Au-delà du monde

Harry Potter - J. K. Rowling Magic Kaito
Gen
G
Au-delà du monde
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Summary
Une bombe a explosé au Ministère et la magie des sorciers s'affaiblit.L'auror Potter est sommé de trouver une solution, et vite. La piste le mène au Japon, vers la magie étrange de Kid l'insaisissable.
Note
Doooonc.Bonjour tout le monde ! Je publie sur ce site une longue fic que j'avais déjà publié sur un autre sous le pseudo de Missfontaine, disparu depuis. Une minute de silence svp.A noter que je ne sais plus du tout quel titre je lui avais donné, alors elle se retrouve avec un autre.C'est un crossover Harry Potter x Magic Kaito qui se déroule des années après Poudlard, quand Harry est déjà installé en tant qu'auror et que Kaito est encore empêtré dans sa lutte contre l'Organisation. Je n'ai pas modifié le texte.Bonne lecture !Michan
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Protego

 

   Le premier contact fut l'équivalent d'un bloc de métal percutant un mur de pierre. Le souffle coupé, Harry se sentit partir en arrière. Il vacilla, perdant l'équilibre, et allait trébucher quand le moignon de Summers se plaqua dans son dos, là où se trouvaient ses omoplates. Ainsi connectés, les deux aurors subirent de plein fouet le choc brutal de la magie qui semblait vouloir les déchirer de l'intérieur. En équilibre sur ses talons de tissu, Harry se surprit à bénir l'idée des poupées. S'il avait gardé son corps humain, ses jambes auraient déjà lâché prise. Il ouvrit la bouche pour parler mais aucun son n'en sortit. La magie tournoyait autour d'eux, violente et silencieuse, et à chaque seconde qui passait elle menaçait de les réduire en pièces. Devant eux, Andersen était courbé en avant, immobile, encaissant l'assaut de front. Il ne bougeait pas. Inquiet, Harry essaya de bouger, mais ainsi penché en arrière, il était en difficulté. Péniblement, il recula une jambe et, centimètre par centimètre, parvint à déplacer son centre de gravité pour soulager Summers. Celui-ci, comprenant ce que son collègue cherchait à faire, poussa sur ses bras et, par leurs deux pouvoirs combinés, Harry parvint à toucher le dos d'Andersen.

 

   Dès lors, la magie sembla perdre en tourbillon et gagner en vitesse, passant à travers les trois aurors comme sur une autoroute. Harry la sentait brûler en lui, menaçant de l'engloutir sous un raz-de-marée. Il devait lutter pour maintenir son équilibre et il ignorait s'il tiendrait bien longtemps. Il réalisait qu'il ne savait pas combien de temps il devrait tenir pour que Kid défasse les nœuds ni même s'il ressentirait un changement. Derrière eux, le voleur ne disait rien et Harry n'osait pas tourner la tête, de peur que la magie ne la lui arrache. Après tant de temps sans sa magie, Harry réalisait à quelle point elle lui avait manqué. Savoir qu'en tant que sorcier, il avait été fier, autrefois, de contrôler une fraction de ce pouvoir lui semblait maintenant risible. Aucun sorcier ne pourrait jamais manipuler ça. Même Dumbledore.

 

   Devant lui, Andersen perdait pied et la puissance de la magie qui le parcourait grossissait. Harry chercha fébrilement un moyen de contrer le tsunami qu'il sentait arriver. Si Andersen craquait, Harry et Summers le suivraient. Il devait trouver un moyen de tenir, d'être un rocher face à l'océan, quelque chose de ferme, de présent, qui pourrait le protéger contre l'assaut mental... 

 

   L'occlumencie -

 

   Maman.

 

   Il se concentra sur son image, visualisant sa mère comme un bouclier. Et la magie réagit. Elle se fit moins violente en lui, mais plus persistante, poussant les limites de sa conscience avec la promesse muette d'un pouvoir au-delà de toutes ses espérances. Lui dont la magie lui manquait tellement. S'il parvenait à contrôler cette énergie, il pourrait tout accomplir, même défaire les nœuds, sauver le monde sorcier, rendre son balais à Ginny, guérir Ron, sécher les larmes d'Hermione -

 

-Harry.

 

Devant lui, l'image de sa mère le regardait. Harry leva les bras. Devant et derrière lui, Andersen et Summers bougèrent. Et soudain, quelque chose se libéra, comme un verrou enfin ouvert. Puis ce fut un deuxième, et un troisième. A chaque verrou d'ouvert, les trois sorciers sentaient leur magie interne réagir et l'énergie autour d'eux devenir plus malléable, comme s'ils distinguaient peu à peu la silhouette d'un vieil ami perdu de vue. Un quatrième verrou d'ouvert, et Harry sentit sa conscience le tirailler. Un cinquième, et quelque chose trembla sous leurs pieds. Un sixième, et l'un de ses collègues s'essouffla. Un septième, et quelqu'un gémit. Un huitième, et le grondement du sol s’accentua, faisant trembler les sorciers comme des feuilles au vent. Harry sut d'instinct que le prochain verrou serait le dernier.

 

   Il se retourna. Kid était toujours dans le pentagramme, les bras levés, sa poupée intacte. Autour de lui, le pentagramme vibrait et rapetissait. A l'instant où Harry sentit le dernier verrou s'ouvrir, un instinct s'empara de son esprit et il hurla.

 

-PROTEGO !!

 

 

   Harry ouvrit les yeux sur un ciel noir piqueté d'étoiles. Il était couché sur quelque chose de mou, le corps douloureusement tordu, et un poids pesait sur ses jambes. Il papillonna des yeux.

 

-Huuugh.

 

-Moins fort, marmonna une faible voix.

