Rebellion

Harry Potter - J. K. Rowling
M/M
G
Rebellion
Summary
Harry revient en Angleterre après cinq ans passés à l'étranger à chasser des mages noirs. Il a plus l'impression d'avoir survécu que réellement vécu depuis la fin de la guerre.Mais à présent, il attend avec enthousiasme ses retrouvailles avec ses amis, sans savoir que son chemin le mènera vers la dernière personne qu'il aurait imaginé, une personne qui va enfin le faire sentir vivant.
Note
Les personnages et l'univers ne sont pas les miens (JK Rowling), mais l'histoire m'appartient.
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Rendez-vous of course

Drago était partagé entre la lente acceptation de son attirance pour son ancien ennemi, la méfiance à son égard et sa culpabilité de ne pas réussir à s'excuser. Le franc-parler de Potter le déstabilisait et le rendait plus loquace qu'il ne le voulait. Allez savoir pourquoi, il ne parvenait pas non plus à mentir aux incessantes questions qu'il lui posait. C'était tout juste s'il arrivait à cacher son ressenti, ce qu'il ne voulait pas dévoiler pour le moment. Parce qu'il n'était encore sûr de rien. Potter lui plaisait, de toute évidence. C'était déjà assez étrange et difficile à concevoir pour lui, mais il ne pouvait nier que son petit air insolent lui avait manqué, que ses yeux ne lui avaient jamais paru aussi fascinants et qu'il retenait avec difficulté sa main de se glisser dans sa tignasse brune.

— Nous voilà à Covent Garden, annonça Potter en le sortant de ses pensées.

— Formidable, répliqua Drago avec un manque flagrant d'enthousiasme.

— Ne fais pas ton rabat-joie, tu vas adorer.

Le vibrenotiste observa alors la structure de verre, de métal et de pierre devant lui.

— Vraiment ? douta-t-il.

Potter laissa échapper un rire. Il lui prit ensuite la main et l'entraîna à sa suite pour pénétrer à l'intérieur d'un immense centre commercial sur deux étages. Des étales étaient même installés ici et là, offrant divers produits aux passants, notamment artistiques. Entre sculptures, peintures et bijoux, la foule se mouvait, fluide et bruyante.

— Attends, Potter, lâche ma main.

Il s'arrêta d'un coup et Drago suivit le mouvement de justesse, ce que ne réussit pas à faire l'homme derrière lui. Il le bouscula, le poussant vers Potter. Ce dernier en profita évidemment pour le retenir contre lui en l'entourant de son autre bras.

— Tu es très contradictoire, Malefoy, le nargua-t-il. Tu me demandes de te lâcher pour te précipiter ensuite dans mes bras. Si tu voulais un câlin, il fallait le dire plus tôt.

Il souligne ses paroles d'un clin d'œil.

— Arrête tes conneries. Tu vas encore vexer tes moldus avec ton besoin maladif de me coller.

Potter éclata d'un rire franc, attirant quelques regards avant qu'ils ne se détournent, sans prêter attention à leur pseudo-étreinte.

— Je n'ai jamais été contre prendre des risques.

— Eh bien moi si, répliqua Drago sans toutefois chercher à se dégager.

— Alors si tu restes dans mes bras, c'est que tu apprécies.

Il piqua un fard et, avant qu'il ne s'éloigne d'un pas, Potter approcha son visage du sien.

— Tu veux peut-être un bisou aussi ? ajouta-t-il.

