Sept minutes pour s'aimer

Harry Potter - J. K. Rowling
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Sept minutes pour s'aimer
Summary
Sirius Black x Léwina Malfoy (oc)Il y avait quelque chose de détestable à la pâleur de ses cheveux et à la noirceur de ses yeux. Du moins c'est ce qu'en pensait Sirius Black lorsqu'il vit Léwina Malfoy traverser la grande salle accompagnée par son meilleur ami.- Regarde-moi ces deux-là, souffle avec haine son voisin.Sirius tourna la tête à droite. James était assis à côté de lui et, visiblement, il observait les deux nouveaux arrivants de la même manière que lui : non, ils n'appréciaient pas les Serpentard. Ils haïssaient tout ce qui se rapprochait de près ou de loin de la maison des verts et argents.-Ils sont vraiment pathétiques, complète alors Sirius.Devant eux, Peter et Remus déjeunaient tranquillement en se racontant leurs vacances respectives. Après toutes ces années, ils n'entendaient même plus les commentaires agressifs que leurs amis faisaient à l'encontre des Serpentard.Leur conversation se fit interrompre par Lily, Marlène et Mary qui venaient de les rejoindre à la table des Gryffondor. Sirius ne leur adressa qu'un regard rapide bien que Marlène le regardait fixement. Non, il était bien trop concentré à réfléchir à son prochain plan pour humilier les Serpentard.
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S'excuser

-Sirius, va lui parler et t’excuser !
Les maraudeurs se trouvaient dans leur dortoir. C’était le dimanche matin, Remus était toujours à l’infirmerie et ses trois amis venaient à peine de se réveiller de leur nuit mouvementée. Sirius avait à peine eu le temps d’ouvrir les yeux que James l’avait engueulé. Il lui reprochait la façon dont il s’était adressé à Léwina, il avait l’impression que cela avait eu un effet inattendu particulièrement dévastateur : « elle tremblait comme une putain de feuille ! ».
Sirius s’assit sur son lit et se massa les tempes, James faisait les cents pas dans la chambre et Peter lisait tranquillement sur son lit, ne semblait absolument pas se soucier de la conversation entre les deux meilleurs amis. Black se prit la tête dans la main, pourquoi James venait l’embêter de si bon matin.
-Je te parle, Sirius.
James le regardait, sermonneur.
-Je n’irais pas m’excuser, déclare Sirius, lassé, ce n’est pas de ma faute si elle a fait de la merde.
-Non mais on croit rêver, reprit James en levant ses mains au ciel sous le désespoir, tu lui as mal parlé, ok je suis d’accord qu’il y aurait pire mais elle tremblait de tout son corps et semblait en pleine panique et toi tu continuais ! Et puis tu ne sais même pas comment elle a eu la carte, tu l’as peut-être simplement fait tomber et elle venait te la rendre.
-Tombé ? Je n’aurais jamais fait tomber la carte du maraudeurs ! Non, non. Elle me l’a pris ! Quand je me suis levé, elle s’est rapprochée de moi, je suis sûr qu’elle me l’a volé à ce moment-là. Je n’irais pas m’excuser à une voleuse !
-T’es quand même à l’origine du problème, qu’est-ce qui t’as pris de l’utiliser en plein milieu de la bibliothèque, c’était sûr que quelqu’un allait le voir !
-Arrête, t’aurais fait exactement pareil, répond Sirius irrité.

James souffla un grand coup et partit s’asseoir sur son lit. La tension dans la pièce était palpable. Il était très rare que James et Sirius se disputent et quand cela se passait, le pire était en craindre. En effet, ils avaient tous les deux des caractères très explosifs et leurs mots avaient tendance à dépasser leur pensée. C’était Remus et Peter qui devaient ensuite les réconcilier.
-Tu fais ce que tu veux, reprend James avec une voix dure, je ne vais pas me battre avec ta tête de mule-là. Mais arrange la situation avant que Remus revienne de l’infirmerie sinon tu sais très bien qu’il va vouloir s’en charger et il a déjà assez de problèmes comme ça à gérer.
Sirius souffla, son meilleur ami n’avait pas totalement tort. D’un côté, il ne voulait pas embêter Remus mais de l’autre, il trouvait cela complétement injuste que ce soit à lui de s’excuser.
-Ça te laisse environ quatre heures, Black, commente Peter en regardant sa montre.
-Ta gueule.
Peter sourit alors devant l’énervement de Sirius et repartit à sa lecture.

