Rebellion

Harry Potter - J. K. Rowling
M/M
G
Rebellion
Summary
Harry revient en Angleterre après cinq ans passés à l'étranger à chasser des mages noirs. Il a plus l'impression d'avoir survécu que réellement vécu depuis la fin de la guerre.Mais à présent, il attend avec enthousiasme ses retrouvailles avec ses amis, sans savoir que son chemin le mènera vers la dernière personne qu'il aurait imaginé, une personne qui va enfin le faire sentir vivant.
Note
Les personnages et l'univers ne sont pas les miens (JK Rowling), mais l'histoire m'appartient.
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Fête et Retrouvailles

— Ne l'écoute pas trop, Potter, lui confia Zabini quand Malefoy avait claqué la porte. Il est toujours comme ça après un concert.

— De quelle fête il parlait ? demanda Harry, intrigué.

Il n'était pas du genre à laisser tomber si facilement.

— C'est juste une réunion en comité restreint avec des fans. On discute. On boit. On écoute de la musique. Pourquoi tu ne viendrais pas avec nous, d'ailleurs ? Tu serais le bienvenu.

Les autres le regardèrent, toujours aussi incertains. Harry comprenait leur méfiance. Il en aurait pensé tout autant d'eux, avant. Mais il comptait bien leur montrer qu'ils n'avaient rien à craindre de sa part, que la guerre les avait tous changés et qu'ils avaient mûri depuis. Il ne connaissait plus grand monde à Londres, alors pourquoi ne pas s'ouvrir à de nouvelles connaissances ? Rebellion n'était certainement pas ceux à qui il aurait songé en premier et ça l'étonnait lui-même de se montrer aussi envahissant avec eux, mais ce qu'il avait ressenti envers Malefoy le poussait à vouloir le revoir. Ce n'était pourtant pas grand-chose, juste un battement de cœur, et peut-être qu'il ne se développerait pas plus que ça. Cependant, il semblait porter tous ses espoirs.

Harry n'avait pas souvenir d'avoir ressenti quoi que ce soit pour le Serpentard lors de leurs études, hormis de la colère, voire de la haine, et de l'exaspération. Mais à l'époque, il se pensait amoureux de Cho puis de Ginny. À vrai dire, il n'avait pas encore compris que les garçons suscitaient également son désir amoureux et ne les regardait même pas. Entre les complots de Voldemort à déjouer, ses études et les problèmes quotidiens, il n'avait pas eu le temps de se découvrir et de s'écouter lui-même. Maintenant qu'il le savait, qu'il avait conscience de qui il était et de ce qu'il aimait, il ne pouvait plus fermer les yeux. En l'occurrence, Malefoy l'attirait comme une lanterne avec un papillon de nuit.

— Avec plaisir, oui. Si vous êtes tous d'accord, bien entendu.

Harry croisa les doigts pour qu'aucun d'eux ne s'y oppose. Goyle attendit que Parkinson se décide pour l'imiter. Elle acquiesça en levant les yeux au ciel. Nott, quant à lui, se contenta de hausser les épaules.

— Génial ! commenta Harry tandis que Zabini lui proposait le siège abandonné de Malefoy pour s'installer. Et sinon, qu'est-ce qui vous a poussés vers la musique ?

À cette question, les visages se sont ouverts.

***

La fête se déroulait dans un immense appartement de Londres, dédié aux soirées mondaines, que le groupe avait loué pour l'occasion. La musique y était présente sans être trop forte et une trentaine d'invités déambulait d'un membre du groupe à un autre pour échanger avec eux. Ils y répondaient différemment. L'un par une discussion. L'autre par un câlin. Un autre encore par un autographe. Certains fans affichaient clairement leurs atouts, espérant se démarquer et charmer leur idole. Harry trouvait toujours aussi étonnant que les Serpentards qu'il avait connus soient devenus des stars du monde des sorciers. Personne n'aurait pu le prédire.

Malefoy avait beaucoup de succès. Harry le repéra dès son arrivée dans l'appartement et n'avait pu le quitter des yeux depuis. Son premier mouvement avait été de se diriger vers lui, mais il s'était fait harponner par des inconnus qui l'avaient tout de suite identifié. Quand il avait enfin réussi à s'échapper de la discussion, c'était Malefoy qui était trop entouré pour être approché.

Harry avait remarqué que ce dernier l'évitait consciemment. Il détournait le regard lorsque leurs yeux se croisaient et passait dans une autre pièce quand il remarquait sa présence trop près de lui. Il avait l'impression de jouer à chat. Ce n'était pas pour lui déplaire, de lui courir après, mais ils n'avaient pas échangé plus de deux mots et Harry ne pouvait pas créer un lien entre eux si Malefoy ne lui en laissait pas la chance. Ce ne fut qu'une heure après, lorsque le beau blond se préparait à quitter la fête, qu'il réussit malgré tout à le rejoindre.

— Tu nous quittes déjà ?

— Félicitations, Potter. Quelle perspicacité ! Je comprends mieux pourquoi tu as fini Auror, se moqua-t-il en se dirigeant vers la porte.

