Dieu de la mort.

Harry Potter - J. K. Rowling Marvel Cinematic Universe The Avengers (Marvel Movies) Iron Man (Movies) Thor (Movies)
Gen
M/M
G
Dieu de la mort.
Summary
Briseur de sort était un de ces métiers où on peut dire qu'il faut se méfier des anciens dans une profession qui tue jeune. Harry blâmait pourtant sa chance Potter lorsqu'il fut éjecté de sa dimension, pour atterrir dans un monde où les dieux existent. Au moins, il pouvait offrir une bonne vie à son double. Et qui sait ? Peut-être même rencontrer son dieu favoris.
Note
Fic aussi postée sur ffnet. Les 5 premiers chapitres sont écris et seront posté ici aujourd'hui ou dans les jours qui viennent.
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Saint Mangouste.

 

Alvis s'arrêta devant une porte et s'accroupit devant Harry.

 

_ Okay, Champ'. Je vais juste parler avec la personne à l’intérieur et je ressort rapidement. Ne bouge pas de là et si quelqu'un t'importune, n'hésite pas à ouvrir la porte ou à hurler.

 

Le petit garçon hocha la tête, tout en tenant sa peluche tricératops contre lui. Celle-là s'appelait Diplo, parce qu'elle s'identifiait comme un diplodocus. Alvis n'avait pas cherché à questionner les méthodes de nommage de son neveu.

 

_ Oui, oncle Al.

 

Il se redressa, toqua deux fois à la porte, et entra sans attendre. À l'intérieur se trouvaient deux hommes. Le premier avait l'air plus vieux qu'il ne l'était et de manquer de beaucoup de sommeil. Il avait des cicatrices sur le visage et les mains et ses vêtements étaient vieux et rapiécés, bien que propres. Il était assis sur une chaise, au chevet du second homme. Ce dernier était dans une robe d'hôpital, dans laquelle son corps émacié semblait flotter. Ses cheveux longs étaient propres et peignés, et sa barbe avait clairement été taillée, ce qui le rendait à peu près présentable. Mais surtout, ses yeux gris-bleus brillaient de vie et la lueur de folie dont Alvis se souvenait dans le même regard, était nettement moindre, quasiment inexistante. Ne passer que moins de six ans à Azkaban, comparés aux douze du Sirius qu'il avait connu, lui avait laissé moins de séquelles. Cependant, ça ne voulait pas dire qu'il n'en avait aucune.

Remus se leva à moitié de sa chaise, une main dans la poche contenant sûrement sa baguette, alors que Sirius se tendait. Alvis eu un léger pincement au cœur en voyant leurs réactions, surtout Remus avec qui il était toujours en contacte régulièrement, avant. Il avait fait le deuil de Sirius depuis longtemps, et il comprenait que les deux hommes ne le connaissait pas ici. Il envoya ses émotions dans un coin de son esprit et inclina la tête vers eux.

 

_ Bonjour, Sirius, monsieur Lupin. Je suis Alvis Black Peverell, enchanté de vous rencontrer.

 

Remus se détendit un peu et se leva proprement pour lui tendre la main, qu'Alvis serra sans hésiter. Sirius le regardait toujours avec autant de méfiance.

 

_ Enchanté, et appelez-moi juste Remus.

_ Je n'ai jamais entendu parlé de vous, fit Sirius. Je le saurais s'il y avait un Black de ce nom.

 

Remus se tourna vers lui avec un air exaspéré.

 

_ Sirius, je t'ai dit que Lord Black était celui qui t'a fait libérer.

_ Je sais ça. Je sais aussi qu'il n'est pas sensé exister.

 

Alvis leva un sourcil, alors que ses lèvres tremblaient en réprimant un rictus amusé.

 

_ Je suis un bâtard et j'ai quitté l'Angleterre depuis un peu plus de vingt ans. Donc, ça ne me surprend pas que vous n'ayez jamais entendu parler de moi. Sachez juste que je suis un briseur de sort et le Lord Black actuel.

 

Il s'assit sur la seconde chaise au chevet de l'homme et leva un sourcil dans sa direction.

 

_ Bien sûr, si vous voulez du titre, je vous le donne volontiers, je n'ai pas de patience pour la politique.

 

Sirius eu l'air révolté et secoua vivement la tête.

 

_ Non, vous pouvez le garder, je n'en veux pas. Que faites-vous ici ?

_ Je suis venu voir comment vous alliez. Andromeda m'a dit que vous refusiez de prendre vos potions. Pourquoi ?

_ Je n'en ai pas besoin.

 

Il leva un sourcil, avant de visiblement le regarder de haut en bas.

 

_ Clairement.

 

Sirius lui rendit un regard noir avec un air buté.

 

_ Je n'en ai pas besoin, je veux juste voir Harry. Je ne sais pas où Dumbledore le garde, mais maintenant que je suis sorti, je peux m'occuper de lui.

 

Il le fixa avec surprise, avant de demander :

 

_ Andromeda ne vous a pas dit ?

 

L'homme se tendit, l'air soudainement inquiet.

 

_ Dit quoi ? Harry va bien ?

_ Oui, oui, il va bien. J'ai obtenu sa garde dès que je suis revenu dans le pays, il vit avec moi maintenant. Avant ça, il était chez son oncle et sa tante, du côté de sa mère.

 

Sirius se redressa et tangua, mais n'y prêta pas attention, trop occupé à s'exclamer :

 

_ Il était avec Pétunia ?! Elle haït la magie !

 

Il repoussa Sirius vers son oreiller en hochant la tête.

 

_ Je sais. C'est pour ça que j'ai obtenu sa garde.

 

Sirius cessa de se débattre faiblement et le fixa avec intensité.

