Dieu de la mort.

Harry Potter - J. K. Rowling Marvel Cinematic Universe The Avengers (Marvel Movies) Iron Man (Movies) Thor (Movies)
Gen
M/M
G
Dieu de la mort.
Summary
Briseur de sort était un de ces métiers où on peut dire qu'il faut se méfier des anciens dans une profession qui tue jeune. Harry blâmait pourtant sa chance Potter lorsqu'il fut éjecté de sa dimension, pour atterrir dans un monde où les dieux existent. Au moins, il pouvait offrir une bonne vie à son double. Et qui sait ? Peut-être même rencontrer son dieu favoris.
Note
Fic aussi postée sur ffnet. Les 5 premiers chapitres sont écris et seront posté ici aujourd'hui ou dans les jours qui viennent.
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Lendemain de cuite. Sans la cuite.

 

Il grogna en se réveillant. Il était fourbu de courbatures et sa tête lui faisait mal. Est-ce qu'il avait trop bu ? Il se renfrogna et secoua mentalement la tête, il n'avait pas la nausée ou la bouche pâteuse. Est-ce qu'il s'était encore fait attaquer ? Probablement. Il entrouvrit les yeux et les ferma aussi sec face à la lumière du soleil filtrant à travers la canopée au-dessus de lui. Canopée ? Il ouvrit aussitôt les yeux et essaya de se redresser pour retomber aussitôt. Des piaillements irrités se firent entendre et il parvint à se soulever sur ses avant-bras assez pour voir un bébé Fumseck sur son torse. Il grimaça et leva une main pour le tenir au creux de sa paume.

 

_ Désolé, Fumi.

 

Il se renfrogna. Ce n'était pas son jour de combustion, il avait encore au moins un an avant le suivant. L'oisillon piailla de nouveau avant de se recroqueviller et de s'endormir. Il chercha ses cendre, pour le mettre au chaud, et remarqua qu'elles étaient éparpillées tout autour de lui, formant sa silhouette sur le sol brûlé. C'était comme s'il s'était embrasé avec son second familier.

Une douleur soudaine le prit à la poitrine et il écarquilla les yeux. Second familier... Un nouveau sursaut de douleur. Il prit une inspiration et chercha sa connexion avec Hedwige. Des larmes s’échappèrent silencieusement de ses yeux alors qu'il constatait qu'elle était déchirée. Ça voulait dire que sa chouette adorée était morte.

Il prit plusieurs longues inspirations pour se calmer et envoyer ses émotions dans un coin de son esprit. Ce n'était pas le moment ! Il devait se souvenir de ce qu'il faisait avant d'atterrir dans cette forêt ! Il jeta d'abord un œil à sa tenue. Il avait toujours ses vêtements de travail, Jeans, tunique bleue et bottes, manteau (fermé en haut et continuant jusqu'aux chevilles) et gants en peau de dragon. Son sac était toujours fixé à son torse, facilement accessible.

Il travaillait avant de se réveiller ici. Sa baguette originelle était toujours dans l’étui sur son avant-bras droit, mais sa secondaire, qu'il utilisait principalement pour s'occuper de barrières, avait disparue et n'était pas près de lui. La baguette de sureau était toujours dans la bourse autour de son cou, avec sa cape d'invisibilité et la pierre de résurrection. Cette dernière avait cependant pris une teinte orangée. C'était étrange, mais il mit ça de côté pour l'instant.

Donc, une barrière. Il ferma les yeux et essaya d'ignorer sa migraine pour forcer ses souvenirs les plus récents à la surface. Son occlumancie était horrible au mieux, mais il avait trouvé une autre méthode, particulièrement déconseillée pour tout autre personne saine d'esprit, pour se protéger et plus ou moins organiser son esprit. Le problème était qu'il s'agissait d'un chaos organisé, et parfois des choses se perdaient.

Il prit une brusque inspiration en se souvenant. Il travaillait sur un site où l'une des mises en gardes se traduisait par « Les intrus seront bannis de la réalité. » et quelqu'un lui avait jeté un sort dans le dos pendant qu'il démantelait la barrière en question. Il frissonna en se souvenant de son passage par la non-réalité et décrocha promptement ce souvenir de son esprit pour l'envoyer flotter avec tous les autres qu'il préférait oublier.

Il avait été banni de la réalité. Sa connexion avec Hedwige était coupée, mais, au moins, sa chouette était toujours en vie. Il espérait. Parfois les familiers ne survivaient pas à la mort de leur humain. Il lança un sort pour connaître la date et écarquilla les yeux sous le choc. Mars 1987. Trente-quatre ans dans le passé.