La question le coupa dans son élan. Qu'est-ce qu'il lui prenait à cet abruti de lui proposer un truc pareil ? Il ne savait même pas s'il devait considérer cette soirée comme un rendez-vous ! Drago le dévisagea, fronçant les sourcils. Plaisantait-il ? Ses yeux pétillaient de plaisir et un large sourire s'affichait sur ses lèvres. Ces dernières s'approchèrent un peu plus et il fut tenté de le laisser faire. Juste un instant. Mais la peur et le doute reprirent aussitôt le dessus. Non, il ne rigolait pas. Il allait vraiment essayer de l'embrasser. La seule parade qu'il trouva sur le moment fut de détourner le visage et la bouche de Potter se posa sur sa joue. Ses lèvres étaient étonnamment douces et un peu humides. Un frisson le parcourut à leur contact. L'Auror ne se vexa pas de sa déconvenue. Il rit de nouveau.

— D'accord, ce n'est pas encore l'endroit et le moment, déclara-t-il, philosophe.

— Et ça n'arrivera en aucune façon, lui précisa Drago avant de poser une main sur le front de Potter pour le faire reculer. Je n'ai jamais dit que tu m'intéressais.

Le brun s'éloigna et son étreinte se dissipa sans résistance.

— Mais tu n'as pas non plus dit le contraire, répéta-t-il comme un peu plus tôt dans la soirée.

— Pourquoi tu t'accroches autant ? demanda Drago. Tout ce que tu sais de moi ce sont nos interactions durant notre scolarité qui te l'ont appris. Et on ne peut pas dire que c'était l'amour fou entre nous. Je sais que tu es têtu, mais là ça dépasse l'entendement.

Ils reprirent leur route, voguant entre les étales et les boutiques. Potter prit un moment avant de répondre, sans doute pour bien choisir ses mots.

— C'est difficile à mettre des mots sur ce que je ressens, mais je suis heureux que tu me le demandes. Ça veut dire que tu as au moins un peu d'intérêt pour moi, commença-t-il, plaisantant à moitié. Pour tout t'avouer, je n'ai pas vécu ma meilleure vie ces dernières années. Depuis la fin de la guerre, en fait. Je sais que tout semblait être parfait pour moi, mais ce n'était pas le cas. Je n'éprouvais plus grand-chose. C'était comme si j'étais mort à l'intérieur durant tout ce temps. Je n'aimais plus Ginny. Je n'arrivais pas à être heureux pour mes amis. Je ne trouvais plus grand-chose d'intéressant dans mon existence. Tout ce qui semblait me maintenir en vie, c'était mon travail. Et puis, je suis tombé sur votre concert en revenant d'une mission, un peu par hasard. C'est juste une coïncidence folle que je sois passé par là à ce moment-là et que j'ai justement été au repos forcé... Quand j'ai vu tes amis sur scène, j'ai même voulu partir. Mais il y avait tout ce monde et le destin a voulu que je reste. Alors je t'ai vu. Tu semblais totalement habité par ta musique. J'ai eu l'impression que chaque note que tu grattais sur ta vibrenote m'atteignait et... Tu vas trouver ça très con, mais j'ai de nouveau senti mon coeur battre. Je n'ai pas pu détacher mes yeux de toi. Tu m'as complètement envoûté. C'est à ce moment-là que j'ai su. Je me disais que quelqu'un qui jouait comme ça ne pouvait pas être mauvais, que tu avais très certainement changé. Je voulais connaître cette nouvelle personne que je découvrais à peine. C'était comme un besoin impérieux. L'idée même de te côtoyer me faisait me sentir plus vivant, comme si je respirais pour la première fois depuis longtemps. Je crois que c'était une sorte de coup de foudre.

Drago ne savait pas quoi répondre à ça. C'était beaucoup d'informations à assimiler et il n'était pas sûr de le vouloir.

— Et puis je voulais savoir ce que ça ferait de coucher avec toi, ajouta Potter après quelques secondes, le ton narquois, sans doute pour dédramatiser sa tirade.

Drago grommela et lui lança un regard noir.

— Arrête de me fixer comme si tu voulais me tuer. Je ne vais pas te sauter dessus comme un sauvage, promit-il, le ton toujours joueur. Je le ferai de manière plus civilisée.

— On ne couchera pas ensemble, Potter. Tu n'es pas du tout mon genre.

