
16 bougies
-Joyeux anniversaire !
Arthur sourit, prit une grande inspiration et souffla ses bougies du premier coup. Ses amis avaient pu se réunir chez lui en ce 18 juillet, ses parents lui avaient d’ailleurs laissé la maison spécialement à cette occasion. Il embrassa Anna, qu’est-ce qu’elle était belle ce soir dans sa petite robe noire. Il se tourna et découvrit Remus à ses côtés qui parlait à Léwina aussi juste là.
-Seize ans, putain t’es vieux, commente Sirius venant enrouler un bras autour de sa nuque.
-Dis le mec qui a dix-sept ans dans trois mois.
-Tu me blesses là, déclare-t-il en posant théâtralement une main sur son cœur.
Arthur rigola et le Gryffondor repartit vers James. En vérité, il comprenait ce que Léwina lui trouvait sans pour autant être attiré par lui. Sirius était un être solaire, il apportait toujours de la lumière et de la joie de vivre bien que sa vie fût bien loin d’être aussi joyeuse. Arthur savait aussi que Léwina se retrouvait à travers lui. Il savait que sa meilleure amie appréciait énormément les gens qui savait utiliser leur cerveau et Sirius, derrière ses airs de blagueurs, était très intelligent. Ils avaient souvent de longues discussions sur des sujets très variés et c’est sûrement pendant ces dernières que Léwina avait commencé à être attirée par lui.
La musique était forte mais cela importait peu les adolescents qui dansaient, sautaient et criaient au milieu du salon des Lei. Néanmoins, certains avaient été rapidement fatigué. Ce fut notamment le cas de Remus et Anna qui discutaient tranquillement dans la cuisine. Arthur était très heureux que sa copine s’étende aussi bien avec ses amis. Au cours de cette dernière année, il ne pensait qu’ils deviendraient aussi importants pour lui mais il fallait bien se rendre à l’évidence : ces cons de Gryffondor faisaient maintenant parti de son cercle proche.
Léwina dansait en face de lui. Or, elle n’était pas seule, Sirius n’arrêtait pas de venir se coller à elle. Arthur savait quelles sensations faisaient l’amour : le cœur qui bat, tout le corps qui se met à picoter, cette chaleur qui se propage, l’envie de se coller encore plus. Et il savait que Léwina les ressentait à cette instant précis : elle regardait avec intensité le Gryffondor sans jamais le perdre des yeux. Sirius, par contre, ne semblait pas plus intéressé que cela. En effet, le Gryffondor était souvent proche et tactile avec nombre de ses amis : Léwina ne semblait pas être une exception mais seulement une parmi d’autres. Cela sera légèrement le cœur d’Arthur qui se sentit triste pour sa meilleure amie. Or, il n’était pas trop inquiet non plus, Léwina trouvera bien un jour ou autre quelqu’un pour elle, il n’en avait aucun doute.
Au fur et à mesure que la soirée avançait, les adolescents furent de plus en plus fatigués. Ils décidèrent alors de s’asseoir, de jouer à des jeux ou de seulement discuter. James et Lily affrontait Peter et Remus à un jeu moldu qu’Arthur leur avait proposé. Celui-ci discutait avec Léwina, Sirius et Anna sur leurs baguettes. C’est cette dernière qui avait lancé la discussion. En effet, elle avait toujours été très intéressant par les baguettes et leur composition. Elle avait lu de nombreux livres à leurs sujets et avait découvert que la baguette en disait énormément sur son propriétaire. Elle s’amusait donc à commenter toutes celles qui se présentaient à elle.
-Non mais Arthur toi je sais déjà ! C’est du bois de hêtre ! Elles sont pour les gens sages, ouvert d’esprit et tolérant.
-Merci, je voulais juste monter à quel point j’étais un mec bien, rigole-t-il en se recalant dans le canapé.
-A mon tour, déclare Léwina, c’est du bois d’if.
Le visage que fit Anna ne la rassura pas :
-A vrai dire, on dit que les baguettes en if sont les baguettes des héros… ou bien des méchants. Elles sont très puissantes mais c’est aussi les premières à se tourner vers la magie noire.
-On en apprend tous les jours, rigole Sirius à côté d’elle en la tapotant avec son coude.
-Elles sont particulièrement aimé dans les sphères de duels.
-Oh oui, ça je sais, Sirius a testé, se moque ouvertement Léwina en adressant un petit regard malicieux à son voisin.
Sirius fit l’homme blessé devant le grand sourire de son amie qui se moquait de lui.
-Moi c’est du cyprès, déclare à son tour Remus.