Cela avait demandé extrêmement de maitrise de lui-même de la part de Sirius mais il avait réussi à se convaincre d’aller parler à Léwina. Il ne comptait pas s’excuser, mais il pensait discuter avec elle de sa version des faits, et si elle était innocente, il considérerait à s’excuser. Il lui était apparu que la relation amicale qu’il était en train de développer avec Léwina, et ça lui coutait de dire ça, était intéressante et c’était surtout une preuve pour lui qu’il était capable de changer. Il ne voulait pas se perdre en si bon chemin.

D’après Arthur, Léwina était dans la cours, il se dirigea alors dans cette direction. Néanmoins, avant de sortir dehors, il prit plusieurs grandes inspirations, essayant de tapir la colère au plus profond de lui. Il est vrai que pendant plusieurs années, voir le visage de Léwina, l’énervait énormément. Or, cela c’était apaisé depuis qu’ils avaient appris à se connaitre et que Sirius avait décidé de grandir un peu. Pourtant, il sentait que dans cette situation, ses vieilles habitudes pourraient refaire surface.

Une fois qu’il sentit qu’il était plus ou moins calme, il sortit. Il traversa alors la cours à la recherche de la Serpentard et il la trouva. Elle était dos à lui, il respira doucement une nouvelle fois et il s’approcha d’elle. Or, il se rendit vite compte qu’elle n’était pas seule. En face d’elle, le visage très près du sien, était Marcus. Ils se faisaient les yeux doux et il s’approcha alors doucement d’elle pour l’embrasser. Sirius ne comprit pas exactement ce qui se passa en lui. Mais avant qu’il ne s’en rende compte, il avait tourné les talons et était rentré de nouveau dans le château. La colère était revenue, elle bouillait à l’intérieur de lui. Il se sentait tellement énervé, il aurait pu frapper n’importe quoi. Lui s’engueule avec ses potes depuis son réveil à cause de cette fille mais celle-ci préfère juste flirter avec son petit-ami sans trouver intéressant de s’excuser. C’était bon, Sirius la détestait, non, il la haïssait, il ne voulait plus jamais voir son visage. Qu’est-ce qui lui avait pris de penser qu’ils pourraient être amis, qu’ils étaient amis.
En tapant des pieds, il retourna à la salle commune des Gryffondor. Sur son passage, les gens le regardaient étrangement. En effet, ils se demandaient ce qui avait pu rendre Sirius Black aussi énervé. Il rejoignit alors son dortoir où James et Peter étaient toujours et se coucha, les bras croisés dans son lit.

-T’es allé voir Léwina, demande Peter ne remarquant visiblement pas son énervement ?
-Oui ! -Sirius se releva soudainement – mais elle était trop occupée à flirter avec monsieur Marcus-je-suis-beau-et-je-fais-du-Quidditch-Sommers !
James et Peter se lancèrent un regard étonné tandis que Sirius se laissa retomber dans son lit.
-Et en quoi ça posait un problème, interroge James ?
-Elle n’était pas disposée à me parler, réplique Sirius comme si c’était la chose la plus évidente qu’il n’ait jamais entendu !
-Tu lui as posé la question au moins ?
Un grand silence régna alors dans le dortoir. Peter eut un petit rire alors que James se prit la tête dans ses mains. Par merlin, qu’avait-il fait pour mériter un meilleur ami pareil : il était définitivement un abruti fini.

Dans l’après-midi, Remus revint de l’infirmerie. Cette nuit-là, sa transformation s’était bien passée, donc il se sentait plutôt bien même si très fatigué. Il était heureux de pouvoir revoir ses amis, s’assurer qu’ils allaient bien comme ils n’avaient pas encore eu le temps de discuter. Souvent, quand il rentrait de l’infirmerie, ses amis étaient tout aussi content que lui. Pourtant, ce ne fut pas le cas cette fois-ci. Il fut accueilli par une ambiance pesante où les trois autres maraudeurs se regardaient en chien de faïence, étaient chacun sur leurs lits, occupés par des choses complètement différentes.
-J’ai loupé un épisode, demande le loup-garou, la poignée de la porte encore dans la main ?
Les trois autres découvrirent alors sa présence. Peter fut content et lui demanda comment il se portait, James lui fit un sourire amical, écoutant sa réponse. Sirius, par contre, c’était une autre histoire. Il était couché sur son lit, on ne voyait que son dos et il ne se retourna même pas à l’arrivée de « son petit loup ».

