Et si...

Harry Potter - J. K. Rowling
F/M
Gen
G
Et si...
Summary
La nuit du 31 octobre 1981, Lord Voldemort épargne la vie de Lily Potter, mais échoue à tuer le jeune Harry. Devenue veuve, Lily est contrainte de se cacher avec son fils chez le responsable de la mort de son époux, Severus Rogue. Pour se racheter, le mangemort repenti fait la promesse à Lily de protéger le jeune Harry Potter, en dépit des rancunes passées.******Tous les personnages et l'univers décrit appartiennent à J. K. Rowling. Tous Droits Réservés.
Note
WARNING: This fanfiction is available in English on my profile under the name of If...A new chapter every TuesdayATTENTION: Cette fanfiction est disponible en anglais sur mon profil sous le nom de If...Un nouveau chapitre tous les mardis.
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Leçon de patience

La journée se déroula sans encombre. Sirius jouait avec Harry, tandis que Lily poursuivait son œuvre dans le salon de Severus. Le Maraudeur considérait les efforts de Lily comme une perte de temps, et surtout comme un honneur que Severus ne méritait certainement pas. L’ancienne Gryffondor n’était pas de son avis.

Décorer et améliorer la maison de Severus occupait son esprit, lui permettait de réfléchir à autre chose et de pratiquer des sortilèges complexes. Elle ne souhaitait pas que sa magie rouille, dépérisse. Lily devait l’entretenir. Quant à savoir si Severus méritait ou non un logement décent, ce n’était certainement pas à Sirius d’en décider. Lily avait compris que Severus se moquait éperdument de l’état de sa maison. Lily pouvait en faire ce qu’elle voulait. Elle pensait en revanche que le nouveau professeur de Poudlard se sentirait peut-être un peu mieux dans une maison chaleureuse qui n’avait pas l’air négligé.

Sirius avait une tout autre méthode pour divertir Harry, qui riait aux éclats. Il faisait jaillir de sa baguette des étincelles, prenait l’enfant dans ses bras et faisait semblant de le faire voler dans les airs, imitait certains animaux… Lily dut même insister pour que Harry aille faire sa sieste, peu après le déjeuner. Ces pitreries réjouissaient autant le sorcier que le bambin, si bien que Lily se demanda qui était l’enfant entre Sirius et Harry.

Peu avant seize heures, Severus rentra chez lui par la cheminée. Et il n’était pas revenu les mains vides. Il avait emmené avec lui une grosse malle, et ne l’avait ouverte qu’après le départ de Sirius. Heureusement, il n’y avait eu aucun esclandre entre les deux sorciers, seulement des regards ombrageux, et aucune salutation de l’un et de l’autre. Malheureusement pour Severus, Sirius reviendrait le lendemain et le surlendemain. Remus prendrait le relai à partir de lundi, pendant quelques jours.

- Qu’est-ce donc ? demanda Lily, interloquée, en voyant la grosse malle au sol.

- Quelques vivres… Et tous les exemplaires de la Gazette du sorcier qui ont été publiés depuis que tu te trouves ici, répondit Severus en ouvrant le bagage. J’ai aussi trouvé certaines choses pour t’aider dans ton projet, et quelques livres.

Il s’agissait de la vieille malle que Severus utilisait quand il était élève à Poudlard. Lily vit que Severus avait – entre autres - sélectionné des livres destinés à la jeunesse, pour Harry. Il avait également pris les exemplaires des mois de septembre, octobre et novembre du Mensuel des Potions.

- Comment as-tu fait pour tous les rassembler ? Dumbledore te les a donnés ?

- J’ai soudoyé un elfe de maison, répondit Severus.

- On ne soudoie pas les elfes de maison. Ils obéissent, un point c’est tout, se moqua Lily en prenant le premier exemplaire la Gazette posé sur la pile.

Lily vit Antonin Dolohov en première page. La Gazette relatait sa capture qui avait eu lieu la nuit précédente. Lily apprit qu’il avait été appréhendé non loin de Norwich par les Aurors grâce au signalement d’un Moldu. Dolohov étant particulièrement dangereux et cruel avec les Moldus, le Ministre avait jugé préférable d’en informer son homologue du 10 Downing Street. Un avis de recherche – parlant d’un dangereux criminel de la Mafia russe – avait été relayé par les différents médias moldus, et cela avait été fructueux. Le Ministère ne pouvait en revanche pas réitérer l’expérience pour retrouver les Lestrange et le mangemort inconnu, car elle causerait immanquablement beaucoup d’inquiétude et d’agitation auprès des Moldus.  

