ça me plaît beaucoup", dit James en haussant les sourcils. Il déposa un baiser sur la joue de Regulus qui souriait, amusé.

"Beurk", dit Sirius en prenant un air dégoûté. James déposa une ribambelle de baisers sur le visage de Regulus juste pour embêter son crétin de frère qui pesta mais reporta son attention sur le match.

"C'est long", se plaignit Peter au bout d'une heure, avachi dans un gradin.

"Il faut vraiment qu'un des attrapeurs se réveille là parce que c'est plus possible", ajouta Sirius.

La moitié du public avait déjà quitté les gradins, l'autre moitié commençait à s'endormir. Le score était serré et aucune des deux équipes ne semblait vouloir abandonner. James analysait chaque joueur depuis le début du match car l'une de ces équipes sera la prochaine adversaire de Gryffondor et il voulait absolument remporter le plus de victoires possibles durant sa dernière année. Regulus s'était levé au bout d'un moment pour s'appuyer contre la rambarde et se dégourdir les jambes, tandis que Peter était rentré avec Marlene et Alice un peu plus tôt pour se réchauffer. James détourna ses yeux du match un instant pour regarder Regulus se frotter les mains et grelotter de froid. James quitta alors Sirius et Remus pour se diriger vers son petit ami un peu plus bas et le prendre dans ses bras par-derrière. Regulus lui jeta un regard curieux mais le laissa faire, James colla alors son torse contre le dos du plus jeune et attrapa ses mains dans les siennes pour les réchauffer. Ils avaient tous les deux des gants mais leurs mains étaient quand même glacées. Ils restèrent ainsi jusqu'à la fin du match, James avait posé sa tête sur l'épaule du Serpentard et fermait les yeux de temps à autre, appréciant la chaleur du corps de son petit ami. Finalement, l'attrapeur de Poufsouffle a attrapé le vif d'or et le match s'est terminé. Les garçons étaient rentrés en vitesse au château, ils avaient une heure d'étude surveillée dans la grande salle qui allait bientôt commencer et Regulus n'avait pas envie d'arriver en retard.

James s'assit en face de Regulus et de Sirius et à côté de Peter, lui-même à côté de Remus. James avait révisé sérieusement ses cours de défense contre les forces du mal, un peu moins sérieusement ses cours de potion et pas du tout sérieusement ses cours de sortilège. Il était plutôt doué en sortilège, il se disait qu'il n'avait pas vraiment besoin de réviser longtemps, et puis de toute façon il avait assez travaillé pour aujourd'hui, maintenant, il voulait s'amuser un peu. Il regarda d'abord Regulus en face de lui qui terminait un devoir avec soin, puis ses yeux dérivèrent vers Sirius qui s'arrachait les cheveux en lisant un parchemin. James retint un rire et déchira un bout de parchemin vierge pour écrire un mot. Il plia le papier et le lança à Regulus après s'être assuré que le professeur en charge de la surveillance ne regardait pas dans sa direction, mais à sa grande surprise, c'est Sirius qui attrapa le papier après s'être penché sur la table. Il le déplia en fronçant les sourcils sous le regard amusé de James, puis sa mâchoire se serra, ses yeux se plissèrent et il balança le bout de parchemin à Regulus qui attendait à côté de lui. 

"Répugnant", dit Sirius en rangeant ses affaires.

"Personne ne t'a dit de lire", répondit James.

James reporta son attention sur Regulus qui lisait maintenant le papier où James avait écrit " T'es trop mignon quand tu révises mon bébéééé, j'ai trop envie de te câliner ❤" il replia ensuite le papier en secouant la tête. James vit ses joues légèrement rougirent et Regulus évita soigneusement son regard.

"Ne me dis pas que ça te plaît ?", demanda Sirius à Regulus.

"Ça ne te regarde pas Sirius." Sirius pesta de nouveau.

"Il adore quand je lui donne des petits surnoms du genre-"

"La ferme Potter !" chuchota Regulus en s'énervant faussement.

"Quels genres de surnoms ?", demanda Peter amusé. James haussa les épaules en réponse. Il n'allait pas divulguer tous leurs petits secrets maintenant.

"C'est plus James ?", demanda-t-il alors à Regulus.

"Pas quand tu m'énerves." James rit.

"J'ai du mal à comprendre comment tu as pu tomber amoureux de lui parfois", dit Remus en regardant James.

"Comment ça ?", demanda-t-il à son ami.

"Il a vraiment un sale caractère au premier abord. J'ai du mal à comprendre comment tu as eu l'envie de creuser un peu, d'apprendre à le connaître", expliqua Remus.

"Je sais pas", admis James, "je dois aimer ça." Le quatuor ricana sous le regard légèrement offusqué de Regulus. "Les écoutes pas Reggie", dit James en lui prenant la main, "j'aime ton sarcasme et ton mordant." Regulus lui sourit légèrement en réponse. 

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James n'avait pas beaucoup dormi cette nuit. Il était préoccupé par le match de quidditch qu'il allait disputer dans quelques heures contre Poufsouffle, match auquel allaient assister des recruteurs dont il espérait taper dans l'œil, il devait pour se faire jouer comme jamais afin de leur montrer tout son potentiel et que les recruteurs se disent qu'ils allaient avoir besoin de lui dans l'équipe nationale l'année prochaine. James savait depuis deux ans maintenant qu'il voulait devenir un joueur professionnel et depuis lors il s'entraînait encore plus dur avec toujours plus de sérieux. Il avait vraiment envie de montrer à ces recruteurs qu'il était un excellent joueur, acharné et travailleur.
Il s'était levé aux aurores, laissant ses amis dormir et avait rejoint la grande salle pour déjeuner. Il avait l'estomac noué mais il savait qu'il serait imprudent de ne rien avaler, alors il décida de boire un chocolat chaud, profitant du calme de la grande salle où seuls quelques élèves lèves tôt étaient présents.

