
Quelle nuit!
Severus ne parvenait pas à trouver le sommeil. Il ne cessait de se tourner et retourner dans son lit. C’était un vieux petit lit en métal qui grinçait dès qu’il bougeait. Le matelas, qui n’avait pas été changé depuis son enfance, était très inconfortable. S’il n’y avait pas eu Lily sous son toit, il aurait dormi dans sa chambre à Poudlard. Lily était justement la cause de son insomnie. Son sale mioche avait eu le malheur de l’appeler papa. Et depuis, elle ne lui parlait quasiment plus, seulement pour lui jeter au visage des banalités.
Une larme coula sur sa joue, Harry n’était pas un sale mioche, il le savait. Mais que diable lui avait-il pris de l’appeler papa ? Avait-il une quelconque ressemblance avec son ignoble géniteur ? Avait-il sincèrement l’air d’un père ?
Dans son esprit, tout était brumeux. Il avait du mal à l’admettre, mais il s’était attaché au gamin qui était tranquille et assez intelligent, l’exact opposé de James Potter. Certes, Harry n’avait que quinze mois, mais Severus avait craint d’avoir chez lui un gosse pénible, braillard et sale. Et d’un autre côté, Severus n’avait jamais souhaité s’approcher de près ou de loin d’un enfant. Pourtant, il était professeur à Poudlard : un emploi qui le forçait à rencontrer au quotidien des gamins mal élevés, paresseux et débiles. Quant à la paternité, Severus n’y avait jamais songé, et ne l’avait jamais désirée. Son propre père s’était comporté comme un tyran avec lui et ne l’avait jamais aimé. En ne se reproduisant pas, Severus rendrait un grand service à l’humanité, car les gènes de son géniteur – et les siens – ne se propageraient pas.
Il continua à se tourner puis à se retourner, mais le sommeil ne vint pas. Il aurait pu rester dans sa chambre pour perfectionner ses protocoles de potions dans son vieux carnet, mais il détestait cette pièce. Il y avait des taches d’humidité sur les murs, des toiles d’araignée au plafond et derrière certains meubles, et de la poussière au sol. Alors, il décida de finir sa nuit dans le salon. Il trouverait peut-être le sommeil sur le canapé après avoir longuement écrit dans son carnet. Mais quand il commença à descendre les marches, il vit que la lumière était allumée… Lily. Severus aurait juré qu’elle dormait. Il ne lui semblait pas l’avoir entendue quitter sa chambre. Il avait peut-être été trop absorbé par ses idées noires pour faire attention au moindre bruit.
L’ayant entendu, elle se retourna brusquement. Elle était assise sur le canapé, une couverture sur ses épaules.
- Excuse-moi, dit-il. Je ne savais pas que tu étais en bas.
- Ce n’est rien, répondit-elle en souriant.
Elle avait pleuré, ou était en train de pleurer, car elle s’essuya frénétiquement le visage avec les manches de son pyjama.
- J’allais partir, ajouta-t-elle.
- Je ne veux pas te chasser. Tu peux rester.
Il s’empressa de franchir les dernières marches et s’approcha d’elle. L’horloge indiquait que minuit était passé depuis plus d’une heure.
- Lily… Je veux que tu saches que je ne souhaitais pas que Harry m’appelle…
- Papa, compléta-t-elle.
Severus, abattu, hocha la tête.
- Je sais… Je ne t’en veux pas… Vraiment.
Il s’assit à côté d’elle sur le canapé, mais il n’osa pas la regarder. Elle avait réajusté la couverture autour de ses épaules, et ses yeux fixaient ses doigts de pieds.
- Papa… C’était le mot que James essayait d’apprendre à Harry. Il espérait encore l’entendre dire le jour de sa mort. Mais ça n’est jamais arrivé.
Tristesse et dépit se mélangeaient dans sa voix. Severus n’avait aucune estime pour James Potter, mais il imaginait très bien ce que pouvait ressentir Lily. C’était comme si Severus avait reçu un cadeau qu’il n’avait jamais désiré et qui ne lui était pas destiné.
