Au-delà du monde

Harry Potter - J. K. Rowling Magic Kaito
Gen
G
Au-delà du monde
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Summary
Une bombe a explosé au Ministère et la magie des sorciers s'affaiblit.L'auror Potter est sommé de trouver une solution, et vite. La piste le mène au Japon, vers la magie étrange de Kid l'insaisissable.
Note
Doooonc.Bonjour tout le monde ! Je publie sur ce site une longue fic que j'avais déjà publié sur un autre sous le pseudo de Missfontaine, disparu depuis. Une minute de silence svp.A noter que je ne sais plus du tout quel titre je lui avais donné, alors elle se retrouve avec un autre.C'est un crossover Harry Potter x Magic Kaito qui se déroule des années après Poudlard, quand Harry est déjà installé en tant qu'auror et que Kaito est encore empêtré dans sa lutte contre l'Organisation. Je n'ai pas modifié le texte.Bonne lecture !Michan
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Le jeu du voleur et du policier

 

   Harry ne sut jamais combien de temps ils étaient restés dans le silence, après le monologue de Summers. Le hululement d'Hewige les firent sursauter si fort que Summers heurta la table par en-dessous, ce qui envoya le verre de scotch à moitié vide sur le tapis. Immédiatement, le majordome apparu et nettoya les dégâts d'un revers de main.

 

-Hedwige !

 

L'oiseau ignora complètement l'auror qui aurait bien voulu finir son verre et vint se poser sur le bras tendu de Harry. Il avait une enveloppe en papier attachée à la patte. Les sorciers utilisaient encore des parchemins et Harry, déçu, comprit que ce n'était pas la réponse de son amie. Summers s'approcha tandis qu'il ouvrait l'enveloppe et ils examinèrent le contenu ensemble.

 

-... C'est quoi, ça ?

 

Le papier ne comportait que quelques mots et une signature déjà familière.

 

« Fujikyu, dans la zone du train, 22h. »

 

Le petit symbole au grand sourire qu'ils avaient vu narguer Nakamori faisait office de signature.

 

-... C'est une blague ?

 

-Faut qu'on attende Andersen, décida Harry. La dernière fois qu'on a eu une note de Kid, elle était cryptée.

 

Summers fronça le nez.

 

-Elle n'a pas l'air cryptée celle-ci.

 

Harry aurait été entièrement d'accord si le proverbe favori de son ancien tuteur – reprit depuis par son commandant - ne résonnait pas dans sa tête. Celui qu'il adorait répéter aux petits nouveaux de sa voix bourrue.

 

Ne fais jamais confiance à un criminel qui sourit.

 

-D'accord, fit Summers. On attend Andersen. Il fout quoi, d'ailleurs ?

 

-Je crois qu'il est parti vadrouiller en ville.

 

Il sortit son miroir de poche et murmura :

 

-Appelle Andersen.

 

L'écran clignota pendant quelques secondes, puis la tête de leur collègue apparu en contre-plongée.

 

-Quoi ? ronchonna-t-il.

 

-Andersen, ramène tes fesses ici, fit Summers. Kid nous as envoyé une note.

 

De l'autre côté du miroir, l'auror leva la tête, fixant un point que les deux autres ne pouvaient pas voir.

 

-T'es sûr ? Il n'y en a pas trace aux infos.

 

Harry et Summers se regardèrent. Nakamori était l'inspecteur en charge des vols du Kid et le voleur lui-même était connu à l'international. Il était improbable que ni lui ni la presse n'en parlent si Kid leur avait envoyé une note.

 

Conclusion, celle-ci était pour eux et eux seuls.

 

-J'arrive.

 

Ils n'eurent pas à attendre longtemps. Vingt minutes après leur appel, Andersen déboula dans le salon, envoya son sac sur le porte-manteau, rata sa cible et s'installa derechef dans un fauteuil. Il examina la note et conclue qu'elle n'était pas codée.

 

-Je ne vois pas comment il pourrait coder une note aussi courte. Summers, C'est où la gare de Fujikyu ?

 

Summers sortit son portable et les deux autres attendirent. Après plusieurs minutes de recherche, Summers papillonna des yeux.

 

-C’est pas une gare, c'est un parc d'attraction dans la ville de Fujiyoshida, articula-t-il. C'est à deux heures en train de Tokyo.

 

-Un parc d'attraction ? Pourquoi faire ?

 

-Au moins ça justifie l'heure, songea Harry, tout le monde est parti à vingt-deux heures.

 

-La dernière fois qu'on a vu Kid, il était minuit passé, rappela Summers.

 

-Bon alors, on y va où pas ?

 

Les trois aurors se regardèrent, conscients que la question ne se posait même pas.

 

-Bon, mais est-ce qu'on y va pour l'attraper ou... ?