 

_ Mais, il va bien ?

_ Il souffrait de malnutrition, et Dumbledore aurait dû l'emmener voir un briseur de sort dès la mort de ses parents, mais oui, il va bien. Il doit toujours prendre quelques potions nutritives, mais c'est tout.

_ Pourquoi un briseur de sort ?

_ Il avait quelques résidus de magie noire dans sa cicatrice, je les ai retiré et j'ai fais un rituel de purification.

 

Sirius hocha la tête. Il se méfiait toujours et Alvis savait qu'il ne le croirait qu'en voyant Harry de ses propres yeux, mais, au moins, il semblait accepter son explication pour le moment.

 

_ Je veux le voir.

_ Et je veux que vous preniez votre traitement. Mais, je suppose qu'on ne peut pas tout avoir dans la vie.

 

Sirius se redressa aussitôt, en colère.

 

_ C'est mon filleul !

 

En réponse, il se laissa aller paresseusement dans sa chaise.

 

_ Et c'est mon neveu. En obtenant sa garde, je me suis engagé à faire passer son bien être physique, mental et émotionnel en premier. Ce dont vous auriez dû vous souvenir cette nuit-là.

 

Sirius recula, comme frappé, face au rappel. Alvis poursuivit, implacable.

 

_ D'après Andromeda, vous avez des sautes d'humeurs et ne savez pas toujours quand et où vous êtes. Harry ressemble beaucoup à son père, donc les risques que vous les confondiez sont élevés. Je ne veux pas qu'il vous rencontre, alors que vous n'êtes pas assez stable pour le traiter comme sa propre personne, plutôt qu'une extension de son père. Je ne le mettrais pas non plus en danger d'être attaqué si vous avez une crise et perdez le contrôle de votre magie.

_ Je ne lui ferais jamais de mal !

_ Volontairement, non. Accidentellement, par contre ? Je préfère ne pas prendre le risque. Vous le verrez lorsque Andromeda donnera son feu vert, pas avant.

 

Sirius serra les dents, clairement en colère et frustré. Alvis se contenta de le fixer avec un air implacable, attendant qu'il cède. L'homme émit un grondement sourd de sa gorge, comme un chien en colère et sur le point de sauter à la gorge d'une proie, Alvis lui rendit le sien, beaucoup plus grave et dangereux, tout en laissant échapper un peu de son aura magique. Ça le surpris assez pour sortir de sa colère et se laisser tomber sur ses oreillers, défait. Il acquiesça faiblement.

 

_ Très bien, très bien. Je ferais ce que me dit Andy...

 

Alvis hocha la tête, satisfait.

 

_ Bien.

 

Puis, il sortit de son sac une photo non-magique et la lui tendit. Sirius l'accepta, perplexe, puis se figea en voyant qui était dedans. Harry se trouvait au premier plan, avec Hermione, les deux jouant aux échecs sur une table basse. Alvis, Andromeda et les adultes Granger se trouvaient derrière eux, assis dans des canapés et fauteuils.

 

_ C'est... Il a déjà tellement grandi...

 

Alvis hocha la tête.

 

_ Il aura bientôt sept ans, après tout.

 

Sirius détacha les yeux de la photo avec réticence et demanda :

 

_ Qui est la fille ? Et les deux adultes ?

_ La famille Granger, Hermione, la fille, est sa meilleure amie. Ils se sont rencontrés à l'école.

 

Il hocha la tête et se perdit de nouveau dans la photo. Alvis sourit doucement, avant d'en sortir deux autres. La première montrait Harry qui dormait sur le canapé d'Andy, Rexy serré dans ses bras. Et la seconde était d'eux deux en train de manger une glace dans un parc. Sirius les regarda comme si elles étaient le plus précieux des trésor. Il y avait aussi beaucoup de culpabilité dans son regard.

 

_ J'aurais dû être là, murmura-t-il. J'aurais dû prendre soin de lui.

_ C'est vrai. Cependant, ça ne veut pas dire que vous ne pouvez pas faire partie de sa vie maintenant. Vous devez juste aller mieux avant.

 

Sirius hocha la tête, plus fermement que lorsqu'il avait cédé. Puis, il eu un sourire doux-amer.

 

_ Je voulais le mien, vous savez. Lorsque Harry est né et que Lily l'a mis dans mes bras, j'ai eu cette envie irrépressible d'avoir le mien. Un bébé rien qu'à moi... J'allais les voir le plus souvent possible, pour m'occuper de Harry, jouer avec lui, le nourrir, ou juste le regarder dormir et veiller sur lui. Et je me demandais ce que ce serait d'en avoir un à moi.

 

Il eu un léger rire, des larmes lui montant aux yeux.

 

_ Lily et James m'ont même proposé... Lily m'a proposé d'être une mère porteuse pour moi, grâce à une potion.

 

Alvis resta silencieux, choqué par la révélation. Il ne savait pas que Sirius avait voulu être père. Ou que ses parents lui avaient proposé de l'aider à le devenir. Est-ce que ça s'était passé comme ça dans son propre monde ? Est-ce qu'il aurait dû avoir un demi-frère ou une demi-sœur ?

 

_ C'est toujours possible, vous savez ? Je peux vous trouvez une mère porteuse.

 

Si Sirius voulait avoir un enfant, alors par Loki, il l'aidera à l'avoir. Il méritait d'être heureux. L'homme secoua la tête.

 

_ Comment pourrais-je, alors que j'ai échoué aussi horriblement avec Harry ?

_ Mais, vous avez appris de votre erreur. Vous en connaissez les conséquences, et ne recommencerez pas.

 

Sirius semblait toujours défait et sceptique. Alvis lui tapota la main.

 

_ Récupérez d'abord, puis réfléchissez-y. L'option sera toujours là, si vous la désirez toujours.