"Tu dois manger plus que ça", dit une voix arrivant à ses côtés. James tourna la tête et fut surpris de trouver Regulus.

"Reggie ! Tu es déjà levé."

"Oui. Je me doutais que tu serais là de bonne heure. La présence de ces recruteurs te stress, tu as été tendu toute la semaine."

"C'est mon avenir qui se joue. Si je leur plais, je pourrai avoir une place dans l'équipe nationale, tu te rends compte ? "

"Ça serait génial."

"Mais tu dois manger un peu", dit le Serpentard en prenant une pomme qu'il découpa en morceau pour les placer devant James qui les mangea en souriant, heureux que Regulus s'occupe de lui. Ils discutèrent calmement un moment puis une fois que Regulus eut terminé de déjeuner il plaça deux tartines de confiture devant James. "Tu dois manger plus, un fruit et un chocolat chaud ce n'est pas assez pour la matinée qui t'attends." La poitrine de James se réchauffa.

"Merci", dit James en attrapant une tartine. "J'espère qu'à l'avenir j'aurai beaucoup de matchs si ça veut dire que tu t'occupes aussi bien de moi."

"N'importe quoi", répondit Regulus en levant les yeux au ciel. Il souriait néanmoins.

"Et si je me blesse tu vas jouer mon infirmier ?" Regulus le regarda un moment avant de répondre.

"Blesse-toi si tu veux le savoir", répondit-il avec un sourire espiègle.

"Rah, je ne sais pas ce que je dois faire maintenant !"

La matinée passa rapidement et James dut quitter Regulus après un dernier baiser pour se rendre aux vestiaires et se préparer pour son match.
En enfourchant son balai, il trouva rapidement du regard ses amis ainsi que ses parents en compagnie de Regulus qui le regardait attentivement. James inspira profondément et se concentra sur le match.

Ça avait été le meilleur match de sa vie ! Il avait réussi une prestation hors du commun, marquant sept buts à lui tout seul. Il avait guidé son équipe tel l'excellent capitaine qu'il était et grâce à leur esprit d'équipe, ils avaient complètement dominé le match du début à la fin.
Une fois les tribunes descendues sur le terrain, James se précipita vers ses parents qu'il prit dans ses bras, un grand sourire aux lèvres. Puis il se dirigea vers Regulus qu'il fit tournoyer quelques instants. Il était tellement heureux, tellement fier de lui qu'il avait besoin d'exprimer son bonheur avec des gestes. Il déposa un baiser sonore sur la joue du Serpentard et le serra fort contre lui.

"Tu m'étouffes." James desserra ses bras et reposa son petit ami au sol. "Tu as été excellent durant ce match."

"Je sais. C'est grâce à toi !"

"Moi ?", demanda Regulus, surpris.

"Oui. C'est toi qui m'as rassuré et donné confiance en moi. Sans toi j'aurai été incapable de faire un aussi beau match." Ils se sourirent et James sautilla de joie.

Il discuta un petit moment avec ses parents, puis les familles durent rentrer et James se dirigea alors aux vestiaires pour se changer et prendre une douche. En sortant, il tomba nez à nez avec un groupe de sorciers qui semblaient l'attendre. Ils se présentèrent comme étant les fameux recruteurs et dirent à James qu'il leur avait fait une forte impression et qu'ils désiraient qu'il vienne passer les essais pour rejoindre l'équipe nationale cet été. James avait été ravi et les avait remerciés chaleureusement, leur disant qu'il ne manquerait ça pour rien au monde.
Il partit ensuite en courant vers le lieu des cours de soin aux créatures magiques, il savait que Regulus se trouvait là-bas et il voulait lui annoncer en premier.

"Reggie !", s'écria-t-il en courant vers lui.

"James ? Qu'est-ce qui t'arrive ?", demanda Regulus en se tournant, un boursouf dans les bras.

"C'est génial ! Les recruteurs sont venus me voir. Ils m'ont dit qu'ils voulaient que je passe les essais cet été." Regulus parut impressionné.

"C'est extraordinaire."

"Oui je sais. Je suis tellement heureux. Maintenant j'ai qu'une hâte, passer ces essais, j'arriverais jamais à attendre encore six mois."

"Dis-toi que ça te laisse encore du temps pour te perfectionner."

"Oui tu as sans doute raison", admis le Gryffondor.

"Je suis fier de toi", dit Regulus en posant sa main sur le bras de James. James lui sourit puis prit le boursouf que tenait Regulus pour le poser par terre puis attira Regulus contre lui pour l'embrasser. Il passa ses mains dans le dos du Serpentard, sous son pull et caressa tendrement la peau offerte, faisant soupirer d'aise Regulus qui passa ses bras autour du cou de James et se rapprocha de lui, collant leurs corps ensemble. Depuis quelque temps, leurs baisers s'approfondissaient parfois et James avait vraiment du mal à empêcher son entrejambe de réagir. Heureusement cette fois-ci Regulus mit fin au baiser rapidement pour poser sa tête sur son épaule.

"Tout va bien ?", demanda doucement James. Regulus hocha la tête mais James voyait bien à son expression que quelque chose le préoccupait. "Reg, dis moi."

"C'est juste que", commença Regulus en relevant la tête pour regarder James, "je suis vraiment heureux pour toi n'en doute pas, mais ce qui t'arrive me fait réaliser que tu seras plus là l'année prochaine, aucun d'entre vous ne sera plus là." James sentit son cœur se serrer. Il n'avait pas vraiment pensé que Regulus serait perturbé par leur départ. Lui y avait beaucoup pensé, ça l'avait même beaucoup préoccupé, Poudlard était comme une maison pour lui et devoir la quitter le peinait, mais laisser Regulus ici un an de plus lui brisait le cœur à chaque fois qu'il y pensait. "Je n'ai pas envie que tu partes", admis Regulus en plongeant sa tête dans le cou du Gryffondor. James le serra plus fort en posant sa tête sur la sienne.

