Au-delà du monde

Harry Potter - J. K. Rowling Magic Kaito
Gen
G
Au-delà du monde
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Summary
Une bombe a explosé au Ministère et la magie des sorciers s'affaiblit.L'auror Potter est sommé de trouver une solution, et vite. La piste le mène au Japon, vers la magie étrange de Kid l'insaisissable.
Note
Doooonc.Bonjour tout le monde ! Je publie sur ce site une longue fic que j'avais déjà publié sur un autre sous le pseudo de Missfontaine, disparu depuis. Une minute de silence svp.A noter que je ne sais plus du tout quel titre je lui avais donné, alors elle se retrouve avec un autre.C'est un crossover Harry Potter x Magic Kaito qui se déroule des années après Poudlard, quand Harry est déjà installé en tant qu'auror et que Kaito est encore empêtré dans sa lutte contre l'Organisation. Je n'ai pas modifié le texte.Bonne lecture !Michan
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Le quartier général de la police de Beika

 

   Dès son enfance, Harry avait comprit que rien dans sa vie ne serait facile. C'était l'une des rares, très rares choses de son passage chez les Dursley qui lui étaient utiles dans sa vie d'adulte. Vivre avec Dudley littéralement et métaphoriquement au-dessus de lui lui avait apprit à se méfier des accords trop faciles.

   Quand il avait cinq ans et encore l'espoir de se faire aimer de son cousin, Dudley l'avait emmené dans un parc pour jouer en pleine nuit, avec la promesse de ne rien dire à son oncle et sa tante. La séance de jeu s'était bien passée, les deux enfants étant encore trop jeunes pour réaliser la haine que portait Pétunia au dernier héritage de sa sœur. Mais Dudley s'était blessé et Harry avait du subir la colère de sa tante.

   Harry se souvenait rarement de cette histoire. Non seulement sa mémoire était floue, mais les conséquences de cette nuit entraient définitivement dans la catégorie des souvenirs qu'il préférait oublier. Cependant, il ne pouvait s'empêcher de s'en rappeler en voyant le regard carmin d'Akako Koizumi fixé sur lui, attendant sa réponse. L'accord était facile, trop facile. Il ignorait qui était ce Kaito Kid mais avec trois aurors, l'attraper relevait de la formalité.

   Seulement...

   A ses cotés, Summers refusait catégoriquement de regarder Koizumi dans les yeux. Il gardait les bras croisés, tout le corps tendu, prêt à bondir en arrière si la jeune femme faisait le moindre geste vers lui. Le silence était si pesant qu'on aurait pu le couper au couteau.

   Harry ne voulait pas faire confiance à un serpent. Mais quand son regard se posa sur Andersen, il du bien réviser son jugement. Andersen était un Serpentard, il l'avait dit à demi-mot. Et pourtant, avec ses années d'expérience, l'auror était digne de confiance. Alors Harry prit trois secondes pour respirer - depuis quand l'air était aussi lourd ? - et demanda :

-Qui est Kaito Kid ?

-Un voleur, répondit immédiatement Koizumi. L'un des meilleurs, sans doute. Et un moldu, jusqu'à preuve du contraire. Ça ne devrait pas vous poser de problème.

Justement, c'est trop facile, songea Harry. Ou est l'arnaque ?

-Et qu'est-ce que vous comptez faire si on vous l'amène ? demanda Andersen, très professionnel.

Koizumi sourit, angélique.

-J'utiliserai ma magie pour l'immobiliser et l'amener à la police. C'est le seul moyen de le faire tenir tranquille, ce gremlin.

-Nous pourrions aussi sauter une étape et l'amener nous-même à la police.

Koizumi fit la moue et quelque chose dans l'estomac de Harry lui hurla de l'embrasser.

Ginny.

-Je veux juste lui parler, avant qu'il soit enfermé. Il m'a volé quelque chose, je veux d'abord le récupérer.

-Que vous a-t-il volé ? intervint Summers.

Koizumi le regarda et Harry le vit rougir. Elle posa une main délicate sur sa poitrine et soupira.

-Il m'a volé mon cœur.

Malgré lui, Harry lorgna vers Summers. Ses joues rouges et l'éclat colérique dans son regard lui fit comprendre à quel point le petit jeu de Koizumi était efficace. Même Andersen semblait hésiter.

-Je suis d'accord, gronda Summers. Arrêter un voleur moldu ne devrait pas être trop difficile. 

-Je suppose qu'on peut faire ça pour notre hôtesse, ajouta Andersen après un silence méditatif.

-Trouver le nom de notre coupable ne veut pas dire trouver la preuve pour l'incriminer, rappela Harry d'une voix forte.

