Et si...

Harry Potter - J. K. Rowling
F/M
Gen
G
Et si...
Summary
La nuit du 31 octobre 1981, Lord Voldemort épargne la vie de Lily Potter, mais échoue à tuer le jeune Harry. Devenue veuve, Lily est contrainte de se cacher avec son fils chez le responsable de la mort de son époux, Severus Rogue. Pour se racheter, le mangemort repenti fait la promesse à Lily de protéger le jeune Harry Potter, en dépit des rancunes passées.******Tous les personnages et l'univers décrit appartiennent à J. K. Rowling. Tous Droits Réservés.
Note
WARNING: This fanfiction is available in English on my profile under the name of If...A new chapter every TuesdayATTENTION: Cette fanfiction est disponible en anglais sur mon profil sous le nom de If...Un nouveau chapitre tous les mardis.
All Chapters Forward

Un sort pire que la mort

Une légère fumée s'échappa de la cheminée, et Lily sursauta. Ce qui ne manqua pas d'effrayer Pelote qui se cacha dans un coin. Quelqu'un tentait de les contacter, et Lily espérait qu'on leur donnerait de bonnes nouvelles.

- Severus ? Lily ? Vous m'entendez ? Il y a quelqu'un ?

C'était Dumbledore.

- Parlez, Dumbledore. Nous vous entendons, déclara Severus, qui s'était agenouillé près de la cheminée.

Lily quitta le rebord de fenêtre et rejoignit son ami.

- Bien, les nouvelles ne sont pas bonnes, annonça Dumbledore, d'une voix préoccupée.

Le cœur de Lily se mit à battre très fort dans sa poitrine. Elle redoutait plus que tout les mauvaises nouvelles. C'était bien une chose à laquelle elle ne pourrait jamais s'habituer.

- Les Londubat ont été retrouvés il y a quelques heures, reprit d'une voix grave le directeur de Poudlard.

Il s'arrêta de parler quelques instants, et prit une grande inspiration.

- Ils ont été retrouvés vivants dans une bourgade au nord de Londres, et ont été transportés à Ste Mangouste.

Vivants, c'était déjà ça, pensa Lily.

- Ils sont malheureusement dans un état très préoccupant, ajouta Dumbledore. Il ne fait aucun doute qu'ils ont été torturés durant plusieurs jours par leurs tortionnaires.

L'estomac de Lily se souleva.

- Pour l'heure, nous ne savons pas s'ils s'en remettront, s'ils garderont des séquelles. Mes sources m'ont informé que Frank et Alice Londubat avaient très certainement enduré le sortilège Endoloris plus qu'aucun humain ne pourrait le supporter. Ils ont été retrouvés par certains de leurs collègues qui n'ont même pas réussi à les interroger.

Les yeux de Lily s'embuèrent. Le sortilège Endoloris était sans doute l'un des plus terribles maléfices. La victime, qui le recevait, subissait une douleur insupportable. Être frappé une seule fois par ce maléfice était une épreuve, mais elle n'imaginait pas qu'on puisse l'endurer durant des heures, et même pendant plusieurs jours.

- Les Aurors se sont bien évidemment lancés à la poursuite des quatre mangemorts. Il s'agit bien des Lestrange, mais l'autre mangemort nous est complètement inconnu. Il s'agirait d'un homme, très jeune.

Lily adressa un regard soucieux à Severus. Pouvait-il s'agir de l'un de ses amis? Mulciber, ou bien Avery ? Wilkes avait été tué l'an dernier.

- Un autre membre de l'Ordre a également disparu, Caradoc Dearborn, annonça Dumbledore. Il n'a donné aucun signe de vie, ces derniers jours, alors que nous avions besoin de lui. Cela m'inquiète beaucoup.

Lily se rappelait Caradoc. C'était un sorcier barbu, très agréable, qui avait l'âge d'être le père de Lily et de James. Il avait offert à la naissance Harry plusieurs couvertures brodées pour leur fils. Il avait toujours souhaité protéger les plus jeunes recrues de l'Ordre, et n'avait jamais craint de défier le moindre mangemort.

