
Chapter 8
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À New York, une semaine s’était écoulée depuis le gala Weasley, et Harry et Ginny n’en pouvaient plus d’attendre des nouvelles de Viktor. L’incertitude pesait lourdement sur eux, rendant chaque jour interminable. Hermione leur manquait cruellement, et l’idée qu’elle puisse être en danger ou seule, quelque part, les hantait.
Ce fut en milieu d’après-midi qu’un appel tant attendu brisa le silence oppressant. Le téléphone vibra sur la table basse, et Harry s’en saisit avec empressement en voyant le nom de Viktor s’afficher.
— Viktor ! lança-t-il, presque haletant. Tu as du nouveau ?
— Harry, je suis à Amsterdam, au poste de police, répondit le Bulgare, sa voix grave. Écoute bien. Une Française a signalé une personne il y a quelques semaines. Elle a trouvé une femme qui aurait perdu la mémoire. Elle a laissé une description physique et ses coordonnées avant de rentrer en France.
— Et ? interrogea Harry, son cœur battant à tout rompre.
— Et cette description correspond vraiment à Hermione, dit Viktor. Je ne veux pas te donner de faux espoirs, mais les détails concordent.
Harry sentit une vague d’espoir se mêler à l’angoisse qui lui nouait l’estomac. Il échangea un regard avec Ginny, qui avait tendu l’oreille, les sourcils froncés.
— Tu es sûr ? insista Harry, sa voix légèrement tremblante.
— Aussi sûr que possible. La femme qui a fait le signalement s’appelle Fleur Delacour. Elle vit à Paris. Je t’envoie son adresse. Si j’étais toi, je partirais le plus tôt possible. Je peux aussi aller en éclaireur et vérifier avant que vous arriviez.
Harry passa une main nerveuse dans ses cheveux en bataille, son esprit tournant à toute vitesse. Ginny posa une main ferme sur son épaule, ses yeux marron brillant d’une détermination sans faille.
— Merci, Viktor. Si tu peux aller sur place, fais-le. De notre côté, on prendra le jet de mon beau-père et on sera à Paris dès demain soir, répondit Harry, sa voix regagnant un peu de calme.
— Entendu, répondit Viktor avec sérieux. Je vais m’organiser et partir dès ce soir. J’espère vraiment qu’on touche au but cette fois.
— Moi aussi. Merci, Viktor, murmura Harry avant de raccrocher.
Il resta un moment silencieux, fixant le téléphone dans sa main comme s’il pouvait lui apporter des réponses supplémentaires. Ginny, qui observait son expression tendue, croisa les bras et le fixa avec intensité.
— Tu crois que c’est elle ? demanda-t-elle doucement, presque hésitante.
Harry releva les yeux vers elle.
— Je l’espère, Ginny, répondit-il, sa voix pleine d’émotion. Je ne supporterais pas que ce soit une nouvelle impasse.
Ginny hocha la tête, prenant une profonde inspiration.
— Si c’est vraiment Hermione, alors on la ramène. Peu importe ce qui s’est passé ou ce qu’elle traverse, on la ramènera à la maison, déclara-t-elle avec une assurance inébranlable.
Harry esquissa un léger sourire, reconnaissant de l’avoir à ses côtés dans cette épreuve. Mais au fond de lui, l’inquiétude continuait de ronger son esprit. Hermione était plus qu’une amie ; elle était une sœur, une partie de lui. Il se promit de ne pas abandonner tant qu’il ne l’aurait pas retrouvée.
Le lendemain matin, alors que l’aube caressait encore timidement l’horizon, Harry et Ginny montèrent à bord du jet privé des Weasley. Dans le cockpit, seuls le ronronnement des moteurs et le murmure des prévols techniques brisaient le silence. Harry, installé près du hublot, fixait les lumières de New York s’éloigner, un mélange d’espoir et d’appréhension pesant sur ses épaules.
Ginny, à ses côtés, gardait sa main posée sur la sienne, une pression légère mais réconfortante, comme pour lui rappeler qu’il n’était pas seul dans cette quête.
— Viktor est déjà à Paris, murmura-t-elle pour rompre le silence. Il m’a envoyé un message ce matin. Il a parlé à cette Fleur.
Harry tourna légèrement la tête vers elle, son attention immédiatement captivée.
— Qu’est-ce qu’il a appris ?
Ginny consulta rapidement son téléphone, son regard concentré sur les mots de Viktor.
— Elle est infirmière, expliqua-t-elle. Elle vit dans un petit appartement à Montmartre, dans un quartier bohème. Viktor a dit qu’elle semblait nerveuse quand il l’a abordée, comme si elle hésitait à lui en dire trop.