Il se força de nouveau au calme et mit en place des protections basiques autour de la clairière, avant de détacher la bandoulière de son sac et de le poser à terre. Il l'ouvrit et s'obligea à se lever pour descendre les escaliers. Il passa le hall d'entrée pour arriver dans la pièce à vivre où il déposa Fumseck dans la coupole, juste sous son perchoir et au-dessus d'un brasero. Il ressortit la tête brièvement et rassembla le plus de cendre possible pour faire un nid au phœnix. Il ignora soigneusement l'autre perchoir pendant qu'il travaillait, ce n'était pas le moment.

Ceci fait, il fixa sa carte du monde, accrochée au mur et pleine de trous de fléchette, et trouva le point le représentant en Angleterre.

 

_ Joie...

 

Il zooma et reconnu la forêt interdite. Il ferait mieux de partir avant que Dumbledore ne se rende compte de son intrusion. Il sortit du sac, le sécurisa de nouveau sur son torse avec la bandoulière et retira ses protections. Puis, il repéra la limite des barrières autour de l'école et se mit en route. Il parvint à les dépasser sans problème et transplana aussitôt à l'arrière du Chaudron Baveur. Il s'appuya aussitôt au mur alors que des vertiges le submergeaient. Clairement, passer par la non-réalité, sauvé par un phœnix ou non, avait des conséquences sur la santé. Il prit plusieurs longues inspirations jusqu'à être plus calme. Enfin, il se détacha du mur avec précaution, stupidement heureux que personne ne soit passé par là pendant qu'il récupérait. Il sortit une bourse de son sac et la glissa dans sa poche, avant de se diriger vers la porte.

Tom était là. Ça lui faisait vraiment étrange de le voir à la place de Hanna. Il se dirigea d'un pas chancelant vers le comptoir et s'y appuya sans hésiter. Tom s'approcha aussitôt, avec l'air inquiet, n'essayant même pas de faire semblant d'essuyer un verre.

 

_ Est-ce que vous allez bien ? Est-ce que je dois contacter l'hôpital ?

 

Il eut un reniflement amusé en secouant la tête. Et regretta aussitôt sa décision lorsque sa migraine empira. Il grogna en portant une main à sa tempe et secoua l'autre dans la direction du barman en répondant :

 

_ Na, j'suis juste fatigué, pas mourant. Une chambre pour la nuit, s'ils vous plaît.

 

Tom hésita, mais accepta l'argent et lui donna une clef. Il insista cependant pour l'accompagner dans les escaliers, de peur qu'il ne tombe. Il ne refusa pas, conscient que c'était un risque réel. Il entra dans la chambre et se laissa tomber sur le lit avec soulagement. Tom resta dans l'embrasure de la porte, hésitant, avant de demander :

 

_ Vous êtes sûr que vous avez besoin de rien ?

_ Certain, merci. Je vais juste dormir et ça ira mieux.

_ Si vous êtes sûr. J'peux avoir un nom ?

 

Il cligna lentement des yeux, déjà à moitié endormi. Un nom. Il lui fallait un nom. Il était trop fatigué pour être créatif, son alias favoris fera l'affaire. Il laissa l'une de ses chevalières apparaître et répondit :

 

_ Alvis Black.

 

Tom le fixa avec surprise, avant de hocher lentement la tête et de s'incliner poliment.

 

_ Je vous souhaite une bonne nuit, Lord Black.

 

Puis, il ferma la porte et Alvis se hâta de la verrouiller et de lancer ses sorts de sécurité habituels. Puis, sans prendre la peine de retirer son manteau ou ses bottes, il s'allongea sur les couvertures et laissa l'inconscience l'emporter.

 

-sSs-

 

Il grogna en se réveillant. Il était toujours fourbu, mais, au moins, il pouvait bouger. Il agita la main et la date et l'heure apparurent. Le lendemain de son arrivée, début d'après-midi. Brillant.

Il se força à se lever et descendit dans son sac. Fumseck fit aussitôt connaître sa présence en piaillant. Il s'approcha de lui et caressa délicatement sa tête du bout du doigt.

 

_ Désolé, Fumi, comme Hed... Hedwige te nourrissait avant, je n'ai pas encore de nourriture pour oisillon. J'en achèterais en premier, promis.

 

Le petit oiseau piailla une fois et il sentit son accord à travers leur lien. Il ignora soigneusement celui brisé, continuant de compartimenter. Il pourra craquer une fois qu'il aura sécurisé sa situation. Première chose, douche, changement de vêtement et aller manger.

Lorsqu'il arriva dans la salle principale du pub, il remarqua aussitôt que Tom avait l'air soulagé de le voir. Il alla s'asseoir au comptoir avec un sourire.

 

_ Bonjour. Est-ce que je peux avoir à manger, s'il vous plaît ? Le plat du jour fera l'affaire, avec une bièraubeurre.