 

Quand son regard fut assez clair pour distinguer les nuages qui passaient dans le ciel, formes grisâtres sur un univers obscur, Harry essaya de rouler sur le côté pour se relever. Ce fut une mauvaise idée. Son matelas bougea et il se retrouva le nez dans la poussière. Il éternua et comme un déclic, une douleur atroce lui enserra le crâne. Il se retrouva à fixer la terre, les bras tremblants, priant pour que ça s'arrête. La douleur pulsait dans sa tête et à chaque coup son estomac réagissait, cherchant à éjecter un petit-déjeuner qu'il n'avait même pas pensé à prendre.

 

-Plus jamais, jamais, ânonna une voix pâteuse à sa droite. Il parvint à tourner la tête et vit Summers, le ventre couché sur ses jambes, qui plaqua la main sur sa bouche. Son visage était pâle. Soudain, ses yeux s’agrandirent et il se retourna juste à temps.

 

-Beuurgh.

 

Bon gré mal gré, l'état de son collègue obligea Harry à vider son propre estomac. Une fois ceci fait, il s'examina mentalement : la migraine et la nausée mises à part, il avait gardé tous ses membres et rien ne semblait cassé. Lentement, il parvint à s’asseoir et libéra ainsi son matelas de fortune, qui se révéla être Andersen. L'auror, immobile, était déjà réveillé et totalement silencieux. Le visage d'un blanc cadavérique, les yeux grands ouverts, il fixait ses mains qui tremblaient. Les gants qu'il portait étaient réduits à un bracelet de tissu autour des poignets, sa peau était marbrée de brûlures rouges et les ongles de ses petits doigts avaient entièrement disparu, laissant la chair à vif qui tournait lentement au violet.

 

   Harry parvint à s’asseoir sur les genoux. Un instant, son estomac protesta, peu enclin à bouger, et Harry faillit vomir à nouveau. Il parvint néanmoins à se stabiliser assez pour examiner les environs. Ils se trouvaient toujours dans le terrain vague et les étoiles étaient sorties, preuve que quelques heures s'étaient passées. Les poupées avaient disparu. Le pentagramme ressemblait maintenant à un simple dessin à la craie, plus petit que dans son souvenir, et dedans, Kid restait prostré.

 

   Emmitouflé dans sa cape, le chapeau enfoncé sur sa tête, le voleur ne pouvait malgré tout pas cacher la pâleur de son visage, le tremblement de ses membres ou sa main plaquée contre sa bouche. Sous le regard de l'auror, Kid resta immobile quelques secondes puis se mit à tousser, la tête penchée en avant. Quelques gouttes écarlates se frayèrent un chemin entre ses doigts. Le voleur respirait mal, les yeux masqués, et une nouvelle quinte de toux le prit. Cette fois, il retira sa main et une giclée de sang tomba sur le sol. Son gant et le bas de son visage en étaient maculés.

 

-Oh mon dieu, maître Kid !

 

Harry leva la tête. Sortie de nulle part, Akako descendait vers eux, perchée en amazone sur son balai et Jii accroché derrière elle. En voyant l'état du voleur, il sauta à terre, perdit un instant l'équilibre, se redressa et couru vers lui. Il se heurta alors à quelque chose d'invisible, quelque chose qui l'empêchait de toucher le voleur. Harry dut s'approcher – à quatre pattes - pour distinguer un éclat cuivré, caractéristique du Protego. Il essaya de se redresser mais ses jambes protestèrent et il dit attendre un moment avant de les sentir assez fortes pour le soutenir. Il en profita pour examiner les alentours. Autour du pentagramme, il n'y avait plus rien, ni herbes folles, ni insectes, ni pierres, comme si une force avait repoussé tout ce qui ne concernait pas le pentagramme où ses utilisateurs. Le vent s'était levé et les criquets commençaient à chanter. Le vieil assistant de Kid examinait le bouclier, cherchant un moyen de le désactiver, et Akako observait ce qui restait du pentagramme.

 

   Enfin, ses jambes lui semblèrent assez solides et sa migraine reflua. Péniblement, Harry se redressa et s'avança en vacillant vers le voleur, attrapa sa baguette et prononça :

 

-Revigor.

 

Le sort répondit parfaitement et traversa le Protego pour toucher Kid. Le voleur sursauta et cligna des yeux. Il se redressa, constatant non sans étonnement que ses mains avaient cessé de trembler et qu'il était plus en forme que jamais. Harry avait mit un peu trop de force dans son sort mais il s'en moquait : il avait retrouvé sa magie. La sensation était incroyable, elle lui faisait l'impression d'une couverture bien chaude sur les épaules, d'une Bieraubeure dans la main et de Ginny contre lui après une journée sous la neige. Déjà il imaginait la joie de la jeune femme quand elle retrouverait son balai et son petit ami...

 

-Revigor, lança-t-il à ses deux collègues.

 

Puis il annula le Protego qui entourait Kid, laissa son assistant vérifier qu'il n'avait plus rien, s'assit par terre et admira sa baguette, heureux comme à son premier Noël chez les Weasley.

 

-Sérieusement, Potter ? marmonna Andersen d'une voix à peu près stable, maintenant assis par terre. Ton premier sort, c'est pour guérir quelqu'un ?

 

-Tout le monde n'est pas Griffondor qui veut, répliqua Summers en se massant la mâchoire. Berk. De l'eau, quelqu'un a de l'eau ?

 

Harry ne répondit pas, simplement heureux. Il n'eut même pas envie de charrier ses collègues quand il les vit sortir leur baguette et lancer quelques sorts, admirant les traits de lumière colorée qui se découpaient sur la nuit noire.

 

 

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