Deux soirées pour tout détruire

Harry Potter - J. K. Rowling
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Deux soirées pour tout détruire
Summary
A leur sortie de Poudlard, Léwina, les maraudeurs et leurs amis n’hésitèrent pas avant de se jeter corps et âme dans la guerre contre les forces du mal qui faisait rage. Cependant, protégés pendant trop longtemps par les murs de Poudlard, la réalité du terrain fut bien différente de celle qu’ils s’imaginaient. Peut-être étaient-ils trop jeunes, trop faibles ou bien trop naïfs ? Mais cela n’avait plus d’importance, car une fois engagés dans l’Ordre du Phénix, plus aucun retour en arrière n’était possible. Alors, il ne tenait plus qu’à eux d’honorer leur promesse à Dumbledore et de prendre tous les risques pour la victoire du bien. Ou bien préféreront-ils se tourner vers le mal après avoir été confrontés à la souffrance, à la torture, à la mort de leurs amis et à leur propre sacrifice ? Car « La colère, la peur et la souffrance peuvent transformer le plus raisonnable des Hommes en monstre. ». Sept minutes suffisent pour s’aimer.Mais deux soirées suffisent pour tout détruire.
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Les Grimshaw

-Monsieur Podomore ! Je ne pensais pas vous trouver ici. Vous n’étiez pas dans le service administratif ?

Sturgis releva les yeux de ses notes pour les poser sur une sorcière qui devait être à peine plus vielle que lui. Le Poufsouffle était sûr de l’avoir déjà vu quelque part mais eut du mal à se souvenir d’où. En analysant son visage, ses longs cheveux blonds, son teint pâle et ses lèvres fines, il y trouva soudainement une ressemblance avec un homme qu’il connaissait bien. Il s’empressa alors de se lever pour mieux lui faire face :
-Madame Bones ! C’est vrai que normalement je suis au service administratif mais je remplace Monsieur Chadwick qui est malheureusement malade.
Amélia Bones releva les sourcils et afficha un air surpris. Un éclair de peur traversa le visage de Sturgis : il était impossible qu’elle ait compris qu’il avait menti, si ? Il mentait si mal que ça ?

Effectivement, Trevor Chadwick n’était pas malade, néanmoins c’était l’excuse qu’il avait donné au Ministère pour s’absenter. Disons qu’il avait simplement reçu une lettre l’avertissant que sa sœur résidant actuellement aux Etats-Unis était très malade et qu’il était possible qu’elle ne s’en sorte pas, l’urgeant donc à venir la rejoindre le plus vite possible. Sturgis était quelque peu opposé à cette idée de fausse lettre lorsque Benjy Fenwick l’avait proposé à la dernière réunion de l’Ordre. Il trouvait ça horrible de jouer sur les sentiments d’un homme bon afin de lui voler sa place. Malheureusement, faute d’une meilleure idée, c’était celle-ci qui avait été adoptée.

-Et bien j’espère pour vous que le procès d’aujourd’hui ne sera pas trop ennuyeux, Monsieur Podomore. En tant que membres du Magenmagot nous y sommes habitués mais cela ne convient pas à tout le monde, finit par dire Amélia avant de s’éloigner, un sourire sur le visage.

Sturgis se rassit alors à sa place et reprit ses notes. Il siégeait actuellement dans le Magenmagot pour le procès d’un Mangemort. Le Poufsouffle était seulement le greffier de ce procès, son rôle était de noter toutes les interactions afin de conclure l’enquête sur le jugé. Il n’aurait donc aucun mot à dire sur le procès.

Sturgis jeta un coup d’œil à l’hémicycle. Il y avait au moins une centaine de sorciers assis les uns à côté des autres, tous portant leur robe prune, symbole de leur appartenance au Magenmagot. Tout le stratagème de l’Ordre du Phénix pour le faire siéger ici était justifié. En effet, Dumbledore était actuellement en déplacement et de ce fait il ne pourrait expliquer au reste de l’Ordre le déroulé de ce procès. C’était à ce moment que Sturgis Podomore rentrait dans l’équation. Il serait greffier de ce procès mais surtout les yeux et les oreilles de l’Ordre. Et pour l’instant, cela se présentait mal. Bien sûr, l’Ordre était conscient que des traites se faufilaient dans les entrailles du Ministère de la Magie en toute discrétion mais le président de la session n’était d’autre que Graham Fairchild qui n’était pas un homme connu pour sa justesse. Ce dernier s’approchait justement de la barre. C’était un homme grand et élancé. Quelques cheveux blancs commençaient à apparaitre dans sa chevelure brune et il arborait souvent un sourire tordu, ce qui lui donnait un air de véritable psychopathe d’après Owen. Sturgis eut envie de se baffer pour penser à lui dans une telle situation.

