Sept minutes pour s'aimer

Harry Potter - J. K. Rowling
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Sept minutes pour s'aimer
Summary
Sirius Black x Léwina Malfoy (oc)Il y avait quelque chose de détestable à la pâleur de ses cheveux et à la noirceur de ses yeux. Du moins c'est ce qu'en pensait Sirius Black lorsqu'il vit Léwina Malfoy traverser la grande salle accompagnée par son meilleur ami.- Regarde-moi ces deux-là, souffle avec haine son voisin.Sirius tourna la tête à droite. James était assis à côté de lui et, visiblement, il observait les deux nouveaux arrivants de la même manière que lui : non, ils n'appréciaient pas les Serpentard. Ils haïssaient tout ce qui se rapprochait de près ou de loin de la maison des verts et argents.-Ils sont vraiment pathétiques, complète alors Sirius.Devant eux, Peter et Remus déjeunaient tranquillement en se racontant leurs vacances respectives. Après toutes ces années, ils n'entendaient même plus les commentaires agressifs que leurs amis faisaient à l'encontre des Serpentard.Leur conversation se fit interrompre par Lily, Marlène et Mary qui venaient de les rejoindre à la table des Gryffondor. Sirius ne leur adressa qu'un regard rapide bien que Marlène le regardait fixement. Non, il était bien trop concentré à réfléchir à son prochain plan pour humilier les Serpentard.
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Coopérer ou s'opposer

Léwina entra à la suite de son duo dans la salle. Ils étaient dans l’obscurité la plus complète : « lumos » avait alors chuchoté Sirius et sa coéquipière l’imita. La salle était rectangulaire et plutôt petite, ils avaient l’impression de pouvoir en voir le fond. Néanmoins, elle était richement décorée. Il y avait de nombreux meubles et des objets en tout genre tenant en équilibre en pile sur ces derniers alors que d’autres trainaient sur le sol. Les deux adolescents commencèrent à tourner sur eux-mêmes pour pouvoir mieux observer la salle. Sirius décida alors d’avancer, Léwina le retint :
-On va d’abord créer des sorts de protection.
-Pourquoi, rétorque Sirius coupé dans son élan ? C’est une course on n’a pas de temps à perdre !
-C’est une course où on n’a pas le droit d’être ne serait-ce qu’un peu blessé, où on nous met dans le noir sans savoir ce qui nous attend. C’est une fausse course pour moi.
Sirius la regarda surpris, elle reprit :
-Pour moi, le plus important est de passer les épreuves en un seul morceau.
-Mouais.
Elle remonta ses yeux vers lui. Dans la vie de tous les jours, Léwina était plutôt du genre à foncer tête baissée mais ce n’était pas le cas quand il s’agissait de se battre. Elle aimait toujours avoir préparé ses plans à l’avance afin de se protéger au maximum. Elle remarqua que cela n’était sûrement pas le cas de Sirius. Elle pouffa. Il est vrai qu’elle l’avait déjà remarqué. Elle se rappelait encore des attaques rapides mais sans continuité, sans logique de son coéquipier de Gryffondor qu’elle avait eu la possibilité d’observer lors des heures réservées au duel.
-Smith a parlé de « conditions réelles », reprend Léwina, le regard parcourant la pièce, sur ses gardes. Dans la vie, on n’a pas besoin d’être rapide, on doit juste ressortir en vie.
Sirius considéra ce qu’elle venait de dire mais ne répondit rien.

Elle fit alors cesser la lumière qui était au bout de sa baguette, sous le regard incertain de Sirius, et pointa le centre de la pièce en énonçant « Cave inimicum ». C’était un sort permettant de prévenir à l’arrivée d’un ennemi dans un certain périmètre.
-Reste sur tes gardes quand même et restons groupé. Ce sort ne marche pas si l’ennemi est déjà présent, le prévient-elle en regardant les alentours, à la recherche d’un danger.
Sirius hocha la tête, de plus en plus en accord avec ce qu’elle disait même si une voix au fond de lui l’encourageait à se dépêcher afin de gagner la course.