- Je ne sais pas quoi dire.
- Il n’y a rien à dire… Ce n’est ni ta faute, ni la mienne, encore moins celle d’Harry. Juste ce foutu destin.
Il avait rarement entendu Lily employer un vocabulaire aussi familier. Si Mrs Evans avait été encore en vie, elle aurait certainement sermonné sa fille. C’était une femme gentille qui veillait toujours à ce que ses filles soient polies en toute circonstance.
- Je veux juste oublier ce qui s’est passé aujourd’hui.
- Et s’il recommence ? demanda Severus, inquiet.
Lily soupira. Harry n’était qu’un bambin, et il y avait de grandes chances que le mot interdit franchisse ses lèvres à nouveau.
- Je ne sais pas, Sev, répondit Lily, agacée.
Il avait la nette impression qu’elle lui cachait quelque chose, qu’elle avait envie de partager avec lui l’une de ses pensées, mais qu’elle n’osait pas.
- Lily… Tu sais que tu peux tout me dire.
Elle hésita pendant quelques secondes. Ses yeux vert émeraude le scrutèrent avec une certaine crainte.
- Quand je serai certaine que Harry et moi nous ne courrons plus aucun danger, nous partirons. Ce n’est plus qu’une question de jours… Du moins je l’espère.
Cela avait toujours été le plan, après tout. Lily et Harry resteraient jusqu’à ce que tous les signaux soient au vert. Mais Severus ne voulait plus être séparé de Lily… Il l’aimait tant. Elle était la raison qui le poussait chaque jour à se lever, à se nourrir, à respirer, à boire… Cependant, jamais il ne ferait obstacle à ses décisions. Tout ce qui lui importait était qu’elle vive et qu’elle soit heureuse.
- Je comprends, répondit-il sans la regarder.
- Sache que ça ne change rien entre nous. Je suis heureuse de t’avoir retrouvé… et tu as auras toujours une place dans ma vie.
Elle lui adressa un petit sourire, et sans qu’il s’y soit attendu, Lily se rapprocha et se blottit contre lui. Severus l’entoura de ses bras et enfouit son nez dans ses cheveux roux.
- Tu te souviens de cette nuit durant laquelle nous avions dormi dans une tente ? demanda-t-elle.
- Comment l’oublier…
- On avait… treize ans ?
- C’est ça, acquiesça Severus. Je ne sais même pas comment tu es parvenue à convaincre tes parents de nous laisser dormir dans une tente, tous les deux.
- C’était derrière le jardin, pas dans un terrain vague, répondit-elle en souriant.
Severus se souvenait de cette nuit durant laquelle il n’avait pas vraiment dormi.
- Tu avais peur des bêtes sauvages, ajouta-t-il. Même des hiboux !
- Même pas vrai ! s’offusqua l’ancienne Gryffondor.
- Si nous avions campé dans la Forêt interdite, tu n’aurais pas été plus effrayée ! se moqua Severus.
Un petit rire s’échappa de la gorge de Lily, et elle appuya davantage sa tête contre son torse.
- Toi aussi, tu avais peur, répondit-elle. Tu n’as pas dormi de la nuit… Moi non plus, d’ailleurs.
- Parce que tu n’arrêtais pas de parler ! Et je n’avais pas peur, comme tu dis, rétorqua sèchement Severus.
En vérité, il n’était pas vraiment serein, car il n’avait pas encore l’âge requis pour faire de la magie en-dehors de Poudlard. Qu’aurait-il pu faire si un sanglier avait décidé de passer près de chez Lily cette nuit précisément ? Lily gloussa à nouveau et Severus embrassa ses cheveux, tout en continuant à les humer. C’était comme si le fossé qui s’était creusé entre eux au cours de la journée n’existait plus.
- Sev ?
Ce surnom… Il l’avait trouvé étrange au début. C’était une drôle d’idée de l’appeler ainsi, alors que son prénom n’avait rien de mignon, ne se prêtait franchement pas au diminutif. Mais quand Lily l’utilisait, il savait que tout irait bien, que rien de mauvais ne sortirait de sa bouche.