-Entrée de l’accusé.

Un homme encagoulé et menotté pénétra dans la salle, encadré par deux sorciers qui le dépassait d’au moins une tête. Tout bruit cessa soudainement et plus d’une centaine de paires d’yeux suivirent le chemin de l’accusé qui finit accroché à une chaise en pleine centre de la salle. Une fois installé, il se fit retirer sa capuche et Sturgis chercha dans ses souvenirs s’il l’avait déjà croisé lors d’une des nombreuses missions qu’il avait réalisé pour l’Ordre. Pourtant, ses cheveux noirs coupés très courts et son visage couvert de cicatrices n’évoquèrent rien au Poufsouffle.

-Monsieur William Grimshaw, vous êtes accusés de torture sur un moldu nommé Cole Benson. Je déclare ce procès ouvert, annonce Fairchild d’une voix ferme et rauque que Sturgis lui avait facilement imaginé.

Le Poufsouffle s’empara de sa plume avec impatience. Il reconnaissait ce nom de famille : il était également porté par une Mangemort. Il ignorait le lien de parenté qui unissait ces deux individus mais leur âge similaire le laissa penser qu’ils étaient frère et sœur. Devant l’allure de William et sa famille de Mangemort, Sturgis était prêt à parier que cet homme trempait lui aussi dans la magie noire jusqu’au cou.

-Madame Marchebank, pouvez-vous nous parler des faits de cette affaire, demande Fairchild.
La dénommé se leva et parla à la foule. C’était une petite sorcière assez âgée qui siégeait au Magenmagot depuis des décennies. Sturgis ne la craignait pas, elle était connue pour être stricte et incorruptible.
-Les faits se seraient déroulés le 7 décembre 1979 à 20h30. Des témoins moldus racontent voir un individu correspondant à la description de monsieur Grimshaw, ici présent, rentrer dans la maison de Monsieur Benson, la victime. Monsieur Benson est retrouvé trois heures plus tard, quelques minutes avant minuit et souffre d’importantes blessures sans nulle doute crées par la magie, déclare-t-elle avant de se rasseoir sans plus de concert.
-Merci Griselda, reprit Fairchild. Monsieur Grimshaw, votre défense ?

L’accusé releva enfin les yeux qu’il avait depuis le début sur ses propres pieds. Il semblait ailleurs comme si ce procès ne l’intéressait nullement. Pourtant, le masque de l’homme désintéressé tomba vite lorsqu’il se mit à parler d’une voix qui ne trembla nullement :
-Monsieur Fairchild, mesdames et messieurs membres du Magenmagot, je suis innocent. Je n’étais nullement à cet endroit le 7 décembre au soir puisque j’étais chez un ami qui peut témoigner devant vous.
Le président de cet assemblée en fut surpris mais reprit vite contenance et demanda à un certain Ogden d’aller chercher ce fameux témoin. Pendant ce temps, les autres membres discutaient à voix basse de leur avis sur cette histoire. Sturgis tendit l’oreille, espérant découvrir quels membres semblaient le plus enclin à innocenter un Mangemort mais dans le brouhaha actuel, il ne comprit rien.

En entendant le bruit caractéristique de la porte, le Poufsouffle se tourna vers l’entrée de la salle pour voir le témoin y entrer. Quelle fut sa surprise lorsqu’il découvrit que ce dernier n’était d’autre que Lucius Malfoy. Cela finit de convaincre Sturgis de la culpabilité de Grimshaw. D’ailleurs, il était impossible que Lucius Malfoy se trouve avec lui le sept décembre puisque ce dernier se trouvait en train de combattre des membres de l’Ordre dans une ruelle londonienne. Sturgis souffla. Malgré tout, Malfoy était un très bon menteur et avait une bonne partie du ministère de la magie dans la poche, il allait donc être très difficile de gagner cette partie contre lui.