 

Il hocha la tête, puis reporta son attention sur les photos.

 

_ Vous allez vraiment prendre soin de lui ?

_ Bien sûr. Mais, si ça peut vous rassurez, cela ne me dérange pas si Remus vient lui rendre visite.

 

L'homme, qui s'était fait discret lors de leur conversation, se redressa brusquement avec surprise. Sirius le fixa avec un regard suppliant et plein d'espoir.

 

_ Je... Je ne suis pas sûr que ce soit une bonne idée de m'avoir aussi près de lui.

_ Quoi ? Parce que vos menstruations vous rendent un peu violent et vous donnent une tendance à mordre ?

 

Remus s'étrangla sur sa salive, alors que Sirius laissait échapper un rire semblable à un aboiement.

 

_ Je n'ai pas de périodes !

_ Vous devenez poilus et grincheux avec une soif de sang, une fois par mois. Moi, j'appelle ça des périodes. Vous avez essayé le paracétamol et le chocolat, pour aider ?

_ Le chocolat, définitivement, Lunard est accroc !

 

Remus leur jeta à tous les deux des regards noirs, alors que Sirius continuait de rire. Alvis sourit, satisfait d'avoir sorti l'homme de son humeur dépressive. Il reprit son sérieux et fixa le loup-garou.

 

_ Remus, vous n'êtes dangereux qu'une nuit par mois. Du temps que vous venez les autres jours, il n'y aura aucun problèmes. Et même si vous venez pendant une pleine lune, j'ai aménagé une des salles du sous-sol spécialement pour ça. Elle est couverte de protection et la porte est peinte d'une couche d'argent à l'intérieur. De plus, ma forme animagus est assez large pour soumettre un loup-garou adulte. Et il y a toujours l'option d'envoyer Harry chez Andy pour la nuit, si besoin.

 

L'homme le regarda, clairement choqué, alors que Sirius avait l'air plus contemplateur qu'autre chose.

 

_ Je... Pourquoi aller à de tels extrêmes ?

_ Quels extrêmes ? C'est rien, vraiment. Quant à pourquoi, vous êtes un vieil ami du père de Harry, donc ça fait de vous l'un de ses oncles. Vous avez le droit de faire partie de sa vie et je ne vais pas laisser la stupidité anglaise ou vos insécurités empêcher ça. Donc, contentez-vous d'accepter l'offre et rendez-lui visite.

 

Remus le fixa avec incertitude et marmonna :

 

_ Pourquoi ça sonne comme une menace ?

 

Il lui rendit juste un large sourire innocent, montrant beaucoup trop de dents pour être polit.

 

_ Je ne vois pas de quoi vous parlez.

 

Remus ne sembla pas rassuré, étrangement, cependant, Sirius prit la parole avant qu'il ne puisse dire quoi que ce soit :

 

_ Où vivez-vous ?

_ Pour l'instant ? Grimmaurd Place. On déménagera aux USA à la fin de l'année scolaire, parce que je n'aime vraiment pas l'Angleterre.

_ Cette maison est pourrie et vraiment pas un endroit pour un enfant.

_ Je suis en train de la rénover avec l'aide de Kreattur.

 

Sirius fit une moue de dégoût au nom de l'elfe et demanda :

 

_ Comment avez-vous fait pour vous faire obéir de cette saleté ?

 

Il savait que c'était l'elfe en particulier qu'il n'aimait pas, plutôt que l'espèce en général, donc il ne prit pas ombrage à l’appellation. À la place, il rapporta ce qu'il était arrivé à Regulus et ce qu'il avait fait pour obtenir la loyauté sans faille de l'elfe, même s'il ne précisa pas ce qu'était l'artefact. Sirius resta silencieux, sous le choc, pendant un moment, avant de murmurer :

 

_ Regy a... Il s'est retourné contre l'enfoiré, au final...

_ Oui.

 

Sirius prit sa tête dans ses mains, mais ça ne suffit pas à cacher les larmes sur ses joues. Remus s'assit à côté de lui sur le lit et passa un bras autour de ses épaules pour le réconforter. Alvis se demandait s'il devrait y aller et le laisser récupérer en paix. Cependant, avant qu'il ne puisse se lever, Sirius releva la tête vers lui et demanda d'une voix faible :

 

_ Son corps ?

_ J'ai détruit toute la cave avec un effondrement en cascade, tout a été vaporisé. Je suis désolé, mais récupérer ne serais-ce qu'un corps m'aurait prit beaucoup trop de temps et d'énergie, et j'aurais dû le brûler de toute façon.

 

Ça avait été la façon la plus rapide de s'en débarrasser. L'endroit était désert de toute façon, donc avoir un pan entier de falaise qui s'effondre n'avait pas été un problème. Les nomajs avaient mis ça sur le compte de l'érosion naturelle et n'avaient pas cherché plus loin. Il avait tout de même prit la peine de récupérer le médaillon de Regulus pour le donner à Kreattur. L'elfe avait été très reconnaissant et avait redoublé d'efforts pour rendre la maison vivable.

 

_ Je vois... Merci quand même, d'avoir fini ce qu'il a commencé.

 

Il inclina la tête.

 

_ C'était un plaisir.

 

Puis, il sortit sa montre à gousset et fronça les sourcils.

 

_ Je suis désolé, mais j'ai un rendez-vous dans quelques minutes.

 

Les deux hommes hochèrent la tête et Remus se leva.

 

_ Je vous raccompagne.

 

Il haussa une épaule, s'il voulait le suivre dehors, c'était son choix. Il dit au revoir à Sirius et sortit de la chambre. Remus referma la porte derrière eux et son attention se porta aussitôt sur Harry.

