
Fils de la Mort
Il se regarda dans le miroir de sa salle de bain et poussa un soupir avant de lever sa baguette et de se mettre au travail, rappliquant les glamours qu'il devait porter tous les jours depuis maintenant vingt et un ans. Il utiliserait bien une potion pour se vieillir mais même ces potions avaient leurs limites et elles pouvaient devenir toxiques s'il les utilisait trop souvent. Le seul avantage de sa condition, c'était qu'il était devenu un expert dans le brassage de ce type particulier de potions. Rogue devait se retourner dans sa tombe à cette pensée.
Il se regarda de nouveau pour vérifier que tout était bon et qu'il ressemblait bien à un homme de trente neuf ans et non plus à un adolescent de dix-sept ans. Il hocha la tête, satisfait de son image avant de déverrouiller la porte et de sortir.
Comme d'habitude, il était levé avant le soleil et avant sa femme. Il n'imaginait même pas ce que serait sa réaction si elle savait pour son problème. Il l'aimait, de tout son cœur, ou du moins autant qu'il le pouvait avec son peu de compréhension des sentiments, mais parfois elle était un peu trop enflammée pour lui. Il pouvait honnêtement dire qu'il préférerait devoir affronter Voldemort plutôt qu'elle. Madame Pomfresh lui faisait étrangement exactement le même effet. Et il ne parlait même pas d'Hermione. Les femmes étaient terrifiantes.
Il s'approcha du lit dans lequel Ginny dormait et la secoua légèrement pour la réveiller. Elle se tourna en grommelant, le faisant sourire doucement avant qu'il ne la secoue un peu plus fermement en disant :
_ Ginny, debout. On est le premier Septembre.
_ Je suis fatiguée, laisse-moi dormir Harry ou je te jette un sort.
_ Tu pourras dormir quand les valises des enfants seront prêtes et qu'on les aura mis dans le train pour Poudlard, répliqua-t-il.
Il était étrangement habitué aux menaces de morts de sa femme depuis longtemps. Elle finit par se lever en grommelant encore plus et s'enferma dans la salle de bain. Il eut un sourire amusé avant de sortir et de descendre à l'étage inférieur, il devait encore réveiller les trois terreurs.
-sSs-
Harry observa le train partir avec ses trois enfants à bord et soupira doucement.
_ Et voilà, ils sont partis.
_ Il reviendront pour les vacances, dit gentiment Ginny.
_ Oui.
Il sourit à sa femme avant de l'embrasser et de dire :
_ Je dois aller travailler, on se revoit ce soir.
_ Hum... À ce soir.
Il se tourna vers Ron qui avait fini de dire au revoir à Hermione et ils transplanèrent au ministère pour leur travail en tant qu'Aurors. Hermione rejoignit Ginny et proposa :
_ Tu veux venir à la maison ?
_ D'accord.
Elle transplanèrent à leur tour et arrivèrent à l’appartement dans lequel Hermione et Ron vivaient ensemble avec leurs deux enfants. La brune avait remarqué l'air préoccupé de sa belle-sœur car elle posa une tasse de thé chaud devant elle et demanda :
_ Qu'est-ce qui se passe ?
_ Comment ça ?
_ Ginny... Je vois bien que quelque chose te préoccupe. Tu peux me parler tu sais.
La rousse soupira avant de dire :
_ C'est Harry... Il m'inquiète.
_ Comment ça ?
_ Il dit qu'il fait beaucoup d'heures supplémentaires mais quand j’ai demandé à son patron pourquoi il le faisait travailler plus, il m'a dit que Harry partait toujours à dix-neuf heures, or il ne rentre qu'à vingt-deux heures passées...
_ Tu penses... Tu penses qu'il te trompe ?
_ Hein ? Non ! Hermione, c'est Harry. Il n'est pas du genre à faire ça, tu le sais bien. Je me demandes juste ce qu'il cache et pourquoi il ne pense pas pouvoir me faire confiance avec ça...
_ Tu veux que je dises à Ron de lui parler ?
_ Ron ? Tu plaisante, il n'a pas assez de discrétion pour ça. Non... Je lui parlerais ce soir. Les enfants ne sont pas là, donc même si on se dispute, ça ne sera pas trop grave.
_ D'accord. J'espère que ce n'est rien de grave.
_ Moi aussi. Mais ça fait quatre mois que ça dure et ça commence à vraiment m'inquiéter.
Hermione hocha la tête, compréhensive. Elles changèrent de sujet de conversation et passèrent la journée ensemble. Hermione avait un jour de congé de son travail en tant qu'avocate et Ginny pouvait travailler sur ses articles pour le Chicaneur chez elle.
-sSs-
Il faisait nuit, mais il s'en fichait, il utilisait sa baguette pour s'éclairer. Il devait la trouver, c'était peut-être la seule chose qui pourrait lui apporter les réponses dont il avait besoin. Mais ça faisait si longtemps qu'il l'avait laissée là, la forêt avait grandi depuis, il ne savait pas s'il pourrait la trouver un jour et cela le désespérait un peu. Il marchait encore et encore aux alentours de la clairière qui avait autrefois accueilli Aragog et sa famille. Il avait croisé quelques araignées lors de ses recherches mais après qu'il en ait tué une cinquantaine, elles avaient appris à le laisser tranquille.
