Les ombres de Gotham

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Les ombres de Gotham
Summary
Gotham respire au rythme de la corruption. Ses rues suintent la misère, ses tours dominent les âmes perdues, et dans ses entrailles gangrenées, le crime prospère sous le regard indifférent des puissants.Bruce Wayne, héritier d’une lignée éteinte dans une mare de sang, cherche un sens dans le chaos.Son destin, tout le monde le connait, il est le chevalier noir, la vengeance.Mais Gotham ne crée pas de héros. Bruce et ses amis grandiront, certains deviendront des symboles d’espoir, d’autres des cauchemars. Ils se croient libres, mais ils ne font que perpétuer l’éternel cycle de violence et de vengeance, nourrissant malgré eux l’héritage de la ville.Cette histoire raconte comment Bruce, ses alliés, et ses ennemis sont devenues des légendes mais elle raconte surtout que derrière l'impression de grandeur, ils restent des enfants effrayés, des adultes perdues, des parents soucieux.
Note
Petite précision : Cette fic est composée de flashbacks racontant la jeunesse de Bruce à partir de la mort de ses parents et de récits de la période ou il est Batman.Les flashbacks sont rédigés au passé tandis que les autres récits sont au présentsAu bout d'un moment il se peut que l'histoire continue alors que les flashbacks sont terminé (j'ai l'idée générale de ce que je vais écrire mais pas les détails donc si vous avez des conseils ils seront peut être pris en compte).(je tiens a préciser que je m'inspire aussi bien de films et séries que des comics ou d'autres fanfictions donc ne vous attendez pas a ce que les comics soient suivis a la lettre)Enjoy :)
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La Nuit Rouge

La lumière crue des réverbères découpait des ombres mouvantes sur l’asphalte humide. Gotham brillait encore des feux du théâtre Monarch, où la famille Wayne venait d’assister à une représentation. La ville, elle, ne dormait jamais.

Bruce marchait à côté d’Helena, sa sœur aînée, les mains dans les poches de son manteau, l'esprit encore imprégné par les décors grandioses et la voix envoûtante des acteurs. Il adorait ces instants après le spectacle, quand la magie persistait un peu, suspendue dans l’air froid de la nuit.

Un bruissement. Un éclat de rire nerveux. Un souffle précipité.

Puis tout se précipita.

Une silhouette surgit de l’ombre et se jeta sur Martha Wayne. Des doigts fins agrippèrent son collier de perles et tirèrent d’un coup sec. Le fil se brisa, et les perles s’éparpillèrent sur le sol comme une pluie de gouttes glacées.

La voleuse avait à peine douze ans, peut-être l’âge de Bruce. Ses cheveux bruns encadraient un visage aux traits tirés par la peur et l’adrénaline. Ses yeux fauves rencontrèrent ceux de Bruce, un court instant, une lueur de défi et de panique dans le regard. Puis elle tourna les talons et s’élança dans la nuit.

— Bruce, non !

Il n’entendit pas la voix de son père. Son corps avait réagi avant son esprit. Il partit à la poursuite de la fillette, son cœur battant à tout rompre, sa respiration saccadée. Il courait sans réfléchir, poussé par une impulsion viscérale, une injustice brûlante dans la poitrine.

Derrière lui, ses parents et Helena le suivirent.

La ruelle où il s’engouffra était étroite et sinistre, bordée de murs de briques noircis par la crasse et l'humidité. L’obscurité semblait plus épaisse ici, plus lourde. Bruce s’arrêta net, le souffle court. La fillette avait disparu.

Un craquement résonna.

Quelqu’un était là.

Une ombre émergea du néant, lente, menaçante. Un homme, vêtu d’un manteau sombre et d’un masque lisse et blanc, dénué de traits. Sa posture était décontractée, presque nonchalante, mais Bruce sentit un danger brut émaner de lui, comme un prédateur tapi dans l’ombre.

— Tout ça pour quelques perles… murmura l’homme d’une voix déformée par le masque.

Thomas Wayne s’avança, une main levée en signe d’apaisement.

— Écoutez, nous ne voulons pas de problème. Prenez le collier, prenez l’argent si c’est ce que vous voulez.

L’homme ne répondit pas.

La lumière blafarde d’un néon en panne illumina soudain un éclat métallique dans sa main.

Bruce n’eut même pas le temps de comprendre.