 

_ Je savais bien que j'avais senti une odeur familière, murmura-t-il.

 

Alvis inclina la tête, sans quitter des yeux les deux garçons qui discutaient calmement, assis par terre un peu plus loin.

 

_ Harry !

 

Le garçon leva la tête et lui fit un large sourire en se levant.

 

_ Oncle Al !

 

Il le rejoignit, le second garçon le suivant plus lentement en se cachant derrière lui. Harry pointa Remus.

 

_ Qui c'est ?

_ Remus Lupin, tu l'as déjà vu dans les photos de tes parents, même s'il avait l'air plus jeune.

_ Oh ! Vous êtes oncle Lunard !

 

Remus hocha la tête en posant un genou à terre pour être à sa hauteur.

 

_ En effet, Harry, c'est un plaisir de te revoir. Tu as beaucoup grandi.

 

Le garçon acquiesça, avant de demander :

 

_ Pourquoi vous êtes jamais venu ?

_ Parce qu'il est stupide, répondit Alvis.

 

Remus lui jeta un regard noir, il se contenta de s'appuyer au mur avec les mains dans les poches et un sourcil levé. L'homme soupira avant de dire :

 

_ J'ai une maladie dangereuse et je pensais qu'être proche de toi te mettrais en danger. De plus, je n'aurais jamais pu avoir ta garde, pas avec ma condition. Ce n'est pas une excuse pour ne pas t'avoir rendu visite, et je m'en excuse.

 

Harry se mordilla la lèvre, avant de regarder Alvis. Il lui sourit doucement et dit simplement :

 

_ Ta décision, Champ'.

 

Il hésita, avant de finalement tendre la main vers Remus.

 

_ Content de vous rencontrer, oncle Lunard. Ne recommencez pas.

 

Remus la serra avec un sourire soulagé et répondit :

 

_ Je te promet. Je viendrais te rendre visite régulièrement.

_ Bien. Est-ce que c'est à vous que oncle Al rendait visite ?

_ Ah, non, c'était à mon ami, Sirius.

 

Le petit garçon se redressa aussitôt et se tourna vers Alvis.

 

_ C'est mon parrain, pas vrai ? Celui qui était en prison pour quelque chose qu'il n'a pas fait ?

_ Oui. Il va rester ici quelque temps pour se remettre de son emprisonnement. Tu pourras lui rendre visite quand il ira mieux.

 

Il accepta l'explication, puis sembla hésiter, avant de tendre sa peluche à Remus.

 

_ Est-ce que vous pensez qu'il ira mieux plus vite, si Diplo lui tient compagnie ? Il est venu avec moi pour me soutenir, mais oncle Patmol est ici pour beaucoup plus longtemps, et j'ai oncle Al avec moi...

 

Remus accepta la peluche avec un sourire doux et hocha la tête.

 

_ Oui, je suis sûr qu'il ira beaucoup mieux s'il a quelqu'un comme Diplo pour lui tenir compagnie. Est-ce que tu veux lui écrire un mot, pour lui souhaiter de se remettre vite ?

 

Il hocha vivement la tête et fouilla ses poches, à la recherche de quoi écrire. Alvis eu un sourire amusé, avant de sortir du papier et un stylo de son sac. Harry lui fit un large sourire reconnaissant, avant de se laisser tomber par terre pour écrire un mot à Sirius. Remus accepta la peluche et le mot avec un air attendrit et promis de les donner à Sirius immédiatement. Alvis inclina la tête vers lui et lui dit au revoir, avec les deux garçons, avant de s'en aller, ils avaient un rendez-vous. Harry attrapa la main de son nouvel ami et le tira derrière eux, ce dernier ne protestant pas du tout.

 

_ C'est Neville. Son oncle a essayé de le tuer et sa grand-mère ne l'a même pas puni pour ça !

_ Il... Il n'a p... pas essayé de...

_ Il t'as poussé de la jetée et tu t'es cogné la tête contre des rochers ! Et tu sais pas nager !

 

Neville baissa la tête et marmonna :

 

_ Il voulait juste voir si j'allais faire de la magie.

_ Ce n'est pas une excuse pour essayer de te tuer, fit Alvis.

 

Il avait presque oublié à quel point Neville était timide lorsqu’ils étaient enfants, avant qu'il ne devienne l'un de ses lieutenants de confiance. Le rappel des abus qu'il avait subi toute son enfance de la part de son grand-oncle le mettait particulièrement en colère. Rien n'excusait ces tentatives de meurtre. Il s'arrêta et s'accroupit devant le garçon pour le prendre par les épaules.

 

_ Rien, tu m'entends, rien ne justifie de te faire du mal comme ça.

_ Mais, il veut juste me faire faire de la magie. Parce que tout le monde pense que je suis un cracmol.

_ Ce n'est pas une raison, répliqua-t-il. Et si ta famille est si inquiète à ce sujet, ils peuvent juste te faire examiner par un spécialiste en noyau magique, ils peuvent dire si on en a un et sa puissance.

 

Il écarquilla les yeux, avant de le fixer avec un espoir non-dissimulé.

 

_ On peut vraiment faire ça ?

_ Oui. Harry et moi, on va en voir un aujourd'hui. Si tu le souhaites, tu peux venir avec nous. Je ne pense pas que ça le dérangera de t'examiner, si on lui dit que ta famille essaye de te tuer.

 

Il hésita, ses mains se tordant dans sa robe, alors qu'il mâchonnait sa lèvre. Harry lui saisit la main et lui sourit doucement. Neville sembla trouver du courage dans le geste, car il hocha timidement la tête.

 

_ D'accord...

