Noël à la montagne
Case 9: Noël à la montagne (FBI Portés Disparus/CSI NY)
“Bon Danny je t’attends. Tu descends ou je demande qu’on te pousse jusqu’en bas ?
-Pfiou, rappelle-moi déjà pourquoi suis venu avec toi ?
-Parce que tu m’aimes mon pote et tu peux rien me refuser !” répondit Don en lui adressant un sourire taquin, avant de débuter la descente de la piste rouge s’étendant sous leurs skis.
Danny Taylor secoua la tête, dépité, en voyant son ami dévaler la piste sans aucune chute. Lui était beaucoup moins à l’aise sur des skis. Ce n’était que leur second jour ici et il n'avait skié qu’une fois mais sur une piste artificielle. Là c'était tout autre chose.
En cette période de fêtes, la station de Hunter Mountain était sacrément peuplée, surtout par des New-yorkais.
Le jeune latino n'était vraiment pas chaud à cette idée au départ, mais voilà une semaine que sa vie sentimentale avait tourné au fiasco. Pour lui remonter le moral en sachant qu’il allait passer Noël seul, son meilleur ami depuis l'école de police Don Flack, lui avait proposé de partir cinq jours dans les sommets de l'État de New-York pour se changer les idées.
La seule préoccupation de Danny, aujourd'hui, était de ne pas tomber toutes les deux secondes, afin de ne pas paraître plus ridicule qu’il ne l'était déjà.
Don, lui, avait déjà passé plusieurs semaines de vacances à la montagne donc autant dire qu'il était sacrément à l'aise sur les pistes enneigées.
Le voir descendre aussi rapidement cette piste l'encouragea à prendre son élan. Ses skis glissèrent avec aisance… mais ça ne dura pas longtemps, car il prit de la vitesse un peu trop vite à son goût. Il savait comment freiner et tout mais la surprise prit le dessus et il n’avait pas moyen de s'arrêter.
“Poussez-vous, poussez-vous !” lança-t-il à son passage, évitant de justesse plusieurs skieurs qui, terrifiés, s'écartèrent à temps.
Lui, le policier qui n'avait pas peur de grand-chose vu son métier, avait rarement eu une telle frayeur alors que les mètres défilaient.
Son esprit finit par se reconnecter en voyant la station de téléski bien plus vite qu'il ne l'aurait cru.
Il parvint juste à temps à se mettre en position schuss mais ça le freina insuffisamment et il ne put éviter la collision avec la première personne qui attendait. Ils chutèrent tous les deux comme des poupées de chiffon et une série de jurons s’échappa des deux concernés.
“Oh purée suis vraiment désolé, vous n’avez rien j'espère ?
-Putain mais vous êtes un vrai danger public ma parole, vous pouvez pas faire plus attention ou faut vous envoyer à l'école de ski pour enfants.”
Danny jeta un coup d'œil à son meilleur ami, qui était apparu derrière lui pour l’aider à se relever (et qui avait bien du mal à dissimuler son amusement, petit con !) avant de réaliser que la voix de l’autre skieur ne lui était pas du tout inconnue.
“Martin ?
-Danny ?
-M… mais qu’est-ce que tu fous là ?
-Je te retourne la question ! Et je suppose que celui qui se marre comme une baleine à côté de toi, c'est Don ?
-Oui, répondit Danny en envoyant un coup de coude dans les côtes du concerné une fois sur ses deux jambes, et Messer n'est pas loin non plus je suppose ?
-Juste derrière toi à se fendre la poire aussi !”
Ce dialogue surréaliste et pas des plus amicaux avait bel et bien lieu en ce moment même, au mécontentement des autres skieurs qui attendaient pour passer. Les quatre policiers finirent par s'écarter afin de laisser les sportifs prendre leur remontée mécanique.
Maintenant à l'écart de la file d’attente, les deux amants s’observèrent avec attention car oui, la raison principale de ce séjour à la dernière minute était là, devant ses yeux.
Une semaine avant, alors que les membres de la section du FBI des personnes portées disparues s'accordaient deux semaines de vacances pour les fêtes, les deux hommes s’étaient disputés avec véhémence. Ils avaient déjà eu, comme tout couple, des conflits en un an et demi mais là c’était allé un peu trop loin.
La raison aujourd'hui lui semblait démesurée mais la colère avait pris le dessus la dernière fois et il le regrettait amèrement à cet instant. Il aimait Martin, comme un fou, mais ne pas pouvoir passer leur second réveillon ensemble parce qu'il n’osait toujours rien dire à ses proches…
Si Martin ou lui-même n’avait jamais évoqué le sujet, ni même la possibilité d'une rencontre hors fêtes, Danny aurait pu très bien continuer à être patient, attendre que son petit-ami soit prêt. Si Martin ne lui avait pas parlé du réveillon en famille et qu'il ne lui avait pas demandé à venir, aucun souci… sauf que ce n’était pas le cas et lui dire à la dernière minute qu'il n’était pas encore prêt à parler d’eux… oui, ça avait été la goutte d'eau qui faisait déborder le vase.
Pourtant aujourd'hui, face à lui, sa colère s’envolait. Quand Martin enleva ses lunettes de soleil, il vit les cernes sous ses beaux yeux, son air triste qui ne disparaissait pas de son visage. Se sentait-il aussi mal que lui ? Ressentait-il de la culpabilité ? Regrettait-il leur histoire ? C'était difficile à dire à cet instant.
“Écoute Martin je…
-Danny…”
Ils avaient parlé en même temps, ce qui eût le don de les faire sourire. C'était plutôt bon signe non ?
“Toi d’abord ! lança Martin et Danny attrapa la perche aussitôt.
-Ok… tu me manques Martin, tu me manques et… enfin si tu n’es pas encore prêt à leur dire la vérité, ok… mais je veux pas te perdre. Je ne suis pas prêt pour ça.”
Il observa la réaction de son petit-ami, qui sembla ému et touché par ses paroles mais il y avait autre chose… comme s’il lui cachait un secret et qu’il se retenait désespérément de le dire à cet instant.
Pourtant, le cadet se contenta de lui répondre.
“Que penses-tu d’en parler tranquillement devant un bon chocolat chaud ? Je crois qu'on l’a bien mérité non ?
-Oui de toute façon, je crois que nos amis n’ont plus besoin de nous maintenant qu’ils ont réussi leur coup !”
En effet, leurs amis avaient déjà avancé dans la file d'attente mais lancèrent en leur direction un petit sourire amusé, visiblement fiers d’eux .
Même si une mini, mini, mini part de Danny leur en voulait de leur avoir tendu ce piège, il n'était pas vraiment étonné.
Don avait tant insisté pour qu'ils partent au ski ensemble, juste entre potes, puisque son Danny à lui devait remplacer une de ses collègues qui partait en congé maternité soit disant.
Évidemment, il aurait dû s’en douter que leur couple d’amis allait manigancer derrière leur dos pour tenter de les réconcilier mais bon, il n'arrivait même pas à lui en vouloir.
S'ils étaient là tous les deux aujourd'hui, c'était que l'espoir était toujours présent, non ?
Ainsi, le cœur battant, il suivit Martin vers le chalet le plus proche pour ce chocolat promis et la perspective de reprendre leur belle histoire.