
Avant que la musique ne commence
« Arrête Pétunia ! Je n'y vais pas pour boire et tu le sais très bien !
- Moi ce que je dis à maman c'est qu'elle ne devrait pas te laisser y aller ! On sait tous comment sont Potter et sa bande ! Je te jure maman c'est pas une bonne idée qu'elle aille à cette soirée !
- Mais bon sang ! Maman tu peux lui dire d'arrêter s'il te plait !
- Ma chérie j'ai déjà dit à ta sœur qu'elle pouvait y aller. Remus va arriver d'une minute à l'autre et en plus j'ai totalement confiance en elle. C'est adorable que tu t'inquiètes comme ça pour elle mais tu n'as pas à t'en faire. Lily est sérieuse et une petite fête ne lui fera pas de mal.
- Oh mais maman elle ne s'inquiète pas pour moi ! Elle veut juste me pourrir la vie !
- N'en rajoute pas Lily. Je t'ai dit que tu pouvais y aller alors ne remets pas de l'huile sur le feu. Va plutôt te préparer, il ne faudrait pas faire patienter ce charmant Remus. »
Pétunia remonta les escaliers avec colère avant de claquer la porte de sa chambre. Blanche Evans ria doucement.
« Un jour vous en rigolerez. Je sais que tu ne me crois pas, que tu penses que vous ne pourrez jamais vous entendre mais je te jure qu'un jour ça ira mieux ma chérie. Vous vous rendrez compte à quel point vous êtes toutes les deux merveilleuses et alors ça ira mieux.
- Tu sais... j'aimerais te croire maman... »
Blanche prit tendrement sa plus jeune fille dans ses bras réconfortants et lui déposa un baiser sur le front.
« Et sinon... Remus et toi passez beaucoup de temps ensemble...
- Oh maman ! Par pitié non ! »
Remus se regardait dans le miroir de sa chambre. Qu'est-ce qu'on porte à une soirée ? Est-ce qu'il fait plus chaud dans ce genre de moments ? Si oui, il ne devait pas mettre de pull, ce serait encombrant. Mais s'il avait froid ? Il pourrait toujours gardez sa veste. Il avait enfilé une chemise en flanelle qui jadis avait appartenu à son père. Elle était ouverte sur un t-shirt délavé et troué d'usure à certains endroits. Est-ce que cela se voyait beaucoup que cette chemise était trop grande ? Est-ce que cela se voyait beaucoup que ce t-shirt avait fait son temps ? Il aurait l'air ridicule entouré de tous ses jeunes aux vêtements impeccables. Au lycée il s'en fichait pas mal de ce à quoi il ressemblait, mais une soirée c'était nouveau pour lui. Il ne savait pas à quoi s'attendre.
Il jeta un œil à sa montre. Il devait partir. Il prit le livre qui trainait sur sa table de nuit et le glissa dans la poche intérieure de sa veste en jeans. Juste au cas où.
Il passa dans le salon pour dire à ses parents qu'il partait mais son père le stoppa dans son élan.
« Si tu ne dors pas là-bas et que tu veux rentrer, tu m'appelles. Je préfère être réveillé en pleine nuit plutôt que tu rentres à vélo dans le noir.
- Papa je suis grand et ce n’est pas si loin.
- C'est non négociable Remus Lupin. Tu m'appelles.
- D'accord.
- Dernier point : tu dis non à la drogue et tu ne bois pas plus que de raison.
- Papa...
- Je plaisante mon grand. Enfin je te fais confiance mais fait attention. Les gens peuvent être moins matures que toi.
- Tu ne nous ferais pas une petite déformation professionnelle là ?
- C'est ça rigole de ton vieux père ! Passe une bonne soirée.
- Bon, est-ce que je peux embrasser mon fils ou tu comptes te l'accaparer ?
- Mais Hope, je m'assure qu'il soit près à rentrer dans la partie la moins mesurée de la vie adolescente !
-Par tous les dieux ! Est-ce qu'on peut arrêter de faire comme si je partais pour la guerre ?
- Ah ça me fait penser ! S'il y a une bagarre tu t'éloignes aussitôt et tu m'appelles ! »
« T'es sûr que tu ne veux pas venir ?
- Oui certain.
- Je suis sûr que t'aimerais bien Reg'.
- Et moi je suis sûr que je suis bien mieux ici. Il y aura qui ?
- Aucune idée. James a dû inviter la moitié de l'école. Mais à coup sûr la moitié la plus cool !
- Ce que tu peux être arrogant quand tu t'y mets.
- Il faut t'y faire gamin : ton frère est une star vivante en les frontières de cette ville!
- Arrête de m'appeler comme ça espèce de chien !
- Mais qu'est-ce que c'est que ce langage Regulus Arcturus Black ! Tu souilles la noble lignée de tes ancêtres !
- Comme si la noblesse de notre maison t'intéressait.
-Et voilà que c'est la voix de Walburga qui passe la frontière de tes lèvres cher frère. »
Sirius sortit du buffet, qui ornait la salle de réception, quelques bouteilles et paquets de cigarettes.
« Tu sais qu'elle va s'en rendre compte ?
- Je vois ça comme un dédommagement, au même titre que la thérapie que je devrais leur réclamer.
- A choisir je pense que la thérapie serait plus utile.