 

Alvis lui sourit et lui ébouriffage les cheveux, avant de reprendre son chemin. Harry se mit aussitôt à parler avec Neville, clairement pour le distraire et il sourit en voyant son neveu se faire un nouvel ami.

Ils s'arrêtèrent devant une porte et Alvis frappa. Cette fois, il attendit d'avoir la permission avant d'entrer. Ils se glissèrent dans la salle d'examen où se trouvait un homme qui avait l'air d'avoir la quarantaine. Il portait une robe de guérisseur, mais différente de celles de ceux travaillant à Saint Mangoust. Lorsque Andromeda lui avait dit qu'elle connaissait quelques spécialistes, elle avait oublié de préciser qu'ils étaient tous étrangers. Apparemment, les mages anglais n'aimaient pas l'idée d'une personne capable d'affecter leur noyau magique, même si ça voulait dire laisser en plan ceux qui l'endommageaient d'une façon ou d'une autre.

 

_ Lord Black-Peverell, je présume.

_ Oui, m'sieur, répondit Alvis en tendant la main. Enchanté.

 

Il lui serra sans hésiter.

 

_ Guérisseur Morgan Reeds, enchanté.

 

Puis, il regarda les deux enfants.

 

_ Il me semble que vous ne deviez m'amener qu'un seul enfant.

_ On a trouvé Neville dans les couloirs et il a dit que sa famille essayait de le tuer pour le forcer à faire de la magie accidentelle, parce qu'ils pensent tous qu'il est un cracmol. Donc je lui ai dis qu'il était possible de le tester pour un noyau magique. J'ai aussi peur que leur insistance pour le forcer à faire de la magie ne lui fasse avoir peur inconsciemment de sa magie et l'associer à leurs abus, ce qui pourrait conduire à la formation d'un obscurus.

 

Guérisseur Reeds fronça les sourcils, avant de hocher la tête.

 

_ Je peux comprendre votre inquiétude, c'est effectivement un risque, bien que ça n'arrive que très rarement. Et ce genre d'abus, déguisés en tests, sont illégaux en Amérique. Ses parents devraient être arrêtés pour ça.

_ Ce... ce ne sont pas mes... mes parents. Ils... Ils sont ici, dans le service des dommages à long terme...

 

Alvis posa la main sur l'épaule de Neville, alors que les yeux du guérisseur s'écarquillaient sous la surprise.

 

_ Les parents de Neville ont été torturés avec le cruciatus jusque la folie, à la fin de la guerre. Il vit avec sa grand-mère, et il semblerait que les abus soit principalement de la part de son grand-oncle. Même si, d'après le peu qu'il a dit, elle ne fait pas grand chose pour l'arrêter.

 

Il hocha la tête et se baissa vers Neville.

 

_ Je m'excuses pour tes parents, je ne savais pas.

 

Neville hocha timidement la tête. Le guérisseur se redressa et regarda Alvis :

 

_ Qui passe en premier ?

_ Neville.

 

Il acquiesça et pointa Neville vers un cercle de diagnostique. Le garçon s'y dirigea avec un peu d'encouragement de la part d'Alvis et Harry, et s'y tint immobile, alors que guérisseur Reeds activait le cercle. L'homme sembla soulagé par ce qu'il trouva et sourit doucement au garçon alors que la lumière s'éteignait.

 

_ Bonne nouvelle, tu as un noyau en parfaite santé. Il est d'ailleurs un peu plus large que la moyenne.

_ Vraiment ? Alors pourquoi je ne fais jamais de magie ?

 

Il lui fit signe de sortir du cercle et s'accroupit devant lui, avant de lui tendre le parchemin avec les résultats.

 

_ Tout le monde ne manifeste pas sa magie de la même façon. Dans ton cas, tu présentes plusieurs marqueurs d'un mage vert, c'est quelqu'un dont la magie est plus adaptée à la manipulation des éléments et des plantes.

_ Oh ! J'ai toujours aimé travailler dans les serres du manoir.

 

L'homme lui sourit en lui tapotant l'épaule.

 

_ Et je suis sûr que les plantes qui s'y trouvent poussent beaucoup mieux lorsque tu t'en occupes que quand c'est d'autres personnes, n'est-ce pas ?

 

Neville sembla y réfléchir, avant de lentement hocher la tête.

 

_ Gran dit toujours que j'ai un don avec les plantes, comme maman.

 

Puis, il baissa la tête en triturant le sol du bout du pied.

 

_ Elle dit aussi que je devrais être plus comme papa...

 

Alvis se renfrogna, se souvenant de l'insistance d'Augusta pour lui faire utiliser la baguette de son père, qui n'était pas du tout adaptée à la magie de Neville.

 

_ Elle ne devrais pas faire ça, fit-il. Tu es ta propre personne, pas ton père, ou ta mère. Tu peux hériter de certains de leurs traits, mais tu devrais pouvoir être Neville, être toi.

 

Le garçon sembla complètement perdu, ne comprenant clairement pas que quelqu'un lui dise ça. Alvis se renfrogna encore plus. Il devait bien y avoir quelque chose qu'il puisse faire pour l'aider, légalement...

Ils avaient toujours un rendez-vous à poursuivre, donc il mit ça de côté. Neville s'assit à côté de lui, alors que Harry se faisait aussi scanner. Guérisseur Reeds se renfrogna en voyant les résultats et Harry se mit à triturer nerveusement ses mains.

 

_ Guérisseur Reeds ?

 

L'homme se tourna vers lui avec un air professionnel.

 

_ Le noyau de Harry est effectivement fissuré, comme vous le craigniez. Cependant, je peux aussi détecter qu'il est déjà en train de cicatriser, bien que lentement. Il existe un rituel qui permettrait de compléter la cicatrisation en une fois.

_ Je sens un mais...