 

-Non, dit Andersen.

 

-Oui, dit Summers.

 

Harry se retint de rouler la note en boule et de la jeter dans la poubelle.

 

-C'est un voleur, rappela Summers. On ne peut pas lui faire confiance.

 

-Nous sommes des sorciers sans magie dans un monde moldu, contra Andersen. Je suis le premier à vouloir privilégier la loi et la magie mais on a déjà essayé d'attraper Kid, plusieurs fois. Et regardez ce que ça a donné.

 

Harry se souvint des différentes étapes de leur enquête. Ils étaient allés d'échecs en déceptions. Il dut admettre qu'Andersen n'avait pas tord.

 

-Je ne pensais pas qu'un serpentard pouvait penser comme ça, murmura Summers, faisant écho aux pensées de Harry qui n'osait rien dire.

 

Andersen comprit très bien la confusion de ses deux collègues et, avec l'agacement de ceux qui surprennent parce qu'ils ne rentrent pas dans les clichés, précisa :

 

-Garde tes amis près de toi et tes ennemis encore plus près. Ce n'est pas assez serpentard pour vous ? Si Kid nous a déjà proposé son aide, c'est que lui-même peut en tirer un bénéfice. Parole de serpentard.

 

-Mais alors, pourquoi il n'a pas dit ce qu'il voulait ? protesta Harry.

 

-Parce que pour l'instant, nous restons ennemis. Un voleur international ne va pas révéler son mobile à des ennemis. Il a tendu la main, à nous de décider si on veut la prendre ou non.

 

Harry supposa que ça faisait sens, mais il n'aimait pas l'idée de faire confiance à un voleur. De ce qu'il avait vu, Kid avait le caractère des jumeaux Weasley, la manipulation d'Ombrage et des motivations totalement inconnues. Faire confiance à Kid, c'était accepter un mélange qui pouvait lui exploser à la figure d'un moment à l'autre.

 

-Si on pose la moindre question à Nakamori, il va rameuter toute la brigade, réfléchit Summers.

 

-Et toute la ville au passage, ajouta Andersen.

 

Les trois aurors demeurèrent dans le silence un moment, chacun pesant le pour et le contre.

 

 

   Quelques heures plus tard, Harry, Andersen et Summers découvraient le parc d'attraction de Fujikyu. Installés dans un café à proximité, ils faisaient mine de discuter tout en surveillant l'entrée du parc. Il était près de dix-huit heures, l'heure de fermeture, et les dernières familles quittaient le parc à pas récalcitrants. Une mère peinait avec son fils qui chouinait, incapable de quitter les lieux. Une autre, plus loin, avait arrêté de faire semblant et traînait sa fille par la main. Petit à petit, les derniers clients disparurent et le gardien referma le grand portail avant de boucler dessus un gros cadenas. De là où il était, Harry vit distinctement ses épaules s'affaisser. Le gardien prit ensuite son sac et se dirigea d'un pas traînant vers le pâté de maisons avoisinant. Le parc se retrouva seul, figé dans le silence et l'obscurité. La grande roue, immobile, avait désormais l'apparence d'un géant de métal qui gardait le parc, prêt à fondre sur le premier malheureux qui oserait passer outre les barrières. C'était cette roue qui les avaient permit de trouver l'endroit, au milieu de la ville grouillante de monde.

 

-Il est quelle heure ? demanda Andersen, tendu.

 

-Dix-huit heure pile, répondit Summers. On a encore du temps.

 

-Pourquoi vingt-deux heures si le parc ferme à dix-huit heures ? grogna Andersen qui n'aimait pas attendre.

 

-Va savoir. Il voulait peut-être s'assurer que tous les clients soient bien partis.

 

-Ça fait quatre heures de différence !

 

Harry ne fit pas attention à leur discussion et examina le parc. Le soleil venait de passer derrière le mont Fuji, la montagne dont il avait entendue parler par des touristes anglais, et le parc se retrouvait dans l'obscurité. Les ombres grandissaient de minutes en minutes. Bientôt, cette partie de la ville serait plongée dans les ténèbres. Déjà, Harry avait l'impression de voir un autre monde, fait de silence et d'ombres, s'installer peu à peu à côté du leur, fait de bruits et de lumière artificielle.

 

   Ils passèrent les deux heures suivantes à revoir leur enquête point par point, essayant de repérer les zones d'ombre, puis Andersen décida que s'en était assez d'attendre. Il laissèrent Summers payer leurs consommations – il était le seul à maîtriser le changement de leur monnaie en yens – et se dirigèrent d'un pas nonchalant vers le pâté de maisons qui jouxtait les limites du parc. L'objectif désormais était de pénétrer dans le parc sans se faire voir. Les lampadaires étaient allumés dans toute la ville et il y avait encore beaucoup de monde, notamment des touristes. Ils passèrent une demi-heure à tourner en rond, cherchant en vain un moyen d'entrer.