- Oui ?
- Tu veux savoir quand j’ai réellement cru ce que tu me racontais sur la magie ?
- Parce que tu ne me croyais pas ?!
Il tombait réellement des nues. Il avait toujours pensé que Lily s’était rapidement laissé convaincre. Quel petit garçon de dix ans aurait pu avoir une imagination aussi débordante ? Severus lui avait quand même donné des détails très précis sur la communauté magique.
- Quand tu as reçu ta lettre ? demanda-t-il.
- Non, dit-elle en pouffant de rire. C’était un peu avant… Pendant le printemps qui a précédé notre première rentrée. Tu te rappelles le petit bois à mi-chemin entre chez toi et chez moi ?
Severus acquiesça. Le petit bois était peut-être l’un des seuls endroits à Carbone-les-Mines qui valaient le coup d’œil. Le bosquet était aussi un très bon raccourci pour accéder au centre-ville.
- Tu te souviens des petites fleurs blanches ? Des fleurs d’ail des ours. Elles ont toujours été mes préférées, avec le muguet et le jasmin.
- Tu n’aimes pas les lys ? demanda-t-il, surpris.
- Leur parfum est trop entêtant, répondit-elle en jouant avec les doigts de Severus.
Severus avait toujours pensé que Lily portait à merveille son prénom. À ses yeux, elle incarnait la pureté du lys avec ses magnifiques pétales blancs. Et le parfum – certes très prononcé – de la fleur lui rappelait sa fougue, son courage, sa vivacité.
- Bref, poursuivit-elle. C’était un samedi et nous nous sommes retrouvés au bosquet. J’ai trébuché sur un caillou et je me suis…
- Et tu as eu le genou écorché, compléta Severus. Je me souviens. Tu saignais… Ce n’était pas beau à voir, mais ce n’était pas grave en vérité.
- Je sais… Tu as passé ta main sur mon genou, et il n’y avait plus rien. J’étais vraiment choquée… Et toi, tu m’as dit que c’était magique, comme si de rien n’était.
Severus esquissa un sourire en repensant à ce moment.
- Après ça, je t’ai cru…
Il déposa à nouveau un baiser sur ses cheveux.
- Depuis quand m’aimes-tu, Sev ?
Il ne s’attendait pas à cette question, et il était certain que Lily pouvait sentir son rythme cardiaque accélérer contre son dos.
- Hum… Je ne sais pas… Peut-être depuis que nous sommes enfants… Mais je ne sais pas quand j’en ai eu conscience… Peut-être quand j’avais treize ans, ou bien quatorze… C’est important ?
Il sentit une certaine rougeur monter depuis son cou. Severus n’avait jamais aimé parler de ses sentiments.
- Non, je voulais juste savoir.
Lily ne l’aimerait jamais. Il avait bien intégré cette vérité depuis des années. Severus n’attendait rien d’elle, et il se contentait de la place qu’elle lui avait assignée, celle de l’ami, du confident. C’était mieux que rien.
- Je tiens à toi, tu le sais au moins ? dit-elle, alors qu’il ne répondait pas.
- Je sais, répondit Severus faiblement.
Il savait que Lily ne souhaitait pas le faire souffrir, mais ses mots étaient douloureux. Severus préférait quand le sujet n’était pas abordé, comme si ses sentiments n’avaient jamais existé. Il sentit son ventre se tordre, et sa gorge devenir brûlante.
Sans qu’il ne s’y attende, Lily se retourna et le regarda droit dans les yeux. Ses doigts se déposèrent sur sa joue, et elle la caressa. Affronter son regard était vraiment difficile. Il avait envie de pleurer, de la repousser, de lui dire qu’elle empirait la situation. Mais il resta figé, et les mots ne sortirent pas de sa bouche. Lily était allongée sur son torse et lui faisait face, et lui était incapable de bouger et de parler. Paralysé…
Et ils s’endormirent, serrés l’un contre l’autre, la couverture les recouvrant tous les deux.