Elle devait être ici, il devait la trouver, qu'importe le temps que ça lui prendrait. Il avait tout son temps après tout, d'après ce qu'il avait déduis de sa situation.
-sSs-
Ginny essayait de dormir mais n'y arrivait pas, il était plus de minuit et il n'était toujours pas là. C'était encore plus tard que les fois précédentes. Elle devait vraiment lui parler.
Elle entendit soudain des bruits de pas légers dans le couloirs et fit semblant de dormir alors que la porte s'ouvrait en silence. Elle l'entendit s'approcher d'elle et il lui caressa doucement la joue avec le dos de la main avant de s'éloigner et s'enfermer dans la salle de bain. Il en ressortit après quelque minutes et se coucha à côté d'elle en essayant de ne pas la réveiller. Elle sentit ses bras s'enrouler autour d'elle et se blotti contre lui. Il lui embrassa le front en murmurant :
_ Je t'aime.
Elle sourit et s'endormit avec lui.
-sSs-
Elle se réveilla seule dans le lit comme bien souvent. Harry n'avait jamais été un lève-tôt à Poudlard, mais depuis qu'ils vivaient ensemble, il semblait avoir prit l'habitude de se lever au moins une heure avant elle. Elle soupira avant de se lever et de faire ses ablutions matinales avant de descendre pour prendre son petit déjeuné. Tout était déjà sur la table mais son mari n'était nul part en vue. Elle savait qu'il ne travaillait pas de la journée donc il devait forcément être à la maison quelque part.
Elle mangea rapidement avant de partir à sa recherche. Ils vivaient dans l'un des manoirs de la famille Potter. Il n'était certes pas aussi grand que celui des Malefoy ou d'une autre famille de sang-pur dans ce genre, mais il y avait de la place pour eux, leurs trois enfants, Teddy quand il restait avec eux, ainsi que pour le reste de la famille Weasley lorsqu'ils venaient leur rendre visite.
Elle finit par le trouver dans l'une des pièces inutilisées qui était pourtant étonnamment propre. La pièce était vide de tout mobilier mais il y avait un tapis moelleux au sol. Harry était assis en tailleur au centre de la pièce, de côté à la porte, et il avait les yeux fermés, les mains posées sur ses genoux, paumes vers le haut. Il portait juste un T-shirt gris un peu grand pour lui et un pantalon de coton.
Elle l'observa un moment en s'appuyant contre le battant de la porte. Il respirait doucement et était clairement dans un état méditatif.
Il finit par rouvrir les yeux et s'étirer. Elle sourit encore avant de s'avancer en silence dans la pièce.
_ Harry.
Il sursauta et se tourna vers elle avant de se lever avec l'air d'un enfant prit la main dans le bocal à cookie vide. Elle sourit encore, amusée par le rougissement de ses joues.
_ Ginny. Tu es là depuis longtemps ?
_ Je ne sais pas. Quelques minutes. Tu peux méditer tu sais, je n'ai rien contre ça.
Il se frotta la nuque avec la main avec un sourire en coin avant de demander :
_ Tu as bien dormi ?
_ Pas vraiment non.
_ Oh.
_ Peut-être que j'aurais mieux dormi si une certaine personne n'était pas rentrée aussi tard.
Il se tendit visiblement et la regarda avec précaution avant de dire :
_ Désolé, j'essayerais de rentrer plus tôt la prochaine fois.
_ Pourquoi pas à l'heure où tu termines réellement ton travail ? Je sais que tu ne fais pas d'heures supplémentaires.
Elle s'attendait à toutes sortes de réactions, qu'il mente encore ou qu'il cherche à fuir la conversation, mais il se contenta de soupirer en baissant la tête avant de la relever en lui jetant un regard suppliant :
_ Ginny... Je suis désolé d'avoir menti. C'est juste que... Qu'il y a quelque chose que je dois finir et je dois le faire moi-même.
_ Quoi Harry ? Tu sais que tu peux me faire confiance, se radoucit-elle.
Il se contenta de secouer la tête et de répondre avec un air désolé :
_ Je ne peux... Veux pas en parler. Une fois que j'aurais fini, tout reviendra à la normal.
Enfin, il espérait. Il devait trouver ses réponses.
Ginny hésita, mais devant l'expression de son mari, elle céda et hocha la tête. Elle pouvait lui faire confiance. Il lui en parlerait quand il aura fini. Et puis, avec le don qu'il avait pour s'attirer des ennuis, ça ne semblait pas si surprenant.
-sSs-
Où est-ce qu'elle était ?
Il savait qu'il l'avait laissée là.
Mais où ?
Il en avait besoin. C'était sûrement le seul moyen d'obtenir ses réponses.
Il fouilla encore le sol près d'un arbre, retirant les feuilles mortes, la mousse et la terre dans sa recherche.
Il sursauta en entendant des bruits de pas non loin de lui et se hâta de se couvrir de sa cape d'invisibilité. Il savait que James était déçu de ne pas encore y avoir le droit, mais elle lui était bien trop utile pour qu'il la laisse à son fils pour qu'il puisse faire des bêtises à l'école.
_ Bonjour Harry.