_ Bien sûr, Lord Black. Vous m'avez inquiété, si vous n'étiez pas descendu avant ce soir, j'aurais contacté Saint Mangouste.

 

Il leva les yeux au ciel alors que le barman envoyait sa commande et lui servait une bouteille.

 

_ Je vous l'ai dis, je n'irais voir un guérisseur que si je suis mourant ou inconscient. J'étais juste claqué.

_ Si vous le dites. Si je puis me permettre, comment êtes-vous Lord Black ? Je n'ai jamais entendu parlé de vous.

 

Il haussa les épaules et pris une gorgée.

 

_ Pas la moindre idée. Je suis passé à la banque un jour et ils m'ont dis que j'étais le nouveau Lord. Je voyais pas de raison de refuser, donc j'ai pris la bague. Enfin, ça fait un bail depuis la dernière fois que je suis venu en Angleterre. S'est passé quoi ces vingt-trois dernière années ?

 

L'homme marqua un temps d'arrêt et le fixa de nouveau avec une incrédulité marquée.

 

_ Vingt-trois ? Mais, vous avez quel âge ?

 

Il caressa son bouc avec un léger sourire amusé, il savait que son apparence faisait toujours cet effet. Même si on le regardait d'abord étrangement à cause des quatre marques de griffures barrant son visage, de la tempe droite au menton, se poursuivant dans le cou jusque sous son col.

 

_ Quarante-et-un. Je sais, j'ai l'air beaucoup plus jeune. Et sans la barbe, c'est pire.

 

Tom hocha lentement la tête, toujours sous le choc. Il savait pourquoi, ce n'était pas un secret que plus un sorcier est puissant, plus il vieillit lentement et vie longtemps. Avoir toujours l'air d'entrer dans la vingtaine à plus de quarante ans était anormal et un signe de sa puissance magique. Son repas arriva et il saisit sa fourchette en levant un sourcil en direction du barman.

 

_ Donc... J'ai entendu dire qu'il y avait eu une guerre civile ?

 

Tom se reprit visiblement et hocha la tête en saisissant un verre et son torchon.

 

_ Oui. Mais elle s'est finie il y a sept ans avec la défaite de Vous-savez-qui par Harry Potter, le Survivant.

 

La date qu'il avait donné de son départ supposé était 6 ans avant la réapparition de Voldemort et le début de la guerre. Pour déterminer s'il était dans le passé ou une autre dimension, il devait établir des différences.

 

_ Qui ? J'étais constamment en train de voyager et je prête rarement attention aux journaux internationaux, en dehors de ceux de briseurs de sorts et d'enchantement.

_ Un briseur de sort, hein ? On ne dit pas son nom, même maintenant qu'il est vaincu. C'était un mage noir terrifiant, je suis sûr que vous pouvez trouver des archives de journaux à la boutique de la Gazette.

 

Il hocha pensivement la tête.

 

_ J'irais sûrement. C'est de l'histoire récente, mais de l'histoire quand même. Quant est-il de ce Harry Potter ? Sûrement un grand mage de talent.

 

Le barman se figea et eut soudainement l'air gêné. Alvis savait pourquoi, mais ça lui donnait un certain plaisir pervers de voir l'homme hésiter à lui dire que leur héro national n'était qu'un gamin de sept ans.

 

_ Non. Vous-savez-qui a attaqué les Potter la nuit de Halloween et leur fils, qui avait un an à l'époque, est le seul survivant. Il aurait survécu au sort de mort et Vous-savez-qui a était désintégré ou a disparu en conséquence.

 

Alvis resta silencieux un long moment, pendant que Tom lavait son verre nerveusement. Puis, il se pinça lentement l'arrête du nez et soupira.

 

_ Et soudainement, je me souviens de pourquoi je me suis barré dés la fin de ma scolarité. Vous êtes en train de me dire, qu'un mage noir a attaqué une famille, le gamin est le seul à s'en être tiré vivant avec le mage noir nul part en vu, et que, plutôt que d'arriver à la conclusion logique que les parents ont fait quelque chose pour le vaincre et protéger leur gosse, que c'était le gamin lui-même qui l'avait vaincu ?

_ Oui. James et Lily Potter étaient morts, comment ils auraient pu faire quelque chose contre Vous-savez-qui ?

 

Il le fixa un instant en se demandant s'il venait vraiment de poser une question aussi stupide. Puis, il se souvint qu'il était en Angleterre, où Dumbledore s'était assuré de bannir toute connaissances sur des magies dangereuses et noires, sauf dans les bibliothèques des vieilles familles. Il y avait une raison pour laquelle tous les briseurs de sorts venant d'Angleterre étaient ré-entraînés et reconditionnés pour arrêter de considérer que certaines connaissances doivent être effacées de la surface de la terre pour le bien de tous. Si ils ne savaient plus que tel ou tel rituel, ou magie noire existe, alors comment pouvaient-ils savoir comment les contrer ?

