ripped jeans and a cup that you just downed (take me where the music ain't too loud) [Traduction-français]

Sirius allait s'évanouir.

Non seulement Remus était injustement beau ce soir (lui, avec son t-shirt blanc...), mais il agissait comme ça. Tactile et dragueur, ses longs doigts enroulés dans les cheveux de Sirius. Il n'était pas sûr de pouvoir se retenir beaucoup plus longtemps. Sirius allait craquer. Il allait craquer et agir comme un parfait imbécile et embrasser Remus.

Il lutta pour suivre le rythme des grandes enjambées de Remus une fois le trou du portrait dépassé. Ils atteignirent une alcôve et Remus se laissa tomber sur le rebord en faisant un signe à Sirius pour qu'il s'assoie à côté de lui. Et comme l'idiot éperdument amoureux qu'il était, il obéit.

Remus sortit un paquet de sa cigarette de sa poche arrière et en tendit une à Sirius. Il alluma la sienne d'un claquement de doigts.

-Mais putain, Moony ?!

Remus le regardait, confus.

-Comment tu fais pour être aussi cool ?

-Quoi ?

-Tu peux l'allumer avec tes doigts. Où est-ce que tu as appris à faire ça, déjà ?

Remus sourit, gêné.

-C'est mon père qui faisait ça.

Son accent gallois ressortait, comme à chaque fois qu'il était bourré. Sirius trouvait ça secrètement mignon. Même si, à ce stade, quoique Remus faisait, Sirius trouverait ça mignon.

Sirius claqua désespérément des doigts, sans succès. Remus ricana.

-Regarde, laisse-moi t'aider.

Sirius mit la clope entre ses lèvres, et s'attendit à ce que Remus claque des doigts et l'allume. Au lieu de ça, Remus se pencha, ses yeux marrons fixés sur Sirius, et toucha le bout de sa cigarette avec celle de Sirius. Il n'était qu'à quelques centimètres. Sirius pouvait percevoir son odeur – chocolat et encre et fumée. Que l'oxygène aille se faire foutre, Sirius ne pouvait respirer que Remus.

Remus se redressa les yeux fermés. Il laissa échapper une bouffée de fumée, sans lâcher Sirius des yeux. Sirius ne pouvait pas bouger. Il n'avait jamais vu les yeux de Moony si fixes sur lui auparavant, qui le regardaient avec la même intensité que lorsqu'il lisait ses romans. Le regard de Remus semblait être le seul rayon de soleil sont il avait besoin.

-Bellissimi occhi castani, soupira Remus, et sa voix était comme du chocolat qui coulait de ses lèvres.

L'italien parlé par Remus était la chose la plus sexy qu'il avait jamais entendue. Depuis combien de temps est-ce qu'il cachait ça de Sirius ? Sirius espéra qu'il ne parlerait plus jamais anglais. C'était purement et simplement du velours sur sa langue. Ça devrait être considéré comme un péché de parler comme Remus l'avait fait.

-Depuis quand est-ce que tu sais parler italien ? balbutia Sirius, qui avait perdu sa langue.

Comment pouvait-il parler normalement quand il était littéralement assis à côté d'un ange, fait de boucles dorées et magnifiques cicatrices ? Il voulait suivre des doigts les cicatrices sur le visage de Remus, poser ses lèvres sur ces lèvres boudeuses, et mordre ces foutues épaules. Il était en train de mourir.

-Ma mère était professeure d'italien à l'université moldue. Quand j'étais petit, elle parlait avec moi et me lisait des histoires, mais je n'étais pas très fort. En revanche elle... continua à radoter Remus.

Mais Sirius ne put entendre le reste parce que tout ce qu'il avait dans la tête était je t'aime je t'aime je t'aime. Il n'avait jamais autant aimé quelqu'un que Remus à ce moment-là. Remus, innocent et bon, avec sa bouche obscène et son ton cassant. Remus et son corps trop long et sa confiance évidente et son discours décousu lorsqu'il était nerveux. Remus et ses cheveux en bataille et ses cicatrices, indomptables et majestueuses. Remus, plongé dans son livre, une cigarette au coin des lèvres. Remus, et ses lèvres, parfaites et roses et retroussées dans un perpétuel sourire en coin. Et c'en était trop pour Sirius.

-Oh, la ferme.

Et Sirius attrapa le visage de Remus pour presser ses lèvres contre les siennes. Remus s'immobilisa un instant avant de serrer Sirius dans ses bras et de l'attirer sur ses genoux. Sirius fondit presque dans Remus. Remus était partout. Ses mains étaient dans les cheveux de Sirius, tiraient sur ses boucles. Ses hanches étaient pressées contre Sirius. Sa langue glissa dans la bouche de Sirius, qui gémit. Son cerveau se reprogrammait et tout ce qu'il savait était Moony, Moony, Moony.

Putain. Moony.

Sirius recula d'un seul coup. Remus, ébouriffé et adorable, haussa un sourcil vers lui.

-Est-ce que j'ai perdu la main, dit-il délicatement, entrelaçant sa main avec celle de Sirius.

-Tu es sûr que c'est ce que tu veux, Moony ? Il n'y a personne d'autre ?

Remus cligna des yeux, incrédule.

-Mon Dieu, Sirius, je ne peux même pas me rappeler du nom de quelqu'un d'autre là tout de suite. Je n'ai pensé qu'à toi les trois dernières années.

-Trois ans ?

Remus rougit.

-Pathétique, hein ?

-Tu rigoles, Moony ? J'étais obsédé par toi dès le jour où je t'ai vu. Il a juste fallu que j'attende ce putain d'Oliver Knight pour m'en rendre compte.

-Oliver qui ?

Remus sourit et déposa ses lèvres sur celles de Sirius. Sirius se recula de nouveau, et Remus lui fit son sourire en coin.

-Sirius, tu flippes encore plus que moi, là.

-Ce n'est pas parce que tu es bourré, on est d'accord ?

-Je pourrais boire 10 potions pour me dessoûler et ressentir exactement la même chose. Je pense que même un sabot de licorne ne pourrait pas me l'enlever.

-Tu es sûr ?

-Espèce de crétin complètement inconscient. Je t'aime, idiot.

-Tu m'aimes ?

-Non, tu as raison. J'aime Gilderoy Lockhart.

Remus fit semblant de se relever. Sirius attrapa sa main ridiculement parfaite et le tira vers lui.

-Moi aussi, je t'aime, garçon-loup.

-Garçon-loup ?

Sirius pressa un baiser sur ses lèvres.

-Ca aide si tu es mon garçon-loup ?

-Non, en fait, je crois que c'est pire, marmonna Remus, mais il prit Sirius dans ses bras, et sourire en coin ravi rencontra sourire en coin exaspéré une fois de plus.