Au-delà du monde

Harry Potter - J. K. Rowling Magic Kaito
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Au-delà du monde
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Summary
Une bombe a explosé au Ministère et la magie des sorciers s'affaiblit.L'auror Potter est sommé de trouver une solution, et vite. La piste le mène au Japon, vers la magie étrange de Kid l'insaisissable.
Note
Doooonc.Bonjour tout le monde ! Je publie sur ce site une longue fic que j'avais déjà publié sur un autre sous le pseudo de Missfontaine, disparu depuis. Une minute de silence svp.A noter que je ne sais plus du tout quel titre je lui avais donné, alors elle se retrouve avec un autre.C'est un crossover Harry Potter x Magic Kaito qui se déroule des années après Poudlard, quand Harry est déjà installé en tant qu'auror et que Kaito est encore empêtré dans sa lutte contre l'Organisation. Je n'ai pas modifié le texte.Bonne lecture !Michan
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Jusqu'au Japon s'il le faut

-Si aucun sorcier du Ministère n'a pu le faire, c'est peut-être quelqu'un d'extérieur, réfléchit Harry.

Après le repas, le trio de sorciers était revenu à la brigade. L'après-midi était souvent consacrée aux enquêtes de terrain et ils étaient presque seuls. Par accord tacite, aucun des trois ne prononçait le mot « bombe » à proximité des autres aurors.

-Combien de sorciers extérieurs ont pu entrer au Ministère cette semaine ? demanda Andersen à Summer qui mettait un point d'honneur à garder la trace des allées et venues chez les aurors.

-Personne dans la brigade, répondit-il. Je vais vérifier les autres services.

-Potter, je crois que le Commandant veut te voir.

 

Quand Harry sortit du bureau, il était troublé. Le Commandant lui avait expliqué que tous les suspects n'avaient pas pu être interrogés : l'un d'eux s'était envolé pour le Japon quelques heures avant de recevoir sa convocation.

-Prépare-toi, Potter. S'il n'a pas donné signe de vie dans deux heures, je veux que tu partes le chercher.

-Jusqu'au Japon ?!

-Jusqu'au Japon s'il le faut.

Ils avaient encore des suspects à interroger. Harry savait que le temps leur était compté : la magie continuait de s'affaiblir, lentement. Le tiraillement que Harry ressentait chaque fois qu'il devait lancer un sort était maintenant constamment là, comme une légère crampe qui ne passait pas. C'était encore trop discret pour alerter les sorciers mais le répit ne durerait pas. Summer ne tarda pas à leur sortir la liste des sorciers extérieurs entrés au Ministère ces dernières vingt-quatre heures ainsi que leur emploi du temps. Ils n'étaient que trois et le trio d'aurors se répartit le travail. En une heure, ils eurent la conclusion.

-Rien ! Toujours rien ! rouspéta Andersen en s'affalant sur sa chaise. Il n'est pas tombé de Merlin sait où quand même !

Harry sentait la migraine poindre. Assit à son bureau avec ses deux collègues, il scanna pour la millième fois la liste des suspects.

-Ana Storm est venue visiter un ami, Denis Addison a rapporté un déjeuner à sa femme, Holly Curtis est venue chercher son fils après son stage... Et notre indic Allen Sting. Ils ont tous une bonne raison d'être venus, grogna-t-il, découragé.

-On les as tous passés au Capteur de dissimulation. Personne n'a mentit.

Tobias Summer, qui était – encore une fois – en train de griffonner sur son carnet, releva les yeux.

-J'ai jamais réussis à comprendre, comment ils marchent, ces Capteurs ?

Andersen entreprit de lui expliquer, mais Harry n'écoutait que d'une oreille. La scène analysée, les témoins interrogés, un suspect dans la nature qu'ils ne pouvaient pas rapatrier sans un mandat d'arrêt, le temps qui filait... Leurs pistes étaient faibles. Quelque chose manquait à leur dossier, un indice qu'ils avaient manqué, mais quoi ?

-Attends, quoi ?!

Harry sursauta à l'exclamation d'Andersen.

