
Chapitre 2
Le cours de potion était à moitié entamé quand le premier chaudron explosa. L'une des deux Poufsouffles s'était décalée juste à temps, mais son amie n'avait pas été assez rapide et elle fut conduite à l'infirmerie.
Du fait de leur nombre, tous les 8èmes années suivaient les mêmes cours et parce qu’ils étaient en nombre impair, Draco se retrouvait seul. Mais cela ne le dérangeait pas, il adorait les potions et préférait être seul que d’avoir à supporter quelqu’un.
Parfois, il se retournait pour parler à Blaise mais seul le silence le regardait en retour.
Quelle ne fut pas sa surprise quand la rescapée déposa son sac à côté de lui sans lui demander permission. Il leva la tête et le choc devait se refléter sur son visage car elle eut un petit rire. Elle était aussi grande que lui et portait ses cheveux courts et teintés d’un bleu électrique qui se mariait étrangement bien avec son Aura de la couleur des orchidées. Elle lui sourit.
« Salut. »
« … Salut. »
« Lexie Anderson. Mon chaudron à explosé et comme Amy est à l’infirmerie, je me suis dit qu’on pourrait finir la potion ensemble. »
Son Aura était avenante, mais l’absence de Blaise était toujours glaciale à sa droite.
« Ne te force pas, Anderson. Je n’ai pas besoin de ta pitié. »
« Je ne me force pas ! Écoute, j’ai entendu dire que tu n’étais qu’un connard, mais je préfère me faire mon propre avis plutôt que de me fier aux rumeurs. Donc je te laisse le bénéfice du doute. Et puis, j’aime me faire des amis partout. »
Draco resta bouche bée. Il n’avait que très peu parlé aux Poufsouffles et devait admettre ne connaître d’eux que les stéréotypes des gamins niais qui jetaient des fleurs aux passants, cependant la jeune femme et son honnêteté décoiffante n’entraient pas du tout dans cette case.
Son Aura lavande était si accueillante et ouverte que sa méfiance s’adoucit.
« Très bien Anderson. Tu veux m’aider à couper les prunes ? »
Le visage de Lexie s’éclaira et elle fit un grand sourire au Serpentard. Il avait rarement vu un magenta aussi vif.
« Appelle-moi Lexie, je t’en prie. »
« …Tu peux m’appeler Draco. »
Ils travaillèrent bien. La sorcière était assez douée en potion. Il sentait qu’on leur jetait des coups d’œil de temps en temps mais n’y prêta pas attention, préférant se concentrer sur le mélange. Une Aura pomme familière vint se frotter à la surprise pastel de Draco.
La cloche retentit et Lexie resta avec lui sur le trajet jusqu’à la prochaine salle de classe, discutant de potions. Alors qu’ils attendaient le début du prochain cours, l’autre Poufsouffle revint en courant. Elle était petite et ses cheveux tressés étaient aussi foncés que sa peau. Son Aura était d’un doux miel joyeux.
« Amy ! Comment tu vas ? » s’inquiéta la jeune fille en se précipitant vers elle.
Draco se sentit soudain de trop et préféra les laisser seules. Il rentra dans la salle où il s’assit tout au fond, là où il serait tranquille. Mais les filles revirent vers lui et s’installèrent à ses côtés tout en papotant sur le séjour à l’infirmerie d’Amy.
Elles lui posèrent quelques questions auxquelles il répondit par politesse et il apprit qu’elles se connaissaient depuis leur enfance, que Lexie était une Sang-Mêlée et Amy Mills une Née-Moldue. Amy était bien plus timide que sa camarade.
C’était tout de même agréable de ne pas être seul.
***
A la fin de la journée, alors que le nouveau trio rentrait vers leur Salle Commune, Draco avait pris une décision.
