
La découverte divine de Noël
Les dieux ne s'étaient jamais intéressés aux célébrations mortelles, en dehors de celles qui les honoraient, même ci elles n'étaient encore complies que par leurs enfants. Ils n'étaient pas concernés et ne les célébraient pas, alors à quoi bon.
Toutefois, bien qu'ils ne le sachent pas encore, ils allaient être initiés à l'une d'entre elles, bien malgré eux.
Depuis qu'Apollon était de retour sur l'Olympe après sa punition mortelle, il ne tarissait de propos sur ses découvertes de la culture mortelle. Il ne parlait plus que d'anniversaires, Halloween ou encore de Nouvel an (chinois et occidental, ce qui égarait ses paires divins, qui ne percevaient pas la différence). Il avait voulu célébré les deux premières, mais il n'avait pas réussi à implanter l'idée sur l'Olympe. Il avait s'était donc résigné à les fêter uniquement avec les demi-dieux à la Colonie.
Pourtant, il était déterminé à réussir à apporter une partie de la fête de Noël sur l'Olympe, quoi qu'en dise les autres.
Alors, à l'insu des dieux, avec la totale complicité de la Colonie et de la Nouvelle Rome, il s'est lancé dans le projet de faire découvrir Noël aux Olympiens. Le timing serait très serré, car ils ne pourraient décorer que la salle de réunion dans la nuit du 23 au 24 décembre, pour ne pas attirer l'attention et que la surprise soit totale. Il aurait bien décorer les temples/palais individuels, mais ils n'avaient pas le droit d'y entrer, sans le consentement du propriétaire. Pour qu'aucun dieu ne soit oublié, il avait réussi à étendre l'invitation d'Hadès sur l'Olympe, suite à la réunion du solstice d'Hiver, et à l'ensemble de sa Cour. Démeter l'avait, sans surprise, soutenu dans son projet, ravie de revoir sa fille. La convaincre de faire perdurer un temps d'hiver ne fut pas facile. Mais qu'était Noël sans neige ? Même sur l'Olympe.
Les enfants de chaque divinité, mineure ou majeures, avaient préparé leurs cadeaux à leur parent, que ce soit en individuel ou en collectif. Certains avaient même poussé l'idée jusqu'à prévoir des cadeaux pour des divinités qui n'étaient pas leur parent direct.
Après que tout l'Olympe se soit endormi, Apollon rejoignit l'ascenseur d'accès et fit rentrer toute sa petite armée de demi-dieux lutins décorateurs et Pères Noël. Seule Artémis aurait pu les surprendre, mais les Chasseresses avaient accepté de l'emmener chasser spécifiquement cette nuit pour la distraire.
Dans un silence presque total, avec une grande fluidité et efficacité, qui résultaient des nombreuses heures de préparation et de répétitions en amont, ils installèrent un immense sapin, le décorèrent ainsi que la salle et déposèrent les cadeaux soigneusement. Ils étaient posés au pied du trône du dieu majeur, quand ils provenaient de ses enfants, ou au pied du sapin quand ils étaient offert par d'autres demi-dieux ou destinés à un dieu mineur. Ils présentaient ainsi, un respect toujours plus important aux dieux majeurs, tout en les obligeants à rejoindre les dieux mineurs dans la recherche de leurs paquets au pied du sapin.
Après avoir installé des caméras Héphaïstos dans divers quoi de la salle, pour enregistrer et pouvoir assister à la réaction de leur parents en diffusion direct à la Colonie et sur le forum de la Nouvelle Rome, ils partirent aussi efficacement et discrètement qu'ils étaient venus.
Au matin, Appolon mit à l'œuvre tout son talent de dieu du théâtre. Son cri de joie rameuta toutes les autres divinités. Ils se bousculèrent à la porte, croyant à une attaque, certains encore à moitié habillés, d'autres pas du tout, mais tous l'arme à la main. Ils se figèrent tous à la porte, stupéfiés face à l'incroyable transformation qu'avait subi la salle pendant la nuit. Ils ignoraient également que leur entrée et leur réaction avait déclenché un salve de rire chez les demi-dieux.
Appolon, pendant ce temps, démontrant toujours ses talents, ne leur prêta pas la moindre attention. Il se réjouissait comme un enfant, des cadeaux de ses enfants, en priorité. Ce qui lui fit le plus plaisir était que les cadeaux n'étaient pas impersonnels, simplement en lien avec ses attributs. Chacun était une référence à un moment spécial qu'il avait passé avec eux. Il se précipita ensuite sous le sapin, curieux de savoir s'il en avait d'autres.
"Tiens, Artémis, tu en as ici aussi ! s'exclama-t-il en tendant le paquet, sans se retourner. Face à l'absence de réponse, il se retourna et se retrouve face aux dieux, toujours figés. Eh bien quoi ?
-Qu'est-ce que c'est que tout ça ?
-Ben, c'est Noël !
-De quoi ?
-Noël ! Bon, il n'y a pas la crèche ou de village de Noël, mais ils ne sont pas essentiels. l'important, c'est le sapin et les cadeaux et ils sont là.
-C'est toi qui à fait tout ça ?
-Pas que ! Je ne vous adore pas au point de vous offrir à tous tant de cadeaux.
-Mais alors qui - ?
-Pour le savoir, il faut ouvrir ! Allez tous à ses paquets !"
Comme ils restaient immobiles, il les poussa à leur siège et au sapin et leur mis chacun un paquet dans les mains. Les dieux se fixèrent avec hésitation, avant d'ouvrir les cadeaux. Très vite, des exclamations de surprise et de joie fusèrent. Hermès fut le premier dieu majeur à les rejoindre autour du sapin. Hadès et Poséidon ne tardèrent pas à suivre, quand ils entendirent qu'ils avaient là aussi des cadeaux.
"Ce sont nos enfants, déclara finalement Athéna.
-Mais comment ? Pourquoi ?
-Pour Noël, répéta encore une fois Apollon.
-Noël ?
-Une fête mortelle pour célébrer la paix et l'amour dans le monde. Tu offres des cadeaux à ceux que tu aimes et tu en reçois en échange.
-Comme on fait déjà lors de leur anniversaire et eux dans les hommages.
-Non. Ce qui compte à Noël, c'est la réciprocité et partager de bons moments ensemble.
-Des moments ensemble ?
-Oui. Alors, forcément, nous sommes toujours coincé par la loi fondamentale qui nous interdit de passer trop de temps avec nos enfants ou d'en favoriser un, mais tout de même, un cadeau personnalisé, pour faire plaisir, à Noël fait toujours plaisir et change d'offrir une arme pour partir en quête."
La réponse d'Apollon fit réfléchir plusieurs dieux de la salle. Ils partirent un à un, tout content, avec leurs cadeaux, leur esprit tournant déjà à toute vitesse. Le lendemain matin, le 25 décembre, tous les demi-dieux trouvèrent également des présents au pied de leur lit et du sapin de la Grande maison.