L'énigme du cachot

Harry Potter - J. K. Rowling
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L'énigme du cachot
Summary
Rentrée à Poudlard 1976.Dans une atmosphère politique entre surveillance accrue et suspicion vis-à-vis des mages noirs et des sangs-purs, la confiance devient compliquée à accorder. Aussi, quand d'étranges événements surviennent au cœur du dortoir des serpentards, personne n'ose en parler.C'est la cinquième rentrée à Poudlard pour Regulus, l'enfant chéri de la riche famille sang-pur Black et, à vrai dire, tout réussit à l'adolescent. Il appartient à la maison Serpentard qu'il adore, a des amis, et est attrapeur dans l'équipe de quidditch. Regulus est fier de ce qu'il est.Pour Severus, qui entre en sixième année, tout est beaucoup plus compliqué. Il aime sa maison, bien entendu, mais il est rempli de regrets. Lui, le sang-mêlé, le pauvre, l'ami délaissé... Quelqu'un a-t-il jamais cherché à le comprendre ou à l'apprécier ? La rupture récente avec son amie d'enfance, celle qu'il aimait en secret, a été brutale...Regulus et Severus n'ont en commun que leur appartenance à Serpentard et une fine intelligence. Mais est-ce que ce sera suffisant pour réussir à se faire confiance, affronter les obstacles et réussir à résoudre l'énigme du cachot ?
Note
L'histoire débute le 31 août 1976.Cette fanfic est une Severus x Regulus, slow burn et aucun lemon de prévu, donc celleux à qui ça ne plaît pas, inutile de lire plus loin. Si les autres couples ne correspondent pas à vos ships, je m'en excuse mais ils resteront tels que je le souhaite !Les points de vue de Regulus et Severus alterneront d'un chapitre à l'autre.Dans cette histoire, j'ai rajeuni deux personnages (Narcissa Black et Lucius Malefoy) de quelques années afin de les garder dans Poudlard. Sinon, les autres ont leurs âges canon (pour ceux qui sont indiqués par l'autrice). L'histoire générale ne sera pas canon, même si je garde quelques éléments majeurs. Je modifierai ce qui m'arrange alors inutile de me préciser que je me trompe (c'est fait exprès).Il n'y aura pas de lemon dans cette fanfic, mais certains personnages se montreront violents ou tiendront des propos orduriers. De même, ils ne seront jamais tout noir ou tout blanc donc leurs actes et leurs pensées dépasseront sans doute les limites de l'acceptable ou de la morale. Ce n'est pas pour autant une apologie. Je ne les défends pas, dans leurs idées ou dans leurs aagissements, je vous préviens seulement.
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La Diligence

La nuit n'était pas encore tombée lorsque le train arriva en gare, mais le ciel s'assombrissait doucement. Étrangement, le bonbon en forme d'étoile continuait de fondre et se renouveler dans ma bouche. Je m'interrogeai sur l'intérêt de produire une friandise aussi durable pour un commerçant et, surtout, combien de temps il allait s'écouler avant la fin de l'effet.

Ma réflexion cessa lorsque Zabini, Rosier et Black s'extirpèrent de la cabine, agitant leur baguette pour faire suivre leurs bagages. Je décidai de les laisser passer et de les suivre. Je jetai un coup d'œil à ma petite valise en me notant mentalement d'agrandir sa capacité pour que mes livres y entrent à l'avenir. Cela éviterait sans doute les problèmes comme ceux que j'avais rencontré sur le quai avec les Maraudeurs. Je préférais ne pas repenser à ce qu'avait déclaré Potter. J'avais bien trop peur d'en venir à la même conclusion que lui.

En attendant, j'emportai mes affaires de la même manière que le petit groupe que je venais d'intégrer. Je me sentais encore un peu étranger parmi eux, mais c'était normal puisque je m'incrustais de force, en quelque sorte. Ou plutôt, Rosier m'y incrustait. Ils n'étaient pas vraiment mes amis, mais c'était ce qui s'en rapprochait le plus pour moi à l'heure actuelle. Je pouvais facilement m'imaginer être des leurs, sauf concernant Black, dont les traits se rapprochaient trop de son frère. C'était idiot de juger sur l'apparence, mais je n'y pouvais rien. Le voir me rappelait aussitôt Sirius Black et il me répugnait. De toute façon, il ne semblait pas en penser moins de son côté.