_ Les rituels sont illégaux en Angleterre, en particulier ceux touchant le noyau magique.

 

Il soupira en se pinçant l'arrête du nez. Évidemment. Il baissa la main et fixa l'homme.

 

_ On va déménager en Amérique dès la fin de l'année scolaire. Serait-il possible de reprendre rendez-vous pour vérifier la progression de la cicatrisation et faire le rituel, si nécessaire ?

 

Il acquiesça et sortit un agenda.

 

_ Oui, c'est parfaitement possible. Son noyau est stable et guérira naturellement sans séquelles, si on ne le stress pas.

_ Qu'en est-il d'un obscurus ?

 

L'homme grimaça, avant de répondre :

 

_ J'ai effectivement détecté des traces de stage un, mais le développement s'est arrêté et résorbé, il ne court plus aucun risque de ce côté.

_ Bien.

 

Il reprit rendez-vous avec l'homme. Puis, ils donnèrent un livre de contes aux enfants et ce fut son tour de se placer dans le cercle. La réaction du guérisseur fut encore plus visible lorsqu'il découvrit son état. Il pâlit avec un air horrifié.

 

_ Magie... Comment êtes-vous encore en vie ?

_ Protection de sang sacrificielle et beaucoup de chance. Pourquoi êtes-vous si surpris ? Andromeda ne vous a-t-elle pas envoyé mes précédents scannes ?

_ Je pensais qu'ils étaient erronés !

_ Est-ce que oncle Al va mourir ?

 

Ils se tournèrent vers les deux enfants qui les regardaient avec peur et inquiétude. Alvis répondit aussitôt :

 

_ Non. Mon noyau a cicatrisé depuis longtemps et est stable.

 

Harry hocha la tête, aussitôt rassuré. Les deux garçons reportèrent leur attention sur le livre sur leurs genoux et Alvis fixa le guérisseur dans les yeux. Ce dernier se renfrogna, mais ne le contredit pas. Il nota ses résultats et Alvis put sortir du cercle.

 

_ Bien, je vous reverrai tous les deux cet été pour l'examen de Harry. Faites bien attention à ne pas stresser son noyau.

_ Oui, monsieur, fit Alvis.

 

Ils le saluèrent et s’en allèrent. Alvis soupira, avant de se tourner vers Neville.

 

_ Et si on essayer de retrouver ta chambre ? Ou étais-tu ici avec un adulte ?

_ Les guérisseurs ont dit que je pouvais repartir, mais Gran a voulu visiter mes parents. Je me suis perdu en allant aux toilettes.

_ Tout seul ?

_ Oui.

 

Alvis se renfrogna encore une fois, Augusta aurait dû l'accompagner, ou demander à une infirmière de s'en charger. Il soupira, avant de prendre la direction du service où se trouvaient les parents de Neville. Il allait devoir discuter avec la vieille femme... Il n'avait vraiment pas hâte.

Ils arrivèrent au service et trouvèrent aisément Augusta, assise au chevet de son fils. Elle leva la tête en les entendant arriver et se leva aussitôt, l'air sévère.

 

_ Neville, où étais-tu passé ? Tu en as pris du temps pour revenir.

 

Il détourna l'attention du garçon, qui se recroquevillait sur lui-même, en se plaçant entre sa grand-mère et lui.

 

_ Et vous n'êtes pas allée le chercher ?

 

Elle se redressa en le fixant avec irritation.

 

_ Qui êtes-vous ? Que faites-vous avec mon petit fils ?

_ Je suis Lord Alvis Black Peverell et régent Potter. Neville s'est perdu en allant aux toilettes et a fini par trouver mon neveu, Harry. Je lui ai proposé de l'aider à retrouver son chemin. Encore une fois, Madame, pourquoi n'êtes-vous pas allée le chercher lorsqu'il a mis du temps à revenir ? Ou pourquoi n'avez-vous pas prévenu une infirmière ? Je sais qu'ils peuvent passer des annonces lorsque des patients ou visiteurs se perdent.

_ Je ne voulais pas déranger une infirmière avec lui, il aurait fini par retrouver son chemin.

_ Clairement, non.

_ Alors il devrait avoir honte de ne pas être capable de faire quelque chose d'aussi simple à son âge. Son père ne se serait jamais perdu comme ça.

 

Il lui jeta un regard noir. Le pire, c'était qu'elle ne voyait vraiment pas ce qu'il y avait de mal avec ce qu'elle venait de dire. Il prit une inspiration plus longue que nécessaire pour se calmer, ce n'était pas le temps de s'énerver contre elle. Pas quand il avait un gamin qui s'agrippait en tremblant à son manteau, caché dans son dos.

 

_ Neville est sa propre personne, pas son père. Il ne sera jamais son père. Mais, clairement, vous ne comprenez pas ça. Est-ce que vous en avez quoi que ce soit à faire de votre petit fils ? Il aurait pu tomber dans des escaliers et se blesser gravement, ou tomber sur une personne moins bien intentionnée que moi et être kidnappé. Mais, je suppose que ça ne vous concerne pas, considérant que vous laissez les membres de votre famille essayer de le tuer.

 

Être en deuil n'était pas une excuse. Pas pour tous les traumas qu'elle infligeait à Neville. Le même garçon qui avait peur de sa grand-mère, au point où elle aurait pu être son épouvantard, si Rogue n'avait pas pris la place. Le même garçon qui s'était battu à ses côtés sans hésitation, lorsqu'ils avaient commencés à réellement combattre les mangemorts. Le même garçon qui avait perdu un œil et manqué de perdre un bras en défendant tout un camp de réfugiés, jusqu'à ce qu'ils soient tous évacués, tuant à lui seul une dizaine de mangemorts, avant d'être évacué lui-même par les renforts. Elle n'avait pas le droit de dire qu'il n'était pas brave, qu'il était faible, qu'il ne serait jamais l'égal de son père. Bien sûr qu'il ne sera jamais Franck, il avait le potentiel d'être bien plus, si seulement on l'encourageait et le laissait se développer à son rythme.

