Au-delà du monde

Harry Potter - J. K. Rowling Magic Kaito
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Au-delà du monde
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Summary
Une bombe a explosé au Ministère et la magie des sorciers s'affaiblit.L'auror Potter est sommé de trouver une solution, et vite. La piste le mène au Japon, vers la magie étrange de Kid l'insaisissable.
Note
Doooonc.Bonjour tout le monde ! Je publie sur ce site une longue fic que j'avais déjà publié sur un autre sous le pseudo de Missfontaine, disparu depuis. Une minute de silence svp.A noter que je ne sais plus du tout quel titre je lui avais donné, alors elle se retrouve avec un autre.C'est un crossover Harry Potter x Magic Kaito qui se déroule des années après Poudlard, quand Harry est déjà installé en tant qu'auror et que Kaito est encore empêtré dans sa lutte contre l'Organisation. Je n'ai pas modifié le texte.Bonne lecture !Michan
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Trois hommes et une sorcière

 

   Une brève enquête dans les locaux des Sorciers Facétieux confirma la piste. La formule des Fuseboum utilisant du sodium n'avait trouvé que quelques acheteurs et les aurors purent sans trop de mal interroger ces nouveaux suspects. Presque tous avaient utilisés les artifices dans les jours suivant leur achat, le sodium pulvérisé par la mise à feu.

   Un seul suspect n'avait pas utilisé ses Fuseboum : Stanley Sakamoto, un sorcier de sang-mêlé vivant au Japon. Le même que le Commandant observait depuis le début.

   Le commandant n'avait pas besoin d'expliquer, la piste pointait vers ce pays. Harry grimaça. Un vestige du petit garçon qui n'avait jamais quitté son placard lui disait que c'était beaucoup trop loin. Peut-être que le commandant allait envoyer une autre équipe que la sienne.

-Anderson, Potter, Summers, vous partez au Japon. Trouvez-moi Sakamoto.

 

   Les trois aurors se retrouvèrent donc à l'aéroport, une semaine après l'explosion. Le nombre de sorciers au Japon se comptait sur les doigts d'une main et tous s'étaient intégrés à la vie moldue. Aucun système de transport magique n'était préparé et en exiger un attirerait l'attention. Hermione, mise dans la confidence par la force des choses, leur promit de se renseigner sur les sorts capables de dissimuler un objet moldu sans passer par les Capteurs de Dissimulation. Avant leur départ, elle avait insisté sur l'importance de se fondre dans la masse : contrairement au monde sorcier d'Angleterre, la magie du Japon ne coexistait pas avec le monde moldu, elle était finement mêlée à lui.

-Ils sont pressés, marmonna Andersen en lorgnant vers un moldu qui courrait vers une porte d'embarquement, sa valise bringuebalant derrière lui.

Mal à l'aise, il ne cessait de jeter des coups d’œil vers l'immense baie vitrée d'où on pouvait voir les avions décoller. Entre les annonces de haut-parleur et le bruit des appareils, les trois sorciers se sentaient perdus, suivant Hermione comme des canetons leur mère.

-C'est toujours comme ça, répondit-elle.

Leurs billets en main, elle les mena d'un pas assuré vers leur porte d'embarquement. Une file de personnes attendait déjà et une partie de l'avion qu'ils allait prendre était visible. L’appareil était bien plus impressionnant vu de près et le bruit, étouffé par les murs, restait intense. Harry espérait qu'Andersen n'allait rien dire de compromettant.

-Voilà, dit Hermione en s'arrêtant au bout de la file, vous n'avez plus qu'à attendre votre tour.

Elle les avait coachés sur la route pour l'aéroport, en insistant bien sur « pas de magie ». Le voyage allait durer plus de douze heures.

-Tu ne restes pas ?

-Non, désolée, j'ai beaucoup de travail. Bon voyage !

Elle leur rendit leurs billets, leur fit signe et repartit en sens inverse, laissant les trois aurors dans un univers inconnu. Seul Summers avait l'air à peu près à l'aise. Harry et Andersen n'osaient poser aucune question et se contentaient d'attendre leur tour, les billets rangés dans leur sac. Harry se répétait la procédure. Attendre son tour. Une fois à l’accueil, donner son billet puis le ranger au même endroit. Suivre la file jusqu'aux portes de l'avion. Prendre sa place et attendre la fin du voyage. Il se demanda si tous les moldus attendaient si longtemps quand ils prenaient l'avion.