 

_ Vous savez quoi ? Je pense que je vais juste aller lire des journaux. Merci pour le repas et les renseignements.

_ De rien. Est-ce que vous passerez encore une nuit ?

 

Il hésita. Il avait beaucoup à faire, est-ce qu'il y arrivera en une après-midi ?

 

_ Peut-être. Est-ce que vous pouvez la mettre de côté jusqu'à ce que je revienne ?

_ Bien sûr.

 

Il sourit et paya l'homme avant de s'en aller. Première étape, Gringotts. Il n'aimait pas les gobelins, et le sentiment était réciproque. Mais là, il était un inconnu, donc il ne devrait pas avoir de difficultés à obtenir ce qu'il voulait. Cependant, avant de régulariser sa situation, il allait les cambrioler.

Une coupe en sa possession plus tard, il se tenait devant un gobelin à l'un des comptoir. Il montra ses trois bagues et dit :

 

_ Je veux voir les responsables de mes comptes.

 

Le gobelin écarquilla les yeux en voyant les familles dont il prétendait être le Lord, et lui saisit la main pour vérifier l’authenticité des chevalières. Alvis ne poussa pas de soupir de soulagement lorsque le gobelin hocha la tête et lui fit signe d'attendre sur le côté avant d'en appeler un autre.

Il fut mené à une salle de réunion contenant trois vieux gobelins et leurs assistants respectifs qui le regardaient tous avec suspicion.

 

_ Bonjour ! Je suis Alvis Black, briseur de sort non-affilié et vous allez probablement haïr mon existence très rapidement.

 

Ils ne pourront pas dire qu'il ne les avait pas prévenu. Celui du milieu lui répondit :

 

_ Dûment noté, Lord Potter-Black-Peverell. Pouvez-vous nous expliquer comment vous avez des chevalières authentiques, alors que l'on possède toujours nos propres exemplaires ?

_ Non. Accident de travail. Très confidentiel. Est-ce que je peux voir vos exemplaires ?

 

Il était Lord Black, Potter et Peverell, les gobelins ne possédaient pas les chevalières, ils devaient légalement les lui montrer s'il voulait les voir. Ce qu'ils firent avec beaucoup de réticence. Alvis leur sourit joyeusement et remplaça ses propres copies par les leurs, les bagues l'acceptant sans problème. Il se frotta les mains et lança joyeusement :

 

_ Bien ! Je veux les relevés de comptes des trois familles sur les quinze dernières années. Toutes les clefs des coffres, en dehors de coffres personnels de membres vivants de la famille, rappelées et les serrures changées. Je veux aussi voir qui a accès à quoi et qui est toujours affilié à l'une des familles. Je veux aussi les testaments des Potter, je me fiche que qui que ce soit les ai fait sceller si c'est le cas.

 

Il allait avoir beaucoup de travail à tout remettre en ordre, mais il avait du temps. Le plus important était de sécuriser ses comptes, et surtout ceux de Harry. Le reste pouvait attendre.

Trois heures plus tard, il avait enfin fini avec toute la paperasse, même s'il devait encore lire les relevés. Et les gobelins haïssaient effectivement son existence.

Son prochain arrêt fut la boutique de hiboux, il ignora soigneusement les chouettes et acheta la nourriture pour Fumseck. Puis, il se rendit dans l'allée des Embrumes pour commander une baguette customisée pour remplacer celle qu'il avait perdue.

Plutôt que de se rendre à la boutique de la Gazette pour lire leurs vieux numéros, il se rendit à la bibliothèque publique. Il avait été surpris de constater que le Chemin de Travers n'était que l'allée principale et que le quartier sorcier avait pleins de petites allées secondaires, en plus de celle des Embrumes. Logements, commerces, bâtiments administratif, guildes diverses, il y avait de tout ! Hermione avait passé plus d'une heure à se plaindre qu'on ne montrait pas ça aux nés-moldus, lorsqu'elle avait découvert qu'il y avait une bibliothèque publique. Ça avait été hilarant à voir.

Il passa tout le reste de l'après-midi à se renseigner sur l'histoire récente, pour être certain de ne rien manquer. Les choses semblaient s'être déroulées comme dans son monde, en ce qui concernait la guerre de sang. Cependant, lorsqu'il s'intéressa au conflit mondial de Grindelwald, il trouva quelques mentions intéressantes qui pourraient indiquer une déviation. Il devra vérifier dans des livres d'histoire moldu, juste pour être sûr de bien être dans un univers alternatif plutôt que dans le passé.

