Title name crouton

Harry Potter: Hogwarts Mystery (Video Game)
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Title name crouton
Summary
crotin de cheval
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Prolologuez

Sous la lune pâle, stridente, spectatrice des drames les plus vils, trois enfants couraient à perte, dans les ruelles du Creuset. Ses ruelles sordides n'étaient éclairées que par quelques lanternes vacillantes, projetant des ombres mouvantes sur les murs délabrés. La plus jeune, aux jambes courtes, peinaient à suivre ses deux frères.
Les deux aînés jetaient des regards frénétiques derrière eux, leurs silhouettes fébriles ondulant sous la lumière mourante. Le martèlement des bottes résonnait, implacable, se rapprochant inexorablement. Une voix rauque, inhumaine, ordonna un arrêt plus loin, mais aucun des enfants n’osa ralentir.
— "Ambrose, attends !" s’étrangla la petite, ses mains tendues pour agripper le dos de son frère.
Ambrose se retourna brièvement, la panique déformant ses traits juvéniles.
— "Oscar, elle peut plus courir !" cria-t-il à l’aîné, qui s’arrêta net, ses yeux parcourant leur environnement à toute vitesse.
Un soupir rauque s'échappa entre les lèvres de son aîné, et Ambrose sut instantanément ce qu’il se disait dans son for-intérieur : Adèle les ralentissait toujours. Néanmoins, il se retourna face au danger et courut en direction de l’enfant. Elle poussa un cri de joie quand il la porta dans ses bras tout en désignant à Ambrose, d’un mouvement de tête, une ruelle adjacente.
Ils s’engouffrèrent dans une impasse étroite, où l’odeur d’urine et de moisissure semblait suffoquer l’air déjà lourd. Oscar plaqua sa main sur la bouche de sa petite sœur pour étouffer ses sanglots naissants.

– “Ils vont bientôt passer, restez silencieux,” murmura Oscar, la peur dans l’âme, bien qu’il essaya de moduler sa voix afin de la rendre la plus assurée possible.

Ambrose s’accroupit, ses bras tremblant alors qu’il entourait les épaules de la fillette pour la rassurer. Mais au fond de lui, il avait tout aussi peur qu’elle. Les bruits des bottes approchèrent, lourds et réguliers. Une lumière aveuglante illumina brièvement l’entrée de l’impasse. Les ombres des trois enfants se figèrent sur le mur opposé. Oscar resserra sa prise sur un vieux couteau qu’il avait trouvé, à peine assez aiguisé pour couper une corde. Ambrose sentit son propre cœur s’arrêter lorsque l’un des hommes s’avança, une lampe en main. Avec horreur, il comprit, à la vue d’un blason représentant une flamme entourée de trois cercles concentriques, que ce n’était pas de simple représentant des forces de l’ordre mais bien des Sentinelles.
Une colère noire emplit son cœur : des Sentinelles pour trois enfants…

Mais, par un coup du sort, une caisse s’effondra plus loin dans la ruelle principale, attirant l’attention des poursuivants. L’homme qu’Ambrose avait dans son champ de vision détourna le regard et interpella ses collègues :

– “Ils sont par là !”

Ainsi, les soldats s’éloignèrent et les enfants crurent être tirés d’affaires. Néanmoins, Oscar ne bougeait pas, empoignant toujours fermement Adèle. Celle-ci hoqueta doucement. Même dans l’obscurité, Ambrose pouvait voir ses yeux immenses qui ne le lâchait jamais. On croyait toujours qu’elle voyait le monde pour la première fois.

— "C’est fini ?" murmura-t-elle, sa voix brisée par l’espoir.
Ambrose ouvrit la bouche pour répondre, mais un craquement brisa l’air, suivi d’un hurlement. Une main massive surgit des ténèbres et empoigna la fillette. Oscar bondit en arrière, tandis qu’Ambrose agrippa le veston de sa sœur avec force.
– Adèle ! Cria Ambrose, le souffle coupé par la terreur.
L’homme souleva Adèle du sol, celle-ci se débattait tant bien que mal et donnait, sans relâche, des coups de pieds à son ravisseur. La scène était anormalement silencieuse, seuls ses légers cris résonnaient dans la ruelle. Ambrose se débattit pour avancer, ses jambes tremblantes, mais il fut tiré en arrière avec une force brutale. Oscar venait de l’agripper par le col de son manteau, le maintenant fermement en place.
— "Lâche-moi !" hurla Ambrose, les yeux rivés sur sa sœur, qui se débattait avec l’énergie du désespoir, ses petits pieds frappant dans le vide.
— "Ambrose, écoute-moi !" rugit Oscar, le visage dur mais les yeux pleins de panique. "On peut rien faire ! On doit partir maintenant !"
— "Non, je peux la sauver ! Je peux—"
Étrangement, l’homme ne s’attarda pas sur eux, ni n’appela de renforts. Il leur avait pris Adèle et s'apprêtait à repartir aussi vite qu’il n’était venu…
— "Tais-toi et cours !" répliqua Oscar, le tirant en arrière de toutes ses forces.
Ambrose se débattit, frappant son frère de toutes ses forces, mais Oscar ne céda pas. Le désespoir et la honte se mêlaient, pourquoi n’avait-il pas été plus fort? Le soldat s’éloignait déjà dans la pénombre, Adèle hurlant son nom avec une voix déchirante.
— "Oscar, elle va mourir !" gémit Ambrose, les larmes dévalant ses joues, brouillant sa vision.
Ce n’était pas possible, ce ne pouvait être la réalité.
— "Et toi aussi, si on reste ici !" cria Oscar, le secouant violemment. Il planta son regard dans celui de son frère, son visage blême, ses mâchoires serrées. "Tu veux qu’on crève tous les deux ? C’est ça que tu veux ?"
Avec rage, il décocha un coup de poing à son frère. Tout de suite après, Ambrose tomba à genoux, le corps secoué par des sanglots incontrôlables. Oscar, toujours chancelant, posa une main ferme sur son épaule.
— "On s’arrache."
La voix d’Oscar était brisée, presque inaudible, mais pleine d’une autorité impitoyable. Ambrose, incapable de protester davantage, laissa son frère le guider dans les méandres des ruelles sombres, jusqu’à ce que les cris d’Adèle ne soient plus qu’un souvenir oppressant.

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