Rebellion

Harry Potter - J. K. Rowling
M/M
G
Rebellion
Summary
Harry revient en Angleterre après cinq ans passés à l'étranger à chasser des mages noirs. Il a plus l'impression d'avoir survécu que réellement vécu depuis la fin de la guerre.Mais à présent, il attend avec enthousiasme ses retrouvailles avec ses amis, sans savoir que son chemin le mènera vers la dernière personne qu'il aurait imaginé, une personne qui va enfin le faire sentir vivant.
Note
Les personnages et l'univers ne sont pas les miens (JK Rowling), mais l'histoire m'appartient.
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Être un Malefoy

— Monsieur et madame Malefoy... Comment allez-vous ? demanda Harry, se composant un air et un sourire décontractés.

Drago se retint de rire tant la situation était cocasse et lunaire. Il y avait bien longtemps qu'il ne devait plus rien à ses parents. Il s'était marié et avait produit un héritier pour eux, même s'il estimait qu'Astoria comme Scorpius étaient sa famille à lui avant la leur. Sa vie lui appartenait maintenant.

— Monsieur Potter, il y a bien longtemps que nous n'avons pas eu de vos nouvelles par la gazette, finit par déclarer sa mère, son père préférant rester silencieux pour le moment.

Sans doute avait-il besoin de digérer l'information. Mais Harry était, de toute évidence, bien plus intimidé par Narcissa que par Lucius. Probablement parce qu'il s'était opposé au père de Drago tout au long de leur scolarité alors que sa mère n'avait jamais agi à son encontre et l'avait sauvé, au contraire (même si c'était plus pour son fils que pour l'Élu). Étrangement, le vibrenotiste ne trouvait pas gênant d'être considéré comme le potentiel partenaire de Harry. Il ressentait même une sorte de petite fierté – envers lui-même – et de l'arrogance – vis-à-vis de ses parents. Bien que, à priori, il ne savait pas encore quel était leur statut officiel, l'un et l'autre. Mais si Harry était venu lui balancer tout ce qu'il avait dit à la figure, c'était qu'il comptait en discuter, non ?

— J'étais à l'étranger. Je suis revenu il y a quelques jours, annonça l'Auror.

Le regard de sa mère passa de Harry à lui pour revenir sur le brun. Son père préférait les ignorer et se plongeait dans l'admiration de la cheminée (qui n'avait rien d'exceptionnel). Drago eut un peu pitié. Ce n'était pas comme ça qu'il aurait voulu présenter qui que ce soit à ses parents et Harry n'était pas des plus à l'aise. Il inspira avant d'intervenir.

— Si ça ne t'ennuie pas, Harry, nous allions déjeuner, expliqua-t-il. Je peux venir chez toi ce soir, si tu veux.

— Pour dîner ? l'invita-t-il.

Il ne perdait pas le Nord...

— C'est entendu, accepta le blond. À tout à l'heure.

— Ne me fais pas faux bond.

Harry lui sourit avant de saluer les parents de Drago et de disparaître sans demander son reste. Lorsqu'il se retourna vers ses invités, ils le regardèrent chacun avec une expression différente. Son père haussait un sourcil et arborait un visage arrogant. Sa mère lui adressait un sourire tendre, ses yeux clairs brillant d'une lueur qu'il ne lui connaissait pas.

— Nous devrions passer dans la salle à manger, proposa-t-il pour combler le silence.

— Tu comptais nous en parler ? demanda son père. Parce que tu pourrais trouver bien mieux si tu cessais de te rabaisser au niveau...

— Pour être tout à fait honnête, ce n'était pas dans mes projets, non, le coupa Drago. Ce que je fais et avec qui je le fais ne vous concerne plus.

— Pardonne-lui sa rudesse, mon dragon, intervint sa mère en fixant son époux d'un regard noir (Il eut la décence de baisser les yeux et de ne pas répondre). Nous avons simplement été surpris.

— Eh bien, il semble qu'il l'a été lui aussi. Il n'est donc pas nécessaire d'en faire toute une histoire. Comme il vous l'a assez clairement fait comprendre, c'est quelque chose de récent. Il n'y a rien de certain entre nous. Maintenant, peut-on passer par-dessus et déjeuner tranquillement tous les trois ?

— Si c'est ce que tu souhaites, concéda son père.