Harry fronça les sourcils, son esprit analysant chaque mot.
— Elle sait quelque chose, murmura-t-il, plus pour lui-même que pour Ginny.
— Probablement, répondit-elle. Mais si elle a pris la peine de signaler Hermione à la police, c’est qu’elle est de bonne volonté. Ce n’est pas une coïncidence.
Un silence tendu s’installa de nouveau entre eux, chacun perdu dans ses pensées. Harry ne pouvait s’empêcher d’imaginer les possibles retrouvailles. Comment serait Hermione ? Serait-elle vraiment là ? Et si elle ne se souvenait plus de lui, ni de leur amitié ?
Ginny, de son côté, jetait de temps en temps un coup d’œil à son mari, lisant dans ses traits la même angoisse qui l’habitait.
Montmartre, quelques heures plus tôt
La lumière dorée du crépuscule baignait les pavés de la Place du Tertre, ajoutant une touche de sérénité à l’agitation habituelle des artistes et des passants. Viktor Krum, cependant, ne partageait pas cette quiétude. Debout devant un immeuble au charme ancien, il observait les fenêtres mansardées du dernier étage, un pressentiment pesant sur lui.
Il vérifia une dernière fois l’adresse inscrite sur le bout de papier qu’il tenait avant de gravir les marches étroites de l’immeuble. Ses pas lourds résonnaient dans la cage d’escalier, chaque écho renforçant sa nervosité.
Arrivé devant la porte indiquée, il inspira profondément et frappa doucement.
La porte s’entrouvrit au bout de quelques secondes, laissant apparaître une silhouette féminine derrière la chaîne de sécurité. Une voix à l’accent français, douce mais empreinte de méfiance, brisa le silence.
— Qui êtes-vous ?
Surpris par l’accueil méfiant, Viktor leva légèrement les mains, adoptant une posture apaisante.
— Je m’appelle Viktor Krum. Je suis un ami d’Hermione Granger... J’ai des raisons de croire qu’elle est ici.
La porte s’entrouvrit davantage, dévoilant une femme d’une beauté frappante, aux cheveux blonds argentés tressés avec soin. Ses yeux bleu glacé fixaient Viktor avec une intensité presque dérangeante, comme si elle cherchait à sonder ses intentions.
— Désolée, répondit-elle, son ton tranchant. Je ne connais pas d’Hermione Granger. Et pourquoi un homme qui prétend être un ami viendrait-il la chercher seulement maintenant, des semaines après qu’elle ait été abandonnée ?
Le reproche dans sa voix était cinglant, et Viktor eut un moment de recul, déstabilisé. Il choisit ses mots avec soin.
— Je ne savais pas ce qui lui était arrivé jusqu’à récemment, expliqua-t-il, sa voix plus douce. Je l’ai vue à Amsterdam, la nuit où vous l’avez trouvée. Mais je ne savais pas qu’elle avait perdu la mémoire. Si j’avais su...
— Vous l’avez vue et vous l’avez laissée rentrer seule ? coupa-t-elle, son ton chargé de colère. Des voyous s’en sont pris à elle. Sa perte de mémoire est due à une agression.
Viktor grimaça, touché par l’accusation.
— Je ne savais pas qu’elle avait besoin d’aide... Si j’avais compris la situation, jamais je ne l’aurais laissée seule.
Fleur, toujours sur le seuil, croisa les bras, le regard méfiant.
— Vous êtes là maintenant. Mais qu’arrivera-t-il si cette Hermione que vous cherchez n’est plus la même ? Si elle a perdu tout ce qu’elle était ?
Un silence tendu s’installa. Viktor, malgré son tempérament habituellement imperturbable, sentit une vague de culpabilité l’envahir.
— Je comprends votre méfiance, finit-il par dire d’un ton sincère. Mais Harry Potter et Ginny arriveront bientôt. Ils l’aiment comme une sœur. Nous voulons juste nous assurer qu’elle est en sécurité.
Fleur pinça les lèvres, visiblement en pleine réflexion. Après un instant qui parut une éternité à Viktor, elle soupira et ouvrit la porte en grand.
— Très bien, dit-elle à contrecœur. Mais je vous préviens, elle n’est pas encore rentrée du travail. Vous devrez attendre jusqu’à demain, le temps que je lui parle. Et si vous faites quoi que ce soit pour lui causer du tort, vous aurez affaire à moi.
Viktor hocha lentement la tête, respectant l’autorité dans son ton.
— Merci, répondit-il simplement.