Il ne repartit qu'à la fermeture et retourna au Chaudron pour la nuit. Le lendemain matin, il se leva tôt et se rendit à une bibliothèque moldu pour confirmer ses suspicions. Il trouva aisément ce qu'il cherchait, Captain America était un héro international. Un héro qui n'existait pas là d'où il venait. Tout comme Hydra, ou Stark Industrie.

Il avait encore quelques heures avant le déjeuner lorsqu'il sortit de la bibliothèque. Il se rendit aussitôt au 12 Square Grimmaurd. La maison était toujours aussi délabrée, il savait que sa dernière occupante, Walburga, était morte depuis deux ans. Il y entra sans difficulté, les protections le reconnaissant comme leur propriétaire et ne prit pas la peine d'aller plus loin que le hall d'entrée.

 

_ Kreattur.

 

Il y eut un claquement lorsque l'elfe apparut et les rideau cachant le portrait de Walburga s'écartèrent aussitôt, ses cris résonnant dans la maison. Il leva les yeux au ciel et lui envoya un sort de silence avant de se concentrer sur l'elfe devant lui.

 

_ Le faux maître a appelé Kreattur ?

_ Je veux le médaillon que Regulus t'a chargé de détruire. Je sais comment m'en débarrasser.

 

L'elfe écarquilla les yeux, avant de disparaître promptement et de revenir tout aussi vite avec l'objet. Alvis était soulagé de voir que cette partie de l'histoire était toujours correct. Il avait toujours un lac d'Inferi à détruire, mais, au moins, il n'y avait pas d'horcruxe à détruire au passage.

 

_ Le maître peut vraiment accomplir la dernière volonté de Jeune Maître Regulus ?

_ Oui.

 

Il posa le médaillon par terre et fit les tests nécessaires pour confirmer son statu. Puis, il dégaina une dague gobeline de sa botte et la tendit à l'elfe.

 

_ Cette dague est enduite de venin de basilic, ne te coupe pas. Je vais ouvrir le médaillon, et tu vas le transpercer immédiatement. Tu comprends ? N'écoute rien de ce qu'il te dit et transperce-le.

 

Kreattur hocha fermement la tête et se saisissant de la dague.

 

_ Kreattur va le faire. Pour Jeune Maître Regulus.

 

Il hocha la tête et se concentra sur l'horcruxe avant de siffler :

 

_ Ouvre-toi.

 

Il s'ouvrit aussitôt et eut à peine le temps d'émettre un léger volute de fumée, avant que Kreattur ne plante la dague dedans. Le petit elfe s'acharna sur l'objet, jusqu'à ce qu'il soit en miette, et Alvis le laissa faire, conscient de l'importance de la tâche pour lui. Lorsqu'il s'arrêta, le souffle court et des larmes ruisselant de ses joues, Alvis posa une main sur son épaule et lui sourit doucement.

 

_ Bien joué, Kreattur. Je suis sûr que Maître Regulus peut reposer en paix, maintenant.

 

Il hocha la tête.

 

_ Merci, Maître. Que peut faire Kreattur pour le Maître ?

_ Remet la maison en état, je compte y vivre avec mon neveu. Met tout ce qui est enchanté dans une pièce, tout ce qui est maudit dans une autre et tous les portraits dans une autre, je ferais le trie. Fait attention à ne pas te blesser, d'accord ? Concentre-toi d'abords sur le rez-de-chaussé et les chambres du premier.

_ Oui, Maître.

 

Il hocha la tête et reprit sa dague avant que l'elfe ne disparaisse. Il mit les restes de l'horcruxe dans une boîte et repartit. Il savait qu'il aura une chambre pour cette nuit, donc il alla rendre sa clef à Tom en le remerciant encore pour son aide.

Il transplana ensuite à Little Hangleton, non loin de la maison des Gaunt. Il se souvenait de la blessure mortelle que Dumbledore avait reçue en récupérant la bague. La première chose qu'il fit fut d'utiliser la coupe pour confirmer qu'il y avait bien un autre horcruxe à l'intérieur.

Puis, plutôt que de prendre des risques en essayant de passer les protections, il en estima la puissance, vérifia que personne ne se trouvait à proximité de la zone de destruction et fit sauter les barrières dans un effondrement en cascade avant de transplaner pour se mettre à l'abri. Il y revint une minute plus tard pour voir un cratère. Il hocha la tête et mit en place une barrière repousse-moldu pour éviter qu'on ne vienne enquêter sur l'explosion qui venait de vaporiser la zone.

Il descendit dans le cratère et chercha un instant, avant de trouver la pierre de résurrection. Il sortit son exemplaire de sa bourse et ne fut qu'à moitié surpris quand les deux artefacts se mirent à chauffer, avant de fusionner sous la forme d'une pierre orangée qui pulsait de pouvoir. Il la rangea de nouveau et s'en alla. Les moldu trouveront leur propre explication pour la disparition de la bicoque.

