
Dispute et fellation
-Salut Remus !
-Oh ! Salut Lily, dit le loup-garou quelque peu surpris en voyant arriver la jeune rousse à sa hauteur, ne s’attendant pas à la croiser.
Remus ralentit alors le pas, le temps que Lily vienne à lui. Eux deux se connaissaient plutôt bien, ils avaient eu l’occasion de sympathiser après quatre ans dans la maison et aimaient beaucoup se retrouver pour réviser ensemble. Remus appréciait beaucoup le tempérament joyeux de la Gryffondor et la façon dont elle avait de toujours voir au-delà des apparences.
-Comment ça va, tu fais quoi, demande la rousse ?
-J’attends Arthur et Léwina, ils m’avaient prévenu qu’ils pourraient arriver en retard, déclare le loup-garou en regardant à droite à gauche, les cherchant.
-Arthur Lei et Léwina Malfoy, demande-t-elle surprise, ses sourcils se levèrent quelque peu ? Je ne savais pas que vous vous parliez.
Remus avait entendu James parler de Lily des heures et des heures mais il fallait avouer qu’il comprenait pourquoi son ami l’aimait. Aussi, qui ne pourrait pas aimer Lily Evans, elle avait tout pour plaire, à commencer par le sourire doux qu’elle avait l’habitude d’adresser à n’importe qui.
-Arthur est mon voisin en Etude des moldus, lui et Léwina sont vraiment très sympas, complètement différent de la description qu’en font Sirius et James, explique Remus sur un ton calme, il savait que Lily ne le jugerait pas, au contraire des maraudeurs.
-Ah oui ? A vrai dire je ne leur ai jamais vraiment parlé.
-Tu peux venir avec nous si tu veux, propose Remus amicalement, on comptait travailler et discuter sur la pelouse pour profiter du soleil.
-Très bonne idée ! Je vais juste chercher le nécessaire dans la salle commune, je vous rejoins dès que je peux !
Lily était très surprise de cet échange mais n’était pas déçue non plus. Elle savait que les Serpentard n’étaient pas des méchants, elle-même était très amie avec Severus Rogue. Elle ne connaissait pas Arthur mais Léwina plus. En effet, cette dernière venait souvent s’énerver contre James ou Sirius devant la table des Gryffondor. Ainsi elle avait parfois eu l’occasion de lui parler. Or, son meilleur ami restait plus en retrait.
Sur le chemin, elle croisa Dorcas qui semblait affolée. Dès qu’elle la vit, cette dernière accourut vers elle :
-Pitié Lily, dis-moi que tu as quelque chose à faire, je m’ennuie à mourir et je ne veux pas retourner dans la salle commune de Serdaigle ! Liam Connor est là-bas et il ne veut pas me lâcher.
Liam Connor était un Serdaigle qui était légèrement obsédé par Dorcas pour une raison inconnue. A chaque fois qu’il la voyait, il ne pouvait s’empêcher de venir près d’elle et de lui parler sans interruption. La jeune femme lui avait déjà fait remarquer qu’elle ne ressentait rien pour lui mais cela ne lui avait pas fait perdre espoir et il continuait à être ce véritable pot de colle.
-Je viens de croiser Remus, il m’a proposé d’aller discuter et réviser dehors, tu peux nous accompagner si tu veux.
-Oh oui, par pitié.
C’est ainsi que les deux amies, après être passées par la salle commune des Gryffondor, rejoignirent le petit groupe déjà installé tranquillement dans l’herbe.
-Ah, Lily, commence Dorcas à son oreille, je crois que t’as oublié de me mentionner qu’il y allait avoir trois Serpentard.
-Ne t’inquiète pas.
-Salut, lance Lily sûre d’elle.
Ils relevèrent tous alors la tête pour découvrir les deux nouvelles arrivantes.
-Ah vous voilà ! Ah, salut Dorcas, je ne savais pas que tu viendrais, dit Remus.
