Deux soirées pour tout détruire

Harry Potter - J. K. Rowling
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Deux soirées pour tout détruire
Summary
A leur sortie de Poudlard, Léwina, les maraudeurs et leurs amis n’hésitèrent pas avant de se jeter corps et âme dans la guerre contre les forces du mal qui faisait rage. Cependant, protégés pendant trop longtemps par les murs de Poudlard, la réalité du terrain fut bien différente de celle qu’ils s’imaginaient. Peut-être étaient-ils trop jeunes, trop faibles ou bien trop naïfs ? Mais cela n’avait plus d’importance, car une fois engagés dans l’Ordre du Phénix, plus aucun retour en arrière n’était possible. Alors, il ne tenait plus qu’à eux d’honorer leur promesse à Dumbledore et de prendre tous les risques pour la victoire du bien. Ou bien préféreront-ils se tourner vers le mal après avoir été confrontés à la souffrance, à la torture, à la mort de leurs amis et à leur propre sacrifice ? Car « La colère, la peur et la souffrance peuvent transformer le plus raisonnable des Hommes en monstre. ». Sept minutes suffisent pour s’aimer.Mais deux soirées suffisent pour tout détruire.
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C'est la guerre

-Menacé ?
-C’est bien ce que j’ai dit.
-Mais comment Poudlard pourrait être menacé, Professeur ? Vous êtes l’un des plus grand sorciers de tous les temps, jamais Voldemort ne s’en prendrait à vous.

Le dénommé expira doucement aux dires de Sirius Black. Il est vrai qu’il était peu probable que les forces du mal s’en prenne directement à lui mais sous-estimer la menace qui planait au-dessus du château était une erreur qu’il ne souhaitait pas commettre. Dehors, la panique courrait les rues. Les gens n’osaient plus sortir, d’autres fuyaient et quittaient le pays. Dumbledore croyait revenir aux temps de Grindelwald, le même schéma se répétait. La montée de la haine et de la soif de pouvoir était presque tangible dans l’air. Il le sentait. Il regarda le Gryffondor par-dessus ses lunettes en demi-lune. Il avait une certaine sympathie pour Sirius, pour celui qui avait tourné le dos aux Black sans un seul regard en arrière. Il aimait sa force de caractère, sa volonté sans limite et ce petit quelque chose admiratif dans ce regard. Il lui sourit sans répondre et se mit à déambuler dans la pièce.

Il lança un regard vague au mobilier et à la tapisserie mais son regard se posa rapidement sur celle qui était assise, dans l’ombre, sur le canapé. Assise était un grand mot pour décrire sa position : une de ses jambes était posée sur l’accoudoir, l’autre touchait à peine le sol et Léwina était complètement écroulée dans le dossier. Elle le regarda sans expression, de son regard noir qui le fixait. Dumbledore ne pouvait que se revoir à travers elle. Elle ressemblait bien trop au jeune sorcier qu’il avait été presque un siècle auparavant, celui qui était tombé dans les bras de Grindelwald, celui qui rêvait de gloire et de pouvoir. Il se mit également à fixer la Serpentard et elle ne détourna nullement le regard. Léwina était le genre de personne dont il se félicitait d’avoir fait rejoindre l’Ordre pas parce que sa présence lui était agréable plutôt car il redoutait ce qu’elle aurait pu faire du côté de l’ennemi. Il ne doutait pas de sa loyauté, ni de ses sentiments amicaux ou amoureux et non plus de la sincérité de son regard. Mais la ressemblance qu’il lui trouvait avec lui-même l’effrayait.

-Malheureusement, finit-il par dire, reportant son attention sur Sirius, je ne peux être à Poudlard chaque minutes et il n’est pas impossible que mes allées et venues finissent par tomber dans l’oreille d’un Mangemort. Réaliser des tours de garde à Près-au-Lard permettrait de dissuader les forces de Voldemort d’entrer dans le périmètre.
-Comment voulez-vous organiser ces tours de garde, Professeur ?
Ce dernier reporta son attention sur Léwina :
-Nous allons mettre en place une rotation et tout le monde le fera tour à tour.

