D'année en année

Harry Potter - J. K. Rowling
M/M
G
D'année en année
Summary
James tombe petit à petit amoureux de Regulus au fil de ses années à Poudlard.
Note
C'est toujours intimidant de poster sur AO3.Le niveau de la plupart des écrits est impressionnant et je sais que je n'ai pas vraiment le niveau mais j'ai quand même envie de poster même après une longue hésitation x)
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Été (sixième année)

"Pas trop stressé ?", demanda James à Regulus en montant dans le Poudlard Express.

"Pourquoi serais-je stressé ?", demanda Regulus en allant s'asseoir dans la cabine, en face de Remus.

"Tu es inquiet, tu te demandes si Effie et Fleamont vont t'apprécier", dit Sirius en s'affalant sur Remus.

"N'importe quoi."

"Ils vont t'adorer", dit James en souriant. Il s'assit près de Regulus et passa une main dans son dos. Sirius lui lança un regard noir et James s'éloigna un peu du Serpentard.

Ils arrivèrent rapidement à la gare et James traîna presque Regulus et Sirius en dehors du train. Remus et Peter les avaient suivis avec difficultés à cause de leurs valises et du monde se précipitant dehors.

"Maman, papa !", cria James en se dirigeant vers eux. Il prit ses parents dans ses bras et Sirius fit de même une fois que James s'éloigna.

"Je suis contente de vous revoir les garçons", dit Effie en prenant Sirius dans ses bras.

"Contents d'être en vacances ?"

"Oh oui ! On a eu une tonne de devoirs cette année, c'était dingue", répondit Sirius. "En plus, on n'avait jamais le temps de les faire."

"Vous auriez peut-être eu plus de temps pour faire vos devoirs si vous ne passiez pas autant de temps à manigancer des bêtises et à être collé", ajouta Fleamont. James vit Regulus esquisser un sourire.

"Tu dois être Regulus", dit Effie en se tournant vers Regulus, "je suis vraiment contente d'enfin te rencontrer."

"Merci", répondit simplement celui-ci un peu mal à l'aise.

"Tu vas voir, ton elfe de maison nous a aidé à aménager ta chambre selon tes goûts, je suis sûr qu'elle va te plaire", ajouta Fleamont en souriant chaleureusement à Regulus.

"J'ai hâte de voir ça alors", répondit-il avec un sourire poli sur les lèvres.

Après de longues et interminables embrassades entre Sirius et Remus, James, ses parents et les deux frères quittèrent la gare en direction de la maison des Potter. Peter était parti un peu plus tôt et Remus avait été retenu par Sirius qui ne voulait pas le lâcher. James l'avait rassuré en disant que Remus viendrait leur rendre visite régulièrement mais Sirius ne s'était pas décollé de son petit ami, alors Regulus l'avait agrippé par les cheveux pour le traîner derrière lui. Sirius s'était disputé avec son frère, ou du moins avait essayé de provoquer une dispute mais Regulus l'avait simplement ignoré.

En arrivant chez les Potter, les garçons, Sirius et James tout du moins, s'étaient précipités à l'étage pour poser leurs bagages dans leurs chambres. Regulus avait monté les escaliers tranquillement, puis James était sorti de sa chambre pour guider Regulus jusqu'à la sienne. Regulus l'avait suivi, puis avait ouvert la porte au fond du couloir pour découvrir sa nouvelle chambre. Il y avait à gauche en entrant dans la pièce, une grande fenêtre qui donnait sur les jardins du manoir. En face de celle-ci, se trouvait un lit à baldaquin avec une parure verte, couleur de Serpentard et accessoirement l'une des couleurs favorites de Regulus. Il y avait également une cheminée sur laquelle étaient posés divers bibelots, une grande armoire et une bibliothèque dans laquelle Kreattur avait déjà rangé tous ses livres. Au centre de la pièce, un tapis vert avait été placé. Les rideaux étaient également verts, rendant la pièce très harmonieuse. Il y avait aussi un bureau à côté de la fenêtre et d'autres petits meubles de rangement ici et là.

"Alors ça te plaît ?" demanda James, impatient.

"Oui, beaucoup."

Regulus ouvrit sa valise, jeta un sort pour que ses affaires se rangent toutes seules puis se tourna vers James.

"Je suis vraiment content que tu sois là."

"Oh wow", s'exclama Sirius avec stupeur en entrant dans la chambre. "Elle est plus classe que la mienne. C'est injuste !"