"Je peux peut-être redoubler", dit James après un temps. Regulus releva la tête vivement.

"Ne dis pas n'importe quoi. Tu ne vas pas compromettre ton avenir pour moi."

Regulus savait que James était à moitié sérieux et s'inquiétait que cette idée germe trop dans la tête de son petit ami un peu idiot sur les bords. 

"Je suis sérieux."

"Tu vaudrais largement la peine que je mette mon avenir en jeu", dit James en haussant les épaules. "Mais ne t'en fais pas, je n'ai pas vraiment envie d'assister une année de plus à des cours. Et j'ai déjà prévu des moyens de venir te voir en douce tu sais."

"Vraiment ?" demanda Regulus intrigué.

"Oui. Tu ne croyais tout de même pas que j'allais me contenter de te voir uniquement à Noël puis ensuite d'attendre les vacances ? Je viendrais toutes les semaines, sois en sûr."

Les lèvres de Regulus s'étirèrent en un léger sourire. Il voulait y croire, mais l'horrible petite voix dans sa tête lui disait que personne n'aurait jamais envie de le voir aussi souvent, encore moins s'il fallait prendre des risques. James lui prit la main et joua avec ses doigts un moment.

"Et ne t'en fais pas, tu ne seras pas seul. Tu auras Pandora, cette fille est géniale et je suis content qu'elle soit devenue ton amie."

Regulus s'était lié d'amitié avec cette Serdaigle en début d'année, un peu par hasard. James l'avait trouvé étrange et s'était demandé comment Regulus et elle étaient devenus amis, mais il avait appris à connaître la blonde et comprenait pourquoi Regulus l'appréciait. Elle était honnête, humble et sincère, des qualités qu'appréciait beaucoup le Serpentard, elle était aussi calme et studieuse, tout le contraire de James et ses amis. Elle devait parfois permettre à Regulus de souffler et James était vraiment heureux qu'elle soit là pour son Regulus.

"Et il y aura Barty. Il sera encore là. Je sais que tu l'aimes bien lui et Evan, malgré ce que tu peux dire."

"Si tu crois que ça m'enchante. Evan ne sera plus là, ça veut dire que j'aurais Barty sans arrêt dans les pattes !" James grimaça. C'est vrai que Barty était un peu pénible, et sans Evan pour le distraire, il allait reporter son attention sur Regulus qu'il appréciait beaucoup embêter. "J'ai déjà préparé un stock de potions à lui faire prendre au cas où il m'ennuierait un peu trop." James rit. Regulus tout craché.

Ils étaient restés un moment au milieu des boursoufs à s'embrasser et à se câliner avant que Regulus ne dût rentrer. Sirius lui avait demandé de passer dans leur salle commune et bien que James était curieux de savoir pourquoi, il devait se rendre auprès de Peter à la bibliothèque après lui avoir promis de l'aide pour un devoir.

Regulus avait protesté, vociféré, râler, s'était opposé à son frère durant de longues minutes puis avait finalement cédé à sa demande odieuse. Il était parti s'asseoir sur le lit de James, triturant ses ongles en attendant que son frère termine de sortir toutes ses affaires.

"Qu'est-ce que tu fais ? Assis toi sur mon lit", dit Sirius en relevant le nez de son bordel éparpillé par terre.

"Sûrement pas. James m'a parlé de vos séances de bêtes à deux dos immondes, à Remus et toi. Jamais je ne m'assiérais dans un de vos lits, surtout que les draps ne sont pas assez souvent changés."

"Comme tu veux", dit Sirius en déposant une boîte sur le lit, devant Regulus. "Tes ongles sont tellement longs, comment tu fais ?", demanda Sirius en attrapant une de ses mains pour regarder ses ongles avec envie.

"Je ne fais rien. Je les laisse pousser c'est tout."

"Moi je n'y arrive pas, je me les ronge sans arrêt", dit-il en montrant ses mains.

"Un peu de volonté Sirius." Son frère fouilla dans la boite avant d'en ressortir du vernis à ongle.

"Je commence par tes ongles, ensuite ton visage et je terminerais par tes fringues. Non parce que ton style de vampire c'est sympa, mais il faut changer un peu."

Regulus soupira d'agacement. Non seulement Sirius voulait le relooker de la tête au pied comme s'il était une vulgaire poupée, mais en plus il se permettait de critiquer ses vêtements. Regulus avait bien essayé de protester mais Sirius avait semblé être décidé à le pomponner, n'en déplaise au Serpentard. Le pire n'était même pas qu'il devait essayer les vêtements vulgaires de Sirius, mais de devoir le laisser le maquiller. Regulus n'aimait pas le maquillage, pas en dehors d'halloween en tout cas. Il ne trouvait pas cela pratique du tout. Sirius quant à lui, mettait de l'eye-liner de temps à autre et Regulus avait très vite compris qu'il se faisait beau pour Remus.

"Tu n'as jamais eu de petits copains avant James n'est ce pas ?", demanda soudainement Sirius en continuant à lui mettre du vernis.

"Tu sais très bien que non. Pourquoi ?"

"C'est juste que, je sais pas, j'avais pas l'impression que c'était ton truc les relations amoureuses".

"Je ne pensais pas que ça l'était avant", admit Regulus. "James rend ça plus facile."

"Oui je me doute. Il est tellement prévenant et patient. Je dois admettre que tu ne pouvais pas tomber mieux. Et même si je déteste avoir à dire ça, vous vous accordez plutôt bien."

"Ha bon ?"

