
Le Silence des Agneaux
Après le sauvetage de Catherine Martin et la remise de sa médaille par les officiers du FBI, Clarice sait qu'elle pourrait peut-être sauver quelqu'un d'autre.
Clarice Starling se réveilla en sursaut. Attrapant par habitude son pistolet laissé sur sa table de chevet, elle braqua l’arme droit devant elle, haletante, prête à tirer au moindre mouvement. Mais la pénombre ne bougea pas. Aucun regard ne se mouvait sur son corps. Réalisant progressivement qu’il ne se trouvait aucun danger immédiat dans sa chambre, elle se pencha pour allumer l’interrupteur de la lampe de chevet. La confirmation visuelle de l’absence de présence la réconforta aussi bien qu’elle la troubla, sans raison explicable. Sa peau moite lui fit réaliser que sa chemise de nuit était baignée de sueur.
Au bêlement des agneaux s’était mêlés d’étranges résurgences de ses expériences passées. Le visage de Crawford lui demandant si elle était du genre à être facilement effrayée ; le sphinx à tête de mort se posant contre une bobine de fil ; les lunettes de vision nocturne de Jame Gumb, plus connu sous le nom de Buffalo Bill ; le regard intense et pénétrant du Dr Lecter, et ces doigts qui s’effleurent sans s’accrocher, promesse de tout et promesse de rien à la fois.
Après cet appel où sa voix avait pour la dernière fois résonné dans le combiné, Clarice avait prévenu ses supérieurs et envoyé une délégation auprès de la résidence du Dr. Chilton, mais il était déjà trop tard. Le traçage de l’appel n’avait rien donné. L’agenda du psychiatre n’indiquait que la mention “Vacances”, sans mentionner de lieu particulier. Il ne répondait ni aux appels, ni au fax, ni aux lettres.
Il n’y avait rien qu’elle puisse faire, cette fois.