Sirius, Léwina et Dumbledore discutèrent ensuite des quelques détails afin de parfaire leur stratégie. Leur professeur établit également l’ordre des passages et Léwina était en tête de liste. En effet, dès le lendemain, elle devait se rendre à Près-au-Lard afin de réaliser le premier tour de garde avec James Potter, Benjy Fenwick et Sturgis Podomore. Pour le moment, ils étaient nombreux afin de prendre leurs marques en douceur, mais, peu à peu, leur nombre diminuerait afin qu’ils ne soient plus que deux ou même seuls. Dumbledore se fit ensuite escorter à la sortie :
-Vous avez une très belle demeure, déclare-t-il avant de passer le pas de la porte. D’une grandeur non négligeable, le salon est particulièrement adapté à recevoir de grande assemblée. Elle est également très bien située. Elle serait parfaite pour l’Ordre si jamais vous décidiez de la mettre à disposition.
Sirius et Léwina se regardèrent avec surprise : est-ce que Dumbledore venait de suggérer que leur maison devait devenir le quartier général de l’Ordre du Phénix ? Mais ils n’eurent pas le temps de lui demander puisque le centenaire avait déjà disparu lorsque les deux se retournèrent pour lui poser la question.

*****

D’après Léwina, à l’inverse des autres maisons, la maison Serdaigle est celle qui abritait le plus de diversité. D’ailleurs l’originalité et la créativité n’étaient-elles pas des valeurs de cette maison ?

Léwina connaissait peu de Serdaigle. Elle était une Serpentard et de ce fait elle en côtoyait une panoplie. Elle connaissait aussi bon nombre de Gryffondor et de Poufsouffle grâce à ses relations amicales ou amoureuses. Mais peu de choses en vérité ne la rapprochait de la maison bleue et bronze. Il y avait la douceur et la sagesse d’Anna Kanofa, la petite-amie d’Arthur, la fougue et la curiosité de Dorcas Meadowes et enfin l’extraversion et le savoir de Benjy Fenwick. Ce dernier était un homme d’une quarantaine d’années, aux cheveux noirs mal brossés, aux yeux bruns anormalement gros derrière ses lunettes rondes à qui Léwina n’avait jamais trop parlé. Néanmoins, on ne le voyait jamais la bouche fermée, il semblait avoir toujours quelque chose à dire. Lorsqu’il ne parlait pas, ses yeux parcouraient le résumé ou les premières pages du livre toujours présent dans sa main ou posée sur la table proche de lui. Cette mission de surveillance sera sans nulle doute l’occasion pour elle de faire sa connaissance. Mais pour l’instant, l’heure n’était pas à la discussion avec un Serdaigle mais plutôt à la rencontre d’un Gryffondor dont on leur avait maintes et maintes fois parlé.

Ils se baladaient à quatre, Léwina, James, Benjy et Sturgis, dans les rues sombres de Près-au-Lard. Le risque de se faire attaquer était si faible qu’ils ne se trouvaient dans aucune position de défense. Alors James laissait ses yeux courir sur les vitrines des magasins. Il revoyait Zonko, où ils passaient des après-midi entières avec Sirius, il revoyait les Trois Balais, où ils allaient ensuite rejoindre Remus et Peter pour boire une bière-au-beurre et enfin il revoyait la Cabane hurlante où Remus était enfermé une fois par mois et où les maraudeurs, sous forme d’animaux, venaient le libérer. Une certaine nostalgie plana sur le cœur du Gryffondor. La vie à Poudlard lui manquait. Il ne regrettait pas ce temps, il était maintenant heureux, toujours entouré de ses amis, toujours proche de ses parents mais surtout, maintenant, il avait Lily Evans qui attendait chaque soir son retour dans leur maison, et cela n’avait pas prix. Mais il sentait quand même ce petit pincement au cœur en repensant à tous ses souvenirs : il avait vraiment profité et il ne regrettait rien. Les trois autres membres de la mission de ce soir semblaient être dans le même état que lui. Leurs yeux passèrent sur tout ce qu’il y avait à regarder dans ces rues désertes de Près-au-Lard.

Ils s’arrêtèrent devant une porte en particulier et ils la reconnurent tous :
-Qu’est-ce qu’on fait devant la Tête de Sanglier, demande James, surpris ?
Sturgis se contenta de lui lancer un grand sourire avant de toquer à la porte.
-C’est l’homme que nous sommes venus voir, déclare Benjy, appréciant moins le suspens. Préparez-vous, vous allez être surpris quand vous verrez sa…
Mais il n’eut pas le temps de finir sa phrase : il se tut soudainement lorsque le grincement de la porte se fit entendre. Devant eux se dressait la copie quasi parfaite d’Albus Dumbledore. Léwina et James eurent même un mouvement de recul en remarquant que malgré ces traits si proches et un physique semblable : ils n’avaient pas à faire au directeur de Poudlard. L’homme les scruta de ses grands yeux bleus et finit par se décaler pour les inviter à entrer, ce qu’ils firent sans prononcer un mot.