Il s’arrêta juste devant le tableau, se tourna vers Amy et Lexie, prit une grande inspiration et s’arma de tout le courage qu’il possédait. Son cœur battait fort dans ses oreilles et il pouvait entendre son père lui répéter que les sentiments étaient une faiblesse.
« Merci d’être restées avec moi aujourd’hui. »
Les sorcières se regardèrent avant de lui adresser un grand sourire. Lexie poussa même le vice jusqu’à plaquer sa main sur son épaule.
« Avec plaisir blondinet ! Allez, rentre. Tu veux jouer aux cartes ? Amy à ramené un UNO. »
Il ignorait ce qu’était un UNO et ne tenait pas à se ridiculiser devant elles tout de suite. Ils étaient devenus camarades avec une facilité déconcertante et ce n’était pas le moment de tout gâcher.
« Non merci, je vais plutôt lire. »
Et il avait envie d’envoyer une lettre à Blaise et Pansy.
« Une prochaine fois alors ! »
***
Une semaine était lentement passée. Ils restaient constamment ensemble en cours ou à la Bibliothèque. Draco sentait ses pairs devenir de moins en moins suspicieux, certains étaient même déjà venu parler aux Poufsouffles alors qu’il était présent.
Il ne dormait que très peu, à peine trois heures par nuit. Il avait remarqué qu’Harry ne dormait pas beaucoup plus et que les autres avaient le sommeil agité. Mais après tout, ils sortaient d’une Guerre dont ils avaient été les principaux acteurs à tout juste 17 ans.
Aucun d’eux n’avaient connu le glissement des écailles de Nagini contre les pierres devant sa porte, les supplications et les rires sadiques qu’il entendait même avec un oreiller sur les oreilles.
Les sorts de silence étaient interdits au Manoir, Voldemort voulait que tout le monde entende la terreur qu’il apportait.
Une nuit où il n’en pouvait plus de tourner en rond dans ses draps, il se leva pour se recroqueviller dans une position réconfortante face à la cheminée. La chaleur des flammes lui caressa le visage et il se surprit à la comparer à l'Aura flamboyante du Gryffondor, bien que d’une couleur différente.
Quand il sentit le canapé s’enfoncer à quelques centimètres de lui, il sursauta et ouvrit les yeux pour ne voir que du vert. Le vert menthe était épuisé même à la lueur du feu.
Les yeux d’Harry étaient cernés et fatigués mais ils étaient posés sur lui. Il le regardait.
Il oublia de respirer.
« Tu ne dors pas beaucoup non plus, n’est-ce pas ? » demanda Harry.
Son chuchotement paraissait trop fort dans le silence de la nuit. Le craquement du feu résonna un instant entre eux, laissant à Draco le temps de décider de sa réponse, troublé par le manque d’animosité dans l’Aura du Gryffondor à son égard.
« Pas beaucoup, non. » Il hésita avant de poursuivre. Les flammes étaient chaudes contre son corps, lui qui avait constamment froid. « Je suis constamment sur mes gardes. Quand... Quand Tu-Sais-Qui est à quelques murs de toi, tu apprends à ne dormir que d’un œil et d’une oreille. »
Harry pouvait totalement imaginer la situation et son Aura fut aussi sombre et agitée que pendant leur 7ème année. Il n’y avait personne d’autre qui connaissait aussi bien la menace directe que représentait Voldemort.
« C’est vrai. »
Draco l’observa du coin de l'œil. Il avait l’air d’être à deux doigts de s'effondrer de fatigue mais la rage avait pris le dessus un instant, glaçant même la chaleur des flammes. Son Aura finit par s’apaiser progressivement au fil des craquements du bois dans la cheminée.
« Quand j’arrive à m’endormir, je fais des cauchemars. »
« … Moi aussi. »
Ils ne dirent plus un mot, préférant contempler les flammes. Quand le soleil commença à apparaître derrière les arbres, ils retournèrent se coucher, sans jamais briser le calme fragile établi entre eux au cours de la nuit.