Ils firent alors un tour de la pièce. Au fond de celle-ci se trouvait une porte. Sirius essaya de l’ouvrir, d’abord à la main, puis à l’aide du sortilège Alohomora mais cela n’eut aucun effet.
-Nous cherchons donc une clé, déclare-t-il.
-Accio clé.
Une pile bougea à leur droite ce qui fit tourner la tête aux deux adolescents. Sirius s’approcha alors doucement, mettant bien en avant sa baguette afin de pouvoir voir ce qu’il y avait devant lui. Léwina sourit quand une clé vola à sa rencontre. Mais, dès qu’elle l’eut touché, la clé se transforma en deux, puis en quatre.
-Lâche la, crie alors Sirius assistant à la scène.
C’est ce que fit Léwina. Au sol, les clés se multiplièrent encore quelques fois : il y en avait maintenant près d’une vingtaine. Sirius revint vers elle :
-Surtout ne les touche pas, c’est un sortilège de Gemino, dit-il. Elles se démultiplient dès qu’on les touche.
-Je sais ce qu’est un sortilège de Gemino, Sirius, lui dit-elle en faisant rouler ses yeux, un peu exaspérée.
-Ah… Très bien.
Sirius se retourna, pris de court, et ils s’écartèrent de quelques mètres pour commencer leurs recherches. Ils cherchaient n’importe quoi qui pouvait les aider à ouvrir cette porte que ça soit des objets ou des indices. Ils avaient lancé plusieurs sortilèges afin de révéler des choses cachées ou des écritures invisibles comme Revelio et Aparecium. Or, toutes leurs tentatives furent sans résultat alors ils continuèrent leurs recherches. Ils étaient toujours près précautionneux avant de toucher de nouveaux objets, de peur que ces derniers ne se multiplient comme les clés. Léwina fouillait actuellement dans une boite à bijoux mais sans succès. Sirius, quant à lui, s’intéressait à une grande malle qui était fermé par un cadenas. Il l’ouvrit alors à l’aide du sortilège de déverrouillage. Il s’écarta quelque peu avant de lever le couvercle pour ouvrir la boîte en grand.
Et il eut raison.

Léwina, alertée par le bruit, s’était retournée dans un sursaut et avait amplifié son lumos pour voir ce qu’il se passait. Sirius avait reculé de quelques mètres et regardait avec attention la malle, le cœur battant à vive allure. Il tenait fermement sa baguette, devant lui, dans sa main, prêt à lancer n’importe quel sortilège.

Une main pâle, fine, presque squelettique, avec de longs ongles se posa alors sur le bord de la malle. Elle fut rapidement suivie par une deuxième et tout un corps en sorti. C’était une grande femme très mince et à l’air sévère. Ses cheveux bruns étaient tirés dans un chignon serré. Tout son visage inspirait l’autorité : ses sourcils étaient fins et droits, sa bouche tirée sans sourire et ses yeux fixes et haineux. Elle portait une longue robe grise et d’imposante boucles d’oreilles en or. Léwina ne savait pas qui elle était mais son visage lui disait quelque chose, elle ne sut alors pas comment réagir pendant plusieurs longues secondes. Sirius, quant à lui, s’était tendu à l’image de cette femme mais il était toujours en position d’attaque.
-Ridikulus, crie-t-il soudainement.
Les habits de la femme se transformèrent alors. Elle portait maintenant un jean troué, un débardeur et une veste en cuir de motard qui laissait dépasser de multiples tatouages sur ses bras. Ses cheveux avaient été lâchés et étaient complètement emmêlés. Son maquillage se fit remplacer par de l’ombre à paupières et du rouge à lèvres noirs. La femme sembla alors horrifiée, elle se touchait le corps avec horreur. Sirius eut un demi-sourire et renvoya l’épouvantard d’où il venait. Il se précipita ensuite sur la malle pour bien la verrouiller. Il fit alors face à Léwina, toujours dans l’incompréhension la plus totale, dont les bras retombant le long du corps. Il lança :
-Les épouvantards, hein. Pas très coriace mais toujours chiant.
Il avait essayé de donner un ton naturel et amusant à sa phrase mais son visage fermé dut le contredire puisque Léwina ne changea pas d’expression et répondit :
-Si tu le dis.
Elle repartit alors à ses recherches.

Il y eut un grand silence où aucun des deux adolescents ne parla. Néanmoins, Léwina finit par le rompre, se posant devant son coéquipier, les mains posées sur ses hanches :
-L’épouvantard -elle semblait quelque peu gêné de dire ce qu’elle allait prononcer- l’épouvantard, c’était ta mère, n’est-ce pas ?
Elle était sûr de l’avoir déjà vu quelque part et se rappelait maintenant d’une soirée entre sorciers il y a quelques années où elle s’était retrouvée contre son grès. Elle se rappelait de cette femme dont l’attitude sévère l’avait tout de suite refroidie. Elle se rappelait également qu’à ses côtés se trouvait deux garçons qui avaient pratiquement le même âge. Le premier, le plus grand des deux, était le Sirius de l’époque. Ses cheveux foncés mi-longs retombaient devant son visage et cachaient son expression énervé. Le deuxième semblait être le plus jeune des deux et il était bien plus présentable. Ses cheveux, de la même couleur que ceux de son frère était parfaitement ramenés en arrière. Ses joues étaient aussi plus roses et son teint moins pâle que celui de son frère.