Léwina n’était venue qu’une ou deux fois à la Tête de Sanglier lors de sa scolarité. Il est vrai que le choix des étudiants de Poudlard se portaient plus souvent sur les Trois Balais, bien plus agréable pour des jeunes. Mais de ce fait, le bar était parfois plein, tant que les retardataires ne pouvaient plus y trouver une place et se rabâtaient sur autre chose. Le lieu était le même que celui dans ses souvenirs quoiqu’il fut difficile d’en voir l’entièreté à cause de la faible luminosité.

Sturgis et Benjy ne regardaient pas les alentours comme le faisant Léwina et James : ils connaissaient cet endroit. Et pour cause, ce n’était pas la première fois qu’ils venaient rendre visite au patron. Ce dernier les rejoint quelques instants plus tard en ramenant une assiette de petits sablées. James se jeta dessus dès que l’assiette fut déposée sur une table : c’est lui-même qui avait fait le repas ce jour-là et il n’était pas très réputé pour ses plats. Léwina était plus méfiante : elle n’acceptait aucune nourriture de personnes qu’elle ne connaissait pas, quelle que soit leur niveau de ressemblance avec Albus Dumbledore ! C’est seulement lorsque Sturgis et Benjy se servirent à leur tour et félicitèrent les talents de leur hôte qu’elle s’autorisa à goûter aux gâteaux sucrés.

-Merci de nous accueillir Aberforth, déclare Sturgis, Albus nous a dit de passer ici avant d’aller faire notre tour de garde.
-Toujours à agir sans prévenir, affirme d’une voix lassée leur hôte.
Il se tourna ensuite vers Léwina et James et les détailla un instant. Il y avait quelque chose d’assez gênant d’être fixé par les yeux bleus du vieil homme qui semblaient les scruter avec la plus grande attention. Mais c’était mal connaître Léwina ou James que de penser qu’ils allaient baisser le regard. Alors ils le fixèrent en retour ce qui valut un léger haussement de sourcils de la part de leur hôte lorsqu’il attrapa un biscuit.
-Un Potter, lance-t-il en s’intéressant à James, vous ressemblez étonnement à votre père. Et -ses yeux passèrent sur Léwina- une Malfoy, ce sont des cheveux qui ne peuvent tromper quiconque.
Si la ressemblance physique qu’il avait avec Albus Dumbledore était avérée, leur façon de parler différait grandement. Leur hôte avait un ton accusateur et ferme.
-Je suis Aberforth Dumbledore, déclare-t-il enfin.
-Vous êtes le…. Frère d’Albus Dumbledore ?
James était peu sûr de sa supposition : les deux hommes paraissaient tellement âgés qu’ils auraient pu être frères, cousins ou bien père et fils.
-Oui, c’est le cas, affirme Benjy sans laisser le vieil homme répondre mais cela ne sembla nullement déranger celui-ci.

Aberforth abordait un visage à l’apparence calme. Mais quand Léwina le superposait sur celui de son frère, ses traits semblaient étirés à la rupture, comme s’il avait passé tellement de temps énervé que son visage avait oublié à quoi il ressemblait normalement. La Serpentard se félicitait d’avoir passé autant de temps en compagnie d’Arthur, cela avait aiguisé son sens de l’observation.

-Les tours de garde sont mon idée, déclare Dumbledore, pas celle d’Albus. Plus nous avançons et plus j’observe des choses suspectes. Des gens louches se baladent dans les rues la nuit. Ils sont méfiants et personne n’est aussi méfiant que lorsqu’il a quelque chose à se reprocher. Ils font tous semblant de s’ignorer comme s’ils ne se connaissaient pas et ensuite une rue plus loin ils se parlent.
Aberforth marqua une pause. Léwina jeta un regard aux autres qui semblaient boire ses paroles. Cela ne faisait que quelques minutes qu’elle le connaissait mais elle semblait déjà comprendre que cet homme portait une importante rancune à son frère. Cela transparaissait dans sa manière de parler de lui.
-Près-au-Lard, continue Dumbledore, n’est pas aussi protégée que Poudlard et certains Mangemorts arrivent à y pénétrer. Ils espèrent très certainement trouver le moyen d’entrer à Poudlard par des chemins détournés.