- Sirius me l’a dit, commenta Lily. Ça, et d’autres choses…

Elle reposa le journal sur la pile, tandis que Severus vidait la malle. Lily n’était pas certaine de vouloir lire tous ces journaux, sûrement truffés de bêtises.

- Tu t’es servi dans les cuisines ? demanda-t-elle en voyant plusieurs légumes, mais aussi quelques morceaux de viande emballés dans du papier.

- Dumbledore m’a dit de prendre ce dont nous avions besoin, répondit-il. Sortir pour faire les courses me paraît compliqué en ce moment.

Jusqu’à présent, Lily et Severus recevaient directement leurs denrées via le réseau des cheminées. Dumbledore leur avait envoyé plusieurs paniers garnis au cours des précédents jours.

- Que t’a dit Black exactement ?

Lily lui répéta tout ce qui lui avait raconté Sirius : la capture de Dolohov, l’état désespéré des Londubat, mais aussi l’insistance de la Gazette à vouloir débusquer la jeune mère et son fils.

- Et toi, as-tu appris autre chose ? demanda Lily. Dumbledore t’a-t-il parlé ?

- Oui, il m’a convoqué à neuf heures dans son bureau, après mon cours avec les élèves de première année. Nous avons parlé pendant une heure, afin que j’accorde ma version à la sienne… Je souffrais d’éclabouille dans ma chambre, j’ai été soigné par un elfe de maison, et j’ai essentiellement dormi. Je l’ai revu avant mon retour ici. Nous avons discuté de certains sujets.

- Lesquels ? J’espère qu’il ne t’a pas fait jurer de ne rien me dire.

- Il n’y a qu’à toi que je fais des promesses. 

Lily leva les yeux au ciel.

- Plus sérieusement, il m’a exposé la situation actuelle, poursuivit Severus. Je pense qu’il a compris qu’il ne pouvait pas nous garder plus longtemps dans l’ignorance. Black a raison. La situation des Londubat est désespérée, bien que leurs proches s’accrochent à l’idée d’un miracle. Or, dans leur cas, même la magie est impuissante.

Lily ne pouvait imaginer ce qu’avaient pu endurer les deux Aurors pour perdre complètement la raison.

- Il m’a également parlé des dernières arrestations. Dolohov a été transféré à Azkaban directement après son arrestation. Croupton souhaite expédier au plus vite les jugements, mais Dumbledore craint qu’il envoie des innocents en prison.

- C’est déjà arrivé… répondit Lily, sur un ton défaitiste.

Bartemius Croupton dirigeait le Département de la justice magique. Lily – au cours des dernières années – avait lu à plusieurs reprises dans la Gazette que le haut-magistrat avait envoyé bons nombres de partisans supposés ou avérés de Voldemort derrière les grilles d’Azkaban. Tous redoutaient son jugement, car il était impitoyable. Lily se rappela le jeune Bartemius Croupton, son fils, un garçon discret qui avait été nommé préfet de Serpentard lors de la dernière année de Lily à Poudlard, celle où elle était elle-même devenue préfète en chef. C’était un élève brillant, qui avait même décroché douze BUSE avec les meilleures mentions.

- Ce n’est plus un secret pour personne, reprit Lily. Bartemius Croupton ambitionne de devenir un jour Ministre. Beaucoup le considèrent comme le premier opposant de Voldemort, après Dumbledore. Et si Dumbledore refuse de prendre le pouvoir, Croupton succèdera à Millicent Bagnold. Je ne sais pas pour toi, mais je préfèrerais que Dumbledore le fasse cette fois-ci.

Albus Dumbledore, en dépit de toutes ses cachoteries, était une bien meilleure alternative que Bartemius Croupton. Le directeur de Poudlard était un sorcier exceptionnel, qui avait notamment battu en duel Gellert Grindelwald en 1945. Il était également un fin stratège et un grand pacificateur. Cependant, il semblait avoir une répugnance pour le pouvoir, et se plaisait à être simplement à la tête de l’école de sorcellerie.