 

_ On n'essaye pas de le tuer ! Comment osez-vous...

 

Il l'interrompit :

 

_ Oh ? Alors il n'est pas ici parce que son oncle a essayé de le noyer ?

_ Il voulait juste le pousser à faire de la magie.

_ Et s'il n'en faisait pas, alors c'est pas grave s'il meurt dans la tentative ? Mieux vaut qu'il soit mort qu'un cracmol, c'est ça ? Comment pouvez-vous dire vous soucier de lui, lorsque vous autorisez les membres de votre entourage à essayer de le tuer !? Il ne vous est jamais venu à l'esprit que, peut-être, votre insistance pour le forcer à faire de la magie, lui faisait associer la magie avec la peur et la douleur, et donc la rejeter ? Vous savez que des enfants sont devenus des obscurials à cause de ça ?

 

Elle recula, comme s'il l'avait frappée. Harry tira sur sa manche et il détourna les yeux de la vieille femme pour se concentrer sur son neveu.

 

_ Qu'est-ce qu'un obscurial, oncle Al ? C'est comme un obscurus ?

_ Un obscurial est le nom qu'on donne à un enfant qui a développé un obscurus. Lorsqu'il est terrifié par sa magie et la rejette, que ce soit volontairement ou non, alors elle mute pour devenir un obscurus, un être de magie pure, qui attaque tout ce qui fait peur ou du mal à l'enfant, jusqu'à le détruire lui-même. C'est très rare pour un obscurial d'atteindre l'âge de onze ans, encore moins l'âge adulte, ou pour un obscurus complètement formé d'être résorbé, pour permettre à l'enfant d'utiliser sa magie normalement.

 

Les deux garçons eurent l'air horrifié à l’explication et Harry porta une main à sa poitrine.

 

_ J'ai failli avoir ça ?

_ Oui, mais tu t'en es remis en acceptant ta magie. Du temps que tu ne la rejette pas, tu iras bien.

 

Il hocha la tête, soulagé, mais sa main rejoignit celle de Neville qui agrippait son manteau. Alvis se tourna de nouveau vers Augusta.

 

_ Je peux comprendre que votre fils vous manque, mais ce n’est pas une raison pour négliger et abuser Neville, et le rabaisser en permanence en le comparant à son père, plutôt que de l'encourager à être sa propre personne. Et si vous ne pouvez pas faire quelque chose d'aussi basique, peut-être devriez-vous le confier à quelqu'un qui le fera.

_ C'est mon petit fils, il est tout ce qu'il me reste de Franck, je ne le donnerais jamais à qui que ce soit d'autre.

_ Mais ça ne vous dérange pas qu'on essaye de le tuer ?

_ Il ne risquait rien, Algie l'a repêché rapidement.

_ Et pourtant il a eu besoin de venir à l’hôpital pour ça.

_ C'est juste pour s'assurer qu'il ne s'était pas cogné trop fort à la tête. Il a déjà une mauvaise mémoire, ce n'est pas la peine d'y ajouter des dégâts mentaux.

_ Et vous n'avez pas songé à le faire accompagner par quelqu'un pour aller aux toilettes, alors que vous savez qu'il a une mauvaise mémoire et un trauma crânien récent ?

_ Il va bien, les guérisseurs ont bien fait leur travail. Et comme je l'ai dis, s'il était moins une déception, il aurait facilement retrouvé son chemin. Les toilettes ne sont pas loin à cet étage.

 

Il secoua la tête et répliqua d'un ton fatigué :

 

_ C'est vous la déception. Vous êtes une horrible gardienne. Et le plus triste, c'est que vous ne voyez même pas pourquoi ce que vous faites à Neville est mal et nuisible à son bien être.

_ Comment osez-vous ? Ce n'est pas à vous de me dire comment élever mon petit fils !

 

Il lui jeta un regard noir et laissa échapper un tout petit peu de son aura.

 

_ J'ose parce que je hais ceux qui abusent des enfants. Je n'ai peut-être pas mon mot à dire dans la façon dont vous l'élevez, mais je peux au moins essayer de vous faire comprendre que ce n'est pas en le rabaissant en permanence que vous l'aiderez à devenir la meilleure version de lui-même. Vous devriez être fière du petit fils que vous avez et l'encourager à être lui-même, plutôt que de chercher à en faire le petit fils que vous voulez et une copie conforme de votre fils.

_ Comment être fière d'un cracmol ?

 

Il leva un sourcil, puis lui donna le parchemin que guérisseur Reeds lui avait fourni. Elle le prit, perplexe, et Alvis lui dit :

 

_ Ceci est l'examen du noyau de Neville, effectué par un guérisseur américain, qui est venu aujourd'hui pour examiner Harry et moi. Il est spécialisé dans le traitement des noyaux magiques. Neville en a un en excellente santé, d'une puissance légèrement supérieur à la moyenne. C'est juste que sa magie accidentelle est discrète et il possède plusieurs marqueurs indiquant qu'il est un mage vert. Un simple test suffit à prouver qu'il n'est pas un cracmol. Si vous étiez désespérée à ce point à confirmer s'il avait de la magie ou non, vous auriez dû l'emmener se faire examiner à l'étranger, où ils ont des guérisseurs spécialisés en noyau magique.

 

Elle ouvrit le rouleau avec des mains tremblantes et lu le diagnostique.

 

_ Neville n'est pas un cracmol. Et vous avez de la chance qu'il ne soit pas devenu un obscurial.