   Heureusement, franchir la sécurité ne posa aucun problème à part pour Andersen qui s'énerva sur une bouteille d'eau. Ses deux collègues intervinrent et il dut abandonner sa bouteille avec un grognement. Harry était sûr que s'il ne craignait pas pour sa couverture, il aurait déblatéré sur l'inutilité des mesures de sécurité moldues. Quand ils entrèrent finalement dans l'avion, ils furent surpris par l'étroitesse de l'espace, eux qui avaient tant l'habitude de voler en toute liberté sur des balais. Harry songea surtout que l'uniforme de l'hôtesse serait très séduisant sur Ginny. Discrètement, il observa les tenues dans l'espoir de s'en souvenir suffisamment pour en proposer un croquis à Luna, une fois l'enquête terminée. Après la guerre, la blonde s'était prise de passion pour la mode moldue et ne cessait de leur en vanter les mérites.

   Ils furent guidés vers leurs sièges et le voyage commença.

 

   Quand il sortit de l'avion, douze heures et une escale plus tard, Harry se sentait comme un de ces zombies de cinéma. Il avait des courbatures partout, des cernes jusqu'au sol et des fourmillements dans les jambes. Suivit de ses deux collègues, il boitilla dans l'escalier mécanique qui les guiderait vers la salle principale de l'aéroport. Il se sentait tellement fatigué qu'il ne réagit même pas quand Andersen manqua trébucher, déséquilibré par l'escalator qui descendait. Devant lui, Summer avait les mains serrées sur son éternel calepin et cherchait leur contact des yeux.

   Le commandant des aurors leur avait trouvé le contact idéal : une des rares sorcières du Japon, vivant dans un manoir sorcier à l'écart de la ville, avait accepté de les héberger gratuitement en échange d'un service. Il les avait avertit à plusieurs reprises : Akako Koizumi était dangereuse, mais elle était aussi leur meilleure chance de survie. Harry s'était étonné de voir son commandant, toujours professionnel, s'inquiéter ainsi à cause d'une femme, mais dès qu'il posa les yeux sur elle, toutes ces questions s'envolèrent.

   La jeune femme qui s'avançait vers eux avait de longs cheveux noirs et des yeux d'un brun-rouge qu'il trouva magnifique. Son sourire lui donna envie de tomber à genoux ou de stupefixer tous les autres hommes autour d'eux. Cet élan qu'il ne comprenait pas mit quelques secondes à lui en rappeler un autre, il y a des années, avant qu'il n'admette ses sentiments pour Ginny.

   Ginny.

   Ginny.

   Son visage lui revint en mémoire comme un coup de fouet et il vacilla. Sa main trouva le contact ferme et rassurant de l'escalator et il dut fermer les yeux pour se reprendre. Derrière lui, Summer poussa un gémissement et Andersen se frotta les yeux.

-Mademoiselle Koizumi ?

Elle sourit, ignorant les regards énamourés des voyageurs autour d'elle.

-Venez, je vous conduit chez moi.

Encore à moitié sous le choc, Harry remarqua à peine les regards devenus noirs des passants. La jolie demoiselle tourna les talons et ses cheveux volèrent dans un mouvement qui mit le feu à ses entrailles. Il invoqua le souvenir de Ginny, avec ses beaux yeux et ses taches de rousseur, et décida de suivre Koizumi à bonne distance. Il se retrouva donc à la traîne du groupe car Andersen et Summer venaient de se précipiter pour entourer la jeune femme, tandis qu'elle les guidait hors de l'aéroport. Son pouvoir semblait moins fort s'il restait à quelques pas d'elle. Même si une partie de lui-même brûlait de stupefixer ses collègues pour être le seul près d'elle, Harry sentit confusément qu'il devait rester à l'écart.

   Le Commandant avait raison. Cette femme était dangereuse.

 

   Quitter l'aéroport fut une bouffée d'air pour Harry, toujours quelques pas derrière ses collègues et leur contact. Ses yeux revenaient instinctivement sur Akako Koizumi qu'il ne pouvait s'empêcher d'admirer, au point qu'il faillit heurter un vélo attaché à un poteau en la regardant marcher. Une petite voix interne – qui ressemblait beaucoup à celle d'Hermione – lui répétait que cette sorcière était dangereuse, voir même une mangemorte cachée. Pourtant, il ne parvenait pas à imaginer la Marque des Ténèbres tatouée sur le poignet d'une aussi jolie fille. L'idée n'arrivait pas à venir.

   Koizumi les mena vers une grande voiture conduite par un homme qui avait tout du vieux crapaud et Harry s'installa à l'arrière. Ses deux collègues se disputaient la place à côté de la demoiselle. Dans l'espace confiné de l'auto, le pouvoir de la sorcière se faisait plus pesant, soyeux comme une couleuvre qui glissait paresseusement sur un arbre. A sa grande honte, le jeune homme sentait son corps réagir comme devant Ginny. Il ferma les yeux et posa son front contre la vitre, espérant que le contact froid lui rafraîchirait les idées. Il ne savait pas où son commandant avait déniché cette femme, mais rester près d'elle dans son manoir promettait d'être compliqué.