Remus vint alors s’asseoir sur le lit de Peter, quelque peu triste que ses amis ne soient pas aussi heureux de le voir que lui l’était avec eux, et lui demanda de lui expliquer ce qui se passait.
-Longue histoire rapidement. Hier, Léwina a récupéré la carte du maraudeurs après qu’on soit parti de la bibliothèque. Le problème c’était qu’elle était encore ouverte et Léwina nous a donc suivi quand on est venu te rejoindre, elle a vu que James et Sirius était des animagi. Moi je suis passé inaperçu comme j’étais déjà transformé. Sirius s’est énervé contre elle d’une manière assez violente et Léwina a réagi assez bizarrement. Elle était comme pétrifiée et semblait avoir très peur. Après on a pu récupérer la carte, te rejoindre et Léwina est reparti au château. Sauf que maintenant, James veut que Sirius aille s’excuser car elle ne semblait vraiment pas bien et Sirius ne veut pas car il pense que c’est une voleuse. En fin de compte, il s’est motivé tout à l’heure pour aller lui parler sauf qu’elle était avec Marcus et du coup il ne lui a pas parlé et est revenu énervé et chiant.
Remus l’écouta attentivement, découvrant tout ce qu’il s’était passé durant son absence. Il remercia Peter de ses informations précieuses, se leva et partir se placer devant le lit de Sirius. James et Peter le suivirent du regard, se doutant de ce qu’il allait se passer. En effet, Remus était quelqu’un de gentil et de doux mais cela ne l’empêchait pas de se montrer ferme lorsqu’il jugeait qu’il le fallait. C’était un maraudeur tout de même.

-Patmol, lève-toi, ordonne-t-il se plaçant devant le lit de son ami, les mains sur ses hanches.
Sirius grogna, montrant qu’il écoutait mais ne se leva pas. Remus reprit :
-Patmol. La discussion est une étape obligatoire. Lève-toi par toi-même où sinon je t’attrape, te fous dans un placard et ramène Léwina. Je n’hésiterais pas à le faire et tu le sais.
En effet, Sirius savait que Lupin serait capable de le faire car il l’avait déjà fait. Une fois, Sirius lui avait lancé un seau d’eau et le loup-garou s’était retrouvé trempé de la tête aux pieds. Le Black avait alors fui mais Remus l’avait rattrapé, en se servant des différents sortilèges qu’ils avaient vu en cours, il l’avait attaché à un arbre et celui-ci avait dû attendre plus d’une heure que James vienne le libérer. Depuis ce jour-là, Sirius n’avait pas essayé de faire de nouvelles farces à Lupin, craignant trop les conséquences. C’est ainsi que, sans la moindre envie, il roula puis sortit de son lit.
-Voilà qui est mieux, fait moi un joli sourire maintenant.
Sirius grimaça, Remus le tournait en ridicule.

-James, où se trouve Léwina, demande le loup-garou ?
Ce dernier s’empara de la carte du maraudeur et répondit :
-Dehors, avec Arthur.
-Parfait, Sirius suis-moi.
Sirius se plaignit mais obéi quand même à Remus. En effet, il préférait se déplacer avec ses jambes plutôt qu’être pendu par les pieds et transportés à travers Poudlard.
-Bon toutou, commente James alors qu’ils franchissaient le pas de la porte.

Alors qu’ils se déplaçaient à travers le château, Sirius hésita de nombreuses fois à fuir mais Remus lui lançait des coups d’œil fréquents qui le décourageaient : il savait qu’il ne ferait pas vingt mètres avant de se faire rattraper.

-Arthur !
Sirius et Remus arrivèrent devant les deux Serpentard qui profitaient tranquillement du beau temps assis dans l’herbe. Le concerné se retourna alors pour voir son faux petit-ami.
-Remus ! -Il se leva pour le prendre dans ses bras- comment ça va ?
Sirius s’obligea à regarder son loup et le Serpentard, il ne voulait pas, il ne devait pas jeter un coup d’œil à Léwina. Ces deux derniers terminèrent leur étreinte mais Remus resta très proche d’Arthur, mettant son bras autour de ses épaules.
-Viens avec moi, il faut à tout prix que je te montre quelque chose. Léwina, Sirius, nous vous laissons, profités-en pour… pour remettre vos activités que vous aviez fait dans l’armoire, ça avait plutôt bien marché la dernière fois.
Arthur sourit, comme il connaissait tout l’histoire, il voyait clair dans le jeu de Remus et se laissa donc complétement entrainé par lui. Sirius resta immobile pendant quelques instants, le loup-garou lui lança des regards noirs par-dessus son épaule alors que les deux acolytes remontaient vers le château. Le Gryffondor osa alors regarder Léwina, mais il ne vit que son dos. Cette dernière regardait le lac et faisait bien attention à ne pas se laisser distraire par le nouvel arrivant.