-Lucius Malfoy, sans rire, déclare en chuchotant à son voisin la sorcière assise derrière Sturgis.
-Tu sais ce qu’on a dit sur les Malfoy, répond celui-ci, jamais trouvable sur la scène du crime malgré que leurs empreintes soient partout sur la baguette coupable.

-Monsieur Grimshaw, ici-même, commence Lucius…
Sturgis n’avait jamais eu l’occasion de réellement se frotter à cet homme. Il le savait beau-parleur et manipulateur mais il ne l’avait jamais vu à l’œuvre. Il remarqua immédiatement les nombreuses ressemblances physiques qu’il avait avec sa sœur. Or, il avait le sentiment que leurs ressemblances ne se limitaient pas au plan physique. Il ne connaissait pas encore bien Léwina mais il la savait capable de tout, et absolument tout, pour arriver à ses fins.
-… était présent chez moi lors du crime dont vous l’accusez.
-Qu’est-ce qui nous prouve la véracité de ce que vous racontez. Vous étiez peut-être vous aussi avec lui lors du crime ?
Barty Croupton Senior. Cet homme, bien qu’il se battait pour le bien et contre la magie noire, faisait réellement froid dans le dos. Ces traits tirés et son air fatigué montrait l’implication qu’il mettait dans son travail. On disait qu’il détestait la magie noire et que si c’était lui qui présidait cette assemblée, plus de la moitié de ceux qui avaient été acquitté aurait fini à Azkaban.

-Monsieur Grimshaw et moi-même dinions en compagne de ma femme Narcissa Malfoy et de sa sœur Mallory Grimshaw. Vous pouvez les interroger les deux ou bien mon elfe de maison. D’ailleurs -il marqua une pause pendant laquelle il s’approcha de l’assemblée en leur lançant un tous un regard- qu’en est-il de ces moldus assurant voir un homme correspondant à sa description. Homme de taille moyenne, cheveux courts noirs, monsieur Grimshaw a un physique plutôt banal.
-Il porte tout de même de nombreuses cicatrices, s’insurge Griselda Marchebank !
-Oui madame mais dois-je vous rappeler que les faits se seraient déroulés à 20h30, il est dans ce cas impossible de distinguer la moindre cicatrice dans l’obscurité. Monsieur Grimshaw correspond peut-être à la description que vous en faites mais des centaines d’autres sorciers y correspondent également. Ne serait-il pas injuste de le condamner pour ce que des moldus aurait cru voir. Nous n’avons aucune preuve réelle de sa présence sur la scène de crime. Qu’en pensez-vous, Monsieur Fairchild ?
Il y avait quelque chose d’envoutant dans la façon dont Lucius avait de parler. Il charmait son orateur afin d’en tirer avantage. Peut-être était-ce dans la douce manière dont avait ses lèvres de bouger ? Ou bien dans la façon dont les mots sortaient de sa bouche ? Quoiqu’il en soit, son manège semblait marcher à chaque fois.

-Ceux qui sont pour une condamnation et un enfermement à vie à Azkaban, levez la main, annonce Fairchild.
Sturgis se redressa soudainement sur sa chaise. Le procès ne pouvait pas se terminer aussi vite ! Ils n’avaient même pas examiné toutes les possibilités. Lucius eut un sourire fugace. Etait-ce autant un hasard que Fairchild préside ce procès que lui, Sturgis Podomore, y assiste ? Est-ce que le camp de Voldemort ne se serait pas arrangé pour faire innocenter l’un des leurs ?
-Ceux qui sont pour une remise en liberté et un abandon des poursuites, continue Fairchild.

Sturgis rebaissa ses yeux sur ses notes et les serra si fort qu’il crut déchirer le parchemin : Grimshaw était acquitté.