 

   La voiture était confortable et la seule difficulté que rencontra Harry pendant le voyage fut le contrôle de lui-même. Face à lui, entourée de ses deux collègues, Koizumi avait croisé les jambes en lui jetant un regard. Un long frisson lui parcourut la colonne vertébrale et il s'arracha à sa contemplation pour fixer la route qui défilait par la fenêtre. Il aurait voulu retourner dans l'ambiance feutrée de l'avion, quitte à y rester toute sa vie, juste pour éviter l'influence de cette femme.

   Un bon quart d'heure de route plus tard – qui sembla le double à Harry – la voiture ralentit et s'arrêta devant un grand portail. Le majordome se pencha à la fenêtre et Harry essaya de voir le manoir où ils allaient rester les prochains jours, mais la route faisait un angle droit et il ne vit rien. Quand le portail s'ouvrit avec un grincement, la voiture se remit en branle et quelques minutes plus tard, ils découvrirent le manoir.

   C'était un grand bâtiment entouré d'arbres au feuillage épais. Sur le toit incliné, une grosse cheminée pointait vers le ciel comme une tour. Au premier étage, un balcon surplombait la porte d'entrée. Sur le mur de face, une vigne rouge grimpait sur plusieurs étages. Même à plusieurs mètres de distance, l'endroit respirait la magie, une magie semblable à celle du manoir des Black : puissante, ancienne, ancrée dans les fondations mêmes du bâtiment.

   Akako Koizumi sortit de la voiture avec grâce et les mena vers la porte d'entrée. Harry mit un point d'honneur à observer les alentours, notamment les bois qui les entouraient, si sombres qu'ils semblaient absorber la lumière elle-même. Tobias Summer continuait de fixer leur hôtesse, les mains frôlant mécaniquement la poche où il gardait son carnet, mais Cyrus Anderson s'était arrêté en voyant le manoir. Harry voulu le dépasser mais Anderson le retint.

-Tu sais quelle magie elle fait ? chuchota-t-il.

Harry jeta un coup d’œil à Koizumi, qui ne sembla pas les remarquer et parlait avec Summer, et secoua la tête. Il avait déjà oublié ce que lui avait dit le Commandant.

-C'est de la magie rouge. Ma mère m'en a parlé. C'est la plus dangereuse des magies pour les hommes.

-Connais pas, marmonna Harry, distrait.

Il sentait un début de migraine arriver maintenant que le voyage était finit et que Koizumi s'était éloignée.

-Tu n'as pas écouté en Histoire ? La magie rouge est réputée disparue depuis des siècles, elle se concentre sur les sorts de manipulation de l'esprit, comme l'l'mpero et les filtres d'amour !

La douche froide mit du temps à atteindre Harry, tiraillé entre sa migraine et le pouvoir de Koizumi qu'il sentait encore peser sur lui.

-Qu'est-ce que tu veux dire ?

-Nous sommes en danger ici. Il faut qu'on parte. Elle a déjà attrapé Summers.

-On n'a nulle part ailleurs où aller, répliqua Harry. On n'a pas le choix.

Le conciliabule s'évanouit à l'instant où le regard d'Akako se posa sur eux.

   Harry détestait être la voix de la raison.

 

   Le lendemain, Harry ouvrit les yeux et souhaita immédiatement les refermer. Il avait mal dormit. Résister au pouvoir d'Akako pendant la soirée avait sapé son endurance mais la chambre qu'on lui avait allouée n'aidait pas au repos. La pièce était grande, couverte de tapisseries rouges et brunes qui étouffaient les sons et donnaient à l'endroit une atmosphère feutrée. Un lustre noir aux branches courbées vers le haut pendait du plafond comme un gros vautour. Les bougies s'allumaient d’elles-mêmes quand elles détectaient du mouvement – une technique à l'origine moldue qu'Akako avait convertie en magie, comme elle leur avait expliqué la veille. L'armoire, la commode et la table de chevet étaient toutes en bois, finement sculpté du même motif : des cobras dressés.

   Serpentard, murmura une voix dans sa tête.

   Enfin, le lit était le plus luxueux que Harry ait jamais connu. Au moment de s'y asseoir, il s'y était tant enfoncé qu'il en avait perdu l'équilibre. Peu habitué, Harry avait eu beaucoup de mal à s'endormir. Heureusement – ou pas – les trois aurors avaient beaucoup à faire ce jour là et la majorité se trouvait hors du manoir. Il ne doutait pas qu'un moment loin de l'influence d'Akako – dont il pouvait sentir l'aura jusqu'ici – lui permettrait de s'éclaircir la tête. Il se redressa et sursauta quand le lustre s'éclaira de lui-même. Sa baguette, posée sur la table de nuit, était le seul élément familier de cet endroit et il s'empressa de la saisir. Quelques sorts de base lui apprirent que le siphonnage de la magie n'avait pas accéléré dans la nuit et, quelque peu rassuré, il sortit de la chambre en direction du salon. Il y fut rejoint par le majordome à tête de crapaud qui lui apporta le petit déjeuner sur un plateau à l'instant où il s'était assis, comme s'il n'attendait que ça. La porte se referma sur lui dans un silence feutré.