-Oui, répond-t-elle, la décision a été prise un peu précipitamment, c’était une question de vie ou de mort.
-Rien de plus normal aussi à Poudlard, rigole Arthur.
-Je m’occupe de faire les présentations, voici Lily Evans et Dorcas Meadowes et ici Léwina Malfoy, Arthur Lei et Emmeline Vance.
Les deux filles s’assirent et la conversation se lança. Dorcas regarda à sa droite, c’était Emmeline Vance. La Serdaigle n’avait jamais vraiment eu l’occasion de se trouver près d’elle. En effet, Emmeline était extrêmement discrète et passait presque inaperçu pour la plupart des élèves. Chaque année, certains découvraient son existence. Mais en vérité, Dorcas trouva Emmeline magnifique. Elle avait des cheveux blonds en carré qui entouraient un visage clair aux traits fin, des yeux marrons et des lèvres fines. Sa peau semblait si douce que Dorcas eut presque envie de la caresser. Elle la détaillait, la regardait presque fixement, se demandait comment elle avait fait pour manquer une beauté pareille. Elle trouvait qu’elle ressemblait à un ange. Cette dernière, justement, lui lança un regard gênée devant son insistance et ses joues se tentèrent de rouge. Dorcas ne put la trouver que plus belle encore.
-Sur quoi tu travailles, demande-t-elle ?
Emmeline mit un temps à répondre pas habituée à ce que des gens qu’elle venait de rencontrer s’adresse directement à elle.
-Les devoirs de botanique.
-Oh ! Je peux t’aider si tu veux, je les ai terminés hier soir, montre-moi ce que tu as fait jusqu’ici.
Dorcas et Emmeline se retrouvèrent donc dans leur monde et ne participèrent nullement à la conversation qui prenait place à côté d’elles. En effet, les quatre autres ne semblaient pas vraiment travailler. Lily ne cessait de poser des questions aux deux Serpentard comme elle n’avait jamais vraiment eu l’occasion de le faire. La Gryffondor était une fille sans préjugé et donc parlait librement malgré tout ce qu’elle avait entendu dire sur Léwina et Arthur. Bien sûr, elle retrouva leurs traits de personnalités qui avait été grandement amplifiés. Léwina avait une attitude un peu condescendante mais cela n’était que d’apparence et n’avait strictement rien à voir avec son statut de « sang-pur ». Arthur, quant à lui, aimait rire mais ne ressemblait en rien au garçon moqueur et méchant qu’on lui avait décrit plus d’une fois.
-Arthur est très bon en potion, moi je m’en sors mieux en défense contre les forces du mal, explique Léwina après que Lily ait posé des questions sur les cours.
-Léwina est une très bonne duelliste, complète Remus.
-Mais si on en doute, Sirius Black est prêt à faire un témoignage, se moque Arthur.
Lily rigola, elle se rappelait de cette histoire mais surtout de l’attitude morose de Sirius après sa défaite cuisante. Enfin, tous les gens qui avaient été présent dans la salle commune de Gryffondor ce jour-là devait s’en rappeler. Sirius était très bruyant.
-D’ailleurs, reprend Lily, désolé pour tout ce que lui et James vous font.
-Ce n’est pas à toi de t’excuser, dit Arthur tellement rapidement qu’il faillit couper Lily. Les seuls responsables sont ceux qui font les actions.
-Et puis ce n’est pas forcément nous à qui on doit une excuse, plus Severus ou des gens plus sensibles.
