Deux soirées pour tout détruire

Harry Potter - J. K. Rowling
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Deux soirées pour tout détruire
Summary
A leur sortie de Poudlard, Léwina, les maraudeurs et leurs amis n’hésitèrent pas avant de se jeter corps et âme dans la guerre contre les forces du mal qui faisait rage. Cependant, protégés pendant trop longtemps par les murs de Poudlard, la réalité du terrain fut bien différente de celle qu’ils s’imaginaient. Peut-être étaient-ils trop jeunes, trop faibles ou bien trop naïfs ? Mais cela n’avait plus d’importance, car une fois engagés dans l’Ordre du Phénix, plus aucun retour en arrière n’était possible. Alors, il ne tenait plus qu’à eux d’honorer leur promesse à Dumbledore et de prendre tous les risques pour la victoire du bien. Ou bien préféreront-ils se tourner vers le mal après avoir été confrontés à la souffrance, à la torture, à la mort de leurs amis et à leur propre sacrifice ? Car « La colère, la peur et la souffrance peuvent transformer le plus raisonnable des Hommes en monstre. ». Sept minutes suffisent pour s’aimer.Mais deux soirées suffisent pour tout détruire.
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Trêve de Noël

-Venez, entrez, on vous attendait !
-Désolé d’être si en retard, Sirius est toujours très long à se préparer.
-Non mais de quoi je me mêle Léwina ?

Leur pseudo-dispute réussit néanmoins à faire sourire Gideon et Fabian Prewett et ils se décalèrent pour laisser entrer les nouveaux arrivants. Les jumeaux Weasley étaient de véritables copies parfaites. Tous les deux très grands, ils arboraient également des cheveux roux en pagaille, des yeux bleus et une multitude de taches de rousseur qui parsemaient leur visage. Ils étaient très fusionnels, il n’était pas rare que l’un finisse la phrase que l’autre avait commencé et on les trouvait toujours fourré ensemble à préparer leur prochaine farce. Car oui, les jumeaux Prewett aimaient rire et les membres de l’Ordre étaient les premières cibles de leurs plaisanteries. Mais aujourd’hui, cela n’était pas la question puisque nous étions le 24 décembre et les jumeaux avaient invité tous les membres à venir fêter le réveillon chez eux. Malgré cela, ils n’étaient qu’une fraction à être venus car nombre d’entre eux avaient préféré le fêter en famille. C’était entendable mais Léwina et Sirius ne s’étaient même pas posés la question : ils avaient immédiatement accepté l’invitation.

-Sirius, Léwina ! On croyait que vous n’alliez jamais arriver.
Le dénommé lança un regard noir à sa copine pour l’inciter à garder ses commentaires concernant sa vitesse de préparation pour elle. Léwina explosa alors de rire devant le cinéma de Sirius mais ne fit aucune remarque.

Les maraudeurs étaient de la partie, à part Peter. James avait affirmé qu’il fêterait Noël avec ses parents le lendemain. Lily, Dorcas et Emmeline étaient absentes. Or, les trois enfants Lei, Owen, Rose et Arthur étaient présents. On retrouvait aussi plusieurs autres membres comme Sturgis Podomore, Frank et Alice Londubat et Edgar Bones. Les jumeaux avaient également pris soin d’inviter leur sœur Molly qui était arrivée avec son mari Arthur Weasley et leurs cinq garçons : Bill, Charlie, Percy, Fred et George, eux aussi jumeaux. La soirée s’annonçait donc mouvementée !

James avait attrapé Sirius et Remus et ils gravitaient maintenant autour de Fabian et Gideon qui leur racontaient leurs meilleures anecdotes sur leurs années à Poudlard. Instinctivement, Léwina s’était rapproché des Lei : elles discutaient tranquillement avec Arthur sur l’un des canapés du salon. Devant eux, Rose divertissait les enfants Weasley sous le regard protecteur des parents qui semblaient tout de même assez heureux de ne pas avoir à les tenir occupés.

