Galactik Football
Micro-Ice devise sur sa plus grande peine de cœur. Inspiré par la S1 de Galactik Football.
Il y avait toujours un couple parfait. Ça lui faisait toujours comme un coup au cœur quand il voyait les amoureux chahuter ou simplement partager un petit moment intime entre eux. La plupart du temps, c’était des passants, qu’il s’efforçait d’ignorer, gardant une façade neutre et la tête haute avant de la sentir se baisser sitôt qu’ils n’étaient plus dans son champ de vision. Ce n’était pas le poids de la solitude qui l’écrasait, alors, mais plutôt celui qui survenait lorsque l’on aimait quelqu’un dont on savait qu’il ne nous le rendrait jamais. Son image réapparaissait partout. Il pouvait imaginer les souvenirs qu’il aurait pu avoir s’il y avait eu un avenir avec elle, et puis alors la réalité tranchait dans le vif de ses sentiments, s’enroulait dans sa tête avec une voix cruelle : tu sais qu’elle ne t’aime pas. Qu’elle ne t’aimera jamais. C’est un autre qu’elle a choisi, et un autre qu’elle choisira encore.
L’image de son meilleur ami s’imposait toujours dans sa tête, riant, plaisantant avec elle. Et à chaque fois, un tisonnier se plantait dans son cœur, le remuait avec sa pointe brûlante malgré les mots si froids et haineux.
Pour elle, tu n’es que le fond du panier. La dernière option. Pourquoi espères-tu encore ?...
***
Tia et Rocket étaient tellement mignons ensemble, tout le monde pouvait le constater, même lui. Il aurait été le premier à le dire si on ne l’avait pas devancé. Serrant les poings et détournant le regard à chaque fous qu’il les surprenait dans un moment de tendresse partagée, il n’en concevait plus qu’une peine immense. Son manque de partenaires lui revenait avec plus d’acuité, se superposant à l’image de celle qu’il aimait. Il aurait mieux aimé disparaître sous terre, tomber dans le vide qui se creusait en lui à chaque œillade amoureuse ou à chaque geste attentionné, plutôt qu’avoir à subir ces rappels constants de ce qui ne serait jamais à sa portée. C’était d’autant plus difficile qu’ils restaient ses amis et qu’il n’avaient pas l’intention de le blesser, mais que ça arrivait quand même.
Il regardait ses mains à lui, vides, et cela lui mettait un coup au cœur. Le monde paraissait si terne, et l’air autour de lui, si froid, sans personne pour le réchauffer.
De retour dans sa chambre, il ressassait sans cesse le conseil que Tia lui avait donné.
“Oublie-la, Micro-Ice. Tu n’es pas pour elle et elle n’est pas pour toi. Tu mérite mieux. Tu mérites d’être aimé.”
Oublie-la. Facile à dire, quand tous les jours elle était là, à tourner autour de son meilleur ami ou de Sinedd.
Tu n’es pas pour elle. Le mode s’était arrêté là et il n’avait pas écouté la suite. La voix cruelle repassait cette phrase en boucle dans sa tête, lui disant à quel point il était faible, avec ses sentiments de fille, nul, qu’il n’y arriverait jamais. Il aurait pu se dire qu’il n’avait pas besoin d’elle, mais depuis le début c’était elle qui l’avait attiré, comme les lunes par l’attraction des planètes.
Il voyait clair à travers elle, lui. Ce n’était pas parce qu’elle charmait les garçons qu’il ne pouvait pas reconnaître les masques qu’elle utilisait, car face à face, ils étaient étrangement semblables.
Si elle se montrait si tranchante et décisive jusqu’au bord du caprice, c’était parce que qu’elle n’arrivait pas à écouter d’autre voix que celles qui décidaient pour elle.
Si elle ne traînait qu’avec des garçons qui ne la respectaient pas, c’était parce que son père se faisait mener à la baguette par sa mère, et semblait trouver ça normal. Et puis parce que sa mère serait contente si sa fille pouvait séduire les garçons, avoir une apparence de mannequin et poser pour des marques afin de réussir sa vie.
Maman, maman, maman… la sienne était bien plus aimante, mais ce que personne d’autre ne savait, à part D’Joke, c’était qu’elle aussi avait vécu l’enfer, avec son fils.