   Quelques minutes plus tard, il fut rejoint par ses deux collègues et tête-de-crapaud réapparu, un plateau dans chaque main. Ils attendirent qu'il soit partit pour discuter de leurs plans.

-Summers, attaqua Andersen, est-ce que Koizumi t'as dit ce qu'elle voulait en échange de son hébergement ?

Visiblement, ça l'avait ennuyé toute la nuit.

-Non, répondit l'autre qui avait des cernes sous les yeux et l'air morose. Elle n'a même pas voulu que je l'accompagne dans sa chambre hier soir.

Harry préféra ne pas demander pourquoi. Ils convinrent d’appeler le contact de George à la première heure pour qu'il leur donne l'adresse de leur suspect. Là où le Commandant, qui allait toujours droit au but, surveillait directement Stanley Sakamoto, Georges leur avait déniché celui qui avait fait passer les Fuseboum au-dit Sakamoto. Par précaution, Harry se déguisa avant de partir et vérifia que son miroir était bien dans sa poche, au cas où il aurait besoin de refaire son déguisement plus tôt que prévu.

 

   Dès que leur contact avait reconnu les aurors, il les avait mené vers un carré discret du café où ils s'étaient donné rendez-vous.

-J'ai bien envoyé ces composants à monsieur Weasley, confirma-t-il. Il m'a dit qu'il voulait tester d'autres formules.

-Et vous avez fait passer le produit aux clients ? demanda Summers, son carnet en main.

-Oui, je suis l'un des rares sorciers du japon, alors c'est moi qui m'occupe de faire passer les produits magiques.

-Vous avez transmit des explosifs à votre client ?

-Pas du tout, répliqua l'autre, surprit. J'ai transmit les matières premières à monsieur Weasley et il m'a renvoyé le produit fini, pour que je le transmette à mes clients. Ça provoque juste un écran de fumée pour amuser les enfants ! C'est de la chimie élémentaire.

De sa place, Harry repéra la baguette d'Andersen s’enfoncer dans les côtes de Summers. Un avertissement discret. Il retint une grimace en voyant Summers essayer de rattraper sa bourde.

-Bien sur. Vous avez un département spécialisé pour les objets magiques ?

-Pas vraiment, répondit l'autre. C'est plus une branche d'un département. Les sorciers sont peu nombreux ici.

-Et concernant l'adresse de vos clients ?

Là, l'homme grimaça.

-On efface les données personnelles des clients un mois après l'achat... Je me souviens avoir vu passer le nom et qu'il vivait à Beika, mais pas de son adresse précise. Désolé.

Harry calcula rapidement : selon Georges, Sakamoto avait acheté les fumigènes sept semaines auparavant. Ils arrivaient un mois trop tard. Son œil exercé reconnu la déception dans le comportement de ses collègues. La magie continuait de disparaître et l’enquête avançait à pas d'escargot. Au moins, ils avaient le nom d'un quartier : Beika.

Au moment de repartir, leur contact retint Harry par le bras. Andersen et Summers, quelques pas devant eux, s'arrêtèrent également et lui jetèrent un coup d’œil méfiant. Harry leur fit signe que tout allait bien : l'homme n'avait pas sa baguette sur lui. Il s'éloignèrent.

-Vous êtes l'ami d'Hermione Granger, c'est ça ?

-Vous la connaissez ?

-Je suis en contact avec elle, nous travaillons sur les mystères de la magie. Je voulais juste vous dire... Ce n'est pas parce que le Japon est à 99% moldu qu'on n'a aucune compétence magique.

-Oui, comme vous, répondit Harry qui ne comprenait pas où il voulait en venir.

-Je ne parle pas des sorciers. Je... J'ai vu des choses...

Il hésita, lorgnant vers les deux aurors qui attendaient en le regardant.

-J'ai vu des choses impossibles à expliquer, reprit-il, le regard vague, des choses que même un sorcier appellerait étranges. Je ne connais pas votre enquête et je ne veux pas la connaître, je veux juste vous dire d'être prudent. Si j'en crois mes recherches avec Granger, la magie est bien plus complexe qu'on ne le croit. Ce qu'on apprend à Poudlard n'est rien comparé à ce qui rôde dehors.

 

 

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