Il se retourna, surpris par la voix, mais moins par le fait qu'elle puisse le voir.
_ Bonjour Luna. Je ne savais pas que tu étais à Poudlard.
_ Hum... Hum... Les nargoles m'ont guidée ici. Tu sais que tu as beaucoup de Joncheruines autour de toi, ils semblent bien t'aimer.
_ Oui... Probablement, je suis un peu perdu en ce moment.
_ Hum... Hum... Tu devrais l'appeler tu sais.
_ L'appeler ?
_ Oui. Elle est a toi, tu es le Maître, donc appelle-la, elle répondra.
Il fronça les sourcils. Luna était toujours un peu difficile à comprendre, mais là, il pensait savoir ce qu'elle voulait dire. Cependant, comment pouvait-il l'appeler ? Est-ce qu'il devait dire quelque chose ? Ou juste y penser ?
Il ferma les yeux et tendit la main gauche, paume vers le haut, décidant d'essayer. Il se concentra sur son envie de la récupérer, de l'avoir dans sa main. Il resta ainsi quelques secondes, et quand il allait renoncer et essayer autre chose, il sentit quelque chose dans l'air se modifier. Il y eu un très léger « pop » et il sentit un poids dans sa main.
Il rouvrit les yeux et la vit là. Il l'avait trouvée. Il l'avait récupérée !
Il leva la tête pour remercier Luna, mais elle avait disparu. Il sourit néanmoins, il l'avait de nouveau en sa possession. Il allait enfin pouvoir trouver les réponses à ses questions.
Enfin, si son hypothèse était bonne, bien entendu.
-sSs-
Il regarda le petit cottage au milieu de nul part en pleine campagne et hocha la tête. Il l'avait acheté au cas où il aurait des ennuis et devrait se cacher, que se soit avec ou sans sa famille. Personne ne viendra le déranger ici. Il avait réussi à s'arranger avec les gobelins (après leur avoir présenté ses excuses, les avoir remboursé pour les dégâts causés par le dragon et leur avoir remis définitivement l'épée de Gryffondor et un médaillon fait par des gobelins trouvé dans son coffre.) pour qu'ils lui mettent des protections maximales et que l'adresse n'apparaisse pas dans son dossier. Avec la fortune des Black, des Potter et le coffre contenant uniquement les dons qu'on lui avait fait par le passé et qu'on lui faisait toujours de temps en temps, étant un héros, beaucoup l'avaient couché sur leur testament, il avait largement de quoi payer les frais pour son refuge.
Il entra et passa à côté de la grande pièce à vivre pour aller directement dans une salle vide qu'il réservait pour sa méditation ou pour s'entraîner. Il se plaça au centre et sortit les deux morceaux de pierre de sa poche. Il prit une inspiration et les tourna trois fois dans sa main.
Il savait que la pierre pouvait invoquer les morts d'une certaine manière. Donc, logiquement, elle pouvait aussi invoquer la Mort lui-même, son créateur. C'était sa théorie.
Et il avait raison. Devant lui apparu une grande figure d'au moins deux mètres, vêtue d'une robe tissée de noirceur absolue, un sablier pendant à sa ceinture et tenant une faux dans sa main. Une main tout en os, comme le reste du corps visible, la seule couleur étant les deux lueurs bleues flamboyant dans ses orbites.
_ Qui es-tu es pourquoi m'as-tu invoqué ?
Il allait répondre, lorsque le squelette se pencha vivement vers lui et lui saisit le visage pour l'observer de plus près.
_ Oh ! C'est toi !
Il ne savait pas si c'était une bonne ou une mauvaise chose qu'il le reconnaisse.
_ Vous... Euh... Vous me connaissez ?
_ Bien sûr !
Il se redressa et le pointa d'un doigt :
_ Tu es l'un de mes enfants !
Il se figea et le fixa avec sidération. L'un de ses enfants ? Comment ça, l'un de ses enfants ?! Il prit quelques inspirations profondes, qu'il relâcha lentement, avant de demander :
_ Comment ça ? Je suis quasiment certain que mes parents sont James et Lily Potter.
_ Oh, c'est le cas. Cependant, tu es aussi un descendant d'Ignotus, de par ton père, et de Cadmus, de par ta mère. C'est pour cela que j'ai choisi dix versions de toi, dans dix mondes différents, où la ligné de mon Peverell préféré aurait dû s'arrêter avec James Potter, pour recevoir des âmes créées par moi, plutôt que Vie. Il s'agit d'une expérience, si tu veux, afin, d'à terme, créer des assistants pouvant travailler pour moi dans le monde des vivants, comme le font mes Mains, à la différence près que vous serez immortelles, vos âmes venant de moi. Tes parents ne pouvaient pas avoir d'enfant, donc j'ai passé un pacte avec eux, une vie pour une vie, ils obtenaient un enfant, mais l'un d'eux mourrait avant ta seconde année.
Harry observa l'être devant lui. Il avait du mal à croire à cette histoire. Mais la Mort n'avait aucune raison de lui mentir. Ses parents avaient fait un pacte pour l'avoir et ils en étaient tous les deux morts. Enfin... L'un des deux aurait pu survivre avec lui.