Harry l'arrêta en posant sa main sur son bras nu. Il se tendit et lui lança un regard noir.

— Je veux seulement discuter avec toi. Ça n'a rien à voir avec mon travail.

— Je n'ai pas envie de te parler, Potter.

— Ce ne sera pas long. Accorde-moi cinq minutes.

— C'est pas le moment, lâche-moi, putain ! cracha-t-il en retirant son bras de la poigne d'Harry d'un geste brusque, avant de s'enfuir.

Il s'apprêtait à le suivre quand Zabini s'interposa entre lui et la porte. Harry jeta un coup d'œil autour d'eux, mais personne d'autre ne semblait avoir remarqué la scène. Malgré les mots qu'ils avaient échangés, la petite flamme qui brûlait dans son cœur ne s'était pas éteinte. Bien au contraire. Lui toucher le bras l'avait amplifiée. Il avait plus que jamais besoin de le voir, de s'expliquer et de vérifier ce que passer du temps avec lui aurait comme effet sur lui.

— Laisse tomber, Potter, conseilla-t-il. Il ne cherche pas à te provoquer, je t'assure. Ce n'est pas le moment.

— Ah oui ? Parce que ça y ressemblait beaucoup.

— C'est plus compliqué que ça.

— Je veux seulement lui parler. C'est quoi le problème ?

Zabini sembla hésiter avant de répondre. Il poussa un long soupir.

— Il n'est pas encore prêt.

La raison de Harry revint à lui et il fronça les sourcils.

— Prêt pour quoi ?

— Je peux tout t'expliquer, mais il faut me promettre que tu ne diras pas à Drago que ça vient de moi, parce que c'est très personnel. Et si de mon point de vue il ne devrait pas retarder cette confrontation, j'aimerais que tu me laisses le temps de l'y préparer...

***

Harry avait très peu dormi et il n'était pas non plus parvenu à se reposer durant la journée suivante. Les propos de Zabini trottaient dans sa tête. Il n'avait pas imaginé que Malefoy ait pu être aussi perturbé par sa simple vue. Il avait donc promis au chanteur de Rebellion d'attendre que ce dernier discute avec lui puis revienne vers Harry pour le revoir, sauf s'il le croisait entre-temps. Ce dont Zabini doutait puisque, apparemment, Malefoy était quelqu'un de renfermé et casanier. Tant pis ! Harry prenait son mal en patience. Il n'allait pas non plus le stalker et le harceler. Et puis, il avait d'autres affaires à s'occuper pour le moment : retrouver ses deux meilleurs amis pour prendre un café avec eux. Avec si peu de sommeil, il trouvait qu'il s'agissait de sa meilleure idée depuis la veille.

Il se rendit donc à leur point de rendez-vous. Il avait hâte de les revoir et de penser à autre chose en leur compagnie. Il arriva un peu en avance, mais tous les deux étaient déjà là. Ils s'étaient assis à une table près d'une baie vitrée qui donnait sur le Chemin de Traverse – où la foule ne désemplissait pas – et discutaient. Ou plutôt, Hermione reprochait une énième bêtise à Ron. Ce n'était pas qu'il était bête – on ne jouait pas si bien aux échecs version sorcier en l'étant – mais il possédait le même caractère malicieux que la plupart des membres de la famille Weasley. Il aimait rire et faire des farces. Il avait très vite compris que sa place était auprès de George, dans son magasin. C'était une part de lui qu'il adorait chez Ron, et Hermione encore plus que lui, même si elle s'en défendait souvent. Après tout, il était comme un instant de folie douce dans le sérieux de son existence.

Harry s'installa en face d'eux, posant sa veste sur le dossier de sa chaise.

— Salut vous deux ! Vous avez l'air rayonnant.

— Bonjour, Harry. Contente de te revoir après tout ce temps.

— Hey ! T'as l'air crevé. Ils t'ont déjà remis au boulot ?

Je ris à sa question.

— Non, pas encore. J'ai juste redécouvert Londres après toutes ces années. Hier, je suis même allé voir un concert.

— Oh ! Tu parles de Rebellion ? s'enquit Hermione. J'adore leurs sons, le groupe un peu moins.

Harry était persuadé que Parkinson était à l'origine de ce manque de ferveur pour Rebellion. Elle la détestait plus que n'importe quel autre Serpentard. Elle avait même réussi très tôt à pardonner à Malefoy fils.

— Ouais, dommage que ce soit des crétins, se moqua Ron pour soutenir sa moitié.

— J'ai un peu discuté avec eux après le concert, précisa Harry. Ils ont changé avec le temps, vous savez. Zabini est très sympa. Les autres aussi. Ils sont plus cool et tranquilles qu'avant.

— Quoi ? Malefoy et toi avez fait la paix ? Jamais je n'aurais cru entendre ça de ta part, s'étonna Hermione.

— Est-ce que ça a à voir avec les lettres qu'il nous a adressées ? Perso, j'ai brûlé la mienne.

Sa femme lui fit les yeux ronds.