Fleur ne dit rien de plus, refermant doucement la porte derrière elle. Viktor, seul dans le couloir, poussa un soupir long et lourd. Il savait que cette femme protégerait Hermione à tout prix. Mais il espérait, au fond de lui, que leur présence à Paris ne perturberait pas ce fragile équilibre.
Le lendemain, Viktor attendait Harry et Ginny à l’aéroport Charles de Gaulle, drapé dans un manteau sombre qui contrastait avec la grisaille du ciel parisien. Les mains dans les poches, il leur adressa un hochement de tête en guise de salut. Ses traits étaient fermés, marqués par la fatigue et la tension des dernières heures.
— Vous avez fait bon voyage ? demanda-t-il, plus par politesse que par réelle curiosité.
— Pas trop mal, répondit Harry en ajustant la sangle de son sac. Où en sommes-nous ?
— Fleur Delacour, répondit Viktor, concis. Elle habite Place du Tertre, dans le quartier de Montmartre. J’ai trouvé l’immeuble et lui ai parlé, mais... elle est sur la défensive.
Ginny échangea un regard avec Harry, lisant dans ses yeux la même détermination qui l’animait.
— Alors ne perdons pas de temps, dit-elle, sa voix ferme malgré une nervosité latente.
Le quartier bohème de Montmartre les accueillit avec son charme intemporel. Les rues pavées, les artistes postés avec leurs chevalets, et l’odeur envoûtante du pain frais venant des boulangeries voisines donnaient une allure de carte postale au lieu.
Pourtant, ni Harry ni Ginny ne pouvaient s’attarder sur la beauté environnante. Leur esprit était accaparé par une seule pensée : retrouver Hermione.
Ils suivirent Viktor à travers un dédale de ruelles sinueuses jusqu’à un immeuble ancien. En levant les yeux, ils aperçurent une fenêtre au dernier étage, ses rideaux blancs légèrement entrouverts flottant au rythme d’un courant d’air invisible.
— C’est ici, murmura Viktor.
D’un pas déterminé, ils montèrent les marches usées par le temps, leur cœur battant à tout rompre à chaque pas. Arrivés devant la porte, Viktor frappa doucement mais fermement.
Un instant de silence, puis le bruit de pas précipités résonna derrière la porte.
La porte s’ouvrit, révélant Fleur à la beauté lumineuse. Ses longs cheveux blonds argentés étaient tressés avec soin, et ses yeux bleu intense scrutèrent tour à tour Viktor, Harry, puis Ginny. Sa posture était droite, presque défensive, mais son expression restait calme.
— Vous devez être Harry Potter, dit-elle d’une voix posée, marquée par un accent français élégant. Entrez.
Elle s’effaça pour les laisser pénétrer dans le petit appartement niché sous les toits. La lumière tamisée du matin, filtrant à travers des rideaux translucides, baignait la pièce d’une douce chaleur. Les meubles simples, mais soigneusement agencés, donnaient à l’endroit un charme cosy.
Fleur referma la porte derrière eux, croisant les bras et adoptant une attitude protectrice.
— Vous êtes venus pour Emma, je suppose, déclara-t-elle d’un ton mesuré, ses yeux passant de Harry à Ginny.
— Emma ? répéta Harry, déconcerté.
Il sortit une photo d’Hermione de la poche intérieure de son manteau et la montra à Fleur.
Un instant de silence suivit. Fleur hocha lentement la tête, son regard devenant plus grave.
— Oui. Emma est bien Hermione Granger, confirma-t-elle.
Ginny porta une main à sa bouche, étouffant un petit cri de surprise. Harry, quant à lui, sentit son estomac se nouer douloureusement.
— Pourquoi l’appelez-vous Emma ? demanda-t-il d’une voix rauque, presque méfiante.
Fleur prit une inspiration avant de répondre.
— Parce que c’est ainsi qu’elle se fait appeler maintenant, répondit-elle doucement. Je l’ai trouvée il y a presque un mois à Amsterdam. Elle était seule, blessée, et... amnésique. Elle ne se souvenait de rien. Pas même de son vrai nom.
Ginny posa une main tremblante sur le bras d’Harry, cherchant à lui transmettre un peu de réconfort face à cette révélation.
— Elle est ici ? demanda Harry, sa voix presque suppliante.
Fleur détourna légèrement le regard, hésitant un instant avant de répondre.
— Non, elle est au travail. Mais je vais vous conduire à elle, promit-elle. Toutefois, je dois vous prévenir...
Elle marqua une pause, son regard s’adoucissant un instant.
— Ce n’est pas la Hermione que vous avez connue, murmura-t-elle.
Un silence pesant tomba sur la pièce, alors que les mots de Fleur résonnaient dans l’air.