100 Fandoms Challenge

Harry Potter - J. K. Rowling 鬼滅の刃 | Demon Slayer: Kimetsu no Yaiba (Anime) Twilight Series - All Media Types Hannibal (TV) Merlin (TV) ようこそ実力至上主義の教室へ | Youkoso Jitsuryoku Shijou Shugi no Kyoushitsu e | Classroom of the Elite (Anime) Until Dawn (Video Game) The Mandela Catalogue (Web Series) Detroit: Become Human (Video Game) Ao no Exorcist | Blue Exorcist Hannibal Lecter (Hopkins Movies) Buckshot Roulette (Video Game) The Wolves of Mercy Falls - Maggie Stiefvater Claymore (Anime & Manga) Galactik Football The Mortuary Assistant (Video Game) Metal Fight Beyblade | Beyblade Metal Saga Moonlight Lovers (Visual Novel)
Gen
Multi
G
100 Fandoms Challenge
All Chapters Forward

Mandela Catalogue

Sarah Heathcliff reçoit d'étranges visites depuis la mort de son frère.


Les premiers fourmillements contre son épiderme horrifié la tirèrent du sommeil. Patiemment, elle attendit. 

C’était tout proche, presque à son oreille. Ses poumons lui semblèrent peser plus lourd que l’osmium. 

 

-Je peux sentir la haine grandir en toi, Sarah… 

 

Un chuchotement dans le noir. Encore. Son réveil retourné avant de s’endormir afin de ne plus y voir défiler les chiffres digitaux ne lui donnerait pas l’heure de son réveil. Pas qu’elle ne sache pas, de toute façon. A coup sûr, il était trois heures trente-trois. C’était devenu récurrent à partir de sept ou huit ans. Cela revenait, par vagues, lorsque ses sens captaient des impressions qu’ils n’étaient pas censés pouvoir percevoir, et qui hérissaient sa peau. Ce n’est que du vent, ou du froid. Tout est explicable. Calme-toi. 

 

Et quand elle se réveillait, c’était écroulée sous un sentiment de malaise profond qu’elle ressentait jusqu’au plus fort de son être, sous les cognements de son cœur et son souffle tremblotant. Elle pouvait sentir une présence, qui, plus jeune, la clouait sur place, les muscles incapables de répondre. 

 

Et une voix, un chuchotis, non loin du lit où elle était couchée. 

 

Tout est explicable. 

Ce n’est qu’une paralysie du sommeil. 

Respire.  

 

Elle savait, au fond d’elle, que c’était différent. Il na fallait pas laisser de place au doute. Alors, pour tromper le sentiment accablant que cette présence qui ne s’était jamais montrée lui inspirait, elle se mettait à calculer. Tombant dans une méditation mathématique, elle en oubliait la voix à côté, ses étranges ricanements chuchotés, ses moqueries et ses petits jeux qui n’étaient faits que pour la troubler. Cette nuit-là aussi, elle conjecturait, enchaînant les théorèmes. 

 

-Tu as eu du mal à t’endormir. Je t’ai observée, petite créature. Si fragile depuis la grande tragédie de ton enfance… 

 

La voix tentatrice prenait des inflexions moqueuses destinées à la faire réagir. Elle ne l’écoutait pas la traiter d’hérétique, l’enjoindre à la rejoindre. Elle ne prêtait pas attention quand elle disait qu’elle pouvait lire dans son cœur qu’elle avait rejeté les dogmes religieux pour investiguer la science et le paranormal, depuis qu’on lui avait annoncé qu’elle avait eu un frère et qu’il était mort. La présence semblait parfois d’une puissance telle que Sarah se sentait écrasée depuis l’autre bout de la pièce, mais jamais elle ne lui avait fait le moindre mal. C’était ainsi qu’elle en avait conclu que d’une part, elle était réelle, qu’il s’agissait sûrement d’une de ces choses qui avaient hanté son frère, et que de l’autre, la voix n’était là que pour la tourmenter. 

 

-Compte les moutons plutôt. Il en a existé plus que tu ne pourras jamais le dénombrer en utilisant l’entièreté de ta misérable existence. 

 

Plongée dans les subtilités du théorème de Gödel, son esprit n’enregistra qu’à peine l’information. 

 

-Ton frère était parmi eux, Sarah. Il n’a pas voulu suivre le berger jusqu’au bout du sentier. Mais toi, tu écouteras, je le sais. Pauvre brebis égarée sans son aîné. Tu comprendras bien assez vite que la parole divine vaut loi, et qu’on ne la refuse pas. 

 

Peu à peu, l’étau contre sa poitrine se desserra. La nuit libéra Sarah de son emprise. Le lendemain, elle ne laisserait rien paraître, tout aussi désabusée et acerbe que la veille. Et les cernes s’accumuleraient sous le maquillage, menaçant de la dévorer à son tour. 

Forward
Sign in to leave a review.