Et la discussion enchaina sur de nouveaux sujets…
Le petit groupe n’avait pas été le seul à vouloir profiter du beau temps. Près du lac, discutaient tranquillement James, Sirius et sa nouvelle copine Marlène. Il est vrai que Sirius n’était pas amoureux d’elle, mais elle lui plaisait beaucoup et voulait tenter l’expérience avec elle. Or, il est vrai que lors de sa déclaration, il avait légèrement enjolivé la réalité : cela faisait quelques semaines à peine qu’il avait commencé à s’intéresser à elle. Or, il savait que la fille avait des sentiments pour lui, ainsi, il n’avait pas hésité à lui faire sa déclaration. Marlène McKinnon était quelqu’un de très agréable. Tout d’abord, elle était très jolie. Elle avait de longs cheveux châtains et des yeux noisette. Son visage était fin et doux. Ensuite, cette jeune sorcière était la petite-amie parfaite. Elle était drôle, intelligente, savait se défendre et était très attentionnée, notamment envers ses amies. Sirius aimait la douceur dont elle faisait preuve lorsqu’elle passait sa main dans ses cheveux et la beauté de son sourire.
-Sirius, regarde, je crois que j’ai besoin de nouvelles lunettes, dit James, coupant court à leur précédente conversation en pointant à un endroit un peu plus loin sur la pelouse.
Le dénommé suivit le doigt de son ami et ce qu’il vu le surprit tout autant : Lily, Remus et Dorcas discutant joyeusement avec un groupe de Serpentard.
-Je ne vois pas trop le problème, commence Marlène, ils peuvent discuter ensemble.
-Le problème, Marlène, répond James faisant volteface pour la regarder dans les yeux, c’est que ce sont nos amis et qu’eux ce sont des Serpentard. Ils ont dû les menacer, c’est possible pas possible autrement.
-C’est sûr, ils ont l’air tellement sous la contrainte, ironise la Gryffondor.
Sirius commença alors à marcher dans leur direction, rapidement, James lui emboîta le pas et Marlène, trouvant la situation complètement absurde, se mit à les suivre sans trop savoir quoi faire d’autre. Ils arriérèrent vite devant la petite troupe. Remus les avait vu arriver :
-Et merde !
Les deux meilleurs amis se plantèrent devant eux, les bras croisés sur le torse, comme des jumeaux, or, ils n’eurent même pas le temps d’ouvrir la bouche que, comme une seule personne, Lily et Léwina s’étaient levées et placées devant eux. Elles avaient toutes deux un caractère de feu et détestaient se faire marcher sur les pieds.
James avait tout de suite changé d’attitude, confronté à celle qu’il aimait :
-Salut Lily, déclare-t-il d’une voix mielleuse.
Sirius poussa un bruyant soupir : c’était toujours la même chose quand James était en face de Lily. Lui releva les yeux vers celle qui lui faisait face. Cela démangeait Sirius, il avait besoin de voir son visage se tordre sous la colère, il aimait tellement la voir s’énerver pour rien, il aimait la tourner en ridicule.
-Ça va Malfoy, lui demande-t-il faussement soucieux ?
-Très bien et toi, Black, répond-t-elle se prenant au jeu.
-Magnifique, dit-il en appuyant chaque syllabe. Je me demandais pourquoi vous étiez si haut sur cette pelouse mais après je me suis dit que t’avais peut-être développé une peur de retomber dans le lac.
Sirius tentait d’adopter le visage le plus détendu possible mais le sourire qui apparut le trahit. Léwina prit quelques instants où ses yeux coururent sur le visage de Sirius, l’analysant, essayant de lire en lui, quel plan avait-il encore préparé.
-C’est très drôle ça Black, et surtout très mature, dit-elle alors d’une voix tranchante.
-Tu veux bien dégager Black, tu me fais de l’ombre, se mêle Arthur.
Sirius le regarda alors, il était adossé contre le mur, contre Remus. Il avait son habituel sourire en coin et Sirius fronça le visage. Il n’aimait pas ce gars.
-Je t’interdis de t’approcher de Remus, toi-là, dit-il en le pointant.
Arthur rit, il croisa ses jambes et passa un bras autour des épaules du loup-garou, le collant à lui. Cela fit rire Remus qui se sentait vraiment comme le faux petit ami d’Arthur, cette situation était vraiment très marrante à vivre.
-Laisse le vivre un peu Black, Remus peut choisir avec qui il traîne, lance Arthur, le sourire sur son visage semblait amical mais le ton qu’il avait employé montrait clairement son animosité.