_ Donc... Je suis né grâce à vous.
_ Oui. Et comme tu existes grâce à moi, tu ne vieillis pas et ne meurs que si tu le veux vraiment.
Il hocha la tête, pensif.
_ Je vois... Ce n’est pas vraiment ce à quoi je m'attendais. Et il y en a d'autre comme moi ? Neuf autres ?
_ Dans d'autres dimensions semblables à celle-ci, oui.
C'était bon à savoir, il supposait. Il n'était pas vraiment seul.
_ D'accord... Quels genres de pouvoirs j'ai gagné ?
_ Vous avez en commun le pouvoir de contrôler les âmes et de pouvoir ouvrir des portails vers des lieux que vous avez déjà vu, que ce soit vous-même, par image ou par les yeux d'un autre, ainsi qu'un pouvoir qui vous est unique à chacun.
_ Donc c'était ça ce truc vert que j'ai utilisé l'autre jour... Je n'ai jamais réussi à le refaire, sûrement parce que je ne savais pas ce que c'était... Savez-vous quel est mon pouvoir unique ? Et comment puis-je apprendre à utiliser mes autres capacités ? Y a-t-il un moyen pour moi de vieillir ?
L'être sembla sourire, pas qu'il ait vraiment le choix dira-t-on, mais Harry avait cette impression.
_ C'est à toit d'apprendre à te servir de tes pouvoirs et de découvrir ce que tu es capables de faire. Je te dirais cependant ceci, tu n'es pas capables d'apprendre ce que vous appelez l'occlumancie, cette méthode de protection de l'esprit est trop fermée pour fonctionner sur un esprit adapté à engranger une éternité d'existence. Quant à ton âge, j'ai bien peur de ne rien pouvoir y faire, j'en suis navré. Il s'agit de l'âge de ta majorité magique, c'est pour cela que tu ne vieillira pas au-delà.
Il hocha la tête en réfléchissant à ce que lui avait dit la Mort. C'était beaucoup d'informations à encaisser, mais au moins, il était soulagé d'avoir enfin des explications à ses problèmes. Il était irrité de ne pas pouvoir vieillir, mais il allait s'y faire.
_ Même si l'occlumancie ne fonctionne pas, ça veut dire que d'autres méthodes me sont disponible, n'est-ce pas ?
_ Oui.
_ Et je suppose que je dois les trouver par moi-même.
Le squelette lui sourit pour toute réponse et il soupira. Il allait devoir faire des recherches... Peut-être que Hermione acceptera de l'aider, elle aimait apprendre de nouvelles choses.
Puis, la réalité de sa situation le percuta. Il allait continuer à vivre alors que les autres, tous ses amis, sa famille allaient vieillir et mourir. Il allait se retrouver seul, pour l'éternité.
Il n'avait jamais cherché pour l'immortalité, ça ne l'avait même jamais intéressé. Il pensait qu'il allait juste épouser Ginny, avoir des enfants, vieillir avec eux et mourir entouré de ses petits enfants. Mais visiblement, il n'aurait pas cette vie dont il rêvait depuis qu'il avait réussi à vaincre Voldemort.
Qu'allait-il fait désormais ? Est-ce qu'il devait profiter de ce qu'il avait ou bien s'éloigner de tous ceux qu'il aimait pour s'épargner la douleur de les voir partir et leur survivre ?
Que devait-il faire ?
Il entendit un petit tapotement, comme des os contre du bois et remarqua que La Mort tapotait le manche de sa faux et semblait s'impatienter.
_ Est-ce tout ce que tu voulais savoir, fils ?
_ Qu'est-ce que je devrais faire ?
Il haussa les épaules dans un bruit de cliquetis.
_ Je ne sais pas. Ce que tu veux. Tu as l'éternité devant toi, alors vie.
Il soupira. Évidemment, l'être n'allait pas lui être d'une grande utilité pour ça. Il pouvait toujours être honnête avec Ron, Hermione et Ginny...
_ Puis-je y aller ?
_ Hein ? ah... Oui, bien sûr. Merci pour l'explication.
La Mort lui tapota l'épaule avec ce qui passait pour de la compassion dans ses orbites vides.
_ Ce n'est rien, fils. N'hésites pas à m'appeler, je veille sur mes créations.
Il hocha la tête et le regarda disparaître. Il saisit la bourse sans fond à son cou et y mit la pierre avec sa cape et la baguette de Sureau. Il s'assit ensuite et commença à méditer pour calmer son esprit, même s'il savait maintenant qu'il n'arriverait jamais à maîtriser l'Occlumancie, ces exercices lui permettaient d'organiser ses pensées et ses souvenirs. Et il lui arrivait aussi de travailler sur sa magie, la faisant circuler dans son corps et essayant de l'utiliser sans la canaliser avec sa baguette. Mais jusque maintenant, il n'était arrivé qu'à débloquer des serrures une fois sur deux et parfois faire flotter de petits objets, mais c'était déjà ça.
Et puis, désormais, il avait l'éternité pour apprendre non ?
-sSs-
Elle se demandait où il était. Il était presque vingt-trois heures. Il avait promis de rentrer tôt !
