Sept minutes pour s'aimer

Harry Potter - J. K. Rowling
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Sept minutes pour s'aimer
Summary
Sirius Black x Léwina Malfoy (oc)Il y avait quelque chose de détestable à la pâleur de ses cheveux et à la noirceur de ses yeux. Du moins c'est ce qu'en pensait Sirius Black lorsqu'il vit Léwina Malfoy traverser la grande salle accompagnée par son meilleur ami.- Regarde-moi ces deux-là, souffle avec haine son voisin.Sirius tourna la tête à droite. James était assis à côté de lui et, visiblement, il observait les deux nouveaux arrivants de la même manière que lui : non, ils n'appréciaient pas les Serpentard. Ils haïssaient tout ce qui se rapprochait de près ou de loin de la maison des verts et argents.-Ils sont vraiment pathétiques, complète alors Sirius.Devant eux, Peter et Remus déjeunaient tranquillement en se racontant leurs vacances respectives. Après toutes ces années, ils n'entendaient même plus les commentaires agressifs que leurs amis faisaient à l'encontre des Serpentard.Leur conversation se fit interrompre par Lily, Marlène et Mary qui venaient de les rejoindre à la table des Gryffondor. Sirius ne leur adressa qu'un regard rapide bien que Marlène le regardait fixement. Non, il était bien trop concentré à réfléchir à son prochain plan pour humilier les Serpentard.
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Sirius aimait aller chez les Potter

Sirius aimait aller chez les Potter. Il aimait les gens qu’il trouvait dans cette maison. Tout d’abord, il y avait James Potter, son meilleur ami et ensuite ses parents : Fleamont et Euphemia qui étaient parfaits aux yeux de Sirius. Ils étaient aimants, protecteurs et c’était pour Sirius les qualités les plus importantes pour des parents. Bien sûr, les siens ne les avaient pas. En effet, Walburga et Orion Black n’étaient pas des parents parfaits, Sirius ne savait même pas si on pouvait considérer qu’ils étaient mère et père. Ils avaient toujours été méchants et violents avec lui, d’aussi loin qu’il puisse se souvenir. Ainsi, Sirius aimait aller chez les Potter mais cela était sûrement parce que Sirius détestait être chez lui.

Le jeune Black avait toujours été assez secret à propos de sa famille envers les autres maraudeurs. Tout ce qu’ils savaient ce qu’il les détestait mais ils ne savaient pas exactement ce qui avait poussé l’adolescent à ressentir une telle haine pour sa propre famille. « Ce n’est pas famille », disait parfois le Gryffondor, ou « ce n’est pas mon frère » affirmait-il lorsqu’on venait lui parler de Regulus Black. Au début, les maraudeurs avaient cru à une mauvaise blague, comme si l’un des deux avaient été adopté. Mais ils s’étaient vite rendu compte que cela n’était pas le cas. Sirius et Regulus avaient bel et bien le même sang, les mêmes parents et avaient grandi dans la même maison mais Sirius ne reconnaissait pas Regulus en tant que son frère, en tant que sa famille.
Alors, dès qu’il le pouvait, le Gryffondor venait se réfugier chez son meilleur ami et lui et sa famille l’accueillaient toujours à bras ouvert sans poser de questions.

Justement, en ce moment même, il était venu chez les Potter. Cette maison était devenue la sienne et il venait et partait à sa guise.
Il discutait avec James dans sa chambre.
-Alors, dis-moi mon Patmol, commence celui à lunettes, est-ce que t’es encore avec Marlène, après vos trois ruptures ?
-Oui… Mais je crois que je devrais rompre avec elle.
-Pour te remettre avec elle combien de temps après, rigole James ?
Or, il remarqua vite que son ami ne rigolait absolument pas, il était songeur et regardait dans le vide. James connaissait bien Sirius et en vérité les moments où il ne semblait pas heureux lui faisait quelque peu peur. Malgré qu’il ne lui ait jamais raconté en détails, James se doutait que Sirius avait eu des sérieux problèmes et dont il n’avait jamais parlé à personne. Personne ne pouvait ressentir une haine aussi viscérale envers ses propres parents sans avoir de raisons extrêmement fortes. James avait peur de ces moments-ci car il savait qu’intérieurement Sirius souffrait et qu’il ne savait pas comment faire en sorte qu’il se sente mieux. James en avait peur car il pouvait que trop bien s’imaginer les horreurs que Sirius avait vécu. Or, ces moments rappelaient toujours à James que Sirius cachait ce qu’il ressentait vraiment derrière un adolescent rieur et farceur.

-Je crois que je veux rompre avec elle définitivement. Je l’aime beaucoup, elle est vraiment super… mais, en amie. Je ne suis pas amoureux d’elle. Mais en même temps, je sais qu’elle l’est de moi et je ne sais pas comment faire pour ne pas la blesser, confie le Black d’une voix faible.
James fronça les sourcils, comprenant soudainement la situation :
-C’est pour ça que t’essaye plus ou moins constamment de rompre avec elle ?
-Oui, j’essaye. Mais je suis incapable, dès que je la vois triste, je me sens obligé de revenir à elle.
James regarda son meilleur ami mais ce dernier ne le regardait pas, il fixait le bout de son lit avec un intérêt certain.
-Je pense que tu devrais lui parler sincèrement, déclare Potter, lui dire que tu la préfères en amie. Marlène comprendra, j’en suis sûr.
-Mouais.
Sirius ne semblait pas convaincu et resta silencieux pendant plusieurs minutes. Il fut coupé dans sa réflexion par Fleamont qui appela les deux Gryffondor à table.