Médaillon, coupe, bague. Il lui manquait encore le journal, le diadème et Harry. Se rendre en douce chez les Malefoy était réalisable, mais il préférait éviter de se faire attraper à entrer chez quelqu'un par effraction tant qu'il n'avait pas encore récupéré son immunité diplomatique.

Il retourna chez lui et sourit en voyant le repas que Kreattur lui avait préparé dans la cuisine immaculée. L'elfe était tout aussi loyale et efficace que la première fois où il avait détruit le médaillon. Et en parlant de lui...

 

_ Kreattur.

_ Oui, Maître ?

_ Est-ce que tu es toujours capable d'aller là où vivent les autres Black ? Comme Narcissa ?

_ Oui, Maître. Maîtresse Narcissa est toujours une fille de la maison Black, donc Kreattur peut aller chez elle. Le Maître veut-il que Kreattur la contacte ?

_ Non. Lucius Malefoy a en sa possession le même type d'objet que le médaillon. Le sien est sous la forme d'un journal, avec le nom Tom Marvolo Riddle gravé dans la couverture. Est-ce que tu penses pouvoir aller chez eux, sans te faire remarquer par qui que ce soit, et le récupérer pour que je puisse le détruire ?

 

Kreattur se redressa à l'entente de l'existence d'un autre objet maudit et hocha fermement la tête avec un air déterminé.

 

_ Kreattur peut faire ça, Maître.

_ Bien, fait-le. Ne te fait pas attraper et ne prend pas de risques inutiles.

 

Il hocha la tête et disparu. Alvis soupira, avant de se lever et d'envoyer la vaisselle se laver toute seule. Il lui restait un arrêt avant de pouvoir aller libérer Harry.

Le ministère de la magie était toujours aussi bondé et il dû attendre un long moment dans la queue avant de pouvoir passer le bureau de contrôle. L'Auror en service hésita à le laisser passer, vu son nom, mais sa chevalière authentique suffit à le convaincre de son identité. Il se dirigea aussitôt vers le Département de la Justice Magique. Il localisa facilement le bureau d'Amélia Bones et sourit à la secrétaire.

 

_ Bonjour, je voudrais parler à Madame Bones.

_ Avez-vous rendez-vous ?

_ Non. Cependant, c'est important.

_ Tout le monde pense que ce qu'ils ont à lui dire est assez important pour se passer d'un rendez-vous. Puis-je savoir le niveau d'importance ?

 

Il eut un sourire amusé à sa répartit et répondit :

 

_ Pouvez-vous lui dire qu'il s'agit d'un cas de code 66AD ?

 

Elle leva un sourcil, mais hocha la tête et disparu dans le bureau. Il attendit patiemment. Contrairement à ce que Hermione avait pu pensé pendant leur troisième année, les déplacements temporels n'étaient pas si rare que ça, surtout pour des Aurors de haut niveau ou des briseurs de sort. Ceux dimensionnels étaient plus rares, vu que les chances d'y survivre étaient extrêmement basses, mais il y avait tout de même des protocoles sur le sujet. Il espérait juste qu'il s'agisse des même ici.

La secrétaire revint et lui fit signe d'entrer. Il la remercia et s'exécuta. Il sourit à Amélia Bones et s'inclina poliment.

 

_ Madame Bones. Un plaisir de vous rencontrer.

_ Enchantée, monsieur... ?

 

Il ferma la porte et s'assura qu'on ne puisse pas les écouter, avant de relever sa frange pour exposer à la lumière une cicatrice très reconnaissable. Les yeux de la femme s'écarquillèrent et il dit :

 

_ Je vais par Alvis Black. Je viens signaler un déplacement dimensionnel et mettre mes papiers en ordre.

 

Elle se pinça l'arrête du nez, avant de pointer la chaise en face de son bureau. Il s'assit et elle sortit un parchemin et une plume de sang.

 

_ Je dois d'abord vérifier votre identité. Écrivez votre nom complet.

 

Il acquiesça et écrivit nettement son nom en lettre de sang. Le parchemin s’illumina un instant, avant que des mots ne se mettent à y apparaître.

 

Harry James Alvis Potter Black Peverell.

Date de naissance : 31 Juillet 1980.

Père : James Fleamont Potter.

Mère : Lily Iris Potter, née Evans.

Père par adoption magique (2 Août 1980) : Sirius Orion Black.

 

La femme soupira en voyant la confirmation et fit une copie du parchemin avant de détruire l'original. Elle se saisit ensuite de plusieurs formulaires en commentant :

 

_ Je sens que ça va être un bordel politique.