Le coup de feu déchira la nuit. Son père s’effondra, sa silhouette massive s’écrasant au sol dans un bruit sourd.

Un cri.

Un deuxième coup.

Sa mère bascula en arrière, ses mains tremblantes tentant de retenir le flot rouge qui s’échappait de sa poitrine.

Bruce sentit son souffle se bloquer. Le monde se rétrécit en une série d’images fragmentées : le corps inerte de son père, les yeux écarquillés de sa mère, l’odeur âcre du sang se mêlant à la pluie.

Il leva les yeux.

Le tueur pointait maintenant son arme sur lui.

Un vertige le prit. Le canon du pistolet lui parut immense, comme la gueule noire d’un monstre prêt à l’engloutir. La peur le cloua sur place, une peur primitive, absolue.

Puis un mouvement.

Helena se plaça devant lui.

— Non ! hurla Bruce.

Le tir partit.

Le corps d’Helena se tendit sous l’impact. Son regard chercha le sien une dernière fois avant qu’elle ne tombe à genoux. Sa main trembla en cherchant appui sur le sol, mais elle ne trouva que le vide.

Elle s’effondra.

Bruce sentit un hurlement lui déchirer la gorge.

Le tueur restait immobile. Le canon de son arme pointait toujours Bruce, mais il ne tira pas. Il hésitait.

Bruce le fixa, le cœur battant à s’en rompre. Le masque blanc reflétait la pâle lumière de la ruelle, lui donnant l’apparence d’un fantôme.

Un long silence.

Puis l’homme baissa son arme et disparut dans les ténèbres, comme s’il n’avait jamais été là.

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16 ans plus tard...

 

Victoria Vale n’a jamais rêvé d’une vie tranquille.

Lorsqu’elle a accepté le poste à la Gazette de Gotham, ses collègues de Metropolis l’ont regardée comme si elle était folle. Mais Gotham l’a toujours fascinée. Ce n’est pas seulement une ville gangrenée par la corruption et la violence, c’est aussi un monstre vivant, vibrant, une entité à part entière. Ses immeubles gothiques, ses ponts de fer suspendus, ses gargouilles qui surplombent les rues comme des sentinelles silencieuses… Tout dans cette ville dégage une aura unique.

Et puis, il y a ce mystérieux justicier qui, depuis six mois, fait trembler criminels et policiers corrompus. Un mythe en gestation.

Aujourd’hui, pourtant, Gotham est en deuil.

Les rues sont noires de monde, les journalistes se pressent aux abords de l’église où a lieu la cérémonie, mais Victoria est la seule à pouvoir y entrer. Son père, ancien policier, a travaillé avec Jim Gordon à Metropolis il y a vingt ans. C’est pour lui qu’elle est là, pour représenter la famille Vale, mais aussi parce qu’elle sait que cet enterrement est un moment clé. Gordon était l’un des derniers flics intègres de Gotham. Un symbole. Sa disparition laisse un vide que personne ne pourra combler.

L’intérieur de l’église est aussi grandiose que sinistre. Les hauts vitraux filtrent la lumière grise d’un ciel couvert, projetant des ombres colorées sur les bancs de bois sombre. L’odeur de cire et d’encens est épaisse, presque étouffante. Elle s’approche de la famille endeuillée et présente ses condoléances à la veuve, à Barbara Gordon, et à son mari Richard Grayson.

C’est alors qu’elle remarque un changement subtil dans leur posture. Une tension.

Ils fixent quelqu’un dans la foule, figés.

Victoria suit leur regard.

Un homme. Grand, large d’épaules, vêtu d’un costume noir parfaitement ajusté. Son visage lui est étrangement familier, et pourtant, elle met un moment à le reconnaître. Quand elle a accepté le poste, elle a étudié l’histoire de Gotham et de ses grandes familles. Bruce Wayne, l’héritier de la dynastie Wayne, faisait partie de ces noms incontournables. Mais personne ne l’avait vu depuis dix ans.

Elle se souvient des photos de l’époque : un garçon mince, presque maladif, avec un regard absent. L’homme qu’elle voit aujourd’hui est différent. Ses traits sont plus marqués, sa carrure plus imposante, et il se déplace avec une aisance contrôlée, une force contenue sous une apparente nonchalance. Il s’approche de la famille Gordon et s’arrête devant Barbara.

L’église entière retient son souffle.