"C'est parce qu'elle est rangée", dit Regulus d'un ton impassible.

"Ha ha très drôle", répondit Sirius sans joie.

"Viens, on va te faire visiter", dit James en sortant. Regulus le suivit et Sirius fit de même en boudant.

Regulus avait passé sa première semaine de vacances à faire la connaissance des lieux et de ses habitants, à jouer aux échecs contre son frère et Fleamont Potter, à jouer du piano sous le sourire émerveillé de Effie et James et à faire ses devoirs qu'il avait rapidement terminés. James et Sirius lui avaient également fait visiter les alentours et les villages à proximité.

"Y'a une chose que je comprends pas", dit Sirius en mangeant une part de pizza. Les garçons dinaient seuls ce soir-là car les parents de James étaient sortis en amoureux.

"Y'en a sûrement pas qu'une", répondit Regulus. Sirius leva les yeux au ciel en réponse.

"Est-ce que tu es gay Regulus ?" James était soudainement très intéressé par cette conversation.

"Qu'est-ce qui te fais dire ça ?"

"Disons que le regard que tu as jeté aux abdos du mec qui bronzait près du lac l'autre jour était assez équivoque."

"Je ne l'ai pas spécialement regardé."

"C'est ça", répondit Sirius d'un ton ironique.

"Je te signale que tu l'as reluqué de haut en bas pendant deux bonnes minutes toi. Je devrais peut-être avertir Remus ?"

"Rah, ferme là ! Et répond, est-ce que ton truc c'est les bites ?" Regulus s'étouffa presque avec sa pizza. Sirius n'avait même pas remarqué sa gêne, pour lui, cette discussion était à fait banale.

"Je ne sais pas, peut-être."

"Tu ne sais pas ?", demanda doucement James.

"Je ne m'intéresse pas vraiment aux autres."

"Oui ça on avait remarqué", dit Sirius. "Mais depuis quand tu te questionnes ?", Regulus souffla d'exaspération mais répondit quand même à son frère.

"Ça a dû commencer quand j'étais en troisième année. Et toi?"

"Je crois que j'ai toujours eu des doutes, puis j'ai plus ou moins compris en deuxième année même si j'ai eu un peu de mal à l'accepter."

"Tu es gay donc ?"

"Oh oui à 200%. J'aime trop la bite. Surtout celle de Remus", ajouta-t-il avec un clin d'œil. Regulus pesta devant sa 'vulgaire grossièreté' et quitta la salle à manger pour se diriger dans sa chambre sans leur accorder un regard. James ne pouvait pas s'empêcher de penser qu'il avait peut-être une toute petite chance de sortir avec Regulus si celui-ci était attiré par les hommes, mais essayait tant bien que mal de ne pas avoir trop d'espoir. Sirius lui lança un regard qui disait 'je sais parfaitement à quoi tu penses et je t'ordonne d'oublier cette idée toute de suite' et les deux garçons terminèrent leur repas en silence.


James profitait de chaque moment pour passer du temps avec Regulus et à apprendre à mieux le connaître. Il lui avait demandé de lui apprendre à jouer du piano et ils se retrouvaient régulièrement pour des séances d'une petite heure durant laquelle Regulus passait une grande partie à s'énerver après James qui avait des "saucisses" à la place des doigts et qui n'avait "aucun sens du rythme". Mais malgré ses réflexions, Regulus continuait d'essayer de lui apprendre les bases et parfois, il prenait les mains de James dans les siennes pour les placer correctement, faisait frissonner le plus grand. C'était d'ailleurs durant une de leur leçon que James avait réalisé à quel point les doigts de Reglus étaient longs et fins et à quel point il avait envie de les embrasser un à un. James faisait parfois exprès de ne pas comprendre ce que lui disait le Serpentard juste pour qu'il touche ses mains.

Regulus passait certains de ses après-midi près du lac situé derrière le manoir des Potter, allongé sur une couverture à l'ombre des arbres, il lisait la plupart du temps, parfois il contemplait les animaux qui virevoltaient autour du lac et parfois il se baignait.
James l'avait vu revenir au manoir un jour les cheveux trempés, il avait presque bavé devant cette vision puis avait été attristé de constater que Regulus ne se baignait jamais quand lui et Sirius le faisait. Parfois James l'accompagnait durant ses sorties et les deux garçons lisaient de leur côté, profitant du silence. Ils échangeaient de temps en temps quelques mots puis se reconcentraient sur leurs activités respectives.