Les jours et les nuits passèrent. Draco et Harry se retrouvaient souvent au coin du feu dans le calme de la nuit pour discuter ou laisser le silence s’installer. Le silence qui s’étirait entre eux était apaisant. Il aimait se perdre dans l’immensité de vert. Son océan. Son univers.
Le vert du sort de la mort, qui l’avait libéré du monstre abominable vivant chez lui. Qui avait détruit la peur qui rongeait ses os.
Il passait ses journées avec Amy et Lexie. Il ne pouvait s’empêcher de sourire en remarquant à quel point leurs Auras étaient proches, se colorant de chocolat. Il se demandait quand les deux filles oseraient enfin se déclarer l’une à l’autre. Les relations entre personnes de même genre n’étaient pas une chose commune dans le Monde Sorcier mais ce n’était pas un problème. La magie était toujours pratique pour avoir une descendance.
Il revenait de la Bibliothèque avec les filles quand elles décidèrent de nouveau de jouer UNO. En entrant dans la Salle Commune, elles hélèrent les autres élèves présents en leur demandant s’ils voulaient participer, puis elles se tournèrent vers le Serpentard.
« Draco chéri, cette fois-ci tu joues et je n’accepterais aucun refus. Tu fuis à chaque fois. Tais-toi, tu sais que j’ai raison. » déclara sans contrepartie la jeune fille aux cheveux bleus quand il ouvrit la bouche pour se défendre.
« Mais, Lexie… »
« Tu vas voir c’est facile. Je vais expliquer les règles, de toute manière. »
Draco ne put résister face à son sourire et aux yeux de biche d’Amy. De plus, il aurait moins honte de son ignorance si elle expliquait les règles à tout le monde. La moitié des étudiants de leur promotion décidèrent de jouer avec eux et la partie se déroula sans accroc pendant près de deux heures. Au début réservé, Draco se fit de plus en plus assuré jusqu’à se laisser gagner par l’esprit de compétition.
Il se surprit même à rire face aux visages déconfits ou victorieux de Lexie et Amy. Son cœur était rempli de la chaleur du feu et il se sentait plus accepté qu’il ne l’avait jamais été. Depuis quand n’avait-il pas sourit ainsi ?
Cette nuit-là, tandis que le sommeil le fuyait, il prit une décision. Il devait s’excuser auprès de Harry, Granger et Weasley de son comportement d’autrefois.
Pour le masque de Malfoy , le fils parfait de Lucius.
Tout faire, pour ne plus voir cette nuance opaque de déception.
Le cœur battant, il observa le soleil levant peindre le ciel de ses couleurs en imaginant l’amitié qu’il pourrait avoir avec Harry.
***
Mais quelques jours plus tard, il n’avait toujours pas avancé.
Il avait tourné en boucle ses excuses maintes et maintes fois en pensées et pourtant il était incapable de les verbaliser face aux concernés. Les mots s’arrêtaient au bout de sa langue. Il était de plus en plus frustré.
Alors en entendant Harry se lever, il ne bougea pas. Il laissa l'Aura teintée de solitude, de culpabilité et de regret s’éloigner. Quand il revint quelques heures plus tard, il ne se manifesta pas non plus, feignant être endormi tandis que son cœur battait à toute allure.
La nausée au bout des lèvres, les couleurs du ciel matinal ne lui paraissaient plus aussi optimistes.
***
Deux jours de plus passèrent sans qu’il n’arrive à rien. Draco était de plus en plus anxieux et énervé. Contre lui-même, contre tout le monde.
Il était à fleur de peau, tournait en rond, se rongeait les ongles. Il pouvait voir la déception glaciale de son père derrière ses paupières closes et ça le rendait fou.
Jamais assez bon, jamais assez parfait.
Un échec dans la lignée suprême des Malfoy.