*
- Sev ? Réveille-toi !
Severus sursauta alors que Lily prenait appui sur ses épaules.
- Qu’est-ce qui se passe ? Est-ce que… Dumbledore a envoyé un message ? Ce n’est pas le Seigneur des Ténèbres… ma marque ne brûle pas.
Il était à la fois endormi et paniqué. Non, le Seigneur des Ténèbres ne pouvait plus l’appeler. Sa marque était devenue quasiment invisible.
- Non, répondit Lily gênée. Nous nous sommes assoupis sur le canapé…
Elle s’écarta de lui, un peu hésitante et gênée.
- Je n’aurais pas dû te réveiller, car il est encore très tôt… même pas cinq heures du matin, dit-elle en regardant l’horloge.
- Ce n’est pas grave, marmonna Severus.
- Si c’est grave ! Tu ne dors pas beaucoup…
- Je vais me rendormir sur le canapé, vas te coucher à l’étage, dit-il en se rallongeant.
Elle se leva et mais ne lui donna pas la couverture.
- Pourquoi ne dors-tu pas dans ton lit ? demanda Lily.
Que pouvait-il lui répondre ? Qu’il détestait sa chambre ? Que le canapé était bien plus confortable que son lit aussi dur que le sol ? D’autant plus que Lily avait grandement amélioré le sofa…
- Flemme, dit-il en baillant. Je suis très bien ici.
- Allez, viens…
- Quoi ?
- Tu es sourd ? Je t’ai dit de venir. Tu vas dormir avec moi. Tes jambes dépassent du canapé !
Lily l’invitait à dormir avec elle dans son lit ? Était-elle folle ?! Il ne tenterait jamais rien, mais ça ne se faisait pas. Ils n’étaient plus des gamins dans une tente !
- Faut-il que j’argumente pour que tu te lèves ? Primo, tu ressembles à un mort-vivant. Secundo, j’ai lancé quelques sortilèges au lit que tu m’as gracieusement donné… Désolée de te le dire… mais il était dur comme de la pierre…
- Mon lit n’est guère mieux, soupira Severus.
- Allez, ne discute pas, c’est une troisième raison. Viens dormir avec moi. Et ne t’inquiète pas, si tu crains de rester au lit jusqu’à midi, Harry est un excellent réveil.
Severus céda et se mit debout.
- Je n’en doute pas. Je l’ai souvent entendu brailler le matin.
Lily lui adressa un regard sombre qui signifiait qu’elle était la seule à pouvoir critiquer son fils. Cependant elle ne lui fit aucun reproche. Ils montèrent les escaliers et Lily ouvrit la porte de sa chambre. Harry dormait profondément dans le petit lit à barreaux qu’ils avaient ajouté ces derniers jours. C’était la chambre de ses parents, avec les mêmes meubles, les mêmes draps – propres. Mais il peinait à la reconnaître dans la pénombre. Lily y avait entreposé quelques effets personnels. Il distingua un cadre sur la table de nuit, certainement une photo de son époux. Aurait-il la nausée à son réveil en voyant le radieux James Potter sourire devant l’objectif ?
Lily se coucha et Severus la rejoignit.
- C’est confortable, chuchota-t-il.