- J'ai néanmoins d'autres nouvelles. Alastor Maugrey a neutralisé Igor Karkaroff, que vous connaissez bien, Severus.

Severus hocha la tête.

- Alastor le cherchait depuis six mois, mais il s'était caché. Il a pu l'attraper alors qu'il tentait de fuir vers l'étranger.

- Pourquoi ne l'a-t-il pas tué ? demanda Lily. Maugrey a éliminé quelques mangemorts ces derniers mois.

- Igor est un trouillard, répondit Severus, sur un ton coupant.

- Eh bien, j'imagine qu'Alastor a pensé qu'il nous fallait quelques mangemorts vivants pour dénoncer les autres. S'il est tel que vous le décrivez, Severus, alors le Magenmagot lui proposera certainement un arrangement. Ah ! Oui, j'oubliais, Severus. N'ayez aucune crainte vous concernant, j'ai plaidé votre cause. Vous ne serez pas inquiété. Il n'y aura même pas de jugement.

Lily ne s'était pas projetée aussi loin. Bien sûr que les mangemorts arrêtés seraient jugés et envoyés à Azkaban. Et Severus avait pris la marque, avait servi Voldemort. S'il n'avait pas changé de camp, il aurait eu pour geôlier des Détraqueurs. Cette perspective l'horrifia, et machinalement elle pressa la main de Severus. Celui-ci fut surpris par ce contact. C'était la première fois que Lily le touchait depuis son arrivée chez lui.

- Nous n'en sommes pas encore là, tempéra Dumbledore, sans avoir vu le geste discret de Lily. Lord Voldemort n'a disparu que depuis quatre jours, et beaucoup de ses partisans sont recherchés. Je suis même certain que nous aurons des surprises en apprenant la véritable allégeance de personnes que nous respections jusqu'à maintenant. Notre plan ne change pas. Vous restez toujours ici.

Le directeur mit fin à la communication, et Lily se sentit désemparée. Elle dépendait seulement de Dumbledore pour recevoir les informations venant du monde extérieur. Severus et elle ne pouvaient même pas lireLa Gazette du sorcier, car même les hiboux pouvaient être considérés comme suspects, et servir d'espions. Elle avait même l'impression que le fondateur de l'Ordre ne leur disait pas tout, qu'il passait sous silence certaines nouvelles.

- As-tu une idée de l'identité du quatrième mangemort ? demanda Lily à Severus.

- Non. Je connais les Lestrange, car c'est Lucius Malefoy qui m'a introduit devant le Seigneur des Ténèbres. Ils sont liés... Bellatrix est la belle-sœur de Lucius. Je sais de quoi ils sont capables... S'ils se sont acharnés comme ils l'ont fait, c'est qu'ils voulaient soutirer des informations aux Londubat. Et visiblement, ils ne savaient rien.

- Tu ne connais donc pas tous les partisans ?

- Non. Le Seigneur des Ténèbres ne mettait pas tous ses œufs dans le même panier. Je connais Igor Karkaroff, car nous avons sensiblement le même âge. Il est un peu plus âgé que moi. Je sais qu'il a participé à des séances de torture sur des Moldus. C'est d'ailleurs pour cela qu'il était recherché. Il avait été clairement identifié.

- Torturer des Moldus, répéta Lily avec dégoût.

Était-ce seulement pour s'amuser ? Se faire la main en attendant d'avoir des victimes un peu plus coriaces ? L'horreur dont étaient capables Voldemort et ses disciples l'écœurait profondément. La même petite voix persistait à lui dire que Severus n'avait pas fait qu'espionner.

- Lily, dit douloureusement Severus, qui voyait l'effroi sur le visage de la jeune femme.

- L'idée que tu aies pu côtoyer ces monstres, ces cinglés m'est insupportable, Severus. Je sais que j'avais promis de ne te faire aucun reproche, mais plus j'en apprends, plus j'éprouve de la...