Elle entendit alors la porte de la chambre s'ouvrir et se tourna pour voir Harry entrer. Il croisa son regard avant de se détourner et de s'enfermer dans la salle de bain. Elle s'assit et alluma la lumière, s'il pensait s'en sortir comme ça, il se trompait.
Lorsqu'il revint, elle s'empêcha de dire ce qu'elle voulait en voyant la tête qu'il faisait.
_ Harry ? Ça va ?
_ Je... Je ne sais pas.
_ Est-ce que ça a quelque chose à voir avec ce que tu dois finir ?
_ Oui... J'ai fini.
_ Tu as fini ?
Il hocha la tête en s'asseyant dans le lit et en la prenant dans ses bras, respirant son odeur. Elle se laissa aller contre lui et demanda :
_ Donc tu vas arrêter d'être toujours absent ?
_ Oui.
_ Bien. Et qu'est-ce que tu faisais ?
_ Je ne veux pas en parler... Pas ce soir.
_ Très bien.
Elle se blottit contre lui et ils s'allongèrent pour dormir, éteignant les lumières.
-sSs-
Il échangea un regard avec Ron avant de faire signe à son équipe d'avancer. Ils encerclaient un entrepôt où se trouvait une organisation criminelle qu'ils traquaient depuis plusieurs mois maintenant. Ce soir, c'était l'assaut le plus important, ils allaient peut-être pouvoir attraper les chefs du groupe.
Ils s'avancèrent en silence, encerclant le bâtiment et couvrant les différentes issues. Les barrières anti-transplanage et anti-portoloin étaient déjà en place autour de la zone et ils avaient une équipe de soutient qui attendait non loin pour leur venir en aide s'ils avaient besoin de renforts.
Ils entrèrent et surprirent l'ennemi qui mit quelques secondes à réagir. Ces quelques secondes leur permirent d'en stupefixier quatre avant que les autres ne sortent leurs baguettes et ne commencent à contre-attaquer.
Harry s'engagea dans un duel contre plusieurs adversaires. Il avait l'habitude maintenant et n'avait pas vraiment peur de se faire tuer, il savait qu'il pourrait revenir. Ce qui l'inquiétait surtout lors de ce genre de raid, c'était de se faire tuer devant ses coéquipiers, il ne savait pas comment ils réagiraient en le voyant mourir puis revenir à la vie comme si de rien n'était et il ne se sentait pas vraiment de leur expliquer ce qu'il avait découvert deux mois plus tôt.
La bataille continua quelques minutes, mais ils gagnaient facilement et bientôt il ne resta plus que un adversaire qui, dans un acte désespéré, lança un sort de mort dans sa direction. Il était trop occupé à immobiliser un autre homme pour le remarquer et se retourna seulement en entendant Ron crier son nom. Il eut tout juste le temps de voir la couleur du sort avant qu'il ne le heurt.
Tout était blanc autour de lui et il pouvait clairement voir la gare de King Cross.
_ Et merde...
Il était mort devant témoin, il allait avoir des ennuis. Il soupira avant de se concentrer et revenir.
Quand il ouvrit les yeux, il vit Ron, les larmes aux yeux, penché au-dessus de lui. La surprise qui apparu sur le visage du rouquin aurait pu le faire rire s'il n'était pas dans une situation aussi délicate.
_ Harry !
_ Ron !
D'accord, peut-être pas la meilleur réponse à faire...
Il se redressa en position assise et vit les regards surpris, incrédules et un peu terrifiés de ses coéquipiers.
_ Quoi ? Vous n'avez jamais vu quelqu'un survivre à un AK ?
_ Harry ! Ce n'est pas une question de survivre là ! Tu étais clairement mort pour plusieurs secondes ! Et qu'est-ce qui est arrivé à ton apparence ?
_ Hein ? Mon appa...
Il se figea et attrapa sa baguette pour faire apparaître un miroir devant lui. Il grogna. Comme il était mort, sa magie avait temporairement cessé de fonctionner et ses glamours avaient donc disparus.
Génial...
Il regarda Ron et les autres avant de dire :
_ Vous avez envoyez les prisonniers au ministère et sécurisé la zone ?
Ron fut clairement déconcerté par la question, mais se décida à suivre son ami. Le travail avant tout...
_ Oui, tout est bon. Qu'est-ce qui vient de se passer Harry ? Ce n'est pas normal, même pour toi.
_ Ron, tu te rappels à la bataille de Poudlard ? Je me suis prit un AK là-bas aussi. Ce n'est pas bien différent maintenant, ce sort n'a juste quasiment aucun effet sur moi. Il me fait juste perdre connaissance brièvement.
_ Mais... je suis pourtant presque sûr que tu n'avais pas de pouls.
_ Il arrive que le corps se mette dans un état où le pouls est presque impossible à saisir.
Il pouvait voir le doute sur le visage de son ami et se sentit un peu coupable pour lui mentir, mais c'était surtout les autres qu'il voulait convaincre de son histoire, et ça semblait marcher. Ron finit par hocher la tête et demanda :
_ Et ton apparence ? On dirait que tu n'as pas plus de dix-sept ans !
_ Tu sais que les sorciers vieillissent plus lentement. Visiblement, moi c'est encore plus lent que la normal. J'utilise des glamours pour éviter de mettre Ginny ou d'autres mal à l'aise...
