
La vengeance
Le froid de la nuit qui claquait sur le visage de Sirius aiguisa tous ses sens. Grâce à cela, toute la fatigue qu'il avait accumulée durant ces précédents jours avait disparu, ou bien était-ce grâce à la fameuse potion que Lily lui avait donnée et qu'il avait bu sans réfléchir. En effet, il avait été si fatigué qu’il s'était à peine rappelé qu'ils étaient en guerre et que donc, la méfiance était de mise. Mais bon, voilà trois heures qu'il avait avalé le liquide ambré et si Lily avait voulu le tuer, il serait déjà mort. Il ne doutait pas de ses talents de potionniste. En effet, c'était elle qui s'occupait dorénavant des potions de l'Ordre du Phénix car cela faisait maintenant une semaine et six jours qu'Arthur Lei était mort.
Passé l'enterrement, l'agitation qui régnait au sein de l'Ordre avait fini par décroître mais il avait à tout jamais été profondément changé. La chaise vide d'Arthur avait été retirée de sa place habituelle une semaine après sa mort par Sturgis qui avait lancé un regard triste à Owen. Un cadre entourant une photo de lui avait été déposé une semaine et deux jours après sa mort. Il n'avait fallu que six jours à Anna avant de décider qu'elle quittait définitivement l'Ordre. Mais surtout, depuis ce jour-là, un souffle de peur avait été insufflé en chacun. Ils côtoyaient souvent la mort car c’était un sujet qu'il ne cessaient d'aborder et une réalité qu'ils ne cessaient de voir. Mais même en la frôlant de nombreuses fois, ils étaient nombreux à ne pas imaginer que ça leur arriverait, à eux. Arthur était le premier à mourir et avec lui l'espoir que l'Ordre du Phénix soit épargné. Une pensée que les plus sages et les plus rationnels d’entre eux avaient toujours trouvée absurde.
Sirius était heureux d’être de retour sur le champ de bataille. En effet, c’était la première mission à laquelle il était affecté depuis le drame. A l’occasion de cette mission de protection, il était accompagné par une importante part de l’Ordre. Les maraudeurs étaient présents à ses côtés au même titre que Benjy Fenwick et Edgar Bones. Mais ce n’était pas tout, Léwina était aussi de la partie. Elle se tenait non loin de Sirius, le regard froid et le visage fermé. Non, le temps ne semblait pas apaiser ses blessures. Sirius ne put laisser son regard courir plus longtemps sur elle à cause de la douleur intérieure qu’il ressentit : leur relation semblait atteindre un point de non-retour et il ne pouvait rien faire pour l’en empêcher.
Il avait déjà été très surpris lorsque Albus Dumbledore, en personne, avait proposé cette mission à Léwina. Mais il l’avait été encore davantage lorsque cette dernière avait accepté d’un simple hochement de tête. Tant, que Sirius avait couru après le directeur de Poudlard et l’avait supplié de retirer son offre. Le Gryffondor avait peur de ce qu’il allait se passer durant cette mission : Léwina n’était pas prête autant physiquement que mentalement. « Elle va se tuer » avait-il dit dans l’espoir de faire changer d’avis Dumbledore.
-Ce n’est que sous-estimer les qualités de Léwina que de penser qu’elle se laisserait avoir par l’ennemi, avait rétorqué Dumbledore en se retournant pour faire face à son ancien élève.
-Vous ne comprenez pas professeur.
Pourtant, le sourire triste qu’afficha le directeur de Poudlard prouva l’inverse. Sirius redoutait que Léwina se laisse mourir sur les sortilèges de l’ennemi. La Serpentard avait toujours tiré une importante partie de sa force dans le soutien inconditionnel de son meilleur ami, mais sans son pilier tout son monde s’était écroulé. Sirius redoutait que le courage et la persévérance l’avaient également quittée à jamais.
-Donnant lui une raison de vivre.
Sirius n’avait rien pu tirer d’autre de la part de Dumbledore, celui-ci avait fui juste après avoir prononcé ces quelques mots. Le Gryffondor n’avait donc que pu se plier à ses demandes.
-Tout va bien ?