Lorsque nous descendîmes du wagon, nombreuses étaient les diligences qui se dirigeaient déjà vers le château. Les premières années patientaient près du demi-géant nommé Hagrid, qui les rassemblait et s'assurait de la présence de chacun. Alors que nous passions près d'eux, Rosier fit un signe à une paire de fillettes qui avaient des airs de famille avec lui, mais qui ne se ressemblaient pas plus que ça entre elles. Elles répondirent par un même geste, totalement coordonnées.

- J'avais oublié que tes petites sœurs entraient à Poudlard cette année, observa Black, qui en profita pour leur adresser un salut, lui aussi.

Les deux gamines lui sourirent, visiblement ravies, puis grimpèrent dans l'une des barques. Il ressemblait décidément beaucoup à son aîné, à faire le joli cœur.

— Il faut que tu arrêtes ça, grogna Rosier à l'adresse de son ami.

— Ça quoi ?

— De leur faire signe, ce genre de choses. Elles n'ont que ton nom à la bouche pendant des semaines après. C'est infernal.

Zabini et Black ricanèrent.

— Comme ça, tu n'oublieras pas de m'écrire pendant les vacances, lui répondit l'intéressé, presque sur le ton du reproche.

— J'espère qu'elles finiront à Serpentard pour te voir péter un câble, Evan, lâcha la jeune fille avec une pointe de moquerie.

— Je préfère ça que la honte qu'elles finissent à Gryffondor, sans vouloir t'offenser, Reg', répondit Rosier en affichant une pseudo-grimace contrite, sur un ton tout aussi taquin.

Ce dernier secoua la tête et haussa les épaules.

— Tu n'y es pour rien.

— Je crois que c'est la seule maison qui dérangerait nos parents. Nous avons eu plusieurs membres de notre famille à Serdaigle, ce qui convient bien aussi, et quelques-uns à Poufsouffle, ce qui est limite. Mais Gryffondor... (Il frissonna de dégoût et retroussa le nez) C'est le pire ramassis de sangs-de-bourbes depuis que Dumbledore a repris les rennes de Poudlard. Mes parents ont été horrifié quand ils ont appris que ton frère y avait été réparti.

— Imagine les siens, intervint une nouvelle fois Zabini en riant. Mais c'est ce foutu choixpeau qui aura toujours le dernier mot.

Black se contenta d'un faible sourire. Pour ma part, je préférai me taire, ne les connaissant pas encore très bien. Je n'avais pas un très bon souvenir de la cérémonie de répartition. Lily avait été envoyée à Gryffondor et j'avais d'abord vu comme une punition mon arrivée à Serpentard. J'y avais été accueilli dans l'indifférence totale, à peine quelques applaudissements pour la forme et on m'avait oublié. L'attitude des Maraudeurs à mon encontre avait commencé dès le lendemain et n'avait rien arrangé du tout quant à mon dégoût de moi-même et à la haine que j'éprouvais pour ce maudit choixpeau.

Si j'avais réussi à m'en remettre, c'était grâce aux courtes mais revigorantes discussions que je pouvais partager avec Lily et, surtout, grâce à la présence de Malefoy. Même s'il n'avait jamais cherché à devenir un ami, il avait toujours été là pour me rattraper, devenant rapidement un pilier de mon existence sans même qu'il ne s'en rende compte. Et moi non plus, à vrai dire. J'ignorais encore les raisons qui le poussaient à agir ainsi vis-à-vis de moi et je préférais ne pas demander, de peur de voir cet unique soutien s'évaporer. Sans lui, il n'y aurait plus personne pour me maintenir à la surface. J'en avais terriblement conscience.