_ Je n'ai pas l'intention de laisser savoir que je suis Harry Potter. Je vais continuer d'utiliser Alvis Black ou Alvis Peverell.

_ Avez-vous l'intention de récupérer la garde de votre double ?

_ S'il a la même enfance que moi ? Oui.

 

Elle le fixa avec un un air sérieux.

 

_ Que voulez-vous dire ? Harry Potter est sous la garde de Dumbledore.

_ Et Dumbledore est un idiot débordé qui voit trop souvent le bien chez les gens, même quand il n'est pas là. Ma mère a placé une protection sacrificiel de sang sur moi, donc il a décidé que le meilleur endroit pour moi serait chez ma tante maternelle. Tout en pensant qu'elle serait capable de mettre de côté sa jalousie et son mépris de sa sœur pour s'occuper correctement de son pauvre petit neveu récemment orphelin. Il s'est trompé.

 

Elle poussa un soupir en se pinçant de nouveau l'arrête du nez.

 

_ De quel niveau d'abus parle-t-on ?

_ J'ai eu de la chance d'atteindre l'âge adulte et de ne pas devenir un obscurial.

 

Elle jura, ce qui en disait long sur son mécontentement car elle ne jurait quasiment jamais. Si c'était la même chose ici, alors ils avaient un scandale en devenir sur les bras qui pourrait empirer les relations entre les sorciers et les moldus. Et, plus important, un enfant était en danger grave. Elle se ressaisit et plaça les formulaires devant Alvis.

 

_ Avez-vous vos papiers ? Certificat de naissance, résultats d'examens, Master ? Et quelle histoire comptez-vous utiliser ?

_ Alvis Corvus Black, fils d'une moldu et d'un cracmol Black qui a préféré me donner des tuteurs que risquer de m'envoyer à Poudlard et de me faire tuer pour mon sang impure. J'ai 41 ans.

 

Il sortit plusieurs parchemins de son sac et les lui tendit.

 

_ Je n'ai jamais passé mes ASPIC dû à la seconde guerre de sang, mais j'ai mes Masters en magie de combat, rituel et enchantement. Je suis aussi un briseur de sort vétéran.

_ Seconde guerre de sang ?

_ Que je suis déjà en train d'empêcher.

 

Elle hocha la tête et accepta les documents. Elle pourra y revenir plus tard. Ils remplirent rapidement ceux nécessaires pour établir sa nouvelle identité et valider ses diplômes dans ce monde. Lorsqu'elle arriva au dernier document, elle leva un sourcil.

 

_ Comment avez-vous réussi à obtenir une immunité diplomatique globale de la part du CIMS ?

_ En étant un emmerdeur professionnel.

 

Elle resta un instant interdite face à sa réponse, avant de le questionner :

 

_ Comment ça ?

 

Il haussa une épaule et répondit avec un sourire en coin :

 

_ Je suis un briseur de sort, mais j'ai aussi un don pour m'attirer des ennuis et je suis l'un des mages les plus puissant du monde. J'ai tendance à arrêter les mages noirs ou criminels sur lesquels je tombe pas accident. Le CIMS a finalement décidé que j'étais dangereux, mais pas une menace tant qu'on ne s'en prend pas à ceux sous ma protection. Donc, on a passé un accord. Ils me donnent l'immunité diplomatique et en échange, je préviens les autorités locales quand je suis dans le coin pour qu'ils puissent préparer la paperasse pour quand je m'attirerais immanquablement des ennuis, ou pour qu'ils puissent me demander de l'aide avec des criminels qu'ils ont du mal à arrêter.

_ Je vois...

 

Elle étudia les documents, avant de les lui rendre.

 

_ Je n'ai pas l'autorité nécessaire pour les revalider, il faudra en parler avec le CIMS.

 

Il acquiesça et rangea le tout. Ils ne mirent pas longtemps à finir de remplir tous les formulaires nécessaires et Amélia poussa un soupir de soulagement lorsqu'ils eurent terminé.

 

_ Bien. Maintenant que c'est fait, j'ai des questions.

_ Allez-y.

_ L'adoption de la part de Sirius Black. N'a-t-il pas trahi vos parents dans votre monde ?

_ Non. Il était un appât et Pettigrow était le vrai gardien du secret. Lorsque Sirius l'a confronté après l'attaque, Pettigrow l'a accusé d'être un traître, a coupé son doigt et a fait exploser la rue avant de disparaître sous sa forme animagus de rat. Sirius a craqué et a été envoyé à Azkaban sans procès, parce que tout le monde savait qu'il était coupable.

 

Elle ferma les yeux en prenant une longue inspiration pour se calmer. La description de la scène était exactement ce qu'il s'était passé. Elle n'était pas certaine pour le manque de procès, mais si c'était aussi le cas ici...