Lexie et Amy n’en pouvaient plus. Il venait de dire à celle-ci de le laisser tranquille d’une manière qui le fit lui-même grimacer quand cette dernière perdit patience. Au beau milieu de la Salle Commune.
« DRACO MALFOY ! TU ARRÊTE IMMÉDIATEMENT DE ME PARLER COMME CA ! JE NE SAIS PAS CE QUE TU AS MAIS CE N’EST PAS UNE RAISON POUR M’ENGEULER A CHAQUE FOIS QUE JE TE POSE UNE PUTAIN DE QUESTION ! »
Draco resta sans voix, de même que le reste de la Salle. La timide et douce Amy venait de se déchainer. Son Aura était d’un jaune bouton d’or colérique, d’un jaune souffre inquiet. Lexie soupira puis vint lui prendre la main avec les siennes. Son Aura n’était plus qu’améthyste, signe d’inquiétude.
« Draco. Nous sommes tes amies, tu peux compter sur nous. On voit bien que quelque chose ne va pas. Laisse nous t’aider. »
Il sentit toute sa colère fondre. Ses épaules s’affaissèrent et son masque se brisa pour laisser apparaître tout son désespoir. Il baissa la tête, étouffé par ses remords. Il n’aurait jamais dû leur parler ainsi, c’était lui le problème et elles ne faisaient que chercher à l’aider.
Il y avait cette pensée malsaine qui s'était installée dans sa tête avec Voldemort, avec la persistante déception de son père : celle qu’il ne devait jamais demander de l’aider à personne.
Mais leur inquiétude le toucha et lui fit réaliser une chose dont il n’avait pas encore pris conscience : ils étaient amis. Pas juste camarades de classe. Amis. Tout aussi profondément que Blaise et Pansy.
« Je… Je suis désolé… Je n’aurais pas dû vous parler ainsi, vous êtes des filles géniales et des amies encore meilleures. Est-ce… Est-ce qu’on pourrait aller discuter ailleurs ? »
Amy prit doucement son autre main et lui sourit quand il releva la tête. Ils s’installèrent dans la petite cour intérieure, à l'abri des oreilles indiscrètes et des coups d’œil curieux. Le froid leur mordait les joues et rougissait leur nez mais ils étaient au calme et ne comptait pas repartir avant qu’il n’ait pu vider son sac comme il se doit.
« Bon, vas-y mon Serpent. »
« Vous allez me trouver stupide. »
« On est tes amies. Rien de ce que tu diras ne sera jugé comme stupide. » le rassura Amy.
« Bon alors. Je… voudrais m’excuser auprès de Harry, Granger et Weasley. C’est important. Je me suis entrainé mais quand je me retrouve face à eux, je suis incapable d’articuler le moindre mot. Ou du moins, pas les bons. Je bloque à chaque fois. J’ai été un vrai connard et ils méritent vraiment des excuses mais c’est juste que… »
« Ok, ok, temps mort ! Déjà, je suis fière de toi pour tous les efforts que tu fournis et pour le courage que tu as eu de réaliser tes erreurs. Ensuite, as-tu pensé à une manière de les aborder ? »
« C'est-à-dire ? »
« C'est-à-dire, » reprit Amy « que ne tu ne peux pas, par exemple, aller les voir quand ils sont tous les trois ensemble, ce serait trop compliqué et ça risquerait de mal se passer. Par qui tu veux commencer ? Granger est souvent seule à la Bibliothèque et elle n’est pas hostile. »
Draco se sentit bête : trop focalisé sur le fond, il avait négligé la forme.
« Je n’y avais pas pensé… »
« Et bien penses-y ! Réfléchis à chaque détail. »
Draco les remercia. Comment avait-il fait pour ne pas penser à tout cela ? Cela ne lui ressemblait pas. Il devait réfléchir.
Avec qui la démarche serait la plus complexe ? Weasley sans aucun doute. La haine qui les reliait était réelle et farouche. Il avait été élevé avec l’idée de détester tout ce qui était roux, pauvre et agaçant. Il irait sûrement voir Harry en premier… Oui, c’était lui qui était le plus ouvert.