Depuis quelque temps, il avait appris à se montrer plus souple, même s'il n'en pensait sans doute pas moins. La surveillance gouvernementale aidait à relativiser. Sa mère resta silencieuse. Elle fit cependant un pas vers Drago et posa une main sur son bras en signe de soutien. Il n'aimait pas l'admettre, mais l'avis de celle qui l'avait mis au monde comptait toujours à ses yeux. Peut-être même un peu aussi le regard de son père. Mais jamais il ne leur avouerait. Il restait un Malefoy, qu'il le veuille ou non.

***

Ses parents avaient quitté sa demeure vers quinze heures, ce qui lui avait largement laissé du temps pour se préparer et pour confectionner le dessert préféré de Harry. Ce dernier adorait la tarte à la mélasse, du moins à l'époque où ils étudiaient ensemble à Poudlard. Comment il le savait et pourquoi il s'en souvenait restait un mystère, même aux yeux de Drago. Il avait probablement eu l'idée d'utiliser cette information pour jouer un mauvais tour à son rival lorsqu'ils étaient plus jeunes, mais n'en avait pas eu l'occasion.

Lorsque dix-huit heures approchèrent, il transplana dans une ruelle non loin de chez Harry. Il avait préféré porter une tenue plus simple cette fois-ci, se composant d'un polo noir, d'un jean de la même couleur et de ses Richelieu (qu'il adorait). Il avait également coiffé ses cheveux en arrière, ne laissant qu'une mèche retomber sur son front pour aller chatouiller l'arrête de son nez, sachant pertinemment que ce genre de détail ajoutait indéniablement une touche à son charme. Parce que oui, il voulait plaire à Harry.

Un peu fébrile, il se rendit devant la maison du brun, vérifia autour de lui que la rue n'était pas fréquentée, puis sortit sa baguette pour lancer un sort de révélation. Une seconde plus tard, les deux immeubles moldus se séparèrent sans même que leurs habitants ne s'en rendent compte, laissant apparaître la maison de Harry. Il prit une grande inspiration, rangea sa baguette et s'avança face à la porte, devant laquelle il resta quelques secondes avant de se décider à frapper au heurtoir. Il jeta un coup d'œil à sa tarte, se demandant tout à coup si l'idée de lui préparer quelque chose était bonne. Puis il se souvint qu'ils étaient à la veille de son anniversaire et qu'il pourrait toujours prendre cette excuse pour expliquer son envie soudaine de lui offrir quelque chose.

Il n'aurait eu, de toute façon, pas le temps de s'en débarrasser, puisque la porte s'ouvrit la seconde suivante.

— Tu es venu, l'accueillit Harry avec un sourire soulagé tout en le laissant entrer.

— Il me semble que c'est ce que j'avais dit, répliqua Drago en lui fourrant la tarte dans les mains lorsqu'il passa devant lui. J'ai apporté le dessert.

— Une tarte à la mélasse ? J'adore ça.

— Je sais, ne put se retenir de répondre le vibrenotiste.

Le brun ne releva pas et son sourire passa du soulagement au ravissement. Tant mieux. Drago préférait ça. Harry ferma la porte derrière eux.

— Je vais la poser à la cuisine, je reviens. Fais comme chez toi en attendant, lui dit-il en lui indiquant le salon du menton. Mais évite de disparaître cette fois.

Drago savait qu'il devrait donner des explications, mais il espérait y couper.

— Je vais venir avec toi, si ça peut te rassurer.

Harry éclata de rire en commençant à se diriger vers sa cuisine, suivi par le vibrenotiste.

— Te voilà bien prévenant. Un truc à te faire pardonner, peut-être ?

— J'ai flippé, se contenta de répondre Drago, sans pour autant s'excuser.

Harry s'arrêta tout à coup, juste avant d'entrer dans la cuisine, et se tourna vers lui.

— Et tu comptes recommencer ? demanda-t-il d'un ton léger, même si le sérieux était présent dans la question.

— Non... souffla Drago en sentant des rougeurs apparaître sur ses pommettes.

— Parfait. Tout va bien alors.

Il reprit sa route et pénétra dans la cuisine. Le blond le suivit en silence. Il observa tout d'abord les lieux tandis que Harry allait poser la tarte sur le plan de travail. Ce dernier était bordé d'un comptoir garni d'une panière de fruits contre lequel étaient installés des tabourets. De nombreux placards agrémentaient les murs de la pièce, ainsi que du matériel moldu que Drago ne connaissait pas. Le vibrenotiste tira l'un des sièges et s'y assit, observant l'Auror.

— Tu l'as faite toi-même ? questionna Harry en montrant la tarte.