 

Elle referma le rouleau et fixa le garçon dont la tête dépassait à peine de derrière Alvis. Neville se recroquevilla et se cacha un peu plus derrière lui. Alvis posa une main rassurante sur son épaule et le garçon se détendit un peu, mais ne desserra pas sa prise.

 

_ Je n'ai jamais entendu parlé de ce genre de guérisseur.

_ C'est parce que les anglais n'aiment pas l'idée d'une personne capable d'affecter le noyau magique d'une autre personne. Comme, apparemment, ils n'aiment pas les rituels de soins...

 

Il se figea en se rappelant ce détail, puis fixa les deux personnes dans les lits derrière Augusta.

 

_ Rassurez-moi, les guérisseurs ont bien fait un rituel de purification, dès qu'ils sont arrivés ici ?

_ Non, vous l'avez dis vous-même, les rituels sont illégaux en Angleterre. Pourquoi ?

 

Alvis jura dans plusieurs langages, avant de se souvenir de la présence des enfants et de prendre une longue inspiration pour se calmer, et répondit en serrant les dents :

 

_ Le cruciatus laisse derrière lui des résidus toxiques de magie noire, qui continuent de ronger lentement les nerfs, jusqu'à leur disparition. Ce qui peut prendre des décennies. Dans tous les hôpitaux où je suis allé par le passé, le protocole standard pour toutes les blessures provoquées par de la magie noire est de faire un rituel de purification pour se débarrasser des résidus ! Après les avoir fait examiner par le briseur de sort assigné à l'hôpital.

_ Il n'y a pas de briseur de sort à Saint Mangoust, répliqua-t-elle. Ils travaillent tous à Gringotts.

 

Il tiqua à ça et jura de nouveau. Il était tellement tenté de brûler le gouvernement anglais... Augusta jeta un coup d’œil au couple dans les lits et demanda :

 

_ Êtes-vous en train de me dire que leur état continue de se détériorer parce qu'ils n'ont pas reçu ces soins là ?

_ Je dis que vous devriez les emmener à l'étranger, probablement en Amérique, et les faire examiner par un briseur de sort. Parce que j'ai l'impression que tout ce qu'ils font pour eux ici, c'est leur donner des potions pour les spasmes musculaires provoqués par le cruciatus.

 

Harry tira de nouveau sur sa manche.

 

_ Mais oncle Al est un briseur de sort. Pourquoi aller ailleurs quand oncle Al peut regarder ?

_ Parce que je suis un Black et je viens juste de critiquer la façon dont elle élève Neville. Je doute qu'elle me fasse confiance avec son fils et sa femme.

_ Mais oncle Al est le meilleur !

 

Il ébouriffa les cheveux du garçon en secouant la tête.

 

_ Merci, Champ', mais elle ne me connais pas, je doute qu'elle accepte de me laisser les examiner.

_ Exactement. Je vous remercie pour le conseil et je vais le suivre, cependant, ce sera avec un autre briseur de sort. Maintenant, Neville, vient.

 

Le garçon resserra brièvement sa prise sur son manteau, mais le lâcha avec réticence et rejoignit sa grand-mère avec la tête baissé. Alvis lui fit un sourire rassurant et dit :

 

_ Ne t'en fait pas, Neville, on se reverra.

_ J'en doute, fit Augusta. Dit au revoir, Neville.

_ Au revoir, oncle Al, murmura-t-il.

 

Alvis sourit, amusé par la réaction de la vieille femme à l’appellation, puis les salua et s'en alla avec Harry. Il allait trouver un moyen de sortir Neville de là.

 

-sSs-

 

Remus entra dans la chambre et sourit doucement en voyant que Sirius s'était endormi. Il glissa Diplo dans ses bras et posa la note sur la table de chevet, avant de s'asseoir et de sortir un livre de sa poche.

Son ami se réveilla d'un cauchemar une heure plus tard et regarda autour de lui, complètement hagard.

 

_ Lunard ?

_ Oui, Patmol. Je suis là.

 

Il lui serra la main et Sirius se détendit en se rappelant que ce n'était pas un rêve, qu'il était libre. C'est alors qu'il remarqua la peluche. Il la regarda avec surprise, avant de jeter un regard perplexe à son ami.

 

_ D'où elle sort la peluche ?

_ C'est Diplo, le tricératops. Harry m'a demandé de te le donner pour te tenir compagnie pendant ton hospitalisation.

_ Harry ! Tu as vu Harry ? Il va bien ?

_ Oui, il va très bien. Et Alvis prend clairement soin de lui.

 

Sirius fixa la peluche dans ses bras comme si elle était un précieux trésor, puis la serra contre lui et y enfouit son visage, respirant l'odeur résiduelle de Harry. Il se détendit avec un sourire. Remus sourit aussi, attendrit, avant de saisir la note.

 

_ Il t'a écrit un mot.

 

Le papier disparu aussitôt de sa main pour se retrouver dans celles de Sirius. Il le lut lentement à voix haute :

 

_ Oncle Patmol, j'espère que tu te remettras rapidement. Oncle Al m'a dit qu'on pourra se voir dès que tu iras mieux et j'ai hâte ! En attendant, je te donne Diplo ! Il est un tricératops qui pense être un diplodocus. J'espère qu'il t'aidera à ne pas être tout seul. Harry.

 

Remus ne fit pas de commentaire sur les larmes coulant le long des joues de son ami et se contenta de lui serrer l'épaule. Sirius enfouit de nouveau son visage dans la peluche, tout en serrant la note. Son petit chiot allait bien et voulait le voir. Et pour ça, il devait aller mieux. Il allait aller mieux, rapidement, et voir son chiot. Il allait s'en assurer.

 

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