-Ben oui, répéta Summer. Les Capteurs de Dissimulation détectent les mensonges liés à la magie noire, pas vrai ? Alors si par exemple quelqu'un prétend ne pas savoir quelque chose ? C'est plus facile à faire que l'inverse. Si c'est pas lié à la magie noire, les Capteurs sont inutiles. Et cette - chose - est moldue.

-Mais... mais...

Pendant quelques secondes, l'esprit de Harry ne réagit pas et Summer les regarda le fixer, l'air ébahit. Il reprit :

-Par exemple : quelqu'un vous a confié un secret en tant qu'ami, du genre « j'ai envoyé un cadeau aux aurors pour les encourager, il ne faut surtout pas leur dire ». Les aurors viennent vous interrogez et vous ne dites rien. Ce n'est pas de la magie noire, juste un secret entre amis.

Andersen s'écroula sur sa chaise.

-Ça voudrait dire... ça voudrait dire que les interrogatoires sont caducs ?!

-Non, dit Summer, les sourcils froncés de concentration. J'ai peut-être coupé les ponts avec ma famille mais je connais encore le système juridique moldu. Les interrogatoires servent à observer les suspects, c'est un point de départ. Si on veut savoir s'ils ont mentit...

-... Une filature, conclut Harry.

 

Le Commandant n'avait pas réagit comme Harry l'avait prévu.

-Bien sûr qu'il faut les filer, c'est dans la procédure, dit-il le sourcil levé quand Harry lui avait fait part de la trouvaille de Summer. Mais je pensais que les suspects actuels étaient blanchis ? A part celui partit au Japon. D'ailleurs je n'ai toujours pas de nouvelle.

Honteux, Harry dut admettre qu'il avait oublié la faiblesse des Capteurs de Dissimulation. Un moment, le Commandant l'observa sans mot dire, puis reprit :

-Combien avez-vous de suspects, en comptant ceux blanchis par les capteurs ?

-Huit, avec notre indic.

Le Commandant calcula rapidement combien d'aurors il pourrait mettre dans une filature.

-Avec deux aurors par filature, il faut quatre équipes. Potter, tu restes avec Andersen. Vous avez une semaine pour me trouver une piste crédible.

-Et le gars partit au Japon ?

-On ne va pas vendre l'écaille de dragon avant de l'avoir stupéfixé. Je m'occupe de surveiller le gars, toi tu surveilles tes suspects.

 

Créer les équipes fut plus difficile que prévu. Plusieurs aurors avaient été blessés dans l'explosion et leurs partenaires durent s'habituer à d'autres binômes. Quand, enfin, les groupes furent soudés, il était déjà tard et il fut décidé de commencer la filature le lendemain à la première heure. Harry se sentit coupable vis-à-vis de leur jeune indic et de l'équipe qui allait le suivre : il était persuadé de sa bonne foi, Andersen aussi, mais jusqu'à preuve de son innocence il demeurait un suspect.

Harry revint à pas traînants à l'appartement qu'il partageait avec Ginny. Vivre à l'écart des Weasley était l'idée de la jeune fille. Bien que Harry fut tout à fait disposé à passer du temps seul avec elle, il rechignait à s'éloigner de sa famille de cœur, la seule qui l'ait jamais accepté et soutenu quand le reste du monde lui avait tourné le dos. Ginny, quand à elle, après avoir vécu dix-huit ans avec six grands frères ultra protecteurs, ne rêvait que de liberté. Le jeune couple avait longuement discuté, pour enfin parvenir à un accord. Ils vivaient désormais à quelques kilomètres du Terrier, à la limite du Londres moldu. Juste assez loin pour permettre à Ginny de se sentir libre, juste assez près pour que Harry ne se sente pas déraciné.

Le jeune auror entra dans l'appartement, lâcha ses affaires et s'écroula dans un fauteuil.

-Harry ?

Ginny apparut, sa tenue de Quidditch sous le bras.

Quelque chose se délia dans l'estomac de Harry.

-Salut Gin'. Tu viens de rentrer ?

-Oui, Lucina nous a gardées plus longtemps que prévu, le match approche. Tu as l'air fatigué.