Nous repartîmes vers les diligences, vérifiant tour à tour l'intérieur. Cependant, elles semblaient toutes occupées par différentes maisons, rarement Serpentard. Sans doute étaient-ils déjà partis avec les premières voitures. Nous finîmes par nous décider à avancer vers une diligence qui transportait deux serdaigles, jugeant ceux-ci de très loin préférables à n'importe quel gryffondor.

— Severus, toi et tes amis pouvez monter avec nous si vous le souhaitez, déclara une voix grave et imposante à notre droite.

Je tournai la tête vers Malefoy, qui attendait dans une diligence un peu plus loin, en compagnie de Narcissa. Cette dernière chassait d'ailleurs d'un regard arrogant tous les élèves d'autres maisons qui, inconscients, approchaient d'eux. Ils râlaient sur ces serpentards qui se croyaient tout permis en repartant, pour le plus grand plaisir de la jeune fille.

— Allons-y, décida Rosier, le sourire aux lèvres et posant une main amicale dans mon dos pour me pousser à avancer.

Nous déposâmes nos bagages à l'arrière et grimpâmes dans la diligence. Pour une fois je n'étais pas le dernier. Black jeta un ultime coup d'œil à la comète avant de suivre le reste du groupe. Je notai qu'il semblait particulièrement intéressé par le phénomène. Cette information me parut étrange tant elle ne convenait pas à un membre de cette famille. Je pouvais voir chaque jour de cours depuis cinq années que Sirius Black n'était ni un génie, ni un adepte de la culture ou de l'apprentissage. Peut-être que le frère cadet trouvait ça juste beau. Oui, ça correspondait bien mieux.

Malefoy et sa petite amie s'étaient assis l'un en face de l'autre, en plein milieu des banquettes. Aussi notre petit groupe se retrouva en quelque sorte séparé et nous nous installâmes selon ce qui semblait le plus adéquate pour la bienséance sang-pure : Zabini et Black de part et d'autre de Narcissa, puisqu'ils étaient soit de sa famille soit une fille ; Rosier et moi autour de Malefoy. En vérité, j'étais très heureux de me trouver là. Je jetai un coup d'œil à mon voisin tandis que la diligence démarrait. Il me retourna un regard interrogateur, relevant un fin sourcil blond. Ce n'était pas le même blond que Rosier, qui était doré comme les blés. Celui de Malefoy tirait beaucoup plus sur le blanc, comme un écrin de neige.

— Merci pour l'invitation et pour les livres, dis-je, ma voix portant peu.

Mais il semblait avoir entendu puisqu'il répondit d'un petit signe de tête.

— Je sais que tu en feras bon usage, dit-il après un moment.

Narcissa, qui nous observait, afficha un petit sourire narquois.

— Lucius n'arrête pas de parler de toi, Severus, m'annonça-t-elle. Il me répète sans cesse que tu as un talent exceptionnel et que si tu prenais un peu plus confiance en toi, tu deviendrais quelqu'un d'important pour le monde des sorciers.

Je rougis de gêne tandis que Malefoy fronçait les sourcils, lançant un regard de reproche à sa petite amie.

— Cissa !

— Mais quoi ? Quand je t'ai rencontré, je pensais que tu n'aimais que toi. Je trouve toujours incroyable de constater que tu as des sentiments derrière ce masque, expliqua-t-elle pour son plus grand malheur, semblait-il (J'étais probablement plus mal à l'aise que lui pour le coup).

— C'est vrai ce que raconte... ce qu'on raconte alors ? interrogea Rosier, se mêlant à la conversation.

— À quel sujet ? demanda Narcissa.

— Que Rogue connaissait déjà des centaines de sortilèges avant d'arriver à Poudlard.

Tous les visages se tournèrent vers moi pour obtenir une confirmation, à l'exception de Black qui observait le ciel par la fenêtre en suçotant son bonbon. De toute façon, il devait déjà avoir entendu cette rumeur propagée par son frère... Des centaines de sortilèges, vraiment ?

— Pas tant que ça en réalité. Mais je n'avais rien d'autre à faire qu'étudier les grimoires de ma mère. J'en avais aussi retravaillé quelques-uns. Et je préfère Prince ou Severus, ajoutai-je à l'attention de Rosier.