- Oui, je reconnais que Dumbledore serait un choix judicieux, acquiesça Severus. Ne mettons pas la charrue avant les hippogriffes, Bagnold est au pouvoir depuis seulement un an. Et sa cote de popularité a considérablement montée depuis la chute du Seigneur des Ténèbres. C’est fou comme certains faits profitent aux politiciens, alors qu’ils n’y sont pour rien. Rappelle-toi quand l’Angleterre a remporté la Coupe du Monde de Quidditch 1978. On aurait dit que Harold Minchum avait lui-même attrapé le vif d’or !

Lily gloussa. Elle se souvint précisément de la Une de la Gazette. Harold Minchum avait été photographié brandissant le trophée au milieu des joueurs victorieux.

- Au moins, cet incompétent a été poussé vers la sortie, commenta Lily.

La victoire de l’équipe d’Angleterre ne profita pas longtemps à Harold Minchum, incapable d’endiguer la montée en puissance de Voldemort. Sa mesure la plus remarquable fut d’augmenter les effectifs des détraqueurs à Azkaban, alors que les Aurors réclamaient davantage de moyens et de nouvelles recrues. Deux ans après le triomphe du pays à la Coupe du Monde, Harold Minchum – qui avait perdu la majeure partie de ses soutiens – fut remercié et remplacé par Millicent Bagnold, sa principale opposante, après la tenue d’un nouveau scrutin.

À l'insu de Lily et de Severus, Harry s'était furtivement glissé près d'eux et, de ses petites mains, avait discrètement subtilisé l'un des journaux.

- Non, Harry, le sermonna gentiment sa mère. Mais… Ce n’est pas la Gazette.

Le petit garçon avait dérobé – à la plus grande surprise de Lily – l’un des exemplaires de la revue que Severus lui lisait depuis lundi.

- C’est celui du mois d’octobre, lut Severus en prenant l’exemplaire des mains de Harry.

Le bambin babilla quelques mots tout en posant ses petites mains potelées sur le bras de Severus. Il ne faisait aucun doute qu’il lui réclamait une nouvelle lecture.

- Je crois qu’il…

- J’ai compris, répondit Severus. Nous allons d’abord lire celui du mois de septembre, dit-il en regardant Harry.

Il prit l’enfant dans ses bras et s’assit dans son fauteuil qui était à présent assorti au canapé. Lily avait réparé les déchirures et coloré le tissu terne en un ravissant rouge bordeaux. Harry écouta attentivement Severus lire le premier article.

- Le sang de dragon est un excellent détergent pour nettoyer votre four, lut Severus. Du pur gâchis, si tu veux connaître mon avis.

Harry approuva en hochant la tête, bien que Lily doutât que son fils ait réellement saisi le sens du mot détergent.

- Lisons plutôt l’article suivant sur l’utilisation… du venin de Doxy. Ma parole ! J’ai l’impression de lire Sorcière-Hebdo !

Lily laissa échapper un rire discret, tandis que la tête de Harry s'inclina de nouveau en signe d’adhésion.

- Aurais-tu des griefs contre Sorcière-Hebdo ? se moqua Lily. On y trouve d’excellents conseils pour tenir une maison, ou encore pour éloigner les nuisibles.

- Aucun, répondit Severus. Ce magazine est censé être une revue sérieuse destinée aux potionnistes passionnés, pas une vulgaire revue pour ménagères.

Le bambin, toujours assis sur les genoux de Severus, acquiesça d’un mouvement de tête. Ce dernier feuilleta la revue à la recherche d’un article digne de ses exigences de maître des potions.

- Que des âneries… C’est profondément affligeant, commenta Severus en fronçant les sourcils. Tu sais quoi ? On va s’en servir pour allumer un bon feu dans la cheminée.

Harry s’exprima avec une joie enfantine. Son babillage était encore très peu compréhensible, mais il appréciait que Severus s’adresse directement à lui. Severus se leva, le bébé blotti contre lui, et jeta le magazine dans la cheminée.