-Retiens un peu ton copain, dit alors Sirius à Léwina, se replongeant dans le regard sombre de cette dernière.
-Ce n’est pas mon copain, répond-t-elle fatiguée.
Elle était habituée à ce que les gens demandent si elle sortait avec Arthur. A vrai dire, cela l’énervait énormément, les gens ne pouvaient-ils pas simplement s’occuper de ce qui les regardait ?
-Ah bon, je croyais pourtant, commence avec une voix douce mais sa vitesse de parole montrant bien qu’il comptait se moquer d’elle, vous êtes tout le temps ensemble. J’aurais mis ma main à couper que tu devais bien le sucer pour qu’il reste avec toi.
Léwina haussa les sourcils, ne s’attendant pas à une attaque aussi directe de la part de Sirius. Elle recula un peu, croisa ses bras sur son torse. Au bout de quelques secondes, elle sourit d’un sourire machiavélique, elle avait choisi sa réponse :
-Si c’est comme ça, je te donne mes félicitations à toi et James, quel beau couple. Tu devrais informer Marlène que sans bite ça va être compliqué pour toi de t’y faire, sachant que tu ne vas pas pouvoir démontrer tes talents pour les gorges profondes, lance-t-elle la colère injectée dans les yeux.
Remus explosa de rire. Il ne pouvait s’en empêcher, cette situation n’avait vraiment aucun sens. Tout le monde écoutait la dispute ridicule de Léwina et Sirius qui avait maintenant des penchants sexuels. A leur gauche, James faisait les yeux doux à Lily qui le regardait d’un regard mauvais. De l’autre côté, Marlène gesticulait, ne sachant pas comment calmer les choses. Et lui était collé contre Arthur, qui lui aussi, s’amusait clairement de cette situation. Enfin, Dorcas et Emmeline étaient dans leur monde, toujours plongé dans leurs devoirs ou dans les yeux l’une de l’autre.
Remus rit, d’un rire franc. Il ne pouvait être mieux entouré, il était heureux. Aujourd’hui, ils pouvaient appeler tous ces gens ces amis et cela lui réchauffait le cœur.
Ce genre de situations avaient continué jusqu’à la fin de leur quatrième année. Remus avait rarement été aussi heureux dans sa vie, il se sentait entouré et aimé. Il s’était aussi beaucoup plus ouvert aux autres et cela le réussissait plutôt bien. Peu à peu, il s’était rapproché des Serpentard et les appréciait de plus en plus, il était même devenu le faux-amant officiel d’Arthur. D’un autre côté, les maraudeurs avaient tellement peur de le voir s’éloigner d’eux, qu’il le chérissait. Même les pleines lunes avaient été plus supportable à vivre ces derniers mois.
James avait dû faire des avances à Lily de nombreuses fois et cette dernière avait refusé, à chaque fois. Le Gryffondor donnait l’impression que cela lui importait peu mais Remus l’avait entendu pleurer dans les bras de Sirius : James était en train de grandir et ses sentiments grandissaient avec lui, les refus devenaient donc de plus en plus douloureux.
Sirius et Marlène avaient rompu, puis s’étaient remis ensemble et avaient de nouveau rompu et s’étaient à nouveau retrouvés depuis. A vrai dire, Remus ne savait plus trop s’ils étaient ensemble ou non et à chaque fois qu’il demandait à Sirius, ce dernier lui répondait : « c’est compliqué ». Le loup-garou savait que Sirius ne l’aimait pas vraiment mais il s’accrochait à elle comme s’il espérait encore tomber amoureux.
Toutes ces histoires de cœurs avaient eu le mérite de quelque peu écarter les deux Gryffondor de leurs mauvaises farces et les Serpentard ne s’en portaient que mieux.
Remus sentait que ces amis étaient en train de prendre en maturité et lorsqu’il leur dit à l’année prochaine sur le quai 9 ¾, il était intimement convaincu que leur cinquième année serait l’année de tous les changements.