C'était le mot répugnance qu'elle voulait prononcer. Elle ne voulait pas blesser Severus, et à la fois elle souhaitait lui montrer à quel point ses agissements passés l'horrifiaient. Elle imaginait des choses terrifiantes. Severus ne bougeant pas le petit doigt et se délectant de spectacles ignobles, tels que des séances de torture, des exécutions.

- Lily, je te jure que je n'ai jamais torturé, ni même tué qui-que-ce-soit.

- As-tu regardé ? demanda-t-elle avec empressement.

Severus baissa les yeux. Cela voulait tout dire.

- Je... Je regrette tellement.

Elle avait envie de le gifler. Comment avait-il pu croire que devenir un mangemort ne ternirait pas son âme ?

- Je veux tout savoir, Severus, déclara-t-elle avec froideur. Toutes les fois où tu as été impliqué dans des crimes effroyables, de près ou de loin. Je veux savoir quand tu as été le témoin, le complice d'actes ignobles sur des innocents.

Severus s'assit dans son fauteuil et prit sa tête entre ses mains. Lily avait visé juste, il ne lui avait pas dit toute la vérité.

- J'ai partagé certaines de mes connaissances avec le Seigneur des Ténèbres, commença Severus. Tu l'ignores sans doute, mais au cours de ma scolarité à Poudlard j'ai découvert plusieurs sortilèges de magie noire... Te rappelles-tu la fois où j'ai blessé Potter à la joue ?

Lily s'en souvenait. C'était le jour où Severus l'avait insultée de sale petite Sang-de-Bourbe. James avait saigné, mais la blessure avait été superficielle. Il n'avait gardé aucune cicatrice.

- C'était un maléfice sur lequel je travaillais. J'étais obsédé par les forces obscures. Je rêvais de renommée, de puissance, de pouvoir... La magie noire me fascinait, et créer des sortilèges me donnait l'impression d'être invincible, important. Je le faisais en secret, mais inconsciemment j'espérais qu'on le découvre pour qu'on m'admire. Ce maléfice, avec lequel j'ai blessé Potter, n'était qu'aux prémices de son élaboration. Je ne le maîtrisais pas encore, mais j'étais convaincu que je pouvais faire de lui un maléfice très dangereux, qui aurait attiré vers moi le respect et l'admiration.

Lily l'écoutait sans ciller. Elle voulait la vérité, mais elle savait qu'elle pouvait être douloureuse, tranchante et parfois insupportable.

- J'y suis parvenu, poursuivit-il. Le maléfice ne produisait pas que des entailles superficielles. Il infligeait de terribles blessures. Il pouvait même sectionner des membres, des bouts de chair, provoquer d'abondantes hémorragies jusqu'à ce que mort s'en suive. Tout cela dépendait de la conviction, de la force qu'on y mettait. Je m'exerçais sur des veracrasses, des pantins... J'ai enseigné ce sortilège au Seigneur des Ténèbres. Il le trouvait brillant. Et je pense que c'est grâce à lui que j'ai obtenu la marque. Par la suite, quelques-uns de ses partisans l'ont appris et l'ont utilisé. Lily, je suis responsable de la mort de plusieurs personnes en fournissant les armes à leurs meurtriers.

La sorcière avait la nausée, comme la fois où elle avait appris la mort de Benjy Fenwick. Son corps avait été retrouvé démembré, en petits morceaux. Était-ce ce maléfice qui avait provoqué sa mort ? On lui avait rapporté que les circonstances de son trépas avaient été un véritable carnage sanglant.

- J'ai fourni des potions, notamment des poisons, reprit Severus. Pour interroger, infliger des souffrances...

Lily avait l'impression d'être en plein cauchemar. Mais à quoi s'attendait-elle au juste ? Que Severus ait passé son temps à espionner en buvant des bièraubeurres dans des tavernes ? C'était ridicule !

- J'ai assisté à des séances de torture, et je n'ai rien fait pour les arrêter. J'ai vu des gens mourir, et je n'ai rien fait pour les sauver.

L'homme, qui avait été son meilleur ami, avait donc bel et bien été le complice d'actes atroces. Il avait nourri un monstre en partageant son savoir, il avait été le témoin de barbaries...