*****

Léwina et James se trouvaient à un tout autre endroit mais les raisons de leur présence n’étaient pas complètement étrangère au procès qui se déroulait actuellement au ministère de la magie. L’Ordre du Phénix avait réussi à trouver des informations concernant la prétendue adresse de Madame Grimshaw, d’ailleurs ils avaient appris qu’elle se prénommait Mallory. C’était ainsi que les deux jeunes se retrouvèrent cachés dans le jardin à observer avec attention l’intérieur de la maison. Pour cette mission, ils avaient préféré la discrétion qu’offre une équipe de deux tout en y mettant de bons combattants en cas d’embuscade.

-Tu penses qu’on est au bon endroit, demande James ?
-Aucune idée mais bon, il n’y a qu’un moyen de le savoir, non, répond malicieusement Léwina ?

Finalement, James et Léwina avaient fini par bien s’entendre. Ces derniers temps, Léwina avait eu l’occasion d’énormément voir le Gryffondor et cela lui avait permis de l’apprécier un peu plus. Cela était complètement réciproque pour ce dernier. Il avait d’abord trouvé la Serpentard comme trop froide et pas assez énergétique pour son meilleur ami. Or, il avait fini par mieux apprendre à la connaître et la conversation entre eux était devenue très facile.

James se releva alors et s’approcha avec discrétion de la fenêtre qui donnait sur la cuisine, Léwina sur ses talons.
-N’y va pas trop vite, je pense qu’il doit avoir des sorts de protection, affirme la Serpentard en chuchotant. Je suis déjà étonnée qu’on puisse voir la maison.
Comme pour confirmer ses dires, James fut soudain arrêté par une force invisible. Un sorte de dôme entourait la maison et il était impossible de passer à travers.
-Si on essaye de le détruire, elle saura qu’on est là…
-C’est pas comme si on avait le choix, répond James.
Léwina acquiesça malgré elle. Elle observa d’un peu plus prêt le dôme et en déduit qu’il devait s’agir d’un protego horribilis. C’était un sortilège pour protéger un lieu des ennemis, il n’était pas très difficile à réaliser tout en étant redoutablement efficace.
-Choisi bien ton premier sort, Potter, l’informe-t-elle, c’est possible qu’il renvoie les sortilèges que nous envoyons.
-Va falloir être rapide.

Alors ils lancèrent les premiers sortilèges qui rebondirent sur la paroi et qui détruisirent une partie de la haie du jardin. Les deux sorciers remerciaient le repousse moldu qui avait été placé sur la maison car ils faisaient beaucoup de bruit. Après plusieurs tentatives, une brèche commença à apparaitre sur le bouclier. Elle tenta de se refermer immédiatement mais James eu le bon timing et finit par annihiler le dôme avec un bombarda maxima.

A peine eurent-ils levés la tête, qu’ils croisèrent le regard de Mallory Grimshaw dans sa cuisine. Au diable la discrétion, Léwina la prit en chasse en criant à James de faire en sorte qu’elle ne sorte pas de la maison. Elle explosa la fenêtre de la cuisine et sauta à travers dans un mouvement expert. Sans le temps d’analyser le mobilier, elle se mit à courir pour tenter de rattraper Mallory qui s’enfuyait vers une porte fenêtre.
-Protego maxima.
La Mangemort ne put traverser la surface protégée par le sort de Léwina. Elle dut changer ses plans et faire volte-face pour se diriger vers la Serpentard. Celle-ci était en position de défense, se préparant à une contre-attaque. Or, elle ne s’attendait pas à recevoir un poing dans le ventre. Le coup la fit reculer. La surprise et la douleur permirent à Mallory de se faufiler à ses côtés et de s’engager dans les escaliers. Les côtes douloureuses, Léwina prit sa suite, manquant de tomber par deux fois.

La même situation se répéta dans une pièce qui devait servir de chambre où Léwina réussit à barrer la fenêtre avant que Mallory ne s’échappe. Cette dernière fit de nouveau volte-face mais cette fois-ci, Léwina était mieux préparée.
-Expelliarmus, crie-t-elle !
Dans la foulée, en pointant sa baguette sur Mallory qui s’approchait à grande enjambée d’elle, elle cria de nouveau :
-Incarcerem !
Des cordes apparurent de part et d’autre du corps de la Mangemort. D’abord, elles la firent tomber au sol et vinrent ensuite entourer son corps étroitement, ne laissant aucune chance d’évasion. Mallory perdit peu à peu son sourire et Léwina ne put que s’en délecter. Voilà la troisième fois qu’elle l’avait à sa merci, elle ne ferait pas d’erreurs cette fois-ci.

