dancing in the moonlight

Harry Potter - J. K. Rowling
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dancing in the moonlight
Summary
Quand Alice et Frank commencent à sortir ensemble, leurs amis se voient dans l'obligation de se fréquenter également. Mais est-ce une si mauvaise chose ? Et si Remus n'était pas aussi invisible qu'il le pense ? Et si James n'était pas si insupportable que Lily le croit ? Et si Sirius se rendait compte qu'il peut encore être surpris ?
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La première note

        La maison des Potter s'était rapidement remplie d'adolescents en proie à la joie qu'une soirée peut apporter à cet âge-là. Quelques-uns d'entre eux dansaient avec entrains sur une musique que Sirius venait de mettre. Celui-ci tenait James par les épaules en chantant pendant que Frank les regardait en riant. Peter tentait, tant bien que mal, de faire la conversation à Dorcas. Marlène quant à elle rejoignait la cuisine pour se servir un nouveau verre.

Devant la maison, trois amis se tenaient droits comme des piquets, appréhendant leur entrée. Alice, Remus et Lily savaient qu'ils devaient prendre leur courage à deux mains et rentrer mais une légère angoisse les poussait à rester figés dans la nuit, la musique effleurant leurs oreilles et le froid d'octobre caressant leurs joues.

 

« Il n'y a pas de raison que ça se passe mal. Non ?

- Je suis sûr que non.

- Qu'est-ce qui pourrait mal se passer ?

- D'après mon père, un certain nombre de choses.

- Remus s'il te plaît n'en rajoutes pas ! Alice je suis persuadée que tout ira bien. Mais il faut qu'on rentre. Frank doit se demander ce que tu fais.

- Tu as raison Lily ! Tout ira bien. On y va ! »

 

Et Alice, prise d'un élan soudain, avança vers la porte d'entrée.

Remus et Lily s'échangèrent un dernier regard pour se donner du courage, puis suivirent leur amie.

Ils franchirent finalement la porte et se retrouvèrent aussitôt assaillis par le bruit, les odeurs, la vie.

 

        Il y avait un charme discret, propre à la jeunesse, qui flottait dans l'air. Tout pourrait être différent, les murs pourraient être bleu, les invités moins nombreux, la musique plus douces, que ce parfum resterait inchangé. Il y avait dans la fougue de vivre des jeunes gens quelque chose d'immatériel, d', quelque chose dont on perd la description quand on quitte cet âge. Qu'est-ce qui pourrait bien arrêter la grisante euphorie qui s'emparait des jeunes fêtards dans cette nuit encore jeune, dans cet hiver lointain ? Quand l'aube n'est que future et le plaisir vibrant ? Que tout est bien loin des préoccupations qu'impliquera un jour une vie adulte ? Pour le moment ils se devaient de fermer les yeux pour vivre. On a bien trop de temps pour les malheurs. L'insouciance mourra bien vite et les dragons de l'âge détruiront les châteaux de l'enfance avant qu'on ne s'en rende compte. Dansons donc. Dansons même si la musique se meure. Il n'y aura jamais rien de meilleur.

Frank, perdu entre les blagues de James et le rire de Sirius, aperçus Alice et se dit alors qu'elle illuminait la pièce.

 

« Elle est arrivée ! Venez ! Ça me ferait plaisir que vous la rencontriez.

- Franky on est dans le même lycée tu sais ?

- Arrêtes un peu Sirius tu sais très bien ce que je veux dire ! »

 

James sourit à Frank et lui donna une petite tape sur l'épaule avant d'avancer avec lui jusqu'à la jeune fille. Sirius attrapa Peter par le bras pour le faire venir aussi, libérant ainsi Dorcas du supplice auquel elle était soumise depuis vingt longues minutes.