- Si j'avais su, Lily... jamais je ne l'aurais rejoint. J'étais perdu à l'époque...

Quel âge avait-il à l'époque ? Dix-huit ans ? Il avait décidé de rejoindre le mal incarné, et elle avait pris la voie de la lumière. Pouvait-elle le comprendre ? Non, mais Lily essayait. L'enfance de Severus avait été rude, et son adolescence à Poudlard n'avait pas été douce non plus. Elle l'avait pourtant mis en garde à plusieurs reprises, mais il avait refusé de l'écouter.

- Ce n'est pas faute de t'avoir prévenu, Severus, répondit Lily, fatiguée.

Ses remords étaient sincères, Lily n'en doutait pas. Mais que valaient les remords d'un renégat face aux souffrances d'innombrables victimes ? Lily en faisait partie. A cause de Severus, son mari était mort et une épée de Damoclès pesait au-dessus de la tête de son fils et la sienne.

- Je sais, j'aurais dû t'écouter. Il y a tellement de choses que j'aurais dû faire et te dire. Je ne mérite qu'Azkaban.

Lily, livide, était toujours debout, alors que Severus était prostré dans son fauteuil. On aurait dit d'une bête blessée, et non d'un criminel. Severus, tel qu'il était à présent, n'avait rien d'un mangemort sans cœur et sans morale. Il n'avait rien du sorcier puissant sans état d'âme qu'il avait rêvé devenir. Il n'était qu'un jeune homme de vingt-et-un ans qui prenait peu à peu conscience de tous les mauvais choix qu'il avait pu faire. Et malheureusement pour lui, il ne s'agissait pas de simples erreurs de jeunesse.

- Non, Severus.

Personne ne méritait de finir derrière les sombres et froides grilles d'Azkaban. Lily en était convaincue. Severus ricana, d'un petit rire presque fou.

- Vraiment ?

- Les Détraqueurs sont les matons les plus abjectes qui puissent exister, répondit Lily, impassible.

- Justement, c'est tout ce que je mérite, assura Severus, un rictus amer aux lèvres.

- Non, tu deviendrais pire que tu ne l'es déjà en allant là-bas. Tu sais bien que les Détraqueurs se nourrissent exclusivement des souvenirs heureux, de ce qu'il y a de meilleur en chacun de nous. En étant enfermé là-bas, tu finirais par perdre tout ce qu'il y a de bon en toi.

- Parce que tu crois qu'il y a encore quelque chose à sauver chez moi ? dit-il sur un ton à la fois ironique et irrité. Tu as entendu ce que je t'ai raconté ? Des gens sont morts, ont souffert par ma faute.

- Si tu n'étais pas entièrement mauvais, tu ne te serais jamais tourné vers Dumbledore, tu ne l'aurais pas informé que nous étions en danger, tu n'aurais pas espionné pour lui, tu n'aurais pas trahi en secret Voldemort, tu n'aurais pas risqué ta vie pour nous sauver, tu ne nous aurais pas emmenés ici, Harry et moi, tu ne t'occuperais pas de mon fils et nous n'aurions pas cette conversation.

Ses yeux noirs la dévisageaient d'une étrange façon.

- Si j'ai fait ça, Lily, c'est pour toi. Je ne suis pas altruiste, contrairement à toi. Tu le sais bien.

- Tu crois que j'ai rejoint Dumbledore par pur altruisme, Severus ? Je suis une née-moldue, Sev. Les personnes comme moi ne sont pas très aimées par Voldemort et ses partisans. Si j'ai choisi l'Ordre, Severus, c'était pour qu'aucun né-moldu – comme moi – ne vive dans la peur, dans la crainte de mourir. J'ai toujours détesté la méchanceté, la brutalité et la magie noire. J'ai choisi Dumbledore parce qu'il était le seul à prôner un monde dans lequel chacun pourrait vivre en sécurité, parce qu'il ne véhiculait aucune haine.

Elle s'arrêta quelques instants.