Il fit un sourire coupable et Ron sembla totalement soulagé. Les autres membres de l'équipe semblèrent aussi le croire et il se retint de pousser un soupir de soulagement. Bon, maintenant, s'assurer qu'ils ne moufteraient pas trop.
_ Si vous pouviez éviter d'en parler... je n'ai pas envie que ça remonte au département des mystères et qu'ils se mettent en tête de me découper en morceaux pour découvrir pourquoi je suis anormal...
_ Bien sûr Harry.
Les autres hochèrent la tête. Personne au bureau des Aurors n'aimait beaucoup les langues de plomb à cause de leurs expériences et parce qu'ils gardaient toujours leurs découvertes pour eux.
Harry leur fit un petit sourire en remerciement et rappliqua ses glamours.
Ils s'en allèrent ensuite pour rendre leur rapport, chacun évitent soigneusement de signaler l'incident.
Il avait eu chaud.
-sSs-
Ils étaient tous les quatre assis dans le salon du manoir, Harry en face des autres. Ron avait quand même insisté pour qu'il dise tout à Ginny et Hermione et il avait accepté.
Mais ce qu'il leur raconta n'était pas ce qui s'était passé lors de l'assaut. Il leur rapporta ses découvertes par rapport à ce qu'il était, ses origines et ce qu'il avait fait durant les dernières années.
Ils l'écoutèrent jusqu'au bout sans l'interrompre et il leur en fut reconnaissant.
Lorsqu'il se tut, il y eut un instant de silence avant que Ginny ne dise :
_ Alors c'était ça que te préoccupait tout ce temps ? Le fait que tu ne vieillisses pas, que tu ne meurs pas...
_ Oui.
_ Et tu es... commença Hermione. Désolée, mais je vois mal comment tu pourrais être le fils de la Mort...
_ Tu veux que je l'appelle ? Il pourra confirmer.
Elle pâlit un peu et secoua la tête.
_ Non, c’est bon. Je te crois. C'est juste que c'est...
_ Totalement surréel, même pour moi, je sais.
_ Et il n'y a pas un moyen pour annuler ça ? demanda Ron.
_ Je suis né comme ça. Je doute qu'il y ait quoi que ce soit à faire.
Il y eut de nouveau un silence et Harry remarqua les yeux au bord des larmes de Ginny et baissa la tête, se sentant horriblement coupable.
_ Je suis désolé...
_ Ne t'excuse pas Harry, répliqua Ginny. Ce n'est pas de ta faute. Je sais que ça doit être plus dur pour toi que pour nous... Mais je ne sais pas si j'arriverais à faire comme si de rien n'était en sachant que l'image que j'ai de toi tous les jours est un glamour cachant le fait que tu ne vieillis pas. Je t'aime, tu le sais et je sais que tu m'aimes aussi. Mais je ne pense pas pouvoir le faire...
Il soupira mais hocha la tête.
_ Je comprends, ne t'en fais pas. Je ne t'en veux pas. Mais je préférerais ne rien dire aux enfants pour l'instant.
Elle hocha la tête et le silence retomba.
-sSs-
Ginny et lui dormait dans des chambres séparées et ne se voyaient presque plus, mis à part pendant les repas. Hermione et Ron prenaient les choses peut-être un peu mieux, mais ça devait être parce qu'ils n'avaient pas à vivre avec lui. Il travaillait toujours avec Ron et ses équipiers, même si ceux-la l'observaient parfois du coin de l’œil, sûrement pour voir s'il allait tout d'un coup mourir ou quelque chose dans le genre. L'ambiance n'était plus vraiment la même. Ils travaillaient toujours bien ensemble, mais lors des raids, ils étaient plus distants.
Les enfants ne rentrèrent pas pour noël, ce qui était rare. Une lettre de Lily lui apprit que Ginny le leur avait demandé, utilisant une excuse bidon comme quoi ils avaient tous les deux trop de travaille cette année et qu'ils ne pourraient donc pas être présents pour les fêtes. C'était une excuse comme un autre.
-sSs-
Les gens murmuraient sur son passage alors qu'il se rendait à son bureau dans son département. Il se demandait ce qu'il pouvait bien se passer.
Ils étaient en Mai, Ginny ne lui parlait plus du tout et il utilisait tout son temps libre pour méditer et s'entraîner à la magie sans baguette. Il avait aussi réussi à maîtriser ses portails, désormais il pouvait en faire un avec juste un mouvement de la main.
Ron arriva rapidement devant son bureau et son air nerveux et inquiet lui dirent qu'il se passait vraiment quelque chose.
_ Harry, il faut que tu t'en ailles, tout de suite. Quelqu'un a parlé et il y a des langues de plomb qui essayent d'obtenir l'autorisation de t'emmener avec eux, pour ton propre bien. Je ne sais pas combien de temps Rendall pourra les empêcher de passer.
_ Merci de l'info Ron. J'y vais tout de suite. Tu peux prévenir Ginny et Hermione ?