Severus alluma le feu et prit l’exemplaire suivant qui fut davantage à son goût. Lily laissa Severus et Harry seuls dans le salon et prépara le dîner. Elle n’avait pas cuisiné depuis la mort de James. Pour le déjeuner, Sirius, Harry et elle avaient mangé les restes de la veille. Severus était un très bon cuisinier, Sirius l’avait même reconnu du bout des lèvres en mangeant le ragoût.

Elle eut envie de préparer une tourte au poulet, cela lui rappelait sa mère. Mrs. Evans servait ce plat réconfortant dès que les températures devenaient fraîches. L’automne avait pris ses quartiers à Carbone-les-Mines. Pour la première fois depuis des jours, il n’avait pas plu, mais le mercure était au plus bas. Les premières neiges tomberaient d’ici peu. Les hivers étaient froids, mais pas autant que ceux de Poudlard. Lily avait toujours aimé la neige, et espérait pouvoir laisser jouer Harry dans la petite cour à l’arrière de la maison de Severus. Son fils connaissait si peu le monde extérieur, la faute de cet enfermement forcé aussi bien à Carbone-les-Mines qu’à Godric’s Hollow.

Lily pétrissait la pâte, pendant que le poulet mijotait dans une marmite. Au loin, elle entendait Severus et Harry poursuivre leur lecture. La voix de son ami était à la fois douce et grave. Elle peinait à croire que cet enseignant, si peu patient avec ses élèves, pouvait faire preuve de tendresse avec son petit garçon. Harry s’attachait à Severus. Lily l’avait remarqué. Il aimait être dans ses bras, entendre sa voix, jouer avec lui. Bientôt Harry prononcerait son premier mot. Une étape importante que James manquerait comme des dizaines d’autres. Lily devait cesser de penser à tout ce que raterait son époux disparu. C’étaient des souffrances inutiles…

Moins d’une heure plus tard, ils dinèrent tous les trois. La tourte – coupée en petits morceaux – plut à Harry. Severus la jugea délicieuse. Ce n’était pas la première fois que Lily cuisinait pour son ami. Quand ils étaient plus jeunes, Lily avait pour habitude d’offrir des cookies qu’elle faisait elle-même. Elle lui en donnait à Noël, et pendant l’été. Severus en raffolait, d’autant plus que sa mère n’était pas le genre à confectionner des biscuits et des gâteaux. Le gamin mal fagoté qu’elle avait rencontré sur le terrain de jeux ne mangeait, par exemple, quasiment jamais de sucreries. Lily se rappela qu’elle ramenait parfois quelques caramels pour qu’ils les dégustent ensemble quand ils se retrouvaient tous les deux.  

Puis Lily coucha Harry, bien plus paisible qu’au moment de sa sieste. Elle rejoignit ensuite Severus dans le salon et lui demanda de lui raconter sa journée avec ses élèves.

- Slughorn a fait de mes élèves des limaces, dit-il sur un ton amer.

- Qu’entends-tu par limaces ? J’aimerais bien le savoir.

- Ils sont encore pires qu’avant ! lança Severus. Ils n’ont plus aucune jugeote, si tant est qu’ils en aient déjà eue !

Lily gloussa.

- Dis-moi, dit-elle entre deux rires. Comment te comportes-tu avec tes élèves ?

- Eh bien, comme avec n’importe qui, répondit Severus en haussant les sourcils.

- Je vois… Tu sais que tu as affaire à de jeunes enfants. Comment se comportent-ils avec toi ?

Severus prit quelques instants pour réfléchir.

- Ils se ratatinent dès qu’ils me voient…

- Je m’en doutais. Tu leur fais peur Severus, dit Lily en prenant un ton plus sérieux.

- Mais il faut bien qu’ils me respectent !

- Respectais-tu pour autant Mr. Lowood ?

Son ami perdit toute son assurance et son visage se contacta en une grimace. Mr. Lowood avait été l’instituteur de Severus à St Melchior. Cet homme tirait les oreilles de ses élèves, frappait leurs doigts avec une lourde règle et les humiliait. Severus avait été l’un de ses boucs émissaires pendant un an.

- Non, avoua-t-il. Je détestais cet homme.

- Alors tâche de ne pas lui ressembler.