— J'avais peut-être un truc à me faire pardonner, reprit Drago, sourire en coin.

Le rire du brun résonna de nouveau et le vibrnotiste songea que, décidément, c'était le plus beau son qu'il avait jamais entendu. Harry sortit deux verres et une bouteille, qu'il déboucha pour les remplir à moitié d'un liquide ambré, puis en tendit un à Drago. Celui-ci le prit et vint humer et reconnut le parfum du whiskey pur feu.

— J'espère que tu n'attends pas trop de moi ce soir. Je suis complètement nul pour ce qui est de confectionner des plats complexes. Je n'arrive pas à suivre une recette trop longue.

— Ça n'a pas changé depuis nos cours de potions, le titilla Drago.

— Il semblerait, admit Harry. Fish and chips, ça te va ?

Le blond acquiesça en haussant les épaules. Il n'était pas venu dans le but de goûter à de la grande cuisine ce soir. Il posa le verre sans y avoir touché. Il voulait garder l'esprit à peu près clair pour le moment. Sans réfléchir, il piocha dans la panière de fruits au bout du comptoir et y récupéra une pomme verte.

— Je t'annonce le menu et tu prends directement quelque chose d'autre à manger... Tu n'aimes pas ? s'inquiéta l'Auror.

— Ce n'est qu'une pomme, Harry. Ça ne va pas me couper l'appétit, au contraire, ajouta-t-il en se tournant légèrement de côté pour venir croquer le fruit dans un geste théâtral pour le provoquer.

Du coin de l'œil, il vit le brun se mordiller la lèvre. Que Drago morde dans une pomme lui faisait de l'effet ? Le vibrenotiste masqua sa surprise. Il n'imaginait pas lui plaire à ce point. Peut-être avait-il sous-estimé leur attirance mutuelle parce que, de son côté, prendre conscience de ça l'excita et raviva son instinct séditieux. Il avala le morceau de pomme puis, tout en fixant Harry d'un œil aguicheur, il vint lentement passer sa langue sur la pulpe du fruit qu'il venait d'exposer.

Le brun rougit et se détourna pour ôter la panière criminelle de son emplacement et la poser derrière lui. Amusé et fier de son coup, Drago ricana et reporta son attention sur le fruit avant de s'apprêter à en reprendre une bouchée.

— Accio pomme, lança l'Auror, qui avait sorti sa baguette.

Et le blond se retrouva la main vide.

— Jaloux d'une pomme, Harry ? le taquina-t-il.

Le brun éclata de rire en rangeant sa baguette.

— Non, au contraire. Je me demandais ce que je pouvais te faire faire en échange. Tu sembles tellement épris, se moqua-t-il.

— Je ne suis pas un singe savant qu'on récompense avec des friandises, rétorqua Drago, un sourire fin sur les lèvres.

— Tu avoues être moins capable qu'eux ? fit Harry en découpant un morceau, l'air détaché. Allons, Drago, je suis certain que tu peux attraper celui-ci.

L'Auror posa le bout de pomme sur sa langue et haussa les sourcils. Drago y lut plus qu'un simple jeu, comme une demande implicite de tenter quelque chose avec lui. Quoi ? Il ne savait pas encore. Il faudrait qu'ils en discutent plus tard. Pour l'heure, cependant, il se devait d'agir, de choisir. Son cœur manqua un battement puis il se décida à venir récupérer le morceau, s'amusant à caresser la langue de Harry de la sienne, la titillant avant de s'emparer de son butin. Le brun laissa échapper un petit gémissement, pour le plus grand plaisir de Drago.

Ils ne s'écartèrent pas ensuite, les yeux plongés dans ceux de l'autre.

— Je suis sûr qu'on pourrait trouver plein d'autres façons encore plus intéressantes de manger des pommes, suggéra Harry tandis que le vibrenotiste finissait sa bouchée.

Celui-ci vint déposer un baiser léger sur les lèvres du brun pour donner son accord. Puis il ferma les yeux, rompant la tension qui s'était instaurée entre eux. Il se pencha un peu plus en avant, posant une main sur la nuque de Harry pour venir nicher son visage dans son cou, inspirant profondément. Il y trouva l'odeur habituelle de l'Auror, aux notes de gingembre et de cannelle, à laquelle s'ajoutaient à présent des effluves de pomme. À croire qu'il avait sorti le grand jeu pour lui !

— Tu as mis du parfum ?

— Juste un nouveau gel douche, répondit Harry, amusé.