Son ami hocha la tête et Harry se hâta de prendre son sac et de se diriger vers les ascenseurs. Mais lorsqu'il les atteignit, ils s'ouvrirent sur un groupe de langues de plomb accompagné de son chef de département. Il se figea, alors que l'un des hommes disait :
_ Ah ! Pile la personne que l'on est venu chercher. Monsieur Potter, nous avons été informés d'un fait assez surprenant à votre sujet et l'on voudrait s'assurer que ces anomalies ne sont pas un danger pour vous ou pour votre entourage. Si vous vouliez bien nous suivre.
_ Il est hors de question que je devienne votre rat de laboratoire. Mes anomalies et moi, on se débrouille très bien tous seuls, merci bien.
_ Voyons, ne soyez pas aussi difficile. Nous n'allons pas vous transformer en rat de laboratoire, juste faire quelques tests totalement innocents et non-invasifs.
_ Non. C'est ma vie, ça ne vous concerne en rien. Laissez-moi tranquille.
Il réagit avant que la femme sur la droite du parleur ne puisse terminer de sortir sa baguette et envoya une vague de magie dans le bouton de l'ascenseur pour le forcer à se refermer et redescendre au plus profond du ministère. Il monta dans l'autre et appuya sur le bouton pour l'atrium.
Heureusement pour lui, cet ascenseur était vide, il le mit en pane entre deux étages et se concentra sur son cottage avant d'ouvrir un portail et de disparaître.
-sSs-
Harry soupira en se laissant aller sur le canapé, ça faisait une semaine qu'il avait quitté le ministère. Hermione lui avait envoyé un patronus pour lui dire que les langues de plomb avaient obtenus un avis de recherche sur lui et que le manoir ainsi que l'appartement de ses amis étaient surveillés en permanence. La nouvelle de sa condition avait bien entendu atteint les oreilles des journalistes et ça faisait désormais la Une. On se demandait s'il était un danger pour la société et on ressortait de vieux dossiers datant de sa cinquième année.
Il était cependant rassuré de savoir ses enfants encore à Poudlard où ils étaient protégés. Mais rien ne lui disait que les langues de plombs n'essayeraient pas d'aller les chercher pour voir s'ils avaient les mêmes anomalies que lui. Ce qu'ils n'avaient pas, il avait vérifié avec la Mort, ils étaient tout ce qu'on pouvait faire de plus normal.
Mais ça, ils ne le savaient pas.
Si seulement il connaissait sa capacité spéciale...
-sSs-
Il observa la porte noire devant lui. Il ne connaissait pas sa capacité. Mais il savait que sa fille était derrière cette porte, ils la lui avaient prise.
Il serra sa baguette dans son poing et ouvrit la porte, entrant dans le département des mystères. Il bloqua la porte pour qu'elle reste ouverte et lança un sort de localisation sur le bracelet qu'il avait offert à sa petite Lily pour Noël. Il ouvrit la troisième porte sur sa droite et tomba sur une sorte de laboratoire avec des cages. Dans les cages, il pouvait voir des chimères et quelques humains. Et au centre, il y avait une équipe de sorciers et sorcières rassemblés autour d'une table sur laquelle se trouvait une jeune adolescente aux cheveux flamboyants. Les scientifiques se tournèrent vers la porte en l'entendant s'ouvrir et Lily le vit aussi :
_ Papa !
_ Relâchez-la immédiatement ou je vous jure que je vous massacre tous.
_ Voyons monsieur Potter, nous ne faisons rien de mal, tenta une femme en cachant un objet tranchant dans son dos.
_ Papa sauve-moi ! S'il te plaît.
_ Relâchez-la.
Son ton et ses yeux étaient glaciales, faisant frémir les langues de plomb. L'un d'eux, un jeune qui venait d'arriver tendit la main vers les liens maintenant Lily sur la table, mais la femme l'interrompit.
_ Si nous la relâchons, vous accepterez de rester pour des examens ?
_ Si vous la relâchez, vous n'aurez pas besoin de reconstruire tout votre département après que j'en ai fini avec vous.
_ Nous sommes des scientifiques, il faut que vous compreniez que nos recherches sont très importantes pour le monde sorcier.
Harry leva sa baguette tout en finissant d'utiliser la magie sans baguette pour libérer sa fille et les cinq autres sortirent leur propre baguette.
_ Lily, cours.
La jeune fille se mit à courir vers lui alors qu'il lançait un flash de lumière pour éblouir les autres. Il sentit Lily attraper sa jambe. Il ouvrit un portail en se concentrant sur le manoir et la poussa dedans alors que les autres se reprenaient et attaquaient.
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Il avait mal partout et avait l'esprit embrumé. Que s'était-il passé ? Il se souvenait être allé au département des mystères pour sauver Lily, puis plus rien.
Il fronça les sourcils en essayant d’analyser la situation dans laquelle il se trouvait.
Déjà, il était allongé sur quelque chose de doux et confortable, probablement un lit.
Ensuite, il y avait une odeur familière dans l'air qu'il avait du mal à replacer. Puis, il se rendit compte que c'était de l'antiseptique.
Il était donc dans un hôpital.
_ Docteur ! John Do se réveille !
C'était une femme qui avait crié. Il se demandait de qui elle pouvait bien parler. Il entrouvrit les yeux et grogna à cause de la lumière. Il se força néanmoins à s'adapter et vit un plafond blanc avant de tourner la tête d'un côté, puis de l'autre et de constater qu'il était le seul patient dans la petite chambre. Une jeune femme était à côté de son lit et faisait signe à un homme qui venait d'entrer de s'approcher. Il devait être le docteur et elle devait être une infirmière...