Un murmure traverse l’assemblée comme une onde. Tous les regards se tournent vers lui. C’est comme si un fantôme venait d’apparaître, une apparition sortie du passé. Pendant un instant, ils oublient presque pourquoi ils sont ici. Les conversations cessent, même les pleurs étouffés s’apaisent face à cette vision improbable.

Barbara le fixe, les mâchoires serrées.

— Dix ans, Bruce, lâche-t-elle d’une voix tranchante. Dix ans sans une visite, sans un appel. Mon père te considérait comme son fils. Et toi…

Elle s’interrompt, secouant la tête, incapable d’aller plus loin sans éclater.

Bruce ne répond pas immédiatement. Son visage reste impassible, mais Victoria remarque la tension dans sa posture, un infime tressaillement au coin de sa mâchoire. Puis, d’une voix calme et grave, il murmure :

— Je suis désolé, Barbara.

Elle le fusille du regard avant de détourner les yeux.

Richard, lui, a une réaction totalement opposée. Un sourire sincère éclaire son visage alors qu’il serre Bruce dans une accolade fraternelle.

— Bon sang, Bruce, tu es vivant.

Ils échangent quelques mots à voix basse, et malgré les années de silence, la complicité entre eux est intacte.

Victoria s’installe sur l’un des bancs en bois sombre et se rend compte que Bruce prend place à côté d’elle. Il est assis à côté de Richard, lui-même à côté de Barbara. L’atmosphère est lourde, pesante. La cérémonie s’éternise, entre discours et prières. Mais Victoria sent toujours ce poids sur ses épaules. Le poids des regards volés, des messes basses discrètes. Bruce Wayne est une légende urbaine, et aujourd’hui, cette légende est assise juste à côté d’elle.

Curieuse, elle brise le silence.

— C’est rare de voir un Wayne en public.

Un sourire imperceptible effleure ses lèvres.

— C’est rare qu’il y ait une raison de revenir.

— Et pourtant, vous êtes là.

Il tourne la tête vers elle, ses yeux sombres captivants sous la lumière tamisée.

— Vous semblez intriguée, Miss… ?

— Vale. Victoria Vale.

— Vous êtes journaliste.

Ce n’est pas une question.

— Vous êtes perspicace.

— C’est un vilain défaut, à Gotham.

Le ton est léger, presque joueur, mais il y a quelque chose d’étrange dans sa manière de la regarder. Comme s’il la jaugeait, comme s’il cherchait à voir au-delà des apparences. L’échange prend une tournure subtilement électrique, un flirt implicite qui lui donne envie d’en savoir plus sur cet homme insaisissable.

— Vous avez déjà visité Gotham comme il se doit ? demande-t-il après un instant.

Elle hausse un sourcil.

— Je n’ai pas encore eu le droit à une visite privée.

— Alors il faudra y remédier.

Elle n’a pas le temps de répondre. Un mouvement attire son attention vers l’entrée de l’église. Trois silhouettes viennent d’arriver en retard. L’atmosphère change immédiatement.

Les chuchotements s’élèvent, les regards se détournent, outrés.

Victoria se penche légèrement vers Bruce.

— Qui sont-ils ?

L’homme en tête marche avec assurance, une canne à la main, un sourire satisfait accroché aux lèvres. Petit, corpulent, il dégage une autorité froide et redoutable.

— Oswald Cobblepot, murmure Bruce. Le parrain de Gotham. Gordon a passé sa carrière à essayer de l’envoyer en prison.

Derrière lui marche un homme plus jeune, grand et mince, au visage anguleux et aux cheveux blonds tirés en arrière. Il a une allure de prédateur, une démarche calculée.

— Son bras droit, ajoute Bruce.

Mais c’est la troisième personne qui retient l’attention de Victoria. Une femme, belle d’une façon troublante, avec une grâce féline et une posture contrôlée. Ses longs cheveux noirs sont relevés en une tresse serrée, et malgré son élégance impeccable, ses yeux rougis trahissent une douleur réelle.

Contrairement à ceux qu’elle accompagne, elle semble véritablement endeuillée.

— Et elle ? demande Victoria.

À sa gauche, Richard a un instant d’hésitation. Son visage se ferme légèrement, et il évite de croiser le regard de la femme.

C’est finalement Bruce qui répond, d’un ton neutre.

— Personne.

Victoria fronce les sourcils.

Personne.

Elle sent qu’il ment.

Et elle est bien décidée à découvrir pourquoi.

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