"Oui. Il a tendance à être un peu impulsif et toi trop terre-à-terre. Tu l'obliges à réfléchir avant d'agir et il t'oblige à moins tergiverser avant d'agir, c'est une bonne chose. Il est aussi naïf, alors que toi tu es un peu trop méfiant. Tu sais repérer les gens qui l'approchent juste parce qu'ils veulent profiter de lui et tu n'as aucun scrupule à les dégager. Avant je devais m'occuper de ça tout seul et c'était pas de tout repos. Et lui au contraire te pousse à t'ouvrir aux autres, à faire confiance. Je suis sûr que si tu n'avais pas côtoyé James, tu ne serais jamais devenu ami avec Pandora. Il te change. Tu es plus ouvert qu'il y a un an."

Regulus réfléchit aux paroles de Sirius. Peut-être avait-il raison. Il ne s'en rend pas compte, mais sa relation avec James le change petit à petit, même imperceptiblement. Il y a un an, il n'aurait jamais eu la volonté d'aller parler à Pandora, il ne se serait jamais mis en duo avec elle en potion et jamais ils ne seraient devenus amis.

"Je te mets de l'eye-liner maintenant !"

"D'accord", soupira Regulus en approchant sa tête.

"Attention... voilà ! Wow petit frère t'as l'air d'une vraie rock star."

"N'importe quoi." Sirius rangea ses produits sous l'œil attentif de son frère. "Est-ce que tu aurais du baume pour les lèvres ?"

"Oui bien sûr", dit Sirius en déposant tout un tas de stick devant Regulus. "J'en ai acheté pleins quand on a été à Londres à Noël. T'en veux un ?"

"Oui. James passe son temps à m'embrasser, j'ai les lèvres toutes gercées, regarde."

"Ça va, j'ai compris", dit Sirius en levant les mains. "J'accepte que tu sortes avec mon meilleur ami mais je ne veux pas en entendre plus."

Regulus leva les yeux au ciel et prit le tube à la framboise, il s'en passa un coup sur les lèvres et le rangea dans sa poche. Sirius lui fit essayer plein de tenues durant près d'une heure malgré ses protestations. Sirius avait finalement trouvé la tenue "parfaite", une simple veste en cuir par-dessus un t-shirt à l'effigie de son groupe favori. Ils s'étaient ensuite assis sur le lit et discutaient tranquillement pendant que la nuit tombait.

"Dis-moi un secret sur toi", demanda Sirius en cognant son épaule contre celle du Serpentard.

"Un secret ?"

"Oui." Il avait envie d'en savoir plus sur son frère. Actuellement, il avait l'impression que James était celui qui connaissait le mieux Regulus et parfois il était un peu jaloux de leur complicité.

"Je ne sais pas", dit Regulus en se mordant la joue. Sirius le vit hésiter.

"Aller dit moi !", supplia Sirius en sautant sur ses fesses.

"Très bien, mais tu ne te moques pas d'accord ?"

"Promis !"

"Et tu ne le répètes à personne."

"Bien sûr."

"Bien." Regulus inspira pour se donner du courage. "Je suis", il se mit à triturer ses doigts sous l'œil impatient de Sirius, "je suis en quelque sorte un peu fleur bleue." Sirius le regarda un moment sans comprendre.

"Du genre, naïvement romantique ?"

"Oui", admit Regulus. Sirius pouffa.

"Sérieusement ?"

"Oui", dit Regulus avec agacement.

"Je n'aurais jamais imaginé ça. Tu caches bien ton jeu. James le sait ?"

"Non je ne pense pas."

"Mais quand tu dis fleur bleue, c'est quoi pour toi ?"

"Et bien pour moi, on ne devrait connaître qu'une seule personne tu comprends ? Le grand amour, le seul et l'unique."

"Vraiment ?", demanda Sirius, légèrement surpris.

"C'est si bizarre que ça ?"

"Non, disons que c'est surprenant. La plupart des gens que je connais n'ont pas l'air de partager cette idée. Et quand on te voit, ce n'est pas l'impression que tu donnes, de te préoccuper de ça je veux dire", ajouta-t-il.

"Je sais. J'ai l'impression que la plupart des gens sont obsédés par l'idée d'être en couple, tellement qu'ils ne se préoccupent même pas de savoir qui sera l'autre partie du couple. Ce qui fait que leurs histoires ne durent jamais bien longtemps. Moi je veux une personne spéciale, l'unique, l'élue presque. On s'appartient, mais parce qu'on le souhaite. On s'aime plus que tout, on est presque obsédé l'un par l'autre. Ça sonne si naïf", dit Regulus en se penchant pour cacher son visage dans les oreillers. Sirius rit et passa sa main sur l'épaule de son frère pour le rassurer.

"Non pas du tout, je comprends. Mais James a beaucoup de pression sur les épaules alors."

"Je ne te le fais pas dire." Les deux frères échangèrent un sourire complice.

"Et donc, est-ce que ton petit ami doit t'ouvrir les portes, refaire tes lacets, tirer ta chaise avant de t'asseoir ?", demanda Sirius avec amusement.

"Oula non. Je crois que ça m'énerverait d'ailleurs."

"James serait du genre à faire ça."

"Je sais", répondit Regulus en secouant la tête.

"Donc", reprit Sirius au bout d'un moment, "James est ton premier petit ami ?"

"Oui", répondit le Serpentard en roulant des yeux.

"Et tu n'as jamais embrassé personne avant ?"

"Bien sûr que non !"

"Oui suis-je bête. Toi tu embrasses que ton petit ami et pas le premier beau mec qui passe."

Ils échangèrent à nouveau un sourire complice et Sirius remarqua ce qu'il qualifierait de "regard amoureux" à travers les yeux de son frère quand ils parlaient de James. Il allait vraiment devoir surveiller James pour s'assurer qu'il ne blesse pas Regulus.

"Salut", dit James en entrant dans le dortoir. Il s'arrêta pour inspecter Regulus, bouche bée.