L'Auror sourit et leva les yeux au ciel. Drago hésita sur l'interprétation de ce geste. Soit il ne le croyait sérieusement pas, soit il était amusé de le titiller.

— Tu as un genre ? demanda Potter, réellement curieux.

— Oui, je n'aime pas les sauveurs ou les héros qui ne pensent qu'à me mettre dans leur lit.

Il émit un petit rire moqueur.

— Sauf ceux qui portent des lunettes et qui ont une cicatrice, ajouta l'Auror.

— Cette discussion va beaucoup trop loin.

Potter soupira cette fois.

— Plus sérieusement, je ne pense pas qu'à ça.

— Mais tu gardes cette idée en tête.

— Évidemment. Tu me plais. Ce serait mentir que de prétendre le contraire. Tu n'y penses jamais, toi ?

Drago se souvint avoir songé plusieurs fois aux fesses de Potter et à tout ce qu'il aurait aimé faire avec, depuis que Blaise lui avait fait prendre conscience de son attirance quelques heures plus tôt. Ça l'avait beaucoup perturbé de fantasmer sur son ancien camarade et ennemi.

— Peut-on revenir à un sujet plus neutre ?

— Si c'est ce que tu veux, soupira de nouveau Potter. Que penses-tu de Covent Garden ? Ça plaira à Scorpius ?

Drago se sentit plus léger à l'évocation de son fils. Même si le changement de sujet ne plaisait pas à l'Auror, lui il éprouvait moins de pression. Celle-ci ne venait pas de son interlocuteur, mais de lui-même et il devait reconnaître qu'il appréciait que Potter n'ait pas cherché à insister. Pourtant, il savait à quel point il pouvait se montrer entêté la plupart du temps !

— Il adorera tout ce que tu lui montreras, répondit Drago. Tu es son idole.

Ils quittèrent Covent Garden tout en continuant à discuter tranquillement.

— J'avais remarqué. D'ailleurs, comment ça se fait que tu lui aies raconté toutes ces histoires ? J'étais persuadé que tu me détestais. Tu aurais pu juste me faire passer pour un gars chanceux ou je ne sais quoi. Je suis content que tu aies choisi d'encenser le héro que je suis, se rengorgea-t-il.

— Descend de ton nuage, Potter. Jamais j'aurais raconté quoi que ce soit sur toi à mon fils. C'est sa grand-mère Leonora, la mère d'Astoria, qui s'est amusée à ça. Je crois qu'elle voulait titiller mes parents.

— Astoria ?

Une boule se forma dans la gorge de Drago, alors il se contenta d'acquiescer en silence avant de reprendre la parole.

— Mon épouse et l'une des deux seules femmes de ma vie.

— Et l'autre, c'est ?

Drago hésita, sachant que Potter en avait été privé.

— Ma mère. Elle a ses défauts, mais elle m'a protégé et soutenu quand j'en avais le plus besoin. Et puis, elle m'a donné la vie...

— J'aurais aimé connaître la mienne, murmura Potter.

— Tu en souffres encore ?

— Je ne pense pas que ça disparaîtra un jour, répondit-il, pensif, avant de retrouver le sourire. Ne t'inquiète pas pour Scorpius. Il t'a encore, toi. Et... Tu lui as donné un parrain, au moins ? C'est important.

— Oui, Blaise a hérité de cette lourde tâche, fit Drago, un rictus aux lèvres.

— Et puis, il y aura moi aussi, si tu l'autorises bien sûr.

Le vibrenotiste sentit une pointe de tristesse dans le ton de l'Auror.

— Tant que ça fait plaisir à Scorpius, pourquoi pas. Tu... n'as pas l'air dans ton assiette, fit remarquer Drago, tentant maladroitement de l'inviter à parler (Bien qu'il ait l'impression que Potter n'avait pas arrêté de l'ouvrir depuis ce début de soirée).