-On n’a pas idée de faire autant de gosses quand même, chuchote Léwina à Arthur dans la plus grande des discrétion.
Non, Léwina n’aimait pas trop les enfants. Elle pouvait s’accommoder de quelques-uns mais pas de cinq dont le plus grand avait huit ans et les deux plus jeunes neuf mois. Alors quand le petit Charlie était venu lui demander de jouer avec lui, elle n’avait pu répondre que par une grimace. Malgré tout, devant les yeux larmoyants du Weasley, elle avait fini par accepter. Heureusement pour elle, Rose était venue la libérer de sa torture assez rapidement.
-J’avoue, répond Arthur à son oreille, ça commence à faire beaucoup de roux qui court dans la pièce.
Léwina sourit et jeta un regard aux jumeaux qui devaient encore raconter une de leur histoire impossible en faisant de grands gestes et des jeux de rôles. Son regard parcourut ensuite la salle et il se posa rapidement sur Owen. Le Poufsouffle se tenait debout derrière la chaise où était assis Sturgis qui discutait joyeusement avec Marlène et Mary. Mais debout était un grand mot pour qualifier la position d’Owen : il était complètement avachi sur Sturgis, ses bras entouraient son torse et sa tête était posé sur l’épaule de son ami.
-Pas très net ce qu’il se passe entre ces deux-là, n’est-ce pas ?
Léwina se tourna vers Arthur qui venait de parler. Il avait visiblement suivi son regard et regardait maintenant avec attention son frère et son ami. Il n’avait aucun jugement dans les paroles ou dans l’expression du Serpentard. En effet, il arborait plutôt son petit sourire en coin, satisfait de voir cela pour narguer son frère plus tard.

Il est vrai que ce n’était pas la première fois que Léwina remarquait qu’il se tramait quelque chose entre eux. Owen se faisait toujours un réel plaisir de faire des sous-entendus plus que suggestifs à Sturgis. Mais le plus évident, quoique plus subtil, était les regards que Lei lançait à son homologue. Le seul mot que Léwina pouvait penser pour les décrire était amoureux. Ce qu’elle avait d’abord pris pour une amitié forte se révélait être bien plus. Owen faisait toujours attention à lui, lui adressait ses plus beaux sourires et mettait un point d’honneur à le faire rire. Léwina y retrouvait complètement le comportement d’Arthur lorsqu’il draguait Anna. Comme quoi, les deux frères se ressemblaient sur tous les plans.

Le concerné dut finir par sentir leur regard insistant sur lui puisqu’il releva les yeux et remarqua les deux meilleurs amis qui le fixait depuis le canapé. Il décida alors d’aller les rejoindre pour leur demander la raison de telles actions. Il se releva alors en laissant son nez trainer dans les cheveux de Sturgis humant l’odeur douce de son shampooing et s’étira, sa position n’étant pas la plus confortable. Il s’assit sans effort entre les deux Serpentard dont le sourire s’étendait jusqu’aux oreilles. Malgré leurs différences d’âge, Owen s’était toujours bien entendu avec le duo chaotique qu’était Arthur et Léwina. Finalement c’était Rose qui était un peu à l’écart puisqu’elle était plus discrète.

-Alors comme ça, tu me caches des choses, frérot, demande Arthur en haussant les sourcils de manière suggestive.
-Je ne vois pas de quoi tu parles, se défend Owen.
-Tu l’aimes bien, Sturgis, hein Owen, continue Léwina.
Alors voilà pourquoi ils le regardaient avec insistance. Ils avaient enfin remarqué sa préférence pour son ami de toujours. Owen laissa un sourire naître sur son visage : il aurait été idiot de penser pouvoir passer à travers les filets de son frère et de son sens de l’observation avisé. Alors, il répondit le plus simplement du monde :
-Oui.
Mais ce n’était pas vraiment ce qu’il aurait voulu dire. Il aurait aimé parler de la façon dont Sturgis s’était doucement immiscé dans son cœur à l’adolescence alors qu’ils se connaissaient déjà depuis quelques années. Il aurait aimé s’étendre pendant des heures sur ses multiples qualités et sur leur entente hors-du-commun. Il aurait aimé raconter la façon dont son regard l’hypnotisait et ses lèvres l’ensorcelaient. Cependant, il trouvait que leur partager tout cela n’était pas nécessaire alors rien ne passa la barrière de ses lèvres.