Léwina loucha vers James. Ce dernier arborait un grand sourire, lui qui connaissait tous les passages secrets de l’école, lui qui connaissait tous les points faibles, il avait un rôle à jouer dans cette histoire. Léwina pensait connaître la grande partie de leurs histoires. Sirius aimait se vanter de ses exploits ou lui confier ses erreurs, alors elle espérait en connaître la plupart.

-Ces premières nuits à quatre vont nous servir à mieux comprendre le problème et la façon d’éviter toute infiltration de Mangemorts, déclare Benjy. Par la suite, nous formerons plus que des équipes de deux et il y aura une rotation pour décider de quand chacun aura ses gardes. Léwina et moi nous formerons un équipe et James et Sturgis vous en formerez une autre.

*****

-C’est les Serdaigle.
-Les Gryffondor sont pour sûrs les derniers.

Le quatuor se baladait simplement dans les rues désertes de Près-au-Lard. Ils avaient passé les premières minutes dans un silence total, chacun était concentré à regarder les alentours se demandant s’ils allaient tomber sur des Mangemorts. Mais finalement, ils ne trouvèrent personne, pas même un chien abandonné dans la rue. Alors Benjy avait commencé à parler. Au son de sa voix, Léwina se rappela que c’était avec lui qu’elle allait faire ses gardes et cela la désespéra. Elle ne trouvait pas le Serdaigle désagréable mais elle qui n’était pas très bavarde à l’accoutumée regrettait avoir été placée avec une telle pipelette.

James, presque aussi bavard, l’avait suivi, mais rapidement ennuyé de la discussion il avait trouvé un sujet à débat afin de faire participer les deux derniers : quelles maisons avaient le plus tendance à aller vers Voldemort ? Distinguer les lumières du château au loin faisait remonter toutes sortes de souvenirs à James. Il ressentait encore l’euphorie des match de Quidditch ou de la coupe des quatre maisons. Il repensait à la rivalité entre les étudiants pour ces événements.
Rapidement, il avait été décrété que les Serpentard étaient les plus présents aux côtés du Seigneur des Ténèbres et bien que Léwina se refusait à croire quelconque clichés sur les Serpentard, elle devait bien voir la vérité en face : ils avaient toujours eu une inclinaison plus prononcée que les autres maisons pour la magie noire. Mais elle était persuadée que sa maison n’était pas la seule et elle était déterminée à le prouver. James avait bien choisi son sujet de discussion : elle allait débattre.

-Les Serdaigle sont évidemment les deuxièmes, déclare-t-elle déterminée à prouver son point. Entre la soif de connaissances et la magie noire, il n’y a qu’un pas.
-Il est vrai, dit à son tour Benjy, le seul Serdaigle de leur quatuor, que j’ai déjà lu des livres traitant de cette magie, pour des intérêts strictement scolaires mais je ne serais pas surpris que certains le poussent plus loin.
-Merci Benjy, lance Léwina en lui offrant un sourire, bon, peut-être qu’ils s’entendront bien après tout. Quant à tes divins Gryffondor James, les Poufsouffle sont les moins susceptibles de rejoindre les forces du mal car tuer des gens ce n’est pas vraiment dans leurs valeurs.
Sturgis ne put qu’acquiescer à la description simpliste de sa collègue.
-Comment expliques-tu alors ma très chère et très intelligente Léwina -James adorait particulièrement se moquer d’elle- pourquoi ce sont les Gryffondor les plus représentés dans l’Ordre ?
-Les Poufsouffle ont plutôt tendance à rester éloignés du combat, au contraire des Gryffondor qui sont plutôt des têtes brulées voire complètement inconscient lorsqu’il est question de leur honneur.
James s’apprêta à répondre mais Sturgis le coupa en lui adressant un sourire joueur :
-Ne te sens pas insulté James, Léwina a raison sur ce coup-là.
-J’ai toujours raison, marmonne-t-elle. Que ça plaise ou non à monsieur Potter.
Celui-ci hésita à lui tirer la langue mais cela n’allait pas arranger son cas alors il se retint au dernier instant.