 "Woah, tu es vraiment magnifique Reggie. Quand Sirius s'habille comme ça je le trouve plutôt quelconque mais, toi tu es... splendide." Regulus rougit et détourna les yeux.

"Hé !", s'écria Sirius, un peu vexé. James se tourna alors vers son ami.

"Remus te cherche."

"Qu'est-ce qu'il veut ?"

"Il voulait te parler d'un livre écorné je crois."

"Quoi ? Non j'ai fait hyper attention", dit Sirius en sautant du lit pour courir dehors, l'air terriblement inquiet. James lui en profita pour sauter sur son lit et admirer Regulus.

"Tu es vraiment trop beau. On dirait un rebelle j'adore."

Puis il se pencha pour embrasser son petit ami à pleine bouche. Regulus s'allongea contre les oreillers, dépliant ses jambes sous James qui s'allongea contre lui, sans jamais se séparer de sa bouche. Ils ne faisaient rien qu'ils n'avaient pas déjà fait, pourtant leurs corps s'échauffaient comme jamais dû à la position qui rendait les choses plus intimes. James s'appuya sur son coude et passa son autre main dans les cheveux de Regulus qui soupira de bien-être. Le Serpentard passa ensuite timidement ses mains dans le dos de James et empoigna son pull. James avait l'impression de voir des étoiles. Il avait terriblement chaud, son souffle était court et son cœur battait la chamade. Son cerveau quant à lui, ce traître, lui envoyait des images de ce qui pourrait se produire ensuite, le laissant complètement hors d'haleine. Puis, sans s'en rendre compte, par pur instinct, il glissa sa langue dans la bouche de Regulus, caressant son palais, avant que la raison ne revienne à lui et qu'il se dise qu'il avait peut-être fait une bêtise. Mais ensuite, la langue de Regulus venant timidement caresser la sienne en réponse lui fit comprendre qu'il avait peut-être bien fait. Ensuite tout ce qui lui restait de raison disparue, ne laissant place qu'à la bouche de Regulus, sa langue contre la sienne, les soupirs qu'il laissait échapper et ses mains agrippant son pull dans son dos avec férocité. James se sentit durcir dans son pantalon, alors avec le peu de volonté qui lui restait, s'éloigna de cette bouche tentatrice et s'assit dans son lit. Il regrettait déjà de s'être éloigné du corps chaud de Regulus, mais il savait que c'était la bonne chose à faire, s'il avait continué, Regulus se serait sans doute mit à avoir peur et James n'avait aucune envie de l'effrayer. Ils avaient déjà franchi une étape. C'était la première fois qu'ils s'embrassaient avec la langue et heureusement qu'ils avaient été allongés sinon les genoux de James auraient lâché. Il regarda Regulus qui s'asseyait à son tour, les joues rouges, la bouche gonflée et le regard vitreux. James rit en constatant qu'il était autant chamboulé que lui. Ils sursautèrent à l'ouverture de la porte, et James se tendit en constatant que c'était Sirius qui entrait, en boudant. James tenta de prendre un air nonchalant, prétendit devoir ranger sa veste abandonnée un peu plus tôt, puis se dit qu'il n'avait rien fait de mal et n'avait pas à agir aussi étrangement et se rassit pour discuter avec Regulus.

Ils allèrent dîner vers 19h, James avait entrelacé ses doigts à ceux du Serpentard durant le trajet séparant le dortoir de la grande salle pendant qu'ils discutaient tous joyeusement des cours et des derniers potins. Regulus se tendait toujours un peu lorsque James témoignait physiquement son affection, surtout en public, et il pensait savoir pourquoi; personne ne lui avait jamais vraiment témoigné son affection, aussi bien verbalement que physiquement durant son enfance et résultat, il ne savait ni comment exprimer ses sentiments, ni accepter ceux des autres. Sirius était un peu l'opposé de son frère en ce qui concernait leurs carences affectives, il en avait cruellement souffert durant son enfance et se rattrapait chaque jour depuis qu'il était à Poudlard. Il était très tactile avec ses amis, avait sans arrêt besoin de câlins et depuis qu'il sortait avec Remus avait sans arrêt besoin de le toucher, il lui prenait la main, s'agrippait à son bras ou s'asseyait carrément sur lui. Et si Remus avait le malheur de ne pas témoigner son amour pour Sirius assez régulièrement, ce dernier se mettait à déprimer. Heureusement, ça n'arrivait pas souvent, Remus était quelqu'un de très attentionner.
James aimerait tellement pouvoir réparer ça et tout en fixant Regulus qui marchait à ses côtés, il se promit qu'il ne se passerait plus jamais un jour sans qu'il lui fasse comprendre qu'il était aimé.

"Apparemment la prof d'arithmancie et celui d'étude des moldus se sont disputés il y a environ un mois", expliqua Sirius en se goinfrant, à peine s'étaient-ils assis.

"Pourquoi ?", demanda Regulus curieux.

"Des histoires d'emploi du temps je crois." Regulus paru déçu.

"C'est nul", dit James. Sirius haussa les épaules. "Qu'est-ce qui t'arrive Pet' ?" Peter regardait sa soupe à la citrouille, les yeux dans le vague depuis leur arrivée et n'avait pas dit un mot.

"Je me suis disputé avec Marlene."

"Pourquoi ?", demanda Sirius.

"Elle n'aimait pas la relation de Mary et son petit copain, elles se sont disputées et j'ai pris la défense de Mary."

"Ça va s'arranger", dit Remus en frottant le bras de son ami. 

James, ayant fini de manger, posa sa main sur la cuisse de Regulus assis à ses côtés. Regulus se redressa d'un coup, amusant beaucoup le Gryffondor. Heureusement pour lui, Sirius était trop occupé avec Peter pour remarquer son frère. Regulus lui jeta un coup d'œil avant de terminer son dessert. Il n'avait pas chassé la main de James, rendant celui-ci particulièrement heureux.