Mais leurs moments à deux étaient assez rares puisque Sirius semblait mettre un point d'honneur à ne pas les laisser en tête-à-tête, ce qui contrariait beaucoup James. Sirius lançait toujours des regards suspicieux à James et faisait tout pour éloigner celui-ci de son frère quand il les trouvait trop proches. Une fois, alors qu'il avait passé un bras autour des épaules de Regulus alors qu'ils revenaient du lac, Sirius avait passé à côté d'eux d'un air nonchalant et avait fait un croche-pied à James qui avait failli finir par terre, devant Regulus en plus.
La deuxième chose qui contrariait James était les vêtements que Regulus portaient. En effet, il ne quittait jamais ses chemises à manches longues et ses pantalons de ville même lorsqu'il faisait très chaud ce qui attisait la curiosité de James. Qu'est-ce que Regulus pouvait bien cacher là-dessous ? James s'était imaginé un tas de choses au sujet du corps de Regulus, parfois -souvent- quand il était seul dans sa chambre et il se maudissait d'avoir ce genre de pensées libidineuses à l'égard du Serpentard. Puis il pensait à Sirius et à sa possible réaction s'il l'apprenait et James était vraiment heureux qu'il ne puisse pas lire dans ses pensées, autrement Sirius lui casserait probablement la gueule sur le champ.

"Tu vas au lac ?", demanda James à Regulus en le croisant dans le couloir des chambres. Il venait lui-même de prendre une douche et avait enfilé un short et un simple t-shirt.

"Oui. Tu m'accompagnes j'imagine ?"

"Bien sûr."

"Vous allez où ?", demanda Sirius qui sortait de sa chambre.

"Au lac", répondit simplement Regulus. "Je vais prendre mon livre", dit-il à James en entrant dans sa chambre.

"Et toi Sirius ?"

"Je reste avec Remus."

"Évidemment", répondit James en échangeant un regard complice avec son meilleur ami.

Remus était arrivé chez les Potter la veille et avait été emmené par Sirius dans sa chambre aussitôt et James n'avait pas souvenir de les avoir vu en sortir. Il reporta son attention sur Regulus qui semblait chercher son livre dans ses tiroirs puis il se pencha pour ramasser une plume qu'il avait fait tomber et James n'en loupa pas une miette. Ses yeux caressèrent le fessier rebondi du Serpentard durant ces quelques secondes où il se pencha et il sentit une chaleur se répandre dans son estomac. Puis Regulus se releva et alla chercher son livre disparu vers son bureau. James fut sorti de sa contemplation par des ongles s'enfonçant dans son bras, il tourna la tête et tomba nez à nez avec le visage de Sirius en furie et eu à peine le temps d'esquiver le coup que tenta de lui asséner son meilleur ami. James attrapa le bras de Sirius et ils se mirent à se pousser et à essayer de se taper dessus en poussant des grognements, sous le regard empli d'incompréhension de Regulus qui avait finalement retrouvé son livre.

"Mais qu'est-ce que vous faites les débiles ?"

"Sirius arrête", dit James en grimaçant. Sirius, à défaut d'arriver à le frapper, lui tirait les cheveux.

"Toi arrêtes, espèce de sale dégénéré."

Regulus leva les yeux au ciel puis passa à côté d'eux pour se diriger vers le lac, les ignorants.

"Mais qu'est-ce que vous faites tous les deux ?", demanda Remus en sortant de la chambre de Sirius, un drap autour de lui couvrant son corps.

"Il vient de reluquer les fesses de mon petit frère comme un gros pervers", dit Sirius en serrant les dents.

"Tais-toi Sirius", dit James à son tour, inquiet que Regulus puisse les entendre.

"Bon ça suffit." Remus les sépara non sans difficulté car Sirius ne voulait pas lâcher sa prise et attira son petit ami contre lui.

"Je viens au lac avec vous", dit Sirius. James avait envie de protester mais se ravisa.

"Non", s'exclama Remus. "J'ai des projets pour toi. Et arrête d'être sur le dos de James sans arrêt."

"Mais-"

"Non." Remus posa une main sur la bouche de Sirius. Ils sont grands tous les deux et de toute façon à part regarder il ne peut rien faire de plus. "Désolé James", ajouta-t-il en voyant James grimacer.

"Non t'en fais pas."

"Et arrête de me lécher la main", ordonna Remus en tirant Sirius dans la chambre.