Durant le repas, Sirius ne sembla pas aussi intéressé que d’habitude. Euphemia le remarqua et lança à son fils un regard interrogatif qu’il ne put que rendre. Cette histoire concernant Marlène semblait tourner en boucle dans la tête du jeune Black.

Sirius avait ensuite été très silencieux pendant le reste de la soirée. James le cachait assez bien mais il paniquait complétement, il ne savait pas quoi faire. Au début, il était sûr que c’était cette histoire avec Marlène qui l’avait mis dans cet état mais plus le temps avançait, plus James se demandait s’il n’y avait pas quelque chose d’autre. Sirius se souciait de Marlène mais pas à ce point.

James était maintenant dans son lit, sur le point de s’endormir, toujours en proie à ses angoisses concernant son meilleur ami.
-Ma mère est la pire des personnes qu’il existe sur cette terre.
James retint son souffle, il le savait, le moment venait d’arriver : Sirius allait se confier. James ne savait pas comment réagir. Il ne savait pas s’il devait aller auprès de lui et le prendre dans ses bras ou s’il devait plutôt attendre et servir uniquement d’oreille attentive, peut-être que Sirius avait juste besoin de se soulager d’un poids après tout.
-Je crois bien ne l’avoir jamais aimé. C’est une femme stricte et méchante… Mon père n’est pas beaucoup mieux mais au moins je ne le vois pas trop comme il travaille beaucoup.
James entendit Sirius prendre une grande inspiration. La tension était palpable dans la pièce et James angoissait toujours plus. Il ne pouvait qu’imaginer dans quelle souffrance était plongée son meilleur ami.

-Ils sont persuadés que les sang-pur comme ils disent, sont mieux que les nés-moldus et c’est une idée avec laquelle je n’ai jamais été d’accord… Ils n’avaient pas vraiment remarqué à quel point j’étais différent d’eux dans mes premières années de vie mais ça a vite changé par la suite. A 8 ans j’ai été privé de nourriture pendant une semaine. Regulus volait du pain dans la cuisine et me l’apportait en cachette, j’ai perdu quatre kilos cette semaine-là.

Sirius parlait avec une facilité déconcertante et une voix monotone, comme si tout cela n’avait aucune importance. James ne savait pas quoi dire. Les parents de Sirius mériteraient la prison pour les traitements qu'ils avaient fait subir à leur fils. Or, le Gryffondor avait comme la mauvaise impression, au ton de son ami, que cela n’était que le début d’un long récit.

-Une fois je me suis énervé contre ma mère et pour se venger, Kreattur m’a fait tomber dans les escaliers. J’ai alors compris qu’il fallait mieux que je me taise, cela m’attirerait moins d’ennuis.
Sirius marqua une pause avant de reprendre :
-Après je suis entré à Poudlard, je m’étais dit que tout s’arrangerait comme je verrais pratiquement plus mes parents. Mais j’avais tort… Putain, qu’est-ce que j’avais tort. Les vacances d’été ont toujours été un véritable enfer. Je comptais les heures qui me séparait de la rentrée, je priais chaque soir pour que le lendemain je reçoive une de tes lettres qui m’invitent à venir chez toi.

Il y eu encore un silence. Sirius ne pleurait pas, il regardait, les yeux grand ouverts dans le noir, le plafond de la chambre de son meilleur ami. Il avait mal et il avait senti le besoin de se confier à ce dernier. Lorsqu’ils avaient découvert le secret de Remus, Sirius avait hésité à lui aussi dévoiler ses secrets. Or, il n’en avait pas été capable : il avait tellement eu peur du regard de ses amis. En effet, ces derniers étaient tellement importants pour lui, il était effrayé de les perdre un jour. James était son meilleur ami, celui avec qui il pouvait rire et pleurer, il avait trouvé en James un nouveau frère. Remus était comme son petit frère, il ressentait le besoin de le protéger surtout après avoir découvert les horreurs qui avaient été présentes dans sa vie. Peter, quant à lui, était sincère, on pouvait compter sur lui pour dire la vérité mais quand celle-ci était blessante, des gens comme Peter était essentiel à la vie de quiconque.