 

        La foule se décalait sur leur chemin. Lily vit rapidement que Potter approchait et tenta alors de fuir mais c'était sans compter sur Remus, qui la retenu fermement avant de lui lâcher un regard noir. Hors de question que je me retrouve seul dans cette situation. Il regardait Sirius avancer droit vers eux. L'adolescent se dit alors qu'il avait l'air de marcher au ralentit, comme dans un film. Non. Il ne pouvait pas se retrouver aussi près de lui, il allait forcément perdre ses moyens et être ridicule. Finalement il se demanda pourquoi il avait retenu Lily au lieux de fuir avec elle. Son amie du sentir l'angoisse qui brulait son corps car elle lui prit la main.

Black, lui, brûlait d'un tout autre sentiment. Bien sûr qu'il avait vu au côté de la copine de Frank ce fameux garçon, Remus Lupin.

 

Comme de la lave dans les veines.

Comme un orage sous le soleil.

Comme un feu sur de la glace.

 

Tous ses sens étaient, soudainement, troublés. Il semblait différent des autres personnes qui l'intéressaient en générales, peut-être moins impressionnable et plus impressionnant. Il ne savait pas encore de quelle façon il l'intéressait, mais il voulait le connaitre.

 

Un ami ?

Un amant ?

Un confident ?

Un peu des trois ?

 

Depuis quelques jours l'esprit de Sirius était un pays dont Remus était roi.

 

Qu'est-ce que je veux de toi ?

Que pourrais-tu vouloir de moi ?

 

James le fit sortir de sa rêverie en lui assénant un léger coup de coude qui le fit grogner. Frank, un sourire idiot sur le visage, se pressa de faire les présentations. Alice salua timidement le petit groupe, tandis que Lily et Remus se contentèrent d'un sourire crispé.

 

« Et bien Evans je t'ai connu plus causante !

- Oh James, toi en revanche tu restes fidèle à l'abruti que tu as toujours été à ce que je vois.

- Eh c'est vraiment pas très correcte d'insulter son hôte !

- Je t'en prie mets moi à la porte : je n'attends que ça ! »

 

James ria doucement, loin d'être vexé.

 

« Et si on prenait une bière pour enterrer la hache de guerre Evans ?

- Il m'en faudra plus d'une pour te supporter Potter.

- Ma chère Lily, commença alors théâtralement Sirius. Comment crois-tu que nous fassions nous autres pour encaisser les blagues douteuses de ce pauvre James à longueur de journée ? »

 

Comme s'il dévoilait un secret bien gardé, il poursuivit en chuchotant :

« L'alcool et la drogue. Ne jamais être maitre de son esprit sous peine d'avoir de violentes envies suicidaires. »

 

Lily laissa ses lèvres dessiner un sourire en coin, alors que James faisait mine d'être outré par « l'aveu » de son meilleur ami.

Sirius, qui pour ajouter à son jeu s'était rapproché de la jeune fille, aperçu finalement la main de Remus dans celle de Evans. Il osa alors, pour la première fois, croiser le regard du garçon. Un regard ambré, presque irréel, presque apeuré. Un de ces regards qu'on aimerait ne pas oublier, auquel on aimerait rester attaché.

 

Juste un peu plus,

juste un peu plus longtemps,

juste un peu plus fort.

 

C'était une rencontre. Une découverte. La première note d'une partition ?

C'était ce frisson apporté par un vent nouveau. L'attrait d'un mystère à déchiffrer.

Un interdit ? Peut-être.

 

Puis il fronça les sourcils avant de se reculer.

Remus, à cet instant, serra un peu plus fort la main de son amie. Il avait l'impression de trembler, et le regard que Sirius venait de lui lancer n'améliorait pas son état. Il a l'air de me détester. Peut-être aurait-il dû parler ? Sans doute le brun était des gens qui ne supportent pas la timidité. Remus ne voyait pas d'autre explication à ce regard. Ou alors c'étaient ses vêtements ? Sa cicatrice ? Il se sentait si laid quand il regardait le monde autour de lui. Quand il regardait Sirius. Mais de la réalité, il était bien loin.