"D'accord. C'est pas la main que j'ai envie de te lécher toute façon", entendit-il Sirius ajouter avant que la porte ne se referme.

James pesta pour lui-même, il aimerait pouvoir oublier ce qu'il venait d'entendre et accourut derrière Regulus. Il le rattrapa sur le chemin et ils s'installèrent au bord dans leur coin habituel.

"Dis-moi Potter", commença Regulus.

"Oui ?"

"Est-ce que d'habitude mon frère est aussi agaçant ? Je n'ai pas cohabité avec lui depuis des années et je n'avais pas souvenir qu'il soit aussi irritant."

"Euh, non. Je crois qu'il est simplement content que tu sois là mais qu'il ne sait pas vraiment comment le montrer."

"Tu peux le dire", répondit Regulus en ouvrant son livre.

"Qu'est-ce que tu lis ?"

"Le hobbit."

"Je crois que Remus l'a déjà lu, répondit James les yeux dans le vague."

"C'est possible."

James s'allongea sur le ventre pour faire une petite sieste. Il s'endormit rapidement, bercé par la brise agréable et la douce présence de Regulus. Il fut réveillé une petite heure plus tard par des oiseaux chantant à proximité. Il s'étira puis tourna la tête vers Regulus qui avait posé son livre et avait levé la tête pour regarder à travers les branches des arbres au-dessus d'eux.

"Qu'est-ce que tu regardes ?"

"J'essaie de voir si j'aperçois des oiseaux", répondit Regulus d'une voix calme sans quitter des yeux les arbres au-dessus d'eux.

Regulus continua de regarder les branches et James le regarda lui. Il s'était assis, et avait posé ses mains derrière son dos pour pouvoir se pencher en arrière et regarder ce qui se trouvait au-dessus de lui. Ses yeux d'un beau gris clair observèrent le paysage avec attention et ses cheveux tombaient légèrement en arrière, donnant une furieuse envie à James de passer sa main dedans.

"Arrête de me fixer Potter", dit Regulus au bout d'un moment en tournant la tête vers lui. James se contenta de sourire un peu gêné d'être pris sur le fait. Comment pouvait-il ne pas l'admirer matin, midi et soir ? Il se releva sur ses coudes et se tourna vers Regulus.

"Tu aimes beaucoup les animaux", constata-t-il.

"Hum. Plus que mes congénères j'imagine", répondit Regulus d'une voix douce.

James réalisa alors à quel point leurs visages étaient proches, bien trop pour sa santé mentale, mais en même temps si loin l'un de l'autre. Sans vraiment y penser, comme un instinct, il se releva en s'appuyant sur sa main cette fois. Il était maintenant complètement tourné vers lui et il surplombait dorénavant Regulus, qui le regardait toujours, alors James se pencha légèrement une première fois pour voir la réaction de Regulus face à cette nouvelle proximité. Il vit Regulus avaler difficilement sa salive puis entrouvrir la bouche, alors James se pencha encore un peu, approchant son visage de celui de Regulus bien trop lentement. Le cœur du Gryffondor martelait dans sa poitrine, si bien qu'il était persuadé que le Serpentard pouvait l'entendre. James avait oublié tout ce qui se trouvait autour d'eux en cet instant, il serait bien incapable de dire où il se trouvait ni même comment il s'appelait, tout ce qui comptait actuellement était Regulus et la vision presque féerique qu'il accordait à James d'apercevoir pendant ce bref instant. Ils fermèrent leurs yeux en cœur et leurs souffles se mélangèrent, James se rapprocha et ses lèvres effleurèrent celles de Regulus comme une caresse presque aérienne. C'était le moment. Il allait enfin embrasser Regulus après toutes ces années à se languir de lui. Puis au moment où il allait sceller leurs bouches ensemble, Regulus s'écarta légèrement, James se pencha à la poursuite de ses lèvres qu'il avait tant désirées, essayant de les capturer, mais Regulus se détourna définitivement.

"On ne peut pas faire ça James", dit Regulus en s'appuyant sur ses coudes derrière son dos. Il avait détourné les yeux et fixait l'étendue d'eau devant lui, refusant de croiser le regard de James. James enfonça alors sa tête dans la couverture et maugréa. Il avait envie de hurler de frustration, il avait été si près des lèvres si tentatrices qu'il avait maintes fois rêvé d'embrasser ! Il posa ensuite sa joue sur la couverture pour regarder Regulus qui avait souri en l'entendant pester et distingua une certaine rougeur sur les joues du plus petit. Il était tellement mignon, il avait tellement envie de l'embrasser. Oh Merlin, il était complètement foutu.