-Oh j’aime bien celles-ci. Les baguettes en cyprès sont pour les gens nobles, qui sont prêt à se sacrifier héroïquement et qui n’ont pas peur de leur nature ou de celle des autres.
Personne ne dit rien mais tous pensèrent la même chose : Remus avait dû être lié à la mauvaise baguette car il n’acceptait absolument sa propre nature depuis qu’il était devenu un loup-garou.
-Moi c’est du saule, dit à son tour Lily.
-Celles-ci en des pouvoirs remarquables dans le soin. Elles sont pour des propriétaires qui ont beaucoup de potentiels mais qui ont quand même certaines insécurités.
*****
-Est-ce que t’es puceau James ?
Ce dernier bafouilla, à sa droite, Lily, dont le visage était aussi rouge que ses cheveux se tenait la tête dans les mains essayant désespérément de se cacher, à sa gauche, Sirius rigola bruyamment.
-Je t’en pose des questions comme ça, Arthur ?
Celui-ci rigola devant le visage rosi de James. Il reconnaissait qu’il avait été un peu direct avec sa question mais bon ils jouaient à action et vérité, il fallait s’attendre à des questions comme ça.
-Je vais me venger, déclare James l’air faussement menaçant.
-Vas-y ne t’en prive pas au prochain tour, le défi le Serpentard tout sourire -sa copine lui faisait pourtant les gros yeux-.
James sembla chercher ses mots pendant plusieurs instants.
-Peut-être qu’il faudrait expliquer selon ta vision Arthur si plus être puceau c’est avoir fait la totale ou juste des petits bouts, dit Léwina.
-Allez, je suis gentil avec toi, disons que des petits bouts.
James finit par dire dans un murmure qu’il ne l’était plus. Leurs réactions gênées à lui et Lily avaient fait rire tous les présents.
-Prépare-toi à ma vengeance, Lei.
-J’attends que ça, Potter, défie malicieusement le Serpentard.
-Tu savais ça, demande en chuchotant Léwina à Sirius ?
-Je sais tout moi très chère, répond ce dernier.
Le sourire qu’il lui adressa retourna les organes de Léwina. Elle trouvait son sourire magnifique. Il était légèrement asymétrique : le côté gauche tirait toujours plus que le côté droit et donc sa fossette gauche était plus marquée. Mais Léwina ne pouvait pas se passer de ce sourire qu’elle trouvait drôlement séduisant.
Pourtant, peut-être que le fait que c’était son anniversaire jouait un rôle là-dedans, Arthur n’avait reçu aucune question désagréable mais lui ne s’était pas privé :
-Léwina, un avis sur Eleanor Hawking ?
La blonde faillit recracher ce qu’elle venait de boire. Elle croyait que comme elle était sa meilleure amie, Arthur l’épargnerait mais cela n’était absolument pas le cas. Elle sentit son cœur battre, espérant que personne ne fasse un quelconque rapprochement entre son attitude envers Eleanor et sa jalousie. Elle mit quelques secondes à réfléchir à sa réponse en essayant de prendre l’air le plus décontracté possible pour ne pas montrer sa déstabilisation extérieure.
-Je pense que c’est quelqu’un d’ok et de normal.
-Un avis si neutre, commente Arthur en haussant un de ses sourcils, il se prenait réellement pour un roi ce soir.
Léwina ne put s’empêcher de jeter un petit regard à sa gauche où se trouvait Sirius pour observer sa réaction. Il ne sembla pas blesser, au contraire il hocha la tête, signe qu’il était probablement d’accord avec les dires de Léwina, ce qui la rassura quelque peu.
-As-tu un crush Léwina ?
Cette dernière leva les bras au ciel :
-Je vais arrêter de jouer à ce jeu, ça tombe toujours sur moi !
-Pas de chance, dit faussement triste James, alors, ta réponse ?
-Oui.
Elle avait été ferme et sûre d’elle ce qui avait surpris la plupart des présents qui s’attendaient plutôt à ce qu’elle évite la question comme l’avait fait ceux qui avaient eu la même question avant elle. Pourtant tout cela n’était qu’une façade. En vérité, elle avait tellement au peur de mal mentir qu’elle avait préféré éviter. En effet, elle imaginait que s’ils découvraient qu’elle mentait, elle n’en deviendrait que plus suspecte. Seulement, maintenant elle redoutait la question qui lui demandait de donner le nom de son crush. Elle savait qu’Arthur et Anna ne s’y essayeraient pas mais elle n’avait aucune garanti pour les autres joueurs surtout pour Sirius qui semblait être le plus surpris de tous. Si jamais la question était finalement posée, elle pensait faire une scène et puis fuir le jeu.