- Tu as changé de camp parce que tu es capable d'éprouver des sentiments, tu es capable d'éprouver de l'amour. C'est un point de départ. Crois-tu que si tu passais des années à Azkaban – et peut-être même ta vie entière – tu deviendrais une meilleure personne, Sev ? En quoi cela servirait-il à qui que ce soit ? Personne ne devient meilleur au contact des Détraqueurs, absolument personne. Regarde ceux qui y sont envoyés pour des délits mineurs, tels que des vols. Crois-tu qu'ils deviennent meilleurs aux mains des Détraqueurs ? Crois-tu qu'ils ne recommencent pas ? Non, Severus. Quand ils ont la chance de quitter cette prison, ils ne sont plus que l'ombre d'eux-mêmes. Leurs cœurs sont desséchés, gorgés de noirceur, car les Détraqueurs ont pris tout ce qu'il y avait de bon, d'heureux en eux.

Il l'écoutait attentivement, bouché bée. Une faible lueur d'espoir brillait dans ses yeux.

- Tout le monde n'est pas capable d'éprouver des remords, ni même la volonté de se repentir. Pour autant, est-ce une bonne idée d'envoyer des criminels là-bas ? Crois-tu qu'une Bellatrix Lestrange se départirait de tous ses vices en y étant enfermée ? Bien sûr que non ! Elle deviendrait encore plus folle, sadique et perverse après y avoir séjourné. Azkaban punit, oui, mais enferme des bombes à retardement. La mort, à côté, est un sort bien moins terrible. Je ne te souhaite pas d'y être enfermé, je ne le souhaite à personne d'ailleurs. Azkaban n'est rien d'autre qu'un garde-manger pour Détraqueurs, dont personne ne sait quoi faire.

Lily avait quasiment parlé d'une traite. Elle n'avait pas défendu ses idéaux depuis des mois, et le cas de Severus lui avait rappelé à quel point Azkaban était certainement l'endroit le plus terrible en ce monde. Severus avait tort de penser qu'il ne méritait que d'être envoyé là-bas pour ses exactions passées. Cela aurait été – d'après Lily – choisir la voie de la facilité, et annihiler toute chance pour lui de se repentir pour de bon. Le chemin de Severus, vers la lumière, serait long et périlleux, mais il devait en être ainsi. Lily ne le laisserait plus jamais emprunter la mauvaise route, celle de la perdition.

- Tu as toujours été obsédée par les Détraqueurs, déclara Severus. Ils te terrifiaient quand nous étions enfants, alors que nous n'en avions jamais vus.

- Il faut croire que tes récits étaient éloquents, répondit sur un ton ironique Lily. Ils semblaient te fasciner.

- Non, loin de là, ricana Severus. Quand j'étais petit, ma mère me disait qu'elle me livrerait aux Détraqueurs si je faisais des bêtises. Elle n'était pas sérieuse. J'imagine que tous les parents sorciers disent cela à leurs enfants pour qu'ils leur obéissent.

Lily et James n'avaient jamais dit cela à leur fils. Harry, en quinze mois d'existence, n'avait pas eu l'occasion de faire beaucoup de bêtises. Mais elle était certaine qu'elle et James n'auraient jamais proféré une telle menace, et qu'elle ne le ferait jamais.

Lily avait peu de souvenirs de la mère de Severus. Ils se ressemblaient physiquement. A Carbone-les-Mines, Mrs Rogue restait chez elle et sortait peu. Lily l'avait quelquefois croisée à l'épicerie avec sa mère. Mais Lily l'avait surtout vue sur le quai de la voie 9 ¾ à King's Cross. Elle était la seule à accompagner son fils, et la seule à venir le chercher. La sorcière se rappelait une femme à l'air revêche, au teint cireux et aux cheveux noirs coiffés en un chignon bas, un peu lâche. Severus avait hérité de sa mère ses yeux noirs comme le charbon. Dans les souvenirs de Lily, le regard de Mrs Rogue était éteint, triste.

- Tes parents ne te racontaient pas des histoires quand tu n'étais pas sage ? demanda Severus, un sourire amusé sur les lèvres.

- Le Croque-mitaine, murmura en souriant Lily.

Mais le Croque-mitaine n'existait pas.

Forward
Sign in to leave a review.