Sirius déglutit à la question de sa coéquipière et ne sut comment répondre. Elle enchaîna devant le malaise évident du Gryffondor :
-Ne t’inquiète pas, le mien c’est mon père -Sirius la regarda avec une certaine surprise- on ne se remet jamais vraiment de ces choses-là, n’est-ce pas ?
-Non, répond-t-il dans un murmure, jamais vraiment.
Léwina repartit alors à ses recherches mais Sirius mit quelques instants avant de recommencer, ces quelques phrases tournant dans sa tête. Il n’avait jamais trop entendu parler du père de Léwina mais si celui-ci était son épouvantard, elle ne devait pas avoir trop tort lorsque dans l’armoire elle lui avait avoué que c’était, à son goût, « la pire personne possible ». Peut-être qu’après tout, lui et Léwina n’était pas si différents. Peut-être qu’elle avait vécu le même genre d’horreurs que sa mère lui avait fait vivre. Il lui jeta un coup d’œil par-dessus son épaule mais il ne put apercevoir que son dos. Il secoua alors la tête. Il ne voulait pas y penser maintenant, non, il ne voulait pas penser à sa mère maintenant. Alors, il retourna à ses recherches en y mettant encore plus d’entrain qu’auparavant afin de pouvoir se vider l’esprit.

Or, l’heure tournait et ils n’avançaient pas. Sirius, qui avait l’impression d’avoir déjà fouillé la pièce cinq fois, commençait à s’impatienter énormément, c’était impossible de ne rien trouver comme ça. Ils devaient être nuls, leurs professeures devaient se moquer d’eux. Léwina était tout à fait du même avis mais si elle le laissait moins transparaitre que son coéquipier qui ne cessait de se plaindre de plus en plus fort depuis quelques minutes.
-Mais pourquoi on continue à chercher je ne sais pas quoi, lance-t-il en tapant dans une pile de livres ce qui la fit tomber ! Je croyais qu’il y allait avoir des obstacles, des créatures à combattre mais rien du tout ! On retourne juste des putains de piles pour réussir à trouver une sorte de clé !

-Je vais faire sauter cette putain de porte, dit-il peu de temps après en reprenant ses recherches.

Euréka !
Léwina fit volteface, ce qui surpris Sirius qui enleva son nez de la penderie et la regarda. Elle s’approcha du mur où avait présente la porte, d’un pas rapide, colla son oreille dessus et toqua. Elle répéta ce même stratagème à d’autres endroits puis déclara :
-C’est ça ! Tu as raison ! On se crève à chercher quelque chose qui n’existe peut-être même pas alors qu’on pourrait juste passer en force.
Sirius se mit sur ses pieds, un peu surpris de ce qu’il venait d’entendre :
-Euh… Tu sais… Quand je disais que j’allais faire sauter la porte, je blaguais hein, déclare-t-il, incertain.
-Ok, elle répond, moi pas !

Elle se retourna et avança quelques mètres pour se retrouver à une distance convenable de la porte. Elle se plaça en face du mur, s’empara de sa baguette et cria :
-Bombarda !

L’explosion fut violente et un épais voile de poussière s’était levé ce qui empêcha les deux adolescents de voir ce qu’il se passait. Néanmoins, il disparut rapidement. Sirius avança de quelques pas, sur ses gardes, peut-être qu’un monstre allait se jeter sur eux. Léwina se retrouva alors derrière lui. Son sortilège avait fonctionné : dans le mur se trouvait un énorme trou, assez grand pour faire passer un homme de grande taille. Sirius y passa la tête, apercevant alors la deuxième salle.
-Je retire ce que j’ai dit, déclare-t-il, je ne blaguais absolument pas, c’était mon idée de génie.
-Menteur, rigole-t-elle.
Sirius ressentit une certaine fierté à avoir réussi à passer la première salle mais rapidement il se dit que leurs aventures étaient loin d’être terminé donc il se reconcentra sur leur course.