Sirius tourna soudainement la tête pour découvrir Karina Jones. Cette dernière n’était d’autre que la personne qu’ils devaient protéger. C’était une ancienne journaliste du Daily Prophet et elle avait publié indépendamment de très nombreux articles prouvant l’identité de certains Mangemorts et dénonçant les crimes de Lord Voldemort. Sirius se rappelait étrangement d’elle. En effet, elle était à Poudlard, répartie dans la maison de Godric Gryffondor, seulement quelques années avant lui. C’était une petite blonde aux yeux bleus qui était aussi belle que gentille.
-Très bien, lui répond-t-il, j’étais dans mes pensées.
Karina lui adressa un sourire poli avant de reposer son regard sur l’horizon et Sirius l’imita.
Devait-il mettre un terme à sa relation avec Léwina ? Cette question se répétait dans sa tête sans cesse ces derniers jours. Une amitié serait-elle possible après tout ce qu’ils avaient partagé ? Sirius savait bien que cela était impossible. De plus, le Gryffondor savait qu’il ne serait jamais capable de se retrouver face à elle, de la regarder dans les yeux et de voir le même visage fermé qu’il avait tant détester lorsqu’il était encore à Poudlard. Il serait incapable de soutenir son regard froid. Rien qu’à cette pensée, il sentit un nœud se former au fond de sa gorge, nœud qui l’aurait sans doute empêché de prononcer le moindre mot.
Il jeta un regard discret à la concernée. Sirius ne lui avait jamais trouvé autant de similarités avec son frère qu’à ce moment-là. Eduqués pratiquement de la même façon et aux physiques comparables, Léwina et Lucius avaient beaucoup de ressemblances. Mais, dès son entrée à Poudlard, Léwina s’était éloigné de lui ainsi que de toute sa famille. Or, depuis la mort d’Arthur qui était l’enfant à l’origine de ce changement de caractère, toutes ces différences semblaient s’effacer, comme si elles n’avaient jamais existé.
Que pouvait-il bien se passer dans la tête de Léwina à cet instant précis ? Est-ce-que son esprit ressemblait plus à un champ de bataille où les pensées s’entrechoquent si fort que le bruit nous fait perdre le court de la réalité ? Ou bien est-ce qu’il ressemblait plus à un énorme trou noir, réduisant à néant la moindre pensée qui tentait de se frayer un chemin ? Sirius n’arrivait pas à décider entre ces deux possibilités car le regard vide de Léwina lui faisait aussi bien penser à l’une qu’à l’autre.
Arrivait-elle à faire son deuil un jour ? Sirius en doutait. Et c’est d’ailleurs pour cela qu’il réfléchissait à partir avant que la tendance autodestructive de Léwina lui détruise définitivement sa vie.
-L’ennemi n’est pas très loin, finit par déclarer Edgar Bones troublant le silence religieux dans lequel se trouvait le groupe.
-Avançons prudemment, propose alors James.
Sirius s’approcha alors de lui et lui adressa un sourire. A vrai dire, il se délectait de voir James devenir de plus en plus prudent. En effet, depuis l’annonce de la grossesse de Lily, James était devenu encore plus protecteur qu’auparavant de sa chérie et il faisait également plus attention à lui-même. Sans n’avoir besoin d’utiliser de mots, James comprit que Sirius se moquait de lui. En guise de réponse, il lui tapa dans l’épaule mais cela ne fit qu’agrandir le sourire du concerné. James était peut-être l’une des dernières sources de joie et de rire de la vie de Sirius. Lui qui avait toujours réussi à rire aux éclats avec Léwina se trouvait maintenant bien dépourvu de cette source d’amusement. James, comme à son habitude, avait volé à son secours malgré tous les problèmes et les responsabilités de sa vie.
-Passons par ici, le terrain est moins difficile, propose Remus en guidant le groupe.
Sirius laissa passer Karina devant lui afin de pouvoir surveiller l’arrière de la troupe avec James. Il apprécia le sourire doux qu’elle lui lança. Pourtant, les cheveux blonds qui volèrent devant son champ de vision n’était pas ceux de l’ancienne Gryffondor mais ils appartenaient plutôt à une ancienne Serpentard et Sirius détacha bien vite son regard de la première. Le fait qu’ils soient en froid n’atténuait en rien la beauté de Léwina et Sirius ne rêvait que de s’abandonner à elle une nouvelle fois. Il voulait toucher sa peau, glisser sa main dans ses cheveux et observer la profondeur de ses yeux. Sirius rêvait encore de la prendre dans ses bras et de couvrir sa peau de baisers. La beauté de Léwina l’hypnotisait toujours et aucune de leurs disputes ne semblait pouvoir le faire changer d’avis.