Ses deux collègues cillèrent de concert, comme s'ils avaient oublié ce fait. Harry prit soin de ne pas regarder Koizumi qui écoutait le débat. La lumière du lustre au plafond faisait danser des éclats cuivrés dans ses cheveux.

-Sauf que notre piste est partie en fumée, grogna Summers. Tu veux rentrer et dire au Commandant que ce voyage est un échec ?

 

   Le quartier général de la police de Beika était un grand bâtiment blanc du côté pair de la rue. La façade de l'immeuble alternait entre de grandes baies vitrées et de minces pierres blanches agencées avec précision. Un parapet horizontal de la même pierre blanche protégeait les visiteurs du soleil. De part et d'autre de l'escalier qui menait à l'entrée, des voitures de toutes les couleurs attendaient sagement leurs propriétaires. Une grande affiche frappée de kanji que Harry serait bien en peine de traduire trônait fièrement sur la façade. Il émanait du bâtiment un professionnalisme que n'aurait pas renié le Commandant des aurors.

   L'inspecteur Nakamori, en revanche, était un désastre ambulant. 

   Lorsque les trois aurors étaient entrés dans le quartier général, ils s'étaient présentés à l'accueil avec leurs cartes de police soigneusement fabriquées et avaient demandé à voir l'inspecteur. La jeune femme leur avait indiqué – de manière très professionnelle – de simplement monter à l'étage et de suivre les cris. Perplexes, Harry et ses collègues avaient obtempéré, espérant que ce n'était qu'une manière de parler.

   Ce n'était pas le cas.

   Dès qu'ils étaient sortis de l'ascenseur, tout l'étage avait résonné de hurlements rageurs. Andersen avait derechef sortit sa baguette et tapoté ses oreilles pour diminuer le bruit et quelques minutes d'essais plus tard, les rugissements n'étaient plus qu'un simple fond sonore pour les trois aurors. L'étage était heureusement vide et personne ne les avait vu utiliser la magie.

-C'est une mauvaise idée, grogna Andersen en lorgnant vers le bureau d'où provenaient les cris.

-On n'a pas le choix, rappela Harry.

Il décida de donner l'exemple et s'avança d'un pas ferme vers le bureau. Ouvrant la porte, les cris se firent plus forts malgré le sort de sourdine et Harry pria pour que sa magie tienne le coup.

   Autant le couloir était vide, autant le bureau de la police bruissait d'agitation. Trois séries de tables étaient réparties dans la pièce, chacune arborant un ordinateur, une tasse de café et plus de papiers que Harry n'en ait jamais vu sur une seule table. Sur le mur du fond, un grand écran blanc affichait ce qui ressemblait à une carte de visite avec des kanji frappés à l'ordinateur et signée d'un étrange symbole. Sans cesse, les policiers se levaient, apportaient des papiers à des collègues, puis revenaient à leur bureau pour se relever quelques minutes plus tard et recommencer. Ça sentait le café et le tabac. Au centre de la pièce, entouré d'une jeune femme à l'air fatigué et d'un jeune homme a l'air stressé, l'inspecteur Nakamori vociférait en direction de l'écran.

   Les trois aurors ne tardèrent pas à se faire remarquer et Harry s'avança, faisant de son mieux pour paraître professionnel face au regard noir de la furie devant lui.

-Inspecteurs Potter, Andersen et Summers. Nous venons de la part de Saguru Hakuba.

C'était une idée d'Akako pour apprendre le modus operandi de Kid : se faire passer pour des policiers étrangers venus prêter main forte à la branche de Nakamori. La sorcière leur avait assuré que mentionner le nom de leur pseudo contact leur faciliterait la tâche et en effet, l'inspecteur sembla s'illuminer quand il les entendit. Harry ne savait pas qui était cet Hakuba mais il avait clairement la réputation d'un messie dans la brigade.

   Ou d'un Harry Potter.

-Des amis d'Hakuba ? Parfait ! Dites-moi ce que vous pensez de la note de Kid !

Harry leva les yeux vers la note affichée sur l'écran blanc et grimaça intérieurement. Il n'avait pas la moindre idée de ce que ces symboles voulaient dire, même avec le sort de traduction. Andersen était dans le même cas. Summers, quand à lui, avait ressortit son carnet et, l'air concentré, alternait entre la liste des boutiques qu'il avait notée et l'écran. Pour esquiver le regard de Nakamori, Harry se pencha lui aussi vers le carnet pendant qu'Andersen décidait de poser des questions aux policiers.

 

-Donc ce sont juste des tours de passe-passe ?

-Oui ! Des tours qu'il fait passer pour de la magie parce qu'il sait très bien qu'on n'arrive pas à les comprendre ! Il utilise des cartes, des jeux de miroirs, des fumigènes ! Et personne n'arrive jamais à l'attraper !