-Tu lui as dit, demande Arthur, inquisiteur ?
-Non et je ne le ferais pas.
Owen put aisément lire la surprise sur le visage d’Arthur et Léwina et cela était prévisible de la part de deux personnes qui étaient en couple. Alors, il tenta de s’expliquer :
-C’est mon meilleur ami, je ne peux pas me permettre de perdre son amitié.
-Mais, tu n’en souffres pas ?
La sincérité qui émana de la voix de Léwina le toucha. Il était rare qu’elle se montre vulnérable. Il était clair que les souvenirs de sa propre expérience étaient encore bien présents dans sa tête. Owen eut un sourire doux avant d’expliquer en fixant les yeux noirs de la Serpentard qui brillaient néanmoins d’une manière particulière :
-J’aime juste la personne qu’il ait, j’adore lui parler et trainer avec lui. Si un jour notre relation doit évoluer vers quelque chose d’autre, je serais l’homme le plus heureux de cette terre. Dans le cas contraire, je resterais celui que je suis aujourd’hui et cela me convient parfaitement.
Arthur et Léwina ne trouvèrent rien à redire à cela. Owen se leva et puis se servit de la quiche dont il apporta une part à Sturgis.

Bien qu’Arthur et Molly Weasley ne faisaient pas partis de l’Ordre du Phénix. Il était évident qu’ils étaient de grands sympathisants. Arthur, d’ailleurs, avait plus d’une fois montré son intérêt pour les affaires de l’Ordre mais les regards noirs que sa femme lui lança fit comprendre à Léwina lequel des deux retenaient l’autre. Peut-être protégeaient-ils leurs enfants de cette manière ? Ils descendaient d’une famille de sorciers, ainsi tant qu’ils ne s’impliquaient pas dans la guerre, ils seraient en sécurité. La Serpentard comprenait leur logique mais n’était pas en accord avec leur décision. En effet, dans un autre univers, celle-ci aurait pu être la sienne : elle qui était une Malfoy n’aurait pas été attaqué. Elle aurait aussi pu partir dans un autre pays, découvrir le monde et fuir tout ce qu’il se passait en Angleterre. Mais la vie en avait décidé autrement pour elle. Peut-être n’aurait-elle jamais pris part à la guerre si elle n’avait pas rencontré Sirius ? Peut-être se serait-elle rangée du côté des Mangemorts si elle n’avait jamais rencontré Arthur ? Elle eut en sourire en pensant à sa situation. La voilà, assise sur le canapé presque miteux des Weasley à faire seule une introspection de sa vie alors que l’ambiance était à la fête. Elle se leva alors, laissant ses pensées sur ce canapé et partit rejoindre Sirius qui riait sans s’arrêter devant Fabian et Gideon qui faisaient tourner en bourrique leur sœur Molly.

Dès qu’elle fut à ses côtés, Sirius passa naturellement un bras autour de ses épaules et la rapprocha de lui. Son sourire était flamboyant. Léwina aimait le voir heureux. Pour elle, Sirius était quelqu’un d’heureux par nature. Quelqu’un qui vit une vie à mille pourcents, qui vit pour rire et sourire. Mais il avait passé trop de temps dans la tristesse, la souffrance et le malheur. Les Black avaient changé son caractère. Ils avaient tenté de le modeler à leur image, ils avaient échoué mais certaines traces de leurs enseignements étaient toujours marquées au fer rouge sur l’être de Sirius. Léwina les voyait bien, que les blessures soient externes ou internes. Depuis qu’ils habitaient ensemble, Léwina avait vu pour la première fois l’ampleur des dégâts. Elle avait vu son visage se fermer à l’instant où les invités partaient, elle avait essuyé ses larmes, elle avait entendu ses insomnies, elle avait calmé ses crises d’angoisse… Les Black avait détruit chaque aspect de Sirius et elle comptait les faire regretter, un jour.