-A TERRE !
Soudainement, James attrapa Sirius par l’épaule et l’entraîna violemment au sol. Une boule de feu passa alors juste au-dessus d’eux et la température monta de plusieurs degrés.
-Ça revient, crie James !
Sirius se sentit une nouvelle fois trainé par son meilleur ami qui l’incita à se relever. Il l’emmena alors quelques mètres plus loin le plus rapidement possible. Mais une explosion retentit et ils sentirent leur corps se faire projeter vers l’avant. Sirius se retrouva au sol et dévala la pente en boule. Il se fit arrêter par un arbre et le coup lui fit pousser un cri. En rouvrant les yeux, Sirius découvrit l’horreur du spectacle. Les flammes ravageaient la plaine où ils trouvaient seulement quelques instants auparavant. Le Gryffondor s’assit contre l’arbre et sortit sa baguette, les Mangemorts étaient en train de les attaquer, cela ne faisait aucun doute.
Lors de sa chute, Sirius avait été séparé de James et il ne le voyait nulle part. Il apercevait seulement un seul corps étendu non loin du lieu d’impact de la deuxième attaque. Sans réfléchir, Sirius se précipita. Il se releva à la hâte et se mit à courir. La panique prit possession de son corps et le fit courir plus vite encore. Rapidement, il aperçut des cheveux blonds. Sirius se détesta pour cela mais il émit un soufflement de soulagement lorsqu’il remarqua que les cheveux étaient bien trop foncés pour être ceux de Léwina. Réalisant ce qu’il venait de faire, il se jeta aux côtés de Karina. Or, il n’eut même pas le temps de vérifier son pouls avant qu’une nouvelle boule de flamme le prit pour cible et le força à fuir. Une nouvelle fois, il dévala la colline.
Il fallut plusieurs secondes à Sirius avant qu’il ne puisse se relever. Le choc l’avait étourdi et ses yeux pleuraient. En examinant son corps, une douleur poignante le prit de court alors qu’il regardait son bras. Il cria avant même de se rendre compte de quoi il s’agissait vraiment. La chair de son bras avait perdu sa couleur beige et son aspect souple. Elle était maintenant complètement noire et avait l’air si rigide que Sirius aurait pu se demander si c’était vraiment son bras. La douleur était tout bonnement intenable. Il sentit une chaleur meurtrière rayonnée dans sa main et dans son coude. Il se mit alors à se sentir mal et alors que des larmes dévalaient son visage, il ferma les yeux et ne sentit plus rien.
Ce fut seulement après un temps, que Sirius n’arriva pas à déterminer, qu’il finit par réussir à rouvrir les yeux. Son regard tomba immédiatement sur le visage concentré de Benjy. Ce dernier avait la baguette posée sur son bras et la brûlure s’éclaircissait à vue d’œil.
-Je ne peux pas la faire disparaitre complétement mais tu ne devrais plus sentir grand-chose, déclare le Serdaigle les yeux toujours rivés sur sa tâche.
Ce ne fut qu’à cet instant que Sirius reconnecta avec le monde qui l’entourait. La voix de Benjy quoique puissante était presque surpassée par le chaos qui les entourait. Des cris résonnaient de toutes parts et les hurlements de douleur se mêlaient aux incantations magiques. Sirius releva le regard et découvrit un paysage qui le fit frissonner. Autour d’eux, les flammes immenses se propageaient rapidement.
Pris de panique, Sirius regarda une nouvelle fois Benjy. Il vit sur son visage des choses qu’il n’avait pas réussi à comprendre tout à l’heure. Il vit ses sourcils froncés, ses yeux fixant durement, sa mâchoire contractée. Sa main le tenait si fermement que Sirius en avait mal.
-Il faut qu’on remonte, finit par déclarer Sirius, Karina est en haut.