 

_ Black est peut-être innocent.

 

Alvis sortit deux parchemins de son sac et lui tendit. Elle les accepta et découvrit des certificats de Gringotts déclarant qu'il avait fait une adoption magique sur Harry Potter et avait prêté tous les serments nécessaires en tant que parrain magique. Il ne pouvait pas avoir trahi les Potter, pas sans perdre sa magie et sa vie.

 

_ Je vais voir ce que je peux faire. Une idée d'où trouver Pettigrow ?

_ Il était le rat de compagnie des Weasley. Percy, l'un de leurs enfants, l'a trouvé dans le jardin et ses parents l'ont autorisé à le garder.

_ Je vois.

 

Elle allait devoir parler à Arthur. S'il avait un meurtrier qui se cachait auprès de ses enfants, elle était sûre qu'il l'aiderait à l’appréhender.

 

_ Et en parlant d'Azkaban, est-ce que le fils et la femme de Bartemius Croupton sont morts ?

_ Oui.

_ Alors le fils est probablement chez eux sous imperius. Sa femme l'a convaincu de l'échanger avec lui lorsqu'elle était mourante.

 

Elle se fit une note de rendre visite à Barty avec Maugrey.

 

_ Autre chose ? Vous avez parlé d'une seconde guerre ?

_ Voldemort a plusieurs artefacts qui le relient à la vie. Je suis en train de les détruire, ce qui l'empêchera de récupérer un corps. Je ne peux rien garantir concernant ses partisans en liberté, mais au moins, il ne reviendra pas.

_ Informez-moi dès que vous aurez fini.

 

Il acquiesça et ils conclurent leurs affaires.

Alvis s'étira une fois hors du ministère et retourna chez lui. Kreattur apparut aussitôt devant lui et lui tendit un journal très familier.

 

_ Merci Kreattur, tu es le meilleur.

 

Il ressortit sa dague et leva un sourcil vers lui en lui tendant.

 

_ Tu veux t'en charger ?

_ Bien sûr Maître !

 

Il s'en saisit et l'enfonça avec enthousiasme au milieu des pages, faisant hurler le morceau d'âme de douleur. Est-ce qu'il devrait s'inquiéter de son enthousiasme ? Il n'en était pas sûr, mais, au moins, il était tourné vers la destruction d'objets de magie noire. Il récupéré sa dague et rangea le journal ruiné dans la même boîte que le médaillon.

 

_ Tu n'as pas eu de problème ?

_ Non, Maître. Personne n'a remarqué Kreattur et Kreattur a été très prudent en récupérant le vilain journal.

_ Bien. La maison ?

_ Le rez-de-chaussé et les deux premiers étages sont propres. Deux chambres ont été préparées au premier étage. Kreattur a mit les objets spécifiés dans des salles du troisième étage.

_ Bien. Continue le bon travail. Je vais chercher Harry.

 

L'elfe disparu et Alvis sortit. Il transplana non loin de Privet Drive et utilisa des sorts pour passer inaperçu afin de s'approcher du numéro 4. Ce qu'il vit en arrivant lui brisa le cœur. Un petit garçon rachitique s'acharnait à retirer les mauvaises herbes dans le jardin à l'avant. Il portait des vêtements beaucoup trop grands pour lui et des lunettes rafistolées.

Il désactiva ses sorts et s'approcha du garçon.

 

_ Bonjour.

 

Il leva la tête en sursautant et son cœur se brisa un peu plus en voyant l'inquiétude dans ses yeux verts.

 

_ B... Bonjour.

 

Il passa le muret et s'accroupit devant lui avec un sourire rassurant.

 

_ Es-tu Harry ?

 

Il hocha lentement la tête et il vit son regard passer sur ses cheveux longs et ses yeux, couverts eux aussi par des lunettes.

 

_ Je suis Alvis Black, un cousin de ton père.

_ Vraiment ?

_ Vraiment. Je suis désolé d'avoir été aussi long à venir te voir, mais je ne suis revenu que récemment en Angleterre et ne savais pas que James et Lily étaient morts. Est-ce que tu es heureux ici ?

 

Il hésita et jeta un regard apeuré vers la maison, avant de secouer la tête.

 

_ Je vois. Est-ce que tu veux venir vivre avec moi ?

_ Oui...

 

Ce n'était qu'un murmure plein d'espoir, et c'était suffisent pour lui. Il lui tendit la main pour l'aider à se relever avec un sourire. Il fut soulagé lorsqu'il ne se passa rien à leur contacte et se promit de faire tout ce qui était en son pouvoir pour offrir à cet enfant la vie qu'il méritait. Harry sera heureux et ne finira jamais comme lui. Il ne sera jamais brisé au-delà du réparable, il se le jurait.

 

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