Alors, elle se délectait du sourire de celui qu’elle aimait. Elle sentait son cœur accélérer et son corps se réchauffer. La bulle d’amour dans laquelle Sirius arrivait à l’enfermer était d’une douceur qu’elle n’avait jamais connue et pour rien au monde elle tenterait de s’échapper. Alors elle ferma les yeux et un sourire se plaça sur ses lèvres quand Sirius déposa les siennes sur sa joue :
-Tu passes une bonne soirée, lui demande-t-il ?
-Très bien, et toi ?
-Incroyable, j’aurais aimé que tous mes Noël ressemble à ça, avoue-t-il en la regardant dans les yeux.
-Moi aussi, laisse-t-elle échapper.
Elle laissa alors son regard glisser à ses lèvres et l’embrassa rapidement après cela. Ils s’échangèrent un regard doux avant de reporter leurs attention sur les jumeaux Prewett. Léwina remarqua néanmoins un petit roux, Charlie, les regarder avec grande attention. Ses yeux bleus étaient grands et sa bouche entre-ouverte. Elle releva les sourcils et lui lança un regard mauvais. L’enfant eut peur et s’enfuit. Non, Léwina n’aimait pas trop les enfants. Elle jeta un coup d’œil à Sirius à ses côtés : est-ce qu’il voudrait des enfants, lui, un jour ? C’était une conversation qu’ils n’avaient encore jamais eue. Après tout, ils étaient encore très jeunes pour tout cela.

La soirée suivit son cours. Ils mangeaient le délicieux repas que Molly avait préparé. Léwina était placée entre Sirius et Arthur. En face d’elle se trouvait Remus. Contrairement à ce qu’ils avaient discuté, Léwina n’avait pas trouvé le loup-garou « bizarre » dernièrement. Mais maintenant qu’elle le voyait à proximité d’Arthur, il y avait définitivement quelque chose qui n’allait pas. Remus avait toujours paru très friand des attentions de son meilleur ami, pour ne pas dire intéressé. Mais, lors de ce repas, il ne lui adressa pas la parole et ne le regarda qu’une seule fois. « Oui, je ne comprends rien » lui avait chuchoté Arthur quand Léwina lui avait pointé lui et Remus du regard.
-Je n’ai pas l’impression d’avoir fait de la merde, déclare le Serpentard toujours en murmurant à sa voisine, mais j’ai dû en faire visiblement, d’une manière ou d’une autre.
-Qu’est-ce que vous vous dîtes en faisant des messes basses, vous deux ?
Sirius rajouta sa tête à côté de celle de Léwina. Cette dernière leva les yeux au ciel : son copain ne pouvait s’empêcher de toujours mettre son nez dans toutes les histoires. Or, Sirius en lui-même n’était pas le problème, son indiscrétion l’était. Il n’avait pas pris la précaution de chuchoter et Remus leur lançait maintenant un regard mauvais, les sourcils froncés.
-Rien, déclare Arthur d’une voix ferme en maintenant le regard du loup-garou, une lueur de défi dans les yeux.
-Je te raconterais plus tard, chuchote Léwina.
-Qui veut reprendre des pommes de terre, demande en criant Molly à l’autre bout de la table en soulevant un saladier dans les airs ?

Un certain bonheur entoura le cœur de Léwina dans cette atmosphère bruyante et chaleureuse. Elle entendait Sturgis, un ancien poursuiveur de Poufsouffle, se plaindre à Sirius à quel point les jumeaux Prewett étaient très bons batteurs. En fond, elle distinguait les voix d’Alice et Rose qui discutaient joyeusement de leurs années communes à Poudlard. Arthur était à côté d’elle et lui faisait régulièrement des blagues. Un sourire flottait donc sur ses lèvres. Elle n’avait pas pensé que Noël pouvait être si agréable. Alors, elle se laissa bercer par ce sentiment de bien-être, oubliant temporairement la guerre qui faisait rage dehors.

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