— Tu peux rêver pour que je me tartine un truc à la tarte à la mélasse, prévint Drago en reprenant sa place sur le tabouret.

Le brun éclata de rire et posa la pomme près de la panière de fruits.

— Quoi ? Tu ne veux pas me plaire ?

— Je te plais déjà.

— Je vois. Tu n'as pas l'intention de faire d'efforts.

— Seulement ciblés. Et ça dépend de quoi on parle. Qu'est-ce que tu attends de toi et moi exactement ?

— De nous, répondit Harry en commençant à sortir ses plats du four. Je pensais avoir été clair tout à l'heure.

Drago allait lancer une pique pour s'amuser, mais se retint. Il était temps de redevenir sérieux, même pour l'espace d'un instant.

— Je ne me serais pas enfui si je n'avais voulu qu'un soir. Je te l'aurais probablement dit, t'aurais envoyé balader et ensuite je serais parti (Harry grimaça malgré lui). Mais j'ai eu peur parce que je me suis rendu compte que je voulais que ça continue, parce que je n'avais jamais rien ressenti d'aussi fort avant. Et... putain ! Je ne pouvais pas ressentir ça pour toi. Pas pour Potter... (Drago crut lire une lueur de compréhension sans ce regard vert, de celles qui sont un peu douloureuses) Et puis j'étais effrayé à l'idée que tu m'abandonnes le lendemain parce que tu voulais seulement t'amuser, prendre un peu de bon temps en revenant en Angleterre et, pourquoi pas, en profiter pour te foutre un peu de moi aussi. Alors j'ai préféré partir le premier. Ça me semblait être la meilleure solution sur le coup.

Il baissa les yeux sur ses mains aussi tremblantes que sa voix tout au long de son explication. Son discours lui sembla décousu et ridicule lorsqu'il le prononça tout haut. Il n'avait jamais été vraiment courageux et avouer tout ça lui paraissait être le summum de ce qu'il pouvait faire, alors même qu'il ne savait pas si Harry en comprendrait totalement le sens. Et avant qu'il ne relève les yeux, l'Auror tenait ses mains entre les siennes. Il l'avait rejoint de l'autre côté du comptoir. Drago le fixa alors, incertain et Harry le rassura en l'embrassant. C'était un baiser léger, mais tout en émotions. Et lorsqu'il s'écarta, ils se sourirent avec douceur.

— Je ne veux pas me moquer ou t'utiliser. J'ai pour projet d'essayer de construire quelque chose avec toi, si tu le veux bien. Et avec Scorpius, évidemment. Quand est-ce que tu le récupères pour notre sortie, au fait ?

La conversation ramenée sur le sujet de son fils lui parut tout à coup plus tranquille, ce qui lui fit du bien après ses aveux. Il réussit même à refouler les larmes qui menaçaient de naître dans ses yeux. Il détestait pleurer et il avait failli le faire une deuxième fois devant Harry. Ce n'était pas digne d'un sang-pur et encore moins d'un Malefoy.

— Dans cinq jours. Sa grand-mère lui offre un stage de vol sur balai pour petit sorcier avec un professeur particulier. Je sens que je ne suis pas au bout de mes peines, se plaignit-il avec un sourire en coin qui détrompait son ton.

Harry relâcha ses mains et retourna au plan de travail pour préparer deux assiettes, les remplissant de poissons panés maison et de frites.

— Il a déjà un balai ? s'enquit-il.

— Est-ce que c'est une question qui sous-entend que tu aimerais lui en offrir un ?

— Je suis si lisible que ça ? plaisanta Harry, qui savait parfaitement que c'était le cas.

— J'apprécie l'effort, sincèrement. Mais tu lui as parlé quoi... deux heures ? Ne te sens pas obligé de...

— C'est censé être une vraie raison pour que je ne lui achète pas un balai, ça ? demanda Harry, perplexe. Parce que, pour ma part, je ne vois pas le rapport entre le fait de ne pas avoir encore passé beaucoup de temps avec lui, trouver que c'est un super gamin et vouloir faire plaisir au fils de mon... De mon quoi d'ailleurs ?

Il haussa les sourcils dans la direction de Drago, comme pour lui laisser le choix.

— Disons petit ami... Je suppose qu'on peut commencer par là.

Harry lui adressa un grand sourire satisfait et lui tendit l'une des deux assiettes.

— Ça me convient.

— Ôte-moi ce sourire goguenard de ton visage, grommela Drago en récupérant l'assiette. Ce n'était pas un match.