Léwina ouvrit la fenêtre et cria à James de monter. Ce dernier ne mit que quelques secondes avant de se retrouver à côté de Léwina à faire face à leur prisonnière.
-Bien joué, Malfoy, la félicite-t-il. Je vais aller fouiller le rez-de-chaussée voir si je peux trouver des choses intéressantes.
-Soit rapide, elle a peut-être averti des gens en nous entendant.
James acquiesça et disparut dans le couloir.

Léwina fit face à leur prisonnière. Ses cheveux rouges retombaient disgracieusement sur les côtés de son visage et ses joues étaient légèrement rosées de leur course poursuite. Malgré qu’elle aurait préféré ne pas la voir, Léwina fut une nouvelle fois choquée de la beauté de son adversaire. Elle ne préférait pas penser à quels avantages cela avait pu lui procurer dans la vie. Elle imaginait tous ces hommes qu’elle avait dû charmer avant de les torturer. Mais, aujourd’hui, les rôles étaient inversés.

La Serpentard fit un pas vers elle et s’agenouilla pour être à son niveau. Elle analysa quelques secondes le visage de la prisonnière silencieuse avant d’ouvrir la discussion, enfin, si on pouvait l’appeler de cette façon.
-Alors dis-moi, combien de personne as-tu prévenu de notre arrivée.
Mallory ne répondit rien et continua à la fixer de ses yeux clairs.
-Tu devrais être coopérative, lui conseille Léwina. On commence à se connaître nous deux, tu sais que je ne te ferais pas de cadeaux.
Mais cela ne fit pas réagir Mallory qui garda sa bouche fermée. Léwina se leva alors et fit le tour de la pièce. La chambre était assez impersonnelle et relativement sombre malgré la lumière du lampadaire qui éclairait l’intérieur.
-T’as pas envie de parler, hein ?
Mallory fit non de la tête et un petit sourire apparut sur son visage. Léwina ne savait pas pourquoi cette femme avait autant le don de la mettre sur les nerfs. Mais elle sentait la colère se faufiler dans son être. D’un mouvement de baguette, une corde se déplaça et vint entourer le cou de la victime. Un sourire apparut sur les lèvres de la Serpentard quand elle vit la peur se glisser dans les yeux de Mallory au fur et à mesure que la corde se resserrait, l’étranglant doucement mais sûrement.
-Qu’est-ce que tu fais, demande la victime ? Tue-moi si tu en es capable !
-Oh. Mais j’en suis capable, répond Léwina après avoir émis un petit rire. Mais tu n’as pas vraiment envie de mourir, n’est-ce pas ? Je te propose une alternative mais pour cela il faut que tu me dises tout ce que tu sais.
-Je ne dirais rien, affirme en criant la Mangemort !

Léwina se sentait portée par une sensation nouvelle. Elle se sentait toute puissante et qu’est-ce qu’elle aimait ce sentiment. C’était une Serpentard et elle n’avait pas peur de dire ou d’utiliser des choses interdites. Pour elle, la fin justifiait tous les moyens. C’était mal la juger que de croire qu’elle allait se montrer clémente avec cette femme qui avait dû enlever, torturer et tuer des dizaines de personnes innocentes. La colère était maintenant présente à chaque recoin de l’être de Léwina, elle lui faisait oublier le bon sens, la peur et même l’empathie.
-Qu’il en soit ainsi, déclare-t-elle à demi voix.