Quand la nuit tomba et que le blond entendit Harry se lever vers minuit et demi, il le suivit. Sans mentir, il trouvait bien plus agréable de passer ses nuits dans la Salle Commune que dans le dortoir. Et puis, Harry n’avait pas l’air de trop le haïr. Il lui parlait toujours en premier et ils ne s’étaient pas insultés une seule fois depuis le début de l’année.
Il s’assit dans le canapé à sa place habituelle. Seul le craquement du bois dans la cheminée emplissait la pièce de bruit. Enfin, le Gryffondor tourna la tête vers son ancien ennemi. Il n’était pas en colère, juste blessé.
« Tu n’étais pas là hier. »
Draco n’avait pas vraiment l’habitude de voir sa propre Aura, elle avait tendance à rester proche de lui. Cependant, elle avait la déconcertante habitude de tendre vers Harry comme c’était le cas à cet instant et son embarras lui fit prendre une couleur pervenche.
« Non. »
« Ni avant-hier. »
« Non. »
« Est-ce que tu dormais ? »
Les battements de son cœur qui pulsaient dans ses oreilles étaient assourdissants. Si Harry était déçu…
« … Non. »
Le silence les enveloppa. Il pouvait voir la peine avocat dans l’Aura du brun, mais pas de déception. Finalement, c’est ce qui lui donna le courage de parler.
« Je suis désolé. »
Son regard était résolument tourné vers la cheminée, et il ne bougea pas quand il le sentit tourner la tête vers lui.
« De ne pas être venu ? »
« Aussi. Je veux dire… »
Le Serpentard sentit avec horreur ses joues rougir. Il détourna son regard des flammes pour le déposer sur le mur en pierre en espérant qu’Harry pense qu’il s’agissait d’un simple jeu de lumière.
« Désolé d’avoir été un gros connard toutes ces années. »
Étant aussi proche de lui qu’il l’était, baignant pratiquement dans son Aura verte, il était impossible de ne pas observer les nuances qui se succédaient. Une touche rapide de colère, puis la souffrance, puis le pardon. Harry s'était vraiment apaisé durant l’été et avait mis en côté leur rivalité.
« Et bien, je ne peux pas dire que je ne t’ai pas rendu la pareille. »
« J’ai été pire. J’ai fait des… des choses horribles. J’ai fait des erreurs. »
Le silence qui s’étira entre eux était vibrant de souvenirs des 7 années passées à se détester.
De chaque moment où il avait cherché à le blesser pour qu’il ne pense qu’à lui.
« Je te pardonne. »
Quand il se tourna enfin vers lui, Harry avait un petit sourire timide sur les lèvres. Il tendit sa main et Draco sentit son souffle quitter ses poumons. C’était une autre scène qu’il avait sous les yeux : une scène où ils n’étaient que des enfants, une scène qui avait déterminé leur avenir.
Un avenir sombre et glacial.
Il se sentit sourire. L’espoir azur s’entendit dans la pièce. La main dans la sienne était aussi chaude que la sienne était froide.
Tout était froid depuis le retour de Voldemort.
Ils discutèrent longuement. De pas grand-chose, de tout et rien, des sujets qui ne fâchent pas, des éléments sans importance. Quidditch, études, avenir. Ils évitèrent la famille, la Guerre, de Voldemort. Ils décidèrent de s’appeler par leurs prénoms.
« Je suis content que tu te sois fait des amies. »
« Moi aussi. Finalement, les Poufsouffles ne sont pas si mal. »
Harry rit et Draco sentit son cœur accélérer, encore. Il était tellement perdu dans l’idée que lui, Draco Malfoy, ait fait rire Harry Potter qu’il ne remarqua pas les volutes bleu royal de son Aura se mélanger à celles de l’autre.