-Pourquoi tu ne me l’as pas dit, demande Sirius se penchant vers elle alors que le jeu avait repris ?
-C’est récent, ment-elle, je n’avais pas envie d’en faire tout un truc maintenant alors que c’était juste une petite attirance qui va vite passer je pense. Je n’avais pas vraiment envie de m’étendre sur le sujet.
Bien sûr, tout ce qu’elle venait de dire n’était que du mensonge. Elle espérait que ces sentiments naissants partent le plus vite possible mais actuellement ils semblaient plutôt gagner en importance au fil du temps qu’elle passait avec Sirius. Ce dernier haussa les sourcils, visiblement surpris, puis se rassit correctement. Léwina s’autorisa alors à respirer de nouveau, sa réponse avait eu l’air de convaincre le Gryffondor.
La soirée avança ensuite doucement de cette manière.
-Léwina arrête ! Tu vas terminer les bonbons, se plaint James.
-Fallait pas me les laisser à porter de mains aussi.
*****
-Venez on va se balader, propose Sirius ?
Il était tôt le matin et le Gryffondor espérait pouvoir voir le lever du soleil. Les Lei vivaient dans une petite campagne tranquille où il fallait marcher dix minutes avant de pouvoir apercevoir la maison de leurs voisins. Sirius avait toujours souhaité vivre dans un endroit comme celui-ci, peut-être car il détestait chez lui et qu’il habitait en ville.
Les autres avaient suivi son idée. Ils étaient tous très fatigués mais aucun ne souhaitait aller se coucher, voulant que la soirée continue. Ils avaient estimé qu’aller se balader leur permettrait d’éviter de s’endormir sur un canapé.
Arthur prit la tête du groupe, accompagnée par Anna. Ils avaient l’habitude d’aller se balader tous les deux et décidaient donc du chemin. James et Lily finissaient la marche, se tenant la main et étant dans leur monde.
-Et nous au milieu, pauvre célibataires que nous sommes, se plaint Sirius.
-Plains-toi pas trop Sirius, la moitié de Poudlard voudrait sortir avec toi, t’as qu’à demander, ce n’est pas le cas de tout le monde, réplique Peter.
-Clairement, affirme Léwina.
-Léwina t’es pas non plus à plaindre, se mêle Remus. T’as pas la même popularité que Sirius mais si tu cherchais vraiment, je suis sûr que tu trouverais.
Léwina rigola. Effectivement, elle savait qu’elle avait tendance à plaire. Or, parfois c’était une admiration assez malsaine qui provenait du fait qu’elle était une Malfoy et d’un sang considéré comme pur. En effet, Léwina était plutôt agréable à regarder et elle en avant conscience, elle semblait intelligente et était bon public. Il est vrai qu’au long de sa scolarité, trois ou quatre garçons lui avaient fait part de leur attirance envers elle mais elle n’était sortie qu’avec un de ceux-là : Marcus Sommers. Aujourd’hui, maintenant qu’elle était réellement intéressée par quelqu’un, cela l’importunait peu de savoir si elle était aimée ou admirée.
-Toi Léwina Charlotte Magaret Malfoy, être populaire, lui demande Sirius alors qu’il entoura un de ses bras autour de ses épaules ?
Son sourire malicieux et ce contact soudain envoyèrent comme une décharge électrique dans le corps de la Serpentard, qui tenta de la masquer du mieux qu’elle le puisse.
-Oh ta gueule monsieur Black.
Léwina tenta de le repousser sans y mettre trop d’entrait. Ainsi, le bras de Sirius resta serré autour de ses épaules pendant une bonne partie de leur balade. Léwina aurait préféré ne pas le ressentir, mais tout son corps au contact de celui de Sirius émanait une chaleur douce et agréable qui semblait réchauffer toutes ses entrailles. Comme si cette partie spécifique de son corps avait décidé de devenir cent fois plus sensible qu’avant.
Devant eux, le paysage devenait de plus en plus lumineux, le soleil pointerait le bout de son nez dans quelques instants maintenant. Arthur et Anna les emmenaient en haut d’une colline où ils pourraient avoir une meilleure vue sur la nature environnante. Léwina regarda autour d’elle, c’était agréable et reposant d’être ici. Elle savait que Sirius aimait la campagne et souhaitait vivre dans un endroit comme celui-ci. Parfois, elle avait d’ailleurs beaucoup honte de cela, pour s’aider à s’endormir, elle s’imaginait à quoi pourrait ressembler sa vie si elle allait vivre à la campagne avec Sirius. Cette vision lui plaisait beaucoup mais jamais, oh grand jamais elle ne l’avouerait à quelqu’un.