Les mots étaient au bout de sa langue mais le doute prit soudainement place dans son être alors qu’elle allait les prononcer. Il n’y avait plus de machine arrière possible une fois que l’on avait dépassé ce point. Après cela, elle ne vaudrait pas plus que cette femme agenouillée devant elle. Quoique la plus grande différence entre elles resterait toujours que Léwina se battait pour le bien. Alors, elle leva sa baguette et prit une grande inspiration avant que le sort ne passe la barrière de ses lèvres.
-Crucio.
Mallory poussa un cri de douleur et se tordit au sol.
-Toujours sûre de ne pas vouloir parler, demande Léwina ?
La Mangemort ne répondit rien. Tout de manière, pour l’instant, elle se trouvait dans l’incapacité physique de le faire. Elle eut l’air de souffrir encore plusieurs secondes avant de se calmer. Ses yeux montraient maintenant la peur et la haine qu’elle avait pour Léwina et elle reprenait difficilement sa respiration. Malgré tout, elle fit non de la tête.

Léwina soupira en montant les yeux au ciel et releva sa baguette : « Crucio ».

Ce fut quelques instants après que James choisit de revenir dans la chambre. Ses yeux se posèrent sur Mallory qui tremblait au sol, toujours entourée de ses cordes puis sur Léwina qui le regarda, le regard vide. Le Gryffondor fronça les sourcils : est-ce que Léwina était en train de… torturer leur prisonnière ? Mais cette dernière ne montra aucune once de culpabilité. Elle le regardait fixement, les sourcils légèrement surélevés pour l’inviter à expliquer ce qu’il avait découvert.

-Elle reçoit ses ordres de Greyback, elle a plusieurs lettres comme ça. C’est juste un pion.
Léwina acquiesça et se retourna vers leur prisonnière. Cela ne l’étonnait pas à vrai dire, ses seuls talents semblaient être la fuite et le charme. Elle leva alors une nouvelle fois sa baguette vers elle.
-Qu’est-ce que tu vas faire, demande James ?
Il avait posé la question à voix basse, comme s’il avait pensé trop fort quelque chose qu’il s’interdisait à imaginer.
-Finir le travail, elle ne nous sert à plus rien.
Le Gryffondor réagit soudainement et vint la forcer à baisser sa baguette en appuyant avec force sur son bras et en se plaçant entre Mallory et elle. James semblait avoir repris ses esprits et il parla fortement presque qu’en criant :
-T’es malade ! On va la livrer à la justice.
-Ah oui ? Pour qu’elle soit relâché que quelques jours plus tard ? Et sous quels chefs d’accusation, on n’a strictement aucune preuve ! D’ailleurs c’est nous qui nous sommes introduits chez elle.
-Je n’en ai rien à foutre, répond James sur le même ton, sans bouger. Tu vas pas la buter comme ça ! Putain Léwina, c’est censé être nous les gentils.

Sa dernière phrase eut l’air de faire mouche dans l’esprit de Léwina et elle recula de quelques pas. Malgré tout, l’air énervé qui était sur son visage ne disparut pas mais, James, qui trop occupé à regarder l’état de leur prisonnière, ne le remarqua pas. Mallory était mal au point, son teint était pâle et ses yeux regardaient fixement le plancher sans cligner. Malgré tout, elle était bien en vie et sa respiration, quoiqu’un peu forte, était normale.

Il se retourna vers sa coéquipière quand il l’entendit prononcer une certaine incantation. Une brume lumineuse d’abord quelconque se matérialisa dans l’air. Puis, elle finit se transformer en un gros chien poilu, aux oreilles pointus et au museau allongé. James eut un sourire. Léwina envoyait un patronus aux autres membres de l’Ordre pour leur demander du renfort lors du transport d’un prisonnier. Il croisa le regard de la Serpentard et son air calme le rassura. A vrai dire, il savait que Léwina n’avait pas peur d’utiliser des sortilèges interdits mais il ne l’imaginait pas tuer quelqu’un de sang-froid devant lui. Ce n'était pas elle. « C’était juste un moment d’égarement », se rassura-t-il.
Alors que le chien tournoya dans la pièce avant de passer par la fenêtre, James lui adressa un petit sourire. Léwina finit par y répondre et roulant tout de même des yeux. James fut soulagé, tout semblait retourner à la normale, il pouvait oublier cette histoire, Léwina avait dû être emporter par le cours de l’action.

Il s’autorisa même une touche d’humour :
-Oh tient un chien, comme c’est surprenant, rigole-t-il en parlant du Patronus fraichement disparu.
-Ta gueule, Potter, répond-t-elle, un grand sourire sur le visage.

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