— Hermione m'a engueulé d'ailleurs. Elle, elle trouvait ça étonnamment courageux. Tu parles ! Il n'est même pas capable de s'excuser face à face.

— Des lettres ?

— Oui, enfin tu n'as pas dû recevoir la tienne, expliqua Hermione. C'était à peu près au moment où tu es parti, quand tu es devenu injoignable.

— Elle a dû lui être retournée alors, déclara Harry avec un peu de tristesse. Et pour te répondre, non, nous n'avons pas encore fait la paix. Il est... distant. Je pense que ça aurait été plus simple si j'avais eu cette lettre.

— Et si on arrêtait de parler de Malefoy ? proposa Ron. Pourquoi tu ne nous raconterais pas ce que tu as fait pour le Ministère ces dernières années ?

Il avait beau essayer, Harry ne parvenait décidément pas à se sortir Malefoy de la tête depuis la veille. Ou plutôt, il n'arrivait pas à se détourner de l'étincelle qui avait rallumé son corps, son désir de vivre pleinement, et dont il était la source.

— Je ne crois pas qu'il ait le droit de révéler les détails de ses missions, n'est-ce pas, Harry ?

— Oui, tu as raison. Du coup, parlez-moi plutôt de vous, non ?

— Oh tu sais, il n'y a pas grand-chose de nouveau, affirma Ron avec un air malicieux.

Hermione lui balança un coup de coude dans les côtes et lui adressa un regard sévère.

— Parce qu'un deuxième enfant, ce n'est pas assez nouveau ou important pour toi ? Le gronda-t-elle avant de se tourner vers Harry. Après Rose, nous avons eu le bonheur d'avoir un petit garçon : Hugo.

— Oh ! Félicitations à vous deux ! S'exclama leur ami, sincèrement heureux pour eux. Il faudra me le présenter.

— Bien sûr, viens manger à la maison vendredi soir, proposa Ron.

— Nous en serions ravis, rajouta Hermione.

— Alors c'est entendu.

Puis elle enchaîna en rappelant à Ron qu'il ne pouvait pas plaisanter sur un sujet aussi sérieux avec Harry et ils se chamaillèrent. Ce dernier se perdit dans ses pensées en observant la rue par la baie vitrée. Ils avaient de la chance de toucher au bonheur, même s'il éprouvait un pincement au coeur en songeant qu'il ne connaissait pas ce genre de relations. Il n'avait tout simplement pas trouvé quelqu'un avec qui il voulait passer le reste de sa vie. Bien que... Il n'avait jamais été aussi obnubilé par quelqu'un que par Malefoy en ce moment. Il pensait sans cesse à lui, presque à en avoir des hallucinations, comme d'imaginer son visage sous la capuche d'un passant, là, juste à quelques pas de lui. « Attends, Harry ! », songea-t-il, « Mais c'est vraiment lui ! ». Si ce n'était pas un coup du destin ça, qu'est-ce que c'était ?

Malefoy fila sans même s'apercevoir de la présence de l'Auror et disparut presque dans la foule. Seule sa grande taille lui permettait de suivre son éloignement. L'énorme paquet qu'il transportait dans ses bras le ralentissait à peine, mais suffisamment pour que Harry se remette de sa surprise.

— Je dois vous laisser. À vendredi ! jeta-t-il à ses amis en se redressant d'un coup.

Il récupéra sa veste et se précipita vers la sortie. Il devait absolument rattraper Malefoy et mettre les points sur les i une bonne fois pour toute. Harry ne se battait pas contre le destin, mais avec lui. L'après-midi touchait à sa fin, mais le soleil de l'été brillait toujours, aussi ne lui fut-il pas trop compliqué de détailler la foule et de repérer un homme encapuchonné plutôt grand avec un sac encombrant dans les bras. Malefoy avait pris de l'avance, mais Harry avait l'habitude des filatures et parvint, à défaut de le rattraper, à le suivre à bonne distance. Finalement, le blond s'engouffra dans une demeure de pur style sorcier, avec des étages qui s'empilaient en tous sens les uns sur les autres. Harry hésita un moment devant la porte, à cause de sa discussion avec Zabini la veille. Il avait promis d'attendre sauf si l'occasion se présentait, ce qui était le cas à ses yeux. Le destin avait parlé.

Il frappa à la porte et n'attendit pas dix secondes avant qu'elle ne s'ouvre. Harry s'attendait à voir Malefoy, mais seul le vide lui faisait face. Il ne lui fallut qu'une seconde pour que son regard soit attiré plus bas, vers un petit garçon aux yeux gris, aux cheveux blond polaire et à la peau très pâle. Pour un peu, l'Auror aurait pu croire qu'il avait voyagé dans le passé pour rencontrer une version miniature de son ancien ennemi. Mais non. Il devina aisément que l'enfant qui lui faisait face ne pouvait être que le fils de Malefoy, ou peut-être, en cherchant loin, un petit frère.

— Harry Potter ! s'exclama le garçonnet, son visage s'éclairant d'un énorme sourire.

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