Sirius expira, bon, maintenant qu’il était là autant en profiter sinon Remus ne le lâcherait jamais. Il se laissa tomber à côté de Léwina mais à une distance respectable d’elle. Cette dernière se sentit alors concernée et se tourna vers lui en disant :
-Tu viens me parler, n’est-ce pas ? Comme ce matin…
-Euh ouais.
Sirius ne savait pas trop comment répondre. C’était quelque peu gênant qu’elle l’ait vu s’énerver tout seul et repartir sans même lui avoir parlé. Mais le Gryffondor se recentra : ce n’était pas à lui de s’excuser, il allait la mettre au pied du mur et la forcer à s’excuser.
-C’est toi qui parles, t’aurais pu venir me voir, je ne suis pas difficile à trouver !
-Je sais, souffle-t-elle.
Elle se coucha alors sur l’herbe, mit ses mains derrière sa tête et fixa le ciel :
-Je crois que j’avais un peu honte de moi après ce qu’il s’est passé hier. Je ne savais pas trop comment t’allait réagir du coup je ne l’ai pas fait. Désolé… Désolé pour tout.
Leurs regards se croisèrent alors. Sirius n’avait jamais remarqué à quel point ses yeux étaient noirs et intenses. Ils contrastaient parfaitement avec ses cheveux clairs. Au fur et à mesures des années, son visage s’était affiné et Sirius se devait d’accepter qu’elle s’améliorait avec le temps. Néanmoins, il ne s’entendait pas à ce qu’elle s’excuse aussi vite. Il avait pensé à se battre avec elle jusqu’à ce qu’elle s’excuse mais visiblement cela ne sera pas le cas aujourd’hui. Le Gryffondor resta interdit pendant encore quelques instants et elle reprit :
-Je n’aurais pas dû te prendre cette carte et encore moins vous suivre. J’ai pas mal merdé sur ce coup-là, dit-elle en regardant le lac et en se grattant nerveusement l’arrière du crâne.
-Désolé, dit-il de but en blanc.
Le mot avait eu du mal à sortir de la bouche de Sirius mais il était sincère. Léwina lui sourit, le remerciant indirectement pour ses excuses.
-J’ai été très agressif et j’ai continué alors que t’aillais pas bien.
-On peut considérer qu’on est quitte ?
-Vendu.

Sirius n’avait pas prévu que cette histoire soit aussi rapidement réglée. Néanmoins, il se sentait toujours un peu insulté que Léwina l’ai volé. Malgré tout, il était prêt à lui pardonner. Il s’allongea à ses côtés et regarda lui aussi le ciel. Le beau temps était de plus en plus présent dernièrement et les températures commençaient à augmenter. Sirius aimait bien cette période de l’année. Il faisait assez chaud pour être tout le temps à l’extérieur mais il ne faisait pas trop chaud non plus, pas comme en plein été.

-J’ai toujours eu une tendance à la cleptomanie, déclare Léwina. Ça a toujours beaucoup énervé mes parents donc j’ai essayé d’arrêter mais bon c’est quand même vachement pratique dans certaines situations.
-Comment tu fais ça, demande-t-il ?
-Je ne sais pas, je suis juste habile de mes mains.
-C’est Marcus qui doit être heureux.
Léwina pouffa, il avait tourné sa phrase dans un sens totalement opposé à l’initial. Sirius laissa aussi apparaitre un sourire sur son visage, il sentait que la colère en lui ne faisait que de décroitre de manière exponentielle.

-Et du coup, reprit Léwina qui semblait avoir envie de parler, je sais que toi et James vous êtes des animagi.
-J’aurais étonné si c’était l’inverse, ironise amèrement Sirius.
-Et je sais que je n’aurais peut-être pas dû, mais Arthur le sait aussi.
Sirius respira plus fortement, essayant de retenir la colère qui revenait à lui :
-T’inquiète, une personne de plus ou de moins, on est plus à ça près.
-Et… On sait aussi que Remus est un loup-garou, termine Léwina avec un ton plus hésitant.
Cette fois-ci, Sirius se releva sous la surprise. Léwina l’imita mais avec plus de lenteur. Elle remarqua que Sirius semblait soudainement très embêté voire paniqué. Elle posa une main réconfortante sur son épaule.
-Je…, bafouille-t-il, qui d’autres le sait ?
-Personne, juste moi et Arthur -elle vit que Sirius voulait de nouveau parler mais elle l’empêcha en reprenant-. Personnellement je crois que je n’en ai un peu rien à foutre, Remus est Remus. Arthur, par contre, semblait tellement désolé, j’ai cru qu’il allait pleurer. Je suis prêt à parier ma main gauche qu’il est en train de tout expliquer à Remus et de lui faire de gros câlin.
-Putain de merde.
Sirius cacha son visage dans ses mains et se laissa retomber sur l’herbe. Léwina se mit alors sur le côté pour le regarder.
-Remus ne voulait probablement pas que vous l’appreniez comme ça.
-En vérité, c’était qu’une question de temps avant qu’Arthur le découvre, je pense même qu’il avait déjà des doutes avant et que cette histoire n’a fait que confirmer ses hypothèses.