-Mais je n’imagine pas un Gryffondor aux pieds de Voldemort, finit par lancer James après quelques instants de réflexion.
Non, il n’imaginait pas la couleur rouge traîner aux pieds de Voldemort autrement que par le sang dans lequel il devait marcher. Il le voyait vert, vert comme les serpents, vert comme les Serpentard. Alors oui, il y avait peut-être une coloration bleue de temps à autres mais seule dominait cette horrible couleur verte.
-On nous a bien montré que des Serpentard pouvait se trouver du côté du bien, pourquoi les Gryffondor ne pourraient pas être du côté du mal, demande Sturgis ?
-Les Gryffondor sont la définition même du bien, vous avez bien vu Albus Dumbledore, contre James ne comprenant pas comment on pouvait entrer dans la maison des rouge et or et se prosterner aux pieds de Lord Voldemort ?
-Dumbledore aurait dû être un Serpentard, affirme Léwina.
Sous les regards interrogateurs des trois autres, elle entreprit d’expliquer son point de vue :
-Sans rire, vous avez déjà vu quelqu’un tirer mieux les ficelles que lui ? Il doit être rusé et manipulateur pour pouvoir faire tout ça sans jamais que personne ne questionne son pouvoir.
Benjy sembla réfléchir au vu de son air pensif et de ses sourcils froncés, Sturgis haussa les épaules et James parut offusqué mais ouvrit et ferma la bouche sans jamais réussir à mettre de l’ordre dans ses pensées.
-Dumbledore à Serpentard, on aura tout vu, finit-il par dire sans rien ajouter de plus.

-Je pense qu’on ne parle pas assez des bons Serpentard, décrète Léwina.
-Il n’en existe pas une panoplie aussi, contre James.
Les deux se regardèrent en chien de faïence et Benjy et Sturgis se délectèrent du spectacle. Après avoir définitivement quitté Poudlard, aucun des deux ne pensait avoir la joie de revoir un jour les disputes d’égo entre les Serpentard et les Gryffondor.
-A mon avis, reprit Léwina, chaque maison a ses torts, il est idiot de se concentrer que sur l’une d’entre elles. En enlevant peut-être les Poufsouffle, quoique cela reste toujours à prouver, les Serpentard, les Gryffondor et les Serdaigle ont tous un rôle à jouer dans cette guerre et ils ne sont probablement pas que du côté du bien ou du mal.
-Les Serpentards sont quand même les premiers à ne pas hésiter à utiliser les sortilèges impardonnables.
-Est-ce réellement un problème ?
La question de Léwina ne fut suivie par aucune réponse. Cette dernière fronça les yeux, étonnée que le grand James Potter arrête la discussion de cette manière-là. Elle tourna la tête à droite mais tomba seulement sur le visage de Sturgis. Elle fit alors volte-face et vit James, arrêté en plein milieu de la rue et la fixant. Benjy et Sturgis mirent quelques instants de plus avant de s’arrêter à leur tour et d’observer la scène à quelques mètres.

James semblait en pleine réflexion et Léwina se demanda alors ce qu’elle avait pu dire pour faire tourner son petit cerveau à plein régime.
-Tu serais capable, toi, demande-t-il soudainement d’une petite voix comme s’il se préparait à dire quelque chose d’interdit, d’utiliser les sortilèges impardonnables ?

Léwina le regarda un instant. Voilà donc ce qui embêtait ce pauvre Gryffondor. Il faut dire qu’elle avait déjà remarqué que c’était dans cette maison qu’une frontière immense se dressait entre le bien et le mal. Mais, la frontière n’avait pas de raison d’être si épaisse. Le bien, le mal, tout cela se brouillait et n’avait finalement que très peu de sens. C’était des notions subjectives, amenées à être modifiées en fonction de tout un chacun. Elles dépendaient complètement de là où on décidait de tracer la ligne. Mais les Gryffondor avaient tracé une frontière et ils semblaient la croire absolue. Or, ce n’était pas vrai, du moins, pas du point de vue de Léwina. Alors, elle s’attendait une nouvelle fois à créer un cataclysme dans la tête d’un Gryffondor, comme il y a bien longtemps où elle avait affirmé à Sirius que tous les Serpentard n’étaient pas des monstres, lorsqu’elle prononça bien distinctement pour être sûr que James comprenne ses propos sans détours :

-Bien sûr, James, c’est la guerre.

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