Il se mit à rire une nouvelle fois.

— Je me disais juste que j'étais le pire des amis. Je te propose de passer du temps avec ton fils et toi, mais j'en accorde bien moins pour Ron, Hermione ou leurs enfants. Je n'ai même pas encore vu leur fils.

— Oulala ! C'est vraiment impardonnable. Tu es un monstre, Potter, se moqua Malefoy. Franchement, tu viens d'arriver. Ils peuvent bien te pardonner ça, si ce sont de vrais amis. Tu as aussi le droit d'avoir des problèmes ou de penser à toi.

En guise de réponse, il n'eut droit qu'à un sourire et un haussement d'épaules peu convaincu. Il eut envie d'essayer de le persuader de la justesse de ses propos, mais il en fut empêcher par une exclamation joyeuse de Potter alors qu'ils arrivaient sur une place complètement illuminée par de nombreux écrans géants, positionnés sur les murs des bâtiments. Une grande fontaine, surmontée d'une sculpture d'angelot, agrémentait les lieux. La foule y était encore plus dense qu'à Covent Garden.

— Nous sommes à Piccadilly Circus, l'un des endroits les plus populaires de cette ville. Je comptais aussi le montrer à Scorpius. Tu en penses quoi ?

Honnêtement, Drago avait le vertige. Ce qui était très paradoxal car il adorait pourtant passer du temps sur son balai à tourbillonner dans le ciel, sans ressentir le moindre malaise.

— Je...

— Oh ! Viens ! le coupa-t-il en le prenant par le bras pour l'entraîner devant les marches de la fontaine. Prenons une photo ensemble.

Drago esquissa un sourire, ne pouvant se retenir devant l'exubérance de Potter. Ce dernier le remarqua et lui jeta un regard admiratif.

— Tu devrais sourire plus souvent. Tu es à couper le souffle, déclara-t-il tout en interpellant une femme armée d'un appareil photo instantané.

Le vibrenotiste piqua une nouvelle fois un fard. Potter profita du choc et de sa confusion pour l'attirer à lui tandis que la photographe prenait un cliché. Il l'abandonna ensuite pour aller la payer et récupérer le bout de papier. Drago se pencha par-dessus son épaule pour découvrir à son tour le moment volé et fut un peu déçu de n'y voir qu'une image figée. Les moldus parvenaient à propager des mouvements à travers les écrans, cependant ils restaient incapables de faire bouger les personnages de leurs photos. Contre toute attente et il ignorait pourquoi, mais le cliché lui plaisait quand même. Leurs deux représentations étaient pourtant si proches qu'elles semblaient s'enlacer et son visage était un peu trop rouge. Il aurait dû s'en offusquer, mais ce n'était pas le cas.

— Tu ne devrais pas envahir autant mon espace personnel, lui conseilla Potter, la voix un peu rauque tout en tournant son visage vers le sien. J'ai très envie de t'embrasser.

Sa bouche n'était qu'à quelques centimètres de la sienne. Son cœur manqua un battement et il retint son souffle tandis qu'il admirait les deux perles vertes pleines de vie qui le fixaient. Allait-il vraiment mettre sa menace à exécution ? Drago flippait, mais l'espérait à la fois. L'ancien lui se serait enfui par peur. À présent, il faisait face. Oh ! Il n'en menait pas large pour autant ! Potter se décida finalement à relever le visage vers lui. Mais le baiser n'arriva jamais. Un moldu plutôt grand, avec les épaules solides et un coup de taureau, les bouscula pour passer entre eux, les écartant l'un de l'autre.

— Dégagez les pédales ! rugit-il tout en continuant sa route.

Drago n'avait pas tout compris, mais l'intonation de l'homme indiquait clairement qu'il s'agissait d'une insulte. Il posa aussitôt les doigts sur sa baguette, mais Potter le retint en posant sa main sur celle du vibrenotiste.