Nakamori tira sur sa pipe, le visage rouge de colère.

-Mais cette fois, j'y arriverai ! Et avec vous trois, ça sera facile ! Pas vrai les gars ?

D'une seule voix pavlovienne, l'intégralité de la brigade rugit en réponse. Harry préféra le laisser avec ses collègues et retourna vers les siens.

 

   Deux nouvelles heures plus tard, la brigade avait à peine avancé et Harry sentait poindre la migraine. A force de lire et re-lire la note, il aurait pu tracer les symboles les yeux fermés mais arrivait à peine à les traduire.

Pas étonnant que Nakamori pète un câble, alors même qu'il comprend le japonais, songea-t-il.

La nuit venait de tomber quand un rebondissement sortit l'inspecteur de son humeur de bouledogue.

-Papaaaaa ! Je t'apporte ton repas !

Les trois aurors, disséminés à travers la brigade, relevèrent la tête. Deux personnes venaient d’apparaître dans l'embrasure de la porte. Instantanément, un sourire apparut sur le visage de Nakamori et un flottement parcouru la brigade. Harry vit certains policiers penchés sur leur dossiers se redresser et s'étirer, comme si la présence des deux adolescents signalait une pause bienvenue. Harry lui-même se rendit compte de la tension dans ses épaules et prit quelques minutes pour se masser discrètement les omoplates. Décidément, il n'aimait pas le travail de bureau.

-Aokoooo, qu'est-ce que tu m'a apporté ?

L'inspecteur enragé venait de se transformer en papa poule. Harry sentit une douleur dans son épaule quand un nerf claqua brutalement. Il regarda d'un œil morne l'inspecteur et sa fille discuter tandis que l'autre adolescent – sans doute un ami – restait appuyé sur le mur avec l'air morose de celui qui n'est là que par chantage.

-Kaitooo ! Viens par là, je vais te présenter !

Harry sentit plus qu'il ne vit le signe que Nakamori père lui fit et il s'approcha docilement. Heureusement, il avait pu renouveler le sort de traduction sans se faire voir une demi-heure plus tôt et il put suivre la conversation sans problème.

-Aoko, Kaito, voici l'inspecteur Potter, envoyé spécialement d’Angleterre pour attraper Kid ! C'est un collègue d'Hakuba !

-Enchanté, murmura Harry, espérant que son accent était juste.

-Vraiment ? C'est génial papa, Kid n'a qu'à bien se tenir ! s'exclama la jeune fille. Pas vrai Kaito ?

Comme son ami ne répondait pas, elle le frappa légèrement avec sa sacoche. Il grogna.

-Kaito ? Qu'est-ce qui se passe ?

Le garçon regarda ailleurs et laissa Aoko répondre, l'air enjoué :

-On a une nouvelle professeure au lycée, et elle n'aime pas quand Kaito fait le pitre !

En disant ça, son sourire s'élargit et un petit rire lui échappa.

-Elle lui a déjà donné une punition !

-Oh ?

Harry resta soigneusement en retrait et écouta la conversation. Il n'était pas au fait de la pédagogie nippone mais il espérait que cette punition n'impliquait pas des lignes à copier avec son propre sang. Un coup d’œil discret vers les mains du garçon soulagea ses craintes : pas trace de cicatrice.

-Kaito, dis-moi, veux-tu nous aider à traduire la note de Kid ?

Le garçon écarquilla les yeux en entendant la requête de Nakamori et fixa tour à tour les deux adultes : Nakamori plein d'espoir et Harry qui ne savait pas comment réagir. Est-ce que l'inspecteur venait de demander de l'aide à un adolescent ? Il allait protester quand Aoko intervint, enthousiaste :

-Oh, il va vous aider ! Pas vrai Kaito ?

Puis elle se tourna vers Harry et d'une voix presque timide, ajouta :

-Kaito est très doué pour déchiffrer les notes de Kid, il l'a déjà fait plusieurs fois !

Alertés par le remue-ménage, les deux collègues de Harry s’approchèrent. Aoko, intimidée face aux trois hommes étrangers face à elle, recula et se tut. Voyant son amie rougir, Kaito ne perdit rien de son expression ennuyée mais accepta de les aider. Très vite, il fut enrôlé par plusieurs collègues de Nakamori et, tandis qu'Aoko était occupée avec son père, il croisa le regard de Harry. Le gamin était morose à cause de l'école, il pouvait comprendre ça. Une punition n'était jamais agréable.

   Mais alors, d'où venait ce frisson désagréable qu'il ressentit en regardant Kaito Kuroba dans les yeux ? 

 

 

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