— Hors de question, répondit Harry en continuant de lui sourire. Il va falloir t'y habituer parce que je suis heureux et que ce n'est pas près de s'arrêter.

Le vibrenotiste secoua la tête en levant les yeux au plafond.

— Son altesse veut manger ici ou devant un film ? ajouta l'Auror, le ton taquin.

— Nous serons plus à l'aise dans ton salon, décida Drago en emportant son assiette et son verre sans l'attendre.

Il posa le tout sur la table basse puis s'installa sur le canapé et Harry l'imita, s'asseyant tout près de lui. Le cœur de Drago s'était mis à battre un peu plus rapidement, avec cette impression constante de se jeter dans l'inconnu, de sortir complètement de la zone de confort dans laquelle il s'était réfugié depuis la fin de son deuil. Et le brun à ses côtés était tout à la fois, une source d'inquiétudes et d'incertitudes, mais aussi d'un nouveau souffle de vie, de sensations inhabituelles souvent agréables et d'une note d'espoir.

Harry alluma la télévision et choisit un DVD au hasard. Tous deux savaient qu'ils ne regarderaient pas, de toute façon. Puis il revint s'asseoir près de lui, encore plus que la première fois.

— J'ai...

Drago tourna la tête vers lui, mais le brun se coupa tout seul, comme cherchant ses mots. Le vibrenotiste fronça les sourcils et lui lança un regard interrogateur. Harry inspira profondément.

— Je suis heureux que tu sois venu, lui avoua-t-il. Moi aussi j'ai complètement flippé quand tu as disparu. Tu ne peux pas savoir à quel point je... J'aime quand tu es là.

— Oh ? Peut-être que tu pourrais m'expliquer alors ? le taquina gentiment Drago en prenant un gorgée de son whiskey pur feu.

Harry leva les mains et se saisit du visage du blond, qui eut un léger sursaut de surprise. Il posa ses paumes sur sa mâchoire, lui intimant l'angle idéal pour venir l'embrasser. Ce qu'il fit sans attendre. Ses lèvres se posèrent sur celles du vibrenotiste, les caressant, les aspirant et les léchant tour à tour. Drago répondit aussitôt au baiser, lui rendant attention pour attention. Le parfum de Harry l'emplit tout entier, comme pour l'enlacer dans des effluves de cannelle et de pomme, un piège bien trop efficace contre lui. Il était très facile pour le brun de l'amadouer, mais il n'en avait cure. Au contraire. S'il pouvait en profiter ainsi à chaque fois, il serait contenté pour une vie entière. Mais hors de question de le lui avouer, bien sûr !

Drago posa maladroitement son verre sur la table avant de venir enlacer Harry, dont les lèvres s'entrouvrirent lorsque leurs deux corps se serrèrent l'un contre l'autre. Le blond répondit à l'invitation avec gourmandise, sa langue s'insinuant à la recherche de celle du brun, qu'elle trouva rapidement pour des caresses encore plus profondes. Les mains de Harry glissèrent derrière la tête de Drago, plongeant dans ses cheveux, les tirant autant qu'elles les palpaient et les exploraient.

Puis, l'Auror écarta quelque peu son visage, finissant de mordiller la lèvre du blond, encore gonflée de désir. Tous deux avaient le souffle court et saccadé, mais restaient dans les bras l'un de l'autre. Leurs yeux s'accrochèrent un moment en silence, bientôt rompu par la voix un peu trop rauque de Harry.

— La démonstration satisfait-elle son altesse ? murmura-t-il sur un ton qui se voulait autant aguicheur que malicieux.

— Il va me falloir un peu plus de matière pour vraiment comprendre, répliqua Drago, un sourire aux coins des lèvres, ne relevant pas l'appellation dont l'affublait Harry pour la deuxième fois ce soir.

— Ça signifie que tu restes pour la nuit alors ? rétorqua l'Auror, fier de son stratagème.

Drago laissa échapper un rire en se redressant, s'écartant un peu de Harry, et le visage du brun se transforma, comme fasciné par ce qu'il voyait.

— Je peux y consentir, puisque tu insistes autant. Il faut bien amadouer la plèbe pour qu'elle se soumette, déclara-t-il, le ton plein de sous-entendus.

Après tout, c'était un peu ça, d'être un Malefoy. Harry éclata de rire à son tour, lui filant un petit coup d'épaule.

— J'ai toujours été du genre rebelle, lui rappela-t-il avant de s'emparer d'une frite et de l'avaler.

Et peut-être que c'était ça, qui faisait le charme d'un Potter.

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