 

-Ça ne sert à rien, s'exclama Andersen lassé. On ne peut pas entrer sans les clés !

 

-Et la magie ne nous aide pas, forcément, ajouta Harry plus bas, de peur qu'on les entende.

 

-Mais du coup, comment Kid va y entrer, lui ? demanda Summers sur le même ton.

 

-Il doit avoir un truc.

 

-Mais quoi ?

 

-J'en sais rien, gronda-t-il. Des clés de rechange, un tournevis, n'importe quoi que les cambrioleurs moldus utilisent !

 

Harry sentit sa respiration tressauter.

 

-Un sorcier utiliserait Alohomora, marmonna-t-il. Mais un moldu a des moyens non-magiques d'ouvrir cette grille... C'est un test, ajouta-t-il plus haut.

 

-Hein ?

 

-Kid nous teste, réalisa Harry qui regardait dans le vide, avec le sentiment d'avoir des années de retard. Pour le temple, il savait qu'on ne pourrait pas y aller autrement que par magie. Pour le mouchard, il voulait savoir si on pourrait le trouver tous seuls. Et maintenant, il veut voir si on peut entrer dans le parc sans magie... Si on peut s'adapter à ses moyens moldus.

 

Les deux autres le fixèrent, ahuris, mais durent reconnaître que c'était une possibilité.

 

-... Ce qui veut dire qu'il nous observe, ajouta Andersen. Il est déjà là.

 

Ils regardèrent alentour. Un jeune homme en uniforme bleu marine pianotait sur son téléphone, l'air ennuyé, adossé contre un mur. Une femme en costard cravate et jupe plissée discutait en japonais avec le sien plaqué entre son épaule et son oreille tandis qu'elle jonglait avec plusieurs sacs de courses. Une autre femme tenait une poussette d'une main et fouillait dans sa poche de l'autre, debout devant la porte d'une maison. Un couple passa devant eux en riant, main dans la main. Un touriste faisait des photos du mont Fuji, planté au milieu de la rue.

 

   Chacune de ces personnes pouvait être Kid déguisé, en train de les observer, réalisa Harry. Avec un frisson, il réalisa à quel point il était vulnérable dans ce monde. Summers avait raison. Ils s'étaient trop appuyés sur leur magie, au point d'en dénigrer le reste du monde. Au point de savoir à peine comment se débrouiller dans le monde moldu, déracinés et sans pouvoir.

 

-Il a toujours trois coups d'avance, marmonna Andersen comme si tout l'air s'était échappé d'un coup de ses poumons.

 

Contre sa poitrine, Harry sentait la forme de sa baguette, rangée pour un temps indéterminé. Ils avaient décidé de ne plus utiliser la magie et le manque commençait à le démanger.

 

-On va devoir penser comme des cambrioleurs, murmura Summers qui semblait avoir avalé un citron pas mûr.

 

Andersen émit un grognement et Harry du se répéter que jouer les voleurs faisait partit du métier d'auror pour essayer de s'auto-persuader.

 

Quelle ironie, Potter.

 

-Question, marmonna Andersen, y a des gares dans les parcs d'attraction ?

 

-Non, pourquoi ? répondit Summers qui ne voyait pas le lien.

 

-Dans sa note il a parlé de train.

 

Summers fronça les sourcils en fixant son collègue, puis sursauta.

 

-Oh ! Pas ce genre de train ! Les montagnes russes !

 

Les deux autres le regardèrent sans comprendre.

 

-Il y a souvent des montagnes russes dans les parcs d'attraction, expliqua Summers. Ce sont... comme des trains qui roulent sur des rails en hauteur.

 

De la main, il mima des vagues.

 

-Comme ça, ça va de haut en bas. C'est très populaire.

 

-Mouais, murmura Andersen, pas convaincu. Ça va pas nous aider à rentrer.

 

-Ce qui est compliqué, c'est qu'il y a des témoins, réfléchit Harry en fixant le portail des yeux. Et ils nous regardent.

 

En effet, l'immobilisme des trois aurors avait fini par attirer l'attention. La femme avec la poussette était rentrée chez elle et les observait de derrière sa fenêtre. Le garçon adossé contre un mur, le portable toujours en main, leur jetait des coups d’œil réguliers. Le touriste avait décroché le sien et parlait avec animation à son interlocuteur, sans se soucier qu'il gênait le passage. En voyant ça, Summers reprit :

 

-Les gars, j'ai une idée, mais on va se faire mal voir.

 

-Au point où on en est, commença Andersen.

 

-Envoie, conclue Harry.

 

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