Benjy ferma les yeux et se releva, considérant sa tâche terminée.
-Il n’y a plus rien à faire pour elle.
Sirius comprit sans plus d’explications. Son cœur se serra mais le reste d’adrénaline qui coulait dans ses veines l’empêchait d’être plus émotif. Alors, il se leva à son tour, retrouva son courage et s’empara de sa baguette. Il ne lui restait désormais plus que la vengeance.
Rapidement, Benjy et Sirius furent confrontés à un Mangemort solitaire qui n’hésita pas à les attaquer. Or, le Serdaigle réussit à le mettre hors d’état de nuire en quelques sortilèges à peine. Il transpirait la haine et sa magie n’en devenait que plus agressive.
Sirius prit quelques secondes pour analyser la situation. Il n’était pas assez lâche pour fuir le champ de bataille. Mais, séparés, l’Ordre était en danger. Il fallait donc en premier retrouver les autres. Sirius tenta de scanner son environnement mais il ne vit que des arbres et des flammes. James ne devait pas être bien loin puisque qu’ils avaient été séparés seulement après la deuxième attaque. Avec espoir, il se dit que les autres étaient peut-être ensemble et les cherchaient.
-Attention quelqu’un vient, déclare Benjy se repositionnant sur ses appuis.
Suivant son regard, Sirius remarqua vite une figure sombre s’approchant rapidement d’eux. Il n’hésita pas alors à se mettre lui aussi en posture de combat. Il plia ses genoux, tendit sa baguette loin devant lui et ne quitta pas une seule seconde leur futur ennemi des yeux. Est-ce que Voldemort était ici ? Combien de Mangemorts étaient présents ? Quel camp était en train de gagner ? Toutes ces questions traversèrent son esprit alors qu’il fixait la forme approchante mais il refusa de tenter d’y répondre.
-Attends…
Sirius se redressa et se concentra sur sa vue alors que Benjy lui ordonna de revenir en position d’attaque. Mais le Gryffondor ne l’entendit même pas, il avait senti son cœur faire un bond dans sa poitrine alors qu’il croyait avoir reconnu l’inconnu qui s’approchait d’eux. Il plissa davantage ses yeux tentant de les habituer au mieux à la lumière d’une nuit enflammée. Soudainement, il fut sûr de sa première intuition.
-James !
Sirius se mit à courir dans sa direction et plus il s’approchait de lui plus il reconnaissait les traits du brun à lunettes. A sa rencontre, Sirius ne sut quoi faire d’autre que lui sauter dans les bras. Bien qu’il n’eût pas souhaité l’imaginer, il avait quand même craint la mort de James. Sentir le corps de son meilleur ami contre le sien ne lui avait jamais procuré un tel réconfort.
Mais James attrapa ses épaules de ses mains et l’éloigna avec violence. Ce que Sirius n’avait pu apercevoir avec la distance qui les séparait était à quel point les traits de son visage étaient tordus par la peur. James haletait et ses yeux étaient grand ouverts.
-James ? Qu’est-ce qu’il y a ?
Sirius n’avait pas imaginé que sa voix puisse être aussi tremblante. Mais, visiblement, la boule qui s’était logé dans sa gorge l’empêchait de parler correctement.
James lui lança un dernier regard effrayé avant de déclarer, essoufflé :
-C’est Trin Barnes. Trin Barnes est ici.
Pourquoi avait-il besoin de savoir que Trin Barnes était dans les parages alors que Voldemort y était peut-être ? N’était-il pas plus important de s’intéresser au Seigneur de Ténèbres plutôt qu’à son serviteur ? Sirius ouvrit la bouche pour demander cela à James mais il la referma bien vite.
Tout s’éclaira soudainement dans son esprit. La vengeance. C’était la vengeance qui habitait l’esprit de Léwina. C’était elle qui la maintenait en vie. C’était elle à qui elle pensait le soir avoir de s’endormir, c’était elle qui hantait ses cauchemars, c’était elle à qui elle pensait le matin après s’être réveillé. Léwina voulait se venger, elle voulait venger Arthur et tous ceux qui l’avait perdu. C’était Trin Barnes qui avait tué Arthur.
Alors Léwina allait essayer de le tuer mais qui sait ce qu’il se passerait.