Elle jeta un coup d’œil aux affaires de son petit-ami étalées par terre, mais ne dit rien. Elle était tout aussi désordonnée que lui.

-Ça va... l'affaire en cours est juste pénible.

-Mmh.

Ginny savait bien qu'il était inutile de demander des précisions ; les aurors étaient devenus particulièrement secrets après la guerre. Vivre avec une large famille et participer à une guerre nationale lui avait donné une intelligence sociale assez développée ; bien loin de ses années adolescentes, Ginny avait grandit et n'avait besoin que de quelques mots pour comprendre l'état d'esprit d'une personne.

-Ça te dis, un moment dans le lit ?

Harry la regarda, virant au rouge.

-Non, sourit-elle, juste un câlin. Enfin, un peu plus ne me gêne pas, hein.

Privé de tendresse avec son oncle et sa tante, Harry n'avait jamais su quels bienfaits il pouvait tirer des contacts physiques avant de vivre avec sa petite-amie. Face à son embarras et sa maladresse de débutant, Ginny lui avait promit de ne jamais dire à personne à quel point ce genre d'apprentissage lui avait plu.

 

Le lendemain matin, Harry se réveilla seul, surprit par son réveil. Sur la table de nuit, un petit mot de l'écriture penchée de Ginny lui apprit qu'elle était repartie à l’entraînement. Morose et inquiet, il se prépara et prit son miroir inversé pour confirmer le rendez-vous avec Andersen. Inspirés des faux gallions d'Hermione, ces objets avaient révolutionné les enquêtes de la brigade : c'était des petits miroirs de poche, enchantés à l'aide d'un repousse-moldu, qui permettaient d'afficher le reflet de la personne à qui on parlait et non le sien. Les quelques voix traditionalistes dans l'équipe avaient rapidement fait place à des murmures frustrés quand les miroirs avaient permit d'attraper deux mangemorts en liberté. Le Commandant lui-même avait reconnu leur utilité et Hermione, sans jamais avoir mit les pieds dans la brigade, y avait déjà une belle réputation.

Les transports magiques n'étaient pas encore touchés par le siphonnage de la magie et Harry en était incroyablement soulagé. Les équipes partirent donc chacune de leur côté pour commencer leur filature. Harry déguisé et Andersen se dirigèrent comme prévu vers un bar moldu où avait été repérée leur proie. Holly Curtis discutait avec son fils comme n'importe quelle mère avant le début d'une journée de travail.

Les deux aurors attendirent que la serveuse leur apporte leur commande, puis Harry chercha quoi dire. Cachés du duo mère-fils par une cloison fleurie, ils étaient libres d'écouter mais devaient aussi surveiller leur couverture.

Harry repéra un bracelet à moitié caché par la manche de son collègue et décida de le questionner dessus.

-Ah, ça ? C'est un cadeau de ma mère, répondit Andersen en relevant sa manche. Elle a dit qu'il appartenait à mon père.

Un bref instant, Harry songea qu'il s'attendait à voir autre chose sous cette manche de sang-pur, mais il chassa l'idée et étudia l'objet. C'était un bracelet d'argent, d'apparence assez simple, avec un nom gravé qu'il n'arrivait pas à déchiffrer.

-Comme un héritage ?

-Si tu veux. Mon père faisait partie des au... de la p-police pendant la première guerre. Il est mort quand j'avais deux ans.

-Désolé.

A sa grande surprise, Andersen ricana.

-Arrête avec ça. Ça fait dix-huit ans qu'on me dit la même chose. Je ne l'ai pas connu, pourquoi serai-je triste ?

Harry devait faire une drôle de tête car il pâlit, réalisant ce qu'il avait dit.

-Heu, enfin, je suis sûr qu'il était génial à connaître... Par Merlin, c'est nul dit comme ça... Je veux dire, c'est comme ça, j'aurai bien aimé le connaître, mais voilà quoi, et puis... heu...

En plusieurs années de métier, c'était bien la première fois que Harry voyait son collègue si mal à l'aise.

Ça valait bien la pointe douloureuse dans son cœur.

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