- Et voilà que nos opinions divergent à nouveaux. »
Regulus haussa les épaules, résigné. Il regardait son frère mettre dans un sac de sport son butin. Par moment il voudrait avoir la liberté de Sirius mais ça lui passait vite. Pour rien il ne sacrifierait la satisfaction que ses parents éprouvaient à son égard et certainement pas pour des soirées et méfaits qui ne seraient plus que de vagues souvenirs d'ici quelques années.
Vraiment rien ? Non, il ne fallait pas y penser, c'était juste une folie. Rien de bien censé...
« Bon dernière chance ! Tu es sûr que tu préfères rester au manoir avec Walburga et son mari plutôt que venir t'amuser avec ton modèle vivant et ses amis ?
- Je crois que tu surestimes un peu ton rôle de frère.
- Mais je parlais de Pettigrow ! Qu'est-ce que tu vas t'imaginer ?
- Tu es sûr que des gens t'apprécient ? Parce que j'ai la vague impression que tu es un être particulièrement détestable.
- Oh Reg' ! C'est dans ces moments-là que je vois quelle bonne influence j'ai sur toi ! »
Ils entendirent le parquet craquer non loin, signalant l'arrivée imminente de la matriarche. Sirius envoya un théâtrale baiser à son frère avant de s'empresser de sortir. Quelques minutes plus tard Regulus entendit la moto de Sirius démarrer avant que le bruit ne disparaisse au loin.
« Bon sang il a encore piqué dans la réserve des grandes occasions ! Un jour je vais le tuer ! Oh mon prince heureusement que tu es né ! Ton frère n'est vraiment bon qu'à faire honte à cette maison ! »
« Oui j'ai fermé à clé le bureau de papa. Et oui tous les objets fragiles sont à l'abris. Maman t'as pas à t'en faire. On sera dix, voir quinze grand max. Oui moi aussi. Bisous. »
James reposa le téléphone sur la table basse qui lui faisait face. Il s'étira brièvement avant d'aller rejoindre Peter et Marlène dans la cuisine. Ils étaient tous deux en train de se battre avec un fut de bière retissant à se laisser installer. Elle était belle Marlène dans sa robe en soie rose. Peter avait, lui-aussi, fait des efforts considérables, et pour cause : il avait prévu d'inviter Dorcas à danser. James avait passé une bonne heure à le conseiller et à le coacher pour qu'il est toutes ses chances. Peut-être que cette fois Peter réussirait à séduire la jeune fille. De toute façon qui ne tente rien n'a rien.
« Alors James tu as quelqu'un en vue ce soir ? »
Sans trop savoir pourquoi c'est le visage de Lily Evans qui lui venu aussitôt en tête.
« Peut-être Lisa. Ça fait un moment qu'on se tourne autour mais j’suis pas sûr.
- Pourquoi ?
- Je sais pas Marny. Parfois on n'est pas sûr dans la vie. Est-ce qu'on a le droit d'hésiter dans ce monde moderne qui va à cent à l'heure ! Peut-être ai-je le droit de m'interroger, quand bien même cette fille est magnifique et intelligente, avant de me jeter dans le grand bain !
- On se calme l'artiste, je te demandais ça comme ça. Pas besoin d'en faire des tonnes. Je te demandais pas non plus de l'épouser avant minuit. »
« Je suis désolée que vous ayez à l'attendre comme ça. Je ne sais pas ce qui se passe mais elle s'est changée au moins dix fois. Alice chérie ! Remus et Lily attendent ! Elle ne devrait plus tarder. »
Madame Rhodes était de nature anxieuse. Alice n'arrêtait pas de parler du fait que chaque petit incident mettait sa mère dans des états hallucinants et qu'alors elle ne s'arrêtait plus de parler. De toute évidence la jeune fille n'exagérait pas car depuis que Lily et Remus avaient sonné à la porte de la charmante petite maison, ils étaient assaillis d’un flot de paroles interminable. Il était clair que devoir les faire attendre dans le salon mettait madame Rhodes dans un stress démesurée.
Les deux amis s'échangeaient alors des regards mi-amusés mi-gênés. Ils ne savaient pas quoi dire pour mettre à l'aise la mère de leur amie ou l'assurer que tout allait bien et qu'attendre Alice était devenue une habitude qui ne les dérangeait pas plus que ça.
Alice finie enfin par faire son apparition. Elle était, à n'en pas douter, magnifique. L'attente valait le coup. Quoi que, d'après Remus, Alice était toujours jolie. Ce soir pourtant, elle était resplendissante.
« Waouh Alice !
- Lily arrête je vais rougir... Non je rigole dis-moi à quel point je suis belle ce soir !
- T'es bête ! »
Madame Rhodes leva, indignée, les yeux au ciel.
« Je vais vous déposer en voiture, ce serait dommage d'avoir passé autant de temps à se préparer pour arriver transpirants et essoufflés à cause du vélo. On peut mettre vos vélos à l'arrière du pick-up.
- Oh ce serait super maman !
- Vous êtes sûr que ça ne vous dérange pas madame ?
- Oh pas du tout. Je dois vous avouez que ça m'angoisse un peu que vous fassiez le trajet à vélo et pourtant, ma fille en est témoin, je ne suis pas de nature inquiète. »