— Tu ne peux pas. On est en plein milieu de centaines de touristes moldus.

— Qu'est-ce qu'il a dit ?

— À peu près la même chose que la femme avec sa fille tout à l'heure.

— Mais c'est quoi leur problème aux moldus ?

Potter éclata de rire.

— Laisse tomber. Qu'ils pensent ce qu'ils veulent ! Tu ne veux pas plutôt reprendre là où on en était ? demanda-t-il en montant une marche au-dessus de Drago pour se pencher vers lui.

Le vibrenotiste lui plaqua la main sur le visage pour le repousser.

— Dans tes rêves, Potter. Je ne vais pas t'embrasser. Ce serait trop bizarre. En plus, je suis plutôt énervé, au cas où tu n'aurais rien remarqué.

— Donc tu admets que c'est ce que tu allais faire, nota l'Auror.

— Non, c'est ce que toi, tu allais faire. Tu es insupportable.

— Mais tu adores ça, avoue.

Drago secoua la tête en soupirant de dépit. Si Potter avait cherché à appaiser les tensions, c'était réussi. La colère du blond était passée au second plan.

— On dirait un môme par moment, commenta-t-il.

Potter rit puis reprit le vibrenotiste par le bras pour l'entraîner ailleurs.

— Où est-ce qu'on va ?

— Au London Eye, ou autrement appelé la Millenium Wheel !

— Ce n'est pas l'endroit où tu as dit qu'il fallait se rendre en amoureux ? demanda Drago, dubitatif.

— Tu as vraiment retenu cette information ? s'esclaffa-t-il, étonné.

— Pourquoi ça te semble si improbable ? se vexa le premier.

— J'étais persuadé que tu ne voulais pas m'écouter, le taquina Potter. On peut aussi y aller en famille ou entre amis. Tu vas voir, tu vas adorer.

Drago soupira, se laissant entraîner au gré des rues.

— Pourquoi aimes-tu autant les moldus ? Ils sont grossiers, agressifs, stupides et ne peuvent même pas pratiquer de magie.

Potter ralentit le pas jusqu'à s'arrêter complètement pour lui faire face, le relâchant.

— Les deux abrutis de ce soir ne sont pas représentatifs, tu sais. Bien sûr qu'il y en a d'autres qui n'ont pas osé nous dire la même chose, mais la plupart s'en fichent et certains nous ont probablement trouvé... Disons mignons ensemble. Ce que je veux dire, c'est qu'il y a des gens détestables partout, chez les moldus comme chez les sorciers.

— Mignons ? grimaça Drago.

— C'est tout ce que tu retiens ? rigola Potter en reprenant son chemin, suivi du vibrenotiste. Regarde, c'est là que nous allons.

Il tendit le doigt entre deux immeubles en direction du ciel, ou plutôt d'une gigantesque roue de métal qui tournait lentement.

— Pourquoi ont-il construit un engin pareil ?

— Tu viens de le dire : ils n'ont pas de magie. Ce qui signifie qu'ils n'ont pas non plus de balai pour s'élever dans les airs. Il compensent avec la science. Ils volent avec des avions et se divertissent en admirant la vue du haut d'une grande roue.

— Je continue de penser qu'ils sont bizarres.

— Je suis sûr que même toi, tu peux arriver à apprécier des trucs moldus, le titilla Potter.

Il y avait une sorte de petite angoisse ou déception dans le ton de l'Auror et Drago s'en voulut un peu d'être aussi rabat-joie. Et même s'il avait encore de gros doutes sur le brun, ses objectifs ou encore son propre ressenti à son égard, il accéléra le pas pour se remettre à sa hauteur, glissant sa main dans la sienne, comme un premier pas pour se faire pardonner d'être si pénible ce soir. Ce n'était rien de plus, bien sûr. Ni une envie ni un besoin impérieux de le toucher et de le tenir. Du moins s'en persuadait-il.