Sirius comprit soudainement l’air paniqué de son meilleur ami.
-Où est-il ?
James ne prit même pas la peine de répondre. Il fit volteface et se remit à courir. Sirius n’hésita pas une seconde avant de le suivre.
Sirius n’avait jamais cru pouvoir courir aussi vite. L’adrénaline semblait le rendre plus rapide, que ça soit ses jambes ou bien son cerveau. Il était en train de tout comprendre. Il revoyait en boucle ces derniers jours en compagnie de Léwina. Il revoyait toutes ses actions. Il la voyait différemment désormais. Il voyait un esprit hanté par la vengeance qui ne savait plus penser à autre chose qu’à cela. Il voyait la haine dans ses yeux noirs. Il voyait Léwina accepter de retourner en mission car elle savait qu’elle aurait peut-être une chance d’y trouver Trin Barnes.
Léwina n’avait pas peur de la mort alors Sirius craignait jusqu’où elle était prête à aller.
Mais ils n’arrivèrent que bien trop tard sur les lieux. Léwina se tenait devant un Trin Barnes recroquevillé au sol. Elle semblait bien plus grande que lui et elle le dominait complétement. Les flammes donnaient à ses cheveux volants des reflets orangés. A cette distance, Sirius ne pouvait apercevoir les traits de son visage. Mais il imaginait aisément la haine qui devait la traverser.
-Feudeymon !
Sirius n’eut pas le temps de comprendre que c’était la voix de Léwina qui avait prononcé l’incantation que James l’attrapa et les plaqua au sol. Ce fut donc avec plusieurs mètres de distance que les deux hommes purent observer avec effroi la scène.
Une boule de flamme sortant de la baguette de Léwina s’éleva dans les airs. Cette dernière était d’abord informe puis elle finit par se matérialiser. Deux grandes ailes apparurent et maintinrent l’animal dans les airs. Un cou se créa alors pour finalement fabriquer une tête énorme au regard haineux et aux crocs tranchants : un dragon. Au sol, Barnes s’était relevé et tenta de fuir. Mais, il boitait alors il retomba plusieurs fois. Le dragon ne le quitta pas des yeux et après un dernier battement d’aile, il fonça sur lui. Une expiration des flammes quitta sa gueule en direction du Mangemort. Grâce à la chance seulement, ce dernier réussit à les éviter au millimètre près. Le dragon changea alors de stratégie. Il s’envola une nouvelle fois et après avoir dessiné une cloche de flammes, il piqua vers le sol. Cette fois-ci, Banes ne put éviter l’attaque et son cri glaçant finit par s’arrêter alors que le dragon percutait le sol, brûlant tout sur son passage.
Cette fois-ci, Sirius réagit le premier. Il se releva et dévala la pente pour rejoindre Léwina. Le dragon venait à peine de disparaitre lorsqu’elle tomba à genoux.
-Léwina, l’appelle Sirius !
Cette dernière se tourna alors vers lui. Son visage n’avait rien à voir avec le masque qu’elle avait gardé pendant de trop nombreux jours. Ses yeux noirs n’avaient jamais paru aussi émotifs qu’avec ses flammes dansantes qui s’y reflétaient.
-Sirius.
Ce n’était qu’un murmure mais le Gryffondor le lut sur ses lèvres. Il finit par arriver à son niveau et il n’hésita pas une seconde avant de la prendre dans ses bras. Léwina pleurait. Les sanglots secouaient tous son corps et elle s’accrochait avec une force à Sirius que lui-même ne lui connaissait pas. Sa souffrance prenait maintenant une toute nouvelle forme et rapidement les larmes eurent inondées son visage et l’habit sale et brûlé de Sirius.
-Je l’ai tué, j’ai tué Arthur !
Ses sanglots ne surent s’arrêter et Sirius ne put que la serrer davantage. Il sentait la température redescendre et il vit les incendies s’éteindre un par un. La présence derrière lui, lui indiquait que James l’avait rejoint. Il n’avait eu besoin que d’un coup d’œil vers le corps carbonisé de Trin Barnes pour comprendre qu’il ne reverrait jamais la lumière du jour.
Et Léwina répétait en pleurant : « j’ai tué Arthur ».