- Oui, je peux améliorer ton matelas si tu le souhaites…
Severus se contenta de hocher la tête. Il ne voulait pas que Lily entre dans sa chambre et voie à quel point elle était minable, vétuste. C’était certainement la pièce la plus désolante de toute la maison. Lily pourrait peut-être lui apprendre. Ça ne devait pas être difficile…
Il s’allongea et tira vers lui les draps et les couvertures, en fixant le plafond. Il n’avait jamais dormi dans la chambre de ses parents, pas même quand il faisait un cauchemar. Comment ses parents avaient-ils pu dormir ensemble dans le même lit, alors qu’il n’y avait plus d’amour entre eux ? Est-ce que son père couchait sur le canapé ? Ou était-ce sa mère ? Faisaient-ils une trêve la nuit ? Leurs disputes étaient-elles vraiment graves ? Son père avait toujours eu la gifle facile. Les cris, les larmes et les insultes avaient été son quotidien depuis que Severus était en âge d’avoir un souvenir. Mais il y avait eu des périodes plus calmes que d’autres, où son père s’adoucissait, ou un semblant de sourire s’installait sur le visage de sa mère. Severus ne se souvenait pas d’avoir déjà entendu ses parents se disputer ou se battre dans leur chambre pendant que lui était dans la sienne. Etaient-ils du genre à se réconcilier sur l’oreiller ? Severus grimaça à cette pensée. Il ne connaîtrait jamais la réponse. Son père était mort, et sa mère l’était peut-être aussi… Ce n’était pas pour rien qu’elle avait quitté leur maison sans rien dire. Tobias Rogue avait été durant tout leur mariage un époux pitoyable.
- Tu ne dors pas, dit Lily.
- Toi non plus, rétorqua Severus.
Elle se retourna et se blottit contre lui.
- Tu penses trop, et moi aussi, affirma-t-elle.
Il renifla : elle avait raison, comme toujours. Il embrassa à nouveau ses cheveux.
- Dors bien…
Il aurait voulu ajouter un petit mot doux, tel que « ma Lily chérie » ou bien « mon amour ». Mais un meilleur ami ne devait pas dire ça, d’autant plus que le meilleur ami en question était fou amoureux de la femme qui avait la tête posée sur son épaule. Et ladite femme connaissait la vérité.
- Toi aussi, mon Sev.
Et elle déposa un baiser sur sa joue pâle.
**
Lily n’avait pas menti, Harry était en effet un réveil infaillible. Severus venait à peine de s’endormir, et Harry pleurait. Il était debout, ses petites mains cramponnées à la barre de son berceau, en train de brailler.
- Mama ! Papa ! Mama ! Papa !
Severus était définitivement foutu.
- Et c’est reparti… marmonna-t-il.
- Je te l’avais dit, répondit Lily en écrasant contre sa tête son oreiller.
Avait-elle entendu ce qu’avait crié le gamin ? Le petit s’époumonnait sans relâche dans son lit.
- Mama ! Papa ! Mama ! Papa !
Severus se leva et prit Harry dans ses bras. Avait-il faim ? Ou n’avait-il simplement plus sommeil ? Severus était trop fatigué pour se questionner davantage, et surtout agir. Il se contenta de poser Harry près de Lily et de s’allonger à côté d’eux.
- Harry… C’est dimanche… Dors… ordonna d’une voix ensommeillée sa mère. Sev est très fatigué… et maman aussi…
- Papa… implora en gémissant le petit garçon.
Severus aurait voulu lui rétorquer qu’il n’était pas son père, et qu’il en avait assez qu’il lui attire des ennuis. Mais il n’avait pas la force de briser les illusions d’un gosse de presque seize mois, et le visage de Harry était si… attendrissant. De la morve coulait de son nez, et ses yeux étaient humides.
Severus prit l’enfant et l’allongea sur son torse. Il lui caressa doucement le dos et lui chuchota quelques mots rassurants. Il ne connaissait aucune berceuse. Sa mère et son père n’avaient jamais chanté au-dessus de son lit, du moins il ne s’en souvenait pas.
- Tout va bien… Fais dodo… Maman est là… Je suis là… Tout va bien… Fais dos…
Le bambin se calma et se rendormit dans les bras de Severus. Devait-il le coucher dans son berceau au risque de le réveiller ? Severus était terriblement fatigué et craignait de faire tomber Harry, ou pire de l’écraser sous son poids. Il choisit la première option, et Harry ne fit aucune histoire.
Severus rejoignit Lily et lui aussi retrouva les bras de Morphée, mais aussi ceux de sa meilleure amie qui s’était à nouveau blottie contre lui. Cette nuit fut certainement la meilleure de toute son existence, et paradoxalement l’une des plus éprouvantes.