Sirius jura puis se tut pendant plusieurs instants avant d’expliquer pourquoi une telle colère s’était emparé de lui le soir précédent :
-James, Peter et moi sommes des animagi non-déclarés et Remus est… un loup-garou. On est devenu animagi pour lui en fait, pour pouvoir le suivre dans ses transformations et l’aider comme on pouvait. La carte que tu as… volé -il grimaça au mot- hier soir c’est nous qui l’avons fabriqué. Autant dire qu’on avait trois raisons, pour ne citer que les principales, de se retrouver grandement dans la merde si quelqu’un découvrait l’un de nos secrets. Et toi… Toi, tu as découvert les trois en même temps. J’ai eu tellement peur pour Remus que son secret soit révélé à tous et mon cerveau s’est comme éteint. Les mots sont venus tout seul, je ne pouvais rien contrôler.

Léwina acquiesça, montrant qu’elle comprenait et qu’elle ne lui en voulait pas d’avoir réagi comme il avait réagi. Ensuite, elle mit un point d’honneur à dire à Sirius qu’elle n’aurait jamais révélé l’un de leurs secrets à quelqu’un autre qu’Arthur en qui elle avait une confiance totale.

Il y eut ensuite un silence.

-Je ne sais pas pourquoi j’ai paniqué quand tu t’es énervé hier soir.
Sirius la regarda de côté et l’écouta alors attentivement.
-Je… Ça ne m’avait jamais fait ça avant. Enfin je sais que les trucs qui nous ont fait peur pendant notre enfance peuvent ressortir un peu n’importe comment mais je n’avais jamais encore expérimenté ça.

Sirius se sentit concerné, incroyablement concerné. Il avait l’impression que la phrase aurait pu sortir de sa propre bouche. Pour lui aussi les horreurs qui lui avait fait subir sa mère revenait sans raison. Il était tétanisé dans son lit et ne savait pas quoi faire. Mais dans ces moments-là, James venait de le distraire. Sauf qu’hier soir, il avait juste continué à crier. Peut-être pour la première fois depuis qu’ils se connaissaient, Sirius ressentit de la compassion pour Léwina.

-Mon père… Abraxas Malfoy est devenu un peu fou dans ses dernières années de vie. Il avait comme des crises où il détruisait tout sur son passage. Ça m’a beaucoup marqué.
Sirius, qui avait toujours eu du mal à se confier, même à ses amis les plus proches, ne sut pas ce qui lui prit quand il ouvrit à son tour la bouche pour parler de sa situation :
-Ma mère m’a toujours détestée et me l’a fait comprendre d’une manière assez… Violente.
Il n’eut pas besoin d’expliciter plus, Léwina avait très bien compris à quoi Sirius faisait allusion. A vrai dire, cela étonnait la Serpentard que Sirius lui en parle mais s’il le faisait c’est qu’il devait se sentir plus ou moins en confiance avec elle.
-Les deux premiers jours ça fait mal, mais les jours suivants c’est pire car on comprend et la douleur mentale est bien plus douloureuse.
-Je suis désolée.
-On ne se remet jamais vraiment de ces choses-là, hein, lance le Gryffondor avec un petit sourire qui contrastait avec le ton triste qu'il avait employé.

Léwina avait alors bougé et Sirius continuait de regarder fixement les nuages bouger dans le ciel qu’il ne se rendit compte qu’au dernier moment qu’elle allait lui faire un câlin. L’étreinte fut chaude mais rapide et assez vite, elle se décolla et retourna à sa place.

Sirius la regarda, le cœur battant, cela lui avait fait du bien. Il se sentait bien, couché à côté d’elle, à regarder les nuages et profiter de la fin du printemps. Son cœur lui semblait plus léger et se demandait pourquoi il était si énervé il y a quelques heures.

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