"Tu vas me rendre fou", dit simplement James. "Attends une seconde. Tu m'as appelé James ?"

"Pas du tout. Tu divagues."

"Non non, tu m'as vraiment appelé James." Il vit Regulus secouer la tête puis ses joues devenir encore plus rouges. James était heureux. C'était la première fois que le Serpentard l'appelait par son prénom. Et il avait tellement, tellement envie de l'embrasser.

Ils étaient rentrés au manoir vers 18h, les parents de James voulaient faire un barbecue et les avaient prévenus un peu plus tôt qu'ils auraient besoin de l'aide de tout le monde. Ils trouvèrent Effie et Fleamont dans la cuisine, accompagnés de Sirius, Remus et Peter, arrivés il y a quelques minutes. Le blond mettait la table pendant que les autres préparaient la nourriture. 

"On a acheté plein de légumes pour pouvoir faire des brochettes pour toi Regulus", dit Fleamont en coupant des courgettes. "Et des pain de maïs pour pouvoir les faire griller, James adore ça."

"Merci beaucoup." James vit Regulus se diriger vers l'évier pour se laver les mains, légèrement embarrassé. James avait remarqué qu'il était toujours comme ça quand quelqu'un se montrait prévenant avec lui. Regulus aida ensuite le père de James en coupant les poivrons et James détacha enfin son regard du Serpentard.

"Vous en faîtes pas un peu beaucoup s'il n'y a que Regulus qui en mange ?", demanda Sirius en déballant la viande.

"J'ai bien l'intention d'en manger également", dit Effie.

"Moi aussi", ajouta Remus.

Ils dînèrent dehors, discutant et mangeant joyeusement. Sirius était celui qui parlait le plus, suivi de près par James. Regulus n'avait pas beaucoup parlé pendant le repas, mais il avait quand même échangé quelques mots avec James et celui-ci était heureux de voir qu'il n'y avait pas de malaise entre eux. Il avait aussi un peu discuté avec Effie qui lui avait demandé quelques recommandations littéraires au plus jeune.

"Tu as assez mangé Regulus ?", demanda Fleamont en attrapant un bout de viande de sa brochette avec ses dents. Regulus avait avalé un épi de maïs ainsi que trois brochettes et un peu de salade en entrée. En comparaison, James avait mangé deux épis de maïs, une tranche de lard, trois merguez, une brochette de légumes et deux brochettes de viande et il sentait qu'il avait encore faim. Il termina sa côte de porc puis reprit une brochette tout en fixant le plus jeune, prêt à bondir pour aller lui chercher un dessert si celui-ci disait avoir encore faim.

"Oui."

"Il n'a jamais beaucoup mangé", dit James.

"C'est vrai qu'on a l'habitude de nourrir des ogres ici, à tel point qu'on en oublie ce que mange un être humain en temps normal."

"", s'offusqua Sirius en terminant sa troisième côte de porc. Il avait déjà descendu une dizaine de merguez et cinq tranches de lard, si James avait bien compté. "Je peux manger autant que je veux et ne grossis pas, pourquoi je m'en priverais ?"

"Profite tant que tu peux", dit Regulus en terminant son verre.

"Qu'est-ce que tu veux dire ?"

"Que ça ne va pas durer. D'ici quelques années tu vas enfler comme un ballon de baudruche." James s'était habitué à les voir se chamailler et il trouvait ça presque mignon. Sirius essaya de lui donner un coup de pied mais se rata et frappa la jambe de James à la place.

"Aieuh !" Sirius l'ignora et termina son assiette. "Tu pourrais t'excuser", se plaignit James en massant sa jambe. Sirius haussa les épaules en réponse.

Ils se couchèrent tard cette nuit-là, Sirius s'était éclipsé avec Remus dans le jardin, les parents de James s'étaient réfugiés dans le salon, et Regulus avait été accaparé par Peter pour une session d'échecs version sorcier. James s'était allongé dans le canapé pour les regarder jouer, et aussi pour admirer Regulus. Regulus était bon dans tout ce qu'il faisait, c'était injuste et James aurait dû être un peu jaloux mais il n'arrivait pas à être autre chose qu'admiratif.