"Tu sais ce que je fais quand je suis triste ? Je mange !", dit Sirius en servant Peter une nouvelle fois. Peter ouvrit la bouche pour protester mais Sirius en profita pour y engouffrer une fourchette de pomme de terre. Peter avala difficilement en grimaçant.

"Tu sais ce que je fais quand je suis triste moi ?" demanda James avec un sourire espiègle.

"Non ?", demanda Peter, curieux.

"Quand je suis triste, je vais dans la douche", expliqua-t-il d'une voix morose, "je m'assois... et je me branle." Regulus pouffa puis toussa, s'étouffant avec son brownie. Les autres se mirent à rire également, et James tapota le dos de Regulus qui attrapa son verre dos. Il lança un regard mélangeant amusement et sidération à son petit ami.

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James posa pied à terre après deux heures d'entraînements intensifs. Il félicita ses joueurs puis se dirigea vers les vestiaires, appréciant la brise qui le frappait, le rafraîchissant un peu après avoir transpiré autant. Le printemps était bien entamé et même si les entraînements de Quidditch avaient lieu le matin quand il faisait encore frais, l'intensité de l'effort faisait rapidement grimper sa température corporelle.
James prit une douche rapide et s'habilla rapidement puis se dirigea vers la bibliothèque d'un pas décidé. Il devait parler avec Regulus. Depuis quelques semaines, Regulus avait la tête ailleurs, il était distant avec James et il ne souriait presque plus, inquiétant le Gryffondor. Il avait essayé d'en discuter avec Regulus à deux reprises mais celui-ci prétendait que tout allait bien alors que James voyait bien que ce n'était pas le cas et ça le tracassait beaucoup.
En arrivant à la bibliothèque, il monta à l'étage et trouva Regulus lisant un livre à sa table habituelle. James se dirigea vers lui, lui arracha le livre des mains s'attirant un regard meurtrier de la part de Regulus mais il l'ignora et lui demanda de le suivre à l'extérieur. Le Serpentard rangea ses affaires et le suivit dans un coin de la cour extérieur, à l'écart des oreilles indiscrètes.

"Qu'est-ce qu'il te prend Potter ?"

"Il faut qu'on parle", dit James d'un ton grave. Il vit l'expression sévère de Regulus se transformer en inquiétude. "Écoute Regulus, je sais que quelque chose te préoccupe. Ne cherche pas à le nier, je sais que ça serait un mensonge. Ce n'est pas toi qui dis que la base d'une relation c'est la communication ?" James s'approcha et prit les mains de Regulus dans les siennes. "Dis-moi ce qui se passe. Si tu es inquiet je le suis aussi. Automatiquement."

"C'est stupide", dit Regulus au bout d'un moment.

"Je suis sûr que non." James tenta de prendre une expression qu'il voulait compréhensive et patiente, dans l'espoir de rassurer Regulus.

"J'ai peur, peur de comment ça va se passer entre nous après. Pour l'instant on est à Poudlard, on se voit tous les jours mais après ? Tu vas rencontrer d'autres personnes, des personnes exceptionnelles si tu intègres l'équipe nationale de Quidditch. Et moi je serai-"

"Regulus. C'est ça qui te préoccupe depuis un mois ?" Regulus hocha la tête et James se sentit rassuré. "Oh mon bébé." Regulus détourna les yeux. "Je comprends que ça t'inquiète, mais je t'assure qu'il n'y a que toi à mes yeux. Et je t'ai déjà dit que je viendrais te voir toutes les semaines non ? Je compte bien tenir ma promesse. Si j'ai appris à transplaner c'est pas pour rien. C'est uniquement pour toi."

"Mais tu n'auras peut-être pas le temps. Ou l'envie", ajouta-t-il d'une petite voix. James posa ses mains sur les joues du Serpentard et releva sa tête, l'obligeant à le regarder.

"Reggie. Tu ne sais pas à quel point tu comptes pour moi. J'ai l'impression que tu penses ne pas mériter l'amour que te portent tes proches, et je peux comprendre quand on sait comment étaient tes parents, ça laisse forcément des traces. Sirius est un peu pareil. Mais tu es quelqu'un de génial, n'en doute pas, et tu mérites tellement d'être aimé. J'aimerais que tu te voies à travers mes yeux, je t'assure. J'aimerais que tu aies confiance en toi en ce qui concerne tes relations avec les autres, comme tu as confiance en toi lorsque tu prépares une potion, même ultra complexe ou quand tu dois lancer un sortilège. Même si tu ne l'as jamais fait, tu sais que tu en es capable, j'aimerais que tu manifestes cette assurance avec moi." James vit les yeux de Regulus briller alors il le prit dans ses bras, murmurant des paroles rassurantes à son oreille. "Sache une chose Regulus Arcturus Black, tu es coincé avec moi jusqu'à ta mort. "

Il resta un moment à bercer le Serpentard dans ses bras, à passer sa main dans ses cheveux et à déposer des baisers dans son cou. Ils se séparèrent quand la cloche sonna 9h, James s'assura que toute trace d'inquiétude avait disparu du visage de Regulus. Il savait qu'il ne pouvait pas complètement supprimer ses angoisses concernant la suite de leur relation, mais il espérait en avoir dissipé quelques-unes. Il n'avait pas l'intention de séparer de son Serpentard, ça jamais.

"Ça va mieux ?"

"Oui merci."

"Tu sais, moi aussi j'ai peur pour la suite. Je me dis tout le temps que tu pourrais trouver quelqu'un qui te conviendrait mieux."

"C'est ridicule." James rit en voyant l'expression incrédule de Regulus.

"Tu tiens à moi hein ?" demanda-t-il amusé.

"Évidemment", admit le Serpentard en rougissant.