Potter sursauta légèrement, surpris, mais ne commenta pas. Il serra la main offerte dans la sienne et afficha un immense sourire satisfait.

— Enlève-moi cet air benêt de ton visage, grogna Drago tandis qu'ils arrivaient au pied de la roue.

— Aucune chance que ça arrive, Malefoy.

— Je peux reprendre ma main si ça te met dans cet état, le taquina-t-il, pince-sans-rire.

— Non ! s'exclama-t-il, une expression paniquée s'affichant sur son visage pendant une seconde. Je...

— Très bien, je te la laisse si tu insistes, le coupa Drago, le ton toujours bougon même s'il regrettait d'avoir taquiné Potter à ce propos, vu sa réaction. Pas la peine d'en faire tout un plat.

Ce dernier paya leur entrée et ils commencèrent à faire la queue jusqu'à ce que l'Auror sorte discrètement sa baguette et commence à envoûter plusieurs moldus autour d'eux afin qu'ils les laissent passer devant. Lorsqu'ils parvinrent devant la cabine, le brun fit de même avec le personnel, ce qui leur permit de pénétrer seuls dans l'immense compartiment ovale, de verre et d'acier. La porte se referma derrière eux et la roue bougea doucement. Il y avait un banc où s'asseoir en plein milieu, mais Potter amena Drago près d'une vitre donnant sur l'extérieur de la roue, en direction de la ville.

— Il faut environ trente minutes pour faire un tour complet, indiqua l'Auror tout en fixant le vibrenotiste. Tu as tout le temps d'admirer la vue à la façon moldue.

Drago tourna le visage vers lui, un sourcil levé.

— Tu ne regardes pas, toi ?

— Je préfère admirer cette vue-là, avoua-t-il.

— Franchement, même après toute une soirée, je trouve ça bizarre ton envie de passer du temps avec moi. Ne le prends pas mal, mais c'est un peu soudain, non ?

— Tu n'es pas venu ce soir pour la même raison ?

Drago haussa les épaules.

— Ça me met un peu mal à l'aise. Je ne sais pas trop ce que je veux. Tous mes sentiments, mon ressenti, mes pensées... Ça s'embrouille dans mon esprit et il y a des choses qui me tiraillent encore... C'est compliqué.

Il savait qu'il avait été flou. Peut-être que Potter décrypterait mal les informations qu'il lui donnait. Lui-même n'était pas sûr de lui. Tout se contredisait dans sa tête. Ses désirs. Sa peur. Ses aspirations. Ses regrets. Ses espoirs. Ses doutes. Plus il y réfléchissait, plus il tentait d'ordonner ses idées et plus tout s'emmêlait, comme dans un tourbillon discordant, un chaos de paradoxes.

Tout à ses réflexions, il ne vit pas tout de suite Potter s'approcher en levant le visage vers lui. Quand il le réalisa, Drago se figea et l'Auror lui laissa quelques secondes pour s'échapper ou le repousser s'il le désirait. Mais il n'en fit rien. Il posa alors ses lèvres sur celles du vibrenotiste. Le corps de ce dernier réagit instinctivement, ses pensées complètement hors service, et il enroula ses bras autour de Potter pour venir le presser contre lui. Le brun l'enlaça à son tour, ses mains se posant sur son dos, et entrouvrit la bouche en une invitation sensuelle. Le blond glissa sa langue entre ses lèvres pour le goûter tout d'abord, puis caresser ardemment celle de Potter, qui le lui rendit avec fougue. Drago sentit un feu incandescent l'envahir. Se laissant emporter par ses émotions, il ne parvenait plus à penser rationnellement et ne cherchait même plus à le faire. Seuls comptaient l'homme qu'il étreignait avec une violente exaltation, les petits gémissements de plaisir qui lui échappaient ainsi que le corps chaud et ferme qu'il rêvait de caresser entièrement.

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