Le surlendemain, Sirius et James avaient emmené Regulus visiter Londres et lui avaient fait découvrir les joies des fast-foods. Regulus ne les croyait pas vraiment quand ils disaient que la nourriture était délicieuse, mais quand il avait croqué timidement dans son burger végétarien sous l'œil curieux des deux garçons, il avait été forcé d'admettre que c'était l'une des meilleures nourriture qu'il lui avait été donné de goûter. Les frites étaient délicieuses également, tout comme la glace en dessert. Sirius avait expliqué que si la nourriture était si bonne, c'était parce qu'elle était bourrée de gras. 'Le gras c'est la vie' avait-il dit en terminant son burger.

 

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"Tiens ton livre", dit James en tendant le livre à Regulus, "je viens de le terminer." Regulus prit le livre et le posa sur son bureau. James entra dans sa chambre et s'assit sur son lit." Qu'est-ce que tu faisais ?"

"Je relisais un peu les cours. Qu'as-tu pensé du livre ?"

"J'ai bien aimé même si l'histoire était un peu longue par moment", répondit James en essuyant la sueur sur son front. Le mois d'août était bien entamé et la chaleur de l'été régnait depuis quelques jours. James portrait uniquement un short -il avait peut-être fait un peu exprès de ne porter que ça- et se demandait comment faisait Regulus pour porter une chemise à manche longue et un pantalon.

"Je suis d'accord. Mais les rebondissements permettent de tenir jusqu'au bout", argumenta Regulus. Il passa une main dans ses cheveux, se décoiffant et James n'entendit pas ce qu'il dit par la suite. Il était obnubilé par ces cheveux qu'il voyait en désordre pour la toute première fois, puis son regard dévia sur les lèvres roses du Serpentard.

"James ? Tu m'écoutes ?"

"Hein quoi ?", demanda-t-il en revenant à lui. "Est-ce que tu m'as appelé James ?", taquina-t-il le plus jeune en revenant à lui.

Regulus lui lança un regard indéchiffrable puis s'avança d'un pas lent vers lui. Il posa ses genoux de chaque côté de James et celui-ci sentit son souffle se couper. Qu'est-ce qui était en train de se passer ? Regulus posa une main sur son épaule puis pencha la tête sur le côté, et James avala difficilement sa salive, attendant impatiemment la suite. Il ne savait pas pourquoi subitement Regulus semblait avoir envie d'un rapprochement mais il n'allait pas s'en plaindre. Il posa ses mains à l'arrière des cuisses de Regulus pour le tenir puis leva la tête vers lui quand il le vit se pencher. James sentit son cœur battre la chamade et son sang se diriger vers une zone située au sud de son anatomie tant il était électrisé par la vision de Regulus sur lui. Il allait l'embrasser quand Regulus le repoussa sur le lit, James se trouvait allongé et regardait Regulus s'éloigner, sonné comme s'il s'était pris un coup.

"Regulus ?", appela-t-il, incapable de dire autre chose.

"Idiot", se contenta de rire celui-ci en sortant.

James inspira profondément toujours allongé sur le lit, encore sous le choc. Il fixa le plafond et réalisa qu'il était vraiment amoureux de Regulus, que ce n'était pas un simple béguin passager.
Il se leva au bout de quelques minutes puis se dirigea à pas lents vers sa chambre et s'enferma à clé. Comment un baiser pouvait-il le mettre dans cet état ? Et ce n'était même pas un baiser, il n'avait même pas effleuré la bouche du Serpentard, c'était la simple idée du baiser qui l'avait excité. Il s'allongea sur son lit après avoir baissé ses vêtements et se caressa avidement. Il ne lui fallut pas longtemps avant de venir, il lui suffisait de penser à Regulus au-dessus de lui, ses yeux à moitié fermés et surtout ses cuisses tenues par les mains de James.

Bordel, il avait déjà baisé un nombre incalculable de fois, pourquoi trouvait-il l'image de Regulus au-dessus de lui si ridiculement chaude ? Il n'avait jamais été excité et frustré à ce point-là dans toute sa vie.

Il passa le reste de la journée à déprimer dans son lit en pensant à son amour impossible et interdit. Sirius était venu le voir en fin d'après-midi pour aller nager au lac avec lui mais James avait refusé.

"Qu'est-ce qu'il se passe ?" demanda-t-il en voyant son ami avec le moral dans les chaussettes. James maugréa. "Dis-moi."