Le docteur s'approcha et lui fit quelque examens pendant lesquels il se concentra pour réorganiser ses pensées et essayer de se souvenir de ce qu'il s'était passé.
Finalement, l'homme dit :
_ Très bien, jeune homme, il semblerait que vos blessures se soient parfaitement refermées. Vous êtes comme neuf.
_ Euh... merci. Où est-ce que je suis ?
_ Vous êtes à l'hôpital central d'Alice Springs. On vous a trouvé évanouis et gravement blessé non loin de l'allée marchande sorcière. Est-ce que vous savez ce qui vous est arrivé ?
_ J'ai du mal à me souvenir. J'ai été attaqué... Puis après je ne sais plus vraiment. J'ai dû essayer de transplaner, mais je me suis visiblement égaré.
_ Il semblerait oui. Votre accent est d'ailleurs plus anglais que Australien.
_ Je viens d'Angleterre oui. Quel jour est-on ?
_ Nous sommes le 5 Août 1939. Vous avez été inconscient pour trois jours. Quel est votre nom ?
Il se figea. 1939 ? C'était impossible... Il ne pouvait pas avoir voyagé dans le passé ! Et dans moins d'un mois, la seconde guerre mondiale moldu commencerait totalement. Il se secoua et pensa rapidement à un nom à donner.
_ Hadrian Foster.
_ Votre age ?
_ Dix-huit ans.
_ Hum... Hum... Vous avez de la famille ?
_ Non. Mes parents sont morts quand j'avais un an et je n'ai personne d'autre.
_ Je vois... Avez-vous un compte à Gringotts ?
Il hésita, son compte ne pouvait pas être à lui car il n'était pas encore né.
_ Je ne sais pas... Il faut que je vérifie.
_ On s'en occupera pour vous monsieur Foster. Reposez-vous, je reviendrais dans quelques heures pour un dernier examen et vous pourrez partir dès que vous aurez payé la facture.
_ D'accord.
Il les observa quitter la chambre et s'assit au bord du lit dès que la porte se referma. Il était vêtu d'un pyjama d'hôpital mais ils ne lui avaient pas retirer la bourse autour de son cou. Il l'ouvrit et en sortit la pierre. La Mort apparut aussitôt devant lui.
_ Qu'est-ce qu'il se passe ? Pourquoi est-ce que je suis dans le passé ?
_ Tu n'es pas dans le passé. Tu as enfin découvert ta capacité, qui est apparemment de voyager entre les dimensions. Lorsque tu as réussi à te débarrasser de ces humains, tu étais blessé et fatigué et tu as ouvert un portail sans réfléchir à ta destination. Il t'as amené ici par accident.
_ Vous voulez dire que... Que je peux voyager d'une dimension à une autre avec un portail ?
_ Oui.
Il réfléchit aux implications de cette révélation. Il pouvait changer de dimension...
_ Qu'est-il arrivé à Lily ?
_ Ta famille va bien. Après que tu ais détruit la moitié du département des Mystères, pour disparaître totalement par la suite, le ministère a décidé que ce ne serait pas très prudent de s'en prendre de nouveau à eux. Cependant, tu es un criminel à leurs yeux et ils te recherchent.
_ Tant mieux... Je me fiches bien d'être un criminel à leurs yeux, de toute façon, je ne suis même plus dans la bonne dimension. Comment je vais faire pour payer mes frais ici ? Je n'ai rien, juste ma baguette et les reliques. Je suis sûr que mes vêtements n'étaient même pas en assez bon état pour être réparés...
_ Ne t'en fais pas, tu as un compte auquel tu pourras toujours accéder, qu'importe l’univers où tu te trouveras.
Il poussa un soupir de soulagement et hocha la tête.
_ D'accord. Merci.
_ Je t'en pris, fils.
Il sourit doucement à l'appellation. Puis, il se souvint de ce que lui avait expliqué l'être en début d'année. Il n'était pas le seul. Il y en avait d'autres, dans d'autres dimensions. Et il avait la possibilité de les trouver. De tous les trouver ! Des gens comme lui.
_ Il y en a d'autres... Des enfants créés par vous. D'autres Apprentis.
_ Oui.
Son regard, vide depuis des mois, se remplit d'une détermination farouche.
_ Je vais les trouver. Je vais devenir plus fort, apprendre tout ce que je peux sur la magie dans cet univers et j'irais les trouver.
Il n'était pas seul. Il avait maintenant un but. Quelque chose à faire de sa vie. Il avait trente-neuf ans, bientôt quarante, mais il ressemblait à un adolescent. Cependant, il pouvait faire quelque chose. Il pouvait trouver les autres.
_ Comme tu le souhaiteras, Hadrian. Cela fera de toi le premier, n'est-ce pas ?
_ On dirait oui. Le premier Apprentis de la Mort, First.
La Mort ricana. Son fils allait très certainement lui apporter toute la distraction et l'amusement qu'il recherchait. Il ne pouvait qu'attendre impatiemment pour la suite.