-L’été dernier…
Sirius prit une grande inspiration et James comprit que le pire était encore à venir.
-L’été dernier, l’été dernier était au début le mieux de tous. Pour je ne sais pas quelle raison, mes parents ne s’occupaient que très peu de moi et du coup j’avais beaucoup moins de punitions. Mais… Mais un soir, il y a eu une dispute. Ils ont parlé des nés-moldus et je ne sais pas ce qu’il m’a pris de les contredire. Mes parents m’ont regardé avec du dégout et les voix sont vite montées. Putain mais qu’est-ce qui m’a pris… Ma mère a sorti sa baguette et… et…
James se releva, non, ça ne pouvait pas être ça.
-Et… Elle a utilisé un sortilège sur moi, c’était la première fois que ça arrivait.
-Sirius…
James fut étonné : sa voix était cassée, il avait comme une énorme boule dans la gorge qui l’empêchait presque de parler. Il se concentra alors et reprit d’une voix tremblante :
-Sirius… C’était quoi ce sortilège ?
De nouveau, le silence répondit. On n’entendit plus que les respirations dans la pièce.
-Celui qui n’est pas pardonnable.
La voix de Sirius mourut dans un sanglot. Le masque se brisa en mille morceaux et tomba au sol dans un lourd bruit. La culpabilité envahit James, comment avait-il été aussi aveugle pour ne pas voir la souffrance de celui qu’il appelait son meilleur ami. Sirius avait souffert, il était la victime de sa mère, la victime de ses parents, la victime de sa famille. Mais le Gryffondor n’avait jamais sous-entendu de telles horreurs à propos de sa famille, il disait seulement que leurs idées différaient des siennes. Tous les moments qu’il avait passé avec Sirius passèrent devant les yeux de James à une vitesse folle, ils cherchaient les indices qu’il n’aurait pas vu à l’époque. Or, il vit seulement le sourire de Sirius. Un sourire qui n’avait jamais sonné aussi faux, un sourire pour cacher le masque, un sourire pour cacher la souffrance.

Au sanglot suivant, James n’hésita pas. Il se leva et accourut dans le noir jusqu’au lit de Sirius : il n’avait pas peur de tomber ou de se prendre un meuble, il avait seulement besoin de prendre son meilleur ami dans ses bras et de le rassurer autant qu’il pouvait.

Il attrapa Sirius, s’asseyant à côté de lui. Ce dernier pleurait toutes les larmes que son corps avait à offrir.
-Je les déteste, je les déteste, criait-il.
James serra son meilleur ami autant qu’il pouvait. Il s’accrochait à lui, pleurant contre son épaule.

Les parents de James finirent par faire irruption dans la chambre de leur enfant réveillé par les cris. Ils comprirent vite ce qu’il se passait : leur fils leur lança un regard plein de détresse et son meilleur ami était secoué de sanglots, le visage caché dans son épaule.
Fleamont mit plus de temps à réagir mais Euphemia accourut, elle s’assit à son tour sur le lit, serra les deux qu’elles considéraient comme ces enfants dans ses bras et se mit ensuite plus à distance et caressait tantôt le dos, tantôt les cheveux de Sirius.

Plus tard, Sirius avait fini par s’endormir dans les bras de son meilleur ami. Ce dernier les fit s’allonger dans le lit et le serra fort contre lui. Le visage de Sirius avait été marqué par ses pleurs, ses joues semblaient creusées et le contour de ses yeux rouge. Cette nuit-là, James ne put trouver le sommeil : toutes les paroles de son ami résonnaient encore dans ses oreilles.

 

Le lendemain, Sirius aurait voulu fuir, il se sentait honteux d’avoir montré un tel visage à la famille des Potter : il avait prétexté vouloir aller aux toilettes mais se dirigeait plutôt vers la porte d’entrée.
Euphemia l’avait intercepté. Elle avait pris dans ces bras cet enfant de quinze ans qui n’avait jamais mérité de vivre de telles horreurs. Elle l’avait serré contre elle et lui avait chuchoté des mots d’apaisement à l’oreille. Les pleurs de Sirius avaient recommencé, néanmoins silencieux.
-Tu n’as rien fait de mal Sirius, rien de tout ce qui a pu se passer ne sera jamais de ta faute. Tu es quelqu’un de bien.
Les pleurs de Sirius redoublèrent et il s’accrocha à Euphemia comme un enfant qui s’accroche à sa mère.

 

James avait trouvé que quelque chose avait changé chez son meilleur ami. Il ne semblait pas forcément plus heureux mais il semblait plus serein, peut-être que se confier l’avait soulagé d’un poids considérable sur ses épaules.
Durant les derniers jours chez les Potter : Euphemia et Fleamont avaient été extrêmement attentif aux deux adolescents. En effet, Fleamont, dès qu’il pouvait, les amenaient se balader, faire du Quidditch… Euphemia, quant à elle, était devenue très maternel et elle s’assurait toujours du bien être des deux jeunes sorciers. James était très reconnaissant vis-à-vis de ces parents car il savait que Sirius était particulièrement sensibles à ces petites attentions. Cela faisait très plaisir au Potter que ces parents affectionnent et s’occupent autant de son meilleur ami. Durant ces quelques jours, James et Sirius étaient définitivement devenus des frères.

Avant de traverser le mur pour rejoindre le quai 9 ¾, Sirius avait attrapé son meilleur ami par l’épaule :
-Est-ce que tu pourras éviter de parler de ce qui s’est passé pendant les vacances à Poudlard ?
-Bien sûr mon frère !
Sirius lui avait alors sourit et ils avaient traversé la barrière magique : les revoilà dans le monde des sorciers.

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