"J'ai pas envie."

"C'est à propos de Regulus ? Vas-y dis moi, je ne m'énerverais pas." James soupira et s'assit.

"J'ai juste réalisé que, que c'est pas juste un petit béguin Sirius. Je suis vraiment amoureux de lui." Sirius le regarda avec un mélange de compassion, de peine et aussi d'un peu de colère, puis il passa son bras autour de ses épaules. James soupira de dépit.

"Pourquoi tu te fais du mal comme ça, franchement ? C'est son côté inaccessible ?" James haussa les épaules. "Allez viens, on va se faire une bonne glace", dit Sirius en le tirant par le bras.

Ils descendirent à la cuisine et prirent tous deux un pot de glace au chocolat saveur brownie et s'installèrent à table.

"Ça m'énerve que ça se soit lui quand même. J'essaie de ne pas m'énerver je te jure, mais ça m'insupporte."

"Je ne le fais pas exprès. Et puis franchement c'est pas si terrible."

"Pas si terrible ?" demanda Sirius en colère.

"Oui, tu exagères toujours tout", dit James un peu amer.

Ils se disputèrent quelques minutes, le ton monta d'un cran et furent interrompus par Effie et Fleamont qu'ils les avaient entendu crier et se demandaient ce qui leur arrivait.

"Oh la, qu'est-ce qu'il se passe ici ?" demanda Effie.

"Rien", répondit James en croisant les bras. Sirius pesta.

"Vous ne voulez pas nous dire ?"

"Non.

"Et pourquoi pas ?", demanda Sirius. "Après tout, ce n'est pas si terrible non ?"

"Sirius ferme là."

"Il a fait quelque chose de vraiment horrible, injuste envers moi et il ne veut pas le reconnaître."

"N'importe quoi, il raconte des conneries !"

"Tu ne veux pas nous dire James ?", demanda son père.

"Très bien. Il me reproche de ressentir quelque chose pour quelqu'un alors que je ne peux pas le contrôler", dit-il en fixant Sirius avec colère.

"J'ai un peu de mal à comprendre, pas toi Effie ?" La mère de James hocha la tête.

"Tu n'as pas à ressentir ça, point."

"Je ne fais pas exprès Sirius", cria James.

"Mais c'est de mon frère qu'il s'agit putain !" Sirius et James se calmèrent d'un coup. Son andouille de meilleur ami venait de cafter à ses parents et semblait réaliser qu'il avait fait une bourde.

"Tu es amoureux de Regulus, James ?", demanda Effie avec surprise.

"Oui", admit-il en jouant avec ses doigts, mal à l'aise.

"Oh, je commence à comprendre", dit Fleamont.

"Il y a des règles en la matière. On ne touche pas aux ex, aux parents ou aux frères et sœurs", ajouta Sirius.

"Je peux comprendre que tu sois en colère Sirius", dit Effie en posant ses mains sur ses épaules, "mais James ne peut pas le contrôler. Et puis tu le connais, il est incapable de faire du mal à une mouche, mieux vaut que ce soit lui plutôt qu'un autre non ?"

"Oui et puis il ne s'est encore rien passé entre eux non ?", demanda Fleamont en regardant James qui secoua la tête." Il n'a donc rien fait de mal."

"Ha! C'est pas faute d'avoir essayé", dit Sirius d'un ton colérique. James roula des yeux.

"Tu as peur que ton meilleur ami t'abandonne pour lui ?", demanda doucement Effie. James vit Sirius grimacer. Il réalisa alors que les parents de Sirius avaient toujours préféré Regulus et qu'il devait avoir peur que ça se reproduise.

"Sirius c'est ridicule. Tu es comme son frère pour lui", tenta de rassurer Fleamont.

"Mais oui, t'es vraiment un idiot", dit James en se levant et en ébouriffant les cheveux de Sirius qui pesta et se recoiffa.

"Et puis, commença Effie, s'ils se marient, vous deviendrez vraiment frères." James et Sirius échangèrent un petit sourire complice.

Après cela, Sirius n'était plus autant sur le dos de James en ce qui concernait Regulus, il le réconfortait même quand James déprimait à l'idée que ses sentiments ne seront jamais réciproques, même si par moment il se mettait à douter. Ils avaient failli s'embrasser deux fois pendant ces vacances, enfin une fois et demie, ça voulait bien signifier quelque chose non ? Toutes ces questions l'empêchaient de bien dormir la nuit.

 

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