Sirius passa alors à travers le trou. La deuxième salle semblait plus grande que la première mais était moins sombre puisque quelques torches se trouvaient sur ses murs. Contrairement à la première salle, c’était une salle vide, aux murs et au sol noirs. Sirius continua d’examiner la salle tandis que Léwina passa à son tour à travers le trou sans prononcer un mot.
-Je propose d’aller checker tout de suite si on ne peut pas défoncer le mur au fond de la salle, déclare Sirius en souriant.
Mais Léwina ne répondit rien. Cela surprit quelque peu Sirius qui s’entendait à une réplique de sa part, elle qui n’avait absolument pas sa langue dans sa poche. Il se retourna alors pour la regarder. Elle se tenait droite, comme un bâton et son visage était dans l’obscurité.
Sirius reprit alors :
-Une idée de ce qu’on doit faire ?
-On devrait aller checker au fond, tu as raison.

Le premier instant, Sirius fut heureux, il reprit sa route pour avancer vers la porte. Le second instant, il s’arrêta : Léwina qui lui disait deux fois d’affilée qu’il avait raison, cela devenait louche. Il se retourna de nouveau et la jugea du regard. Pourtant, rien ne semblait différent de d’habitude, peut-être qu’elle avait de la fièvre et cela lui retournait le cerveau. Elle aussi le regardait, son regard était le même que toujours mais Sirius avait une drôle de sensation : il ne se sentait pas en sécurité ici, il sentait comme si quelque chose allait se jeter sur lui à n’importe quel instant. Il se laissa envahir par cette sensation et demanda d’une voix préoccupée :
-On ne jette pas de sort de protection cette fois-ci ?
Elle sembla réfléchir à sa réponse : « Ne perdons pas de temps à ça si on doit juste défoncer la porte. »

Il y eut un petit silence sans qu’aucun des adolescents ne bougent. Sirius sentait ses mains devenir moites et son cœur s’accélérer. Ce n’était pas la Léwina qui l’avait rendu sourd puis aveugle pour le battre, la Léwina qui semblait toujours aussi réfléchie lorsqu’elle se préparait à attaquer, qui lançait toujours ses sorts méthodiquement.
Il reprit alors d’une voix plus hésitante, ne sachant pas trop s’il devait suivre ou non son pressentiment :
-Que ce que je sens quand je sens de l’Amortentia ?

La réponse mit plus de temps encore à venir :
-Comment tu veux que je le sache, répond la Serpentard d’une voix monotone qui montrait son plus grand désintérêt pour la situation ?

La main de Sirius rentra dans sa robe et ses doigts coururent sur son corps jusqu’à attraper sa baguette. Il avança une jambe par rapport à l’autre et les fléchit sans lâcher du regard celle qui se trouvait immobile devant lui.
-Comment s’appelle la copine de ton meilleur ami, demande Sirius les sourcils froncés ?
-Sabrina !
-Imposteur !
Sirius n’avait pas hésité, il avait dégainé sa baguette et avait lancé le premier sortilège. Léwina, ou plutôt la fausse Léwina, l’avait imité. Ils s’étaient échangé plusieurs sortilèges sans jamais que ceux-ci atteignent leur cible. Néanmoins, Sirius finit par réussir à lancer un Expelliarmus qui arriva à destination. Face à son adversaire désarmé, il lança un sortilège pour l’attacher et s’approcha ensuite doucement d’elle, sa baguette loin devant lui.

Mais il n’eut même pas eu le temps de l’atteindre que la fausse Léwina se transforma en une épaisse poussière noire qui s’envola dans les airs. Les cordes qui l’entouraient retombèrent lourdement alors au sol. Sirius se précipita, il venait de perdre sa prisonnière. « Lumos » chuchota-t-il le cœur battant à mille à l’heure.
Il inspecta le périmètre autour de là où se trouvait anciennement l’imposteur mais sans rien trouver. Il paniqua quelque peu : « putain de merde, t’es où Malfoy ». Il prit alors une longue inspiration afin de se calmer et essaya de réfléchir : à quand remontait la dernière fois où il était sûr que c’était Léwina ? C’était bien elle qui avait défoncé le mur mais au-delà, rien n’était moins sûr. Il décida alors d’aller fouiller la précédente salle. Et effectivement, il remarqua vite un corps aux cheveux blonds étendu au sol. Il se précipita à ses côtés et lui prit immédiatement le pouls au niveau de son poignée : il ne sentit rien. Il essaya diverses positions mais n’arriva pas à le trouver.
-Putain, putain, dis-moi que tu n’es pas morte.

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