James admira son visage rouge quelques secondes avant de se pencher pour l'embrasser. Il adorait sentir ses lèvres douces et délicates contre les siennes. Ils étaient ensemble depuis plus de six mois maintenant mais James ne s'habituait toujours pas à l'embrasser, c'était comme si chaque baiser était le premier. Il raffolait de cette bouche contre laquelle il pouvait rester coller des heures, et il aimait encore plus cette bouche lorsqu'elle était rouge et gonflée après avoir été malmenée par lui.

James se décolla à contrecœur de Regulus, prit la main de ce dernier, fit une révérence exagérée avant d'embrasser le dos de la main sous les rires de Regulus puis s'éloigna pour se diriger vers son premier cours de la journée. Il discuta avec Sirius pendant tout le cours, ainsi qu'au cours suivant puis allèrent déjeuner en compagnie de Regulus. L'après-midi, James n'avait pas son dernier cours avec ses amis puisqu'ils avaient tous choisi une option différente, il se retrouva donc avec d'autres camarades de Gryffondor et jalousait intérieurement Sirius qui avait une heure de libre en même temps que Regulus et qui la passait donc ensemble.

James rangea ses affaires dans son sac à moitié endormi par ce cours qu'il avait trouvé encore plus ennuyeux qu'à la normale, et se dirigea d'un pas las dans le grand hall pour retrouver ses amis à leur lieu de rendez-vous habituel.

Il se dirigea vers Regulus et Sirius et constata qu'ils avaient l'air de se disputer. Il s'avança prudemment et s'assit non loin d'eux dans les escaliers, tentant de comprendre qu'elle était le sujet de la dispute cette fois, mais ne comprit pas grand-chose. Il fut rejoint par Peter quelques instants plus tard, tandis que Remus se tenait debout derrière Sirius, prêt à l'arrêter s'il allait trop loin dans ses propos, comme à son habitude. Regulus remarqua alors James et se dirigea vers lui et le rejoignit par terre, s'asseyant presque sur le Gryffondor en soupirant d'ennui. 

"Si j'étais James, j'empoisonnerais ton thé que tu aimes tant", dit Sirius amère en se rapprochant de son frère.

"Si j'étais Remus", commença Regulus d'un ton acerbe, "je le boirais."

"Oh !"n s'exclama Sirius d'un ton choqué, écarquillant les yeux et mettant une main sur sa poitrine comme s'il avait reçu une nouvelle extrêmement choquante. Puis il se tourna vers Remus derrière lui, attendant du soutien de la part de son petit ami qui leva simplement les mains devant lui.

"Désolé mais c'est toi qui as commencé chéri." Sirius tapa du pied sur le sol, énervé puis alla s'asseoir près de la rambarde en boudant, à côté de Peter.

James était heureux et soulagé que Sirius ait trouvé un adversaire à sa taille, qui ne se laissait pas faire quand Sirius avait décidé d'être pénible, qui lui tenait tête et ne lui cédait pas tous ses caprices. James, Remus et Peter n'avaient jamais vraiment eu la force de se battre contre les caprices de Sirius, ils avaient trouvé cela plus simple de lui céder de temps à autre et de l'ignorer le reste du temps, ce qui n'était pas forcément la bonne chose à faire puisque maintenant Sirius se comportait un peu comme un gosse pourri gâté.

James se souvenait de l'été d'il y a deux ans, Sirius et lui s'étaient disputé pour la première fois car Sirius avait "emprunté" selon les dires de Sirius, James disait plutôt qu'il l'avait volé, toujours est-il qu'il avait pris un pull appartenant à James sans sa permission, soit disant car James ne le mettait jamais. James aimait beaucoup ce pull et avait été énervé que son ami le prenne sans lui demander et le ton était rapidement monté entre eux, Sirius s'emportait plutôt facilement. Sirius pensait avoir raison et avait été chercher du soutien auprès des parents de James qui lui avait dit qu'il aurai du demander à James avant s'il était d'accord pour lui prêter et Sirius les avait tous regardé avec colère et mépris avant d'enlever le pull avec véhémence et de le balancer dans le feu puis de monter s'enfermer dans sa chambre en hurlant que c'était dégueulasse, injuste et complètement con tout en claquant toutes les portes sur son chemin. James et ses parents étaient restés ahuris un instant, ne s'attendant pas à cette réaction. Effie et Fleamont n'avaient jamais eu ce genre de problème avec James qui avait toujours été très compréhensif malgré son tempérament un peu fougueux par moment. Ils avaient alors compris que Sirius était beaucoup plus impétueux qu'ils ne l'auraient imaginé et avaient dû apprendre à faire avec, tout en lui imposant des limites. Sirius s'était excusé difficilement quelques jours plus tard et les parents de James avaient décidé de lui faire nettoyer tout l'étage en punition. Sirius avait été surpris par cette punition car quand ses propres parents le punissaient il s'agissait surtout de châtiments corporels. Il avait nettoyé tout l'étage à la main en rouspétant mais l'avait fait quand même. Depuis, James et ses parents avaient eu à faire quelques fois à ses sautes d'humeur et avaient appris à réagir en conséquence.

James, tout comme Peter et surtout Remus, évitait de provoquer des disputes avec Sirius, sachant à quel point il pouvait s'emporter vite et préféraient éviter le moindre conflit, ce qui n'était pas le cas de Regulus. Si Sirius cherchait la petite bête, il la trouverait en Regulus et James trouvait ça assez jubilatoire de voir son meilleur ami resté pantois quand son frère lui clouait le bec. 

Il fut sorti de ses pensées par Peter qui le bouscula en se levant pour aller récupérer un bout de parchemin que Sirius avait jeté en bas des escaliers, et passa son bras autour de la taille de son petit ami pour le rapprocher encore plus de lui.