En parlant du loup, ce dernier arriva à son niveau :
-T’as suivi où est-ce qu’ils allaient le faire leur mariage ton frère et Narcissa ?
-Je crois dans un endroit un peu comme celui-ci, quoique moins paumé. Ils voulaient avoir beaucoup de place.
-Et toi tu veux te marier où, demande Sirius en tapant son épaule avec la sienne ?
Léwina rigola :
-Qui t’as dit que je voulais me marier ? Toi ?
-Oh tu sais, commence-t-il en entourant son bras autour du cou de son amie, je ne serais jamais enlevé de l’arbre généalogique si je ne me marie pas. Faut juste trouver le bon candidat.
Léwina se dit alors que Sirius devrait apprendre à vivre pour lui-même plutôt que pour énerver ses parents mais elle préféra ne rien prononcer à voix haute. En effet, elle savait que cela déplairait fortement à son ami.
Ils s’éloignèrent ensuite quelque peu et continuèrent de discuter jusqu’à arriver en haut de la colline. Le ciel était orangé et jaune : le soleil était en train de se lever. Léwina sortit sa baguette et la tournoya dans les airs. L’herbe brûlée par les températures estivale verdit et grandit, une odeur de fleur s’éleva en même temps qu’une petite brise. Lily, qui était habituellement, professionnelle de ce genre de sortilège accourut aux côtés de Léwina et sortit sa baguette à son tour pour améliorer le sort. Les amis s’assirent alors, observant l’horizon, profitant des premières lueurs du soleil. Certains comme James ou Peter s’étaient couchés dans l’herbe et commençaient à s’endormir.
Sirius aimait cette ambiance, il se sentait heureux, entouré de ses amis et loin de chez lui. Il prit une grande inspiration, profitant de l’air non pollué de la campagne. Il semblait pouvoir respirer à nouveau.
Lily était en train de lui raconter comment Marlène allait. Il aimait beaucoup cette dernière, en amie, mais compte tenu de leur précédente relation, il n’osait pas lui envoyer des lettres pendant l’été, de peur que cela soit mal compris par celle-ci. Or, comme elle était la meilleur amie de Lily, il en profitait pour demander de ses nouvelles à cette dernière. Elle lui racontait justement comment son chat avait décidé de sauter de trois étages pour essayer d’attraper un oiseau. Heureusement, les deux animaux allaient bien. Sirius se gratta le ventre quand soudainement il se releva. Il avait pris sa baguette avec lui en quittant la maison des Lei, il en était certain mais maintenant elle était introuvable ! Il toucha tout son corps, vérifiant dans sa ceinture, dans ses poches… Il se leva alors, paniqué, sous le regard surpris de ses amis.
-J’ai perdu ma baguette ! Je suis sûr que je l’avais pourtant, dit-il effrayé.
-Tu parles de ça ?
Il tournait la tête, Léwina venait de se lever, elle tenait du bout des doigts une baguette.
-Elle marche plutôt bien, dit-elle, joueuse.
Un grand sourire trônait sur son visage et Sirius s’approcha d’elle d’un pas fébrile : était-il sûr que c’était bel et bien sa baguette ? Mais le doute ne plana plus très longtemps, une fois suffisamment proche, le Gryffondor reconnut le précieux morceau de bois magique comme étant le sien. La Serpentard avait dû lui subtiliser à un moment ou un autre, il ne s’en était pas rendu compte ! Probablement toujours un peu influencé par l’alcool qu’il avait bu pendant toute la soirée, il décida de lui sauter dessus, littéralement.
Il courut vers elle, prenant son élan. Léwina avait toujours son sourire victorieux sur le visage et elle n’eut pas le temps de réagir. Sirius vint entourer son corps de ses bras et se propulsa. Sous le choc, la Serpentard fit tomber la baguette de l’animagus. Ils furent alors entrainés au sol. Or, Sirius n’avait pas prévu la pente qui se trouvait juste derrière Léwina. Cette dernière s’agrippa à lui en criant de surprise face à ce qu’il était en train de se passer. Ils roulèrent alors dans l’herbe pendant plusieurs mètres avant de s’étaler au sol quelque peu plus bas où leurs corps se décollèrent enfin.
-Putain de merde, se plaint Léwina.
Son corps était douloureux, surtout son dos, la chute n’avait pas été très agréable et leur roulé-boulé dans l’herbe encore moins.
-Je te hais, déclare-t-elle.
Son acolyte était dans le même état, il se retourna sur le ventre et mis un main sur son dos. Il lui jeta alors un regard :
-Moi aussi je t’aimeuh.
Léwina le regarda à son tour, comment pouvait-elle être attiré par cet idiot de première classe. Il finirait par la tuer, c’était certain.