- Et que dois-je faire ? demanda-t-il, un soupçon de sarcasme dans la voix.

Si Lily pouvait user de son influence pour améliorer les conditions d’apprentissage des plus jeunes à Poudlard, elle le ferait.

- Tu n’as pas besoin de revoir à la baisse tes exigences. Bien au contraire… Je suis certaine que tu as, parmi tes classes, des élèves qui ne demandent qu’à progresser. Sois patient avec eux, et avec le temps ils te témoigneront un véritable respect et même de la reconnaissance. Rappelle-toi des professeurs McGonagall, Chourave et Flitwick. Sont-ils laxistes ?

- Non, admit Severus. Mais je ne sais pas être… patient, gentil.

- Bien sûr que si ! s’écria Lily. Tu es adorable avec Harry et moi.

- Ce n’est pas pareil, réfuta Severus. Ton fils n’est qu’un bébé, et il est très calme. Toi… Eh bien… Tu es ma seule amie.

Lily effleura doucement avec la paume de sa main le bras de son ami. Sur ses lèvres se dessina un sourire empreint de sollicitude.

- Je suis certaine que tu en es capable, Sev. Et ce sera plus agréable pour toi, plus gratifiant.

Le jeune homme hocha la tête. Une graine avait été plantée dans l’esprit de Severus. Il n’avait plus qu’à la faire germer.

Puis ils discutèrent des derniers changements apportés à la décoration du salon par Lily. La pièce avait été métamorphosée et ne ressemblait plus au sinistre endroit où Lily avait trouvé refuge la nuit d’Halloween. La jeune femme n’avait pas encore terminé son œuvre. Elle souhaitait changer le papier peint jauni par des années de tabac fumé par Mr. Rogue. Mais elle ne savait pas comment s’y prendre.

- À quelle pièce t’attèleras-tu ensuite ? demanda Severus.

- Ta cuisine, mais ce ne sera pas un gros chantier.

- Ravi de l’entendre. Et après ?

- Le vestibule. Ce sera très rapide. Puis l’étage, si je suis encore ici.

- Tu es la bienvenue ici autant de temps que tu le souhaites… Une semaine, trois mois, dix ans.

La cohabitation avec Severus était loin d’être désagréable. Cependant, Lily n’imaginait pas rester à Carbone-les-Mines avec Harry. Elle ne voulait pas que son unique enfant grandisse dans cette ville sinistre, gangrénée par la misère. La jeune femme avait vu cette cité minière se dégrader au fil des ans, et son avenir ne serait pas radieux.

- Merci, Sev, dit-elle en caressant la main de son ami. Ça me touche.

- Je sais que tu partiras un jour… Et c’est normal. Ce sera peut-être mieux ainsi.

Lily se rappela alors les terribles mots qu’avait prononcés Sirius le matin même. Elle et Severus n’avaient pas discuté de cet échange houleux.

- J’ai sermonné Sirius après ton départ pour Poudlard. Sa conduite n’était pas justifiée. Et je suis désolée d’avoir été si froide avec toi ce matin… Je craignais que vous vous battiez tous les deux sous mes yeux.

- Je n’aurais pas porté le premier coup, assura Severus.

- Les derniers événements l’ont beaucoup secoué. Il croit que son devoir est de nous protéger, Harry et moi. Je l’adore, c’est un très bon ami…

Severus se renfrogna en entendant ces mots.

- Je sais… C’est assez étonnant compte tenu du passé, sourit Lily. Avec le temps, peut-être même des années, vous finirez peut-être tous les deux par trouver un terrain d’entente.

- Qu’il fasse des efforts, et je verrai, capitula son ami.

Lily esquissa un sourire et posa sa tête contre l’épaule de Severus.

- Je voulais aussi te dire que je ne suis pas une petite chose fragile.

- Je l’avais remarqué, dit-il. Tu n’as jamais eu ta langue dans ta poche.

- Donc, ne fais pas attention à ce que dit Sirius. Je ne compte pas te laisser tomber quand Harry et moi recommencerons une nouvelle vie. Sirius ne m’éloignera pas de toi, car tu es, toi aussi, mon ami.

Elle pensait sincèrement ce qu’elle disait. En dépit de ce qu’il avait fait, Lily tenait à Severus.

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