— Prince, ça donne plus de prestance, déclara Black, s'intéressant à la conversation pour la première fois.

J'avais la sensation qu'il était dans un autre monde parfois, loin au-dessus des autres. Non pas que cette distance me dérangeait en elle-même, mais le parallèle avec ma propre solitude m'agaçait. Je ne voulais pas lui ressembler, de quelque manière que ce fut. Et je n'avais certainement pas besoin de son aval ou de son opinion quant à mon nom.

— Tu penses trop au prestige, cousin !

— C'est primordial dans notre société, répondit-il, le ton légèrement hautain.

— Plus tard, tu comprendras qu'il y a d'autres points importants à prendre en compte.

— Je le sais déjà. Qu'est-ce que tu sous-entends par "plus tard" ? J'ai déjà quinze ans, répliqua Black.

— Quand tu seras adulte, le taquina-t-elle.

Zabini ricana tandis que Rosier se retenait sans trop le cacher. Black leur lança un regard blasé.

— Faire du chantage pour un caprice, ce n'est pas ce que j'appelle être mature, riposta-t-il.

Zabini, Rosier et moi nous regardâmes intrigués, ne comprenant pas de quoi il parlait. Les visages de Malefoy et sa petite amie, par contre, se fermèrent aussitôt, les mâchoires serrées. Black détourna la tête, comme s'il s'était rendu compte d'une bévue qu'il avait commise.

— C'est étrange que l'école ait envoyé des diligences au lieu des calèches. Le ciel est pourtant dégagé, déclaré-je pour changer de sujet et detendre l'atmosphère.

— Peut-être que c'est en rapport avec les lois de surveillance du Ministère, suggéra Rosier.

— C'est possible, acquiesça Lucius.

— L'agent qu'ils ont placé dans l'antichambre des dortoirs n'est pas suffisant ? se plaignit Zabini.

— Ils doivent considérer les revendications Sang-Pur un peu trop dangereuses et réelles, expliqua Malefoy. Le Magenmagot parle actuellement d'une loi dite de prescience, consistant à lire l'avenir des sorciers à leur majorité pour savoir s'ils représenteront un problème et le contenir si nécessaire.

— Le contenir ? interrogeai-je, perplexe.

— Probablement avec Azkaban, répondit Black.

— Mais ils n'ont rien fait ! s'exclama Rosier.

— Leur morale ne semble pas leur poser de problème. Le souci est surtout au niveau de la divination elle-même, savoir quel moyen est le plus fiable, enchérit Malefoy.

Nous nous tûmes, perdus dans nos pensées. J'en profitai pour regarder vers l'extérieur, la nuit ayant remplacé le crépuscule. Les ombres de la forêt dans laquelle s'enfonçait le sentier me parurent inquiétantes, pour la première fois en cinq ans. Sans doute à cause de notre discussion précédente. L'atmosphère était lourde, presque éreintante.

Tout à coup, je croisai le regard d'un homme posté entre les arbres, tout de noir vêtu, le visage dur. Il sembla surpris que je le vois, fronçant les sourcils. Je me tournai vers les autres pour leur signaler et remarquai que Lucius et Narcissa s'étaient assoupis. Un peu trop rapidement pour que ce fut naturel.

— Qu'est-ce qui se passe ? demanda Rosier.

— Un sortilège de sommeil, suggéra Black, incertain. Mais pourquoi eux et pas nous ?

— L'âge peut-être, proposa Zabini.

— J'ai vu quelqu'un dans les bois, les avertis-je. C'est probablement l'auteur du sort.

Quelques mètres plus loin, alors que nous arrivions au portail de Poudlard, les deux septième année reprirent conscience, sans se souvenir s'être endormis. Lucius nous interrogea sur l'événement, la mâchoire serrée, et nous précisa qu'il en ferait un rapport au professeur Slughorn après le banquet. Nous risquions donc d'être convoqués pour donner nos versions, surtout moi qui avait aperçu un suspect.

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