 

« Bon venez je vais vous montrer où sont les victuailles. »

 

Lily jeta un regard à Alice mais son amie s'était déjà éloignée avec Frank. Ils parlaient et riaient. Lily se dit alors que ce qu'elle voyait compensait largement le fait de devoir supporter James Potter durant quelques heures. Elle le suivit donc jusqu'à la cuisine en tirant Remus par la main, comme un enfant qu'on a peur de perdre.

Sirius et Peter fermaient la marche. Ils étaient un peu éloignés et le bruit couvrait leurs voix, le brun en profita pour demander à son ami s'il savait que Lily et Remus sortaient ensemble.

 

« J’crois pas que ce soit le cas. Pourquoi tu penses ça ?

- Ils se tiennent la main. »

 

Peter se contenta d'hausser les épaules.

 

        Peter était aussi invisible qu'il était bruyant. Il manquait parfois de tact, souvent de délicatesse et, le plus clair du temps, de discrétion. Il riait fort, était maladroit et peu à l'aise avec son propre corps. Mais ce que personne ne semblait remarquer, c'était son sens de l'observation. Avant de devenir ami avec James et Sirius il était, aux yeux de tous, totalement invisible et alors il observait. Il regardait les gens, comment ils se comportaient. Il essayait de déduire leur relation, leurs envies, leurs secrets. Il avait développé un certain don pour cela et il le savait. Par exemple il avait deviné depuis longtemps que sa cousine et Black entretenaient une relation qui avait dépassé le stade de la simple amitié. Il avait alors assez vite remarqué que Sirius posait sur Remus un regard particulier et l'intérêt qu'il portait à la relation entre le châtain et la jolie rousse ne faisait que confirmer son hypothèse. Certes, ce n'était qu'une simple question, mais Peter savait qu'il n'était pas celui vers qui Sirius se tournait habituellement pour se renseigner sur quelqu'un. En général il demanderait directement aux concernés ou bien à James, Marlène ou même Frank, mais pas à lui, pas à ce bon vieux Peter. S'il lui avait posé la question, à lui, c'est que celle-ci devait vraiment le démanger, au point de ne pouvoir attendre. Il n'aurait pas cru que Remus Lupin serait du genre à intriquer Sirius.

Remus attrapa la bière que James lui tendait.

Perdre un peu de raison semblait être le meilleur des plans pour ce soir. Il n'avait bu qu'à de rares occasions mais il lui semblait que c'était une bonne idée de retenter l'expérience maintenant. Lily regardait prudemment au fond de sa bouteille avant de la porter à ses lèvres sous le regard attentif de James.

Une nouvelle musique démarra et Marlène arriva. Elle salua brièvement les deux amis avant de se tourner vers Sirius pour lui demander d'aller danser. Il lança un bref coup d'œil à Remus avant d'accepter.

 

 


 

 

 

        Au milieu des danseurs, depuis le centre de la piste, entre les bras de Marlène, il le regardait.

 

Il le regardait.

 

Il le regardait.

 

Étrange découverte pour quelqu'un empli d'orgueil, que de s'apercevoir qu'une partie de nous se cachait en un être si discret. De se découvrir un désir si puissant, une curiosité si grande.

Étrange découverte pour quelqu'un empli d'orgueil, que de se découvrir en l'autre.

Il savait depuis longtemps qu'il aimait autant les garçons que les filles, ce qui venait de se libérer en lui était plus profond. Plus important.

 

Il le regardait.

 

Il le regardait.

 

Il le regardait.

 

Malgré la danse, malgré Marlène, malgré ces mains qui le crassaient discrètement de la nuque aux avant-bras.

 

Il le regardait.

 

Il le regardait.

 

Il le regardait.

 

De sa chemise trop grande, de ses yeux perdus, de ses lèvres entrouvertes, il le regardait. Il regardait sa beauté, son inexplicable magnétisme, sa douceur.

 

 

 

Il le regardait.

 

 


 

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