"C'est vraiment dommage que tu es quitté l'équipe de Quidditch", dit-il de but en blanc. "J'adorais te voir jouer, tu es tellement beau quand tu es concentré et déterminé à gagner." Le Serpentard ouvrit la bouche pour répondre mais James continua son monologue sans s'apercevoir qu'il allait ajouter quelque chose. "Mais au moins tu es devenu préfet, tu en avais vraiment envie alors c'est cool, et puis il n'y a pas meilleure personne que toi pour ce poste." Est-ce qu'on peut qualifier ça de poste ?", se demanda-t-il en fronçant les sourcils. "On va dire que oui", conclu-t-il tout seul au bout d'un moment. "Ça me fait penser que j'ai oublié de faire mon devoir de potion. Enfin c'est pas grave on va faire un tour ?", demanda-t-il en se levant et en prenant la main de Regulus qui ne savait pas s'il devait donner une quelconque réponse à James.

Parfois, il était difficile de suivre le débit de paroles très rapide du plus grand, qui exprimaient à voix haute toutes ses pensées sans qu'il n'y réellement de sens ou de logique. Regulus commençait à s'y habituer même s'il ne savait jamais si James attendait une réponse ou non.

James et Regulus, accompagnés de Sirius, Remus et Peter se baladèrent dans le château quelques heures avant de tomber sur Rusard qui les chassa du couloir. Ils décidèrent alors d'aller dans la grande salle où ils passèrent un moment avec les filles.

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Juin était arrivé et les élèves de septième année avaient passé leurs examens durant la première semaine du mois. Ils devaient recevoir leurs résultats au cours de la deuxième, ce qui laissait à James, Sirius, Remus et Peter le temps d'organiser leur petite farce de départ. Ils avaient moins de deux semaines à passer à Poudlard et ils comptaient bien marquer le coup et rester dans les mémoires de tous les élèves ainsi que de tous les professeurs. Ils avaient mûrement réfléchi à leur plan et James avait eu une idée qu'il qualifiait de brillante. Il avait réussi à trouver une femme à Pré-au-Lard qui vendait une vingtaine de lutins de Cornouailles et il les avait tous achetés et les avait planqués dans le passage secret du Saul cogneur en attendant le bon moment pour les libérer. Ils allaient les libérer au cours d'un repas dans la grande salle quand tout le monde sera présent, et bien sûr ils allaient fournir aux lutins quelques bombabouses et autres joyeusetés pour les aider à répandre le chaos. Les lutins de Cornouailles étaient sans doute les créatures les plus malicieuses qui soient et représentaient assez bien l'esprit du quatuor, alors faire leur dernière farce avec eux était la manière la plus grandiose qui soit de mettre un point à leur légende.

James monta dans le Poudlard Express en compagnie de ses amis et de Regulus. Il déposa ses affaires dans une cabine vide et aida Regulus avec l'une de ses valises qui était étrangement lourde et même James avait eu du mal à la porter.

"Et moi ?", demanda Sirius en s'immobilisant dans l'allée du train.

"Demande à ton propre mec", répondit Regulus sans le regarder.

Remus se leva alors de la banquette et attrapa la valise vide de Sirius pour aller la ranger. Sirius lui embrassa la joue en remerciement et ils allèrent s'asseoir ensemble. L'ambiance était plutôt maussade dans la cabine, en effet, une semaine plus tôt le quatuor avait mis en place sa farce avec les lutins de Cornouailles et tout c'était bien passé pour le plus grand plaisir. Les lutins avaient saccagé la grande salle, avaient jeté les restes de nourriture aux visages des élèves et des quelques professeurs présents et avaient même réussi à faire chuter Rusard qui essayait de les chasser, amusant beaucoup le quatuor qui riait dans un coin de la salle. Les lutins avaient bien évidemment déclenché des dizaines de bombabouses et la grande salle avait dû être évacuée. Les professeurs avaient finalement réussi à les arrêter et à les enfermer en attendant de savoir quoi faire d'eux, puis ils étaient partis à la recherche du ou des responsables de la présence de ces lutins. Ils se doutaient très bien qu'il s'agissait de James et de ses amis mais comme il n'y avait pas de preuve et que les cours se terminaient dans une semaine, ils avaient très vite abandonné.

Les derniers jours à l'école, les septièmes années en avaient profité pour passer un maximum de temps ensemble et à s'amuser. James avait participé à un dernier match amical de Quidditch contre les autres équipes, à passer du temps avec ses autres amis comme Alice, Marlene, Dorcas et même Lily car il savait qu'il ne les reverrait pas de si tôt.
Gryffondor avait gagné la coupe des quatre maisons pour la première fois depuis six ans, ravissant les Gryffondor et particulièrement les septièmes années qui finissaient leur année en beauté.

Puis la veille du dernier jour, avec Remus, Peter, Sirius et Regulus, ils étaient sortis en douce de leur dortoir et avaient fait un dernier tour de l'école. Ils étaient allés dans la salle des trophées, dans la bibliothèque, dans certaines de leurs salles de classe et même jusqu'au hangar à bateaux. Puis Regulus avait pris la main de James et ils s'étaient éloignés, Regulus l'avait conduit jusqu'à la tour d'astronomie où il aimait passer ses nuits d'été à observer les étoiles. James se sentait honoré d'avoir été convié à l'une de ces sorties où Regulus aimait contempler la voie lactée et touché parce que c'était un peu comme un rendez-vous amoureux. Ils avaient sans doute passé plus de temps à s'embrasser qu'à regarder les étoiles et ça avait été l'une des meilleures soirées de James.

En arrivant à la gare, les dernières années se dire au revoir une dernière fois puis se séparèrent pour rentrer chez eux. James avait la gorge nouée à l'idée de ne plus retourner à Poudlard mais était surexcité par ce qui pourrait lui arriver ensuite.